Le ministre du travail, Jean Boulet, a déposé un projet de loi majeur à la fin février, qui vient restreindre grandement la possibilité, pour les travailleuses et les travailleurs, d’améliorer leurs conditions de travail.
Prétextant qu’il veut considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out, le gouvernement se donne le droit de mettre fin à des conflits de travail et d’imposer des services minimums dans tous les secteurs, ou presque.
En plus de judiciariser inutilement les conflits, ce projet de loi vient limiter de manière abusive les moyens dont disposent les syndicats pour exercer le rapport de force nécessaire à leur négociation.
R : Le projet de loi le définit ainsi :
Cela signifie que le Tribunal administratif du travail peut retirer à une partie des syndiqué-es leur droit de grève et les forcer à revenir au travail, comme c’est le cas chez les secteurs régis par les services essentiels. Ça réduit considérablement l’effet de la grève.
R : La grande majorité des négociations (95 %) se règlent sans conflit de travail. Mais il y a des situations où la grève devient la seule avenue possible pour faire entendre raison à l’employeur. Et ce n’est jamais de gaité de coeur que les travailleuses et les travailleurs y ont recours.
Pour que la grève soit efficace, il faut minimalement perturber les affaires du patron afin qu’il comprenne le rôle important des travailleuses et des travailleurs dans son entreprise.
Si on offre des services minimaux, on vient aider l’employeur dans sa productivité en plus de diluer l’épreuve de force. Si un arbitre vient déterminer les conditions de travail à la demande du ministre, il n’y a tout simplement plus de négociation. Le ministre vient donc brimer notre droit à la négociation.
R : C’est une violation flagrante de nos droits inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés.
Le ministre dispose déjà d’outils pour intervenir lors de conflits de travail, pourquoi aller se chercher plus de pouvoirs si ce n’est pour faire plaisir aux patrons ? Ceux-ci pourront faire des demandes déraisonnables, s’asseoir sur leurs mains et attendre qu’un arbitre vienne couper la poire en deux. Le ministre vient ainsi briser l’équilibre qui existe au Québec en matière de relations de travail.
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