Sur le point de commencer, le rassemblement est l’aboutissement de plusieurs mois de travail dans un seul objectif : faire une démonstration de force contre la privatisation en santé.
Jeux de lumière, musique, c’est parti ! La comédienne engagée Eve Landry assure l’animation de l’événement et cède rapidement la parole à Caroline Senneville, présidente de la confédération. Cette dernière met la table, avec la foule rassemblée aujourd’hui, il sera difficile pour le gouvernement d’ignorer le message que porte la CSN : Pas de profit sur la maladie !
De la programmation de l’événement au réel défi logistique que représente la distribution de plusieurs milliers de repas, tout est rodé au quart de tour. Plus d’une centaine de salarié-es de la CSN contribuent au service d’ordre. La salle, habillée aux couleurs de la campagne, est en montage depuis trois jours.
« Je trouve ça sensationnel de pouvoir remplir un aréna de cette façon, ça me fait penser aux images du Front commun dans les années 1970 », explique avec enthousiasme un travailleur rencontré pendant l’événement.
« Enfin, les gens commencent à se réveiller. Quand on a créé le régime d’assurance maladie, c’était le fruit d’un mouvement populaire. C’est pas le gouvernement qui nous l’a donné, on est allés le chercher. On doit le préserver ! », ajoute une travailleuse.
L’événement mêle les performances musicales de la rappeuse Sarahmée et du groupe Valaire ainsi que l’humour de Christian Vanasse aux conférences de la chercheuse Anne Plourde et de la Dre Elise Girouard-Chantal de Médecins Québécois pour un régime public (MQRP). Dans la deuxième moitié de l’événement, les leaders de Québec solidaire et du Parti québécois s’adressent également à la foule. Gabriel Nadeau-Dubois et Paul St-Pierre-Plamondon s’engagent à protéger le réseau public de la santé et des services sociaux.
Un plan d’urgence
David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable du dossier santé, clôt l’événement en lançant un défi au gouvernement : d’ici le 1er mai, ce dernier doit mettre en œuvre un plan d’urgence pour régler la crise d’accès aux soins de santé.
Tout d’abord, la CSN demande au ministre de la Santé de freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes. Pour y arriver, le ministre pourrait tout simplement signer un arrêté ministériel lors du prochain conseil des ministres.
La CSN demande aussi au gouvernement de cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant. Pour la centrale, rien ne justifie la propagation d’entreprises dont le seul objectif est de profiter de la maladie des gens.
Finalement, la CSN invite aussi le gouvernement à instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches présentement accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc.
L’objectif de ce plan est de faire reculer le privé en santé à court terme sans mettre de côté les revendications historiques de la CSN, comme des CLSC en tant que véritable structure de première ligne.
Et à quoi le gouvernement peut-il s’attendre s’il refuse de mettre en place le plan proposé ? Les militantes et les militants feront ce qu’ils font de mieux : faire monter la pression. Une chose est certaine, la journée internationale des travailleuses et des travailleurs de 2025 sera chaude !