Plusieurs dizaines de travailleuses des établissements du réseau de la santé et des services sociaux des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches se sont rendu cet avant-midi devant les bureaux du Conseil du Trésor afin de demander des comptes. En effet, le gouvernement est incapable de verser les augmentations négociées et les sommes dues en matière d’équité salariale aux femmes du réseau.
« Pour mémoire, selon la parole donnée et les ententes signées, les sommes dues aux travailleuses devaient se retrouver au plus tard sur la paie versée aujourd’hui, » rappelle Aldijana Pasalic, vice-présidente catégorie 3 du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN). Or, il n’en est rien et aucune nouvelle date n’a encore été annoncée. « Ça fait plus de 10 mois que les travailleuses savent qu’elles recevront des montants parfois très importants et aujourd’hui le gouvernement n’est même pas capable de leur dire quand elles recevront leur argent, c’est extrêmement frustrant, » d’ajouter Manon Douville-Cadrin, présidente du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches (CSN).
« Il faut savoir que les plaintes en équité salariale qui ont été réglées lors de la dernière négociation du secteur public dataient de 14 ans pour les plus anciennes, » relève Carole Duperré, vice-présidente secteur public de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), « c’est tellement long que l’on peut craindre que certaines femmes qui ont droit à des redressements ne soient même plus parmi nous pour les toucher personnellement, c’est incroyable. » La fédération rappelle que l’entente de principe devant clore le dossier est intervenue il y a maintenant 10 mois et que la convention collective a été signée il y a 4 mois. « Le gouvernement a raté toutes les échéances qu’il s’était lui-même données, comment faire autrement que d’y voir du mépris pour les femmes du réseau ? » demande la représentante syndicale.
Pour le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la grande question qui demeure c’est : pourquoi ? « Pourquoi les sommes ne sont pas versées aux travailleuses comme prévu ? Personne ne semble en mesure de répondre clairement à cette question, » dénonce Barbara Poirier, présidente du conseil central. La syndicaliste rappelle que ce n’est pas la première fois que le gouvernement est confronté au même défi avec exactement les mêmes acteurs privés et les mêmes outils informatiques. « Ce n’est pas la première fois que le gouvernement règle des plaintes d’équité salariale avec des groupes de travailleuses dans le cadre des négociations du secteur public, c’est arrivé aussi lors de la dernière ronde, comment ça se fait que ça bloque cette fois-ci ? » questionne Barbara Poirier, « c’est quand même particulier que ça arrive en plein milieu d’un exercice d’austérité budgétaire. Il y a quelqu’un qui ne dit pas toute la vérité quelque part… On peut légitimement se poser la question : est-ce qu’on est en train de régler le déficit du réseau sur le dos des travailleuses ? »
La CSN n’a pas l’intention d’en rester là, que ce soit sur la question de l’équité salariale ou sur celle de la privatisation galopante du réseau de la santé et des services sociaux. « On se mobilise pour faire respecter les droits des travailleuses et ceux de la population pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics, on n’a pas dit notre dernier mot » conclut Barbara Poirier. Rappelons que les militantes de la CSN et leurs alliées de la société civile sont attendues en très grand nombre le samedi 23 novembre, à Trois-Rivières, pour un rassemblement festif et revendicatif sur le système de santé et de services sociaux. Des transports gratuits sont d’ailleurs organisés des quatre coins de la région.