Des solutions pour éviter de reconfiner l’industrie du Québec

Alors que des rumeurs indiquent que le gouvernement considère le confinement du secteur industriel québécois, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) tient à proposer des solutions de rechange pour que l’économie continue de tourner, tout en minimisant les risques pour la santé.

« Une grande majorité d’usines n’a pas eu de problèmes avec la COVID-19 en appliquant un protocole de prévention strict. Il faudrait renforcer les contrôles et prévoir des amendes dissuasives pour les quelques employeurs moins sérieux », fait valoir Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Des congés COVID-19 payés

Une autre mesure pourrait minimiser les risques de transmission du virus. « Il serait également temps que toutes les travailleuses et tous les travailleurs des usines du Québec aient accès à des congés payés lors des isolements préventifs en attente du résultat d’un test COVID-19 », insiste Louis Bégin. Sans ces congés payés, des travailleurs peuvent parfois décider de rentrer à l’usine pour pouvoir continuer à mettre du pain sur la table de leur famille, alors qu’ils présentent pourtant de légers symptômes.

Fermetures d’usines

Louis Bégin rappelle que la COVID-19 a fragilisé certains secteurs industriels. Il déplore notamment la fermeture de l’usine Kruger de Bromptonville et plus récemment celle de Cascades, à Laval, qui fabriquait des produits en papier pour le secteur hôtelier et celui de la restauration. « Un 2e confinement risque de provoquer de nouvelles fermetures définitives », craint le président de la FIM–CSN.

Le virage vert sera-t-il fabriqué au Québec?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) ne comprend pas pourquoi le Plan pour une économie verte (PEV) du gouvernement Legault ne contient pas une clause pour favoriser les matériaux, les véhicules de transport en commun et les technologies fabriquées au Québec. Cette approche aurait grandement diminué le transport de ces marchandises (GES en moins) en plus de favoriser l’économie d’ici.

« Ce plan aurait été une excellente occasion pour le premier ministre Legault de réaffirmer son nationalisme économique. Il n’y a aucune raison pour que ce virage vert ne soit pas une occasion de stimuler les emplois et la relance économique des régions », soutient Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Le passé ne permet pas de penser que cette préoccupation pour les régions est constante à Québec. La FIM rappelle en effet quelques exemples récents où des sociétés d’État ont favorisé des entreprises étrangères au détriment de producteurs québécois chevronnés : les équipements pour Hydro-Québec que GE a finalement fait construire en Italie entraînant des pertes d’emplois à La Prairie; les trains du REM que la Caisse de dépôt et placement du Québec a fait fabriquer en Inde; les traversiers de la Société des traversiers du Québec qui ont aussi été construits en Italie. De plus, on peut penser aux nouvelles constructions du secteur public, comme les maisons des aîné-es, qui pourraient être fabriquées avec des poutres d’ingénierie en bois. Dans bien des cas, l’ajout de critères environnementaux et une plus grande exigence de contenu local dans les appels d’offres auraient avantagé les fournisseurs québécois.

« Ce sont autant d’occasions ratées pour que d’importants contrats octroyés par des sociétés d’État puissent aider l’économie régionale. Avec la crise de la COVID, nous avons plus que jamais besoin de ces emplois », conclut Louis Bégin.

Les travailleurs de Demix retournent au travail la tête haute

Après des nuits de discussions intenses avec l’employeur, les membres du Syndicat des travailleurs de Demix Béton (St-Hubert)–CSN ont voté en faveur de la recommandation de la conciliatrice, mettant ainsi fin au conflit qui dure depuis près de deux mois.  Les travailleurs rentreront donc prochainement au travail la tête haute et fiers d’avoir mené ce combat.

« Ce fut une décision difficile, mais les travailleurs ont mené un conflit exemplaire tout tout en se tenant debout contre une multinationale » a lancé Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). « En plus des victoires juridiques gagnées pendant le conflit, ils ont réussi à faire disparaître une clause de la convention qui les laissait vulnérables à la sous-traitance » de rajouter M. Bégin.

Tout au long du conflit, l’employeur a conservé sa position illogique sur l’iniquité entre les travailleurs des différentes usines, même s’ils effectuent le même travail et livrent aux mêmes clients. « Si cette grève nous a permis de voir toute la considération que l’employeur démontre à notre égard, il a aussi pu voir de quel bois on se chauffe », s’est exclamé le président du syndicat, Patrick Durand.

« La solidarité syndicale n’est pas un vain mot : c’est notamment grâce à l’appui des syndicats et de la CSN que les travailleurs ont pu tenir le coup, et nous le ferons à nouveau s’il s’avère nécessaire » de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie.

Pour qu’enfin cessent les rumeurs

Réunis en assemblée générale ce jeudi soir à Sherbrooke, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton – CSN (STTPPB) ont décidé qu’elles et ils en avaient assez des rumeurs qui circulent à l’égard de leur usine.

« Depuis quelque temps, plusieurs rumeurs circulent au sujet d’une relance éventuelle de notre usine. Des modifications sont apportées aux bâtiments et aux équipements de l’usine, des sous-traitants sont engagés afin de réaliser des travaux d’envergure dès le mois de janvier, des équipements nous sont acheminés et des ingénieurs s’affairent à transformer notre milieu de travail, de préciser Kevin Lepage, vice-président du STTPPB. Informellement, il est de plus en plus question d’une relance, mais nous qui faisons pourtant partie des premières personnes concernées, nous demeurons dans l’obscurité totale de ce projet ».

Depuis l’arrêt définitif de la production de papier journal par leur employeur, les travailleurs et les travailleuses de l’usine Kruger de Bromptonville sont sans emplois depuis plus de sept mois. Pour ces hommes et ces femmes, cette période de mise à pied leur impose des incertitudes, une insécurité et des inquiétudes face à leur avenir et à celui de leur communauté. Plusieurs d’entre elles et d’entre eux attendent depuis longtemps et avec impatience une éventuelle relance de leur usine.

« Exaspérés, nous avons donc décidé d’écrire directement à monsieur Joseph Kruger, président du conseil et chef de la direction de Kruger, afin de lui demander des éclaircissements sur ces rumeurs qui persistent. Tous les membres de notre syndicat vont donc lui faire parvenir une lettre lui demandant de nous préciser, dès que possible, ce qui adviendra des emplois à notre usine. Nous interpellons également le gouvernement de François Legault et nous lui demandons également des éclaircissements rapides en lien avec ces rumeurs », de conclure monsieur Lepage.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton–CSN rassemble environ 150 membres affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN et à la CSN.

Un gain pour les grévistes de DEMIX

Après la grève déclenchée le 24 septembre dernier, les employé-es de DEMIX ont une fois de plus manifesté devant l’usine de St-Hubert aujourd’hui. Les chauffeurs des bétonnières, qui ont été sauvagement placés en lock-out trois heures après le déclenchement de leur grève, ont eu gain de cause vendredi dernier en obtenant une ordonnance provisoire.

« L’employeur a cherché à nous briser en faisant appel à son concurrent, Lafarge, pour transporter le béton. La décision du Tribunal administratif du travail est sans équivoque : les employé-es de Lafarge ne peuvent accomplir notre travail tant et aussi longtemps que cette grève durera », s’est exclamé le président du syndicat, Patrick Durand.

« Nous appelons Demix à faire preuve de gros bon sens et à se présenter de bonne foi à la table de négociation. Avec la pandémie qui perdure et l’hiver qui est à nos portes, il est insensé de laisser ses employé-es sur le trottoir ! » de souligner Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie.

Sans convention collective depuis le 30 avril 2020, les chauffeurs des bétonnières réclament notamment la parité salariale avec les employé-es des usines de LaSalle et de Longueuil, les chauffeurs de ces deux usines gagnant 3 $ de plus l’heure que leurs collègues pour le même travail effectué. « La Fédération de l’industrie manufacturière ainsi que tous ses syndicats sont derrière les employé-es de l’usine DEMIX–St-Hubert. Nous les soutiendrons tant qu’il le faudra ! », renchérit le président de la fédération, Louis Bégin.

DEMIX doit respecter les chauffeurs de Saint-Hubert

Sans convention collective depuis le 30 avril 2020, les chauffeurs des bétonnières de DEMIX de l’usine de Saint-Hubert ont manifesté aujourd’hui en raison de l’attitude cavalière de leur employeur qui cherche à tout prix à briser leur solidarité. En plus de les placer sauvagement en lock-out trois heures après le début du déclenchement de leur grève le 24 septembre dernier, DEMIX fait actuellement appel à son concurrent Lafarge pour transporter le béton, ce que le syndicat dénonce. « Notre employeur cherche par tous les moyens à nous briser, c’est pourquoi nous avons déposé une requête en sauvegarde au Tribunal administratif du travail. Mais nous resterons forts et solidaires, tant qu’il le faudra ! », souligne le président du syndicat, Patrick Durand.

Parmi les revendications des travailleurs de DEMIX St-Hubert, on observe la parité salariale avec les usines de LaSalle et de Longueuil, les chauffeurs de ces deux usines gagnant 3 $ de plus l’heure que leurs collègues pour le même travail effectué. « C’est le même employeur, le même travail, ça ne fait aucun sens qu’ils n’aient pas le même salaire ! Il faut à tout prix régler cette inégalité qui est au cœur du conflit actuel », renchérit Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Mettre à la rue les chauffeurs alors que nous entrons dans une deuxième vague de la pandémie, qui laissera des séquelles pour tout le monde, c’est inacceptable. Les travailleurs de DEMIX pourront compter sur notre appui entier tant et aussi longtemps que leur employeur n’entendra pas raison », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Demix Béton place ses chauffeurs en lock-out

La direction de l’usine DEMIX Béton de Saint-Hubert a choisi de placer ses chauffeurs de bétonnière en lock-out, hier avant-midi.

 Ayant rejeté à l’unanimité l’offre irrecevable de la direction mardi dernier, la travailleuse et les travailleurs membres du syndicat espéraient rencontrer l’employeur pour poursuivre les discussions. Devant son refus de participer à une telle rencontre, ils avaient décidé de déclencher une grève de 24 heures le jeudi 24 septembre. Or, dès 11 heures, hier, l’employeur a sauvagement décrété un lock-out, mettant fin aux pourparlers pour une durée indéterminée.

 

Même employeur, même travail, même salaire ?

La question du salaire des chauffeurs est au cœur des discussions. « Demix refuse de payer les chauffeurs de l’usine de Saint-Hubert au même taux que les autres chauffeurs des usines de la grande région de Montréal. Pourtant, ils font le même travail, qui est destiné aux mêmes clients. Pourquoi gagnent-ils 3 $ l’heure de moins que leurs collègues des usines de La Salle et de Longueuil ? En plus, la dernière offre patronale d’une durée de cinq ans venait accentuer cet écart », dénonce Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).    

 

En lock-out alors que s’amorce une deuxième vague de COVID-19

« Les quelque 25 chauffeurs de bétonnière se retrouvent jetés à la rue alors que la pandémie fait un retour en force. C’est irresponsable », note pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN). « Alors qu’il faut toutes et tous se serrer les coudes, Demix décide de placer 25 travailleurs dans la précarité et dans l’incertitude et choisit de maintenir l’inégalité qui est au cœur du litige. »

 « De plus, du point de vue économique, ces chauffeurs de bétonnière assurent le service sur plusieurs chantiers. En retirant 25 travailleurs à 40 heures semaine du circuit, cela risque de ralentir l’évolution de certains travaux », déplore Annette Herbeuval.

 « Les travailleurs pourront compter sur l’appui indéfectible de la CSN et de ses organisations affiliées afin qu’ils puissent mener leur lutte pour l’obtention d’un contrat de travail juste et équitable », conclut la présidente.

François Legault va-t-il soutenir l’expertise des fabricants québécois ?

En ces temps difficiles, le premier ministre François Legault pourrait jouer un rôle majeur pour favoriser le maintien et le développement de l’expertise québécoise dans les véhicules électriques dédiés au transport en commun, comme ceux de Bombardier à La Pocatière ou d’Alstom à Sorel et de leurs nombreux fournisseurs québécois. Sans action concrète du gouvernement, comme avec le prolongement du contrat des métros Azur pour Montréal, l’avenir de l’usine de La Pocatière est compromis.

« Le discours du premier ministre Legault est très favorable au Made in Québec, mais il faut maintenant prendre des moyens concrets pour favoriser le plus possible les retombées locales des nombreux contrats de transport en commun qui sont prévus au Québec dans un avenir rapproché. Sans nouveaux contrats locaux, l’usine de La Pocatière et l’ensemble de cette industrie sont menacées à court terme », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que les prolongements du REM et du métro de Montréal de même que les projets de tramways sont autant d’occasions de consolider la position du Québec dans ce secteur d’avenir. Assurer une continuité de contrats aux entreprises d’ici va permettre la poursuite de l’innovation locale. Cela permettra aussi de demeurer en place malgré la vague actuelle de protectionnisme lié à la COVID-19. L’usine de La Pocatière doit pouvoir continuer ses activités, même si elle passera bientôt sous le giron d’Alstom.

25 % et plus de contenu local

Il faut donc s’assurer des réelles retombées locales de tous ces contrats publics à venir. Les États-Unis, par exemple, n’hésitent pas à exiger 70 % de contenu local pour ce type de contrats. Pour la ville de Québec, le ministère des Transports a exigé, le 26 février dernier, que l’assemblage et 25 % du contenu des futurs tramways soit canadiens. « Cette façon de faire doit devenir la norme à l’avenir pour éviter les erreurs comme celle du REM qui sera construit en Inde », insiste Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN.

On pourrait même aller plus loin. Une autre approche, validée par les experts de la récente étude de Propulsion Québec, consiste en effet à ajouter une 2e tranche de 25 % de contenu local ou européen dans les appels d’offres publics. La FIM–CSN estime que cette idée mérite d’être analysée par les experts du gouvernement.

Contrat du métro de Montréal

Le premier pas pour permettre de continuer les activités à La Pocatière passe cependant par Montréal, puisque tous les autres contrats n’arriveront pas très rapidement. « Le prolongement du contrat Azur pour le métro de Montréal est essentiel pour éviter de nombreuses pertes d’emplois chez Bombardier dans les prochains mois », soutien Claude Michaud. Ce dernier fait valoir que le remplacement des derniers MR-73 et le prolongement des lignes bleue et orange justifie l’achat de plus de métros Azur. Bombardier précise d’ailleurs que ceux-ci contiennent
85 % de contenu local ! « Des fournisseurs de toute la région comptent sur l’usine de La Pocatière », renchérit Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Certes, des métros neufs coûteront beaucoup moins cher en entretien et permettront de maximiser la fréquence de passage à l’heure de pointe. Cependant, le gouvernement du Québec doit donner un appui extraordinaire à la Société de transport de Montréal (STM), car celle-ci n’est pas dans une bonne situation financière en raison de la pandémie et ne peut pas compléter le renouvellement de sa flotte immédiatement », ajoute Louis Bégin.

Accélération des contrats

 Toujours dans un souci de conserver l’expertise de l’industrie québécoise, la FIM–CSN souhaite également que les contrats pour des projets de transport en commun prévus dans plusieurs villes (Gatineau, Montréal, Québec, Longueuil, Laval) soient mis en chantier le plus tôt possible. « Le nouveau projet de loi pour la relance économique de la ministre Lebel doit réserver une place spéciale au transport en commun, qui fait consensus au Québec », souligne Louis Bégin. Sans cette accélération des mises en chantier, les contrats pourraient prendre quelques années de plus à se concrétiser.

 Nouveaux types d’appels d’offres

 Une autre mesure peut également favoriser l’achat local des équipements de transport en commun à l’avenir : un nouveau type d’appel d’offres pour les contrats publics.

 Toujours selon la récente étude de Propulsion Québec présentée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain le 3 septembre dernier, il serait notamment souhaitable que les appels d’offres tiennent compte des projets les plus économiquement avantageux tout au long de leur cycle de vie et pas seulement de leur coût d’acquisition. La qualité et l’impact sur les frais d’entretien, par exemple, pourraient donc faire partie des conditions des nouveaux appels d’offres. Les impacts environnementaux pourraient aussi faire partie de l’évaluation.

Béton du REM : La Caisse doit miser davantage sur le Québec

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) déplore la décision de recourir à du béton américain pour les dizaines de milliers de traverses du REM de Montréal, alors qu’une entreprise comme Béton provincial, de Matane, aurait été en mesure de livrer ces structures.

« Nous souhaitons vivement que le nouveau président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Charles Émond, ne répète pas les erreurs du passé comme celle de n’exiger aucun contenu et assemblage locaux pour les trains du REM. Ces derniers seront d’ailleurs construits en Inde par une entreprise française », soutient Louis Bégin, président de la FIM-CSN qui en appelle également au nationalisme économique du gouvernement Legault.

La FIM-CSN rappelle que la CDPQ est actionnaire de Bombardier et sera également un des principaux actionnaires d’Alstom lorsque l’acquisition de Bombardier par l’entreprise française sera complétée. Bref, la Caisse dispose de leviers importants pour mener à bien ses deux mandats : rendement et de développement économique du Québec (pas de l’Inde).

« Si le contrat de béton était allé à Matane et celui des trains à La Pocatière, l’économie du Bas-Saint-Laurent serait en bien meilleure situation aujourd’hui. Avec un peu de volonté, les futurs investissements en transport en commun à Montréal ou à Québec pourraient créer des emplois dans les autres régions et tout le Québec en profiterait », ajoute Louis Bégin.

Autres contrats publics qui ont échappé au Québec

Le REM de la CDPQ n’est malheureusement pas une exception. La FIM-CSN rappelle que les nouveaux wagons de trains de banlieue d’exo (AMT auparavant) seront construits par une entreprise chinoise qui n’a toujours rien livré, après l’annulation d’un contrat avec Bombardier. En plus, le Journal de Montréal rapportait en décembre dernier que l’entreprise chinoise qui construit ces wagons s’approvisionne dans des mines de Madagascar où travaillent des enfants.

La société d’État VIA Rail a également confié un contrat pour de nouveaux trains à l’entreprise allemande Siemens qui utilisera ses usines de Californie pour ce contrat.

« Après le ralentissement lié à la COVID-19, la relance économique du Québec et du Canada passe par des décisions plus courageuses et plus favorables à notre industrie locale. Les autres pays ne se gênent d’ailleurs pas pour donner une longueur d’avance à leurs industries nationales dans les contrats publics », conclut Louis Bégin.

Ottawa doit demander aux États-Unis de bloquer l’aluminium chinois

Le tarif de 10 % réinstauré par l’administration Trump sur l’aluminium canadien est non seulement injustifié du point de vue de la sécurité nationale américaine, il rate aussi sa cible, puisque la baisse du prix de ce métal sur le marché mondial s’explique dans une large mesure par la surcapacité chinoise. La Chine inonde le marché nord-américain de son aluminium polluant transité par le Mexique, un pays qui produit d’ailleurs très peu de  ce métal. Actuellement, s’il y a un problème sur ce marché mondial, c’est loin d’être la faute du Canada. L’administration Trump doit trouver d’autres solutions.

« Ce n’est pas normal que Trump favorise les alumineries de la Chine. Nous demandons à Ottawa d’intervenir auprès du gouvernement américain pour que les deux pays fassent respecter ensemble le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM ou USMCA en anglais). Celui-ci prévoit 70 % d’aluminium nord-américain dans la production d’automobiles. L’arrivée importante d’aluminium chinois par le Mexique compromet cet objectif et met en danger la sécurité de l’approvisionnement nord-américain », défend Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). L’ACEUM prévoit d’ailleurs une coopération entre les trois pays pour prévenir l’évasion douanière.

Comme la collaboration avec le gouvernement américain n’est plus chose facile depuis l’arrivée du président Trump et qu’il ne se gêne pas à imposer ses tarifs, la FIM–CSN estime que le gouvernement canadien doit pour le moment soutenir activement son industrie de l’aluminium.

 Ottawa devrait donc :

1- Accélérer la mise en place et la promotion d’une certification pour « l’aluminium vert » fabriqué à partir d’hydro-électricité et non à partir du charbon ou du gaz. Ce serait un avantage comparatif important pour l’aluminium canadien si cette réalité était connue des consommateurs. La traçabilité liée à cette certification devrait aussi permettre de prouver la provenance canadienne du métal et éviter les fausses affirmations sur l’origine du produit.

2- Prévoir un soutien financier pour améliorer la compétitivité de l’industrie de l’aluminium qui doit faire face à une concurrence féroce (et moins écologique) tout en naviguant dans une crise économique causée par la COVID-19. Il serait hasardeux d’attendre la fin du conflit pour soutenir l’industrie avec l’argent des tarifs. On ne sait pas dans combien de temps tout va se régler ni combien d’argent sera accumulé par le biais des tarifs.

3- À défaut de collaboration pour renforcer la production nord-américaine et mettre un terme aux tarifs, le Canada devrait répliquer fermement en mettant fin temporairement à l’ouverture prévue dans l’ACEUM pour les produits laitiers et ceux placés sous l’égide du système de la gestion de l’offre. Ce retour temporaire à une gestion de l’offre d’avant l’ACEUM aurait un impact important dans les États agricoles, comme le Wisconsin, qui sont des cibles électorales importantes pour le président Donald Trump.

Retrouver un climat propice à l’investissement

« Si le Canada ne peut plus compter sur son allié de toujours, il doit prendre les moyens pour envoyer un message clair et forcer les États-Unis à revenir à la table pour régler ce conflit injustifié. Les travailleuses et les travailleurs de l’aluminium veulent un marché nord-américain équitable qui permettra aux alumineries du Canada et des États-Unis d’investir. Ce n’est pas le cas en ce moment et l’avenir de notre industrie nationale est compromis », affirme Michel Desbiens, président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN.

Produits forestiers Résolu doit investir beaucoup plus au Saguenay–Lac-Saint-Jean

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) estime que les 100 M$ d’investissements exigés de Produits forestiers Résolu (PFR) dans le projet de loi 50 sont nettement insuffisants pour assurer l’avenir des travailleuses et travailleurs des usines d’Alma et de Kénogami. Rappelons que le projet de loi 50 indique quelles seront les conditions du bail hydraulique de PFR pour leurs sept centrales privées sur la rivière Shipshaw.

Selon une étude de MCE Conseils en septembre 2019, PFR a désinvesti plus de 440 M$ US dans ses immobilisations du secteur du papier journal et des papiers à usage spéciaux de 2014 à 2018. Pendant cette même période, l’entreprise investissait 299 M$ US dans le papier tissu, principalement aux États-Unis.

« C’est anormal que les entreprises profitent de ressources (l’énergie hydraulique de la Shipshaw et le bois de la forêt publique) appartenant à tous les Québécoises et Québécois sans contrepartie suffisante. PFR ne prend pas les moyens nécessaires pour que ses usines du Québec soient prêtes pour le marché du 21e siècle et qu’elles procurent de bons emplois au Saguenay–Lac-Saint-Jean pour plusieurs décennies encore », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN). Ce dernier en appelle au nationalisme économique du gouvernement pour que les avantages consentis à PFR génèrent bel et bien plus d’emplois et d’activité économique au Québec.

Modifier le projet de loi 50

Une modification du projet de loi 50 est donc nécessaire pour assurer la transition et la pérennité des usines de PFR liées à la production d’électricité sur la rivière Shipshaw. « Le projet de loi 50 doit exiger bien plus que 100 M$ d’investissement sur 10 ans dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce qu’il faut, c’est une entente à long terme renouvelable par intervalle de cinq ans, le maintien du niveau d’emploi de 2019 et une planification réelle de la transition vers les produits d’avenir. La modernisation des usines devrait s’enclencher au plus tard en 2025 », estime Gilles Vaillancourt, président du Syndicat national des travailleurs et des travailleuses des pâtes et papier de Kénogami–CSN

« L’investissement exigé à PFR devra également être réalisé à partir de 2020 et ne doit pas inclure d’éventuelles acquisitions comme étant un investissement au sens de ce qui sera exigé dans le projet de loi 50 », ajoute Jean-Pierre Rivard, président du Syndicat national des travailleurs et travailleuses des pâtes et papier d’Alma–CSN. Ce dernier rappelle que 12 machines à papier de PFR ont été fermées depuis 2008. Il en reste seulement une en activité à Alma et une autre à Kénogami, et ce malgré les précédents baux hydrauliques qui permettait pourtant aux gouvernements antérieurs d’exiger davantage de PFR.

Économie régionale

« L’avenir des usines de PFR est intimement lié à l’économie de notre région. Nous demandons au gouvernement de ne pas être un simple spectateur du déclin du secteur du papier au Saguenay–Lac-Saint-Jean. La fibre actuellement transformée dans ces usines va continuer d’être disponible en provenance des scieries. Il va falloir un débouché d’avenir pour pouvoir générer le maximum d’emplois avec cette ressource et éviter que ces copeaux deviennent des déchets », conclut Yannick Gaudreault, trésorier et responsable di dossier forêt au Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

 

Des tarifs douaniers qui détruisent deux économies

Alors que l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) est entré en vigueur le 1er juillet dernier, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) dénonce l’acharnement de l’administration américaine qui s’en prend à nouveau aux producteurs d’aluminium canadiens (quasiment tous installés au Québec) en imposant des tarifs douaniers de l’ordre de 10 % sur les importations en provenance du Canada.

« Tout comme l’attaque de 2018, ceci est encore une fois totalement injustifié et inutile. Nous comprenons mal à quel jeu politique joue l’administration Trump. Cette décision nuit à sa propre économie et détériore les relations commerciales avec son allié canadien de longue date. Nous appuyons donc fermement l’intention du gouvernement fédéral d’imposer des mesures de représailles et nous nous réjouissons de la volonté du premier ministre québécois de défendre les travailleuses et travailleurs », défend le vice-président de la FIM–CSN, André Miousse.

Les exportations canadiennes vers les États-Unis ont diminué depuis 2017. Il est donc faux de prétendre que la production canadienne fait disparaître des emplois américains. Les produits d’aluminium canadiens sont complètement différents et aussi complémentaires aux produits américains. Ils viennent combler les besoins des manufacturiers américains à des prix très avantageux pour eux.

« Nos travailleuses et travailleurs sont épuisés de voir le gouvernement américain changer les règles de façon unilatérale. Nous vivons dans l’incertitude. Ces mesures protectionnistes auront un impact négatif dans un contexte déjà fragile avec la crise sanitaire », soutient le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN, Michel Desbiens, qui représente 730 membres aux installations d’Alcoa. Le Canada compte 10 000 employé-es dans cette industrie.

Le secteur forestier doit faire partie de la relance verte d’Ottawa

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) exhorte de nouveau le gouvernement du Québec, mais aussi celui du Canada, à appuyer la relance et la diversification de l’industrie forestière. La COVID-19 accélère malheureusement le déclin de certains produits forestiers comme le papier de circulaire. Maxi vient justement d’annoncer la fin de sa publicité papier en invoquant à tort des raisons environnementales. La relance verte et durable que le gouvernement du Canada planifie peut et doit passer par la forêt.

Le gouvernement Trudeau a récemment parlé d’une « relance verte » pour l’après COVID-19 et a mandaté trois ministres pour ce dossier. Le ministre fédéral de l’Innovation cherche de son côté de « grandes idées » pour mettre sur pied une « relance industrielle canadienne globale ». Ottawa a aussi nommé Monique Leroux à la tête du Conseil sur la stratégie industrielle. Cette dernière a notamment déclaré : « Tant qu’à réinvestir et à relancer, faisons-le de façon durable ». Or, le bois est une ressource renouvelable et durable qui permet de stocker du carbone.

« L’industrie forestière du pays doit faire partie de cette relance verte et nous souhaitons vivement qu’Ottawa inclue le secteur forestier dans ses plans », affirme Louis Bégin, président de la FIM–CSN. La mise en place de nouvelles filières écologiques basées sur la fibre forestière est non seulement un moyen de diminuer les gaz à effet de serre, mais aussi de fournir de bons emplois en région tout en trouvant une nouvelle vocation à des usines en déclin. Les régions ont besoin de ces emplois.

Le rôle du Québec ne se limite pas à baisser le coût de la fibre

Québec doit aussi jouer un rôle dans la relance de son industrie forestière et ne pas se contenter d’agir en spectateur face à la planification qu’Ottawa prépare.

La simple baisse du coût de la fibre en provenance de la forêt publique, qui est souhaitée par l’industrie forestière, ne pourra pas suffire si les débouchés ne sont plus au rendez-vous pour certains produits comme le papier journal ou de circulaire. Rappelons que la fermeture partielle ou totale de papetières nuit aux scieries qui n’ont alors plus de débouché pour leurs copeaux.

« Le ministre de la Forêt, Pierre Dufour, ainsi que son gouvernement doivent sortir de leur mutisme et dire clairement s’ils vont jouer un rôle actif pour s’assurer que cette filière continue de fournir des emplois en région. Il n’y a pas de raison de rester les bras croisés et de regarder certaines usines mourir à petit feu comme nous le faisons depuis plus de 10 ans. La forêt pourrait fournir au moins 20 % plus d’emplois dans les régions où elle se trouve si l’on misait sur de nouvelles filières d’avenir. Pour sortir de la crise actuelle, nous devons favoriser une réelle relance de l’industrie forestière et redonner aux régions les moyens de leurs ambitions afin de faire fructifier leur richesse naturelle », conclut Louis Bégin.

Rappelons que l’économie de 152 municipalités au Québec dépend du secteur forestier.

Fin de la circulaire Maxi: On détruit des emplois sous un prétexte environnemental

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) condamne la décision de Loblaw de mettre fin à sa circulaire papier pour les magasins Maxi plutôt que de continuer à la distribuer à ceux et à celles qui le souhaitent.

« Loblaw affirme que des clients seront satisfaits de cette décision pour des raisons environnementales, mais l’industrie forestière québécoise suit toutes les règles qui permettent d’avoir une forêt renouvelable et du papier qui peut être recyclé jusqu’à sept fois », lance Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Celui-ci précise que la circulaire sera maintenant consultée sur des tablettes ou des téléphones fabriqués à l’étranger, non sans certains impacts environnementaux liés aux terres rares. Nous allons en plus menacer des emplois au Québec. « Les usines de papier d’Alma, de Kénogami et de Clermont sont particulièrement à risque si ce créneau s’effondre », ajoute Louis Bégin. La répercussion se fera également sentir auprès des travailleurs et des travailleuses qui approvisionnent ces usines en bois et sur ceux et celles du secteur de l’imprimerie.

« L’industrie du papier est soumise aux règles les plus strictes au monde, tandis que celle de l’électronique est peu encadrée. Les serveurs informatiques utilisés sont bien souvent alimentés par de l’électricité produite par de l’énergie fossile. C’est le cas en Ontario où se trouvent les bureaux de Loblaw (Maxi). Les usines de papier du Québec fonctionnent de leur côté à l’hydroélectricité », fait également valoir Louis Bégin, selon qui Loblaw cherche avant tout à économiser dans un contexte de COVID-19, alors que ses ventes vont pourtant très bien.

Maxi avait déjà tenté de mettre fin à sa circulaire papier en 1996, mais la bannière s’était ravisée.

Économies à prouver

 Il n’est pas du tout certain qu’il y aura des économies pour ses clients avec la fin de la circulaire. Rien n’est moins certain, estime aussi Louis Bégin. « La fin des sacs de plastique gratuits n’a pas entraîné une baisse du panier d’épicerie, il est très probable que ce sera le même scénario cette fois-ci », conclut-il.

L’industrie forestière ne pourra pas redémarrer comme elle était avant la crise

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) constate que la crise actuelle accélère le déclin déjà en cours de certains papiers et demande au gouvernement du Québec d’intervenir rapidement et fermement pour éviter l’effondrement économique de certaines des 152 municipalités forestières de la province.

« Notre forêt est une richesse naturelle renouvelable et nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant le déclin d’un secteur de cette industrie aussi importante pour les régions du Québec », affirme Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Déjà, la FIM–CSN constate de nombreuses fermetures totales ou partielles de papetières. Certaines scieries se contentent par ailleurs de transformer le bois déjà coupé et en stock.

La production de papier journal et de papier destiné aux circulaires est particulièrement à risque puisque la baisse de la demande s’est accélérée pour ces produits pendant la crise actuelle et qu’il s’agit probablement d’une tendance structurelle. Le secteur du bois d’œuvre se porte mieux que le papier, pour le moment, mais la fermeture ou le ralentissement de papetières entraîneront cependant une impossibilité d’écouler les copeaux provenant de certaines scieries. Cette conséquence diminue les revenus des usines de sciage et crée un problème environnemental. « Il y a urgence d’agir avant que la situation se détériore davantage. Les ministres Pierre Dufour et Pierre Fitzgibbon doivent se manifester », souligne Michel Tétreault, trésorier de la FIM–CSN.

Investissement, recherche et allocation judicieuse du bois
Les filières d’avenir qui utiliseraient la fibre de bois dans une deuxième ou une troisième transformation tout en permettant de diminuer les émissions de carbone tardent cependant à voir le jour au Québec. On en discute depuis de nombreuses années, mais la crise de la COVID-19 nous commande maintenant de passer à l’action. Trois principaux outils sont à la portée du gouvernement pour s’assurer de favoriser les véritables entrepreneurs qui sont prêts pour une transition durable : l’allocation judicieuse du bois par le régime forestier, un soutien accru à la recherche et l’accès à l’investissement.

« Le gouvernement doit se servir des leviers en place dans le régime forestier pour s’assurer que le bois qui était destiné à faire du papier journal reste dans les régions et serve à approvisionner les entreprises qui décideront de miser sur des filières d’avenir », demande Louis Bégin. Ce dernier ajoute que du capital de risque, accordé notamment par Investissement Québec ou par la Société générale de financement, devra être disponible pour appuyer le financement de ce virage majeur.

La recherche est déjà bien avancée dans plusieurs nouvelles filières basées sur la fibre de bois, entre autres avec les travaux de FPInnovations. Il faudra cependant en accélérer le rythme pour faire en sorte que de nouveaux procédés industriels écologiques soient rapidement testés à plus grande échelle et pour rendre encore plus efficaces ceux qui fonctionnent déjà.

152 municipalités qui dépendent du secteur forestier
Selon un rapport du ministère des Forêts de mai 2019, quelque 152 municipalités du Québec enregistrent un niveau de dépendance significatif à l’égard du secteur forestier puisque 10 % et plus des emplois s’y concentrent. Ces municipalités sont réparties dans 14 des 17 régions administratives du Québec. Les régions qui comptent le plus sur l’industrie forestière sont, par ordre décroissant : le Nord-du-Québec, l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Centre-du-Québec, la Mauricie, Chaudière-Appalaches, l’Estrie, la Côte-Nord et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Il est inconcevable de mettre fin à la protection des forêts à cause de la COVID-19

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) condamne la décision de la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) de mettre fin pour 2020 aux mesures de contrôle de l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette qui atteignait déjà 9,6 millions d’hectares de forêts en 2019. La FIM–CSN estime qu’il est possible de réaliser les épandages nécessaires tout en protégeant les pilotes d’avion contre la COVID-19.

« L’épidémie de tordeuse est loin d’être maîtrisée et c’est l’approvisionnement des scieries et des papetières qui est en jeu pour les prochaines années. En arrêtant l’épandage d’insecticide biologique, on risque de perdre le contrôle et de compromettre l’avenir d’usines », insiste Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Une épidémie qui menace le bois d’œuvre
Selon les données du ministère des Forêts, quelque 9,6 millions d’hectares de forêt étaient infestés en 2019, nombre qui est en hausse constante depuis 10 ans. Le cap d’un million d’hectares a été atteint depuis 2011. On parle donc d’une augmentation par un facteur de 10 en moins de 10 ans. La tordeuse attaque principalement le sapin et l’épinette qui sont précisément les deux principales essences d’arbre à l’origine du bois d’œuvre au Québec.

On sait que le bois atteint par la tordeuse est de moindre qualité et doit être récolté rapidement. L’épandage d’insecticide biologique Bt permet d’endiguer la progression de cet insecte nuisible qui ravage déjà les sapins et les épinettes de Gaspésie, de la Côte-Nord, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Témiscamingue. Le contrôle par épandage a coûté 33 M$ l’an dernier et on prévoyait une campagne record en 2020.

Tordeuse et réchauffement climatique
Selon une récente étude de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), le réchauffement climatique pourrait bientôt aggraver l’impact de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Pour le moment, ce sont surtout les sapins baumiers qui sont attaqués par ce ravageur, puisque leurs bourgeons sont disponibles au moment où sortent les larves de l’insecte. Le réchauffement pourrait cependant changer la synchronisation entre les larves et les bourgeons et faire en sorte que l’épinette soit davantage ciblée. « Si nous perdons le contrôle de l’épidémie et qu’elle devient plus nuisible pour l’essence principale destinée au bois d’œuvre, on pourrait payer cher pendant longtemps pour ce manque de vision », met en garde Louis Bégin.

Entente de principe pour les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland – CSN.

Dans la nouvelle convention, d’une durée de sept ans, la demande patronale concernant les nouveaux critères de qualification, rendant presque impossibles les promotions à l’interne, a complètement été retirée. Le régime de retraite a été bonifié à 3 % pour le régime à cotisations déterminées. Les salariés ont aussi obtenu une compensation importante en guise de rattrapage salarial, une prime à la signature, des augmentations de salaire de 2,5 % chaque année jusqu’en avril 2024 ainsi qu’une rétroactivité salariale pour les années 2017 à 2019.

Le retour au travail a donc eu lieu ce matin pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Notons que c’est grâce à leur courage exceptionnel et leur détermination exemplaire qu’ils ont pu obtenir des gains significatifs.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland – CSN regroupe environ 30 membres. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central des Laurentides – CSN regroupe près de 80 syndicats et plus de 16 000 membres dans tous les secteurs d’activités de la région des Laurentides.

Victoire syndicale contre les briseurs de grève

Dans une décision rendue hier, le Tribunal administratif du travail (TAT) donne raison au Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN.

« Nous prétendions que notre employeur avait recours à des briseurs de grève afin de poursuivre ses opérations, et ce, depuis le premier jour où nous avons déclenché la grève, le 22 novembre dernier, puis à la suite du lockout qu’il a décrété le 26 novembre. Le TAT nous donne raison puisque le juge a ordonné à l’employeur de ne plus avoir recours aux services de 23 personnes dont les noms figurent dans sa décision », de souligner Elysa Bergin, présidente du syndicat.

« Cette histoire est cousue de fil blanc. L’employeur tente de nous faire croire qu’il ne savait pas qu’il enfreignait la loi, tout en ayant recours à des méthodes dignes des pires employeurs. Lorsqu’il a refusé de laisser entrer les enquêteurs du Ministère du travail afin de vérifier s’il avait recours à des briseurs de grève – une première au Québec –, il nous cachait clairement la vérité. Nous attendons donc avec impatience le rapport des inspecteurs afin de faire toute la lumière sur cette histoire », de préciser Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN.

« Depuis le début, nous suivons de très près les comportements de l’employeur et l’évolution de ce conflit. Ses techniques d’intimidation envers un groupe de salarié-es presqu’entièrement constitué de femmes sont démesurées et manquent carrément de classe. Au début du conflit, l’employeur a fait appel au service de police et a demandé l’arrestation des salarié-es en grève sur les lieux de piquetage alors qu’aucun événement ne le justifiait. En pleine situation de pénurie de main-d’œuvre, nous expliquons très mal ces comportements dépassés et ce manque flagrant de vision. Nous sommes fiers de voir que face aux agissements insensés de cet employeur, les travailleuses et les travailleurs demeurent solidaires et debout. Les syndicats de la CSN ont déjà déployé toutes les ressources, tant au niveau de la mobilisation qu’à celui du soutien financier afin de leur permettre d’aller jusqu’au bout », de conclure Kevin Gagnon, vice-président de la FIM–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN regroupe environ 30 membres. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides regroupe près de 90 syndicats et plus de 16 000 membres dans tous les secteurs d’activité de la région des Laurentides.

L’employeur décrète un lockout

Ce matin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN se sont butés à des bureaux fermés à la suite d’un lockout décrété par leur employeur. Réunis en assemblée générale dans les heures qui ont suivi, le syndicat a voté à 91 % en faveur de la grève générale illimitée.

« Depuis le début de la négociation, l’employeur n’a jamais démontré une véritable intention de négocier des conditions de travail équitables. Une de nos revendications touche à la disparité de traitement dans notre régime de retraite : alors que les plus anciens jouissent d’un régime à prestations déterminées, les plus jeunes bénéficient d’un régime à cotisations déterminées famélique. De plus, l’employeur veut introduire des critères de qualifications qui empêchent les salarié-es d’obtenir des promotions. Historiquement, Rolland s’affichait fièrement comme un employeur de choix mais pour nous, ce temps est carrément révolu », de dénoncer Elysa Bergin, présidente du syndicat.

Les salarié-es sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans. Depuis mars 2018, plus d’une vingtaine de rencontres de négociation et de conciliation se sont tenues.

« Le syndicat vit une véritable campagne d’intimidation de la part de l’employeur. Lors du premier jour de grève, le 22 novembre dernier, il a envoyé une mise en demeure interdisant aux grévistes de manifester en face de leur milieu de travail. Fort de la présence de six autopatrouilles de la police, il leur a demandé de procéder à l’arrestation des grévistes alors que ceux-ci ne commettaient aucun acte illégal. Il a même refusé la visite des agents du ministère du Travail afin que ceux-ci puissent vérifier si l’employeur avait recours à des briseurs de grève, ce que nous prétendons », de souligner Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN

« Il n’y a qu’un mot pour décrire le comportement de cet employeur : épouvantable. En plus d’intimider ses travailleuses et ses travailleurs avec des tactiques moyenâgeuses, celui-ci se comporte en patron-pas-de-classe et impose un lockout à moins d’un mois du temps des fêtes. La Fédération de l’industrie manufacturière sera aux côtés du syndicat jusqu’à l’obtention d’un contrat de travail qui respectera leurs revendications », de conclure Kevin Gagnon, vice-président de la FIM–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland–CSN regroupe environ 30 membres. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec. Le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides regroupe près de 90 syndicats et plus de 16 000 membres dans tous les secteurs d’activité de la région des Laurentides.

Commonwealth Plywood annonce la fermeture de Planchers Husky à Lachute

Pour une deuxième fois en un an, les travailleurs ont appris que l’usine de planchers de Lachute fermera ses portes. De mauvais rendements des ventes sont maintenant invoqués par la direction pour justifier cette décision. Pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs de planchers Husky – CSN, cette annonce fait preuve, encore une fois, du désengagement de la compagnie Commonwealth Plywood envers les employés de l’usine de Lachute. Une trentaine d’employés seront privés de travail juste avant la période des Fêtes.

Une gestion déficiente
L’année dernière, à pareille date, la direction avait fait la même annonce invoquant, à ce moment-là, le manque de productivité des travailleurs. Le syndicat et ses membres avaient, après discussion, consenti à fournir des efforts supplémentaires afin de maintenir l’usine ouverte, et ce, même s’ils avaient déjà fait des compromis lors de la précédente négociation de leur dernière convention collective.

Selon André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIMCSN), « le problème ne se situe pas du côté de la qualité du travail, mais bien du côté de la direction qui n’a pas su apporter les changements de production et d’équipement nécessaires. La compagnie n’a pas fait les efforts nécessaires pour moderniser son usine et rentabiliser sa nouvelle ligne de production de plancher d’ingénierie ».

L’indifférence caractérisée de Commonwealth Plywood
Pour Martin Richer, vice-président du Conseil central des LaurentidesCSN, « Commonwealth Plywood est insensible aux impacts sur les familles et les travailleurs qui se retrouveront à la rue, dans une région où les emplois dans ce secteur d’activité sont rares. » Bien que non requis par la loi, la compagnie ne tentera même pas de participer à un comité de reclassement qui aurait permis d’aider ces travailleurs à se retrouver un emploi. Rappelons que l’usine est implantée à Lachute depuis 20 ans, un peu de respect aurait été de mise.

La CSN veillera à ce que toutes les indemnités et que tous les dossiers en suspens soient réglés avant ou après la fermeture anticipée. Elle s’assurera également que ceci n’est pas une stratégie de Commonwealth pour céder sa production à un sous-traitant, car il faut le mentionner, le syndicat devait négocier sa nouvelle convention collective dès janvier 2020. « Nous espérons qu’il ne s’agit pas d’un stratagème bien connu dans le milieu syndical puisque l’année dernière, afin d’augmenter la productivité, la compagnie avait menacé de fermer; nous ne serons pas dupes », concluent les représentants syndicaux.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Planchers Husky – CSN est affilié à Fédération de l’industrie manufacturière (FIMCSN) qui compte quelque 320 syndicats et est affilié au Conseil central des Laurentides – CSN.