L’entente de principe adoptée à 96 %

Tard dans la soirée du 28 avril dernier, une entente de principe est intervenue entre Le Syndicat des travailleuses(eurs) des Centres de la petite enfance de Montréal et de Laval (STCPEML) et l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE). Cette entente a été adoptée hier par vote électronique dans une proportion de 96 %.

Les travailleuses du STCPEML–CSN s’étaient dotées d’une banque de 10 jours de grève avant de conclure cette entente. Les ministères (de la famille et du travail) sont intervenus afin que l’association patronale, l’APNCPE, accepte l’offre globale et finale proposée par le Syndicat à la table de négociation le 17 mars dernier, soit l’intégration de l’entente nationale et le statu quo de la Convention collective actuellement en vigueur.

En plus d’acquérir les gains obtenus au national suite à l’exercice des 18 jours de grève à l’automne 2021, comprenant notamment un rattrapage salarial de 18 % pour les éducatrices, les travailleuses de Montréal et de Laval maintiennent leur période de repos déjà en place dans leur milieu de travail, la participation à la saine application de la pédagogie et aux décisions touchant l’organisation de la vie quotidienne dans leur groupe d’enfants et la conciliation travail-famille par le maintien d’horaires stables. C’est un mode de gestion en place depuis des décennies qui a été sauvé devant les demandes patronales qui allaient en sens contraire. Nous avons l’habitude d’avoir de la cogestion dans les CPE. Les demandes de l’APNCPE reflétaient une philosophie d’entreprise traditionnelle.

Durant la soirée du 26 mai, en assemblée générale extraordinaire, l’entente de principe a enfin pu être présentée aux travailleuses du STCPEML–CSN. Après la présentation, les travailleuses ont voté à forte majorité en faveur de l’entente de principe en réitérant leur appréciation de la représentation des membres du STCPEML–CSN à la table de négociation.

Le Syndicat des CPE de Montréal et Laval est rattaché à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN.

Avoir le courage d’un réseau de la santé au service du bien commun

Le bilan des 20 ans du modèle des groupes de médecine familiale publié par l’IRIS nous apprend notamment que malgré un financement conséquent, les GMF ont échoué à améliorer l’accès aux services de première ligne en santé. La FSSS demande au gouvernement Legault et aux médecins d’avoir le courage de remettre le bien commun au centre de leur pratique.

Petit rappel historique : issue de mobilisations citoyennes, la création des CLSC privilégiait le travail en équipe multidisciplinaire afin d’améliorer la santé globale de l’individu, mais aussi de sa communauté. Or, le modèle CLSC n’a pas pu se développer, notamment à cause du boycottage systématique par les associations de médecins. « Il est temps que cesse cette mainmise des médecins sur notre réseau de la santé!  Les médecins devraient être au service du réseau de la santé et non pas que tout le réseau soit à leur service! » de déclarer Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Le modèle des GMF ne répond que peu aux besoins de la population : des heures d’ouverture réduites et un accès aux professionnel-les qui doit d’abord passer par un médecin, alors que l’on connait les difficultés persistantes pour avoir un médecin de famille. « Ce n’est pas acceptable que les GMF utilisent des prêts de services de professionnel-les venant du public, afin de servir les intérêts des médecins en premier. On demande au ministre Dubé plus de courage politique afin de favoriser le bien commun en santé. On invite les professionnel-les et les médecins à retourner vers les CLSC afin que soit mise en place une véritable première ligne médicale et psychosociale accessible à la population » de renchérir Réjean Leclerc.

Redonnons aux Québécois et aux Québécoises ce qu’ils souhaitent : l’accessibilité aux services! Redonnons la fierté à la population de leur système de santé. Redonnons leurs lettres de noblesse aux CLSC en revenant à leur rôle pivot de la première ligne des soins de santé et de services sociaux au Québec avec un financement conséquent. C’est ce que souhaite la population et les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé, car c’est l’ensemble de la société qui y gagnerait. La FSSS–CSN appelle les médecins à se joindre à ce modèle au service du bien commun.

Rapport accablant de la vérificatrice générale pour le CISSS de la Gaspésie

Dans son dernier rapport déposé ce matin, la Vérificatrice générale affirme que des lacunes graves ont eu lieu au niveau de la gestion administrative du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie. Dû à la gravité des faits qui y sont présentés, la FSSS–CSN réclame la tenue d’une enquête ainsi qu’une plus grande imputabilité des dirigeants.

« Déjà en 2014, alors qu’elle était PDG du CSSS Rocher Percé, Chantal Duguay avait fait les manchettes pour népotisme après que plusieurs membres de sa famille y aient été embauchés. Ensuite, avec la fusion des établissements, c’est elle qui a été nommée par le MSSS pour devenir PDG du CISSS. Le MSSS lui a même demandé de prolonger son mandat en 2021. Pour moi, il faut se poser des questions sur l’imputabilité de cette décision. Avec les allégations des dernières années, quelqu’un au MSSS devait savoir », de souligner Kent Denis, vice-président régional FSSS–CSN.

La Vérificatrice générale souligne également le mauvais climat de travail et la démobilisation du personnel du CISSS. « Après des années d’impunité des cadres, on comprend que le personnel soit démobilisé, alors si on veut continuer d’offrir des services de qualité à la population de la région, il devient plus que jamais nécessaire de redonner un climat de travail respectueux et bienveillant aux travailleuses et aux travailleurs et de s’assurer de la transparence dans l’octroi des contrats et des processus d’embauche », d’ajouter Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN.

Selon Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN : « Si les conseils d’administration étaient élus et qu’ils avaient plus de pouvoir, ils pourraient mieux jouer leur rôle de chien de garde. C’est pour cela que la FSSS–CSN réclame une décentralisation et plus de pouvoirs aux conseils d’administration locaux. Le fait de nommer des gens sur les CA, ça fait qu’ils prennent les décisions pour plaire au pouvoir qui les a mis en place au lieu de servir les besoins de la population. »

La FSSS veut une mise en œuvre claire de la Politique d’hébergement et de soins et services de longue durée

En réaction à la politique d’hébergement et de soins et services de longue durée de la ministre Blais, la FSSS salue le fait qu’elle s’inscrive sous le signe du bien-être global des aînés, mais demande que les modalités de mise en œuvre soient clarifiées et rappelle que les conditions de travail des employé-es doivent suivre. Nous déplorons également le fait que les résidences privées pour aînés soient exclues de cette nouvelle politique.

« Naturellement, toute forme d’amélioration des conditions de vie des aînés est la bienvenue, mais pour y arriver on doit améliorer les conditions de travail et les salaires dans les ressources intermédiaires, pour les préposé-es aux bénéficiaires, mais aussi pour les auxiliaires de santé et services sociaux afin de soutenir les soins à domicile, qui doivent demeurer la principale priorité », d’affirmer Réjean Leclerc, président de la FSSS. De plus, afin d’assurer une réponse aux besoins spécifiques des patients, la FSSS réclame l’établissement d’un ratio usager / préposé aux bénéficiaires ou ASSS, solution absente de la politique.

Au niveau des milieux de vie et de soin, la ministre Blais souhaite un apport plus important des ressources intermédiaires et ressources de type familial (RI-RTF) au réseau de la santé et des services sociaux. « Nous croyons que la contribution et que la collaboration des RI-RTF en lien avec les établissements du réseau sont essentiels. Cependant, pour y arriver il faudra assurément que les conditions offertes aux RI-RTF soient plus attractives, qu’on reconnaisse mieux leurs compétences et que les établissements travaillent en réel paritarisme avec celles-ci », de prévenir Lucie Longchamp, vice-présidente des secteurs privés de la FSSS.

De plus, nous nous expliquons mal que la politique soit muette au sujet des résidences pour personnes âgées, là où pourtant, on retrouve de plus en plus de personnes en perte d’autonomie nécessitant des soins. Actuellement, les exploitants en profitent pour vendre des soins à fort prix aux personnes âgées alors que ces soins devraient être gratuits, et dispensés par du personnel bien rémunéré et intégrés aux équipes publiques de soutien à domicile.

Au niveau du budget, la FSSS appuie la récente décision du gouvernement de conventionner les CHSLD non conventionnés, mais souhaite des réponses sur l’attribution des fonds qui seront alloués à ces transitions, à savoir si l’on parle des mêmes sommes que pour l’application de la politique. « Certes, un nouveau budget de 2,9 milliards de dollars a été alloué à l’application de la nouvelle politique, mais on aimerait savoir comment ces fonds seront distribués. Par exemple, dans le dernier plan santé du gouvernement, on souhaite décentraliser le réseau. Là, dans sa conférence de presse, la ministre Blais dit que ça passera par l’ajout de gestionnaires. Je veux bien, mais on doit surtout ramener les lieux de décision et les budgets dans les communautés pour vraiment répondre aux besoins des aînés », de terminer Réjean Leclerc.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La résidence pour aînés Jardin Lebourgneuf dénoncée

Le syndicat des travailleuses et travailleurs en centre d’hébergement privé (STTCHP) affilié à la FSSSCSN tire la sonnette d’alarme quant à une situation des plus préoccupante à la résidence pour personnes âgées Jardin Lebourgneuf.  Depuis le 23 avril dernier, il y a un tel manque de personnel à la résidence que les soins que nos aîné-es reçoivent sont inadéquats et que leurs droits à recevoir des services sont bafoués.

Pour illustrer ce propos, Marlène Ross, présidente du STTCHP Québec décrit la situation : « Dans la nuit du 22 au 23 avril, il n’y avait que deux préposé-es aux bénéficiaires pour l’ensemble des 205 résident-es. D’autres jours, on a remarqué qu’il n’y avait ni PAB ni infirmière de nuit sur certains étages. Des résident-es ont même dû être transportés à l’hôpital, car ils n’avaient pas reçu leur médication de la journée. Et quand le personnel appelle sur la ligne d’urgence, ils n’ont souvent pas de réponse.  C’est complètement inacceptable! »

Travaillant dans un contexte où le seuil minimal de personnel requis n’est pas comblé, les employé-es de ce centre doivent donc effectuer leur quart de travail complètement surchargés, tentant tant bien que mal de combler les tâches du personnel manquant.

Pour Marjorie Guay, vice-présidente régionale de la FSSS, cette situation ne peut plus durer : « Il faut agir rapidement et donner des conditions décentes aux employé-es. Pour l’instant, les salaires ne sont pas au rendez-vous, ce qui fait que la pénurie de main d’œuvre et que le roulement de personnel ne va que continuer. Il est grand temps d’avoir une rémunération décente dans ce secteur pour attirer et maintenir le personnel en poste, ce qui permettrait d’assurer la sécurité des usagers. »

« Là, nos membres sont vraiment inquiètes et inquiets par rapport à la sécurité et la santé de leurs résidents et parfois même pour leur propre santé et sécurité. Il faut que le gouvernement ouvre les yeux et intervienne rapidement », de terminer Marlène Ross.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) en moyens de pression

Sans convention collective depuis le 31 mars 2020, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et employé-es de bureau des régions de Montréal–Laval, de la Capitale nationale et de l’Estrie, membres de la CSN, entameront des moyens de pression tels que décidés lors d’assemblées générales tenues lundi.

Les RMU jouent un rôle névralgique au sein des services préhospitaliers d’urgence bien qu’ils œuvrent constamment dans l’ombre. Ce sont ces personnes qui répondent aux appels d’urgence médicale. Elles répondent avec diligence aux appels, font preuve d’empathie et de réconfort. Ce sont elles qui initient les premiers secours dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants, ce que l’on appelle les soins immédiats téléphoniques. Ce sont aussi les RMU qui dirigent les appels vers les équipes de paramédics sur le terrain, qui leur attribuent le bon niveau de priorité et assurent le suivi des appels jusqu’à ce que leur intervention soit complétée.

Les employé-es de bureaux assurent pour leur part tout le soutien administratif et sont également dans l’ombre. Ils voient, entre autres, au comblement des effectifs des paramédics, employés de soutien et RMU, ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux comptes-clients et à la facturation,  ils s’occupent de la paie et des ressources humaines. Sans eux, la roue ne tourne pas.

Plusieurs rencontres de négociation ont eu lieu chez Urgences-santé de Montréal et de Laval, mais les offres patronales font l’impasse sur les enjeux que souhaitent aborder les RMU et les employé-es de bureau, notamment en ce qui a trait aux questions à incidence financière. Dans la Capitale nationale et en Estrie, où les services sont assurés par le secteur privé et financés par l’État, les négociateurs syndicaux ont procédé à une sixième relance la semaine dernière auprès de la Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ) afin de commencer la négociation, mais rien ne bouge.

Pour le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jean Gagnon, les RMU et les employé-es de bureau ont fait preuve de beaucoup de patience jusqu’à maintenant. « Le gouvernement ne prend pas les travailleuses et les travailleurs au sérieux. Eux aussi ont été fortement sollicités par la crise. Ils sont à bout de souffle. Il y a des problèmes de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre importants chez les RMU et le personnel de bureau. Le gouvernement joue avec le feu en laissant traîner ces négociations en longueur ».

Moyens de pression
Au cours des prochaines semaines, les trois syndicats exerceront des moyens de pression. De nouvelles assemblées générales seront convoquées dans quelques semaines pour voter la grève, si nécessaire.

Adoption du projet de loi 1 : une occasion manquée de faire mieux pour les familles

Bien qu’elle salue l’effort mis pour améliorer la situation, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) accueille avec déception l’adoption telle quelle du projet de loi 1. Dans un contexte de manque criant de places subventionnées et de travailleuses, la FSSSCSN pense que le ministre de la Famille aurait dû profiter du changement de loi pour doter le Québec d’un véritable réseau complet de services de garde éducatifs à contribution réduite.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente des secteurs privés à la FSSSCSN : « La conversion des garderies privées vers le réseau des CPE et des milieux familiaux régis n’est pas assez substantielle. On va rester avec un réseau à deux vitesses encore trop longtemps pour trop de parents et d’enfants. Pourquoi ne pas faire immédiatement ce qui devrait être fait pour un réseau de garde uniforme ? »

Pour la FSSSCSN, la question des personnes non reconnues en service de garde reste également un enjeu. Pour Chantal Racicot, représentante du secteur des Responsables des Services de garde en milieu familial de la FSSSCSN « Des changements législatifs et des projets de loi ça ne se change pas si souvent, ça aurait été le moment d’en faire plus pour le réseau des services de garde. Ce changement de loi était une occasion en or d’inclure plus rapidement au réseau et surtout de subventionner les responsables de services de garde non reconnues, quatre ans ce sera beaucoup trop long pour des milliers de parents et surtout d’enfants qui sont dans ces services sans réelle surveillance. »

Rappelons également que la notion du ratio-bâtisse dans les CPE n’a pas été retirée de ce projet de loi. C’est un grand enjeu pour la FSSSCSN à cause de la surréservation qu’elle engendre. Pour Stéphanie Vachon, représentante des CPE, la position du ministre sur la question du ratio-bâtisse est décourageante. « Le ministre vise la flexibilité, mais au quotidien dans les CPE, les éducatrices vivent avec de l’overbooking. Le ratio enfant-éducatrice déborde presque toute la journée, tous les jours! On ne peut pas continuer comme ça! »

« Le manque criant de places en service de garde, surtout dans les services de qualité à contribution réduite comme les CPE ou en milieu familial subventionné, enferme des milliers de femmes devant le non-choix de devoir rester à la maison. Nous nous attendons encore à ce que le ministre en fasse davantage! », de conclure Lucie Longchamps.

 

Retard de paiement sur le maintien de l’équité salariale : qu’est-ce que le gouvernement attend?

Le gouvernement cumule des retards de paiement inexcusables liés à des ententes de maintien de l’équité salariale touchant des milliers de travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. Pour la FSSS–CSN, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS et la FP–CSN, le ministre Dubé doit mettre fin à l’attente en annonçant la date des paiements. Le gouvernement doit faire le nécessaire pour que ces versements soient faits le plus rapidement possible.

Des milliers de femmes sont toujours en attente du paiement du maintien de l’équité salariale. Elles ont travaillé depuis 2010 ou 2016 à des salaires en deçà de ce qu’elles auraient dû gagner. Ce sont plusieurs milliers de dollars que chacune de ces travailleuses attend. Une poignée d’établissements annoncent des dates. Mais nous attendons toujours que le gouvernement annonce la date officielle de versement, alors que ces sommes sont dues depuis longtemps et que le gouvernement peine à retenir le personnel dans le réseau. Ces retards n’aident en rien.

« En pleine sixième vague de COVID-19, la patience des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux a atteint ses limites. On leur demande encore de fournir des efforts dans le cadre de la pandémie, mais on n’est pas en mesure de leur verser leur dû. C’est bien beau vouloir refonder le réseau de la santé et des services sociaux, mais le gouvernement doit d’abord respecter ses engagements. Il en va de la confiance du personnel, qui est l’épine dorsale de tout changement dans le réseau. Est-il nécessaire de rappeler que le personnel constitue l’un des quatre piliers du projet de refondation du ministre? Le négliger envoie un très mauvais signal », concluent les porte-paroles syndicaux de la FSSS–CSN, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS et de la FP–CSN.

Plan santé : pas de refondation sans concertation

C’est avec un sentiment partagé d’appréhension et d’urgence d’agir que les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ont pris connaissance du Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé, dévoilé aujourd’hui par le ministre Christian Dubé. Malgré les objectifs louables et l’ouverture démontrée par ce dernier, l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP–CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS–CSN, le SCFP, le SPGQ et le SQEES-FTQ craignent que ce plan santé, et services sociaux rappelons-le, ne soit qu’un vaste exercice de relations publiques en vue des prochaines élections.

Pour les organisations syndicales, le plan présenté est très ambitieux, elles comprennent que l’ensemble des mesures soumises ne pourront pas toutes être réalisées à court terme. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs déjà été l’objet d’annonce ou d’engagement de la part du gouvernement. Les organisations demandent donc au ministre Dubé de prioriser les mesures visant une meilleure organisation du travail afin d’offrir de meilleures conditions d’exercice.

Pour ce faire, les organisations syndicales invitent le ministre à poser d’ores et déjà un premier geste concret en mettant en place dès maintenant une série de solutions pour attirer et retenir le personnel. Il ne doit pas attendre cinq ans pour agir! Elles souhaitent également des échanges dès maintenant afin de convenir de solutions à mettre en place car il y a urgence d’agir.

Ainsi, selon elles, le ministre Dubé devra obligatoirement leur faire une place importante dans l’élaboration ainsi que la mise en œuvre des mesures retenues. Les solutions apportées par les travailleuses et travailleurs du RSSS doivent y être réellement prises en compte s’il veut vraiment rebâtir le réseau public et que la population en soit fière. Il en va de même s’il veut atteindre son objectif de faire du RSSS un employeur de choix et favoriser l’attraction et la rétention des salarié-es dans le réseau public.

D’ailleurs la place accordée au secteur privé inquiète particulièrement les syndicats, qui craignent un effet de vases communicants en défaveur du secteur public. On manque déjà de personnel dans le secteur public, ce sera pire si le privé embauche davantage. Cela aura pour effet d’accentuer la création d’un système à deux vitesses où l’accessibilité à des soins et des services partout sur le territoire est déjà remise en question. Les organisations syndicales réclament un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation et invitent plutôt le gouvernement à une discussion en profondeur avec l’ensemble des partenaires du RSSS pour entamer une véritable refonte du réseau.

« Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Legault a soufflé le chaud et le froid lorsqu’il s’agissait d’impliquer les syndicats dans la prise de décisions et la mise en place de mesures pour assurer la prestation des soins et des services, favorisant les arrêtés ministériels plutôt qu’une véritable concertation. Les déclarations du premier ministre Legault sur sa page Facebook semblent encore aller en ce sens. On ne peut pas rebâtir le RSSS à coups de décrets, mais plutôt en établissant une relation de confiance et d’écoute. Cela passe nécessairement par la mise en commun des forces de toutes les actrices et tous les acteurs. Si le ministre Dubé s’engage véritablement dans cette voie, il pourra compter sur notre participation », ont déclaré les représentantes et représentants de l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP–CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS–CSN, du SCFP, du SPGQ et du SQEES-FTQ.

Budget 2022 : insuffisant pour réparer nos réseaux

En réaction au budget déposé aujourd’hui, la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN (FSSS–CSN) aurait souhaité que le gouvernement en fasse davantage pour aider nos réseaux mal en point après deux ans de pandémie. Pour la FSSS–CSN, il aurait fallu aller chercher les revenus nécessaires pour avoir les moyens de nos ambitions pour réparer nos réseaux.

« Notre réseau de la santé et des services sociaux subit de plein fouet les impacts de la pandémie. C’est plus que du rattrapage : il faut aussi s’assurer de fournir plus d’investissements qui assureront son attractivité auprès du personnel et l’accessibilité de ces services pour la population. Comme une anomalie dans le système que le gouvernement ne veut pas résoudre, le privé en santé est la brèche qui fait que notre réseau public ne peut pas se rétablir. Notre réseau a besoin d’une refondation en profondeur, basée sur les principes de décentralisation, de démocratisation et d’amélioration des conditions de travail. Une réforme telle que celle-là aura besoin de financement pour se réaliser pleinement et ainsi répondre aux besoins de la population québécoise. C’est un budget qui manque d’ambitions et qui n’en fait pas assez pour régler l’enjeu du manque de personnel », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Il en va de même pour les services de garde éducatifs à l’enfance, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN. « On nous a promis 37 000 nouvelles places. Les familles ne peuvent attendre encore 18 mois, voire 2 ans, avant de concrétiser le tout. Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir informés de la situation du réseau dès le début de leur mandat. Le recul des droits des femmes pendant la pandémie est un fait qui ajoute à la situation. Si on y additionne le manque de places de qualité et à contribution réduite, cela devient une catastrophe pour de nombreuses jeunes familles et surtout pour les femmes alors contraintes dans beaucoup de cas de demeurer à la maison. Le gouvernement doit en faire plus pour appuyer les travailleuses des services de garde et les familles ! »

Avec le vieillissement de la population, la FSSS–CSN est également déçue de constater le peu d’investissement supplémentaire pour les soins et les services à domicile. « C’est un investissement avec lequel tout le monde gagnerait, puisqu’il revient moins cher que d’aller en centre d’hébergement. Qui ne souhaite pas vieillir à la maison ? Pourtant, le gouvernement ne met pas en place ce qu’il faut pour rattraper le retard du Québec », de conclure Réjean Leclerc.

Fin de l’état d’urgence sanitaire : les syndicats dénoncent l’attitude autoritaire du gouvernement

Visiblement incapable de mesurer les effets dévastateurs des arrêtés ministériels qui pendant des mois ont sapé le moral des milliers de travailleuses et de travailleurs de la santé et des services sociaux, le gouvernement s’engage à nouveau dans cette voie. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, cela représente un déni de démocratie de même qu’un manque de respect de la volonté de leurs membres d’avoir des conditions de travail négociées de bonne foi. Les organisations syndicales feront tout en leur pouvoir pour que ce projet de loi ne soit pas adopté tel quel et prendront les mesures nécessaires pour se faire entendre, comme le prévoient les règles démocratiques.

Il n’y a plus d’urgence sanitaire, mais jusqu’au 31 décembre prochain, le gouvernement veut garder tous ses pouvoirs pour décréter comme il l’entend les conditions de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Ce faisant, il se garde le droit d’imposer des mesures inéquitables, décrétées unilatéralement, sans consultation avec le personnel du réseau et leurs représentantes.

Avec le dépôt de son projet de loi sur la fin de l’urgence sanitaire, le gouvernement instrumentalise la crise sanitaire pour modifier unilatéralement des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux et favoriser la place du privé dans le réseau en prolongeant des contrats. De ce fait, il bafoue les droits syndicaux : le droit d’association et le droit à la négociation collective. Il dénie, de ce fait, les contre-pouvoirs et abuse de son pouvoir exécutif.

Le projet de loi ne précise pas les mesures que le gouvernement entend maintenir, ce qui ne fait qu’ajouter à la confusion des travailleuses et des travailleurs. Quelle garantie ont elles que les arrêtés ne reprendront pas du service? Que ce projet de loi ne sera pas prolongé après décembre? Dans cette pandémie, le passé semble garant de l’avenir. Encore une fois, le gouvernement ne fait preuve d’aucune transparence ni d’aucune capacité à collaborer avec qui que ce soit.

« Nous dénonçons fermement le projet de loi 28 qui vise véritablement à retirer le droit du personnel de la santé et des services sociaux de décider de leurs conditions de travail. Ce n’est pas en continuant de décider seul que le gouvernement va rétablir le lien de confiance avec l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du réseau, bien au contraire. Encore une fois, le gouvernement jette de l’huile sur le feu et maintient le climat d’incertitude et de méfiance. Pour mettre fin à la crise, le gouvernement doit nous entendre et implanter des mesures permanentes pour reconnaître le personnel et attirer la relève », dénoncent les représentantes et représentants de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Fin de l’état d’urgence sanitaire : les syndicats craignent que le réseau de la santé s’effondre

Le gouvernement Legault aime parler de « refonder » le réseau de la santé et des services sociaux, mais il risque plutôt de s’effondrer si on laisse tomber toutes les mesures de soutien qui ont accompagné l’état d’urgence sanitaire depuis maintenant deux ans. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, il est urgent d’implanter des mesures permanentes à la fois pour reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs dans les deux dernières années et pour viser l’attraction et la rétention du personnel dans le futur.

Le gouvernement met fin à l’urgence sanitaire et donc aux mesures COVID implantées durant la pandémie dans les prochaines semaines. Ces mesures servaient aussi au maintien du réseau. Le gouvernement mettra donc fin à l’arrêté ministériel qui permettait aux employeurs de restreindre les conditions de travail du personnel, mais aussi aux mesures incitatives pour reconnaître les efforts du personnel. En agissant trop vite, les organisations syndicales craignent que le gouvernement accentue une vague de départ dans le réseau et cause une nouvelle multiplication de bris de services à la population.

« Avant d’aller de l’avant et de mettre fin aux mesures incitatives, le gouvernement doit réfléchir à l’effet que cela aura sur le personnel. Les travailleuses et travailleurs sont à bout de souffle après avoir lutté pendant deux ans contre la pandémie. On a déjà bien du mal à attirer et retenir le personnel dans le réseau, mettre fin rapidement aux mesures incitatives n’aiderait en rien. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’engager des discussions avec nous pour une meilleure transition et pour identifier des solutions permanentes pour mieux appuyer le personnel du réseau », indiquent les représentantes et représentants de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Les organisations syndicales demandent de plus au gouvernement de revoir à la hausse les allocations kilométriques pour le personnel du réseau qui doit utiliser leur véhicule pour accomplir leur fonction. La hausse récente du prix de l’essence devient une contrainte financière importante pour le personnel visé, dans un contexte de manque de personnel.

La CSN et la FTQ interpellent les députés pour la reconnaissance des PRDM

Des représentant-es de la CSN et de la FTQ étaient présents ce matin pour interpeller les députés à leur arrivée à l’Assemblée nationale pour réclamer une juste reconnaissance des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Ils ont invité les députés à porter la voix des PRDM pour que le gouvernement règle enfin leurs plaintes de maintien de l’équité salariale.

Le rattrapage des chirurgies passe par la reconnaissance des PRDM

Alors que le gouvernement souhaite rattraper le retard accumulé dans les chirurgies en raison de la pandémie, la CSN et la FTQ rappellent que le rôle des PRDM est central pour y parvenir. Ce sont les PRDM qui ont la responsabilité de stériliser le matériel médical et chirurgical. En refusant de reconnaître leur apport essentiel, le gouvernement ne fait qu’accentuer l’exode du personnel. Dans les derniers mois, plusieurs PRDM ont en effet quitté la profession, alors que le privé prend de plus en plus de place en raison du manque de personnel. Ce recours accru au privé fait craindre pour la qualité du retraitement du matériel.

Il est déplorable que le gouvernement ne donne toujours pas le mandat de régler les plaintes

Malgré de nombreuses interventions des deux organisations syndicales, le secrétariat du Conseil du trésor n’a toujours pas de mandat afin de reconnaître l’évolution de cet emploi et l’urgence de régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010. Les tâches des PRDM ont pourtant grandement évolué depuis 2001 et se sont complexifiées avec le temps.

« Le gouvernement a toutes les cartes entre ses mains pour mieux reconnaître les efforts des PRDM. Elles travaillent d’arrache-pied depuis le début de la pandémie et la reprise des chirurgies ne sera pas de tout repos pour elles. Elles sont nombreuses à quitter le réseau en raison du manque de reconnaissance. Madame Lebel doit mettre fin à la discrimination salariale des PRDM », lancent Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP-FTQ et Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.

Retards dans les versements de sommes dues au personnel

La Fédération de la Santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (CPAS-SCFP), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplorent que le gouvernement n’honore pas sa signature et qu’il repousse encore son échéancier dans le versement des sommes dues à des milliers de travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux.

Ce sont à 80 % des femmes qui attendent des montants qui représentent 1,28 milliard de dollars à la suite des signatures des conventions collectives et, pour certains titres d’emploi, il faut ajouter 1,15 milliard de dollars pour le règlement de plaintes en équité salariale de 2010 et 2015.

Une confusion injustifiable
Devant la forte pression exercée par les syndicats depuis le mois de novembre dernier pour accélérer les paiements, le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, s’était pourtant engagé à procéder aux paiements pour le 1er mars 2022, échéance qu’il n’a pas tardé à repousser sans même en aviser le personnel du réseau touché ni les organisations syndicales. Vendredi dernier, des représentants du MSSS ont présenté un nouveau calendrier de versements des sommes, incomplet et imprécis, s’échelonnant jusqu’au 23 mars dans certains cas, et que ces versements pourraient se faire par des avances. Les syndicats s’inquiètent que leurs membres puissent recevoir des montants erronés qu’ils devront ensuite rembourser.

De plus, alors que le ministre Dubé a répété plusieurs fois qu’il assumerait ses responsabilités quant à ces retards, le sous-ministre nous apprenait qu’il n’y aurait pas de versement d’intérêts sur les sommes dues à nos membres. C’est là ajouter l’insulte à l’injure !

Quant au versement des sommes pour les règlements d’équité salariale, aucune date n’a été avancée, sinon que rien ne sera fait avant le mois d’avril.

« Nous ne comprenons pas qu’en 2022, au Québec, les femmes doivent encore attendre pour avoir un salaire égal à celui des hommes. Ces plaintes datent de 2010 et 2015. C’est tout simplement inadmissible et révoltant, non seulement pour les femmes auxquelles ces sommes sont dues, mais pour toutes les femmes du Québec », répliquent les porte-paroles des syndicats de la santé et des services sociaux.

Le ministre Dubé a affirmé être gêné de l’inefficacité des différents systèmes de son ministère et des établissements pour verser les sommes dues à nos membres. Or, il doit être néanmoins tenu responsable des retards dont les échéances étaient connues des mois à l’avance. Il a aussi tardé à transmettre une directive au réseau pour que les paiements soient effectués en priorité. De plus, ses explications concernant la désuétude des systèmes informatiques nous laissent sans voix dans le contexte. On reconnaît que le personnel au gouvernement est au pied d’œuvre pour pallier l’incompétence des fournisseurs externes de gestion de la paye (Médisolution et Logibec) et l’inaction du ministre. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement devrait rapatrier ces services vers la fonction publique, compétente et qualifiée, afin de diminuer la sous-traitance dans le réseau de la santé et des services sociaux et assurer un meilleur suivi.

Un gouvernement auquel on ne peut faire confiance
Ces nombreux reports viennent encore miner le moral des troupes sur le terrain et aussi la confiance envers la parole du ministre de la Santé, sinon à l’égard du gouvernement de François Legault.

« Ce sont des sommes importantes auxquelles ont droit nos membres. Cela fait maintenant deux ans que les travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux le portent à bout de bras en ne cessant de faire des sacrifices sur le plan professionnel et personnel. La motivation devient de plus en plus difficile à trouver. Ces retards de paiement viennent démobiliser les travailleuses et les travailleurs. À l’approche du 8 mars, la Journée internationale du droit des femmes, nous demandons au gouvernement de verser à nos membres, en grande majorité des femmes, les sommes négociées dans les contrats de travail et dans les ententes portant sur l’équité salariale », concluent les porte-paroles des syndicats.

Services préhospitaliers d’urgence : mais à quoi joue le gouvernement ?

Lettre ouverte de Jean Gagnon, Représentant du secteur préhospitalier

Le gouvernement a annoncé récemment de nouvelles mesures incitatives temporaires pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, au cœur de la crise sanitaire. Il offre aussi ces mesures aux salarié-es de certaines entreprises privées avec qui il est lié par contrat. Des centaines de milliers de personnes toucheront ces sommes, mais pas les paramédics ni les autres membres du personnel du secteur préhospitalier.

Nous avons d’abord pensé que le gouvernement nous avait oubliés lorsqu’il en a fait l’annonce. Après tout, il n’avait pas pensé à nous non plus lorsqu’il avait annoncé les premières primes au tout début de la pandémie. À la suite de nos représentations, le gouvernement avait rapidement admis son erreur. Pas cette fois. Dans une réponse laconique envoyée par courriel cette semaine, les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux nous indiquent que nous ne faisons pas partie du plan.

Et pourtant… Sur le terrain, nous la sentons bien la pression, la crise. Nous transportons, chaque jour, des patientes et des patients positifs. Plusieurs d’entre nous ont d’ailleurs contracté la maladie. Après deux ans de crise, nous voyons nos collègues épuisés, surchargés. À cela s’ajoute le cynisme de plus en plus grand à l’égard d’un gouvernement qui ne nous respecte pas.

Le défi d’attirer de nouvelles recrues, de retenir les plus expérimentés dans notre secteur était déjà bien réel avant la pandémie. Les salaires insuffisants font des paramédics les moins bien payés de tous les services d’urgence. Quant aux conditions de travail, elles sont devenues intenables. Les heures supplémentaires sont devenues monnaie courante. Il est impossible  pour plusieurs de prendre leur repas et de finir leur journée à l’heure prévue. En région, des paramédics doivent se tenir disponibles durant sept jours et nuits consécutifs. Sans parler des enjeux de santé mentale inhérents à notre métier où nous sommes exposés continuellement au risque de choc post-traumatique en raison des situations éprouvantes auxquelles nous faisons chaque jour..

Nous sommes sans convention collective depuis bientôt deux ans et nous attendons toujours des réponses constructives à nos propositions à la table de négociation. Durant tout ce temps, le gouvernement a su trouver un terrain d’entente avec pratiquement tous les secteurs où il est le principal payeur. Mais pas avec nous, les paramédics, les répondantes et répondants médicaux d’urgence, le personnel de soutien. De toute évidence, nous ne sommes pas prioritaires pour ce gouvernement. En cas d’urgence, c’est nous qu’on appelle en premier, mais quand vient le temps de négocier il faudrait qu’on passe en dernier !

La CAQ nous méprise
Nous avons beau sauver des vies chaque jour et donner le meilleur de nous-mêmes, le gouvernement nous traite comme des pions. Comme nous avons l’obligation de maintenir les services essentiels, il agit comme s’il n’y avait pas d’urgence à s’entendre avec nous.

Doit-on s’en étonner ? Après tout, c’est toute l’histoire des services préhospitaliers au Québec qui est en train de se rejouer. Depuis 40 ans, nous avons construit ce secteur par notre action syndicale envers et contre tous. C’est grâce à nous, à nos luttes, que les services se sont professionnalisés au point où l’on déploie maintenant des paramédics de soins avancés et qu’on fait appel à notre expertise plus largement que jamais. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu le courage de se responsabiliser, d’instaurer des règles claires dans notre secteur où se côtoient une société d’État –, Urgences-santé – des coopératives, des OBNL et des entreprises privées. Ce chaos organisationnel, tous les gouvernements s’en sont servis comme prétexte à leur inaction.

Nous aurions souhaité que la CAQ se démarque. Nous leur avons tendu la main à de multiples reprises pour tenter de trouver des solutions à long terme. Nous aurions souhaité sincèrement pouvoir démarrer sur de nouvelles bases. Laisser de côté les coups de gueule pour nous concentrer sur l’atteinte des objectifs que nous nous fixons. Mais le message que ce gouvernement nous envoie reste le même. Il n’acceptera de nous entendre que lorsque nous aurons fait mal à son image et que nous aurons suffisamment perturbé la paix sociale !

J’invite le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à consulter de nouveau ses plus anciens conseillers au ministère. Il découvrira que nous avons déjà fait la preuve de notre capacité à nous battre et à nous faire entendre, si c’est vraiment la voie que le MSSS et le Conseil du trésor souhaitent que nous prenions.

La FSSS–CSN suivra de près le programme de recrutement dans les services de garde

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), continuer d’améliorer les conditions des travailleuses et travailleurs reste le meilleur moyen de recruter la relève dans les services de garde éducatifs à l’enfance. Le ministre de la Famille annonçait aujourd’hui son programme de recrutement ayant pour but d’attirer le personnel pour augmenter le nombre de places dans le réseau.

La FSSS–CSN est heureuse de constater que le ministère de la Famille prend des moyens d’attirer la relève pour combler le manque de places en service de garde. Le gouvernement doit agir pour attirer l’ensemble du personnel des services de garde et des bureaux coordonnateurs. Elle suivra de près l’application du programme de recrutement et invite le ministre à discuter avec nous de l’application des mesures. La Fédération veut de plus s’assurer que le niveau de formation soit maintenu. Elle rappelle que la création de nouvelles places doit se faire uniquement dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, là où les services aux enfants sont de la meilleure qualité. La FSSS–CSN réclame aussi plus d’actions pour mieux protéger le personnel des services de garde, dont l’accès aux masques N95.

« Les résultats de la dernière négociation des CPE, où la détermination des travailleuses a entraîné de nombreux gains, sont la meilleure carte de visite pour convaincre des gens de venir travailler dans le réseau des services de garde éducatifs. Il faut continuer de faire mieux, notamment en réglant l’enjeu des ratios d’enfants par éducatrice. C’est la clé pour rendre le réseau plus attrayant », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les paramédics demandent la conciliation

Constatant une impasse à la table de négociation, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), représentant le personnel du secteur préhospitalier, dont 3500 paramédics partout au Québec, demande au ministère du Travail de nommer un conciliateur ou une conciliatrice qui aidera les parties à identifier des voies de rapprochement. Sans convention collective depuis le 1er avril 2020, les syndicats CSN détiennent actuellement des mandats de grève renforcée à utiliser au moment opportun.

« Les représentants du gouvernement ferment la porte à nos propositions sur presque tous les enjeux, dénonce le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. On ne peut pas accepter le statu quo faisant des paramédics les moins bien payés de l’urgence. Nos salaires ne soutiennent plus aucune comparaison avec ceux versés aux autres acteurs de la sécurité publique ni avec les travailleuses et les travailleurs que nous côtoyons au quotidien dans le réseau de la santé et des services sociaux. Nous avons tous les arguments pour justifier un redressement salarial considérable dans notre secteur. C’est déplorable que le gouvernement ne se donne même pas la peine d’y répondre ».

Les paramédics FSSS–CSN réclament un reclassement de leur emploi à sa véritable valeur. Les taux de salaire doivent refléter davantage la réalité du marché de l’emploi, tant dans les autres services d’urgence que dans le réseau public de la santé et des services sociaux, pour avoir un impact positif sur l’attraction de nouvelles recrues et la rétention des plus expérimenté-es.

Les paramédics veulent également s’attaquer aux surcharges de travail du personnel ayant des horaires à l’heure, éliminer les horaires de faction et renforcer la santé et la sécurité au travail, notamment en matière de santé mentale et psychologique.

Conciliation
En vertu du Code du travail, le conciliateur n’a pas le pouvoir d’imposer une solution. Il joue un rôle de facilitateur. Il peut par exemple formuler des recommandations aux parties, mais les équipes de négociation sont libres d’y adhérer ou non.

Transport gratuit pour toute la population
Les syndicats CSN représentant les paramédics ont le mandat de renforcer la grève qui a cours depuis l’été 2021 au moment jugé opportun. Déjà, plusieurs moyens de pression sont en cours. Par exemple, les transports en ambulance sont entièrement aux frais du gouvernement, peu importe la raison de l’intervention et l’état du patient. Si cela s’avère nécessaire, les paramédics augmenteront encore la pression, en présentant une nouvelle liste plus pointue des services essentiels. « Nous ne déclencherons pas ces nouveaux moyens de pression immédiatement, explique Jean Gagnon. En demandant la conciliation, nous espérons que le gouvernement s’active et mette enfin l’énergie nécessaire à notre négociation pour pouvoir conclure une entente satisfaisante. Du côté syndical, nous serons pleinement disponibles pour conclure cette négociation dans les meilleurs délais. Toutefois, si l’on doit augmenter la pression, nous sommes prêts ».

Un changement d’approche qui met à risque le personnel des services de garde

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’étonne d’un énième changement d’approche qui vient mettre à risque les travailleuses et travailleurs et les enfants qui fréquentent les CPE et les services de garde en milieu familial. La FSSS–CSN réclame l’accès aux masques N95 pour le personnel des services de garde.

Le gouvernement annonce aujourd’hui de nouvelles consignes pour la gestion des cas et des contacts, remettant en question les consignes annoncées le 4 janvier dernier. Ces consignes, venant notamment affaiblir les mesures d’isolement en maintenant ouverts des groupes après la découverte d’un cas, ont de quoi inquiéter. Il en va de même de la gestion des cas confirmés à l’aide de tests rapides en lieu et place de tests confirmés par laboratoire. Cette décision, qui accroît considérablement les risques auxquels sera exposé le personnel des services de garde, intervient alors même que tout n’est pas fait pour assurer la protection du personnel et des enfants face à la transmission aérienne du virus. La FSSS–CSN demande l’accès aux tests rapides pour le personnel, que l’ensemble du personnel atteint de la COVID-19 soit automatiquement couvert par la CNESST et une augmentation des journées de la banque Covid pour les responsables de services de garde en milieu familial.

« Ces incessants changements dans les consignes finissent par perdre tout le monde. Ce qu’il faut actuellement, ce n’est pas d’assouplir les consignes, mais bien de mieux protéger les travailleuses, les enfants et les familles de ceux-ci. Ce que le gouvernement doit faire, c’est rendre disponibles les masques N95 dans les CPE et les milieux familiaux », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Rencontre d’urgence réclamée avec la CNESST
La FSSS–CSN interpelle aussi la CNESST afin qu’elle convoque d’urgence les acteurs du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et les experts en santé et sécurité au travail afin que des directives claires et conformes à la Loi sur la santé et la sécurité au travail soient émises sans délai.

« Il n’y a pas de compromis à faire avec la santé et la sécurité du personnel dans les services de garde. La CNESST a un rôle important à jouer, alors qu’on s’apprête à accroitre les risques dans ces milieux », de conclure Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

L’intersyndicale en santé et services sociaux salue l’ouverture du gouvernement sur les nouvelles mesures pour le personnel

En plein cœur de la vague Omicron, l’intersyndicale en santé et services sociaux et le gouvernement ont eu des échanges constructifs dans l’objectif de poser des actions concrètes pour appuyer le personnel. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, la clé pour casser cette vague est de tout faire pour bien protéger le personnel et de déployer rapidement des mesures de reconnaissance pour agir sur l’attraction et la rétention.

L’ensemble des organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux ont échangé avec le gouvernement dans les derniers jours pour proposer des solutions pour aider les travailleuses et travailleurs et regagner leur confiance. Plusieurs mesures annoncées par le gouvernement qui visent certaines catégories d’emploi permettront de soulager de façon appréciable, mais temporaire, la pression qui pèse depuis 22 mois sur le dos du personnel du réseau. L’intersyndicale invite donc le gouvernement à poursuivre les discussions dans le même état d’esprit afin de se sortir de la situation de crise liée à la pandémie et au manque de personnel.

La clé, c’est de bien protéger le personnel
Tout au long des échanges, l’intersyndicale a indiqué que l’élément prioritaire pour faire face au variant Omicron est d’appliquer le principe de précaution et d’implanter toutes les mesures nécessaires pour bien protéger les travailleuses et travailleurs, à commencer par l’accès au masque N95 pour l’ensemble du personnel. Si le changement de ton du gouvernement est bienvenu, il doit continuer d’en faire davantage pour prôner des mesures plus fortes, claires et simples à appliquer pour assurer la protection du personnel.

Des mesures pour attirer et retenir le personnel
Les mesures annoncées aujourd’hui par le ministre Dubé ont pour objectif d’avoir le personnel nécessaire pour les trois prochains mois. L’intersyndicale a invité le gouvernement à mieux reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs. L’élargissement de la prime de temps complet est une avancée intéressante, bien que l’intersyndicale continue de demander que les primes s’appliquent à l’ensemble du personnel au front de la lutte à la pandémie depuis des mois.

« Nos échanges avec le gouvernement l’ont convaincu de poser des gestes à très court terme pour freiner la crise. C’est la preuve que c’est en travaillant ensemble et en prenant en compte les solutions du personnel qu’on peut mieux gérer cette pandémie. C’est de cette manière qu’il faut continuer à travailler pour s’attaquer d’urgence aux problèmes de fond du réseau de la santé et des services sociaux », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Ramener du personnel infecté asymptomatique dans le réseau est trop risqué

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) s’inquiète que le gouvernement veuille aller de l’avant avec le retour au travail du personnel asymptomatique ayant été en contact avec des cas ou étant infecté dans le réseau. Pour parvenir à faire face au variant Omicron, la priorité doit être de tout faire pour bien protéger le personnel.

Les infections augmentent à un rythme important, ce qui a de quoi préoccuper, d’autant plus en ce qui concerne la hausse des hospitalisations. Mais plutôt que de courir le risque de voir augmenter les infections dans le réseau, la FSSSCSN invite le gouvernement à implanter les mesures qu’elle réclame depuis plusieurs mois. Le dépistage du personnel doit se faire dans les établissements, il faut cesser le déplacement du personnel, stabiliser les équipes, fournir les uniformes et miser sur la ventilation dans les établissements. En ce qui concerne le port des équipements de protection individuelle, ce sont les nombreuses interventions syndicales qui ont mené à un renforcement de la protection respiratoire en milieux de soins de la part de la CNESST.

La FSSSCSN a d’ailleurs interpellé la CNESST aujourd’hui pour faire part de ses inquiétudes quant au retour au travail du personnel infecté asymptomatique. La FSSSCSN rappelle aussi que les travailleuses et travailleurs infectés font l’objet d’une présomption administrative, leur permettant d’être reconnus par la CNESST plutôt qu’en assurance salaire, en conséquence de quoi les employeurs sont appelés à diriger tout le personnel de la santé étant positif à la COVID-19 vers ce recours.

« Le réseau n’est pas prêt à faire face aux risques de la décision gouvernementale de ramener du personnel infecté asymptomatique au travail. À l’heure actuelle, on n’est même pas en mesure de tester le personnel dans leur milieu de travail. La gestion déficiente de la pandémie met encore une fois le personnel du réseau en danger et par conséquent les patients qui sont d’autant plus vulnérables. Ce qu’il faut, c’est mettre tout en place pour bien protéger celles et ceux qui prennent soin de la population », explique Réjean Leclerc, président de la FSSSCSN.

D’autres solutions existent
Le réseau de la santé et des services sociaux demeure fragile après des mois à lutter contre la pandémie. En décidant d’agir toujours seul par l’imposition d’arrêtés ministériels, le gouvernement rate de nombreuses occasions d’implanter des solutions pour attirer et retenir le personnel du réseau.

« Le gouvernement doit prendre acte que la gestion par arrêtés, ça ne marche pas. Les travailleuses et travailleurs du réseau sont au front depuis des mois. Elles ont plusieurs solutions à proposer pour que ça aille mieux. Encore faut-il qu’il y ait une oreille attentive du gouvernement », de conclure Réjean Leclerc.