L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec devra faire un examen de conscience et agir avec plus de transparence

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ajoute sa voix à d’autres groupes pour réclamer plus de transparence de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) afin qu’il rende disponible la copie de l’examen d’admission aux établissements d’enseignement en soins infirmiers, comme cela se fait habituellement dans les autres domaines.

À la suite de la publication du rapport d’étape du Commissaire à l’admission aux professions déposé en lien avec la vérification sur l’examen de l’OIIQ du 26 septembre dernier qui s’était soldé par un taux de réussite « historiquement bas », comme le mentionne le document, la FSSS–CSN se réjouit que la lumière soit faite et que l’enquête se poursuive.

Ce n’est un secret pour personne, l’OIIQ est en campagne depuis plusieurs mois pour rendre obligatoire le baccalauréat pour l’ensemble des infirmiers et infirmières. En ce sens, la FSSS–CSN se questionne à savoir si les récents résultats de l’examen de l’OIIQ ne font pas partie d’une stratégie pour parvenir à cet objectif. Nous saluons donc l’initiative du Commissaire et attendons avec impatience les résultats de son enquête, avec l’espoir qu’il apporte des éléments structurants qui permettront que cette situation d’échec historique vécue par les aspirants et aspirantes à la profession d’infirmière et d’infirmier en septembre ne se reproduise plus.

En effet, nous apprenions récemment dans le premier rapport d’étape du Commissaire que le taux de réussite à l’examen de l’OIIQ n’était pas de 51 %, mais bien de 45,4 % en tenant compte de l’ensemble des candidates et candidats qui se sont présentés à l’examen.  « Ce n’est pas normal que plus de la moitié des aspirantes infirmières aient obtenu un échec à leur examen, ça prouve que quelque chose ne fonctionne pas et que des mesures correctives doivent être mises en place pour les prochaines séances d’examen » de déclarer Frédéric Lapierre Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS–CSN.

« Ces résultats font-ils partie d’une stratégie de l’ordre ? Il y a lieu de se questionner et de réclamer plus de transparence sur le contenu de cet examen bâti par l’OIIQ lui-même afin de s’assurer de son impartialité » de renchérir le représentant de la FSSS–CSN.

Il n’est pas question ici de niveler vers le bas l’accès à la profession infirmière et infirmier. Cet examen est nécessaire afin d’accéder à la profession. Cependant, la FSSS–CSN croit que davantage de transparence serait de mise de la part de l’OIIQ. Cet examen doit être conçu notamment pour évaluer le jugement clinique de nos futures infirmières et infirmiers et nous devons avoir la certitude que cela ne sert pas à répondre à servir les objectifs de l’OIIQ.

« La formation collégiale en soins infirmiers nous offre la possibilité d’avoir des infirmières et infirmiers très compétents sur le terrain. Le réseau, qui est en crise actuellement, à grandement besoin de personnel en soins infirmiers. Il serait primordial que le contenu de cet examen reflète les réalités vécues dans notre réseau. On ne peut que déplorer que la situation ait eu des effets dommageables sur le parcours professionnel de certaines des personnes candidates et nous espérons qu’on évitera une telle situation à l’avenir » de conclure Frédéric Lapierre Justin.

Vote de moyens de pression dans deux résidences pour aîné-es

Après les membres de la section La Roseraie du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec–CSN, voilà que leurs collègues de la résidence Les Marronniers adoptent à l’unanimité un mandat de moyens de pression.

Ces deux votes en deux jours visent à forcer l’employeur, le Groupe Sélection, à négocier le volet salarial des deux accréditations. Les travailleuses et travailleurs des deux résidences réclament notamment un salaire minimum de 18 $/heure.

Les demandes salariales des employé-es rejoignent celle de la CSN et de la Coalition Minimum 18$. Un salaire minimum de 18 $/heure s’avère essentiel pour contrer les conditions de pauvreté auxquelles sont soumis les préposé-es aux bénéficiaires, à l’entretien et aux services alimentaires des centres d’hébergement privés.

Des actions sont à venir dans les prochains jours dans ces deux résidences.

Les organisations syndicales en santé ne veulent pas rejouer dans le même mauvais film

Les organisations syndicales représentant plus de 200 000 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux réagissent d’une seule voix aux dépôts patronaux sectoriels. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), ces dépôts ne reflètent pas l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau.

Une réponse patronale floue qui ignore l’urgence d’améliorer les conditions de travail
Alors que les organisations syndicales ont chacune remis leur propre dépôt contenant plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel, elles ont toutes reçu le même dépôt patronal. Les organisations déplorent que le gouvernement semble vouloir utiliser les mêmes stratégies que lors des dernières rondes de négociations. Alors qu’il prétend vouloir implanter des mesures rapidement dans ses communications publiques, il dépose des offres floues aux tables de négociation. Plutôt que de poursuivre sa fixation de créer des lieux de discussion parallèles risquant de ralentir de façon importante la négociation et la mise en place rapide de solutions essentielles, il doit convenir avec les syndicats de mesures négociées pour aider les travailleuses et les travailleurs du réseau.

« Le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la crise que traverse actuellement le réseau touche de plein fouet l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux, pas seulement quelques titres d’emploi. À trop vouloir agir uniquement là où la situation est particulièrement difficile, on peut oublier que ce sont tous les titres d’emploi qui vivent de la détresse et de la surcharge. Si nous voulons améliorer les services à la population, il faut donner un coup de barre dans les conditions de travail de tout le personnel. Le réseau est complexe, nous devons travailler conjointement à la mise en place de solutions globales, durables et équitables, et ainsi éviter de déplacer ou de créer de nouvelles difficultés. Sinon, on ne fait que prolonger et aggraver la crise », indiquent les représentantes et les représentants de la FSSS-CSN, de l’APTS, du SCFP, du SQEES-FTQ, de la FSQ-CSQ, de la FP-CSN et du SPGQ.

Des dépôts patronaux inquiétants
Les dépôts patronaux sectoriels contiennent plusieurs mesures préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne la présence au travail. De négociation en négociation, la partie patronale s’entête sur cet enjeu sans tenir compte des causes structurantes des absences du personnel dans le réseau.

« Si les travailleuses et les travailleurs sont si nombreux à être en absence, c’est parce que le réseau les rend malades. Comment pouvons-nous prendre bien soin de la population si nous sommes au bout du rouleau ? Si le gouvernement veut encore une fois taper sur la tête du personnel épuisé, il nous trouvera sur son chemin », de conclure les représentantes et les représentants syndicaux.

Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant des mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS–CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS–CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau
Pour la FSSS–CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.

Équité salariale pour le personnel de bureau: des actions de visibilité

Des militantes et des militants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont déployé une gigantesque bannière à l’hôpital du Haut-Richelieu de Saint-Jean-sur-Richelieu ainsi qu’à l’hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil pour réclamer un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale pour le personnel du bureau et de l’administration. Entre autres, les agentes administratives, les adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, les acheteuses et les secrétaires médicales et juridiques, postes majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à la discrimination au niveau de leur salaire en réglant les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Nous souhaitons un engagement ferme de la part du gouvernement afin que le Conseil du trésor donne le mandat de régler les plaintes. Ça fait près de 12 ans que ces travailleuses attendent qu’on reconnaisse les transformations dans leur travail et la juste valeur de leur emploi. Il est temps que la Loi sur l’équité salariale soit respectée », lance Mélanie Bouchard, vice-présidente régionale de la Montérégie (FSSS–CSN).

« En Montérégie, c’est près de 4 000 travailleuses du secteur bureau et de l’administration qui attendent toujours leur dû. Des emplois, traditionnellement occupés par des femmes, sont depuis trop longtemps dévalorisés par rapport aux emplois traditionnellement occupés par des hommes. Il est plus que temps de mettre fin à cette iniquité! » ajoutent Jean-Philippe Dell’Aniello, premier vice-président, et Dany Chamberland, secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie CSN.

« Le rôle de ce personnel de soutien a grandement évolué au fil du temps. La pandémie nous a démontré que ces gens demeurent plus que jamais indispensables au bon fonctionnement des établissements du réseau. Le gouvernement doit régler les plaintes de maintien de l’équité salariale le plus rapidement possible. Ce n’est pas normal que ces travailleurs, majoritairement des femmes, doivent attendre depuis si longtemps pour que le gouvernement les reconnaisse. En pleine pénurie de main d’œuvre, le gouvernement doit saisir l’occasion et régler les plaintes au plus vite ! », explique Julien Houle, président du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de la Montérégie Centre–CSN. « Nous continuerons de nous mobiliser tant que le dossier ne sera pas réglé ».

Situation hors de contrôle à la DPJ du Nunavik : de graves conséquences sur les enfants

Le manque de familles d’accueil et de places en service de garde dans les différents villages de la baie d’Hudson est tel que le bien-être des enfants ne peut plus être assuré par la DPJ locale. Le Syndicat des travailleurs(euses) des dispensaires de la baie d’Hudson–CSN tire la sonnette d’alarme et demande à la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik et au gouvernement de prendre des mesures concrètes immédiatement, cette situation intolérable perdurant depuis déjà plus de deux mois.

« Certains enfants ont fait 10 familles d’accueil différentes en 14 jours. Quand on sait que l’instabilité peut avoir des impacts sur le développement des jeunes enfants, c’est vraiment inquiétant de voir ça, surtout que plusieurs vivent déjà avec des problèmes liés à l’attachement. Deux enfants ont même été victimes de maltraitance physique, car faute de familles d’accueil, ils ont dû être retournés dans la famille d’où ils avaient été retirés. Va-t-il falloir qu’un autre enfant sous la responsabilité de la DPJ meure pour que des actions soient prises? » d’alarmer Roxanne Palardy, représentante des techniciens et professionnels en santé et services sociaux.

Faute de place dans les familles d’accueil et dans les services de garde de la région, ce sont alors les travailleuses sociales de la DPJ qui doivent prendre le relais en s’occupant des enfants dans leur bureau de travail, parfois 24/7. Cela donne lieu à des situations invraisemblables où c’est jusqu’à sept enfants de moins de cinq ans, dont une majorité de poupons, qui doivent être gardés par des travailleuses sociales dans un lieu inadéquat pour leur développement.

« Deux travailleuses sociales se relaient pour garder. Elles doivent s’occuper des soins de santé, administrer de la médication, traiter des plaies de lit, gérer les allergies ou les intolérances. Avec le roulement constant du personnel, il y a de grands risques d’erreur pouvant avoir des conséquences sévères sur les enfants. Elles ne peuvent plus continuer comme ça » dénonce Gailene Thomas, présidente par intérim du syndicat.

Ces soins constants qu’elles doivent donner aux enfants sans famille d’accueil ne permettent plus aux travailleuses d’effectuer ce pour quoi elles ont été embauchées. Bien que l’équipe de travailleuses de la DPJ affiche complet et qu’elle ne compte plus ses heures supplémentaires, les interventions et suivis nécessaires pour les autres enfants ne peuvent plus être réalisés à temps. Cela donne lieu à une escalade des problématiques où presque chaque dossier devient urgent, ouvrant la porte à des situations explosives où la DPJ ne peut plus assurer la protection des enfants qui doivent demeurer dans des familles où ils sont à risque de mauvais traitements.

Des discussions avec la direction de l’établissement ont été réalisées afin de trouver des solutions à ces problématiques, mais rien ne bouge. « Le gouvernement continue d’aller à l’encontre des recommandations formulées dans le rapport de la Commission Laurent. Pourtant, les particularités du contexte autochtone ont fait l’objet d’un chapitre complet dans le rapport. Si la situation de la DPJ est critique dans plusieurs régions du Québec, elle est encore plus dramatique dans le Nord! La situation actuelle est inacceptable, car elle met à risque la santé mentale de ces travailleuses, sans compter le bien-être des enfants qui est déjà affecté. Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates pour corriger la situation et mettre en place des projets structurants en impliquant les parties prenantes. Si on souhaite une réelle réconciliation, les communautés locales doivent également être impliquées dans la recherche et la mise en place de solutions plus pérennes » de s’exclamer Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La FSSS–CSN invite le ministre Dubé à ne pas rater l’occasion de devenir l’employeur de choix

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a déposé les revendications identifiées par le personnel du réseau pour améliorer les conditions de travail. La négociation du secteur public qui débute intervient alors que la pression se maintient à un niveau intense sur les travailleuses et les travailleurs du réseau.

La plus grande organisation en santé et services sociaux dépose ses revendications pour améliorer les conditions de travail
Le comité de négociation de la FSSS–CSN a rencontré le comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) le 27 octobre dernier pour déposer les revendications de la négociation sectorielle. Ce dépôt est le résultat d’une vaste opération démocratique où les travailleuses et les travailleurs ont décidé des propositions à mettre de l’avant pour cette négociation.

Les revendications de cette négociation portent sur cinq grandes orientations rassembleuses : humaniser les soins et les services, valoriser le personnel et rehausser le sentiment d’appartenance, régler les iniquités et les problèmes de justice, prendre soin des travailleuses et des travailleurs et enfin, miser sur les services publics et la décentralisation.

« Si on veut convaincre le personnel de rester dans le réseau, il faut écouter leurs solutions. Dans le précédent mandat, le gouvernement a plutôt fait le contraire. Il a imposé sa vision à coups d’arrêtés ministériels et ça n’a qu’empiré les choses. Si on veut humaniser les services donnés à la population, il faut mieux prendre soin du personnel. Cette négociation est une occasion à ne pas rater pour y arriver ! », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Il est urgent de remettre le réseau sur ses pieds et ce sont les travailleuses et les travailleurs qui répondent aux besoins de la population jour après jour qui sont les mieux placés pour identifier ce qu’il faut faire. Avec cette négociation qui commence, on lance le message qu’il faut agir du bord du personnel de la santé et des services sociaux ! », de conclure Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine disent NON aux TSO camouflés

En lutte depuis plusieurs années pour contrer le temps supplémentaire obligatoire (TSO) ainsi que la garde obligatoire, plus de 1700 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes du CHU Sainte-Justine (CHUSJ) refusent ce mois-ci le système de gardes imposées et comptabilisent leur temps supplémentaire obligatoire afin d’envoyer un message clair à leur employeur et au ministère de la Santé et des Services sociaux : « Nous avons besoin de plus de transparence et de plus d’humanité. »

Depuis trop d’années, au CHUSJ, le portrait réel du TSO est dissimulé par l’utilisation d’une autre appellation dans le jargon administratif, celle de garde en milieu d’hospitalisation. Ces gardes sont en fait des TSO, mais qui sont mis à l’horaire de travail. « Bien que certains et certaines employées apprécient le côté prévisible de ces gardes, il n’en reste pas moins que cette pratique amène un manque de transparence sur l’état réel d’épuisement des professionnelles au CHUSJ.  Ce n’est ni plus ni moins que du TSO camouflé » de s’exclamer Félix-Olivier Bonneville, président du SPSIC CHU Sainte-Justine.

À ce sujet, le ministre Christian Dubé a même profité d’une de ses conférences de presse à l’automne dernier pour prétendre que le TSO n’existait pas au CHU Sainte-Justine, alors que les derniers chiffres fournis par l’employeur au début de l’été 2022 démontraient plus de 12 000 heures de gardes imposées travaillées durant l’année. Cette vision biaisée de la réalité mine dangereusement le moral de celles qui se dévouent corps et âme pour les enfants du Québec, leurs efforts n’étant tout simplement pas reconnus. En mai 2022, le ministre a annoncé la publication d’un tableau de bord qui permettra de suivre notamment le taux de TSO. Nous doutons fortement de la fiabilité des données publiées par le MSSS.

L’état du réseau doit nous alerter quant à la nécessité de revaloriser les emplois dans le secteur de la santé et des services sociaux
« Si nous désirons réellement venir à bout de la pénurie de professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, il est primordial que le MSSS mette en place des moyens pour faire preuve de plus de transparence et de justesse dans sa collecte de données et s’il veut devenir l’employeur de choix, il est primordial d’agir notamment sur le TSO et les gardes obligatoires. Le renouvellement de la convention collective qui est à nos portes est une opportunité en or pour enfin redorer le blason de nos services publics et améliorer les conditions de travail si on veut atténuer les problèmes de pénurie de personnel » de terminer Frédéric Lapierre-Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la Fédération de la Santé et des Services sociaux de la CSN (FSSS–CSN).

Santé et services sociaux : les solutions résident dans un réseau public fort

La CSN invite le ministre de la Santé, Christian Dubé, celui des Services sociaux, Lionel Carmant, tous deux nouvellement reconduits dans leurs fonctions, et plus largement le gouvernement de la CAQ, à faire preuve d’écoute et d’ouverture à l’égard des travailleuses et des travailleurs, qui proposent de multiples pistes de solutions afin de corriger les lacunes du système de santé et de services sociaux.

 « Après plus de deux ans de pandémie, force est de constater que les services dans la santé et les services sociaux peuvent et doivent être renforcés, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Des années d’austérité budgétaire et de réformes centralisatrices ont laissé notre réseau en bien mauvais état pour faire face à la crise. Certains seront tentés de profiter de cet état de fait pour promouvoir encore plus la privatisation. Bien au contraire, nous sommes d’avis que ce qu’il faut prescrire pour le réseau, c’est la déprivatisation, la décentralisation et la démocratisation. Nous ne ferons pas que le clamer, nous en ferons la démonstration. »

Dès les prochaines semaines, la CSN mettra de l’avant de nouvelles initiatives afin d’insuffler un vent de changement positif dans le réseau. La CSN entend nouer des alliances avec d’autres partenaires qui ont à cœur l’avenir des services publics. Elle continuera à prendre part à toute discussion avec le gouvernement concernant l’avenir du réseau. Rappelons que la CSN et d’autres acteurs du réseau mènent actuellement des discussions avec des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux pour dégager des voies de solution, suivant l’annonce du plan santé par le gouvernement en avril. De plus, la CAQ a récemment annoncé son intention de favoriser l’émergence de mini-hôpitaux complètement privés qui viendraient notamment exacerber l’exode de la main-d’œuvre hors du secteur public.

Vraiment public
Or, contrairement à ce qui est parfois véhiculé, la place occupée par le privé dans nos services de santé et nos services sociaux est déjà beaucoup plus importante qu’ailleurs dans les pays industrialisés. « Évidemment, les tenants de la privatisation nous la présentent comme un ajout se greffant au système existant, mais dans les faits, on constate que le privé coûte globalement plus cher et qu’il est plus inégalitaire et plus complexe à encadrer pour les pouvoirs publics. L’avenir du réseau public concerne l’ensemble des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs d’activité et, plus largement, tous les citoyens et citoyennes. Nous devons avoir une voix au chapitre. On ne veut plus de réformes imaginées dans des bureaux feutrés. Les solutions viendront du terrain », de conclure Caroline Senneville.

Un rôle accru pour les CLSC
« Le débat sur la privatisation des services n’a rien de nouveau, poursuit le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. Un vieux dicton dit que la meilleure façon de noyer un chien est de crier qu’il a la rage, mais le réseau public doit vivre, car il n’a pas la rage. Par exemple, 20 ans après leur création, force est de constater que les groupes de médecine familiale (GMF), qui relèvent du privé, ont échoué tant en ce qui a trait à l’accès de la population aux services qu’au désengorgement des urgences. Les CLSC, qui devraient être la porte d’entrée de première ligne, ont plutôt vu une partie de leur personnel être transférée dans les GMF. Au contraire, nous croyons que les CLSC doivent jouer un rôle accru. »

Déterminants sociaux de la santé
« La santé physique et mentale de la population, ça ne se limite pas à ce qui se fait dans les établissements, enchaîne le président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Danny Roy. Il faut avoir une approche globale prenant par exemple en compte les déterminants sociaux de la santé tels que le logement, l’accès à l’éducation et aux services de garde éducatifs, l’amélioration des conditions de travail ou encore les moyens à mettre en place pour assurer à toutes et à tous un niveau de revenu décent. Par ailleurs, bien du travail doit être fait à plusieurs égards, notamment pour assurer une offre adéquate en soutien à domicile, pour renforcer les services à la jeunesse, pour relever les énormes défis auxquels nous faisons face en santé mentale ou encore pour contrer les pénuries de main-d’œuvre. Ce ne sont que quelques-uns des chantiers qui nous attendent. »

Lancement de la négociation en santé et services sociaux : des solutions pour épauler le personnel

Les délégué-es de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont rendu visite au bureau du député caquiste Sébastien Schneeberger pour le lancement de la négociation dans le réseau de la santé et des services sociaux. Alors que le personnel du réseau est à bout de souffle, la plus grande organisation syndicale du secteur propose plusieurs solutions pour améliorer la situation.

Le nouveau gouvernement doit changer de ton et se mettre en mode écoute
Dans son précédent mandat, le gouvernement Legault a malheureusement misé sur une gestion autoritaire, minant le moral du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement nouvellement élu doit changer sa stratégie pour parvenir à régler la crise qui sévit dans le réseau. La pandémie et le manque de personnel continuent de faire mal à ses travailleuses et ses travailleurs et il est urgent d’implanter des solutions novatrices.

« Les enjeux de santé et de services sociaux ont été au cœur de la campagne électorale et le nouveau gouvernement doit prendre acte que la population s’attend à ce qu’il prenne soin du personnel du réseau. C’est grâce à leurs efforts qu’on a réussi à faire face à la pandémie. Mais les travailleuses et les travailleurs ne pourront tenir éternellement si on ne les aide pas. Avec ce nouveau mandat qui commence, on espère que le gouvernement laissera derrière lui la gestion autoritaire et qu’il sera ouvert à entendre les solutions que le personnel met de l’avant », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Des revendications syndicales pour améliorer les conditions de travail seront bientôt déposées
Les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux membres de la FSSS–CSN ont été consultés en assemblée générale dans les dernières semaines. Rassemblés en instance cette semaine, les délégué-es en sont maintenant à adopter les revendications qui seront dans le dépôt sectoriel. Ces revendications visant à améliorer les conditions de travail seront déposées au gouvernement à la fin du mois d’octobre 2022. Elles portent sur cinq grandes orientations rassembleuses : humaniser les soins et les services, valoriser le personnel et rehausser le sentiment d’appartenance, régler les iniquités et les problèmes de justice, prendre soin des travailleuses et des travailleurs et enfin, miser sur les services publics et la décentralisation.

« Le gouvernement doit prendre le bon bord, celui du personnel de la santé et des services sociaux. Pour ça, il aurait tout avantage à prendre en compte nos revendications pour améliorer les conditions de travail ! C’est ça qu’il nous faut, autant pour attirer la relève que pour convaincre celles et ceux qui œuvrent dans le réseau d’y rester. Mieux prendre soin des travailleuses et des travailleurs du réseau est la clé pour humaniser les soins et les services ! », de conclure Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Équité salariale : le personnel de bureau et de l’administration de l’Outaouais réclame son dû!

C’est plus 275 militantes et militants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), appuyés d’une délégation de toutes les fédérations et de tous les conseils centraux de la CSN, qui ont manifesté aujourd’hui devant l’hôpital de Gatineau pour réclamer un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale pour le personnel de bureau et de l’administration.

Les agentes administratives et les secrétaires médicales, postes majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à leur discrimination salariale en réglant les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Nous multiplions les actions pour obtenir gain de cause. Ce n’est pas normal que ces femmes doivent attendre depuis si longtemps pour que le gouvernement les reconnaisse. En pleine pénurie, le gouvernement doit saisir l’occasion et régler les plaintes au plus vite ! », explique Alain Smolinecky, président du STTSSSO.

« Nous souhaitons un engagement ferme de la part du prochain gouvernement afin que le Conseil du trésor donne le mandat de régler les plaintes. Ça fait près de 12 ans que ces travailleuses attendent qu’on reconnaisse les transformations dans leur travail et la juste valeur de leur emploi. Il est temps que la Loi sur l’équité salariale soit respectée », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, était également présente. « Je tiens à saluer la détermination de ces travailleuses pour obtenir la juste reconnaissance de leur travail. Trop souvent dans l’ombre, leur rôle est pourtant névralgique : ce réseau ne pourrait pas fonctionner sans elles. Si l’État est sérieux dans son ambition de redevenir un employeur de choix, ça doit nécessairement passer par un juste salaire pour leur travail ».

Dans le réseau de la santé, la FSSS–CSN représente plus de 30 000 membres qui sont agentes administratives ou secrétaires médicales.  Elles font actuellement face à un manque criant de personnel. Ces titres d’emploi, traditionnellement occupés par des femmes, sont depuis trop longtemps dévalorisés par rapport aux emplois traditionnellement occupés par des hommes. Il est plus que temps de mettre fin à cette iniquité! Qui plus est, le rôle de ce personnel de soutien a grandement évolué au fil du temps et ces gens demeurent plus que jamais indispensables au bon fonctionnement des établissements du réseau. C’est pourquoi la FSSS–CSN et la FTQ réclament que le gouvernement règle les plaintes de maintien de l’équité salariale le plus rapidement possible.

Petite enfance : le plus gros syndicat du secteur réclame des places de qualité et subventionnées

En vue des élections du 3 octobre prochain, la FSSS–CSN dévoile ses revendications afin de permettre aux parents d’avoir accès à une place de qualité en service de garde.

Pour nos enfants : des places de qualité, une priorité!
Déjà en 2020, la vérificatrice générale soulignait que l’offre de places subventionnées était insuffisante pour répondre aux besoins des familles du Québec. Elle soulignait également que les familles qui ne peuvent en bénéficier payent plus cher pour un service dont la qualité n’est pas nécessairement au rendez-vous (Rapport 2020). Les différentes études et recherches scientifiques sont unanimes et les chiffres parlent d’eux-mêmes : le ministère de la Famille a lui-même indiqué que pour un même financement, la qualité est 30 % supérieure dans les CPE (à but non lucratif) que pour les garderies privées subventionnées (à but lucratif). D’ailleurs, les garderies privées font six fois plus l’objet de plaintes que leur homologue en CPE et en milieu familial. On sait également que les garderies privées non subventionnées (GNS) reçoivent année après année un nombre bien supérieur de plaintes que les CPE et les milieux familiaux, surtout en ce qui concerne le personnel éducateur ainsi que de la sécurité et la santé des enfants (IRIS, 2021).

Sachant que ce facteur de la qualité a des effets à long terme sur le développement des enfants, le choix devient évident. Pour Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS : « Nous souhaitons tous le meilleur pour nos enfants, il est donc impératif de créer de nouvelles places rapidement, mais que chacune d’entre elles soit en CPE ou milieu familial régi et subventionné. Une transition graduelle des services de garde privés vers le subventionné, en format CPE ou RSGE, permettrait d’instaurer un système de qualité vraiment universel. On pourrait ainsi s’assurer que les services répondent aux critères espérés, et ce, autant pour les enfants, les parents, que pour les travailleuses en CPE et RSGE. »

Financer directement les parents : un leurre
À notre avis, l’approche consistant à financer directement les parents pour qu’ils trouvent une place à leur enfant représente une vision à court terme qui ne fait qu’accentuer le problème de manque de place de qualité accessible. « Afin que chaque enfant puisse avoir une place, l’argent ne doit pas être redirigé, mais bien investi dans le réseau afin de développer des places en CPE et d’attirer des RSGE en milieu familial ou en communauté offrant le tarif réduit. L’éducation à la petite enfance doit demeurer la priorité, afin de pérenniser nos services. Tout le monde y gagnerait » de terminer Lucie Longchamps.

Le plus important syndicat du milieu de la santé annonce ses revendications

En vue des élections du 3 octobre prochain, la FSSS–CSN dévoile ses revendications afin de permettre au réseau de la santé et des services sociaux de regagner la confiance de la population et de ses salarié-es. Ces revendications représentent à nos yeux des solutions concrètes à la crise actuelle.

Un système 100 % public
En santé, l’intérêt général de la population doit primer. C’est pourquoi nous croyons que le financement, la gestion ainsi que l’offre de soins et services doivent être à 100 % public, afin de servir le bien commun. D’ailleurs, les CLSC ont levé la main pour dire qu’ils peuvent en faire plus. Nous croyons qu’ils doivent reprendre leur place centrale en première ligne. C’est le meilleur moyen de donner accès à des services de qualité et de proximité. Toute autre option que le public aurait comme conséquence de créer un système à deux vitesses ou encore de faire payer les contribuables pour les profits des entreprises privées.  En effet, les services offerts par le privé coûtent plus cher, car il doit y avoir une marge de profit pour que cela soit rentable. Même si c’est le gouvernement qui paye via la carte soleil, finalement c’est la société qui paye et ce n’est pas ce que nous voulons.

De meilleures conditions
On a vu récemment plusieurs cas de professionnel-les de la santé quitter le public pour le privé où ils avaient de meilleures conditions, cet exode contribuant directement à l’augmentation des listes d’attente au public. Pour la FSSS–CSN, les employé-es du public méritent mieux et nous revendiquons que leurs conditions soient revues. Cela implique naturellement de meilleurs salaires, mais aussi une vision globale de la santé des usagers. Pour Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN « les gens qui travaillent en santé le font avec cœur, mais s’ils doivent travailler comme sur une chaîne de montage, il y a une perte de sens. Les soins doivent impérativement être re-humanisés. Ça passe aussi par la collaboration entre les différents secteurs et la pleine utilisation des compétences de chacun. »

Une plus grande contribution des personnes concernées
Une autre revendication incontournable est celle d’une plus grande contribution de la population et du personnel quant aux décisions de gestion et d’organisation des soins et services. Ce sont eux les mieux placés pour proposer les meilleures solutions, puisque c’est la réalité de leur milieu et qu’ils en vivent les impacts directs. Une décentralisation de l’organisation des soins et services est nécessaire afin de prendre en considération les réalités locales et d’avoir un meilleur accès aux services. Cette manière de faire favoriserait également la prévention et les actions sur les déterminants sociaux de la santé, qui sont beaucoup plus rentables socialement et économiquement que le strict curatif.

« Trop peu, trop tard », dénoncent les syndicats du réseau

Bien qu’elles accueillent favorablement l’annonce du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de payer à taux double les heures supplémentaires effectuées par les travailleuses et les travailleurs, les organisations syndicales se désolent qu’il y ait des conditions à l’application de cette mesure et du laxisme du gouvernement Legault dans ce dossier. Pour elles c’est trop peu, trop tard.

« Nous avons avisé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, le 9 mai dernier que la situation sur le terrain s’avérait très précaire et qu’il fallait convenir d’un plan pour éviter les bris de services cet été. Nous lui avons tendu la main. En la refusant et en n’agissant pas immédiatement, le gouvernement a laissé la situation se détériorer à tel point que la mesure annoncée hier est nettement insuffisante. Encore une fois, il improvise au lieu de planifier », ont déploré les porte-paroles de l’APTS, de la FIQ, de la FP–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FSSS–CSN, du SCFP, du SPGQ et du SQEES-FTQ.

Les organisations syndicales regrettent d’ailleurs que le gouvernement poursuive sa gestion autoritaire et unilatérale en faisant fi des mécanismes prévus dans les conventions collectives afin de mettre en place de nouvelles conditions de travail, adaptées à la situation dans le réseau. Selon elles, le gouvernement aurait eu avantage à agir en concertation avec elles afin de regarder l’ensemble des options et de choisir les meilleures solutions. D’ailleurs l’une des mesures qui avait bien fonctionné cet hiver, l’accumulation d’une demi-journée de congé par quart de travail en temps supplémentaire complet, a été balayée du revers de la main par le MSSS.

« Si nous avions convenu dès le mois de mai, ensemble, d’une série de mesures structurantes, les salarié-es du réseau seraient plus mobilisés et moins fatigués, et le risque de bris de services serait bien moindre que maintenant. Là, on compose avec un gouvernement qui a chanté la moitié de l’été et qui se retrouve fort dépourvu en plein milieu d’une 7e vague de COVID-19 », ont ajouté les porte-paroles syndicaux.

La COVID continue de surcharger le réseau
Lors de la rencontre avec le MSSS, où elles ont été mises devant le fait accompli, les organisations syndicales ont relevé le manque de cohérence du ministère face à cette nouvelle vague et le fait que, malheureusement, ce sont encore les personnes salariées du réseau de la santé et des services sociaux qui en paient le prix.

« Le gouvernement refuse toujours d’accorder des congés supplémentaires aux membres du personnel lorsque ces personnes sont obligées de s’isoler en raison de la COVID-19, parce qu’elles sont positives ou qu’une ou un proche en est atteint. C’est sans compter que certaines retournent au travail même en étant positives à la COVID-19, mettant en danger collègues, patientes et patients. Si le gouvernement veut devenir l’employeur de choix, comme il le clame dans son plan santé [et services sociaux], il serait plus que temps qu’il soutienne adéquatement ses salarié-es et qu’il applique le principe de précaution pour celles et ceux qui tiennent le réseau à bout de bras », ont conclu les porte-paroles syndicaux.

Règlement des conventions collectives chez Héma-Québec

Les syndicats CSN représentant les salarié-es d’Héma-Québec ont entériné l’entente de principe intervenue il y a quelques jours afin de renouveler les conventions collectives. Celles-ci étaient échues depuis le 31 mars 2019. Par ailleurs, il s’agit d’une première convention collective pour le personnel au prélèvement des tissus humains, à Montréal.

Les augmentations de salaire seront rétroactives à la date d’échéance des conventions collectives et totalisent un minimum de 8 à 12 %, selon le titre d’emploi. Les travailleuses et les travailleurs obtiennent également des bonifications en ce qui a trait notamment à la formation, aux assurances, aux primes et au régime de retraite. De plus, les syndicats ont pu localement apporter certaines autres améliorations à leur convention collective. Les nouvelles conventions collectives seront en vigueur jusqu’au 31 mars 2023.

Les membres se sont prononcés à 90,7 % en faveur de ces nouveaux contrats de travail.

Porte-parole des cinq syndicats unis d’Héma-Québec, le président du président du Syndicat des techniciens(nes) de laboratoire de Héma-Québec (CSN), Simon Poulin réagit :  « Nous sommes heureux du résultat. Dans les circonstances, nous avons obtenu le maximum atteignable. Ça constitue un pas vers la pleine reconnaissance de notre travail indispensable. Nous saluons la mobilisation des membres et nous entendons profiter de la conjoncture pour être en mesure de reprendre les négociations rapidement. »

« En adoptant cette entente, nos membres ont mis dans la balance le fait qu’ils sont sans contrat de travail depuis plus de trois ans, réagit la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Lucie Longchamps. Et il faut se souvenir que ces conventions-là aussi avaient été négociées avec beaucoup de retard. C’est irrespectueux pour ces travailleuses et travailleurs dévoués. Avec les défis de main-d’œuvre auxquels tous les employeurs font face, comment les organismes publics pourront-ils mettre en œuvre les solutions nécessaires pour attirer et retenir leur personnel s’ils doivent attendre des années afin obtenir le mandat du Conseil du trésor de pouvoir le négocier avec les syndicats ? »

Les cinq syndicats unis d’Héma-Québec représentent environ 500 travailleuses et travailleurs principalement à Montréal et à Québec.

Les paramédics d’Urgences-Santé en moyens de pression dès lundi

(Montréal, le 9 juillet 2022) Aux prises avec un manque de main-d’œuvre insoutenable, une situation qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années, Urgences-Santé refuse catégoriquement les pistes de solution considérées comme les plus efficaces par le Syndicat du préhospitalier (SP–CSN). Ce vendredi, les représentants syndicaux et patronaux se rencontraient en comité paritaire pour discuter de l’un des irritants majeurs pour les paramédics, soit l’incapacité de prendre leur pause repas au moment convenu à cause de ce manque de personnel qui engendre une surcharge de travail.

Malheureusement, le SP–CSN constate qu’Urgences-Santé n’entend pas s’attaquer sérieusement à ce problème. Face à cette fermeture de l’employeur, le syndicat appelle tous les paramédics à prendre leur pause repas au moment prévu, en respect de la convention collective, à compter du lundi 11 juillet. Si ce moyen de pression entraîne un casse-tête administratif certain pour l’employeur, il n’aura pas d’impact sur la santé et la sécurité de la population.

Le problème du manque de main-d’œuvre n’est certes pas nouveau chez Urgences-Santé, mais la période estivale est venue empirer la situation. Le syndicat réclame des mesures particulières à mettre en place cet été, des mesures qui ont par ailleurs déjà fait leurs preuves en 2008 et en 2009, alors qu’Urgences-Santé traversait une période similaire de pénurie de personnel. Par exemple, le syndicat propose que les heures supplémentaires effectuées volontairement soient rémunérées à taux double. Rappelons que les mesures mises en place durant la crise de la COVID ne sont plus en vigueur, bien que la pénurie de personnel ait empiré et que le volume d’appels soit en augmentation.

Pas de vision
« Nous déplorons qu’on en soit rendu là pour un problème qu’on voyait venir depuis longtemps, rappelle le président par intérim du SP–CSN, Claude Lamarche. Au lieu de mettre en place des solutions à long terme, respectueuses de nos droits et de notre santé, on assiste à un abus intolérable du droit de gérance de l’employeur qui bafoue nos conditions de travail négociées et qui exige systématiquement des heures supplémentaires obligatoires (TSO) de la part des paramédics. Le TSO est devenu la solution facile pour Urgences-Santé, un outil de gestion comme les autres alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, répète ouvertement que le TSO ne devrait jamais être vu autrement que comme un dernier recours. »

Le MSSS interpellé
Selon le syndicat, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et le gouvernement n’ont peut-être pas mesuré l’ampleur du problème créé par la mauvaise gestion d’Urgences-Santé. « Nous savons bien qu’Urgences-Santé, une société d’État, ne peut pas prendre de décisions financières sans l’aval du gouvernement, poursuit-il. C’est tout un problème, considérant que les autres entreprises privées ou les coopératives du secteur peuvent, elles, offrir des incitatifs financiers aux paramédics en puisant à même leurs profits. »

Pour le syndicat, il y a urgence d’agir, car on voit plus que jamais des paramédics quitter leur emploi pour réorienter leur carrière ailleurs ou dans un autre domaine, ce qui met encore plus de pression sur les effectifs.

« Nous savons tous, syndicat comme l’employeur, que des paramédics surchargés, cela veut dire des délais plus longs pour répondre aux appels. Cela veut dire aussi une accumulation de risques pour la santé et la sécurité des paramédics eux-mêmes. Ça ne peut plus durer. C’est pourquoi, après avoir tendu la main à plusieurs reprises à l’employeur pour trouver des solutions à long terme, nous avons décidé d’agir unilatéralement afin que tous les paramédics puissent prendre leur pause repas comme prévu à compter de lundi prochain », conclut le représentant des 1200 paramédics de Montréal et de Laval.

 

Équité salariale : plusieurs milliers de dollars pour les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux

La FSSS–CSN et la FTQ sont parvenues à obtenir une entente découlant de l’exercice de maintien de l’équité salariale du Conseil du trésor de 2010 et 2015 pour les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Cette entente intervenue entre la FSSS–CSN, le SCFP-FTQ, le SQEES-FTQ et le Conseil du trésor a été adoptée par les syndicats lors de leurs instances respectives.

« Après des mois de mobilisation et de représentations auprès du Conseil du trésor, cette entente marque une victoire importante pour mettre fin à la discrimination salariale dans le réseau de la santé et des services sociaux », lancent Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP-FTQ et Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.

Les termes de l’entente
L’entente prévoit le versement de sommes rétroactives qui pourraient atteindre plus de 13 000 $ auxquelles s’ajoute 5 % d’intérêt applicable au moment où les sommes dues devaient être versées. En 2022, les PRDM recevront une augmentation du taux horaire de 1,65 $/heure au maximum de l’échelle.

L’entente représente un ajustement de 3,66 % au 20 mars 2016 et de 3,89 % au 13 mars 2020 (au maximum de l’échelle).

 Il faut maintenant régler les plaintes de maintien de l’équité salariale du personnel de bureau et de l’administration
La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ poursuivront la mobilisation et leurs représentations pour parvenir à obtenir un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale du personnel de bureau et de l’administration.

« L’entente pour les PRDM montre qu’avec de la mobilisation, nous pouvons parvenir à faire bouger le gouvernement. On ne s’arrêtera pas là! Le gouvernement doit aussi régler les plaintes du personnel de bureau et de l’administration. Ça fait plus de 11 ans que ces travailleuses et travailleurs attendent qu’on reconnaisse enfin la juste valeur de leur travail et leurs efforts pour donner des services de qualité à la population et les modifications dans leur travail », de conclure les représentantes et représentants syndicaux.

Faut-il attendre qu’il y ait des morts pour que cessent les bris de services?

Le syndicat du préhospitalier de Montréal et de Laval interpelle le gouvernement Legault quant à la généralisation des bris de services dans le secteur préhospitalier. Ces bris de services sont dramatiques depuis quelques mois et ne vont qu’en s’aggravant, mettant à risque la population. Le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que le Conseil du trésor doivent s’assurer d’une plus grande attraction du personnel paramédical dans le secteur préhospitalier.

« Depuis environ un mois, la nuit, les paramédics de Montréal et Laval roulent à environ 50% des effectifs établis. Ça atteint directement le service à la population, parce que ça nous prend beaucoup plus de temps pour répondre aux appels, sans compter le manque de répartiteurs d’urgence » d’expliquer Claude Lamarche, président du syndicat du préhospitalier.

On nous dit que cette situation s’explique par la pénurie de main d’œuvre, mais cela fait plusieurs années qu’Urgences-santé a de la difficulté à appliquer les conditions de travail négociées. Au final, cela ne fait qu’accentuer la pénurie, car les conditions de travail ne sont pas assez attractives.

Une solution à court terme est possible, comme c’est présentement le cas dans certaines autres entreprises ambulancières au Québec. Il s’agit de la mise en place de mesures incitatives pour pallier, sur une base volontaire, la pénurie de main d’œuvre. Au lieu de voir notre monde quitter prématurément en raison de la surcharge de travail, ces mesures nous permettraient, à court terme, de travailler à un rythme plus soutenable, de terminer nos quarts de travail plus souvent à l’heure et de bénéficier plus souvent de nos pauses-repas conventionnées.

« Sans ces mesures incitatives, nous ne voyons pas comment nous passerons à travers l’été qui débute. D’ailleurs, Urgences-santé en 2007 et 2008 avait appliqué avec succès ce type de mesures temporaires » de renchérir Claude Lamarche.

Au dire même du ministre Dubé, le temps supplémentaire obligatoire (TSO) n’est pas un mode de gestion, mais c’est exactement ce qui se passe chez les paramédics de Montréal-Laval en ce moment.

« Il n’y a pas de raison pour que les Paramédics de Montréal-Laval ne bénéficient pas de mesures incitatives parce qu’ils ne font pas partie du secteur public du ministère de la Santé et des Services sociaux ou d’une entreprise ambulancière n’appartenant pas à l’État » de terminer Claude Lamarche. Au nom du bien commun, nous demandons l’application de mesures incitatives pour que cessent les bris de services.

    Santé et services sociaux : il est inadmissible de perdre son revenu en raison de la COVID-19

    Les organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) dénoncent vigoureusement la décision du gouvernement du Québec d’obliger les travailleurs et les travailleuses à piger dans leur banque de congés personnels lorsqu’elles et ils sont contraints de s’isoler parce qu’un de leur proche a contracté la COVID-19. Comme la pandémie se poursuit, ces banques se vident rapidement et plusieurs personnes se retrouvent sans revenu! À quelques heures de l’adoption du projet de loi no 28, Loi visant à mettre fin à l’état d’urgence sanitaire et prévoyant le maintien temporaire de certaines mesures nécessaires pour protéger la santé de la population – qui brimera encore les droits des syndiqué·es du réseau – les porte-paroles de l’APTS, de la FIQ, de la FP–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FSSS–CSN, du SCFP-FTQ, du SPGQ et du SQEES demandent au gouvernement Legault de revenir sur sa décision.

    « Est-ce que le gouvernement peut arrêter de s’acharner sur ceux et celles qui ont tenu, et qui tiennent encore, le réseau à bout de bras? Est-ce que le gouvernement peut montrer un minimum de reconnaissance envers ceux et celles qui ont dû – et se retrouvent encore à travailler dans des conditions inacceptables et croulent sous la charge de travail?», se demandent les représentantes et les représentants des quelque 270 000 salarié·es, dont plusieurs ont contracté la COVID-19 pendant qu’ils procuraient des services vitaux à la population.

    En effet, selon les règles applicables édictées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), une personne salariée en contact étroit avec un cas positif à la COVID-19 – mais dont le test est négatif – est obligée de s’isoler. Elle doit alors piger dans ses banques de congés maladie ou personnels pour continuer à recevoir son salaire. C’est la même chose pour une personne positive mais asymptomatique, qui ne répond pas non plus à la définition d’invalidité et se trouve donc exclue d’office des prestations d’assurance salaire ainsi que de la CNESST. Si les banques sont épuisées, la personne tombe en congé sans solde et subit une perte de salaire. Or, même si cela fait plus de cinq mois que les banques ont été renflouées, beaucoup ont déjà dû y recourir pour d’autres urgences, amenuisant d’autant plus leur marge de manœuvre devant l’intransigeance du gouvernement.

    « Après plus de deux ans de lutte contre le virus, au péril de leur santé, il est inadmissible que l’on fasse payer les salarié·es du RSSS qui s’isolent afin de protéger les citoyennes et les citoyens les plus vulnérables de notre société. Le gouvernement doit trouver une voie de passage et nous sommes prêts à nous asseoir avec lui pour l’identifier », ont poursuivi les porte-paroles syndicaux.

    Hausse du prix de l’essence
    Et un nouveau problème vient s’ajouter pour ceux et celles qui ont bravé vents et marées afin d’offrir soins et services à la population. Dernièrement, le gouvernement a refusé d’ajuster à leur valeur réelle les montants compensatoires pour les frais d’utilisation des véhicules personnels dans le cadre du travail, ignorant sciemment la hausse de prix du carburant. Les syndicats ont aussi reçu un « non » catégorique à leur demande de versement d’un montant compensatoire afin de corriger les défaillances de la formule de calcul utilisée par le MSSS.

    « Présentement, la personne salariée doit payer de sa poche pour offrir des soins et des services à domicile ou pour rencontrer des familles suivies par la DPJ. Si le gouvernement peut s’entendre avec les camionneuses et les camionneurs, pourquoi ne le fait-il pas avec les salarié·es du RSSS? Ce qui est bon pour minou est bon pour pitou », ont conclu les porte-paroles.

    Les répondantes et répondants médicaux et employé-e-s de bureau d’Urgences-santé votent la grève

    Sur la centaine de répondantes et répondants médicaux d’Urgences-santé, pas moins de 21 ont quitté leur emploi depuis le début de l’année 2022. La surcharge de travail devient intenable pour ces personnes qui répondent aux appels d’urgence de nature médicale logés au 911, à Montréal et à Laval. Les employé-e-s de bureau vivent également une charge de travail considérable, les dossiers et retards s’accumulent, les employé-es se voient assignés à d’autres tâches afin de prêter main-forte à des collègues. Hier, ils ont voté la grève, à l’instar des RMU de l’Estrie et ceux de la Capitale nationale.

    Ce sont les RMU qui prodiguent les premiers soins téléphoniques dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou d’accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants.

    Les fins de semaine sont particulièrement pénibles pour le personnel. « Samedi soir dernier, trois RMU d’Urgences-santé ont été contraints de faire des heures supplémentaires obligatoires. Malgré cela, les effectifs n’étaient pas complets, explique la présidente du SEUS–CSN, Anick Bélanger. Il arrive fréquemment que les quarts de travail ne soient pas comblés par manque de personnel et celle ou celui qui est présent est déjà bien souvent en heures supplémentaires ce qui entraîne un débordement d’appels. Dans ce cas, on ne doit pas assurer un suivi de la condition du patient, mais procéder rapidement à des directives de base et inciter les gens à nous rappeler si la situation s’aggrave. »

    Le débordement d’appels dû au manque de personnel a un impact également chez leurs partenaires du 911 qui doivent conserver l’appelant en ligne le temps que le transfert soit complété. L’employeur a recours au jumelage de territoire de répartition sur une base régulière, ce qui occasionne une double charge de travail et de responsabilités pour le RMU. Cela peut augmenter le risque d’erreur même chez le plus expérimenté des RMU. Cela n’est pas sans impact pour la population, mais aussi les paramédics qui se déplacent en mode urgent. En outre, l’attraction et la rétention du personnel s’avèrent difficiles tant parmi le personnel de bureau que les RMU car on dénombre plus de départs que de nouvelles embauches.

    « Urgences-santé n’attire plus la relève. Il fut un temps, les CV entraient à pleine porte chez Urgences-santé, rappelle la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Leurs conditions de travail se sont vraiment érodées. Pas si étonnant qu’on ne trouve plus personne aujourd’hui pour venir travailler comme RMU ou comme employée de bureau. »

    Cette surcharge de travail intenable des RMU est exacerbée dans un contexte où les paramédics comme le personnel de soutien sont également sous pression. Le nombre d’appels chez Urgences-santé est revenu à son niveau prépandémie, et ce, dans un contexte où tous les employeurs s’arrachent actuellement la main-d’œuvre disponible.

    Négociations
    « Les négociations pour renouveler les conventions collectives doivent permettre d’apporter des solutions pour tout le personnel du secteur préhospitalier enchaîne le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Tous les maillons de la chaîne sont importants. Ils ont beau œuvrer dans l’ombre, ils sont indispensables et le Conseil du trésor doit le reconnaître. Nous nous attendons à ce que la partie patronale ait de nouveaux mandats lors de notre prochaine rencontre du 9 juin ».

    Parmi les revendications communes aux trois syndicats CSN représentant les RMU ainsi que les employé-e-s de bureau d’Urgences-Santé, notons un relèvement des salaires, une bonification des congés pour tenir compte des enjeux de santé mentale et de conciliation famille-travail ainsi que la formation. Ils sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020.

    Grève
    « Le travail des RMU est tellement essentiel que l’État a choisi de restreindre considérablement leur droit de faire la grève, ajoute la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Mais les RMU savent se montrer créatifs. Nous sommes sûrs que les dernières avancées réalisées par la CSN dans la défense du droit constitutionnel d’exercer la grève, y compris dans le secteur préhospitalier, leur permettront d’exercer un meilleur rapport de force pour qu’enfin on nous dépose des chiffres sérieux. » Le mandat de grève prévoit l’exercice de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, au moment jugé opportun.

    La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 200 répondantes et répondants médicaux à Montréal, Québec et Sherbrooke ainsi que plus de 100 employé-e-s de bureau chez Urgences-Santé. Elle compte plus de 120 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 100 000 du réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.