Pas de quoi fêter, selon la FSSS-CSN

Dans le cadre de la semaine des centres jeunesse, les 700 délégué-es du conseil fédéral de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) réunit à Sherbrooke, tiennent à faire le point sur les services offerts en centre jeunesse dans le cadre de la Loi sur la protection de la jeunesse. La FSSS-CSN, qui représente environ 10 000 membres des 14 000 employé-es du réseau des centres jeunesse et qui sont répartis dans 13 des 16 régions du Québec, a mis sur pied un comité ad hoc pour évaluer les impacts des coupures et du sous-financement sur les services aux enfants et à leur famille. Un constat inquiétant ressort de cette enquête, les coupures et le sous-financement subit depuis quelques années dans différents centres ont des impacts sur la clientèle et sur les travailleuses et travailleurs qui offrent les services.

Le Québec est reconnu pour avoir une des plus belles lois en matière de protection de la jeunesse, mais les moyens pour appliquer pleinement cette loi ne sont pas au rendez-vous. « Force est de constater, à la lumière de l’évolution de notre histoire en matière de protection de la jeunesse, qu’il se crée un fossé de plus en plus grand entre ce qui est prévu juridiquement en matière de protection et de droits des enfants et la volonté politique au Québec de tout mettre en œuvre pour assurer aux enfants les plus vulnérables de notre société un avenir meilleur! », explique Line Beaulieu, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Préoccupés par la situation où des hausses constantes de signalements sont observés au Québec et où le gouvernement fait des choix de coupures budgétaires et maintient le sous-financement sur le dos des enfants les plus vulnérables de notre société, les 700 délégué-es ont donc voté de réclamer un moratoire sur les coupes dans les centres jeunesse et revendiquent des moyens transitoires dans les centres jeunesse sous-financés. Ils ont aussi donné le mandat pour que la FSSS-CSN entreprenne les démarches nécessaires auprès de tous les partenaires pour que soient réalisés des états généraux sur la situation des enfants vulnérables du Québec. Devant l’urgence de la situation, Line Beaulieu, vice-présidente de la FSSS, a donc demandé une rencontre auprès de la Ministre Hivon.

« En cette semaine des centres jeunesse, les syndicats affiliés à la FSSS-CSN tiennent à souligner l’engagement sans précédent des travailleuses et travailleurs auprès des enfants et de leur famille. C’est ce même engagement qui les anime malgré leurs habitudes de discrétion à dénoncer et à défendre publiquement la situation », poursuit Line Beaulieu. Ces intervenants ont décidé de parler pour ces enfants vulnérables qui sont sans voix dans les centres jeunesse. En terminant, ces intervenants, ainsi que la direction de la FSSS-CSN, sont déterminés comme jamais à dénoncer l’inacceptable et à réclamer que nos enfants reçoivent tous les services qu’ils sont en droit de s’attendre de la part d’une société comme la nôtre!

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privés et public. La FSSS représente la majorité des travailleuses et de travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux.

Une mauvaise solution à un vrai problème, selon la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réagit à l’annonce de la fermeture de 151 lits publics au CSSS de la Vieille Capitale. Pour la FSSS, cette annonce de l’employeur est une mauvaise solution à un vrai problème, alors que cela permettra de diminuer la pression sur les travailleuses et travailleurs qui donnent les services, mais le tout en diminuant le bassin de services offerts à la population dans le réseau public.

Le CSSS de la Vieille Capitale a annoncé récemment la fermeture de 151 lits de CHSLD. Ces fermetures s’inscrivent dans un plan de modernisation que nous jugeons nécessaire. En effet, plusieurs établissements ne répondaient plus aux normes et le fait de réserver les chambres doubles pour un seul usager est une bonne nouvelle qui permettra à nos membres de mieux travailler, notamment avec les nouveaux équipements. « On nous a assuré que l’application de ce plan de modernisation se fera sans coupures de postes et permettra d’améliorer grandement le travail de nos membres », explique le président du syndicat, Jacques Guérin.

« Depuis deux ans, nous revendiquons un rehaussement du financement du CSSS, puisque nous avons fait la démonstration qu’il y a un sous-financement chronique au CSSS, ce avec quoi même l’employeur était en accord. La démonstration la plus claire en est que le nombre de préposés aux bénéficiaires permet seulement de donner 1,67 heure de soins par jour, alors que la norme ministérielle prévoit 2 heures. Cela a pour conséquence de mener à une grande détresse psychologique des travailleuses et travailleurs qui donnent les services à la population. La solution de l’employeur permettra certainement de rehausser le ratio d’heures de soin pour les usagers, mais cela ne se fera pas en augmentant les ressources comme nous le demandions, mais plutôt en diminuant le nombre d’usagers. Pour nous, d’autres alternatives auraient dû être priorisées », poursuit Jacques Guérin.

Pour combler la fermeture de lits de CHSLD, l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale prévoit ouvrir des lits en ressources intermédiaires. Pourtant, la Protectrice du citoyen est venue rappeler une fois de plus cette année qu’il n’y a toujours pas eu de visites d’appréciation dans les ressources privées, et donc que personne ne s’assure que les services donnés dans ces ressources répondent aux besoins des usagers. « Lorsque l’on connaît les nombreux problèmes de qualité de services dans ces ressources, on se demande pourquoi ne pas plutôt miser sur l’hébergement public. Faut-il rappeler qu’il s’agit d’une des franges les plus vulnérables de notre société et que nous avons la responsabilité de s’assurer qu’ils reçoivent les meilleurs services possible ? », de conclure Denis Bertrand, vice-président régional de la FSSS–CSN.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privés et public. La FSSS représente la majorité des travailleuses et de travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux.

Quand mettrons-nous les ressources dans les services à la population ?

Les données dévoilées hier dans La Presse démontrent une augmentation importante du nombre de cadres dans le réseau de la santé et des services sociaux depuis dix ans. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), il est inquiétant de voir cette évolution, alors que les travailleuses et travailleurs subissent de plus en plus de pression. La FSSS revendique que nous mettions les ressources dans les services à la population.

La fusion des établissements, en créant d’immenses structures, a entraîné une augmentation du taux d’encadrement. Pour la FSSS–CSN, ce qui est par contre le plus contestable, c’est que cette augmentation va de pair avec une diminution des services à la population. « C’est comme si la mission du réseau était pervertie. À force de vouloir contrôler le travail du personnel du réseau, l’encadrement prend des proportions démesurées. Le pire dans tout ça, c’est que les travailleurs sont des professionnels qui savent ce qu’il faut faire pour donner des services de qualité. Plutôt que de leur faire confiance et de leur donner les moyens de donner les services, on nourrit la bête bureaucratique! », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.

Cette augmentation du nombre de cadres se concrétise alors que les compressions budgétaires étaient supposées venir diminuer l’appareil administratif du réseau. « On se rend bien compte que lorsqu’on demande aux directions d’établissement de faire des coupes, ce n’est pas chez les cadres qu’elles le font. La Protectrice du citoyen a justement expliqué qu’il est impossible de dire que les compressions n’ont pas d’impact sur les services. C’est donc que ce sont la population et le personnel du réseau qui subissent ces compressions », poursuit Guy Laurion.

Ce qui est aussi préoccupant, c’est qu’au même moment où le taux d’encadrement augmente, on remarque une augmentation de la présence de firmes privées dans le réseau. Celles-ci interviennent pour aider les cadres à appliquer de nouvelles mesures. Cette augmentation du nombre de cadres est aussi causée par la privatisation et la sous-traitance, alors que cela entraîne une accentuation des besoins d’évaluation des services offerts au privé par les cadres du public. La sous-traitance entraîne ainsi une augmentation de la bureaucratie dans le réseau public et une diminution de la qualité des services.

« Quand on prend conscience des millions de dollars qui sont dépensés à perte dans le réseau, on ne peut faire autrement que de se dire qu’il faut revoir nos priorités. Il faut une fois pour toutes mettre nos énergies au bon endroit. Il faut donner les moyens nécessaires pour que les travailleuses et travailleurs du réseau puissent donner les meilleurs services », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le STT du CSSS Rimouski-Neigette craint les compressions

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS Rimouski-Neigette est très inquiet des implications de la décision du conseil d’administration d’avoir montré la porte au directeur général la semaine dernière. Le syndicat se dit convaincu que monsieur Beaulieu a été remercié de son poste parce qu’il n’avait pas atteint les objectifs de compressions draconiennes du gouvernement. Le syndicat affilié à la FSSS-CSN entend demeurer vigilant afin que les compressions ne se fassent pas sur le dos des usagers et des travailleurs.

Selon le président du syndicat, Daniel Charrette, « Monsieur Beaulieu a été tassé parce qu’il n’a pas atteint les compressions demandées par le MSSS. On s’inquiète maintenant de savoir qui prendra sa place et quel sera son mandat. » Le syndicat appréhende la venue d’une direction intérimaire nommée par le MSSS avec pour seul mandat l’actualisation des restrictions commandées par le gouvernement Marois, sans égard pour le personnel et la population. « Nous craignons que des compressions sévères soient imposées et qu’elles entraînent des diminutions importantes de services à la population, comme on le voit dans la région et partout au Québec », poursuit Daniel Charrette.

« Depuis plusieurs années, nos membres doivent continuellement faire plus avec moins. Les effectifs sont souvent en deçà du minimum requis pour assurer la quantité et la qualité des services à la population. Si de nouvelles coupes sont imposées, c’est forcément dans les services directs à la population qu’elles devront avoir lieu. Il va de soi que nous poursuivrons nos actions et que nous dénoncerons ces compressions drastiques », conclut Daniel Charrette.

À propos de la FSSS-CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS Rimouski-Neigette représente le personnel paratechnique, de soutien et les employés de bureau, soit environ 900 travailleuses et travailleurs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privés et public. La FSSS représente la majorité des travailleuses et de travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux. Le syndicat est aussi affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent qui compte quelque 10 000 membres dans la région. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité.

Rien ne va plus avec la direction !

Rien ne va plus entre la soixantaine de travailleuses du Centre d’action bénévole des Seigneuries (CAB) et la direction de cet organisme communautaire œuvrant dans l’aide à domicile. Elles dénoncent l’attitude arrogante de leur employeur qui veut imposer des coupes draconiennes à même leur faible rémunération afin d’éponger un déficit manifestement causé par une mauvaise gestion. Ces travailleuses demandent à l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent d’intervenir pour obliger le CAB à renoncer à recouvrer ces sommes qui les appauvriraient davantage.

« Cette demande d’intervention n’est pas anodine en raison de l’entêtement de la direction du CAB », affirme Daniel Charette, vice-président de la FSSS–CSN pour la région du Bas-Saint-Laurent. « Ces femmes, complètement dévouées au bien-être de gens âgés, sont déjà aux prises avec des conditions de travail et de rémunération très précaires. Malgré tout, on leur demande de manière autoritaire et méprisante, de se sacrifier pour conjurer un déficit dont elles ne sont pas responsables, ni de près, ni de loin. » La direction exige d’importantes concessions pour les prochains mois, dont une coupure de 50 % des frais de transport, ainsi qu’un gel salarial. La récupération totaliserait ainsi environ 80 000 $, soit plus de 1300 $ par salariée. Or, une travailleuse ayant 12 années de services gagne à peine un salaire horaire de 11,99 $ pour un revenu annuel moyen de 17 000 $ brut.

La FSSS juge inadmissible cette décision du CAB de tenter de faire assumer le déficit annuel dont l’origine tient à une gestion déficiente des ressources financières confiées par l’Agence de la santé. Elle questionne notamment l’énorme part financière assumée par le CAB pour payer le bâtiment, qu’elle partage avec l’organisme Carrefour d’Initiatives Populaires de Rivière-du-Loup. En effet, bien que le centre n’occupe que le tiers des espaces disponibles, il assume depuis très longtemps la moitié de la facture totale, incluant les taxes, l’entretien, les réparations, les assurances, etc., qu’on peut estimer facilement à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Autre incongruité : la facture de la prime annuelle d’assurance collective s’est accrue de 33 000 $, une hausse de près de 32 %, pour un même niveau de couverture. Malgré cette forte hausse inhabituelle, la direction du CAB n’a pas jugé bon de procéder à un appel de soumission auprès d’autres assureurs, et ce, en dépit de ses difficultés financières.

À propos de la CSN et de la FSSS

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre d’action bénévole des Seigneuries (CSN) est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), laquelle représente près de 130 000 membres au Québec. Il est aussi affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent qui compte quelque 10 000 membres dans la région. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité.

On ne peut travailler sur la pérennité sans les syndicats et les travailleuses !

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) dénoncent la mise en place d’un chantier majeur sur les services de garde éducatifs où les associations patronales siègeront, mais qui ignore totalement la voix des travailleuses qui interviennent quotidiennement auprès des enfants.

Le chantier doit faire le point sur le fonctionnement, le financement, la gouvernance et l’évolution du réseau des CPE, 15 ans après sa création. Depuis l’annonce de ce chantier, le 8 octobre dernier, la CSN a multiplié les démarches auprès de la ministre Léger et du gouvernement pour que le mouvement syndical, qui a largement contribué à la mise sur pied du réseau des CPE, soit associé à ses travaux, mais en vain. « Le gouvernement prétend faire un exercice sérieux avec les partenaires. Ne nous leurrons pas ! L’absence des travailleuses à la table de discussion enlève toute crédibilité à l’exercice », déclare Denise Boucher, vice-présidente de la CSN.

À terme, ce chantier devra proposer des pistes de solution visant à maintenir la qualité des services. « La ministre s’est montrée ouverte à travailler avec l’ensemble des partenaires pour assurer la pérennité des services de garde. Quelle surprise d’apprendre que les travaux se mettent en branle sans présence syndicale. Il va de soi que nous devons être présents pour poser les diagnostics et pour réfléchir aux pistes de solution », explique Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN.

À l’issue de la dernière négociation dans le secteur des CPE, la FSSS a signé une lettre d’intention visant à créer un forum sur la gouvernance auquel participeraient tous les partenaires. « C’est une priorité pour nous de réfléchir à la gouvernance et à la qualité des services dans les CPE. Alors qu’on attend toujours un retour du gouvernement sur la création du forum, on apprend qu’il crée un chantier sur lequel les organisations syndicales ne siègeront pas. Est-ce que l’intention du gouvernement est de tout décider d’avance avec les employeurs pour par la suite ne tenir qu’un forum cosmétique avec les organisations syndicales? S’il veut assurer la pérennité des services de garde, il ne peut se mettre au travail sans l’expertise des syndicats et des travailleuses qui donnent les services aux enfants partout au Québec. La question de la gouvernance et du financement des services de garde est prioritaire pour nous et nous n’accepterons pas d’être laissés sur la touche », de conclure Dany Lacasse.

À propos de la FSSS–CSN et de la CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

Pour la CSN, la gestion des contrats privés pose des questions majeures

Plusieurs révélations récentes soulèvent des questions quant à la manière dont les gestionnaires d’établissements du réseau de la santé et des services sociaux procèdent à l’octroi de contrats d’approvisionnement en biens et services à des firmes privées. Pour la CSN, il s’agit d’un enjeu majeur mettant en cause la saine gestion des ressources dans le réseau de la santé et services sociaux et ultimement la qualité des services.

On apprenait hier par La Presse qu’un système de ristournes serait au centre du processus d’octroi des contrats à des firmes privées de fournitures médicales. Ce procédé favoriserait les grosses firmes présentes dans le marché et limiterait la concurrence. Ce système semble avantager de gros joueurs comme la multinationale Cardinal Health, qui contrôle une bonne part de l’approvisionnement au Québec et qui est toujours sous enquête de l’AMF. « Depuis quelques mois, les révélations s’accumulent sur la question de l’octroi de contrats en santé et services sociaux. Dans le récent Rapport au ministre Hébert sur l’application des règles d’octroi des contrats à la firme Proaction, on apprenait notamment que la plupart des contrats d’optimisation obtenus par Proaction l’avaient été de gré à gré, sans qu’aucune raison ne puisse le justifier. D’autres pratiques étaient aussi pointées du doigt comme nuisibles à une saine concurrence entre les soumissionnaires. Puis, il y a eu le cas des contrats donnés de gré à gré à Cardinal Health par le CHUM. De son côté, le vérificateur général, dans son rapport du printemps 2013, exhortait les établissements à respecter la réglementation relative aux appels d’offres lorsqu’ils recourent à des firmes externes pour optimiser leurs processus. Cela fait beaucoup de cas où la manière dont les contrats ont été octroyés est très discutable », explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

« Si les CSSS n’ont pas respecté les règles pour l’octroi des contrats à Proaction, peut-on penser qu’il en va de même pour d’autres types de contrats ? Et s’il est vrai que le processus d’octroi de contrats de matériel médical semble biaisé par l’existence d’un système de ristournes, peut-on se demander qui en profite réellement et quels en sont les impacts? Certaines firmes disposées à verser des ristournes sont-elles favorisées au détriment de l’intérêt public? Comment sont comptabilisées ces ristournes ? Font-elles l’objet de mécanismes de vérification et de suivi rigoureux ou s’agit-il d’un système parallèle ? Qu’en est-il du financement de la recherche par des entreprises privées ? Puis, les fondations d’établissement jouent-elles un rôle dans ce système ? Les sommes en jeu sont considérables et il s’agit de la gestion de fonds publics », poursuit Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Pour la CSN, la question de l’octroi des contrats privés est donc une question prioritaire. Les ressources doivent être investies dans les services à la population », déclare Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Au moment où le réseau de la santé et des services sociaux subit des compressions budgétaires qui amènent des coupes de services partout au Québec, on doit se questionner sur la gestion du réseau. « Pendant que nos membres ont de moins en moins de moyens pour donner des services à la population, c’est à croire que c’est le bar ouvert pour nombre de firmes privées. Qu’est-ce que le gouvernement entend faire pour s’assurer que les fonds publics investis dans le réseau sont utilisés efficacement ? Comment le ministre entend-il donner réponse au rapport du vérificateur général et à celui sur Proaction ? Quand on connaît l’importance du budget de santé au Québec, on ne peut se permettre d’accepter que la mauvaise gestion nuise à la qualité des services », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’automne s’annonce chaud au Manoir Normandie de Rimouski

Lors d’un scrutin secret tenu en deux séances, soit les 13 et 14 août derniers, les membres du syndicat ont rejeté à 93 % les offres patronales, qualifiées par l’employeur d’ultimes, globales et finales. Les syndiqué-es ont du même coup donné un mandat de moyens de pression à déclencher au moment opportun.

Notons que les parties s’étaient entendues dès le départ de ne négocier que les salaires et de reconduire la convention au 31 mars 2015. Le 25 juillet, l’employeur dépose malgré tout l’offre dont il est ici question et dans les jours qui suivent, véhicule des faussetés auprès des salariés. Les syndiqués sont déterminés d’obtenir gain de cause et souhaitent que l’employeur respecte sa parole initiale de ne négocier que les salaires et de prolonger la convention collective jusqu’en 2015. À défaut, les moyens de pression débuteront sous peu et iront en s’accentuant.

Les personnes salariées du Manoir Normandie sont membres du Syndicat des travailleurs(euses) des Résidences d’hébergement Rimouski-Neigette (CSN), lequel est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) qui compte près de 130 000 membres syndiqués présents dans les secteurs privé et public. Pour sa part, la CSN est composée de près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Inquiétude des répercussions des conditions de travail sur les soins aux personnes résidentes

Depuis deux ans, le syndicat régional des CHP en Estrie interpelle l’employeur du Manoir Sherbrooke concernant ses préoccupations quant aux conditions de travail difficiles dans certains secteurs dont, entre autres, la section des lits sous la responsabilité du CSSS. Ces conditions entraînent un roulement de personnel et un manque de personnel qui rendent difficile la prestation de soins de qualité aux personnes résidentes. De plus, l’augmentation du nombre de griefs et la lenteur des discussions pour trouver des solutions augmentent la frustration et le découragement des membres du syndicat. Ils tiennent aujourd’hui à souligner leur ras-le-bol concernant leurs conditions de travail et l’absence de réaction de l’employeur face à leurs problèmes.

Depuis plus de deux ans, le syndicat dénonce les conditions de travail dans le secteur des lits de ressources non institutionnalisées (RNI). Il manque régulièrement de personnel et les travailleuses et travailleurs se retrouvent en surcharge de travail et doivent faire du temps supplémentaire obligatoire. « On a proposé un comité de travail pour trouver des solutions, mais l’employeur a refusé. La situation est intenable actuellement. Ces différentes problématiques ne créent pas un environnement qui favorise un milieu de vie sain et serein pour les résidents. Nous considérons d’ailleurs que la situation actuelle pourrait entraîner de possibles erreurs de médication », explique la vice-présidente régionale de la FSSS–CSN, Mélissa Gaouette.

Le syndicat souhaite aujourd’hui que l’employeur entende leurs raz-le-bol et démontre une volonté de régler la situation pour le bien des résidents. «Nous attendons toujours une décision sur notre rétroactivité qui a été retenue en partie par l’employeur suite à la dernière négociation. De plus, les griefs ne cessent de s’accumuler. On a l’impression que l’employeur, au lieu de reconnaître notre travail et nous soutenir, nous tape sur la tête continuellement; c’est décourageant », souligne Sarah Morin, travailleuse au Manoir Sherbrooke.

Dany Lacasse, représentant des secteurs privés à la FSSS–CSN, est venu témoigner aujourd’hui son appui aux travailleuses et travailleurs de la résidence « Nous appuyons entièrement ces travailleurs dans cette démarche. Comme vous savez, la FSSS est actuellement en campagne pour améliorer les conditions de travail dans ce secteur, lesquelles ont un impact direct sur les services offerts à la population vieillissante ».

Pour suivre la campagne menée par la FSSS–CSN sous le thème « Ouvrez les yeux », on peut s’abonner au blogue www.ouvrezlesyeux.info.

La FSSS–CSN est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la santé et des services sociaux regroupant 125 000 salarié-es de tous les titres d’emploi, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, dont plus de 3000 salarié-es œuvrant dans les centres d’hébergement privés (250 en Estrie dont 125 au Manoir Sherbrooke). Elle est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux, qui compte 300 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

La FSSS-CSN est très préoccupée par l’état de nos CHSLD

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) est préoccupée des résultats obtenus par certains CHSLD lors des visites d’appréciation. Pour la FSSS, il faut que les conditions de vie des personnes âgées deviennent une priorité et donner un sérieux coup de barre pour redresser la situation et assurer que nos aîné-es reçoivent des services de qualité.

Une série de révélations dévoilée cette semaine par l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) démontre que la situation dans plusieurs CHSLD est très préoccupante. « Lorsqu’on voit le contenu des rapports d’appréciation de ces CHSLD, on ne peut faire autrement que de se dire que nous avons de sérieux problèmes », avance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Pour la FSSS, ce qu’il faut surtout retenir de ces révélations, c’est la nécessité de redonner de l’importance aux conditions de vie des aîné-es. « On le sait depuis plusieurs années, les effets des compressions et de la privatisation se font sentir sur les services offerts aux personnes âgées dans les CHSLD. Nous rappelons constamment à quel point le personnel du réseau est à bout de souffle et que le fait que couper sans cesse dans les budgets finit par avoir des effets sur les services. Nous en avons aujourd’hui la triste démonstration », poursuit Jeff Begley.

« Ce que nous démontre la situation actuelle, c’est qu’il faut que l’État cesse de se départir de ses responsabilités face aux aîné-es. La privatisation et les compressions ne sont pas la solution. Il faut absolument donner un coup de barre pour que les choses s’améliorent » , de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La FSSS–CSN salue les mesures exceptionnelles de la ministre Nicole Léger à l’égard des victimes en service de garde en milieu familial

La FSSS–CSN accueille avec satisfaction l’annonce de mesures de soutien exceptionnelles de la ministre Nicole Léger à l’égard des responsables en service de garde (RSG) en milieu familial victimes de cette tragédie. Au moment d’écrire ces lignes, des RSG sont toujours portées manquantes. D’autres ont dû fermer temporairement leur service de garde. Devant cette situation exceptionnelle, la FSSS–CSN entend apporter toute l’aide nécessaire pour soutenir ses membres et leurs proches durant cette difficile période.

Au lendemain de la tragédie qui a fait une cinquantaine de victimes, la FSSS–CSN a contacté le ministère de la Santé et des Services sociaux de même que le ministère de la Famille. Une rencontre a d’ailleurs eu lieu avec la ministre Nicole Léger, le 16 juillet. Se montrant touchée par la situation vécue par les RSG rattachées au CPE Sous les étoiles, la ministre a confirmé son appui concret aux responsables en service de garde affectées par la tragédie. Outre un soutien psychologique immédiat dispensé par le CSSS du Granit, les RSG vont bénéficier des différentes mesures d’accommodement financier. Un montant d’argent est également alloué pour permettre à des RSG de prendre un répit ou de s’absenter du travail sans affecter le service offert aux enfants.

« Nos pensées vont aux familles des victimes et à leurs proches, dont les responsables en service de garde que nous représentons », déclare Dany Lacasse, vice-président à la FSSS–CSN et responsable du secteur privé. « Parallèlement au MFQ, nous prenons tous les moyens nécessaires pour entrer en contact avec nos syndicats affiliés afin d’offrir toute l’aide possible à l’ensemble de nos membres à Lac-Mégantic. Nous nous coordonnons également avec le Conseil central de la région de l’Estrie, l’instance régionale de la CSN. »

Pour Lucie Longchamps, représentante du secteur des RSG à la FSSS–CSN, « cette aide de la ministre est un baume en cette période difficile pour nos membres concernées. Pour notre part, nous allons tout mettre en œuvre pour accompagner les RSG dans leurs démarches pour accéder aux mesures de soutien exceptionnelles et éviter qu’elles ne soient pénalisées financièrement. »

À propos de la FSSS–CSN

La FSSS–CSN représente environ 2000 responsables en service de garde en milieu familial de même que près de 9000 travailleuses et travailleurs en centres de la petite enfance au Québec. Elle regroupe plus de 130 000 membres présents dans l’ensemble des secteurs public et privé. Elle est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui compte un peu plus de 300 000 syndiqué-es issus de tous les secteurs d’activités.

La FSSS fait le point sur deux dossiers importants pour la région de Montréal

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’est entretenue avec le cabinet du ministre Réjean Hébert dans les dossiers des abolitions de postes d’infirmière auxiliaire et d’infirmière à l’Hôpital du Sacré-Cœur et des abolitions de postes d’infirmières, d’infirmières auxiliaires, de préposé-e-s aux bénéficiaires et d’agentes administratives au CSSS Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent. Cette rencontre a permis à la FSSS de faire le point sur la situation dans ces deux établissements et de tracer clairement le portrait des impacts négatifs qu’entraînent ces mesures sur les services à la population.

Abolitions de 34 postes d’infirmière auxiliaire à l’Hôpital du Sacré-Coeur

La FSSS a profité de cette rencontre pour faire un retour sur les abolitions de 34 postes d’infirmière auxiliaire à l’Hôpital du Sacré-Cœur, dont 22 à l’urgence et de 9 postes d’infirmière. Depuis l’annonce de cette mesure, le syndicat des infirmières s’est mobilisé pour alerter la population sur les impacts que cette décision aura sur les services à la population et sur la non-reconnaissance des compétences des infirmières auxiliaires. « Maintenant que la mesure est entrée en vigueur, on peut affirmer que nos inquiétudes se sont avérées. Non seulement cette mesure n’a jusqu’à maintenant pas améliorer l’accès à l’urgence, mais en plus cela a augmenté l’utilisation des infirmières provenant d’agences, apporté une dégradation du climat de travail et des démissions volontaires, avec tout ce que cela occasionne comme coûts supérieurs et comme diminution de la qualité des services et de vie au travail », avance Pascale Nantel, présidente du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardio-respiratoires de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal – CSN (SPSICR-HSC-CSN).

« Depuis le début, nous disons que ces abolitions de postes contreviennent aux orientations ministérielles et qu’elles auront des impacts sur les services. Aujourd’hui, devant l’état de situation, on ne peut se mettre la tête dans le sable, il faut agir! », poursuit Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Abolitions de 66 postes au CSSS Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent

L’annonce de l’abolition de 66 postes au CSSS avait fait la manchette il y a quelques mois, notamment parce que ces changements font qu’il n’y aura maintenant qu’une seule infirmière la nuit pour 190 usagères et usagers. Est-ce à dire que pour le ministère, les patients en CHSLD n’ont pas besoins de soins infirmiers la nuit? « Ces abolitions de postes d’infirmières, d’infirmières auxiliaires, de préposé-es aux bénéficiaires et d’agentes administratives (au total plus de 153 postes abolis) viennent frapper de plein fouet le niveau de services qui est donné à la population. On sait maintenant que les coupes en santé ont un impact », avance Mona Edma, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CSSS de Bordeaux-Cartierville-Saint-Laurent (CSN).

« Avec ces abolitions, on s’en prend à la population la plus vulnérable de notre société, celle qui n’a pas les moyens de se faire entendre. Il est inacceptable qu’on décide de faire des économies sur leur dos. Nous poursuivrons nos représentations pour faire annuler cette décision insensée », déclare Nadine Lambert.

Une rencontre positive

Cette rencontre avec le cabinet du ministre s’inscrit dans le plan d’action mis en place par la Fédération pour faire annuler ces deux décisions qui s’en prennent directement aux services que reçoit la population. « Nous nous questionnons sur la capacité du gouvernement à faire respecter ses orientations en matière d’amélioration de l’accès et de la qualité aux soins de santé et de services sociaux. On nous a tout de même assurés d’un retour pour ces deux dossiers, sans nous indiquer dans quel délai. Il va de soi que nous poursuivrons nos interventions pour faire entendre raison aux directions des établissements. Ici comme ailleurs, les compressions en santé ont des effets désastreux sur les services. C’est notre rôle d’alerter la population et nous continuerons de le faire », de conclure Nadine Lambert.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS est la plus grande organisation syndicale du secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Mobilisation chez les syndicats du CSSS des Îles

Réunis en assemblée générale spéciale lundi soir dernier, plus du tiers des employé-es syndiqués du CSSS des Îles ont exprimé leurs inquiétudes et leurs appréhensions à la suite de dépôt par la direction du CSSS des ÎIes du «plan de redressement budgétaire 2013-2016 » qui vise à réduire de 3,8 millions les dépenses annuelles au CSSS des Îles.

Afin de démontrer leur désaccord en regard du contenu du plan de redressement budgétaire et des réponses demandées auprès du CA de l’établissement, le personnel du CSSS des Îles a donc décidé de passer un message clair en s’habillant en noir et en portant en lieu et place de leur plaque d’identification un autocollant indiquant leur numéro d’employé.

« Nous sommes en deuil devant les positions de notre employeur qui ne nous considère que comme des numéros dans cette organisation », ont laissé entendre les membres des comités exécutifs des trois syndicats CSN du CSSS des Îles. Par cette démonstration « EN NOIR ET EN NUMÉRO » nous voulons indiquer à la direction et au CA que nous ne baisserons pas les bras devant cette façon de faire et de revoir les services à la population. « Nous sommes les piliers de cette organisation (CSSS des Îles) et pas uniquement des pions », de conclure les membres des comités exécutifs.

Un plan de travail est en élaboration conjointement avec la FSSS et la CSN et d’autres actions sont à prévoir.

Les paramédics vont déclencher la grève demain à 18 heures !

Les négociations sont présentement rompues entre les 2500 paramédics membres de la CSN et les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux et des associations patronales. En attente d’une réponse de la partie patronale depuis la fin de l’après-midi, hier, ce n’est qu’aujourd’hui, à 15 heures, que les membres du comité de négociation ont appris que les pourparlers étaient rompus. Bien que le comité de négociation demeure totalement disponible pour reprendre les discussions, les paramédics vont déclencher la grève générale illimitée dès le 24 décembre, à 18 heures.

Les représentants syndicaux ont constaté que les porte-parole patronaux n’avaient aucun mandat en mains pour régler la convention collective des paramédics, échue depuis le 30 mars 2010. Les questions en litige portent notamment sur la rémunération, dont la réduction du nombre d’échelons de salaire et sur la bonification du régime de retraite. Rappelons que les paramédics, sans contrat de travail depuis près de trois ans, ont rejeté à 71 % une entente de principe intervenue en juillet dernier, jugée insuffisante.

En plus de déployer différents moyens de visibilité, les paramédics vont débuter une grève légale dans l’ensemble des régions du Québec.

Les paramédics syndiqués à la CSN sont en négociation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et les associations patronales depuis février 2011. Ils sont représentés par la FSSS-CSN qui regroupe notamment 60 % de tous les paramédics au Québec. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres, et ce, tant dans les secteurs public que privé.

Les paramédics CSN se font entendre devant l’Assemblée nationale

Dans la foulée des actions de visibilité déclenchées depuis quelques semaines pour faire débloquer leur négociation, les ambulanciers-paramédics haussent le ton. Ils manifestent aujourd’hui d’une manière originale devant l’Assemblée nationale, et ce, dès 14 h. À moins de quatre jours du déclenchement d’une grève illimitée, prévue le 24 décembre, les 2500 paramédics membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) souhaitent toujours conclure une entente satisfaisante, leur convention collective étant échue depuis mars 2010.

Une manifestation originale
Dans un esprit de camaraderie, les paramédics tiennent une joute de hockey-bottine, question de remplacer symboliquement les hockeyeurs de la Ligue nationale toujours absents de la glace. Bien qu’il s’agisse d’une mise en scène plutôt débonnaire, les paramédics n’en sont pas moins très sérieux dans leurs efforts pour obtenir du ministère de la Santé et des Services sociaux et des associations patronales des ouvertures et des mandats sur les matières actuellement sur la table.

Ayant rejeté à 71 % une entente de principe à l’automne 2012, les paramédics sont toujours à la recherche d’une entente satisfaisante. Leurs demandes portent sur une meilleure reconnaissance professionnelle, comme cela a été le cas pour la presque totalité des catégories d’emploi professionnel. Il exigent ainsi une réduction du nombre d’échelons salariaux, une bonification de leur régime de retraite, l’amélioration de la période d’essai et la fin des frais de caserne imposés par certains employeurs en région.

Obtenir un règlement avant Noël !
Pour l’un des porte-parole du comité national de négociation du secteur préhospitalier FSSS-CSN, Martin Jobin, « les paramédics sont exaspérés par l’absence de réponse concrète à leurs demandes. Il faut régler la convention collective avant Noël. Ce que nous demandons est une simple question de reconnaissance professionnelle et sociale, comme cela a été le cas dans d’autres secteurs comme la santé et les services sociaux. »

Depuis la fin novembre, les paramédics ont mis en branle une série de moyens de pression à caractère administratif, en refusant d’encadrer des stagiaires en soins préhospitaliers d’urgence et en cessant de raccompagner le personnel œuvrant à titre d’escorte médicale. Puis, ils ont tenu différentes manifestations dans plusieurs régions du Québec, dont l’Abitibi,le Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec et Montréal. Par ailleurs, tout a été mis en place pour exercer la grève, dont la négociation de la liste des services essentiels pour l’ensemble des localités desservies. En tout temps, les services à la population seront maintenus, et même rehaussés.

À propos
Les paramédics membres de la CSN, au nombre de 2500, sont en négociation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et les associations patronales depuis février 2011. Ils sont représentés par la FSSS-CSN qui regroupe notamment 60 % de tous les paramédics au Québec. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches compte environ 40 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres, et ce, tant dans les secteurs public que privé.

Un profond problème de gouvernance, croit la CSN

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), les dérapages budgétaires, le gaspillage de fonds publics et la mauvaise gestion au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) s’expliquent principalement par la culture du secret en vigueur dans l’établissement et par des pratiques de gestion désuètes.

« La nomination d’un “accompagnateur” nous semble malheureusement un passage obligé, réagit le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Il y a toutefois un risque réel que le retour accéléré à l’équilibre budgétaire se fasse sur le dos du personnel de l’établissement. Nous le mettons en garde : des compressions supplémentaires dans les services à la population, qu’il s’agisse de soins médicaux comme de l’entretien des bâtiments, seraient d’autant plus scandaleuses qu’on sait fort bien que les problèmes financiers du CUSM sont dus à de mauvaises décisions de gestion et à du gaspillage ».

De son côté, le président du Syndicat des employé-es du CUSM (CSN) représentant quelque 5000 travailleuses et travailleurs de l’établissement, tient à souligner qu’aucun des membres de son syndicat ne perd son temps ! Au contraire les employé-es du CUSM comme pour la plupart des établissements du réseau sont à bout de souffle. Les quelque 800 000 heures de travail non budgétées dont fait état le rapport Baron sont d’abord et avant tout la conséquence d’une gestion déficiente et opaque. « Un des problèmes les plus importants au CUSM c’est l’absence totale de leadership de la direction tant en ce qui a trait à la gestion des opérations au quotidien qu’aux relations de travail et à l’organisation du travail, explique Paul Thomas. Combien de fois nous sommes intervenus, comme syndicat, pour dénoncer cette culture du secret en vigueur au CUSM ? Ce qui est révélé aujourd’hui, nous l’appréhendions depuis longtemps ». Le syndicat veut bien croire qu’on fera enfin un véritable ménage et qu’on assurera plus de transparence, mais il ne partage pas l’optimisme du ministre Réjean Hébert : l’équipe de gestionnaire reste sensiblement la même, particulièrement aux finances où les responsables ayant fermé les yeux sur ces dérapages sont encore les mêmes.

Le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Guy Laurion estime que ce projet en partenariat public-privé est une catastrophe annoncée. « N’oublions pas que ceux qui ont négocié le contrat et piloté la réalisation du nouveau CUSM en PPP sont les mêmes personnes qui sont responsables des dérapages qu’on constate aujourd’hui. Les PPP, ce sont des contrats secrets qui prévoient qu’une partie des fonds publics vont à la colonne des profits du partenaire privé. Il faut mettre fin immédiatement à ces aventures et clarifier dès maintenant la teneur de tous les projets en PPP dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ce n’est qu’une démonstration supplémentaire, aujourd’hui, que le public peut faire mieux et à moindre de coût que le privé parce que le public dispose de toute l’expertise et qu’il est essentiel de la conserver, parce qu’il peut se financer sur les marchés à un coût moindre que le secteur privé et enfin parce que le secteur public n’a pas à dégager en plus une marge de profits. Quant au mythe de la prétendue « meilleure gestion » par le privé, j’espère qu’on ne l’entendra plus après un tel échec ! »

Des pistes de solutions

Au fil des ans, le syndicat a proposé plusieurs changements qui permettraient au CUSM d’améliorer ses pratiques. Malheureusement, la direction de l’établissement fait la sourde oreille. Par exemple, le syndicat réclame depuis longtemps :

• Une gestion plus transparente des activités quotidiennes. Actuellement, les audiences du conseil d’administration se tiennent à huis clos et les syndicats n’y ont aucune place. Le syndicat souhaite que le CUSM agissent de façon proactive afin que ces séances soient ouvertes au public à l’avenir.

• Que tous les contrats en PPP soient rendus publics avant qu’il ne soit trop tard pour éviter des catastrophes financières. En outre le syndicat du CUSM réclame des mécanismes d’échange d’information avec la direction du CUSM : avec plus d’acteurs bien informés pour surveiller les processus, on pourra davantage détecter les risques de dérapages avant qu’ils ne se produisent. Plusieurs années après la conclusion du premier contrat en partenariat public-privé, le syndicat se voit toujours refusé l’accès aux contrats tenus secrets et il n’obtient pas plus de réponse à ses questions. Ainsi, les signataires des contrats sont les seuls au Québec à savoir exactement quels services seront offerts à l’interne, lesquels seront privatisés et où ils seront localisés. Tout ce que le syndicat est en mesure de constater c’est que les locaux nécessaires pour offrir plusieurs de ces services auxiliaires et administratifs ne sont pas prévus aux plans du nouvel hôpital. Si ceux-ci devaient être privatisés, cela aurait un impact encore plus important sur le déficit de l’établissement, mais on ne peut pas le savoir…

• Une meilleure planification des ressources humaines est primordiale. Il faut que la direction assume davantage de leadership. Non seulement l’établissement ne veut pas associer le syndicat à des travaux d’organisation du travail mais les problèmes s’accumulent comme en témoignent quelque 3000 griefs toujours en litige. De plus, le syndicat considère qu’il y a trop de cadres au CUSM et que cela alourdit inutilement les processus. Enfin, le syndicat n’a toujours pas de réponse à savoir comment le CUSM compte redéployer les services administratifs compte tenu qu’il n’y a pas de place pour les accueillir dans le nouvel établissement.

• Le rapatriement à l’interne des services alimentaires. Les coûts liés au contrat avec la firme Sodexo sont plus élevés que dans tous les autres établissements montréalais, surtout ceux où les services alimentaires sont assurés à l’interne. Cela sans parler de l’amélioration que cela entraînerait pour la qualité et la salubrité des aliments.

• La recherche de solutions publiques en ce qui a trait à l’approvisionnement. Privatiser ces services ouvrirait la voie à d’autres dérapages semblables.

• La modernisation du système informatique de gestion des ressources humaines, qui date, au minimum, de la fin des années 80. La vétusté du système fait en sorte qu’on peut douter fortement de l’exactitude des données et cela cause certainement des erreurs. Le syndicat a d’ailleurs été témoin de plusieurs exemples de problèmes évidents avec ce système. Le syndicat et le CUSM ont même convenu d’une lettre d’entente sur ce sujet, en 2007, mais les résultats concrets ne sont toujours pas palpables. Dans plusieurs services du super hôpital universitaire les horaires sont encore écrit à la main !

Consulter le rapport de Michel Baron, mandaté par le MSSS pour examiner les finances du CUSM.