Une autre lubie centralisatrice du Dr Barrette

La CSN craint que la réorganisation des laboratoires médicaux en Montérégie entraîne plus d’erreurs et de délais et qu’elle nuise à l’économie de la région. En ce qui a trait à la défense des droits et de la pratique professionnelle des technologistes médicales qui seraient touchées, la CSN veillera au grain, notamment par l’entremise d’un comité patronal–syndical prévu à la convention collective, portant sur les enjeux de main-d’œuvre en technologies médicales.

 Le projet « Optilab » reconfigure la carte des laboratoires médicaux au Québec en centralisant la plupart des analyses dans quelques laboratoires des grandes villes. Ainsi, les huit laboratoires médicaux publics de la Montérégie, dont celui de l’Hôpital Honoré-Mercier, verraient la majeure partie de leurs activités être transférées vers celui de l’Hôpital Charles-Lemoyne, à Longueuil. Le transport des échantillons prélevés à l’hôpital, dans les CLSC, les cliniques, les centres d’hébergement et les pharmacies de Saint-Hyacinthe et des alentours, serait assuré par le secteur privé.

« Conserver notre laboratoire médical à Honoré-Mercier est vital pour toute la population, explique la présidente du Syndicat des technicien-nes et des professionnel-les du CSSS Richelieu–Yamaska (FSSS–CSN), Lucy Mousseau, à l’occasion d’une manifestation tenue aujourd’hui devant l’hôpital. Ce sont nos patients de la région qui subiront des délais plus longs, ce sont tous les résidents de Saint-Hyacinthe et des environs qui seront perdants si on concentre toute l’expertise à 50 kilomètres d’ici. »

Craintes                  

La CSN craint qu’en multipliant les transports et la manutention, on assiste à un nombre accru de pertes et de dégradations des échantillons. Par conséquent, les délais quant au traitement des analyses, à la transmission des résultats, au suivi diagnostique et à l’amorce du traitement d’un patient seront plus longs. En cas de perte ou de détérioration de spécimens, des patients pourraient, par exemple, être obligés de se soumettre à une nouvelle biopsie ou autre intervention nécessitant une chirurgie. Pour les premières années du projet, les systèmes informatiques et de communication entre les intervenants ne seront prêts pour une telle centralisation. Par ailleurs, cette perte de services de proximité pourrait amener des technologistes médicales ainsi que des médecins et des cliniques spécialisées à déménager vers les centres où l’expertise sera concentrée.

« Pour nous, un laboratoire médical, c’est essentiel pour un centre de santé, ça fait partie intégrante de sa mission, renchérit la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Mélissa Gaouette. Cette réforme est précipitée et nous pensons que toutes les conséquences n’ont pas été analysées adéquatement. Le CISSS forme un tout : un tel changement dans les laboratoires peut avoir des conséquences importantes sur les autres secteurs ou sur la population » La CSN revendique un moratoire sur le déploiement d’« Optilab » afin de mieux étudier le projet et d’associer les travailleuses et les travailleurs dans la recherche d’une alternative. « On nous dit que ça va permettre des économies mais nous sommes sceptiques car s’il y a plus d’erreurs, il faudra reprendre plus de tests et il y a tous les coûts de transport et de manutention qui doivent être pris en compte, et ce, sans compter l’allongement des périodes d’hospitalisations pour les patients qui en découlera. »

Coup dur pour l’économie

La réduction des activités au laboratoire médical de l’Hôpital de Saint-Hyacinthe signifie la perte de bons emplois pour l’agglomération. Seuls les tests jugés urgents continueront d’y être effectués, soit environ 30 % du volume actuel. « Le secteur public a toujours joué un rôle structurant et stabilisateur dans l’économie régionale, rappelle la présidente du Conseil central de la Montérégie CSN, Annette Herbeuval. Avec la fusion des établissements, et maintenant la centralisation des laboratoires, plusieurs emplois disparaîtront ou migreront vers Longueuil. C’est une perte nette pour la région et personne ne peut prétendre que les citoyennes et les citoyens de Saint-Hyacinthe en retireront de meilleurs services, au contraire. »

Un comité national patronal–syndical

Les transferts d’activités vers les laboratoires « serveurs », comme celui de Charles-Lemoyne, s’effectueront d’ici le printemps 2017. Il est difficile pour les syndicats d’avoir un portrait précis des changements qui s’opèrent ainsi que des travailleuses qui seront touchées. Il faudra notamment s’assurer que les techniciennes en laboratoire de Saint-Hyacinthe pourront joindre l’équipe de Longueuil et qu’elles pourront recevoir toute la formation nécessaire à l’utilisation des nouveaux appareils. C’est en partie pour pallier ce manque d’information que la CSN a obtenu des représentants patronaux la mise en place d’un comité national paritaire afin d’échanger de l’information et surtout d’aborder différents enjeux posés par « Optilab ».

Rappelons que la CSN mène campagne actuellement pour la défense du réseau public de santé et de services sociaux sous le thème, Ma place en santé, j’y tiens. Le maintien de laboratoires médicaux dans les communautés fait partie des enjeux de cette campagne.

Les salarié-es des CPE font connaître leurs demandes à la table centrale

C’est aujourd’hui que les travailleuses et les travailleurs des CPE feront connaître leurs demandes à la nouvelle table centrale dans le cadre des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective échue depuis le 31 mars 2015. Les syndiqué-es des CPE membres de la CSN ont obtenu du ministère de la Famille la mise en place d’une table centrale qui regroupe également la majorité des associations patronales régionales, après plusieurs mois de pourparlers.

Il était important pour les salarié-es des CPE que le Ministère crée cette table nationale, afin que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du réseau obtiennent les mêmes conditions de travail, peu importe la région d’où elles proviennent. « Les CPE forment un réseau, il est important pour nous d’avoir les même conditions de travail peu importe notre provenance. Bien sûr, il existe des particularités régionales, c’est pour cela que certaines matières seront discutées au niveau local et régional », explique Louise Labrie, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Profitant de la première rencontre de cette table centrale, le comité de négociation syndical a convenu avec les représentants de la partie patronale de faire connaître l’ensemble de leurs demandes qui ont été établies par l’ensemble des membres lors de tournées d’assemblées générales. « Les demandes ont été longuement réfléchies et débattues au sein de nos instances. Elles sont le fruit de consultations et de discussions où les membres ont pu se prononcer sur les conditions dans lesquelles la prestation de travail s’effectue. Nous espérons que la partie patronale saura y donner suite avec toute la considération que nous méritons », affirme Louise Labrie.

Pour la FSSS–CSN, il est clair que le gouvernement a l’occasion d’envoyer un signal positif aux travailleuses et aux travailleurs du réseau des CPE qui vivent les contrecoups des mesures d’austérité. Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN, pense que le gouvernement doit profiter des négociations actuelles pour montrer qu’il reconnaît le travail de ces salarié-es. « Les services de garde éducatifs, en particulier les CPE, ont vécu des mois difficiles et c’est l’ensemble du personnel qui subit la pression et le stress, le gouvernement doit maintenant profiter de l’occasion et régler rapidemment en répondant favorablement aux demandes des syndiqué-es », plaide-t-il.

Un comité patronal-syndical est mis sur pied

La Confédération des syndicats nationaux annonce la formation d’un comité provincial sur la main-d’œuvre en technologie médicale, ce qui permettra aux représentants syndicaux et patronaux d’échanger sur l’avenir de ces professions et de formuler des avis au ministère de la Santé et des Services sociaux. Entre autres dossiers qui y seront abordés, notons « Optilab », une vaste réorganisation engagée par le gouvernement visant la centralisation des services en biologie médicale et qui suscite de nombreuses craintes dans le réseau public de santé et de services sociaux.

Pour la CSN, « Optilab » comporte de multiples enjeux, non seulement pour les travailleuses et les travailleurs des laboratoires et du réseau de la santé et des services sociaux, mais pour toute la population, qu’il s’agisse d’accès à des services de proximité, de sécurité, d’environnement, d’efficacité, de respect des obligations professionnelles et de coûts.

Le transport des échantillons par des entreprises privées sur de longues distances, fait craindre la perte et la dégradation d’un nombre accru d’échantillons, ainsi que la multiplication d’erreurs de manipulation et une augmentation significative des délais de traitement. Il n’y a pas de système provincial de traçabilité des spécimens et le projet de système d’échange d’informations entre les laboratoires et avec les autres intervenants comme les médecins n’est pas optimal. Des cas d’erreurs ont déjà été mis au jour par Radio-Canada concernant des échantillons de l’Abitibi–Témiscamingue analysés au CUSM, à Montréal.

De plus, la CSN craint que cela contribue encore davantage à la dévitalisation de nombreuses communautés éloignées car du personnel serait appelé à quitter les régions et la perte de services de laboratoires dans les hôpitaux éloignés compliquera davantage les efforts de recrutement des établissements aux prises avec des pénuries de personnel.

Bien commun
Pour le vice-président de la CSN, Jean Lacharité, la formation de ce comité conventionné est une bonne nouvelle. « Nous utiliserons tous les leviers à notre disposition pour nous assurer que le bien commun sera la seule boussole guidant une réorganisation dans ce secteur absolument vital dans le réseau public de santé et de services sociaux. Je salue l’ouverture du comité patronal national de la santé et des services à discuter de ces enjeux avec les représentants du personnel. Il serait sage de la part du ministre Gaétan Barrette d’accéder à notre demande d’instaurer un moratoire sur le déploiement d’« Optilab » afin que nous ayons le temps d’en étudier sérieusement toutes les conséquences ».

Ce comité patronal-syndical est une initiative de la CSN. La vice-présidente de la FSSS–CSN, représentante des techniciennes, techniciens et professionnel-les, Mélissa Gaouette, considère que ce comité constituera un forum privilégié pour dégager une vision d’ensemble sur « Optilab » et tous les enjeux visant la main-d’œuvre en technologie médicale. « La raison première de cette lettre d’entente à la convention collective et du comité qui en découle, c’est évidemment de veiller à la défense adéquate des droits du personnel des technologies médicales et au respect de ses obligations professionnelles. Toutefois, en travaillant sur l’emploi, la formation, l’organisation du travail et sur les besoins actuels et futurs en terme de développement des ressources humaines, nous assurons à la population le maintien de services de qualité et accessibles, et leur renforcement ».

Solidarité
La vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Nancy Corriveau, souligne qu’un vent d’opposition souffle de plus en plus fort sur « Optilab ». « Le milieu socioéconomique se lève car la perte de tels services de proximité n’aidera en rien à revitaliser les communautés déjà fortement ébranlées par les effets des politiques d’austérité. Nous avons bon espoir qu’en poursuivant la sensibilisation et la mobilisation à tous les paliers dans ce dossier, nous pourrons convaincre le Dr Barrette que le réseau a tout avantage à travailler de concert avec les véritables spécialistes du domaine : celles et ceux qui oeuvrent au quotidien dans nos laboratoires ».

Ma place en santé, j’y tiens
« Optilab » compte au nombre des enjeux abordés par la CSN dans le cadre de la campagne Ma place en santé, j’y tiens ! Cette campagne de mobilisation et d’information vise à défendre les services publics de santé et de services sociaux contre la privatisation et l’effritement.

« Nos patients sont à risque »

À la suite du décès malheureux d’un patient survenu en mai à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a dénoncé avec vigueur aujourd’hui les risques encourus par les patients, conséquence directe des coupes budgétaires et des décisions administratives risquées prises par la direction du CIUSSS MCQ.

« En tout premier lieu, nous aimerions offrir nos sympathies à la famille de l’homme décédé à l’hôpital le mois dernier. Personne ne devrait avoir à terminer sa vie dans de telles circonstances et aucune famille ne devrait avoir à passer à travers ce genre d’épreuve », a affirmé d’entrée de jeu Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS–CSN et infirmière.

Patients à risque

Les coupes budgétaires de 49 millions imposées au CIUSSS MCQ mettent les patients à risque et forcent les travailleuses et les travailleurs à œuvrer dans des circonstances très difficiles. « Depuis environ un an, l’employeur impose le -1, c’est-à-dire que les équipes doivent s’occuper du même nombre de patients, mais avec une personne en moins, explique Nadine Lambert. C’est le cas dans plusieurs départements de l’hôpital, dont les soins intensifs ».

Le tout devient problématique – voire dangereux – lorsque les travailleurs et les travailleuses prennent leur pause ou doivent répondre aux situations d’urgence. Il ne reste tout simplement plus assez de personnel pour répondre adéquatement, dans des délais raisonnables, aux demandes des patients.

La direction au courant

Pourtant, à plus d’une reprise le Syndicat de la santé et des services sociaux Arthabaska-Érable (FSSS–CSN) a rencontré la direction de l’Hôtel-Dieu afin de lui faire part des risques sérieux engendrés par ses décisions administratives. « Nous avons décrit les impacts des coupes sur notre capacité à faire notre travail adéquatement. Nous avons expliqué les effets sur les soins rendus à nos patients et les dangers qu’ils encourent. Malheureusement, rien n’a changé, la direction préférant « gérer les risques ». Avant qu’un autre décès ne survienne, nous exigeons de la direction qu’un nombre adéquat de soignants soit affecté sur le plancher pour assurer à nos patients santé et sécurité », a pour sa part expliqué Annie Moreau, présidente du syndicat.

Malheureusement, la situation du CIUSSS MCQ n’est pas exceptionnelle. Partout au Québec, les pressions budgétaires imposées au réseau par le ministre Gaétan Barrette font en sorte que les ratios patients-soignants sont réduits et font augmenter les risques. « Qu’attend le ministre pour stopper l’hémorragie et réinvestir dans le réseau ? Un décès est un décès de trop », a conclu Nadine Lambert, vice-présidente de la FSSS–CSN.

 

Grève dans deux résidences privées pour aînés à Québec

Les travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés pour aîné-es La Roseraie et Les Maronniers, situés à Québec et à Lévis, ont déclenché la grève à minuit la nuit dernière. Ceux-ci avaient voté respectivement à 97 % et à 96 % en faveur de ce moyen de pression afin de protester contre l’intransigeance du Groupe Réseau Sélection face à leurs revendications.

« Rien ne va plus dans notre négociation avec les deux établissements du Groupe Sélection, déplore le président du syndicat régional et représentant du secteur des centres d’hébergement privés, Gilles Gagné. L’employeur ne veut rien savoir de nos demandes, même si elles sont très raisonnables et malgré le fait qu’il a tout à fait les moyens de régler rapidement. Il attaque aussi le syndicat en tentant de restreindre les mesures qui lui permettent de bien représenter ses membres. C’est indigne de sa part. »

Au cours des quelques rencontres de négociation, l’employeur a refusé catégoriquement d’accorder à ses employées une augmentation de 1,50 $ l’heure sur trois ans et de fixer la date de la fin de la convention au 31 mars 2018. « Réseau Sélection se targue d’être la plus importante entreprise privée québécoise, à la fois propriétaire, gestionnaire, développeur et acquéreur de résidences pour personnes âgées, dénonce le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Denis Bertrand. Il est complètement aberrant de voir à quel point il a peu d’estime pour celles et ceux qui rendent ses activités possibles et qui mettent tout leur cœur à bien servir la clientèle âgée. »

Rappelons que la compagnie embauche 3000 employés et héberge 7500 résidents dans
33 résidences au Québec. Elle représente un actif de 1,2 milliard et a entamé la construction de 30 complexes pour aînés d’ici cinq ans dans la région de Montréal, soit un investissement de 2 milliards de dollars.

« Le vieillissement de la population, l’espérance de vie qui s’améliore et les compressions massives dans le réseau de la santé font augmenter la demande pour les centres d’hébergement privés. Ces résidences profitent de la suppression des milliers de lits dans le secteur public depuis les dernières années. Si le Groupe Réseau Sélection pense qu’il va pouvoir engranger les profits sur le dos des personnes ainées et tout en continuant à sous-payer ses employé-es, il se met le doigt dans l’œil. Les travailleuses et travailleurs ont prouvé leur ténacité : ils vont le talonner sans arrêt jusqu’à ce qu’il cède. Et nous serons avec eux pour les appuyer! », a conclu la présidente du Conseil central Québec Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras.

Sur la négo coordonnée
Rappelons que toutes les accréditations qui ont joint la négociation coordonnée demandent une augmentation salariale de 1,50 $ l’heure sur trois ans, la création d’un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employé-es et une date commune d’échéance des conventions collectives.

Le gouvernement favorise le privé au détriment des aîné-es

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) dénonce avec force l’annonce d’un appel d’offres pour 96 places d’hébergement privé faite hier par le ministre Gaétan Barrette. Pour la FSSS–CSN, cette annonce de privatisation est de mauvais augure pour les résident-es, alors que les conditions d’hébergement des aîné-es préoccupent grandement les Québécoises et Québécois.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, était à Saint-Jérôme hier pour annoncer le lancement d’un appel d’offres de 96 places en CHSLD privé non conventionné. Cette annonce intervient moins d’une semaine après le dépôt du rapport de la commission parlementaire sur les conditions de vie des adultes hébergés en CHSLD. Ce rapport aux conclusions unanimes recommande notamment d’augmenter le personnel pour offrir des soins de qualité aux aîné-es et de stabiliser les équipes soignantes. L’annonce du ministre va complètement dans le sens contraire.

« Le gouvernement fait encore le choix de se dégager de sa responsabilité de prendre soin des personnes âgées en perte d’autonomie en les abandonnant aux mains du plus bas soumissionnaire. Comme c’est toujours le cas lorsqu’on marchande ainsi la santé, ce sont les aîné-es qui en paieront le prix. Ça va complètement à l’encontre des recommandations faites par la commission parlementaire, à l’effet de revoir à la hausse le ratio de personnel par patient, d’augmenter les soins aux patients et de stabiliser le personnel. Ce n’est certainement pas en confiant des aîné-es à un promoteur privé qu’on parviendra à faire ça, alors qu’on sait déjà que ce modèle implique des effectifs réduits au strict minimum, des conditions de travail détériorées et donc un fort taux de roulement de personnel », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.

Préserver les services publics dans les Laurentides
« Les expériences de privatisation en santé et services sociaux sont des échecs. Se tourner vers le privé, c’est voir se dégrader la qualité des soins et des services, en plus de perdre le contrôle qui permet une bonne surveillance. Ce n’est certainement pas le temps de poursuivre sur cette voie », lance David Deschâtelets, vice-président régional de la FSSS–CSN.

« Les besoins de soins de longue durée sont importants dans les Laurentides. La meilleure façon d’améliorer les soins aux aîné-es, c’est de miser sur le public. C’est là que nous avons le personnel le mieux formé. C’est là que nous avons les mécanismes pour juger de la qualité des soins », rappelle Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides (CCSNL–CSN).

La CSN a récemment lancé la campagne Ma place en santé, j’y tiens, qui vise justement à dénoncer la privatisation tranquille du système public de santé et de services sociaux.

Les syndiqué-es du Bas-Saint-Laurent règlent l’ensemble de leurs conventions collectives

Les travailleuses et les travailleurs des centres d’hébergement privés pour aîné-es, Investissement GL et la résidence Saint-Louis, ont adopté respectivement à 96 % et à 92 % leur entente de principe. Ces deux ententes respectent les quatre demandes communes de la négociation coordonnée.

« Les salarié-es ont tenu leur bout, a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat, René Dextraze. En plus d’obtenir 1,50 $ de l’heure sur trois ans, l’échéance de la convention collective au 31 mars 2018, la formation systématique et un comité de relations de travail fonctionnel, ils sont aussi allés chercher des gains supplémentaires qui vont améliorer leur vie au travail. »

À ce titre, les employé-es d’Investissement GL ont aussi obtenu des gains sur le plan des congés de maladie, des congés sociaux et des congés fériés. Ceux de la résidence Saint-Louis ont pour leur part réalisé des avancées en ce qui a trait au cumul de l’ancienneté lors d’absence pour maladie et de mise à pied et sur la question du fractionnement des vacances.

C’est réglé au Bas-Saint-Laurent
Ces deux règlements viennent conclure la négociation dans les quatre résidences du Bas-Saint-Laurent qui participaient à la négociation coordonnée de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Je lève mon chapeau aux travailleuses et aux travailleurs des résidences privées de la région. Leurs revendications ont porté fruit. Ces ententes illustrent à quel point l’union des forces au sein d’une négociation coordonnée fonctionne bien », a enchaîné la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre.

« Les syndiqué-es des centres d’hébergement privés de la FSSS–CSN ont décidé, collectivement, qu’ils allaient améliorer leur sort, et ils y sont parvenus. Ces ententes auront des incidences concrètes sur leur vie de tous les jours », a aussi ajouté le vice-président régional de la FSSS–CSN, Daniel Charette.

« C’est une victoire. Nous allons maintenant nous assurer que l’ensemble des syndiqué-es qui prennent part à la négociation coordonnée règlent leur entente en tout respect de nos revendications communes. On s’en fait un point d’honneur », a conclu le représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS–CSN, Gilles Gagné.

À propos de la FSSS–CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Dans la région, le Conseil central du Bas-Saint-Laurent rassemble environ 10 000 syndiqué-es issus des secteurs public et privé, dont environ 130 membres dans le secteur des centres d’hébergement privés.

La demande de moratoire rallie de plus en plus de gens

La Confédération des syndicats nationaux présente aujourd’hui à l’Assemblée nationale une pétition signée par près de 10 000 personnes en quelques semaines, réclamant un moratoire immédiat sur les transferts de professionnel-les des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF), des entités à but lucratif. Pour la CSN, ces transferts mettent à mal les CLSC et nous éloignent de l’objectif que tout le monde devrait partager, soit d’assurer à toute la population un accès universel à des services sociaux de qualité dans leur communauté.

« De plus en plus de voix s’élèvent contre cette mauvaise idée, indique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Ce ne sont plus seulement les travailleuses et les travailleurs qui sont aux premières loges des services à la population qui sont inquiets, mais aussi des ordres professionnel-les, des chercheurs, des groupes communautaires qui travaillent avec des clientèles vulnérables, pour ne nommer que quelques exemples. On voit maintenant des établissements reconnaître publiquement que ces transferts sont précipités et qu’il faut se donner plus de temps pour en évaluer les conséquences négatives pour la population qui a droit aux services comme pour le personnel touché. Il serait sage que le Dr Barrette arrête de banaliser ces inquiétudes légitimes et qu’il ordonne un moratoire immédiat sur ces transferts mal avisés ».

Ces transferts constituent un drainage de ressources humaines et financières du secteur public vers le secteur privé car le gouvernement paiera non seulement les salaires de professionnel-les à l’emploi des GMF mais en plus il financera l’aménagement de nouveaux locaux dans ces cliniques privées à but lucratif.

La CSN craint par ailleurs des problèmes d’accès aux services pour la population, en particulier les plus vulnérables qui n’ont pas accès aux GMF. De plus le modèle d’interdisciplinarité des CLSC qui repose sur l’autonomie professionnelle des salarié-es a fait ses preuves. Or dans les GMF, ces professionnel-les seront au service des médecins. Enfin, les travailleuses sociales et autres professionnel-les que le Dr Barrette entend transférer ne seront pas remplacés dans les CLSC, ce qui n’aidera certainement pas les professionnel-les qui demeureront au public à faire face à des listes d’attente qui s’allongent sans cesse.

Mobilisation
« Notre mobilisation porte tranquillement ses fruits, se réjouit tout de même la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Nancy Corriveau. Nous continuerons à tout mettre en œuvre pour garder ce dossier dans l’espace public tant qu’un moratoire complet ne sera pas déclaré. De nouvelles opérations de visibilité et de sensibilisation débutent aujourd’hui même devant le CLSC La source, à Québec, et se transporteront dans toutes les régions du Québec dès la semaine prochaine. Nous participerons aux séances publiques des conseils d’administration des établissements afin d’obtenir des engagements pour qu’aucun nouveau transfert de ressources n’intervienne dans ces conditions ».

Pour la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux, Mélissa Gaouette, un moratoire doit servir à étudier des alternatives comme le renforcement des CLSC. « La méthode Barrette, c’est d’imposer une vision du haut vers le bas sans égard aux idées de ceux et de celles qui travaillent sur le terrain. C’est bien dommage parce que des moyens d’améliorer l’accessibilité pour la population, les travailleuses et les travailleurs en connaissent plusieurs. Dans bien des cas, ces solutions permettraient de mieux utiliser les ressources disponibles afin de permettre un réinvestissement là où c’est nécessaire. Quand le ministre de la Santé et des Services sociaux va-t-il comprendre que les meilleurs allié-es dans la défense du droit à la santé pour toutes et tous sont les travailleuses et les travailleurs du réseau qui sont confrontés quotidiennement à la détresse de la population et qui vivent quotidiennement les impacts de ces décisions ? »

Journée du personnel des services auxiliaires et de métiers

La CSN a toujours été au cœur des luttes pour le maintien et le développement des services auxiliaires dans les établissements publics de santé et de services sociaux. C’est par sa détermination et par l’appui incontestable des syndicats qu’elle est parvenue,au fil des ans, à mettre en échec des tentatives de privatisation et ainsi conserver des emplois et une expertise dans le secteur public.

 

 

Une orientation clairement hostile aux salariées du réseau

Le réveil a été brutal pour de nombreuses travailleuses et de nombreux travailleurs du réseau des CPE. Le ministère de la Famille a annoncé que l’ allocation de transition, devant permettre d’atteindre « (…) plus d’efficience et de maintenir la qualité des services (…) » allait pouvoir servir à financer les licenciements d’employé-es. Ces sommes pourront servir au paiement des indemnités de départ ou des frais juridiques pour faire face à d’éventuels recours.

La CSN constate que ces exemples, concernant les fins d’emplois, n’étaient pas dans la première version des Directives concernant l’allocation de transition- questions et réponses datée du 30 mars. Celle-ci avait d’ailleurs fait l’objet de plusieurs critiques, entre autres, celle sur la suggestion de recourir à des firmes de consultants en gestion. Alors que des CPE annoncent des mesures drastiques pour s’ajuster aux compressions, comme en témoigne la fermeture de l’installation Minime du CPE Mini-fée dans Montréal-Nord, voilà que le Ministère les informe que des sommes pourront servir à financer les congédiements. « Le message est clair, le ministère considère que les travailleuses et les travailleurs du réseau des CPE sont une entrave à l’optimisation et à l’efficience, et que des économies peuvent se faire sur leur dos, en octroyant même des sommes pour y parvenir. Alors que c’est le contraire, ces travailleurs contribuent à l’efficience du réseau. Tout cela dans le contexte où les représentants des travailleuses et des travailleurs en CPE entament la négociation avec le Ministère en vue du renouvellement de leur convention collective » dénonce Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Alors que la Semaine nationale des services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial a débuté avec l’annonce de la fermeture de l’installation Minime, voilà maintenant qu’elle se termine par cette nouvelle. Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN est outrée par l’attitude du gouvernement dans le dossier. «Cette semaine, les travailleuses et les travailleurs, au lieu de recevoir plus de reconnaissance, ont compris qu’ils ne sont pas indispensables aux yeux du ministre. On est prêt à les tasser sans égard à la qualité de leur travail et à leur dévouement pour nos tout-petits. C’est honteux, en s’attaquant au personnel on attaque également la qualité des services éducatifs offerts aux enfants. » Cette mesure s’ajoute aux hausses de de contribution parentale, aux compressions et aux autres modifications aux règles budgétaires qui fragilisent la pérennité des CPE et l’universalité des services.

La CSN entreprend une mobilisation de 24 heures pour la défense d’Un réseau qui fait grandir. Depuis 13 h aujourd’hui à Québec devant l’Assemblée nationale, des travailleuses et des travailleurs du réseau des services de garde éducatifs en CPE, en milieu familial et en milieu scolaire tiennent une vigile de 24 heures pour dénoncer les mesures du gouvernement. « Samedi, une manifestation viendra clôturer cette vigile, il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser pour la sauvegarde de nos services de garde éducatifs », conclut Véronique De Sève.

Les travailleuses dénoncent la fermeture d’un premier CPE

Alors que le gouvernement semble banaliser les effets de ses compressions budgétaires dans le réseau des services de garde, la direction du CPE Mini-fée à Montréal-Nord invoque ces coupes pour justifier la fermeture de son installation Minime, le 31 août prochain. La CSN dénonce vivement la fermeture de cette installation qui compte 18 places, dont 10 places en pouponnière pour les 0-18 mois, et qui emploie sept salariées. Cette annonce de fermeture est d’autant plus malheureuse qu’elle survient en plein cœur de la Semaine québécoise des services éducatifs en CPE et en milieu familial.

Depuis plusieurs mois déjà, la CSN se mobilise contre l’ensemble des compressions auxquelles le réseau des services de garde, que ce soit en CPE, en milieu familial ou en milieu scolaire, a été soumis au cours des dernières années. « Nous avions un système efficace et admiré partout dans le monde. En coupant de la sorte, le gouvernement menace réellement l’intégrité du réseau. Aujourd’hui, c’est une installation de 18 places et ses sept travailleuses, demain, ça sera quoi ? » se questionne Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Cédric Martin
Cédric Martin

Au Conseil central du Montréal métropolitain (CCCM-CSN), on déplore la perte d’une telle installation en plein cœur d’un quartier défavorisé. Pour Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN, « 18 places dans un quartier défavorisé, dont 10 places en pouponnière, c’est un tissu social qu’on effrite encore davantage. Alors que Montréal-Nord aurait besoin de réinvestissement dans les programmes sociaux, voilà qu’on nous annonce plutôt la fermeture d’un service nécessaire pour soutenir les familles du quartier. »

La fermeture de l’antenne Minime du CPE Mini-fée intervient dans un contexte où le gouvernement libéral semble de plus en plus engagé dans la voie des services de garde privés. « C’est comme une gifle, au même moment où l’on impose des coupes drastiques au réseau, les garderies privées se développent à un rythme soutenu. Les CPE, c’est un choix de société juste, équitable et universel qui offre un soutien aux familles tout en permettant le développement des tout-petits », lance Luc Bastien, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Pour sa part, le Syndicat des travailleuses(eurs) des centres de la petite enfance de Montréal et Laval (FSSS-CSN déplore le sort qui est réservé aux travailleuses, dont certaines y travaillent depuis de nombreuses années. « Il faut savoir que les travailleuses de CPE n’ont pas de sécurité d’emploi, elles ne pourront donc pas être relocalisées ailleurs dans le réseau. Elles se retrouveront donc sans emploi ou placées sur des listes de rappels », affirme Carole Leroux, trésorière du STCPEM-L.

Engagée dans la campagne Un réseau qui fait grandir depuis février dernier, la CSN entend continuer à maintenir la pression. « Nous continuons à faire signer nos cartes postales qui seront remises à Philippe Couillard dans les prochains mois et nous serons présents vendredi prochain devant l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une vigile de 24 heures qui se terminera samedi le 4 juin par une manifestation en soutien aux services de garde éducatifs. Nous invitons toute la population à se joindre à nous », conclut Véronique De Sève.

Le retrait du ministère nous ramènerait 30 ans en arrière

Photo : Clément Allard
Photo : Clément Allard

En annonçant son intention de se désengager de la négociation collective à la faveur de la refonte des contrats de service du secteur préhospitalier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, sème la confusion car cette position tranche radicalement avec les énormes progrès réalisés au cours des 30 dernières années.

Sans convention collective depuis le 31 mars 2015, les paramédics, répartiteurs et le personnel de soutien du secteur préhospitalier refusent de faire les frais de cette volte-face. Soulignons que des représentants du ministère indiquaient, dès le printemps 2015, qu’ils souhaitaient négocier les matières nationales aux côtés des associations patronales, prévoyant même la mise en place d’une table commune de discussion pour les enjeux touchant l’ensemble du Québec. Dans la même veine, pas plus tard que l’automne dernier, le ministère et les entreprises convenaient entre eux du partage des responsabilités de négociation quant aux matières normatives.

« Nous ne croyons pas que le ministre souhaite voir naître de nouvelles disparités régionales dans les conditions de travail, et par conséquent, dans la qualité des services, explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Dany Lacasse. Au cours des années, par la négociation nationale, nous avons, entre autres, assuré un même haut niveau de formation pour tous les services préhospitaliers du territoire. Nous avons stabilisé la main-d’œuvre et l’emploi et nous avons su professionnaliser le secteur et moderniser les pratiques. C’est difficile d’imaginer que qui que ce soit souhaite un retour en arrière à cet égard. C’est pourtant ce qu’entraînerait un retrait du ministère. Nous ne laisserons pas faire ça. »

Photo : Clément Allard
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« Les syndicats du secteur préhospitalier ont donné mandat à notre comité de négociation provincial de défendre nos revendications communes auprès du ministère, rappelle le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon, et c’est ce que nous ferons. Qu’il s’agisse de la surcharge de travail, de l’organisation du travail ou encore des horaires de travail qui, dans certains cas, sont complètement désuets et inadéquats et mettent des vies en danger, nous avons l’obligation de trouver des solutions, maintenant. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer nos conditions de travail, mais également d’assurer à la population de tout le Québec une même qualité de service, peu importe où on habite. Le ministère ne peut pas ignorer cette réalité. »

Les négos piétinent

Malgré l’annonce du ministre Barrette du 21 avril 2016 qui entendait remettre l’entièreté de la négociation dans les mains de la multitude d’entreprises du secteur, les négociateurs patronaux affirment n’avoir aucun mandat de la part du ministère pour faire avancer les négociations. Par conséquent, les travaux piétinent, plus de 15 mois après l’échéance de la convention collective.

Les 3600 salarié-es du secteur préhospitalier déploieront dans les prochains jours une série de moyens de pression afin de forcer les employeurs et le ministère à prendre leurs responsabilités pour faire débloquer les travaux sans tarder. Ces moyens de pression se poursuivront jusqu’à ce que les représentants syndicaux obtiennent une table pour négocier les priorités communes à l’ensemble du personnel du secteur préhospitalier.

Photo : Clément Allard
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La FSSS-CSN déplore la dégradation de l’état de santé des préposé-es aux bénéficiaires

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) fait le bilan de l’état de santé des préposé-es aux bénéficiaires un an après la réforme Barrette. Pour la FSSS-CSN, la dégradation des conditions de travail du personnel témoigne des ratés de la réforme du ministre Barrette.

Un nouvel exemple des ratés de la réforme Barrette

Un an après l’application du projet de loi 10 du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, l’état de santé des préposé-es aux bénéficiaires se dégrade. Non seulement les compressions budgétaires se sont poursuivies en entraînant des abolitions de postes et une augmentation de la charge de travail, mais le projet de loi 10 a de plus complexifié le quotidien du personnel du réseau.

Les données collectées par la CSN auprès de plusieurs travailleuses et travailleurs rendent compte d’un constat alarmant. En effet, 30% des préposé-es interrogés ont reçu un diagnostic médical en lien avec une lésion psychologique et 32% ont reçu un diagnostic pour une lésion physique. Les préposé-es aux bénéficiaires représentent 15% du personnel du réseau, mais 35% des accidents déclarés à la CNESST.

Les témoignages recueillis apportent aussi un éclairage sur les conditions de vie des aîné-es dans les CHSLD. Les préposé-es sont à même de constater que les résident-es sont souvent laissés à eux-mêmes, victimes silencieuses des mesures d’austérité.

« La réforme Barrette, qui joint des compressions budgétaires à la création de mégastructures, dégrade l’état de santé des préposé-es aux bénéficiaires. Ces travailleuses et travailleurs sont aux premières lignes chaque jour et tombent de plus en plus au combat. Un an après l’entrée en vigueur de la réforme Barrette, rien ne va plus dans le réseau. La santé-sécurité au travail passe dans le tordeur et des milliers de travailleuses y laissent leur santé. La détresse des préposé-es est un indicateur fort des ratés de la réforme du ministre Barrette. Il doit y mettre un terme avant qu’il ne soit trop tard », lance Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.

19 mai : Journée des préposé-es aux bénéficiaires

La FSSS-CSN souligne le 19 mai la journée des préposé-es aux bénéficiaires en tenant des activités dans plusieurs établissements du réseau de la santé et des services sociaux.

« Il y a plus de 40 000 préposé-es aux bénéficiaires dans le réseau de la santé et des services sociaux. Ils sont les yeux et les oreilles du réseau. Ils méritent que nous soulignions leur travail exemplaire. Je profite de cette journée pour inviter le ministre Barrette à reconnaître officiellement cette journée », de conclure Guy Laurion.

Négociations collectives du secteur préhospitalier d’urgence

Actuellement en négociation, les travailleuses et les travailleurs du secteur préhospitalier, membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), entendent bien conclure des conventions collectives satisfaisantes, peu importe les divergences de vues entre les représentants patronaux et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Le comité national de négociation du secteur préhospitalier poursuivra les objectifs de négociation que se sont donnés les travailleuses et les travailleurs du secteur, notamment en ce qui a trait aux revendications communes à tous les salarié-es du préhospitalier de tout le Québec.

De gauche à droite, Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN et responsable des secteurs privés, Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux et Jean Gagnon, responsable du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN. Photo : Raynald Leblanc
De gauche à droite, Dany Lacasse, vice-président de la FSSS-CSN et responsable des secteurs privés, Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux et Jean Gagnon, responsable du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN. Photo : Raynald Leblanc

Après des semaines de tergiversations aux tables de négociation, les syndicats attendent toujours un signal clair des employeurs pour un véritable démarrage des travaux. Les protocoles de négociation, étape préliminaire incontournable, ne sont même pas encore conclus à deux des trois tables de négociation du secteur. Sans convention collective depuis le 31 mars 2015, les syndicats du secteur préhospitalier sont prêts à augmenter la pression dès maintenant si cela s’avère nécessaire.

« Nos revendications communes sont connues. Nous avons fait preuve de beaucoup de patience et de compréhension depuis un an, rappelle le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Selon nous, les contrats-budgets liant le Ministère et les entreprises sont reconduits au statu quo jusqu’en avril 2017 et il n’y a donc aucune raison pour que nous changions d’approche par rapport aux dernières négociations. Il nous apparaît évident que le Ministère a une responsabilité importante dans ces négociations, puisque c’est lui qui dégage les mandats sur les matières à incidence financière et qui est garant d’une certaine cohérence dans le secteur préhospitalier au Québec. Si les employeurs et le Ministère jouent une partie de bras de fer, nous, les paramédics, les répartiteurs, le personnel de soutien, qui assurons les services au quotidien, nous voulons une négociation de bonne foi, maintenant. »

Pour des services de qualité partout

« Nous ne pensons pas que le gouvernement peut se désengager de la négociation comme ça, en criant ciseaux, poursuit le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse. Faut-il rappeler que c’est par l’action syndicale que ce réseau est passé d’extension lucrative des entreprises de pompes funèbres, dans les années 60, à un service professionnel et de fine pointe qui, en 2016, sauve des vies, chaque jour, chaque heure. C’est par la négociation collective que nous avons obtenu la mise en place de programmes de formation modernes et communs à tous les professionnels du secteur et que nous avons assuré une uniformité des conditions de travail et des salaires, partout au Québec. Avec notre mobilisation, notre travail rigoureux, nous avons forcé l’État à prendre ses responsabilités à cet égard et nous n’accepterons certainement pas de reculer de décennies. »

Photo : Raynald Leblanc
Photo : Raynald Leblanc

Ainsi, aujourd’hui, un enjeu central, tant pour le personnel du préhospitalier que pour la population, est sans contredit la question de l’organisation du travail, notamment au regard de la surcharge et des horaires de travail. « Dans les grands centres comme la région de Montréal, l’élastique est étiré au maximum, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Dans les zones moins urbanisées, des horaires de faction, désuets et inadéquats, existent encore. À cause de ces horaires, un délai de plusieurs minutes s’ajoute au temps normal d’intervention des paramédics, car ils doivent d’abord se rendre de leur domicile à l’ambulance lorsqu’ils reçoivent un appel d’urgence. Ce sont certainement des problèmes qui concernent tout le Québec et nous entendons bien les solutionner d’une manière qui soit cohérente et qui respecte le droit de tous les citoyens et citoyennes à une même qualité de services, peu importe leur lieu de résidence au Québec. »

Photo : Raynald Leblanc
Photo : Raynald Leblanc

À propos

Les syndicats du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN regroupent près de 3600 membres répartis sur tout le territoire québécois. La FSSS–CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur préhospitalier et dans le secteur de la santé et des services sociaux.

La CSN est une organisation syndicale qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

La dégradation des conditions de travail du personnel de bureau

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) s’inquiète des impacts négatifs de la réforme Barrette sur le personnel de bureau et de l’administration. L’ensemble des mesures législatives mises en place par le gouvernement Couillard dégrade les conditions de travail et de santé du personnel, ce qui ne peut faire autrement que d’affecter les services à la population.

Une charge de travail grandissante et du personnel à bout de souffle

La méga fusion des établissements et les compressions budgétaires ont un impact direct sur les conditions de vie et de travail du personnel de bureau et de l’administration. Les taux d’absence maladie augmentent dans plusieurs établissements et témoignent des effets de la surcharge de travail sur le personnel, qui est de plus en plus épuisé et angoissé.

Cela a comme conséquence directe une hausse fulgurante, depuis un an, des absences pour cause de maladie. Dans certains établissements, le taux d’assurance salaire a doublé. On remarque aussi une augmentation de la prise de médicaments de 30 % chez les travailleuses et travailleurs du réseau qui souffrent de détresse psychologique et d’épuisement.

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« Le personnel de bureau et de l’administration du réseau de santé et de services sociaux tombe au combat, alors que la charge de travail ne cesse de s’alourdir.

Entre des compressions budgétaires de plusieurs millions de dollars et des réformes bureaucratiques, le travail des salarié-es, principalement des femmes, se complexifie de plus en plus. De plus, elles doivent composer avec des usagères et usagers qui s’impatientent de plus en plus, insatisfaits de ne pas avoir accès aux services. C’est souvent sur les épaules du personnel de bureau que cette pression se retrouve », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN.

Le cafouillage de l’application du projet de loi 10

Un an après l’adoption du projet de loi 10, les problèmes liés à son application surviennent encore partout au Québec. Dans la région de Trois-Rivières, les fusions de services ont pour effet de forcer le déplacement du personnel de bureau et de l’administration. Cela a un impact important pour les communautés qui reçoivent moins de services de proximité et sur le bon fonctionnement du réseau. S’il est possible de livrer des services directs à la population, c’est en grande partie en raison des services administratifs.

À l’occasion de la Semaine du personnel de soutien administratif, la FSSS-CSN lance un cri d’alarme au ministre Barrette et lui demande de faire un bilan de sa réforme et de prendre la mesure de l’état de santé du personnel.

« La réforme Barrette est un cumul de promesses brisées. Les patient-es n’ont pas un meilleur accès aux soins et les relations de travail se dégradent. Le personnel est plus essoufflé que jamais. Et plutôt que d’assister à une réelle baisse du taux d’encadrement, nous voyons plutôt croître le phénomène de création de postes syndicables non syndiqués, une supercherie des employeurs pour octroyer des postes et maintenir du personnel d’encadrement à l’emploi en tentant ainsi de détourner les règles de la convention collective », de conclure Josée Marcotte.

Les travailleuses et travailleurs de bureau du réseau de la santé à bout de souffle !

Dans le cadre de la Semaine du personnel de soutien administratif, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-Du-Québec (CCATNQ-CSN) tiennent à souligner le travail essentiel des membres du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du Réseau de la santé et des services sociaux (catégorie 3). C’est aussi l’occasion de dénoncer les effets dévastateurs de la première phase de réorganisation menée par le Centre intégré de santé et services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) et visant cette catégorie de personnel.

« Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir jusqu’à la retraite »
Durant les mois de mars et avril, la FSSS-CSN a rencontré plus d’une centaine de salarié-es de la catégorie du personnel administratif dans le cadre d’une tournée de consultation. « Nous avons pu constater que partout les membres subissent un alourdissement marqué de leur charge de travail. De façon générale, les travailleuses et les travailleurs sont dans l’incapacité de prendre leurs pauses, arrivent plus tôt au travail et font des heures supplémentaires pour accomplir leurs tâches. Les abolitions de poste et le non-remplacement des personnes absentes sont notamment responsables de cette situation », précise Annick Trottier, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

« Plusieurs personnes se demandent combien de temps elles vont pouvoir tenir. Certaines ont même évoqué le désir de démissionner, malgré l’ancienneté accumulée dans le réseau. Dans ce contexte-là, nous craignons que les gens vivent des situations d’épuisement professionnel à court ou moyen terme ou qu’ils préfèrent quitter le réseau de la santé. Nous avons aussi constaté que, de façon générale, l’employeur ne paie pas les heures supplémentaires à taux et demi comme il se doit ». dénonce Annick Trottier.

Encadrement déficient
« Depuis la réorganisation administrative découlant de la Loi 10, les gens ne s’y retrouvent plus. Les travailleuses et les travailleurs n’ont pas ou peu de contacts avec les cadres. Souvent, ces derniers ne connaissent même pas les tâches quotidiennes accomplies par les salarié-es sous leur propre responsabilité. Ce qu’on entend souvent de la part des travailleuses et des travailleurs c’est : « mon boss, c’est une boîte vocale ! » On nous a également signalé le fait que les personnes qui sont intégrées dans de nouveaux postes reçoivent souvent un encadrement et une formation déficients.

Les gens ne savent pas à qui s’en remettre pour obtenir des réponses à leurs questions. Cette situation est inacceptable, la direction doit s’assurer d’offrir une formation et un support adéquats », précise Johane Provencher, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CSSS Aurores-Boréales-CSN.

Arrêt du moratoire sur les affichages de postes
Selon Annick Trottier, cette situation pourrait être corrigée par l’ajout de personnel. « Pour cela, le CISSS-AT doit abandonner le moratoire sur les affichages de postes et ajouter du personnel formé là où les gens ne suffisent plus à la tâche. Dans plusieurs cas, l’abolition d’un poste ou le non-remplacement d’un départ provoque une répartition arbitraire des tâches, sans qu’une évaluation préalable des postes n’ait été faite. La FSSS-CSN fera circuler auprès de ses membres une pétition pour réclamer l’arrêt du moratoire. D’autres recours sont également envisagés, notamment des plaintes en fardeau de tâche. »

« Le moratoire sur les affichages de poste provoque aussi beaucoup d’insécurité. On craint que ces postes vacants n’existent bientôt plus. Au CSSS des Aurores Boréales, par exemple, seulement au port d’attache de Macamic, huit postes ont été abolis. Ces décisions, pour plusieurs, découlent de transfert de postes vers d’autres villes de la région. Des abolitions ont également été constatées ailleurs », ajoute Johane Provencher.

La Loi 10 pointée du doigt
La Loi 10 est, selon le CCATNQ-CSN, la principale source des problèmes actuels. « Nous avons abondamment dénoncé l’adoption de cette loi. Partout où les travaux de réorganisation battent leur plein, nous constatons que les conditions de travail se dégradent et la cadence devient insoutenable. Le CISSS-AT a récemment annoncé que les compressions budgétaires pour 2016 se chiffraient entre 25 et 30 millions de dollars. Il y a lieu de croire que les travaux de réorganisation affecteront bientôt l’ensemble des catégories d’emploi. Il est prévisible qu’à terme, cette situation affecte la qualité des services aux usagers. La possibilité de faire plus avec moins est toujours limitée par le facteur humain. C’est avec la santé de nos travailleurs et des usagers qu’on joue », dénonce Giacomo Bouchard, vice-président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec.

La FSSS-CSN représente plus de 2200 travailleuses et travailleurs dans le secteur de la santé en Abitibi-Témiscamingue. Pour sa part, le CCATNQ représente plus de 7000 membres répartis dans plus de 70 syndicats.

 

Semaine nationale du laboratoire médical

Cette semaine est l’occasion de rappeler le travail exemplaire que les techniciens et techniciennes de laboratoire accomplissent jour après jour dans les établissements de santé et de services sociaux. Grâce à leurs expertises et implication, des milliers de patientes et de patients obtiennent les résultats des tests qui permettront aux autres professionnelles de la santé de bien les soigner.

La CSN est à l’écoute et prend en compte leurs préoccupations pour les faire valoir auprès du gouvernement. Dans le cadre de cette semaine, nous devons lui rappeler l’importance de reconnaître votre contribution indispensable dans notre réseau public.

Nous sommes particulièrement préoccupés par le projet Optilab, le gouvernement ayant annoncé sa volonté de centraliser les laboratoires médicaux à travers ce projet. Nous croyons qu’une centralisation trop hâtive des laboratoires médicaux mettrait en danger l’expertise développée dans les établissements de santé et aurait un impact négatif sur la qualité des services.

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Un plan d’action pour contrer la centralisation abusive

Rappelons que la CSN a mis en place un comité de travail composé de techniciens et techniciennes de laboratoire pour étudier le projet Optilab et ses conséquences en tenant compte de vos préoccupations.
Le rapport de ce comité permettra de développer des actions pour défendre votre expertise et de nous assurer que la qualité des services à la population sera maintenue

Pour ce qui est des quelque 5000 techniciennes et techniciens et professionnelles qui travaillent dans les laboratoires, nous redoutons la fusion en mégalaboratoires régionaux de plusieurs services de laboratoires de biologie médicale où sont analysés des spécimens d’origine humaine. Cette centralisation
risque d’entraîner des délais importants dans l’analyse des spécimens, fait craindre des incidents en lien avec la stabilité ou la perte des spécimens, en plus de transformer de façon significative les conditions de travail du secteur.

C’est pourquoi, dans les prochaines semaines, nous lancerons un plan d’action pour mieux faire connaître les enjeux entourant le projet Optilab et pour faire valoir nos revendications sur la place publique. Encore une fois, nous assistons à une restructuration des services sans que les professionnel-les impliqués ne soient consultés sur les risques d’un tel projet et sur la redéfinition de l’organisation du travail.

Nous avons aussi demandé au comité patronal national de lancer les travaux du comité prévu à la convention collective sur la main-d’œuvre en technologie médicale, afin que nous puissions notamment discuter des enjeux entourant les fusions de laboratoires.

C’est d’abord et avant tout au ministre Barrette que nous devons nous adresser. Nous devons le confronter aux conséquences d’une telle centralisation. Il doit indiquer ses réelles intentions et rendre publiques les données sur lesquelles il se base.

Nous devons mettre la pression nécessaire à tous les niveaux pour que les préoccupations du personnel des laboratoires soient entendues. C’est bien ce que nous comptons faire dans les prochaines semaines. Il en va de la reconnaissance du travail du personnel du réseau public et de la préservation de services
publics de qualité.

Où sont les gains pour la population?

La mobilisation des derniers jours menée par les syndicats FSSS–CSN du secteur préhospitalier d’urgence aura forcé le ministre Gaétan Barrette à dévoiler ses intentions quant au financement des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Pour la FSSS–CSN, représentant le personnel de ces services névralgiques partout au Québec, cette annonce est précipitée, car malgré certaines bonnes nouvelles, plusieurs zones d’ombre demeurent.

« Nous sommes d’accord pour améliorer la façon dont les services ambulanciers sont financés et gérés et nous partageons l’objectif du ministre d’obtenir une meilleure reddition de comptes et plus d’imputabilité, réagit le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse. Malheureusement, nous ne voyons pas du tout en quoi cette réforme permettrait une amélioration des services et le ministre demeure muet sur ce qu’il entend faire des sommes qu’une optimisation du financement pourrait dégager. Notamment, rien n’est prévu pour s’attaquer aux enjeux de la surcharge de travail dans les grands centres comme Montréal–Laval ni aux horaires de faction, toujours en vigueur dans plusieurs régions, un système désuet et inadéquat tant en ce qui a trait aux services à la population qu’aux conditions de vie des paramédics. »

Les représentantes et représentants des syndicats du secteur se réuniront demain, à Montréal, afin d’étudier plus en profondeur les propositions ministérielles et convenir d’une position commune.

Inquiétudes
« Au niveau des négociations des conditions de travail, il y a de nombreuses incertitudes, enchaîne le responsable du secteur préhospitalier au sein de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Nous avons besoin d’un forum national pour discuter des matières qui concernent l’ensemble du personnel au Québec. Si l’intention du gouvernement est de réinstaurer des négociations entreprise par entreprise, cela constituerait un recul de plusieurs années. Or, selon nous, le secteur des services préhospitaliers a au contraire besoin d’une plus grande cohésion, de cohérence, d’une vue d’ensemble, notamment en ce qui a trait aux conditions de travail. Quel effet cette annonce aura-t-elle sur les négociations que nous menons actuellement pour le renouvellement des conventions collectives ? »

À propos
Les syndicats du secteur préhospitalier de la FSSS-CSN regroupent près de 3600 membres répartis sur tout le territoire québécois. La FSSS-CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur préhospitalier et dans le secteur de la santé et des services sociaux.

La CSN est une organisation syndicale qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Non aux compressions

La FSSS-CSN souligne aujourd’hui la journée des Auxiliaires aux services de santé et sociaux. Elle diffuse une vidéo rendant compte de la réalité de ces travailleuses et travailleurs des soins à domicile, alors que les compressions budgétaires du gouvernement Couillard et la privatisation ont des impacts néfastes sur les services aux usagères et usagers.

Les Auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) sont des travailleuses et travailleurs qui effectuent des soins de proximité dans des milliers de domiciles au Québec. Par leur implication au sein des équipes multidisciplinaire et du suivi des plans d’intervention, elles contribuent au maintien et au développement de l’autonomie des usagères et usagers. Elles donnent notamment des soins d’hygiène à des personnes en perte d’autonomie qui peuvent ainsi demeurer à domicile. Dans les derniers mois, plusieurs reportages sont venus démontrer l’impact désastreux des compressions budgétaires sur les soins à domicile.

Chaque 11 avril, la FSSS-CSN souligne la journée des ASSS en rappelant leur professionnalisme et l’importance de leur travail auprès des usagères et usagers. Elle diffuse cette année une capsule vidéo qui démontre le dévouement, l’écoute et l’importance du développement de ce lien de proximité et de confiance auprès des personnes qui requièrent leurs services.

La journée du 11 avril est l’occasion de valoriser cette profession tout en soulignant les préoccupations légitimes soulevées par les ASSS, tant sur la question de la reconnaissance professionnelle que sur celle de la dispensation des services.

« Les Auxiliaires aux services de santé et sociaux se déplacent à domicile pour être les yeux et les oreilles du réseau auprès des usagères et usagers. En ce 11 avril, plutôt que de souligner le travail exemplaire de ces femmes et de ces hommes, le gouvernement Couillard s’entête à couper dans les budgets des soins à domicile. Ce sont les usagères et usagers qui paieront le prix de cette irresponsabilité! La meilleure manière d’assurer que celles et ceux qui veulent recevoir des soins à domicile puissent le faire, c’est d’investir dans nos services publics », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.