La FSSS–CSN demande une intervention urgente

À la suite du reportage diffusé par Radio-Canada le 19 septembre (voir lien plus bas), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) interpelle les gestionnaires du réseau de la santé pour qu’ils assurent rapidement la sécurité des usagers et des employé-es qui séjournent dans les résidences à assistance continue du Québec.

Le réseau banalise les risques alors que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) évalue pourtant un niveau de risque « extrême » de ces résidences à assistance continue.

« La situation est intolérable. Actuellement, la violence est banalisée dans le réseau, où l’on semble penser qu’elle fait partie du travail. Les établissements publics doivent faire ce qu’il faut pour protéger le personnel et par le fait même les usagers. Et s’ils ne le font pas, les autorités québécoises en matière de santé et de sécurité au travail doivent les y contraindre », s’indigne Jeff Begley.

Approche comptable

Le problème exposé par le reportage de Radio-Canada n’est pas nouveau et la FSSS–CSN est déjà intervenue à plusieurs reprises sur cette question.

« C’est souvent l’approche comptable qui prime sur l’approche clinique. C’est le nombre de ressources disponibles qui prime sur les besoins, alors que ça devrait être l’inverse », affirme Judith Huot, première vice-présidente de la FSSS–CSN. Cette dernière insiste pour que les usagers soient bien évalués et qu’ils soient ensuite hébergés dans des milieux adaptés à leurs besoins.

Reportage de Radio-Canada : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1123622/hausse-incidents-violents-residences-autistes-deficient-intellectuel-securite-employes

La détresse du personnel atteint des sommets inégalés selon la FSSS-CSN

Montréal, le 21 août 2018 — La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) rend publics les résultats d’un vaste sondage sur la satisfaction au travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Ce sondage illustre l’ampleur des problèmes de surcharge de travail et d’épuisement professionnel qui ont tant fait les manchettes dans les derniers mois. À l’aube de la campagne électorale, la FSSS-CSN demande aux partis politiques d’agir pour améliorer le sort du personnel.

Le sondage réalisé en mai dernier a permis de recueillir les réponses de près de 13 000 travailleuses et travailleurs du réseau. Une participation si massive démontre à quel point le personnel du réseau souhaite témoigner des problèmes qu’il vit. Le profil des répondantes est représentatif du portrait du personnel du réseau, ce qui permet de prétendre que les résultats de ce sondage représentent l’état d’esprit du personnel en général.

« La détresse du personnel du réseau est connue depuis plusieurs mois. Mais les résultats du sondage que nous dévoilons illustrent à quel point la situation est dramatique. Quand 94 % des gens qui ont répondu au sondage disent qu’elles ne voient pas le bout, c’est qu’on a tout un problème ! Tout porte à croire que la santé occupera une place importante dans la campagne qui débute sous peu. Espérons que nous entendrons parler de la détresse du personnel et des solutions pour régler la situation ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Les résultats du sondage en bref

  • La surcharge de travail (65 % des répondantes), le manque de personnel (62 %), le manque de reconnaissance (57 %), les problèmes de gestion (52 %) et la pression au travail (42 %) sont ciblés comme les problèmes principaux.
  • Près de 80 % des répondantes rapportent que leur charge de travail s’est alourdie dans les trois dernières années.
  • La surcharge de travail occasionne de la fatigue durant ou à la fin de leur quart de travail (75 % des répondantes), des compromis sur la qualité des services (62 %), des impacts négatifs sur leur vie personnelle et familiale (53 %), des délais dans les services à la population (50 %) et de la douleur physique durant ou à la fin de leur quart de travail (50 %).
  • 63 % des répondantes se situent à un niveau de détresse modéré à élevé et la majorité des répondantes se situent dans le niveau élevé.
  • Plus du tiers des répondantes se sont absentées du travail au cours des 12 derniers mois en lien avec des manifestations de détresse psychologique.
  • 42 % des répondantes se sont retrouvées en arrêt de travail durant les 3 dernières années.
  • Depuis l’entrée en vigueur de la réforme Barrette, 44 % des répondantes ont songé à quitter leur emploi, 37 % ont demandé de changer de département ou de secteur dans leur établissement et 32 % ont demandé un congé de maladie.
  • 94 % des répondantes sont d’avis que la réforme Barrette n’améliorera pas leur situation professionnelle sur un horizon de 3 à 5 ans.
  • 94 % des répondantes considèrent que leur travail n’est pas suffisamment reconnu par le gouvernement.
  • 43 % des répondantes disent qu’elles ne recommanderaient pas à un proche de venir travailler dans le réseau, alors que 41 % le feraient seulement dans de meilleures conditions.
  • Qu’est-ce qui devrait être fait pour résorber la crise actuelle vécue par le personnel ? 72 % des répondantes ciblent une amélioration dans la gestion de leur établissement, 57 % l’embauche de personnel, 46 % parlent d’une meilleure reconnaissance de l’autonomie professionnelle et 33 % demandent aux employeurs de miser davantage sur les mesures de conciliation travail-famille-études.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Entente de principe pour le SPBTPA du CISSS du Bas-Saint-Laurent

Le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent de la CSN vous annonce qu’une entente de principe est intervenue mardi dernier entre le syndicat et la partie patronale. Les deux parties sont en négociation sur les 26 matières locales depuis l’automne 2017. Les dernières semaines ont été cruciales puisque les deux parties sont entrées dans un blitz important de séances de négociation.

« Nous sommes très heureux de l’entente de principe. Le dernier blitz de négociation avant les vacances a été très efficace. Le comité de négociation a travaillé extrêmement fort pour en venir à cette entente qui respecte les mandats donnés par l’ensemble de nos membres », déclare Annie Hudon, présidente du syndicat et membre du comité de négociation.

Rappelons que tous les syndicats du secteur de la santé au Québec sont présentement en négociation de leurs matières locales, négociation qui découle des négociations au national avec le gouvernement en 2015-2016, suivi des fusions des établissements en 2017.

« Sans donner de détails précis de l’entente, nous pouvons affirmer que celle-ci permettra à nos membres, malgré le fait de travailler maintenant pour un employeur unique dans la région du Bas-Saint-Laurent, de maintenir et d’améliorer leurs conditions de travail. Dans cette entente de principe, on y retrouve, entre autres, une protection pour éviter les déplacements sur le territoire qui s’étend de La Pocatière à Les Méchins. De plus, des mesures permettront de stabiliser des postes et faciliteront la création de postes à temps complet afin d’accroître l’attraction, la rétention et la qualité de vie des personnes salariées, ce qui engendrera une plus grande stabilité des équipes de travail », conclut Annie Hudon.

Il s’agit de la première entente à être conclue avec un syndicat du CISSS du Bas-Saint-Laurent.

Au retour des vacances, le comité de négociation présentera l’entente de principe aux membres, lors d’une tournée d’assemblées générales, afin qu’ils se prononcent sur celle-ci.

Le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent de la CSN représente 1 100 membres. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux qui compte plus de 110 000 membres dans les secteurs public et privé. Il est également affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent – CSN qui représente environ 8 000 syndiqué-es issus des secteurs public et privé.

 

Jeff Begley réélu à la tête de la FSSS-CSN

Déterminées

La FSSS-CSN devait notamment revoir ses structures et son organisation en raison du projet de loi 10. Tout au long de la semaine, les congressistes ont réfléchi sur les orientations qui guideront leur action syndicale pour les prochaines années. Alors que le personnel du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs subit directement l’effet des coupes et des décisions gouvernementales, les discussions des congressistes ont visé à mettre de l’avant des pratiques pour continuer d’être déterminées.

Élection de l’exécutif et du bureau fédéral de la FSSS-CSN
Les congressistes devaient aussi élire les personnes qui les représenteront pour le prochain mandat de trois ans de la Fédération. Ils ont élu, au bureau fédéral de la FSSS-CSN :

Président : Jeff Begley
Première vice-présidente : Judith Huot
Secrétaire générale-trésorière : Nadine Lambert
Vice-présidente du secteur public : Josée Marcotte
Vice-présidente des secteurs privés : Lucie Longchamps
Représentant de la catégorie 1 : Félix-Olivier Bonneville
Représentant de la catégorie 2 : Christian Meilleur
Représentant de la catégorie 3 : Simon Rochefort
Représentante de la catégorie 4 : Marie Pagès
Représentante des CPE : Louise Labrie
Représentant du secteur préhospitalier : Jean Gagnon
Représentante des RSG : Karine Morisseau
Représentant des CHP : Gilles Gagné
Représentante des RI-RTF : Renée Desnoyers
Vice-président régional de la Gaspésie — Îles-de-la-Madeleine : Kent Denis
Vice-président régional du Bas-Saint-Laurent : Denis Ouellet
Vice-président régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean : Guillaume Wilson-Patry
Vice-présidente régionale de Québec–Chaudière-Appalaches : Lucie Langlois
Vice-présidente régionale du Cœur-du-Québec : Marie-Line Séguin
Vice-présidence régionale de l’Estrie : vacant
Vice-présidente régionale de Montréal-Laval-Grand-Nord : Marlene Figueroa
Vice-présidente régionale des Laurentides-Lanaudière : Luce Melançon
Vice-présidente régionale de la Montérégie : Mélanie Bouchard
Vice-présidente régionale de l’Outaouais : Julie Legault
Vice-présidente régionale de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec : Annick Trottier
Vice-président régional de la Côte-Nord : Steve Heppell
À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Plus de 1000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux en ont assez de la surcharge de travail !

Des centaines de travailleuses et travailleurs du CHUM manifestent ce midi pour dénoncer la surcharge de travail permanente. Elles et ils sont accompagnés de plus de 800 congressistes de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui participent à cette manifestation en marge du 44e congrès de la Fédération à Montréal. Cette manifestation est une des actions de la campagne Assez ! Personnel surchargé, qui se poursuit partout au Québec.

« Le ministre a bien beau tenter de faire passer le personnel du réseau et les syndicats pour des menteurs, notre détresse et les nombreux problèmes de la réforme Barrette sont indéniables. C’est plus de 1000 travailleuses et travailleurs qui sont venus ce midi témoigner de l’état de crise dans le réseau. Donnons-leur la parole et nous verrons à quel point il est urgent d’agir pour améliorer les choses. Il faut profiter des négociations locales pour miser sur la stabilité et la conciliation travail-famille-études. Il faut aussi donner l’occasion au personnel d’organiser eux-mêmes leur travail pour améliorer les soins à la population », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Notre monde est épuisé. Et le déménagement vers le nouveau CHUM en PPP n’améliore rien à la situation. Cela rajoute une pression sur le personnel qui voit les millions que l’on donne chaque mois au PPP et qui seraient bien nécessaires pour mieux les appuyer dans leur travail. Le gouvernement doit réinvestir dans le réseau public pour répondre à la détresse du personnel plutôt que d’enrichir le consortium privé du CHUM », lance Claude Talbot, président du syndicat des employé-es du CHUM — CSN.

« Cette manifestation témoigne de l’ampleur des problèmes du personnel du réseau. D’ailleurs, les actions se poursuivent et se multiplient : des sit-in se tiennent à plusieurs endroits, les séances de C.A. sont perturbées et des manifestations s’organisent. La pression est loin de s’atténuer pour forcer le gouvernement Couillard à instaurer des solutions durables pour le personnel », poursuit Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).

« Le ravage de l’austérité libérale fait mal au réseau et il suffit d’en parler avec le personnel pour le réaliser. Après des années à couper dans les budgets, on se retrouve dans un cercle vicieux que nous aurions pu éviter. Le réseau offre des conditions de travail tellement difficiles qu’on a de la misère à convaincre les gens de venir travailler en santé et services sociaux. À l’approche des élections, les partis doivent nous dire ce qu’ils vont faire pour régler la crise du personnel », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Assez ! Personnel surchargé
La FSSS-CSN lançait récemment la campagne Assez ! Personnel surchargé pour dénoncer les problèmes de surcharge, d’épuisement et de pénurie vécus par le personnel du réseau. Cette campagne met de l’avant des solutions pour mettre fin à la détresse du personnel. Plusieurs actions sont à prévoir dans les prochaines semaines.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Trois des quatre partis politiques prennent des engagements devant les 800 congressistes de la FSSS–CSN

Dans le cadre du 44e congrès de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), les 800 congressistes ont eu l’occasion d’entendre trois représentant-es des partis politiques. À quelques mois des élections, Diane Lamarre du Parti Québécois (PQ), Manon Massé de Québec solidaire (QS) et François Paradis de la Coalition Avenir Québec (CAQ) ont pris des engagements sur l’avenir du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs. Le ministre Barrette, qui devait aussi participer, a pris la décision d’annuler sa présence.

Cette invitation visait à permettre à celles et ceux qui donnent les services à la population jour après jour de s’adresser aux partis politiques. Cela a aussi permis de demander des engagements de leur part. Des consensus se dégagent : les trois partis conviennent qu’il faut agir pour décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux suite à la réforme Barrette et revoir le mode de rémunération des médecins. Ils sont aussi d’accord pour miser sur une amélioration des soins de première ligne. Les trois partis ouvrent aussi la porte à mettre en place un comité ministériel avec la FSSS-CSN et des comités paritaires dans les établissements pour mettre en place des solutions durables à la crise surcharge de travail et d’épuisement professionnel vécue par le personnel.

Le PQ et QS s’engagent à soutenir le réseau des services de garde éducatifs, la CAQ choisit malheureusement de continuer la gouverne libérale en favorisant les garderies commerciales. Concernant la santé et les services sociaux, la FSSS-CSN s’inquiète de la place que la CAQ donne au privé dans sa plateforme électorale. Comme l’ont démontré de nombreuses études, afin de dégager un profit, les prestataires privés en santé et services sociaux et dans le domaine des services de garde doivent forcément couper dans les conditions de travail, sur la quantité ou la qualité des services, comparativement au secteur public.

« Les gens qui travaillent en santé, services sociaux et services de garde éducatifs voulaient faire connaître leur surcharge de travail permanente aux partis politiques. Ils voulaient qu’une chose soit claire : cette surcharge touche l’ensemble du personnel ! Malheureusement, le ministre Barrette a décidé de ne pas venir entendre celles et ceux qui soutiennent le personnel au quotidien. Avec les élections qui approchent, les partis doivent mettre de l’avant des solutions à la détresse du personnel, pas seulement lancer des promesses sur l’accès aux médecins de famille comme ils ont trop souvent l’habitude de le faire. Si on veut améliorer le réseau, ça va passer par une contribution de l’ensemble du personnel », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Prendre fait et cause pour régler la crise du personnel du CHUM

Le personnel du CHUM est touché de plein fouet par la crise vécue actuellement dans le réseau de la santé et des services sociaux. Surcharge de travail, épuisement professionnel, pénurie de personnel : les problèmes s’accumulent au CHUM un peu comme dans l’ensemble du réseau.

À ce portrait sombre s’ajoute une situation propre à notre établissement : un déménagement qui pose de nombreux défis et surtout un partenariat public-privé (PPP) qui aspire une part importante des ressources.

Prendre acte de la crise du personnel du CHUM
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les derniers mois ont été durs pour le personnel. Les arrêts de travail explosent et la surcharge de travail semble s’être placée dans une situation permanente. Pour l’instant, nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel pour les travailleuses et travailleurs du CHUM.

Parlez-en aux adjointes administratives qui doivent composer avec des bogues informatiques nombreux depuis l’ouverture du nouveau CHUM. Parlez-en aux employé-es d’entretien qui doivent maintenant entretenir un bien plus grand espace. Parlez-en aux préposé-es aux bénéficiaires que le réseau a bien du mal à attirer en nombre suffisant pour donner des soins à la population. C’est l’ensemble du personnel du CHUM qui subit les contrecoups d’années de compressions budgétaires.

Parlez-en aussi aux patientes et patients qui ont des yeux pour voir. Elles et ils voient bien que le personnel est surchargé et que cela a un impact direct sur les soins qu’ils reçoivent. Quand on voit se dégrader année après année les conditions de travail du personnel, cela se ressent aussi sur celles et ceux qui ont besoin de soin. Même chose pour les médecins qui ne reçoivent pas l’appui nécessaire pour bien soigner la population, en raison de la pénurie de personnel.

Des milliards aux PPP et rien pour aider le personnel
Le manque à gagner dans le réseau depuis l’arrivée du gouvernement Couillard atteint plus de 7 milliards de dollars. Les surplus actuels ont été en grande partie engrangés par des compressions budgétaires répétées. Le personnel a besoin d’investissements pour mettre fin à la crise actuelle. C’est de ces sommes que nous avons besoin pour pouvoir embaucher du personnel et améliorer les conditions de travail et de celles et ceux qui répondent chaque jour aux besoins de la population.

Et pourtant, c’est tout le contraire qui se passe. Pendant que le gouvernement continue de sous-financer notre réseau public, il met des millions dans le PPP. Nous ne pouvons faire autrement qu’être en colère quand on constate tout cet argent public qui est dépensé chaque mois pour enrichir un consortium qui ne livre pas la marchandise. Pour mieux appuyer ces grandes entreprises privées, le gouvernement laisse la crise empirer. Le PPP a été en retard et a coûté beaucoup plus cher que prévu. Et ce n’est pas tout. Nous continuerons de payer avec des fonds publics pour l’entretien de cet hôpital spécialisé où il sera souvent nécessaire de faire des travaux.

Qui aura le courage d’appliquer des solutions durables pour le personnel du CHUM ?
C’est assez ! Il faut que le CHUM et le gouvernement se mettent au travail pour sortir de la crise. Des solutions durables, nous en avons plusieurs à proposer. Déjà, sortir du contrat de PPP nous permettra d’économiser des millions qui seraient beaucoup mieux investis s’ils servaient à améliorer les conditions de travail du personnel. Revoir l’organisation du travail en donnant une réelle voix au personnel est aussi un moyen incontournable pour améliorer les choses. Nous devons avoir en tête un objectif central : alléger la charge de travail.

Mettre en place ces solutions, c’est non seulement une nécessité pour aider le personnel, mais c’est aussi un moyen concret d’améliorer les soins à la population. C’est pour appuyer le personnel qui en a assez et qui demande des solutions que nous serons dans la rue le 13 juin prochain pour une manifestation devant le CHUM.

  • Claude Talbot, président du syndicat des employé-es du CHUM (SECHUM-CSN)
  • Jacques Létourneau, président de la CSN
  • Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
  • Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN)
  • Manon Massé, députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques
  • Isabelle Leblanc, présidente de Médecins québécois pour le régime public (MQRP)
  • Pierre J. Hamel, professeur-chercheur à l’INRS
  • Marie-Andrée Painchaud, coordonnatrice du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM)
  • Natalie Stake-Doucet, infirmière clinicienne et membre du comité des états généraux sur les soins

Les travailleuses poursuivent les négociations

Réunis en assemblée générale spéciale, la cinquantaine de travailleuses et travailleurs du CPE Multi-Gardes de Saint-Lin a adopté un protocole de suspension de la grève générale illimitée déclenchée le 26 avril dernier.

Au terme des journées de négociation des 4 et 5 mai derniers, les directions des CPE Multi-Gardes, et Au royaume des bouts de choux de Saint-Lin ainsi qu’Aux portes du matin de Lavaltrie et Lanoraie ont accepté de se soumettre à une démarche de transparence économique telle que l’exigeait la partie syndicale.

Les directions des trois CPE concernés ont accepté de transmettre à la firme comptable indépendante, MCE Conseils, toutes les données de l’annexe 4 nécessaires à l’analyse de leurs états financiers vérifiés, incluant les salaires du personnel de gestion. Cette démarche, totalement confidentielle, permettra à la firme comptable d’identifier des mesures à prendre pour redresser la situation financière précaire des 3 CPE, dont celle qui est catastrophique au CPE Multi-Gardes qui, rappelons-le, a atteint un déficit cumulé de plus de  300 000 $ au cours des dernières années.

« Depuis l’obtention des votes de grève à l’unanimité dans les trois CPE concernés, nous avons toujours tenu le même discours. Nous avions promis de sursoir à l’exercice de la grève si les directions acceptaient de se soumettre à une démarche de transparence économique avec toutes les données nécessaires pour le faire. Aucune concession de nos conditions de travail n’était possible autrement. Ça n’a pas été facile, mais notre message a été entendu et nous tenons notre promesse », déclare Lili Tremblay, présidente du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière–CSN.

En conséquence, la partie syndicale annule la grève des 7 et 8 mai au CPE Au royaume des bouts de choux et Aux portes  du matin. Les travailleuses du CPE Multi-Gardes quant à elles, ont adopté unanimement un protocole de suspension de la grève générale illimité.

Les travailleuses réintégreront leur travail dès le 8 mai au matin alors que la direction souhaitait un retour au travail le jeudi 10 mai. Pourtant, l’entente entre les parties est intervenue dimanche matin.

« C’est une première étape majeure de franchie pour les travailleuses du CPE Multi-Gardes. Les travaux de la firme MCE Conseils débuteront sous peu. Une fois leurs travaux terminés nous pourront reprendre la négociation et nous jugerons, au fil des rencontres,  la nécessité de reprendre ou non les moyens de pression et l’exercice de la grève. La bataille est loin d’être terminée, déjà, ce matin, les parents étaient avisés par la direction que le syndicat n’avait pas obtenu les données de l’annexe 4 dont notamment les salaires du personnel de gestion. Plus ça change, plus c’est pareil » souligne madame Tremblay.

En effet, les prochaines semaines seront consacrées aux analyses des états financiers. Une fois les résultats et les recommandations connus, les parties reprendront le processus de négociation. Il n’est pas exclu que des ententes puissent intervenir aux CPE Au royaume des bouts de choux et Aux portes du matin, sans pour autant compromettre le processus d’analyse financière. Cependant, compte tenu de la particularité de la situation, il n’y aura aucune rencontre de  négociation possible au CPE Multi-Gardes avant que les analyses ne soient complétées par la firme MCE Conseils.

Rappelons que la partie syndicale n’a aucune demande dans cette ronde de négociation. Seules les directions des trois CPE concernés ont formulé des demandes. Des demandes de reculs des conditions de travail des syndiqués, principalement à l’égard du temps de travail.

À propos du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière–CSN et du Centre de la petite enfance Multi-Gardes, Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux

Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN regroupe plus de 400 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et au Conseil central de Lanaudière. Le CPE Multi-Gardes de Saint-Lin compte près d’une cinquantaine de travailleuses et travailleurs syndiqués répartie en deux installations situées au 55, Route 335 à Saint‑Lin‑Laurentides. Le CPE Au royaume des bouts de choux compte une soixantaine de syndiquées répartie en deux installations sur la rue St-Isidore à Saint-Lin et sur la rue Marie-Fournier à Saint-Calixte. Le CPE Aux portes du matin compte plus de 80 travailleuses réparties en 3 installations situées sur la rue Saint-Antoine et Notre-Dame à Lavaltrie et la rue Honoré-Beaugrand à Lanoraie.

Plus de 1000 travailleuses et travailleurs se rassemblent pour faire avancer la négociation

Au terme d’une tournée d’assemblée générale dans plusieurs établissements, le syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale–CSN se dote d’un mandat de pression pour faire avancer la négociation locale actuellement en cours. C’est plus de 1000 travailleuses et travailleurs qui se sont rassemblés pour passer à l’action afin d’améliorer leurs conditions de travail difficiles. La FSSS–CSN mène actuellement la campagne Assez ! Personnel surchargé qui propose plusieurs solutions durables pour mettre fin à la détresse du personnel du réseau.

Un mandat clair pour une bonne convention locale négociée

À la suite de la fusion des accréditations syndicales dues au projet de loi 10, les conventions collectives locales doivent être négociées dans l’ensemble des syndicats touchés par les fusions. Dans la Capitale-Nationale, les négociations locales stagnent dans un contexte où la surcharge de travail et l’épuisement professionnel atteignent des sommets. L’employeur tente d’augmenter la flexibilité, notamment en voulant déplacer le personnel sur le territoire du CIUSSS.

C’est pour faire avancer cette négociation que plus de 1000 travailleuses et travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale ont participé à leur assemblée générale pour se doter d’un mandat de moyens de pression et d’action en appui à la négociation locale.

« Le personnel de la Capitale-Nationale en a assez ! Cela fait des mois que nous témoignons de l’état permanent de surcharge de travail. Et plutôt que de profiter de la négociation locale pour trouver des solutions à la détresse du personnel, l’employeur en rajoute une couche. Nous nous donnons maintenant les moyens que cette négociation avance pour améliorer les conditions de travail de celles et ceux qui soignent la population chaque jour », explique Richard Boissinot, président du syndicat.

Assez ! Personnel surchargé

La FSSS–CSN lançait récemment la campagne Assez ! Personnel surchargé pour dénoncer les problèmes de surcharge, d’épuisement et de pénurie vécus par le personnel du réseau. Cette campagne propose des solutions pour mettre fin à la détresse du personnel. Plusieurs actions sont à prévoir dans les prochaines semaines.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Suspension des grèves

Les journées de négociation des 4 et 5 mai derniers ont permis des avancées significatives permettant l’annulation des journées de grève prévue les 7 et 8 mai aux CPE Au royaume des bouts de choux de Saint-Lin et Aux portes du matin de Lavaltrie et de Lanoraie.

Les travailleuses du CPE Multi-Gardes, quant à elles, se prononceront ce matin, en assemblée générale, sur une proposition permettant la possible suspension de la grève générale illimitée déclenchée le 26 avril 2018.

Un communiqué avec d’autres détails suivra sous peu.

À propos du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière–CSN et du Centre de la petite enfance Multi-Gardes, Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux
Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière–CSN regroupe plus de 400 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et au Conseil central de Lanaudière. Le CPE Multi-Gardes de Saint-Lin compte près d’une cinquantaine de travailleuses et travailleurs syndiqués répartie en deux installations situées au 55, route 335 à Saint‑Lin‑Laurentides. Le CPE Au royaume des bouts de choux compte une soixantaine de syndiquées répartie en deux installations sur la rue Saint-Isidore à Saint-Lin et sur la rue Marie-Fournier à Saint-Calixte. Le CPE Aux portes du matin compte plus de 80 travailleuses réparties en 3 installations situées sur la rue Saint-Antoine et Notre-Dame à Lavaltrie et la rue Honoré-Beaugrand à Lanoraie.

Pour que l’éducation devienne un enjeu électoral

À la conclusion des travaux du Deuxième rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, le collectif regroupant les vingt-cinq organisations syndicales, professionnelles, étudiantes et communautaires sortent satisfaits des orientations définies par les participantes et les participants. Les discussions ont permis de cibler des pistes des solutions prometteuses afin de réorienter les réseaux collégial et universitaire au service de l’intérêt commun en insistant sur les précarités, le financement et la gouvernance.

Ce n’était pas anodin d’inviter, à la veille des élections provinciales, les représentant-es des principaux partis politiques et les acteurs de l’enseignement supérieur pour discuter du développement et de leur vision des réseaux. Pour Véronique de Sève, vice-présidente de la CSN, «il est important que nos décideurs entendent ce que les personnes préoccupées par l’avenir de l’enseignement supérieur ont à dire. Ces hommes et ces femmes supportent à bout de bras les réseaux collégial et universitaire malgré les embûches, malgré des décisions politiques et financières trop souvent en contradiction avec le développement social. Nous apprécions la présence aujourd’hui des porte-paroles des principaux partis politiques. Souhaitons que le rapport du collectif leur soit une source d’inspiration durant la prochaine campagne électorale».

Les précarités
La précarité sous toutes ses formes des divers corps d’emplois doit faire l’objet d’une sérieuse remise en question. Les conditions de travail du personnel se sont terriblement dégradées au fil des années et le taux de précarité du personnel est effarant. Le stress lié aux études, à la charge de travail, à l’isolement et l’incertitude financière engendrent une détresse psychologique parfois importante tant au sein de la population étudiante que chez les différents personnels.

«Nous croyons que le gouvernement provincial devrait mettre en oeuvre une stratégie d’intervention pour prévenir et contrer les problèmes psychologiques en enseignement supérieur. À cet égard, nous demandons un financement supplémentaire et récurrent visant l’amélioration des services aux étudiantes et aux étudiants souffrant d’anxiété et de de détresse psychologique sans retrancher le budget de fonctionnement des universités.» précise Guillaume Lecorps, président, Union étudiante du Québec (UEQ).

Le financement
Afin de sortir d’une dynamique de compétition entre les établissements et afin que l’éducation redevienne une véritable priorité au Québec, les participantes et participants misent sur des solutions qui pourront garantir un financement étatique à la hauteur des besoins. «Une nouvelle formule de financement, tant au niveau collégial qu’au niveau universitaire, pourrait corriger les travers des allocations et des subventions spécifiques provoqués par les changements et les ajouts survenus au fil du temps,» affirme Mario Beauchemin, 3e vice-président de la CSQ. «Des modifications doivent être apportées aux modes de financement afin de les rendre plus équitables, mieux adaptés à l’ensemble des missions et au service des communautés.» précise-t-il.

La gouvernance
La culture de la collégialité est partie intégrante du mode de fonctionnement des cégeps et des universités depuis leur création. Malheureusement, l’imposition des pratiques managériales a mis à mal les principes de collégialité et de liberté académique et a entrainé une judiciarisation des rapports entre les différents acteurs.

«Nous devons revenir à une plus grande collégialité, une gestion participative au sein de tous les établissements ainsi qu’à la représentation de tous les groupes de la communauté au sein des comités décisionnels ou consultatifs. Il importe de se réapproprier nos institutions et de les guider vers notre idéal de l’enseignement supérieur.» souligne pour sa part Claude Fortin, vice-présidente, Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU).

Pour les participants à ce second rendez-vous des États généraux de l’enseignement supérieur, la principale solution aux problèmes des réseaux collégial et universitaire réside dans la capacité des institutions d’enseignement supérieur d’exercer librement leurs missions d’enseignement, de recherche et de création, pour faire avancer l’ensemble des savoirs humains et les partager avec la communauté. Sans une véritable volonté politique, c’est donc la société québécoise qui en subira les préjudices.

À propos
Les membres du collectif des États généraux de l’enseignement supérieur sont :

Association des Étudiantes et des Étudiants de Laval inscrits aux Études supérieures (ÆLIÉS), Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU-FTQ), Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), Fondation Paul Gérin-Lajoie, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA), Nouveaux cahiers du socialisme (NCS), Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), Regroupement des syndicats universitaires (RSU-CSQ), Syndicat des Étudiant-e-s Salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM), Union étudiante du Québec (UÉQ).

Deux autres syndicats de CPE en grève d’un jour

La soixantaine de travailleuses du CPE Au royaume des bouts de choux de Saint-Lin et de Saint-Calixte ont choisi de déclencher une journée de grève le lundi 7 mai prochain. Outrées du comportement de la direction face aux négociations qui ne cessent de s’éterniser, elles joindront, le temps d’une journée, les grévistes du CPE Multi-Gardes en grève générale illimitée depuis le 26 avril dernier.

Le 8 mai, ce sera au tour de plus de 80 travailleuses du CPE Aux portes du matin de Lavaltrie et de Lanoraie d’exercer une première journée de grève en compagnie des grévistes du CPE Multi-Gardes de Saint-Lin.

Au total, ce sont sept (7) installations de la région qui offrent entre 60 et 80 places qui seront privées des services de garde en début de semaine.

Ces 200 travailleuses syndiquées à la CSN sont toujours sans contrat de travail depuis plus de trois ans. Dans tous les cas, elles sont confrontées à des demandes de reculs de leurs conditions de travail sous prétexte de difficultés financières dans un contexte de totale absence de transparence de la part des directions. Le regroupement des douze (12) directions des CPE syndiquées à la CSN de la région s’est imposé un mandat de refus catégorique de divulgation de leurs salaires, même sous couvert de la confidentialité. Une façon d’éviter les questionnements sur leurs salaires et avantages qu’ils se sont eux-mêmes octroyés à même les subventions publiques du gouvernement.

À la veille du déclenchement de la grève générale illimitée au CPE Multi-Gardes, le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière – CSN avait encore une fois de plus essuyé un refus catégorique de sa proposition de surseoir à l’exercice de la grève en contrepartie d’un engagement de la direction d’entamer, sans délai, une démarche confidentielle de transparence économique. Cette démarche implique de transmettre sous couvert de la confidentialité, tous documents nécessaires à une analyse financière par une firme comptable indépendante. Une fois l’analyse terminée, des recommandations sont émises pour trouver des choix permettant le réaménagement tant des conditions de travail des travailleuses que des méthodes et des pratiques de gestion du personnel d’administration, le tout dans le but ultime de consolider irrémédiablement la pérennité financière de l’organisation.

C’est ce même soir que la partie syndicale a appris de la procureure du regroupement des employeurs que le refus de fournir tous les documents, incluant l’annexe des salaires du personnel de gestion, était en fait un mandat que les 12 directions se sont octroyé.

« Ils se sont, ni plus, ni moins, organisé en cartel. Il n’y a pas d’autres conclusions à tirer. Qu’est-ce qui nous dit qu’ils utilisent efficacement les budgets de fonctionnement de leur organisation respective? Qu’est-ce qui nous prouve que les sommes allouées par le gouvernement pour les services directs aux enfants, les subventions pour les enfants à défis particuliers et les subventions pour les milieux défavorisés sont bien utilisées et que ce sont les enfants qui en bénéficient et non leurs structures administratives? Ça me répugne juste d’y penser. Je me résonne en me disant que ça ne se peut pas, mais on n’a aucun moyen de le vérifier avec leur entêtement à vouloir tout cacher. Alors le doute subsiste et, dans ce contexte, aucune concession n’est possible », déclare madame Lili Tremblay, présidente du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière CSN.

En moyenne, dans les centres de la petite enfance, 80 % du budget global annuel de fonctionnement entièrement subventionné par le gouvernement sert à payer les salaires du personnel salarié et du personnel de gestion.

« Aucune firme comptable ne peut réaliser une démarche d’analyse qui se tient sans ces données. Nous ne sommes pas en mesure d’évaluer si le problème des difficultés financières se situe au niveau des salaires hors-normes du personnel de gestion et tant que nous ne serons pas en mesure d’en faire la vérification dans une perspective d’analyse globale et transparente, les travailleuses refuseront de concéder leurs conditions de travail », précise madame Tremblay.

Rappelons que depuis le début des négociations locales, seuls les employeurs sont en demande. Ils ne visent que des reculs importants des conditions de travail, dont des réductions d’heures de travail qui affecteront la disponibilité et la qualité des services.

Au-delà de la seule question des conditions de travail, les travailleuses souhaitent obtenir des garanties et des mesures qui assureront, à long terme, la protection de la qualité éducative et le maintien de l’établissement de ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, dans un contexte de pérennité et de santé financière. Elles souhaitent également assurer le maintien de leurs emplois et la meilleure qualité possible de leurs conditions de travail tout en faisant partie de la solution. Pour elles, il est exclu qu’elles assument seules le fardeau du redressement des situations financières sans l’engagement et la participation du personnel de gestion.

Rappelons que dans ces trois CPE, la CSN s’est engagée à assumer la totalité des coûts reliée aux analyses financières.

Depuis sa nomination, il y a plus de deux semaines, le conciliateur du ministère du Travail au dossier des CPE Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux n’est toujours pas en mesure d’obtenir des disponibilités de la partie patronale afin de poursuivre les négociations. Pourtant, c’est la procureure patronale elle-même qui a demandé l’intervention d’un conciliateur.

Les travailleuses des CPE Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux souhaitent donc une reprise rapide des négociations dans un contexte de pleine et entière transparence, c’est pourquoi elles joignent le mouvement de grève initié par le CPE Multi-Gardes.

«  Il va de soi que le Conseil central de Lanaudière est en appui inconditionnel aux travailleuses et travailleurs qui souhaitent assurer la survie de leur milieu éducatif. Elles ont été claires avec nous, elles sont déterminées à aller jusqu’au bout et à déclencher d’autres journées de grève s’il le faut », ajoute Patricia Rivest, vice-présidente du Conseil central de Lanaudière—CSN.

Aujourd’hui, vendredi, s’entame une séquence de deux jours consécutifs de négociation pour les travailleuses du CPE Multi-Gardes. Elles manifesteront ce matin devant le Château Joliette, lieu des rencontres de négociation en présence du conciliateur du ministère du Travail.

Rappelons que dans la région, des ententes de principe ont été conclues à l’égard des conditions de travail nationales et régionales. Seules des impasses dans les négociations des dispositions locales perdurent dans 3 des 12 CPE de la région Lanaudière syndiqués à la CSN, dont celui du CPE Multi-Gardes de Saint-Lin, Au royaume des bouts de choux à Saint-Lin et à Saint-Calixte et Aux portes du matin à Lavaltrie et à Lanoraie.

À propos du Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN et du Centre de la petite enfance Multi-Gardes, Aux portes du matin et Au royaume des bouts de choux

Le Syndicat des travailleuses en service de garde de Lanaudière-CSN regroupe plus de 400 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et au Conseil central de Lanaudière. Le CPE Multi-Gardes de Saint-Lin compte près d’une cinquantaine de travailleuses et travailleurs syndiqués répartie en deux installations situées au 55, Route 335 à St‑Lin‑Laurentides. Le CPE Au royaume des bouts de choux compte une soixantaine de syndiquées répartie en deux installations sur la rue St-Isidore à Saint-Lin et sur la rue Marie-Fournier à Saint-Calixte. Le CPE Aux portes du matin compte plus de 80 travailleuses réparties en 3 installations situées sur la rue St-Antoine et Notre-Dame à Lavaltrie et la rue Honoré-Beaugrand à Lanoraie.

Des ASSS rencontrent le ministre Barrette

Une délégation de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a rencontré ce matin le ministre Gaétan Barrette pour discuter des enjeux du soutien à domicile. Les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) ont profité de l’occasion pour rendre compte des difficultés qu’elles vivent dans la prestation des soins à domicile. La FSSS–CSN mène actuellement la campagne Assez ! Personnel surchargé qui propose plusieurs solutions durables pour mettre fin à la détresse du personnel du réseau.

Vers un véritable réseau de soutien à domicile

Il y a quelques semaines, la CSN tenait un forum sur l’amélioration du soutien à domicile au Québec. À cette occasion, des dizaines de travailleuses et travailleurs des soins à domicile ont témoigné des obstacles qu’elles rencontrent pour répondre aux besoins de la population. Les ASSS du CISSS de la Montérégie-Centre qui ont rencontré ce matin le ministre Barrette ont présenté les nombreux manques dans l’offre de soins alors que les besoins de la population augmentent. Il faut dire que les compressions des dernières années et la réforme Barrette n’ont rien fait pour améliorer les choses. Elles ont parlé d’enjeux importants comme la valorisation de leur emploi, les conditions d’exercice difficiles et le maintien de l’équité salariale, en plus de remettre un dépliant au ministre.

Cette rencontre a permis de sensibiliser le ministre à la réalité du personnel qui chaque jour donne des soins à domicile à la population québécoise. Elle a aussi permis de lancer le débat en vue du Forum sur les meilleures pratiques : usagers, CHSLD et soutien à domicile qui se tiendra dans les prochaines semaines. Le ministre Barrette s’est engagé à assurer un suivi sur les éléments mis de l’avant par les ASSS. La FSSS–CSN a finalement fait part de ses préoccupations sur l’exigence de permis du bureau de la sécurité privée pour certains titres d’emploi.

« Le soutien à domicile n’a pas été soutenu adéquatement par les gouvernements qui se sont succédé. Les dernières années d’austérité ont fait très mal aux usagères et usagers qui ont plus de difficultés à obtenir des services et au personnel qui subit une pression accrue. Plus que jamais, il est temps de prendre le virage des soins à domicile. C’est le message que nous avons lancé au ministre Barrette aujourd’hui », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.

Assez ! Personnel surchargé

La FSSS–CSN lançait récemment la campagne Assez ! Personnel surchargé pour dénoncer les problèmes de surcharge, d’épuisement et de pénurie vécus par le personnel du réseau. Cette campagne met de l’avant des solutions pour mettre fin à la détresse du personnel. Plusieurs actions sont à prévoir dans les prochaines semaines.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La FSSS-CSN témoigne de la surcharge de travail au CA du CISSS du Bas-Saint-Laurent

Dans le cadre de la campagne Assez ! Personnel surchargé, de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), des représentants du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent vont prendre part à la séance du conseil d’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent cet après-midi pour tenter d’obtenir des réponses aux problèmes vécus par ses membres.

Des représentants du syndicat, de la fédération et du conseil central prendront part à la séance du CA du CISSS du Bas-Saint-Laurent. Ils vont demander aux administrateurs de la région ce qu’ils comptent faire pour mettre un terme à la surcharge de travail, à l’épuisement professionnel et à la pénurie de personnel qui touche la région. Les membres épuisés, actuellement au travail, veulent notamment savoir comment le plan du service de dotation va à court terme leur permettre de prendre des vacances cet été, à moyen terme éliminer les surcharges quotidiennes et stabiliser les équipes de travail.

Un peu partout au Québec, les syndicats de la FSSS-CSN interpellent les CA pour que des solutions soient mises en application pour améliorer la situation. Plusieurs solutions sont d’ailleurs ciblées dans la campagne en cours, notamment l’importance d’un réinvestissement pour combler le manque à gagner dans le financement du CISSS, une accélération des négociations locales pour une grande stabilité dans les conditions de travail et des projets d’organisation pour réduire la charge de travail.

« C’est l’ensemble du personnel du réseau qui vit les effets de la réforme Barrette. C’est le cas du personnel de bureau et de l’administration du Bas-Saint-Laurent comme ailleurs au Québec. Ce sont ces femmes qui les premières ont subi la réforme hypercentralisée du ministre Barrette. Trois ans plus tard, il est temps d’admettre que c’est un échec et qu’il faut apporter des changements majeurs dans l’organisation du réseau », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« Cela fait des mois qu’on interpelle l’employeur et le gouvernement. Aujourd’hui, on dit, c’est assez ! À un moment donné, il faut qu’ils fassent quelque chose. Ils ne peuvent rester les bras croisés face à la détresse du personnel de la région. Ils doivent se mettre en mode solution avec nous pour qu’on sorte de cette crise et qu’on améliore le sort du personnel du réseau. Ils doivent rapidement se mettre à l’écoute du personnel pour améliorer l’organisation du travail et réduire la charge de travail », explique Denis Ouellet, vice-président régional de la FSSS-CSN.

« Le CA de la région doit prendre ses responsabilités. Trois ans après la réforme Barrette, rien ne va plus. Nous allons continuer d’agir dans les prochaines semaines pour forcer l’employeur et le gouvernement à appliquer des solutions durables pour mettre un terme à la crise actuelle dans le réseau de santé et de services sociaux », de conclure Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Grève et manifestation de 2000 travailleuses en CPE à Magog

Quelque 2000 travailleuses en grève venant d’une centaine de CPE de l’Estrie, du Cœur du Québec et de Montréal-Laval ont manifesté devant le CPE géré par la présidente de l’Association patronale nationale des CPE (APNCPE), Any Sanders, aujourd’hui à Magog. Elles ont dénoncé l’extrême lenteur des négociations et les reculs dans leurs conditions de travail souhaités par cette association à leur endroit, alors que leurs conventions collectives sont échues depuis plus de trois ans. Elles demandent aussi à Québec de rappeler à l’ordre l’APNCPE pour son refus de reconnaître pleinement l’entente nationale intervenue le 6 novembre dernier avec le gouvernement et plus de 300 CPE.

D’une voix, les trois présidences des syndicats régionaux ont condamné l’APNCPE et les directions des CPE pour leur attitude méprisante à l’égard des travailleuses en cherchant à obtenir des conditions inférieures à ce qui a été négocié dans 10 autres régions.

Stéphanie Vachon, de l’Estrie, Dominique Jutras, du Cœur du Québec, et Carole Leroux, de Montréal et Laval sont catégoriques : « Les négociations sont extrêmement ardues depuis que l’APNCPE a refusé de reconnaître l’entièreté de l’entente nationale, en tentant de renégocier ce qui a déjà été convenu. Depuis, le rythme des rencontres est trop lent, et requiert énormément de temps parce qu’on doit tout renégocier, de A à Z. De plus, l’APNCPE exige plusieurs reculs inacceptables. Voilà pourquoi on manifeste conjointement pour lui faire comprendre le bon sens. »

Après plusieurs séances de négociation dans chacune des trois régions, les enjeux portent toujours sur les questions d’organisation du travail, dont les horaires de travail, la liste de rappel, les choix de vacances, le rôle et le travail d’équipe, l’application de l’ancienneté ou encore la transparence des états financiers. Tous des éléments qui ne coûtent absolument rien.

Rappelons qu’après plus de 18 mois de pourparlers à la table de négociation nationale, la FSSS–CSN, le gouvernement et plusieurs associations patronales ont réussi à convenir d’une entente portant sur plusieurs matières, dont les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective, les ratios éducatrice/enfants, la planification pédagogique, les congés. Or, l’APNCPE s’est retirée de la table nationale en février 2016 pour tenter de régionaliser le processus et les matières de la négociation. Depuis, les syndicats constatent que les négociations sont intenables.

Pour Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN, responsable des secteurs privés : « Il est clair que l’APNCPE cherche à obtenir des concessions qui risquent fort de menacer la stabilité et la qualité des services éducatifs offerts à tous les enfants du Québec selon qu’un CPE est membre ou non de cette association. Il y a un réel danger de voir apparaître dans le réseau d’importantes disparités dans l’offre de service. Et pour nous, il n’est pas question de laisser quiconque saccager les acquis sociaux qu’on s’est donnés au Québec depuis plus de vingt ans. »

Pour Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN, responsable de la négociation : « Ces femmes méritent beaucoup plus que le mépris de l’APNCPE et de ses membres. Ces travailleuses ont contribué à développer un réseau dont la qualité a maintes et maintes fois été louangée à travers le monde. Le gouvernement du Québec doit intervenir rapidement et rappeler à l’ordre l’APNCPE pour faire respecter l’entente négociée. »

Pour Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE–CSN) : « Le réseau des CPE existe grâce au dévouement et à la ténacité des travailleuses. Au Conseil central de l’Estrie, comme ailleurs, nous allons continuer de les appuyer pour qu’elles obtiennent ce que plus de 9000 autres travailleuses des CPE membres de la CSN ont obtenu : une entente respectueuse et qui répond à leurs attentes. »

À propos des CPE et de la CSN
Quelque 11 000 travailleuses en CPE sont représentées par des syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux, dont 2000 d’entre elles sont toujours sans convention collective dans les trois régions précitées. Ces syndicats sont aussi affiliés à treize conseils centraux régionaux, dont les travailleuses de l’Estrie sont regroupées au Conseil central de l’Estrie (CCE-CSN). Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs issus de tous les secteurs d’activités.

Les syndicats de la FSSS–CSN en action contre la surcharge de travail

Plusieurs travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux participent ce midi à une manifestation pour dénoncer leur surcharge de travail. Cette manifestation donne le coup d’envoi des actions à venir dans les prochaines semaines dans le cadre de la campagne Assez ! Personnel surchargé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN).

C’est près de 100 personnes qui ont pris part ce midi à une manifestation devant le CHSLD Providence Notre-Dame-de-Lourdes. Après avoir apporté leur soutien aux grévistes des CPE, les manifestantes et manifestants se sont rendus devant le CHSLD pour y dénoncer la surcharge de travail et l’épuisement du personnel. « À Montréal et Laval, la détresse du personnel du réseau est importante. Aujourd’hui, nous nous sommes rassemblés pour dire, c’est assez ! Il est temps que les employeurs et le gouvernement comprennent qu’ils ne peuvent plus en rajouter. Ils doivent appliquer des solutions », explique Judith Huot, vice-présidente régionale de la FSSSCSN.

« Ce ne sont pas les solutions qui manquent pour améliorer le sort du personnel du réseau, c’est la volonté politique de les appliquer. Si on veut changer les choses, il faut absolument combler le manque à gagner dans le financement des établissements. Il faut aussi se mettre à l’écoute du personnel qui est le mieux placé pour proposer des manières d’améliorer l’accès aux soins. Et que le ministre Barrette le veuille ou non, il faudra aussi apporter des changements majeurs dans l’organisation du réseau. C’est sur ces éléments que nous voulons des engagements », poursuit Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

« Pour que les choses changent pour le personnel du réseau, il faut passer à l’action. C’est ce que nous faisons ce midi et c’est ce que nous ferons dans les semaines à venir. Si le gouvernement Couillard pensait que le dossier de la santé était réglé, nous avons des petites nouvelles pour lui. Rien n’est encore réglé pour le personnel qui continue de vivre de l’épuisement et qui est déterminé à passer à l’action », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMMCSN).

À propos de la FSSSCSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Il y aura grève

Toujours sans convention collective après trois ans de négociation, la cinquantaine de travailleuses syndiquées CSN du CPE Multi-Gardes de Saint-Lin–Laurentides va mettre à exécution leur mandat de grève obtenu à l’unanimité lors de leur assemblée générale du 5 avril dernier.

Malgré l’entente intervenue avec le gouvernement et le ministère de la Famille sur les conditions de travail monétaires, le modèle de négociation du secteur de la petite enfance permet aussi aux employeurs d’adresser localement des demandes de négociation. Jusqu’à ce que les parties se soient entendues sur tous les paliers de négociation, la convention collective ne peut être signée et les travailleuses ne peuvent bénéficier des avantages négociés.

À ce jour, seulement 3 CPE dans la région n’ont pas conclu tous les paliers de leur négociation. Sous couvert de difficultés financières et en s’obstinant à ne faire preuve d’aucune transparence économique, la direction du CPE Multi-Gardes s’entête à exiger des concessions importantes des conditions de travail du personnel syndiqué.

« Ce qui est inacceptable dans cette situation c’est le manque de transparence de la direction à l’égard des difficultés financières. Par le passé, dans tous les cas où nous avons été confrontés à de telles difficultés, nous avons toujours fait partie de la solution, cependant, pour pouvoir être partie prenante à la démarche, la direction doit mettre cartes sur table. Ce qui n’est manifestement pas le cas chez Multi-Garde » souligne madame Lili Tremblay, présidente du syndicat régional.

Tout porte à croire que les difficultés financières ne datent pas d’hier dans ce CPE. Des déficits récurrents s’accumulent depuis quelques années. L’an dernier, avant l’ouverture de la deuxième installation, le déficit avait déjà franchi la barre des 300 000 $. Une situation dramatique qui pose énormément de questions pour une installation de 80 places. Au terme des audits comptables de 2016 et de 2017, de sérieuses mises en garde avaient été servies à la direction et au Conseil d’administration. Déjà à ce moment, des questions étaient soulevées sur la rémunération du personnel administratif d’une part, et d’autre part, sur l’état de l’occupation qui permet de déterminer le niveau de financement avec le ministère de la Famille et le taux réel de présence des enfants. Deux des indicateurs fondamentaux de la santé financière des CPE. Ce n’est pas tout, on notait aussi dans le rapport comptable, des déficiences graves dans les systèmes de contrôle.

« Les audits de cette année n’annoncent rien de rassurant. Aucune mesure n’a été prise, la direction et le Conseil d’administration font manifestement preuve de laxisme devant la situation et les mauvais choix budgétaires continuent de s’accumuler. Les comportements de la direction vont engendrer inévitablement un nivellement de la qualité des services vers la médiocrité, et les travailleuses refusent d’en être témoins. Elles exigent la transparence et l’engagement du Conseil d’administration comme gestionnaire pour que la situation soit régularisée » déplore, Madame Tremblay.

En comparaison avec d’autres installations de même envergure et de même capacité, la direction maintient par exemple, une lourde structure administrative. Ce mauvais choix budgétaire et administratif crée, entre autres, des pressions insoutenables sur la structure budgétaire du CPE. Vouloir refiler la facture sans faire un réel exercice commun d’évaluation de l’ensemble des mesures à prendre est outrageux, voire inacceptable pour la partie syndicale.

« Pour évaluer concrètement toutes les mesures possibles à prendre, incluant celles de revoir certaines conditions de travail, il est impératif d’entamer sans délai, une démarche confidentielle et transparente d’analyse de la situation financière du CPE avec l’aide d’une firme comptable externe et indépendante. Nous nous sommes engagés, comme CSN, à assumer la totalité des frais d’une telle démarche » souligne Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN.

À ce jour, la direction refuse de se soumettre à un exercice transparent d’analyse de la situation économique du CPE. Elle refuse de soumettre les données relatives aux salaires du personnel de gestion et toutes les données nécessaires à l’analyse, de la rémunération globale, des taux d’occupation et des taux de présences réelles des enfants.

Les travailleuses ont fait de l’exercice d’analyse des états financiers un enjeu de négociation. Elles veulent forcer la reprise des négociations et contribuer à la reprise en main de la situation financière désastreuse du CPE. Le constat est clair et les enjeux impératifs. Elles exigent d’assurer la protection de la qualité éducative et le maintien de l’établissement de ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, dans un contexte de pérennité et de santé financière. Elles souhaitent également assurer le maintien de leurs emplois et la meilleure qualité possible de leurs conditions de travail.

Devant le refus de la direction de négocier et d’entamer un processus conjoint d’analyse de la situation financière, la partie syndicale a demandé au ministère du Travail de procéder à la nomination d’un conciliateur.

Soucieuse des conséquences qu’impliquent des arrêts de service auprès des parents, elles souhaitent que ceux-ci comprennent qu’après 3 ans d’attente, d’insécurité, d’intransigeance, de manque de rigueur et de transparence de la part de la direction, qu’elles n’ont plus aucune autre alternative que celle de l’exercice de la grève. Les travailleuses seront donc en arrêt de travail ce vendredi 20 avril et lundi 23 avril prochain.

Au plan régional, les CPE Au Royaume des Bouts de choux de Saint-Lin–Laurentides et de St-Calixte ainsi qu’Aux portes du matin de Lanoraie et de Lavaltrie ont aussi voté à l’unanimité des mandats de grève allant jusqu’à la grève générale illimitée. Des développements sont aussi à prévoir dans ces deux CPE au cours des prochains jours.

À propos du syndicat et du CPE
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs en service de garde de Lanaudière CSN regroupe plus de 400 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et au Conseil central de Lanaudière. Le CPE Multi-Gardes de Saint-Lin–Laurentides compte près d’une cinquantaine de travailleuses et travailleurs syndiqués répartie en deux installations situées aux intersections de la route 335 et de la rue des Portes à Saint-Lin–Laurentides.

La FSSS-CSN obtient un engagement du ministre Barrette pour faire avancer les négociations locales

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) rencontrait cet après-midi le ministre Gaétan Barrette. Au sortir de cette rencontre, la FSSS est parvenue à obtenir un engagement du ministre pour faire avancer les négociations locales. Pour la FSSS-CSN, il est temps de voir un déblocage des négociations locales actuellement en cours en mettant de l’avant des solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel essoufflé du réseau de la santé et des services sociaux.

Lors de la rencontre du 9 mars dernier, le ministre Barrette s’était engagé à faire un retour sur la question des négociations locales. Elles ont lieu en raison du projet de Loi 10 qui force une négociation des stipulations locales des nouveaux syndicats de CISSS et de CIUSSS. La rencontre d’aujourd’hui a permis de faire la démonstration que la négociation locale est perçue comme une occasion pour certains employeurs d’augmenter de façon significative la mobilité, la flexibilité et la souplesse du personnel, alors que la crise de surcharge de travail se poursuit. C’est le cas notamment des négociations dans les Laurentides et en Outaouais. La FSSS-CSN s’attend à ce que le ministre Barrette prenne les moyens pour assurer un déblocage des négociations locales. Le ministre s’est d’ailleurs dit préoccupé et s’est engagé à assurer un suivi auprès de la FSSS.

La FSSS-CSN a profité de cette rencontre pour aborder deux autres sujets d’importance. Elle a dénoncé le fait que la création de postes à temps complet est bien loin des cibles que nous nous sommes données avec la convention collective nationale. Par exemple, pour la catégorie d’emplois comprenant les préposé-es aux bénéficiaires, nous sommes loin d’atteindre la cible de 60 % de postes à temps complet d’ici l’échéance de la convention collective en 2020. La FSSS-CSN a aussi fait une proposition au ministre pour améliorer l’accès aux postes dans le réseau. Alors que le réseau a de la difficulté à attirer et retenir le personnel, il est déplorable que les employeurs continuent de demander des exigences déraisonnables et de mettre des bâtons dans les roues du personnel pour accéder à de nombreux postes.

« Nous avons démontré preuve à l’appui l’ampleur des reculs qui sont proposés par certains employeurs. Nous continuons de tout faire pour que des solutions durables soient mises en place pour répondre à la détresse du personnel. Le tout alors qu’on continue jour après jour d’appuyer les travailleuses et travailleurs qui sont épuisés comme jamais. Une des solutions pour améliorer les choses, ce sont les négociations locales. Mais pour arriver à réduire l’épuisement, il va falloir que les employeurs abandonnent leur rêve de déplacer les gens comme des pions. Si on veut s’attaquer à la surcharge de travail, il faut miser sur la stabilité et sur plus de conciliation travail-famille-études », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La FSSS–CSN lance la campagne Assez ! Personnel surchargé

Alors que l’épuisement du personnel se maintient à des sommets, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) lance aujourd’hui la campagne Assez ! Personnel surchargé. Celle-ci vise à accentuer la pression sur le gouvernement pour parvenir à trouver des solutions pour régler les problèmes de surcharge, de pénurie et d’épuisement du personnel du réseau de la santé et des services sociaux.

Les témoignages de l’ensemble des titres d’emploi du réseau se sont multipliés dans les dernières semaines. Malgré cette pression grandissante, le gouvernement Couillard refuse toujours de mettre en application des solutions porteuses pour régler la situation. C’est notamment ce qui ressort de la rencontre de la FSSS-CSN avec le ministre Barrette et du dernier budget du Québec qui n’inclut pas de réinvestissement suffisant pour répondre à la détresse du personnel.

« C’est face à l’inaction gouvernementale qu’on s’est dit qu’il fallait augmenter la pression. On lance aujourd’hui cette campagne pour informer la population, mais surtout pour permettre au personnel du réseau de passer à l’action pour que les choses changent. Je fais le tour des établissements du réseau et je le vois : le personnel est déçu que le gouvernement ne les écoute pas. La réforme hypercentralisée du ministre Barrette est à mettre au banc des accusés. Tant et aussi longtemps que le Dr Barrette continuera de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, nous allons devoir continuer de nous mobiliser », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des solutions aux problèmes vécus par le personnel

La campagne Assez ! Personnel surchargé met de l’avant plusieurs solutions pour le personnel. Pour mettre un terme à la détresse du personnel, il est nécessaire :

  • De mettre en place un comité d’examen de la réforme Barrette qui se penchera sur l’organisation du réseau et la charge de travail du personnel ;
  • D’appliquer les 15 solutions pour améliorer l’accès aux services et les conditions de travail du personnel ;
  • D’investir pour combler le manque à gagner de 5 à 7 milliards de dollars dans le réseau depuis l’arrivée du gouvernement Couillard ;
  • D’adopter un regard global riche des points de vue de tous les intervenants du réseau qui vise l’amélioration des conditions de travail du personnel et une meilleure organisation du travail pour alléger la charge de travail ;
  • De mener les négociations locales actuellement en cours à plus de stabilité, à une meilleure conciliation famille-travail-études (CFTÉ) et à moins de précarité au travail. Le ministre Barrette s’est d’ailleurs engagé à faire avancer les négociations locales dans une rencontre cette semaine avec la FSSS-CSN.

« Il y a de quoi être préoccupé par l’état de détresse du personnel du réseau. On ne peut pas rester les bras croisés. C’est pourquoi la CSN promeut 15 pistes de solutions porteuses pour améliorer l’accès au réseau dans une alliance avec des patients, des médecins et des cadres du réseau. Ces solutions reposent en bonne partie sur l’implication et la valorisation de tout le personnel du réseau. La campagne qui est lancée aujourd’hui est un moyen de plus de faire comprendre au gouvernement Couillard qu’il ne peut plus nier l’épuisement professionnel et qu’il faut s’y attaquer de toute urgence », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Déterminé à se faire respecter, le syndicat prend les grands moyens

« C’est une grosse semaine pour Eddy Savoie ! La récréation est terminée pour le richissime propriétaire des Résidences Soleil », a lancé d’entrée de jeu Gilles Gagné, représentant du secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). En conférence de presse à Sherbrooke ce matin, M. Gagné a expliqué qu’afin d’en arriver à un règlement à la résidence pour aîné-es Manoir Sherbrooke, où les employé-es sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans, plusieurs actions ont été déployées au cours des derniers jours, la plus importante étant la signification par huissier au Groupe Savoie d’une saisie des biens du Manoir Sherbrooke.

La saisie signifiée aujourd’hui a été demandée par le syndicat à la suite de la négligence et du refus de l’employeur de payer sa part (50 %) de la prime d’assurance maladie des salarié-es. Rappelons qu’en octobre 2016, le Tribunal d’arbitrage déclarait que l’expression « assurance maladie », dans la convention collective du Manoir Sherbrooke, incluait l’assurance pour soins dentaires, ce que réfutait l’employeur. Dans ce jugement, le tribunal ordonnait à l’employeur de payer sa part et de rembourser aux salarié-es les sommes assumées en trop par ceux-ci. « Le Groupe Savoie s’entête à ne pas payer ce qu’il doit aux salarié-es ? Avec l’aide de la justice, on va aller chercher l’argent là où il y en a ! », a ajouté M. Gagné.

De plus, hier soir, conformément au Code du travail, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie (FSSS–CSN) a déposé un avis de grève pour l’ensemble des employé-es du Manoir Sherbrooke. Après avoir remis à l’employeur lundi dernier une offre finale globale pour le renouvellement de leur convention collective, offre que l’employeur a rejetée, les syndiqué-es considèrent que la situation a assez duré.

Les rencontres qui se sont tenues entre les deux parties au cours des derniers mois n’ont pas permis de débloquer la négociation, et ce, malgré la présence d’un médiateur du ministère du Travail. Dans ses dernières offres patronales, le Groupe Savoie, propriétaire du Manoir Sherbrooke, maintient certaines propositions inacceptables pour le syndicat. « En octobre dernier, les membres du syndicat se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée. Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’on exerce un tel mandat, mais présentement, l’employeur, avec son attitude arrogante et méprisante, ne nous donne pas le choix », a affimé Lyne Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de l’Estrie et préposée aux résidents au Manoir Sherbrooke.

Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CCSNE–CSN), a tenu à donner son appui indéfectible aux employé-es en conflit. « Cela fait 29 mois que la convention collective du Manoir Sherbrooke est échue. Pendant ce temps, ces travailleuses et travailleurs, qui doivent déjà composer avec un revenu annuel bien en dessous du salaire moyen, s’appauvrissent. Comment cet employeur peut-il encore affirmer qu’il négocie de bonne foi et qu’il souhaite en arriver à un règlement ? Au nom de tous les membres de la CSN de la région de l’Estrie, je tiens à témoigner ma solidarité envers leur lutte ».

« Si l’employeur s’entête à ne pas reconnaître la valeur de notre travail, nous serons sur la ligne de piquetage le 23 avril prochain », a conclu Lyne Tanguay.