Les organisations syndicales du secteur de la santé et des services sociaux sonnent l’alarme

L’ensemble des organisations syndicales en santé et services sociaux somment le gouvernement Legault de déclarer prioritaire le secteur de la santé et des services sociaux en raison de l’augmentation fulgurante du nombre d’accidents et de lésions professionnelles chez les employés.

Le Comité national intersyndical de prévention en santé et sécurité, composé de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la Fédération des professionnèles (FP-CSN), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), déplore que le secteur de la santé et des services sociaux, qui ne représente que 9,8 % des établissements québécois, accapare tristement 18 % des accidents et des lésions professionnelles au Québec.

Des chiffres alarmants

  • Hausse importante des coûts pour les troubles musculosquelettiques (+ 36 %), les chutes (+ 45 %) et les actes violents (+ 82 %), au cours des deux dernières années.
  • Hausse de 34 % des heures d’absence en santé et sécurité du travail pour l’ensemble des établissements publics, passant de 3,3 à 4,4 millions d’heures de 2014 à 2018, soit l’équivalent de 2 400 personnes à temps complet.
  • 24,5 millions d’heures en assurance salaire pour l’ensem  ble des établissements publics en 2017-2018, un bond de 27,7 % en deux ans, soit l’équivalent de 13 250 postes à temps plein.
  • Près de 39 % des dossiers en assurance salaire en 2017-2018 impliquaient un diagnostic de santé mentale.

La CNESST et le MSSS dans la mire
Face à cette situation inquiétante, les organisations syndicales soutiennent que l’inaction de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) en matière de prévention ne peut plus durer.

Ainsi, les présidences des sept organisations sont unanimes à demander au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, dans le cadre de la révision de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, de s’assurer que tous les mécanismes de prévention et de surveillance qui existent actuellement et qui sont déployés dans les secteurs prioritaires le soient aussi dans le secteur de la santé et des services sociaux. Elles réclament notamment que la prévention en matière de santé psychologique et de violence soit une priorité absolue.

« Toute application partielle de ces mécanismes ou leur non-déploiement dans le secteur serait inacceptable. Nous demandons donc au ministre du Travail de prendre les moyens qu’il faut pour que la CNESST joue pleinement son rôle et qu’elle soit dotée des ressources et des pouvoirs nécessaires pour contrôler l’efficacité des mesures de prévention prises par les établissements », insistent les présidences.

Les organisations syndicales se disent également renversées du fait que le MSSS et ses établissements, qui agissent à titre d’employeurs, ne prennent pas leurs responsabilités pour garantir la santé et la sécurité du personnel, dans un contexte où le réseau a grandement besoin de toutes ses ressources.

Intervention rapide exigée
En terminant, les membres du Comité national intersyndical de prévention en santé et sécurité appellent le gouvernement du Québec, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, la ministre de la Santé et des Services sociaux et les dirigeants de la CNESST à assumer leurs responsabilités et à intervenir à la hauteur que commande la crise actuelle dans les établissements de santé et de services sociaux du Québec. « Il faut implanter sans tarder l’intégralité des mécanismes de prévention dans le secteur de la santé et des services sociaux », pressent les présidences des organisations syndicales.

Citations :
« Il ne se passe pas un jour sans qu’une ou un salarié ne subisse un acte de violence, physique ou psychologique, dû à la nature de son travail dans le réseau de la santé et des services sociaux. C’est près de 16 000 personnes à temps plein dont on se prive collectivement. Il faut que la CNESST intervienne pour assurer la sécurité et la santé, tant physiques que psychologiques, du personnel. Et les ministres de la Santé et des Services sociaux ainsi que du Travail doivent prendre aussi leurs responsabilités dans le dossier. » – Andrée Poirier, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

« Nous déplorons l’absence de volonté généralisée des directions d’établissements d’identifier et de reconnaître réellement les risques et les pratiques malsaines pour la santé et la sécurité du personnel et d’apporter de véritables correctifs; la situation vécue à l’unité psychiatrique de la Cité de la santé de Laval est un cas patent. » – Claire Montour, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ)

« Le ministère et les établissements ne jouent pas leur rôle. La CNESST doit donc se mettre au travail dès maintenant et prendre tous les moyens nécessaires pour contrôler l’organisation et l’efficacité de la prévention dans le réseau. La CNESST doit pleinement exercer son mandat. Ça prend une surveillance externe, systématique, pour s’assurer que ça fonctionne et pour intervenir si ça ne fonctionne pas. On sait quoi faire pour régler la crise, pour assainir les milieux de travail, et la CNESST doit s’assurer que ça se mette en place dans tout le réseau. » – Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)

« La CNESST n’a toujours pas mis la santé psychologique dans ses priorités d’intervention. À chaque fois qu’un de nos syndicats est interpellé par ses membres pour investiguer et documenter les problématiques vécues par l’équipe, les résultats démontrent un niveau de détresse psychologique élevé dont les facteurs proviennent du milieu de travail. Il est excessivement difficile actuellement pour une personne salariée de se voir reconnaître la santé psychologique comme une lésion professionnelle. C’est pour ça que les gens se retrouvent en assurance salaire. » – Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN)

« Près des trois quarts des travailleuses et des travailleurs du Québec, dont les professionnelles en soins, ne sont toujours pas couverts par les quatre mécanismes de prévention prévus dans la loi. Ça fait 40 ans qu’on attend! La situation actuelle est intenable et constitue, pour nos professionnelles en soins, une iniquité de traitement. L’immobilisme de la CNESST depuis les 40 dernières années est incompréhensible. Pendant ce temps, c’est tout le réseau de la santé qui souffre! Le ministre du Travail doit intervenir, maintenant. » – Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

« De trop nombreux travailleurs et travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux subissent les conséquences sur leur santé de l’absence de volonté politique tant du MSSS que de la CNESST. L’absence de véritable leadership en matière de prévention en santé et en sécurité du travail de la CNESST et l’inaction de nos élus politiques maintiennent des lacunes qui perdurent au regard de la modernisation de la réglementation et ont mené à la crise qui sévit actuellement. Nous exigeons que les risques et dangers pour la santé, la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs soient éliminés à la source dans nos milieux de soins et de travail comme le préconise la Loi sur la santé et la sécurité du travail. » – Frédéric Brisson, président CPAS SCFP-FTQ

« Comment voulez-vous que des gens malades soignent et prennent soin du monde? Les instances gouvernementales doivent prendre leurs responsabilités et agir rapidement en prévention pour que cesse l’hécatombe. Il est terminé le temps de souhaiter un prompt rétablissement au personnel du réseau de la santé et des services sociaux : c’est l’heure de guérir ce réseau des maux qui l’accablent. » – Sylvie Nelson, présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ)

Près du quart du personnel veut quitter les services de garde d’ici deux ans !

Un récent sondage montre que l’ajout des maternelles 4 ans partout au Québec risque d’être la claque de trop qui va déstabiliser un réseau de services de garde éducatifs déjà amoché par des années d’austérité. Diverses réponses à notre sondage montrent également que l’offre de ce service indispensable pourrait chuter dans les prochaines années et créer un grave problème pour les parents du Québec.

Plus de 2700 personnes provenant du secteur des services de garde éducatifs ont répondu à ce sondage interne qui visait à évaluer les problèmes actuels liés au manque de personnel et ceux qui sont à prévoir si rien n’est fait pour stabiliser ce réseau et prouver qu’il demeure, pour le gouvernement, la pierre angulaire des services à la petite enfance.

Voici quelques résultats inquiétants pour la pérennité de ce service incontournable :

  • 23 % disent qu’elles pensent prendre leur retraite ou quitter la profession d’ici deux ans.
  • 44 % affirment que le débat sur les maternelles 4 ans affecte leur moral.
  • 90 % des répondantes affirment que leur CPE éprouve de la difficulté à recruter des éducatrices avec une formation collégiale.
  • 27 % indiquent que des postes sont actuellement vacants dans leur CPE.
  • 72 % des RSG en milieu familial régi et subventionné affirment que la pénurie de remplaçantes les affecte personnellement.
  • 74 % des responsables de garde en milieu familial régi et subventionné constatent des fermetures de collègues dans leur environnement.

« Le personnel des services de garde éducatif est à bout. Il manque de relève et il risque d’en manquer encore plus dans les prochaines années. Le gouvernement doit prendre au sérieux le risque d’une pénurie de personnel dans le secteur », soutient Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

« La mise en place du réseau de services de garde pour la petite enfance a été une avancée sociale pour le Québec, particulièrement pour les femmes. Le manque de considération pour ce réseau est cependant en train d’éroder les bases sur lesquelles il reposait, soit le personnel qualifié en nombre suffisant », estime Louise Labrie, représentante du secteur CPE à la FSSS-CSN.

Climat peu invitant
Le débat sur la maternelle 4 ans, qui risque d’ébranler les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, ne fera rien pour attirer plus de jeunes à s’inscrire dans ce programme. « À force de négliger le réseau de la petite enfance, le gouvernement risque d’avoir bien du mal à maintenir le nombre de places actuel, alors qu’il admet lui-même qu’il faudrait augmenter l’offre », ajoute Karine Morisseau, représentante du secteur RSG à la FSSS-CSN.

Bien que la CSN salue le retour du tarif unique dans les services de garde subventionnés, le ministre de la Famille et le premier ministre doivent prendre d’autres mesures afin de rassurer les parents, le personnel et les futures étudiantes. Il faut consolider les CPE et les responsables des services de garde éducatifs à l’enfance.

Chute des inscriptions dans les cégeps
La baisse significative des inscriptions en Technique d’éducation à l’enfance (TEE) risque de compliquer encore plus le renouvellement des ressources humaines. Au SRAM (région de Montréal), on constate que le nombre d’inscriptions dans ce programme est passé de 1334 en 2012 à seulement 946 en 2019, et ce, malgré que le nombre de cégeps qui offre cette option est passé de 15 à 19. Une baisse de près de 30 % ! Les cégeps des autres régions constatent aussi des diminutions importantes des inscriptions en TEE.

Pour réaliser les maisons des aîné-es, il faut d’abord investir dans le personnel

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), il faut d’urgence investir pour améliorer les conditions de travail et salariales du personnel du réseau si nous voulons réaliser le projet de maison des aîné-es.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a donné plus de détails hier sur la vision gouvernementale du projet de maison des aîné-es. Si la FSSS-CSN réclame depuis longtemps une amélioration des conditions de vie des usagères et usagers des CHSLD, elle s’inquiète néanmoins de la qualité des soins qui pourra être prodiguée dans ces maisons si le gouvernement ne s’attaque pas d’urgence aux problèmes vécus par le personnel du réseau. Après le sous-financement dans le réseau dans les dernières années, l’annonce de ces investissements est bienvenue. Mais pour la FSSS-CSN, le gouvernement doit s’assurer d’investir dans les infrastructures et dans le personnel.

De plus, ce projet doit être complété d’un plan rigoureux et sérieux de prise en charge des pertes d’autonomies liées au vieillissement, ce qui passera nécessairement par le développement de beaucoup plus de places d’hébergement que ce qui est actuellement prévu, mais surtout par le développement massif des soins à domicile.

Dans une étude dévoilée récemment, la FSSS-CSN indiquait que 74 % des préposé-es aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée. Cela n’est certainement pas étranger aux effets négatifs de la réforme Barrette sur le quotidien du personnel et au manque à gagner des établissements du réseau qui se chiffre maintenant à 9 milliards depuis 2013-2014.

« Le projet de maison des aîné-es commence à se dessiner. Si par ce projet le gouvernement veut miser sur le réseau public pour donner de meilleurs soins aux aîné-es et aux personnes handicapées, tant mieux. Mais la question qui se pose, c’est comment va-t-on trouver du personnel pour travailler dans ces maisons ? Dans les conditions actuelles et avec la crise de surcharge qui se poursuit, ça ne sera pas facile. Et malheureusement, force est de constater que le gouvernement n’a pas annoncé bien des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail et salariales du personnel du réseau jusqu’à maintenant. C’est pourtant le passage obligé pour parvenir à réaliser tout projet d’envergure dans le réseau », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) subissent la crise du réseau

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile les résultats d’une vaste enquête sur les conditions de travail des assistant-es techniques seniors en pharmacie. Cette étude illustre l’ampleur de la crise qui touche l’ensemble du personnel du réseau, alors que 88 % des répondantes indiquent être constamment pressées par le temps à cause d’une forte charge de travail.

Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) et les assistant-es techniques en pharmacie (ATP) ont la responsabilité de préparer les médicaments dans les établissements du réseau. S’agissant d’un secteur en constante évolution, elles doivent s’adapter en plus de se voir confier de plus en plus de responsabilités.

La FSSS-CSN les a consultés à l’aide d’un sondage électronique, mené du 16 avril au 1er juillet 2019. Ce sont 987 ATSP et ATP œuvrant dans le réseau public de santé et de services sociaux qui y ont répondu, soit environ 40 % des ATSP et ATP à l’emploi du réseau.

Une surcharge de travail croissante pour les ATSP et ATP
Ce qui ressort principalement des résultats de l’étude de la FSSS-CSN, c’est le fait que les ATSP et ATP subissent une surcharge de travail de plus en plus importante.

Les résultats l’illustrent : 

  • 97 % des répondantes notent que leur travail est plus exigeant avec le temps.Les causes de la surcharge de travail sont :
    • Le manque de personnel (82 % des répondantes),
    • L’augmentation du nombre de patients (60 %),
    • Les changements dans la structure (53 %).
  • 74 % ont fait du temps supplémentaire dans les 6 derniers mois.
  • 79 % soulignent qu’elles se sont rendues au travail alors qu’elles auraient dû rester à la maison pour cause de maladie dans les 12 derniers mois (contre 56 % pour les salarié-es québécois).
  • 61 % ont le sentiment que leur travail n’est pas accompli selon les règles de l’art et cela les perturbe.
  • 97 % indiquent qu’il arrive que des collègues absents ne soient pas remplacés.

« Les compressions budgétaires successives et une réforme qui a désorganisé le réseau ont eu pour effet d’accentuer la charge de travail et de freiner l’offre de services des pharmacies des établissements du réseau aux patient-es », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Une surcharge qui touche les services à la population
Cette surcharge de travail constante ne peut faire autrement que d’entraîner des conséquences négatives pour la population, comme en témoignent les résultats du sondage :

  • Augmentation des situations à risque (erreur de médicaments, erreur de transcription, etc.) (87 % des répondantes)
  • Compromis sur la qualité du travail (64 %)
  • Des délais dans la réponse aux demandes des pharmaciens et/ou des médecins (50 %)

« Le poids que les assistant-es techniques seniors en pharmacie ont sur les épaules se transfère sur les services à la population. Quand la pharmacie d’un hôpital ne parvient pas à répondre aux demandes, les patient-es attendent plus longtemps et le risque d’erreur grimpe », lance Marie-Line Séguin, assistante technique en pharmacie et vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Des solutions pour améliorer le quotidien des ATSP et ATP
L’analyse de la FSSS-CSN a permis de recueillir les solutions des ATSP et ATP pour améliorer leur quotidien au travail et les services à la population. Selon elles, il faut agir en priorité sur :

  • L’embauche de personnel (74 % des répondantes)
  • La réduction de la charge de travail (64 %)
  • Des augmentations salariales (98 % jugent que leur salaire est insuffisant)
  • Une accentuation de la formation continue (88 %)
  • La possibilité de participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail (62 %)
  • Une meilleure gestion (60 %)
  • Des mesures de conciliation travail-famille-études (53 %)

« Le gouvernement Legault donne l’impression de ne se soucier que de certains titres d’emploi dans le réseau. Si on veut mettre fin à la crise du réseau, il faut agir en profondeur et avec une vision d’ensemble. La parole des assistant-es techniques en pharmacie est claire : il est temps d’appliquer des mesures pour améliorer les conditions de travail et salariales et régler dès maintenant les plaintes de maintien de l’équité salariale actuellement en discussion avec le Conseil du trésor afin d’éliminer la discrimination salariale qui perdure pour ces travailleuses depuis 2010 », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Garderie éducative Tam-Tam de Deux-Montagnes ne respecte pas les lois et règlements

Malgré une multitude d’interventions auprès de l’employeur, de décisions du Tribunal administratif du travail, de plaintes auprès du ministère de la Famille, la direction et les propriétaires de la Garderie éducative Tam-Tam continue de bafouer les droits des travailleuses et de ne pas respecter les lois et règlements. Pour le syndicat, après deux ans de tentatives, c’en est assez.

La garderie ne se conforme pas aux normes du travail et ne respecte pas les décisions du Tribunal
« Depuis que les travailleuses se sont syndiquées, nous avons, à maintes reprises, tenté de faire respecter le minimum reconnu par les lois, et ce, sans succès. Il est inacceptable d’être obligés de se rendre devant les tribunaux afin d’obtenir, d’un arbitre, une décision afin que les travailleuses reçoivent un relevé de paie! Faut-il rappeler que ceci est prévu aux normes du travail? » dénonce Danielle Deschatelets, présidente du Syndicat des travailleuses en CPE région Laurentides (CSN).

Depuis des mois, la direction prélève les cotisations syndicales sur la paie de chaque employée, mais ne les remet pas au syndicat, s’appropriant ainsi des sommes d’argent ne lui appartenant pas. À ce jour, malgré promesses et ordonnances des tribunaux, la garderie détient toujours l’argent, invoquant toutes sortes de raisons. Qu’est-ce que la Garderie Tam-Tam n’est pas en mesure de faire que toutes les autres garderies font? Quelle peut être la réponse à cette question si ce n’est que de se demander si la direction ne fait pas preuve de malhonnêteté? Nous pouvons certainement conclure que la direction est indifférente au respect des lois et règlements. Ajoutons qu’elle fait également la même chose, périodiquement, avec les cotisations des travailleuses au fonds de pension du réseau des services de garde régis, omettant ainsi de verser les sommes dues au régime. Les travailleuses subissent constamment des représailles de la part des représentantes de l’employeur, mais les travailleuses ont peur de porter plainte craignant que les choses dégénèrent.

Le Ministère sera interpellé
Le comportement irresponsable et négligeant de la direction se traduit aussi par le non-respect des ratios et autres règlements qui existent pour assurer un service de garde de qualité et assurer la sécurité des enfants. Pour sa part, Lucie Longchamps, vice-présidente responsable du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) mentionne « Depuis des années, des plaintes sont déposées au ministère sans que rien n’y fasse. Nous allons interpeller directement le ministre Lacombe pour que cessent les manquements, notamment le non-respect des ratios. »

Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN, précise « La garderie Tam-Tam est un service de garde subventionné par l’État. Elle ne peut se soustraire délibérément ou même involontairement, à répétition, à ses obligations. L’appel au gros bon sens, les recours juridiques sur plusieurs dossiers, l’arbitrage, la médiation, tout a été essayé. Nous appuierons le syndicat et les travailleuses pour qu’une fois pour toutes, la Garderie Tam-Tam se conforme. »

En conclusion, le syndicat ne cédera pas et défendra les travailleuses qui subissent constamment des représailles; il les remercie, d’ailleurs, de veiller à donner le meilleur aux enfants malgré les conditions de travail déplorables.

À propos
Le Syndicat des travailleuses en CPE région Laurentides (CSN) représente près de 1000 travailleuses dans la région des Laurentides. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) qui regroupe plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés et, sur une base régionale, au Conseil central des Laurentides (CSN).

Une victoire pour les paramédics et la population

La CSN tient à saluer l’annonce du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) concernant un investissement de 10,6 M$ pour une bonification de la couverture ambulancière.

« Nous réclamons ces investissements depuis des années, et plus particulièrement depuis la fin de notre dernière négociation en 2017. Le déploiement des heures de service supplémentaires et l’ajout des ambulances étaient grandement attendus », a souligné Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier. « La CSN se bat depuis longtemps pour ramener les délais de réponse à un niveau acceptable. Ces investissements permettront non seulement aux paramédics de souffler un peu, mais surtout à la population de recevoir les services adéquats », de rajouter Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« L’une des grandes victoires de cette annonce est la conversion des horaires de faction en horaire à l’heure, notamment pour les secteurs de Farnham et de La Malbaie », a déclaré Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Après avoir fait pression sur le gouvernement pendant plusieurs mois afin qu’ils respectent leurs engagements, nous sommes soulagés de pouvoir enfin réduire la charge de travail des paramédics. »

Si ces investissements sont une grande victoire pour les régions concernées, plusieurs zones qui respectent les seuils et les déclencheurs établis par le MSSS pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont toujours en attente. Les zones de Cabano, de La Tuque, et de l’Abitibi-Témiscamingue attendent la transformation des horaires de faction en horaires à l’heure, tandis que Sainte-Agathe, Labelle, Sherbrooke et Québec requièrent des ajouts d’heures de service. À Montréal seulement, ce sont 77 641 heures de service supplémentaires qui ont été annoncées en 2017 et qui ne sont toujours pas sur la route.

En terminant, M. Gagnon a tenu à mettre en garde le gouvernement. « Le ministère devra cependant nous accompagner pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur. Avec de tels montants qui amèneront la création de nouveaux postes, il s’agira certainement d’un défi de réussir à les combler. »

Le réseau est dans le trou en ce qui a trait au financement des soins de santé mentale

Alors que l’on souligne aujourd’hui la journée mondiale de la santé mentale, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dénonce le fait que le réseau n’a pas les montants nécessaires pour répondre aux besoins grandissants de la population.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les établissements du réseau de la santé et des services sociaux subissent un manque à gagner majeur pour parvenir à donner les services de santé mentale. La FSSS-CSN a calculé ce manque à gagner cumulatif depuis 2013-2014.

  • Pour la mission de la santé mentale, le manque à gagner est de 322 millions de dollars.
  • Pour la mission de la déficience intellectuelle, le manque à gagner est de 449 millions de dollars.

La FSSS-CSN évalue que la mission de la santé mentale subit plus de 101 millions de dollars de coupes budgétaires pour l’année en cours. Ce montant est de plus de 156 millions de dollars pour la mission de la déficience intellectuelle.

« Tout au long de la journée, nous verrons plusieurs acteurs de la société parler de l’urgence d’agir en santé mentale. Malheureusement, un des acteurs majeurs pour aider la population est dans le trou. Le réseau de la santé et des services sociaux accuse un manque à gagner qui se creuse année après année. Si on ne veut pas continuer d’échapper des gens qui ont besoin d’aide, le gouvernement doit utiliser une part des surplus qu’il a en poche pour redresser la situation », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Il faut avant tout avoir les moyens de donner des soins de qualité

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le projet de loi 43 déposé par la ministre McCann n’atteindra pas sa cible tant et aussi longtemps que le gouvernement n’aura pas mis fin à la crise de surcharge de travail dans le réseau.

Le projet de loi 43 vise à donner plus de responsabilités aux infirmières praticiennes spécialisées, notamment pour le suivi de maladies courantes, pour déterminer des traitements médicaux et pour le suivi de certaines grossesses. Si ce projet de loi a le mérite de mieux reconnaître les compétences des professionnel-les en soins, la FSSS-CSN s’inquiète du contexte dans lequel il apparaît. Depuis des mois, les professionnel-les en soins et l’ensemble du personnel du réseau dénoncent la surcharge de travail permanente qu’elles subissent, notamment pour ce qui est du temps supplémentaire obligatoire (TSO).

Effacer le manque à gagner des établissements du réseau pour donner les moyens au personnel de soigner

Lors du dépôt du premier budget du gouvernement Legault, la FSSS-CSN avait démontré que l’austérité des dernières années portait le manque à gagner pour les établissements du réseau à plus de 9 milliards de dollars depuis 2013-2014. Ces investissements manquants sont ce qui nuit le plus à l’autonomie professionnelle et qui nourrit la crise de surcharge de travail permanente. À cet effet, la FSSS-CSN demande au gouvernement Legault de revoir sa prévision de retour à l’austérité dès l’année prochaine.

« Les compressions des dernières années ont mis à mal les conditions de travail. Les professionnel-les en soins vivent une réelle détresse actuellement dans le réseau. Reconnaître davantage l’autonomie des IPS, c’est bien. Mais on ne parviendra pas à changer le visage du réseau et à régler la crise sans s’attaquer à la source des maux. Et ça, c’est le fait que les investissements ne sont pas au rendez-vous pour permettre au personnel de souffler », lance Félix-Olivier Bonneville, infirmier et représentant des professionnel-les en soins à la FSSS-CSN.

Un manque à gagner de 379 millions qui pèse lourd sur les centres jeunesse

Les DPJ présenteront aujourd’hui leur bilan annuel. Après le drame de Granby, les centres jeunesse doivent avoir les moyens nécessaires pour s’assurer qu’on ne revive plus jamais une telle tragédie.

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les événements des derniers mois illustrent l’urgence de mettre fin au manque à gagner de 379 millions de dollars accumulés depuis 2013-2014 dans les centres jeunesse. La FSSS–CSN évalue que les centres jeunesse subissent plus de 120 millions de dollars de coupes budgétaires pour l’année en cours.

Le rapport des DPJ présente une hausse des signalements de 10 % par rapport à l’an dernier. Cette hausse est constante depuis plusieurs années et témoignent de l’importance de réinvestir dans les centres jeunesse pour répondre aux demandes grandissantes.

Un 40e anniversaire qui doit mener à une prise de conscience pour le bien des jeunes vulnérables

Nous soulignons cette année les 40 ans de la Loi sur la protection de la jeunesse. Cet anniversaire est assombri par le drame de Granby et par la surcharge de travail constante du personnel des centres jeunesse. La mission jeunesse a de plus été frappée par la centralisation à outrance de la réforme Barrette qui a laissé en pan l’ensemble des services sociaux. Si la commission Laurent a pour mandat de faire la lumière sur les problèmes des centres jeunesse, la FSSS–CSN veut s’assurer que le gouvernement Legault mettra en application les recommandations et donnera les moyens aux centres jeunesse de remplir pleinement leur mission pour les jeunes vulnérables.

« Le premier ministre Legault a dit dernièrement que les surplus sont pour les Québécois. Il faut espérer qu’il pense aussi aux jeunes vulnérables et à celles et ceux qui en prennent soin chaque jour. Les intervenantes des centres jeunesse ont été patients et ont laissé le gouvernement entrer en fonction. Mais là, ils s’attendent à des changements pour leur donner ce qu’il faut pour épauler des jeunes qui en ont tellement besoin », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Investir dans le public pour améliorer les soins

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la ministre McCann doit indiquer dès maintenant que les investissements en soutien à domicile du dernier budget seront injectés dans le réseau public pour épauler le personnel surchargé et améliorer les soins aux personnes en perte d’autonomie.

L’annonce gouvernementale de ce matin a permis de mieux comprendre où la ministre McCann entend investir les 280 millions de dollars prévus au dernier budget. La FSSS-CSN constate que cette annonce n’est pas pour l’injection de nouvelles sommes dans les soins à domicile, mais bien seulement pour préciser l’annonce du dernier budget. Pourtant, la situation des derniers mois indique l’urgence d’investir davantage pour améliorer les services aux personnes en perte d’autonomie, aussi bien les soins à domicile que ceux offerts en hébergement public.

Une table ministérielle sur les services aux personnes en perte d’autonomie pour mettre fin à la crise

La FSSS-CSN demande au gouvernement de mettre en place une table gouvernementale pour s’assurer que les sommes aident à mettre fin à la crise du réseau. Une étude que nous avons dévoilée récemment démontre la dégradation des soins à domicile dans le secteur public. C’est plus de 82 % des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) qui ont vu leur charge de travail s’alourdir depuis le 1er avril 2015.

« Pour les personnes qui reçoivent des soins à domicile, la formule la plus efficace est lorsqu’il y a une équipe qui travaille ensemble pour assurer la cohérence et la qualité des soins. Dans l’annonce du budget au mois de mars et confirmée aujourd’hui, il y a moins de 30 % du budget qui va aller aux équipes multidisciplinaires des CLSC. Nous pensons qu’on va gaspiller une opportunité d’améliorer de façon significative la situation si on ne fait pas plus. Il est encore temps de changer de cap et de mettre toutes les énergies dans notre réseau qui en a tellement besoin », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Le personnel n’a pas rechargé ses batteries durant l’été

Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) révèle que 70 % du personnel du réseau a subi une surcharge de travail au retour de leurs vacances estivales en raison de leur non-remplacement.

La période estivale est synonyme de vacances dans bien des milieux de travail. Pourtant, les 1980 répondant-es au sondage mené par la FSSS-CSN témoignent en grand nombre des problèmes qu’ils ont vécus avec la prise des vacances et leur retour au travail dans le réseau de la santé et des services sociaux. Le sondage de la FSSS-CSN a permis de recueillir plus de 1200 commentaires de travailleuses et travailleurs provenant de plusieurs titres d’emploi et de l’ensemble des régions du Québec.

La prime estivale très restrictive mise en place par le gouvernement a donc raté sa cible. La Fédération avait d’ailleurs interpellé le gouvernement Legault pour demander de mettre en place des mesures attractives ambitieuses pour parvenir à maintenir les services durant l’été et permettre au personnel de souffler. L’état de santé du personnel du réseau a de quoi inquiéter avec une hausse importante des arrêts de travail.

Voici ce qui ressort de l’analyse des commentaires des répondant-es du sondage :

Plusieurs travailleuses ayant des années d’expérience n’ont pas pu prendre leurs vacances au moment désiré ;

  • Plusieurs témoignent d’une augmentation du TSO durant l’été pour le remplacement des vacances ;
  • Certaines personnes ont même dû interrompre leurs vacances pour venir travailler ou ont reçu plusieurs appels de leur employeur pour rentrer au travail durant leurs vacances ;
  • La charge de travail atteint des sommets durant l’été alors que celles et ceux qui sont au travail doivent assumer les tâches de celles qui sont en vacances ;
  • Plusieurs se sont retrouvés avec une pile de dossiers à leur retour de vacances et aucune aide pour les épauler ;
  • Plusieurs remarquent que les listes d’attente ont augmenté durant leurs vacances ;
  • Des gestionnaires imposent la prise des vacances en ne respectant pas les règles des conventions collectives ;
  • Il manque de formation pour aider les personnes qui viennent épauler les équipes durant l’été ;
  • Il y a un manque de stabilité dans le remplacement des vacances.

« Les moyens n’ont pas été pris pour donner de l’air au personnel du réseau. Comme si c’était la première fois qu’on vivait un été dans le réseau ! Le résultat, c’est qu’on commence l’automne avec plein de monde qui ont la langue à terre ! Depuis un an, le gouvernement Legault n’a pas fait ce qu’il faut pour mettre fin à la crise de détresse du personnel. Le manque de personnel est criant et ce n’est certainement pas l’été qui se termine qui va convaincre des gens de venir dans le réseau », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

La réforme du système préhospitalier doit s’attaquer à la surcharge du personnel

La CSN salue l’initiative du Ministère de la Santé et des service sociaux de créer un Comité national de transformation du système préhospitalier d’urgence et assure son entière collaboration.

« Ce travail de réflexion, nous l’avons entamé depuis un bon moment avec ceux et celles qui connaissent le mieux la réalité du système préhospitalier, soit les travailleuses et les travailleurs. Nous avons déjà mis sur pied plusieurs comités au sein de notre organisation et nous espérons que notre voix soit entendue pendant ces travaux », a souligné Lucie Longchamps, vice-présidente à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« Je me réjouis de voir la décision du ministère, mais je tiens à leur rappeler qu’ils n’ont toujours pas respecté les engagements qu’ils ont pris quant à notre charge de travail et à l’amélioration du service auprès de la population. Dans plusieurs régions, nous sommes encore en attente de rajouts d’heures de service et du déploiement complet des heures de service octroyées en 2017, tandis que dans d’autres, on attend la conversion des horaires de faction en horaire à l’heure. Une révision à plus long terme est nécessaire, mais il ne faut pas oublier la réalité actuelle qui nécessite qu’on s’occupe des paramédics » a rajouté Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN.

Le cycle néfaste du manque de personnel fait mal

Le manque de personnel chronique fait mal au Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais. Cela crée une surcharge de travail continuelle pour le personnel. Pour la CSN, il est temps que le CISSS de l’Outaouais et le gouvernement améliorent les conditions de travail et salariales du personnel afin de parvenir à attirer et retenir le personnel dans le réseau.

Profitant d’une tournée pour aller à la rencontre des travailleuses et travailleurs du CISSS de l’Outaouais, la CSN s’inquiète de l’incapacité des établissements de la région à être attractifs. Les données compilées par le syndicat illustrent qu’en seulement deux mois, il y a eu plus de 100 départs de personnel des établissements de l’Outaouais. De plus, plusieurs professions du réseau font partie de la liste des déficits importants de main-d’oeuvre en Outaouais pour la période 2019-2023 selon les données des partenaires du marché du travail. Seulement en ce qui a trait aux préposé-es aux bénéficiaires, les besoins sont estimés à plus de 2600 employé-es pour cette période. Alors que le nombre de départs se rapproche sans cesse du nombre d’embauches, le CISSS de l’Outaouais est actuellement loin du compte.

« Les travailleuses et travailleurs du CISSS de l’Outaouais sont au bout du rouleau. C’est ce qu’ils nous répètent chaque fois qu’on les rencontre. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : le CISSS de l’Outaouais n’arrive pas à attirer du personnel alors qu’on a des besoins criants », explique Josée McMillan, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Outaouais — CSN.

« Le manque de personnel entraîne un cycle néfaste de surcharge de travail pour le personnel du CISSS de l’Outaouais. C’est pas rien : nous avons calculé que les agentes administratives ne sont pas remplacées dans 95 % des cas. Qu’est-ce que vous pensez qui arrive ? C’est aussi le cas des métiers auxiliaires comme le service alimentaire, en pharmacie et surveillant d’établissement pour ne nommer que ceux-là. Cela ne fait que reporter la charge de travail sur les épaules du reste de l’équipe », poursuit Julie Legault, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La proximité de l’Outaouais avec l’Ontario est une cause importante de nos problèmes dans les établissements de la région. Tant et aussi longtemps qu’on n’améliorera pas les conditions de travail du personnel, il ne faudra pas s’étonner que les gens veuillent améliorer leur sort en allant travailler de l’autre bord de la rivière des Outaouais », lance Alfonso Ibarra, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO–CSN).

« Le gouvernement Legault doit passer en cinquième vitesse pour mettre fin à la crise du réseau. Ça dure depuis trop longtemps. La solution est pourtant simple. Rien ne pourra être fait, tant et aussi longtemps que le gouvernement n’acceptera pas d’améliorer les conditions de travail et les salaires du personnel du réseau. La prochaine négociation approche à grands pas. C’est l’occasion de mettre fin à l’hémorragie », de conclure Julie Legault, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

En marge du Tournoi de golf du whip de la Coalition avenir Québec, des représentants de la FSSS-CSN et de la CSN ont réitéré leur demande envers le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

« Lors de notre dernière négociation du secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le MSSS s’est engagé par écrit envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Près de trois ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, l’actuel gouvernement ne respecte aucun des engagements en cette matière. Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN.

« À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de service supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Le gouvernement doit respecter les engagements qu’il a pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour une offre de services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Puisque les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre Danielle McCann passe à l’action », d’ajouter monsieur Gagnon.

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », de conclure Isabelle Gélinas, vice-présidente du Conseil central du Cœur du Québec (CCCQ–CSN).

La CSN exige l’augmentation des effectifs sur la route

Près de deux ans après avoir conclu leur négociation, les syndicats du secteur préhospitalier affiliés à la CSN déplorent que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) tarde à respecter ses engagements visant à augmenter les effectifs d’urgence sur les routes du Québec.

« Les paramédics de la CSN dénoncent depuis trop longtemps les délais d’attente entraînés par le manque de ressources pour desservir la population, fait remarquer le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est aberrant que nous arrivions toujours au même constat, année après année. Nous avons convenu de mesures visant à rehausser les effectifs lorsque les seuils déterminés avec le MSSS étaient atteints. Il est temps que le ministère donne suite aux modalités que nous avons négociées afin d’assurer un accès de qualité aux soins d’urgence. »

« Nous avons conclu cette négociation principalement parce que nous étions parvenus à convaincre le ministère d’ajouter des ressources pour améliorer l’accès aux soins d’urgence », affirme Jean Gagnon, représentant des paramédics de la CSN. Nous nous sentons floués par le ministère, qui refuse non seulement de nous divulguer l’information relative à l’état des seuils, mais qui, de plus, bloque l’octroi des budgets nécessaires à l’ajout des effectifs supplémentaires pour lesquels nous nous sommes entendus. »

« La région métropolitaine de Montréal comporte son lot de particularités, d’ajouter Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. À Montréal, seulement 6 postes à temps complet et 8 postes à temps partiel ont été ajoutés sur les 70 postes à temps complet nécessaires au déploiement des heures de service promises en 2017. »

Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable ; il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

La CSN tient à rappeler que le MSSS s’était engagé à réduire la charge de travail des paramédics, notamment en augmentant le nombre d’horaires à l’heure et en transformant les horaires de faction (horaires qui consistent à demeurer disponibles 24 heures sur 24 durant sept jours). Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaires de faction en horaires à l’heure sont atteints, la CSN demande au gouvernement de respecter ses engagements.

La maternelle 4 ans pourrait nuire à la vitalité des villages de la Côte-Nord

L’ouverture de classes de maternelle 4 ans pourrait avoir un effet négatif insoupçonné dans les petites localités. Si on faisait le choix d’inscrire les enfants de 4 ans actuellement en CPE à la maternelle, ça pourrait mettre en péril certaines installations en raison de la faible densité de population.

« Dans un village nord-côtier, l’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait aussi faire fermer un des services de garde en milieu familial en place et ainsi laisser en plan des enfants de moins de 4 ans », insiste Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN, qui souligne que la vitalité de plusieurs villages dépend de l’offre de services de garde éducatifs 0-5 ans pour tous les enfants.

Concertation régionale indispensable

Dernièrement, le ministre Jean-François Roberge a ouvert la porte à des comités de concertation au niveau régional et national sur les maternelles 4 ans. « Si on veut éviter de déséquilibrer le réseau des services de garde éducatifs par des fermetures, il faut absolument asseoir tous ceux qui s’occupent de la petite enfance dans notre région », soutient Steve Heppell, vice-président régional de la FSSS-CSN Côte-Nord, qui ajoute qu’un conseil consultatif sur l’organisation des services de garde éducatifs existe déjà dans chaque région. Pour être cohérent, il faudrait que les commissions scolaires y siègent avant d’ouvrir des places de maternelle 4 ans n’importe où. Sinon, on risque de déstabiliser l’offre de services de garde éducatifs dans certains secteurs.

Le travail en silo des ministères (Famille, Santé, Éducation) ne permettra pas d’utiliser toutes les ressources spécialisées, comme les orthophonistes, peu importe si celles-ci sont à l’emploi du réseau de la santé et des services sociaux ou de celui de l’éducation. « L’accès à un spécialiste pour un enfant fragilisé de 2, 3 ou 4 ans ne devrait pas dépendre du réseau dans lequel le ou la professionnelle disponible travaille », soutient Julie Pellerin, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la Manicouagan–CSN.

Atouts des services de garde éducatifs

« Il ne faut pas oublier que pour certaines familles la maternelle 4 ans n’est pas gratuite. Elle peut même coûter plus cher que le CPE puisqu’il faut payer pour les lunchs, le service de garde scolaire et le camp de jour pendant l’été », rappelle par ailleurs Stéphanie Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et de travailleurs de CPE de Sept-Îles–CSN. Cette dernière s’inquiète par ailleurs du manque d’enseignant-es et de ressources professionnel-les spécialisées pour les enfants fragilisés dans le réseau scolaire.

« Nous avons, au Québec, un réseau de service de garde éducatif qui donne le choix aux parents. Ils ont le choix d’envoyer leur tout-petit en CPE ou en milieu familial régis et subventionnés. La maternelle n’est pas ce qui convient le mieux pour tous les enfants de 4 ans » explique, Guillaume Tremblay. « Si on veut préserver ce choix, il faut se coordonner pour faire une offre qui convient aux besoins de l’ensemble des tout-petits, pas seulement ceux qui ont 4 ans », ajoute Julie Pellerin.

À propos

 Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Non-reconnaissance de l’expérience – Les établissements doivent agir

Des centaines de salarié-es de la santé et des services sociaux, notamment de l’Institut de cardiologie de Montréal et du CHU Saint-Justine, se rassemblent aujourd’hui autour de ce dernier établissement pour exiger la pleine reconnaissance de leur expérience acquise. La non-reconnaissance de toute leur expérience est vécue par les salarié-es comme une injustice et un manque de respect que doivent corriger les établissements.

« Partout au Québec, les établissements du réseau sont aux prises avec des difficultés majeures pour attirer la relève et retenir le personnel plus expérimenté, explique le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Jeff Begley. Dans ce contexte, il est extrêmement contre-productif pour les établissements d’adopter une posture rigide qui a pour effet de nier l’expérience acquise par les salarié-es. C’est extrêmement irrespectueux à leur égard. Ils ont donné toute leur carrière à ce réseau! J’invite le CHU Sainte-Justine, l’Institut de cardiologie de Montréal et tous les établissements du Québec à trouver des solutions ».

« Le personnel du réseau s’engage chaque jour, corps et âme, afin d’accomplir sa mission, poursuit-il. Chacun de ces jours compte pour les personnes dont nous nous occupons. Chacun de ces jours travaillé compte dans l’état de santé physique et psychologique des salarié-es. Il n’est pas normal que chacun de ces jours ne compte pas dans le calcul de notre expérience ».

Rappelons que, le 2 avril dernier, tous les salarié-es ont été intégrés dans une nouvelle structure salariale. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle salariale que l’échelon qu’ils occupaient au 1er avril, car toutes les années d’expérience accumulées n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un nouvel emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon et reçoit 21,87 $ l’heure, alors qu’une personne embauchée depuis le 2 avril par l’établissement peut faire reconnaître son expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e  échelon, recevant 22,35 $ l’heure. Pour certains titres d’emploi, la dévalorisation est encore plus marquée. S’ensuit une démotivation certaine du personnel devant la non-reconnaissance de toutes ces années d’engagement auprès de leur employeur.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 110 000  membres dans les secteurs de la santé et des services sociaux et des services de garde. Elle est l’organisation syndicale regroupant le plus grand nombre de membres en santé et services sociaux et la seule organisation à regrouper des salarié-es de toutes les catégories de personnel. Elle est une des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux, forte de 300 000 adhérents dans tous les secteurs d’activités.

La majorité des préposés aux bénéficiaires subissent de la détresse psychologique, démontre un sondage de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile un sondage-choc qui montre que 74 % des préposés aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée.

La dégradation des conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires (PAB) fait la manchette depuis plusieurs semaines. Mais le sondage mené par la FSSS-CSN est le premier à chiffrer l’ampleur du problème. Plus de 80 % des répondantes subissent de la détresse psychologique depuis au moins un an, ce qui illustre le risque de voir augmenter davantage les arrêts de travail si rien n’est fait. Cela dans le contexte où les arrêts de travail sont en hausse constante. En 2017-18, le ratio d’assurance salaire des PAB était 21 % plus élevé que pour l’ensemble du personnel du réseau. Le sondage de la FSSS-CSN révèle aussi que le deuxième bain tant mis de l’avant est loin de se matérialiser dans les établissements.

Un sondage-choc sur la détresse des PAB

La consultation de la FSSS-CSN a été menée du 15 février au 5 mai 2019. Ce sont plus de 8500 préposé-es aux bénéficiaires qui ont répondu à ce sondage, ce qui représente plus de 20 % des PAB du réseau. Les répondantes, très majoritairement des femmes, proviennent de toutes les régions du Québec et œuvrent dans tous les types d’établissements du réseau (CHSLD, hôpitaux, santé mentale).

Les résultats indiquent l’urgence d’agir :

  • Plus de 70 % des répondantes ont fait du temps supplémentaire au cours des 6 derniers mois ;
  • Plus de 40 % ont fait du temps supplémentaire obligatoire (TSO) au cours des 12 derniers mois ;
  • Près de 30 % ont été menacées de sanctions disciplinaires en cas de refus de faire du TSO ;
  • Plus de 75 % n’ont pas suffisamment de temps pour donner les bains ;
  • Plus de 90 % affirment être constamment pressé par le temps à cause d’une forte charge de travail ;
  • 80 % indiquent vivre une grande fatigue physique et mentale à la fin de leur quart ;
  • Plus de 95 % indiquent que des PAB absents ne sont pas remplacés ;
  • 100 % sont exposées à une demande psychologique élevée et 90 % à une faible latitude décisionnelle ;
  • Plus de 95 % ont été exposées à au moins une forme de violence ;
  • Plus de 90 % identifient le manque de personnel et l’alourdissement des bénéficiaires comme les problèmes principaux, suivis de l’instabilité des équipes de travail (60 %).

Cette surcharge a un impact direct sur les soins, alors que :

  • Près de 90 % des répondantes affirment qu’elles n’ont plus le temps d’établir une relation d’aide ;
  • Plus de 35 % affirment que personne n’est en mesure d’effectuer les tâches qu’elles n’ont pas eu le temps d’effectuer ;
  • Seulement 16 % indiquent réussir chaque semaine sans exception à donner un minimum d’un bain par semaine à tous les résidents qui sont dans leur charge de travail ;
  • Seulement 15 % affirment que tous les résidents qui sont dans leur charge de travail et qui le désirent bénéficient du 2e bain chaque semaine ;
  • 70 % doivent faire des compromis sur la qualité du travail ;
  • 60 % indiquent devoir laisser des résident-es couchés alors qu’ils devraient être levés ;
  • 55 % voient une augmentation des délais pour répondre aux demandes des résident-es ce qui peut occasionner des chutes.

« Les résultats prouvent une chose : les préposé-es aux bénéficiaires sont au bord de l’épuisement généralisé. C’est un signal d’alarme très clair, le gouvernement ne peut le nier. Quand on se rend compte que certains employeurs forcent des PAB à prendre en charge jusqu’à 100 résident-es dans certains contextes, c’est que ça ne tourne pas rond. Et avec cette surcharge, ce qui prend le bord, c’est la relation d’aide qui est si essentielle pour prendre soin de la population », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Les solutions, les PAB les ont !

La FSSS-CSN propose des solutions pour améliorer les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires et de l’ensemble du personnel. Le sondage de la FSSS-CSN permet de mettre de l’avant des solutions identifiées par les PAB :

  • Près de 90 % des répondantes demandent l’embauche de personnel et la réduction de la charge de travail ;
  • Plus de 70 % affirment qu’il faut améliorer la gestion ;
  • Plus de 65 % souhaitent pouvoir participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail ;
  • Plus de 60 % affirment vouloir avoir accès à des mesures de conciliation travail-famille.

« J’invite les ministres McCann et Blais à prendre connaissance des résultats du sondage. Elles doivent faire quelque chose rapidement. La négociation s’en vient. Il faut en profiter pour augmenter substantiellement les salaires du personnel et pour améliorer les conditions de travail. C’est pour ça que la FSSS-CSN propose notamment à ses membres d’exiger qu’on interdise le recours au TSO. Il faut donner un coup pour mettre fin à la crise ! », de conclure Jeff Begley.

Le gouvernement doit respecter ses engagements

Lors de la dernière négociation des conventions collectives dans le secteur préhospitalier au Québec, en 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est engagé envers les paramédics à réduire la charge de travail des horaires à l’heure et à transformer des horaires de faction en horaire à l’heure. Plus de deux ans plus tard, alors que les seuils et les déclencheurs qu’il a lui-même établis pour l’ajout de véhicules à l’heure et la transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure sont atteints, voire dépassés dans plusieurs régions, force est de constater que l’actuel gouvernement ne respecte aucun de ses engagements.

« Nous sommes exaspérés par le manque criant de véhicules d’urgence sur la route. On n’arrive tout simplement plus à répondre aux besoins dans les temps requis, ce qui a des effets sur la santé et la sécurité tant de la population desservie que celle des paramédics », souligne Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la CSN. À titre d’exemple, sur les 77 641 heures de services supplémentaires annoncées par le MSSS en 2017, une grande majorité de ces heures de service supplémentaires n’ont toujours pas été déployées. Pour Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « le gouvernement doit respecter les engagements pris envers la population et les 3500 paramédics de la CSN pour des services d’urgence adéquats et conformes aux normes. Les mesures annoncées par le précédent gouvernement permettaient de ramener le délai de réponse à un niveau acceptable, il est plus que temps que la ministre McCann passe à l’action. »

« Les paramédics sont les premiers répondants en matière de soins préhospitaliers d’urgence, et ce qu’ils nous disent depuis des années, c’est qu’ils n’arrivent plus à répondre dans les temps requis aux besoins identifiés, d’où leurs craintes pour la santé et la sécurité de la population. Tant que la ministre McCann n’injecte pas les fonds nécessaires pour garantir un meilleur accès à ces soins d’urgence, c’est la population qui se trouve en danger, particulièrement dans les régions où l’on constate des problèmes d’effectifs ambulanciers. La CAQ doit respecter les engagements pris en 2017 par l’ancien gouvernement libéral envers les paramédics. Ce n’est pas seulement une question de cohérence, mais aussi une question d’accès aux soins d’urgence pour la population », défend Sol Zanetti, responsable solidaire en matière de santé et services sociaux.

À propos de la CSN et de la FSSS

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente la majorité des paramédics au Québec, soit environ 3500. Elle compte près de 110 000 syndiqué-es œuvrant dans les secteurs public et privé. Pour sa part, la CSN regroupe plus de 300 000 membres présents dans la plupart des secteurs d’activité.

La CSN en faveur d’un investissement massif pour la petite enfance

La CSN accueille favorablement la volonté du gouvernement d’investir davantage pour nos enfants de quatre ans, mais souhaite qu’il le fasse aussi pour l’ensemble de la petite enfance. « Le réseau des services éducatifs à l’enfance a été conçu pour les enfants de 0 à 5 ans et il a fait ses preuves pour bien préparer les enfants à la maternelle 5 ans. Le problème, c’est qu’il manque cruellement de places et les parents attendent souvent pendant des années avant d’avoir accès à un service de garde éducatif », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN. Ce dernier demande donc au gouvernement de prendre les budgets prévus pour les enfants de quatre ans afin d’offrir un réel choix aux parents en donnant un accès aux CPE et aux milieux familiaux régis et subventionnés à ceux qui le souhaitent, et ce, à un coût équivalent à celui de la maternelle. Il n’est pas judicieux d’offrir des maternelles 4 ans mur à mur. La centrale demande plutôt la gratuité des services de garde éducatifs pour les familles à faible revenu ainsi que pour tous les enfants de quatre ans.

« Pourquoi dépenser près de deux milliards de dollars en béton, alors que les mesures les plus urgentes seraient de réinvestir dans le réseau de l’éducation et de la petite enfance et de rendre disponibles les services éducatifs et les professionnel-les nécessaires pour les enfants plus vulnérables », ajoute Jacques Létourneau, qui rappelle que les coupes dans le réseau scolaire et dans celui de la santé et des services sociaux ont rendu l’accès à ces spécialistes très difficiles, même dans les écoles.

Ratio avantageux

Une autre raison qui milite pour privilégier les services de garde éducatifs pour la petite enfance à l’école, c’est le ratio adulte-enfants. « Limiter le nombre d’enfants par éducatrice est primordial pour la qualité des interactions », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN), qui représente plus de 13 000 membres dans le réseau des services de garde éducatifs. Ce dernier permet un ratio adulte-enfants avantageux (1 pour 6 ou 1 pour 10 au maximum).

Diagnostic avant 4 ans

En plus du ratio plus avantageux, les services de garde éducatifs permettent un diagnostic plus précoce des troubles de l’apprentissage, bien avant quatre ans. « Quand on parle de diagnostic précoce à l’âge de quatre ans, pour un pédiatre, c’est comme si vous me demandiez d’agir dans un CHSLD de bébés », a lancé récemment le pédiatre reconnu Jean-François Chicoine en entrevue avec la CSN. Ce dernier précise que plusieurs diagnostics importants peuvent se faire à 18 mois avec un accès au spécialiste approprié.

Formation adaptée

En ce qui concerne la formation, rappelons qu’une majorité d’éducatrices des services de garde ont suivi une formation entièrement axée sur les enfants de 0-5 ans, tandis que les enseignantes et enseignants détiennent une formation adaptée pour les 5 à 12 ans et non sur les besoins des tout-petits. Ces derniers ne sont pas aussi bien préparés pour l’apprentissage par le jeu.

Que veulent les parents ?

Un récent sondage Léger montre que les parents préfèrent les services de garde éducatifs à la maternelle 4 ans. Le seul obstacle est le manque de places en CPE et chez les responsables en services de garde régis et subventionnés. L’argent prévu pour les maternelles 4 ans pourrait cependant résoudre ce dernier problème tout en permettant l’embauche de plus de professionnel-les. Par ailleurs, rien ne permet de croire que les 20 % d’enfants qui, pour le moment, échappent à toute forme de services éducatifs avant 5 ans seront inscrits par leurs parents à la maternelle 4 ans. Ces parents tiennent peut-être à garder leur enfant à la maison ou attendent une place en services de garde à l’enfance ou encore travaillent avec des horaires atypiques. « Il faudrait en savoir plus sur ces parents avant de créer à grands frais un 2e réseau parallèle pour la petite enfance », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN qui est l’organisation la plus représentative du personnel des CPE.

Un réseau inachevé

Le précédent gouvernement a malheureusement imposé des freins au développement de places subventionnées pour les enfants, notamment en finançant seulement 50 % du coût des nouvelles installations. Cette mesure a favorisé l’essor des garderies privées, d’autant plus que des crédits d’impôt avantageux ont aussi été instaurés. Pour des familles de la classe moyenne, ces crédits peuvent rendre la garderie privée plus avantageuse financièrement au détriment du volet éducatif qui est beaucoup moins encadré dans ce type de service. La CSN demande donc la poursuite du développement des places en milieu familial régi et en CPE, la fin de la modulation des tarifs ainsi que la fin du crédit d’impôt pour frais de service de garde.