Services de garde en milieu familial : une réouverture dès le 11 mai serait irresponsable

Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial de la CSN demandent au ministère de la Famille de reporter l’ouverture de tous les milieux familiaux au 19 mai afin de s’assurer que tout l’équipement de protection soit livré à temps et qu’il puisse apporter des réponses aux nombreuses inquiétudes exprimées par le réseau.

La santé et sécurité d’abord

Les RSG–CSN estiment que les conditions ne sont pas réunies pour assurer une réouverture sécuritaire des milieux familiaux. Au premier rang des préoccupations, la disponibilité du matériel de protection. « En tant que responsables de service de garde, nous avons la responsabilité d’assurer la sécurité de nos milieux, pour nous-mêmes, nos propres familles et aussi pour les familles qui nous confient leurs enfants. Les parents doivent pouvoir être rassurés sur cet aspect-là, mais à l’heure actuelle, c’est plutôt difficile, car il y a trop d’incertitudes et de questions sans réponse. On va être au front, les parents vont être au front, mais pour cela, nous aurons besoin que certaines conditions soient réunies. C’est pourquoi nous demandons de prolonger les services de garde d’urgence et de procéder à la réouverture de tous les milieux le 19 mai. Nous devons être certaines que le matériel de protection sera disponible partout au Québec et que les RSG auront eu des réponses à leurs questions », estime Karine Morisseau, porte-parole des RSG affiliées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Insécurité financière

Ce délai supplémentaire permettrait aussi au ministère de préciser un bon nombre de questions qui plongent l’ensemble du réseau dans la confusion. Par exemple, alors que les RSG devront respecter un ratio maximal de 50 % de fréquentation de leur service, leur rémunération sera-t-elle amputée en conséquence ? Si une RSG contracte la COVID-19 dans l’exercice de ses fonctions, sa subvention sera-t-elle maintenue ? Dans un milieu qui connaît un exode et des fermetures massives, l’insécurité financière vient de s’accroître avec ces questions qui demeurent sans réponses de la part du ministère de la Famille.

« Le réseau est déjà marqué par une pénurie de places et l’incertitude qui plane ne fait rien pour freiner cette tendance. À l’heure actuelle, on demande à une responsable de service de garde d’ouvrir sa maison, d’exposer sa famille, de se mettre à risque, et cela sans avoir la certitude qu’elle aura du matériel de protection à temps et sans savoir si son revenu sera maintenu. Nous sommes d’accord avec le gouvernement lorsqu’il affirme qu’il n’existe pas de guide de réouverture en temps de pandémie, et c’est précisément pour ça qu’on l’invite à revoir ses échéanciers. On doit faire les choses correctement et faire preuve de cohésion avec tous les partenaires, ce qui n’est pas le cas sur le terrain actuellement », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente responsable du secteur privé de la FSSS–CSN.

Une prime Covid-19

« La réouverture en temps de Covid-19 va avoir des impacts énormes sur les exigences en matière d’aménagement, d’organisation des lieux, de désinfection, bref, cela va ajouter une surcharge de travail considérable. Sachant cela, nous avons déposé une demande de prime Covid-19 pour laquelle nous attendons toujours une réponse. Il faut que le ministère de la Famille démontre qu’il soutient les RSG et qu’il comprend l’ampleur de ce qui leur est demandé », conclut Karine Morisseau.

Le personnel des institutions religieuses doit être reconnu

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente des centaines de travailleuses et travailleurs qui donnent des services aux communautés religieuses, demande que leurs efforts soient reconnus.

Les oubliées de la COVID-19
Ces travailleuses qui donnent des soins et services dans les institutions religieuses se sont vu refuser l’accès aux primes accordées par le gouvernement pour la période de la pandémie. Elles offrent pourtant des services essentiels à des religieuses dont la plupart sont très âgées et donc très à risque face au coronavirus. Ce secteur, comme l’ensemble des établissements de santé, était frappé par la pénurie de personnel bien avant le début de la pandémie. 

« Comme on les a oubliés et qu’elles n’ont pas accès à aucune prime du gouvernement, on remarque encore plus de problèmes de manque de personnel dans certaines institutions religieuses. Il faut tout faire pour éviter des éclosions dans ces milieux », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Une prime pour les travailleuses et travailleurs des institutions religieuses
Les travailleuses et travailleurs des institutions religieuses sont au front depuis le début de la crise. Il y a des éclosions à certains endroits et des efforts supplémentaires doivent être faits pour freiner la pandémie. La FSSSCSN demande au gouvernement d’accorder une prime à ce personnel, tout en s’assurant qu’elles et ils aient accès aux équipements de protection individuelle en nombre suffisant. 

« Ce sont tous les anges gardiens qui doivent être reconnus ! Les travailleuses et travailleurs des institutions religieuses font tout ce qu’elles peuvent dans cette période difficile. Elles ont besoin d’une prime et que les moyens soient pris pour assurer leur protection », de conclure Lucie Longchamps.

Les anges gardiens oubliés d’Héma-Québec

Alors que des primes de 8 % ou de 4 % ont été accordées par le gouvernement à certains employé-es essentiels du secteur de la santé, plusieurs autres groupes ont été oubliés, dont le personnel d’Héma-Québec.

« Les travailleuses et les travailleurs d’Héma-Québec n’ont ménagé aucun effort pour répondre à l’appel du premier ministre Legault alors que les réserves de sang étaient très basses en début de crise. L’appel a été entendu. Les points de presse quotidiens du premier ministre continuent de faire appel aux dons de sang par un message au bas de l’écran. Il est temps de reconnaître que nous jouons un rôle essentiel et que la COVID-19 a forcé une réorganisation importante du travail tout en augmentant les risques pour le personnel », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Pour le moment, il n’y a pas eu de refus du gouvernement concernant la prime pour les travailleuses et les travailleurs d’Héma-Québec et celui-ci est toujours en réflexion à ce sujet. « Malgré nos demandes, la question est toujours en suspens. Nous réclamons donc au ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi qu’au Conseil du trésor l’octroi d’un mandat clair afin que cesse cette injustice », demande Lucie Longchamps en constatant qu’aucune négociation n’a été possible sur les primes jusqu’à maintenant, alors que les médecins ont obtenu des forfaits négociés.

La FSSS–CSN rappelle qu’elle réclame depuis longtemps une augmentation de la rémunération des PAB et des ASSS

Encore une fois aujourd’hui, le premier ministre François Legault a répété que si les salaires des préposé-es aux bénéficiaires n’ont pas encore été augmentés, malgré un engagement électoral en ce sens, c’était en grande partie à cause d’un prétendu refus des syndicats d’en parler. Représentant plus de 30 000 préposé-es aux bénéficiaires, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tient à rappeler que s’il n’en tenait qu’aux syndicats de la CSN, il y a longtemps que ce serait réglé.

D’ailleurs, le 15 avril, le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley, a adressé une lettre au premier ministre dans laquelle il explique comment les parties auraient pu arriver rapidement à un règlement dans ce dossier et qu’elles le pourraient encore si le gouvernement a vraiment la volonté d’y parvenir, et ce, au bénéfice de tous les préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et de tous les auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS).

« J’ai peine à croire ce que j’ai entendu ce midi, s’étonne Jeff Begley. Cela fait des années que nous sonnons l’alarme quant aux conditions intenables dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pour ce qui est des préposé-es aux bénéficiaires ainsi que des auxiliaires aux services de santé et sociaux, nous avons déposé des plaintes en maintien de l’équité salariale pour les ASSS, pour l’exercice 2010, celui de 2015 pour les PAB, et nous attendons toujours un signal du gouvernement Legault afin de les régler dans les meilleurs délais. Quant à nous, ces travailleuses et ces travailleurs devraient déjà avoir un salaire d’environ 25 $ l’heure, au sommet de l’échelle. »

Une juste reconnaissance pour tous
Pour la FSSS–CSN, la pleine reconnaissance du travail des PAB et des ASSS ne doit pas être mise en opposition avec la nécessité d’offrir à toutes les travailleuses et tous les travailleurs au front une prime de reconnaissance à taux unique. Rappelons que la FSSS–CSN et les trois autres fédérations CSN du secteur public réclament une prime COVID-19 de 3 $ l’heure pour tout le personnel et de 4 $ pour celles et ceux qui donnent plus de disponibilité, et ce, pour toute la durée de la crise. Cette revendication s’inscrit dans le cadre d’une suspension des négociations du secteur public pour une période de 18 mois, assortie de conditions spéciales pour cette période, notamment la protection du pouvoir d’achat des salarié-es.

CHSLD : Ce que ça prend, c’est un rehaussement des mesures de protection

Alors que la pandémie frappe de plein fouet les CHSLD, le gouvernement tenait une conférence de presse où peu de nouvelles mesures ont été annoncées. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’urgence est de rehausser les mesures de protection du personnel.

Le gouvernement forcé de répondre à plusieurs demandes de la FSSS-CSN
Les pressions menées par la FSSS-CSN et ses syndicats forcent le gouvernement à répondre à plusieurs de ses demandes pour aider le personnel. C’est le cas de l’augmentation du personnel dans les CHSLD, de l’intensification du dépistage, de la fin du transfert d’usagers et de l’accès aux équipements de protection individuelle. Ces mesures, si elles sont appliquées immédiatement, permettront d’améliorer la situation et seront les bienvenus sur le terrain.

Une annonce qui a tardé
L’annonce gouvernementale confirme le fossé important entre le discours public du gouvernement et ce qui est fait sur le terrain par les employeurs du réseau. « Si la mise en place d’une équipe de spécialistes peut permettre de s’assurer que les directives gouvernementales se répercutent enfin sur le terrain, tant mieux. Il y a urgence d’agir dès maintenant ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Pour que les beaux jours reviennent, il va falloir tout faire pour assurer la protection du personnel. Les problèmes sont connus dans les CHSLD et les solutions le sont aussi. Cela fait des jours qu’on demande de rehausser les mesures de protection. Encore ce matin, avant cette annonce, le personnel des CHSLD n’avait pas accès aux masques N95. Il faut donner accès immédiatement aux équipements appropriés ! », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Hier, l’INSPQ a mis en ligne un avis sur les mesures pour les CHSLD qui recommande des mesures nettement insuffisantes. Il est non seulement primordial que tous les membres du personnel portent des masques de procédure, mais il faut aussi que le personnel étant en présence d’une personne sous investigation ou d’un cas confirmé porte systématiquement des masques N95, ce qui les protège contre une contamination par voie aérienne.

5 solutions d’urgence pour rétablir la situation dans les CHSLD
Pour parvenir à améliorer davantage la situation dans les CHSLD, la FSSS-CSN propose cinq mesures à mettre en place de manière urgente :

  1. Rehausser immédiatement les mesures de protection dans les CHSLD, les soins à domicile et les centres d’hébergement privés au même niveau que dans les soins aigus. Nous savons que les décès liés à la COVID ont principalement lieu dans les CHSLD, à domicile et dans les résidences privées pour aîné-es, d’où l’urgence de rehausser les mesures de protection dans ces trois secteurs. À l’heure actuelle, non seulement il manque d’équipements de protection individuelle dans les CHSLD, mais les équipements disponibles ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation.
  2. Se mettre à l’écoute des travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans les CHSLD, les soins à domicile et les résidences privées pour aîné-es. De plus, les représentants patronaux doivent être plus à l’écoute aux tables de discussion pour offrir de meilleures conditions pour aider ceux et celles qui sont au front.
  3. Appliquer des mesures pour protéger les populations vulnérables en protégeant le personnel. Par exemple, l’employeur doit fournir les uniformes et procéder à leur entretien. Il faut suspendre les frais de stationnement pour l’ensemble des personnes salariées et mettre en place des alternatives de transport sécuritaire vers les milieux de travail.
  4. Transmettre les données des travailleuses et travailleurs de la santé infectées, ventilés par mission et titre d’emploi.
  5. Revoir les primes offertes au personnel. Les primes de 4 % et 8 % sont non seulement insuffisantes, mais elles sont aussi inéquitables et génèrent bien des préoccupations chez les anges gardiens. La CSN continue de demander une prime d’au moins 3 $ l’heure pour l’ensemble du personnel du réseau et 4 $ pour ceux et celles qui offrent une plus grande disponibilité.

Il faut appuyer les travailleuses et travailleurs en situation de crise sanitaire

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs en intervention communautaire (STTICCSN) demande que 10 mesures immédiates s’appliquent pour appuyer le travail du personnel des organismes communautaires dans la crise de la COVID-19.

Pendant que la pandémie prend de l’ampleur, plusieurs travailleuses et travailleurs des organismes représentés par le STTICCSN œuvrent actuellement au front et prennent des risques en jouant un rôle prépondérant dans la crise sanitaire auprès des personnes les plus vulnérables. Ils et elles les accompagnent, écoutent, rassurent et répondent à leurs besoins de base. Dans la situation de crise actuelle, elles et ils font tout ce qui est possible pour offrir le soin que méritent ces personnes, mais sont laissés à eux-mêmes.

10 mesures pour assurer une prestation de service durant la crise
Le STTICCSN demande aux directions des organismes, à la direction régionale de la santé publique de Montréal et au gouvernement Legault de mettre en place dès maintenant des mesures visant à assurer la sécurité physique et psychologique des travailleuses et travailleurs tout en les protégeant d’une éventuelle précarité financière en cas d’infection.

Pour supporter les équipes, le STTICCSN a 10 demandes :

  1. Assurer un approvisionnement continu en équipement de protection individuelle et de la formation pour son utilisation.
  2. Support clinique et psychosocial aux équipes.
  3. Consultations des employé-es dans la mise en place des mesures préventives.
  4. Maintien du traitement en cas d’infection au COVID-19.
  5. Bonification de la banque de journées personnelles pour prévenir le burnout.
  6. Maintien des salaires pour les employé-e-s permanent-e-s et les occasionnel-le-s en cas de réduction ou de fermeture des services.
  7. Ajustement des salaires des pair-es aidant-es.
  8. Bonification de 15 % du salaire pour les risques encourus.
  9. Maintien des conventions collectives.
  10. Application de ces mesures aux ressources non représentées par le STTICCSN.

Le STTICCSN a transmis ces demandes aux directions des sept organismes communautaires où elle représente le personnel ainsi qu’à la Direction régionale de santé publique (DRSP) le lundi 30 mars. À ce jour, plusieurs organismes, comprenant la DRSP, n’ont toujours pas donné de réponse.

« Cette crise sanitaire réaffirme deux choses. Premièrement, que les travailleuses et travailleurs du communautaire sont essentiels pour le bien-être de milliers de personnes vulnérables. Deuxièmement, qu’encore une fois, ces travailleuses et travailleurs ne sont pas reconnus à juste titre pour leur travail. Nous sommes déterminés à nous faire entendre pour que plus jamais nous ne soyons délaissés par nos employeurs, la DRSP et le gouvernement », explique Yannick Gingras, président du STTICCSN.

Des primes insultantes pour le secteur préhospitalier de la CSN

Les paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU), et le personnel de soutien de la CSN réagissent avec vigueur à l’arrêté ministériel concernant le secteur préhospitalier et dénoncent les primes qu’ils jugent non seulement insuffisantes, mais insultantes.

« À nos yeux, il ne fait aucun sens que les primes accordées à notre secteur soient de 4 % tandis que le reste des corps de métiers qui sont en première ligne ont des primes de l’ordre de 8 % », s’est s’exclamé Jean Gagnon, paramédic et responsable du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Face à l’ampleur de la crise sanitaire dans laquelle nous nous trouvons, la reconnaissance de celles et de ceux qui sont confrontés quotidiennement à la pandémie est une nécessité. Une offre aussi basse, c’est un manque de respect envers notre travail et un affront considérant les risques qu’on prend au quotidien! » ajoute le représentant syndical.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente des secteurs privés de la FSSS–CSN, il est inconcevable que les primes accordées dans le secteur soient inférieures à celles de la première  ligne, quand on sait que l’élément sur lequel le gouvernement s’est basé pour les fixer est la fréquence des contacts. « Lorsqu’on voit que les paramédics portent directement secours et assistance à des personnes porteuses de la COVID-19, on ne comprend pas que le ministère choisit de leur donner des primes inférieures à celles qu’il a accordées au reste du réseau. Les conditions dans lesquelles les paramédics travaillent actuellement ont un impact sur leur santé et sur celle de leur famille, au même titre que les travailleuses et les travailleurs dans les établissements. »

Les syndicats du secteur préhospitalier dénoncent également le fait que les répartiteurs et répondants médicaux d’urgence ne soient pas considérés dans l’octroi des primes accordées aux travailleuses et aux travailleurs de la santé et des services sociaux alors qu’ils fournissent des services essentiels et nécessaires en ces temps de pandémie.

Le gouvernement tarde à agir pour assurer la protection du personnel

Au courant de la semaine, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) a ciblé 5 problèmes prioritaires à régler d’urgence pour assurer la protection du personnel. Le gouvernement Legault tarde toujours à envoyer des directives claires pour la santé et sécurité du personnel. La FSSSCSN continue de demander la mise en place de mesures immédiates pour appuyer le personnel, tant dans le public que dans le privé.

Les 5 problèmes identifiés par la FSSS-CSN :

  1. Le manque d’équipements de protection individuelle
  2. La protection du personnel dans les milieux de soins de longue durée (CHSLD et CHP)
  3. Le non-respect des règles d’isolement à domicile
  4. La perte de traitement du personnel en isolement
  5. Le dépistage du personnel

En plus de compromettre la santé et la sécurité du personnel, ces manquements entrainent des risques accrus pour la santé publique. « Chaque jour, des dizaines de travailleuses et travailleurs du réseau entrent en contact avec nous. Elles sont au front et elles sont inquiètes. On intervient sans cesse pour régler les préoccupations, mais force est de constater que le gouvernement ne fait pas tout le nécessaire pour assurer la protection du personnel. On remarque une distance importante entre le discours public du premier ministre et la réalité sur le terrain. Il faut agir vite pour éviter une éclosion de l’intérieur du réseau ! », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Il faut peser sur le gaz pour avoir plus d’équipements !
Plusieurs travailleuses et travailleurs du réseau s’inquiètent du manque d’équipement de protection individuelle. Pour la FSSSCSN, les gouvernements doivent rapidement prendre les moyens d’augmenter la quantité des équipements de protection individuelle. Plus la transmission communautaire s’accentuera, plus il sera important de s’assurer d’avoir les équipements pour veiller à la protection du personnel et de la population.

Pour répondre aux préoccupations du personnel, la FSSSCSN propose :

  • Que le gouvernement transmette au personnel un échéancier du déploiement des équipements par secteur.

Stabiliser les équipes pour freiner la pandémie dans les CHSLD et les CHP
Dans les derniers jours, plusieurs éclosions sont apparues dans des CHSLD et des centres d’hébergement privés (CHP). La FSSSCSN a remarqué certaines lacunes qui mettent à risque le personnel et les résident-es : mesures de protection insuffisantes (équipements et procédures), lenteur des communications, personnel déplacé dans plusieurs centres et sur plusieurs étages et difficulté à obtenir les équipements rapidement.

Pour régler ces problèmes, la FSSSCSN propose :

  • De stabiliser les équipes par CHSLD et CHP.
  • Former des équipes de volontaires dédiées aux zones de contamination.
  • Rehausser les mesures de protection applicables aux milieux d’hébergement de longue durée aux prises avec des cas de COVID au même niveau que pour les milieux de soins aigus.

« Les milieux de soins de longue durée prennent en charge des cas COVID de plus en plus lourds. Dans certains cas, on doit dédier des unités entières à ces cas. Il faut appliquer à ces milieux les mêmes mesures de protection qu’en centre hospitalier, où seraient normalement les cas COVID », souligne Judith Huot, vice-présidente de la FSSSCSN.

Une directive insensée : ramener du monde sur le plancher avant la fin des périodes d’isolement
« Si vous revenez de l’étranger et que vous sortez de votre isolement avant la fin des 14 jours, vous pouvez vous retrouver avec une amende salée. Mais si vous travaillez dans le réseau de la santé auprès des personnes les plus vulnérables et les plus susceptibles de décéder si elles sont infectées, votre employeur peut décider de vous ramener au travail. C’est une aberration totale », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

  • Le personnel du réseau en isolement doit l’être pour toute la durée d’isolement recommandée par l’INSPQ

Maintenir le traitement pour le personnel en isolement
Certains employeurs mettent des travailleuses et travailleurs en isolement, selon les directives de l’INSPQ, sans les rémunérer. Le docteur Horacio Arruda a pourtant rappelé cette semaine que le personnel en isolement doit être rémunéré. Il faut maintenant que le gouvernement fasse le travail pour faire comprendre le message aux employeurs récalcitrants.

  • Le personnel en isolement doit être rémunéré.

Tester le personnel en contact avec des cas de COVID-19
Sur la question des tests, le gouvernement indique que la priorité est pour les patient-es et le personnel. Le gouvernement indique qu’il maintient sa décision que les tests sont seulement pour le personnel présentant un symptôme. Cela pose problème puisqu’une travailleuse ayant été en contact avec une personne infectée peut l’être elle-même et être asymptomatique. C’est pourquoi il faut tester davantage le personnel du réseau.

Pour régler ce problème, la FSSSCSN propose :

  • Que l’on teste en priorité le personnel en contact avec des cas de COVID-19, qu’ils soient symptomatiques ou non.

Il faut miser sur le dialogue pour aider les anges gardiens

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), l’arrêté ministériel qui revoit les conditions de travail du personnel du réseau comporte le risque de mettre trop de pouvoirs entre les mains des employeurs, au moment où les anges gardiens ont besoin de notre support comme jamais.

« Plutôt que d’envoyer le signal que les parties locales doivent respecter les directives de la santé publique et qu’elles doivent se mettre au travail conjointement pour faire face à la crise, le gouvernement se donne les moyens de complètement chambouler les conditions de travail. Nous comprenons que le gouvernement doit se donner des moyens pour faire face à la crise, mais il doit s’en servir exceptionnellement et pas comme une façon de gérer le réseau. Nous savons déjà que lorsque des mesures exceptionnelles comme le temps supplémentaire obligatoire deviennent un mode de gestion, ça pose un sérieux problème pour le personnel », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

L’arrête ministériel est tellement large et donne tellement de pouvoirs aux directions que cela pourrait mener à des dérives, s’inquiète la FSSSCSN. C’est le cas notamment pour le déplacement du personnel, les horaires et les quarts de travail, le retour au travail accéléré de personnes en maladie et le recours au privé.

Cela est d’autant plus préoccupant que les directives de la santé publique sont actuellement appliquées à géométrie variable selon les établissements, au moment où tout devrait être fait pour protéger le personnel et la population. « Le personnel du réseau souhaite que tout soit fait pour limiter les risques de contamination et déployer les mesures de prévention et de protection. La situation actuelle engendre un stress important chez des travailleuses et travailleurs et il n’est pas nécessaire d’en rajouter en restreignant les conditions de travail », poursuit Jeff Begley.

« Depuis le début de cette crise, nous nous sommes mis au travail pour aider le réseau à traverser la pandémie. Dans les derniers jours, nous avons interpellé le ministère pour faire valoir nos préoccupations. Il faut éviter à tout prix une dérive autoritaire dans le réseau. Nous faisons un appel au dialogue dans les établissements. Les directions doivent éviter d’appliquer cet arrêté mur à mur. Les syndicats locaux sont bien placés pour soumettre des solutions pour améliorer les choses face à cette crise et nous devons être mis dans le coup », de conclure Jeff Begley.

De mauvaises nouvelles pour le réseau des services de garde éducatifs

Au moment où le gouvernement investit pour développer des places de maternelles 4 ans, il réduit plusieurs postes budgétaires du réseau des services de garde éducatifs. Selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), cela envoie un bien mauvais message aux travailleuses de ce secteur.

Un budget qui ne répond pas aux craintes des travailleuses des services de garde éducatifs
Si le gouvernement annonce certains investissements sur une période de cinq ans, il annonce pourtant des reculs dans des parties importantes du budget du réseau des services de garde éducatifs. Par exemple, le gouvernement prévoit un recul dans le budget pour le financement des infrastructures des CPE et pour le soutien financier aux responsables en service de garde (RSG) en milieu familial. Avec les listes d’attentes actuelles, nous ne nous attendions pas du tout à des coupes dans ce secteur important pour l’économie du Québec.

« Dans ce budget, le gouvernement Legault devait envoyer un message aux travailleuses des CPE et aux RSG au moment où il développe les maternelles 4 ans. Malheureusement, le message qu’il envoie c’est qu’il ne prend pas les moyens de développer le réseau et de convaincre les travailleuses d’y rester », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

La FSSSCSN demandait un montant de 300 millions de dollars pour attirer et retenir le personnel dans le réseau des services de garde éducatifs (CPE et RSG). Un récent sondage mené par la CSN démontre que de plus en plus de travailleuses des CPE et des RSG songent à quitter la profession.

« Non seulement le gouvernement ne répond pas à notre demande pour ce budget, mais en plus il ne fait pas grand-chose pour freiner les fermetures dans les RSG et le départ de travailleuses dans les CPE. Les demandes des familles sont pourtant au rendez-vous et elles veulent que le gouvernement mise sur le réseau des services de garde éducatifs pour le développement de leurs enfants », de conclure Jeff Begley.

Le gouvernement ne prend pas les moyens de régler la crise en santé et services sociaux

Le budget 2020 n’annonce pas de mesures ambitieuses pour mettre fin à la crise de surcharge du personnel du réseau de la santé et des services sociaux et répondre aux besoins de la population. En refusant d’adopter un plan de sortie de l’austérité libérale, le gouvernement maintient le poids du manque à gagner qui fait souffrir les travailleuses et travailleurs.

Un manque à gagner de 10 milliards : le poids de l’austérité libérale s’accentue
Les annonces du budget 2020 n’apportent pas de réponses satisfaisantes aux besoins de la population et à l’épuisement du personnel. Pour les établissements publics, une fois que les coûts de système sont couverts dans ce budget, on n’ajoute que 224 millions dollars sur un budget de 23 milliards. Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 10 milliards de dollars dans les établissements publics. Ce manque à gagner cumulatif des établissements publics depuis 2013-2014 pèse sur le dos du personnel. Le plan de sortie de l’austérité libérale aurait nécessité une hausse des budgets de 13,5 % des établissements publics cette année et de 11 % pour les 3 prochaines années. La situation est particulièrement inquiétante pour le personnel du secteur administratif, encore touché par des coupes budgétaires.

« Après avoir étranglé le réseau, on investit une petite portion des économies des dernières années. Ce n’est pas ces petites sommes qui vont améliorer la situation. Ce que le gouvernement Legault annonce aujourd’hui, c’est qu’il n’a pas l’intention d’effacer l’austérité libérale. Si on manque de monde et que tant de travailleuses et travailleurs tombent au combat, c’est en bonne partie parce que les budgets ne sont pas au rendez-vous », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN).

Des réponses insatisfaisantes aux demandes de la FSSSCSN
La FSSSCSN avait présenté 4 demandes en santé et services sociaux. Les annonces du budget 2020 n’apportent pas de réponses complètes aux demandes. Malgré des annonces d’investissements dans les soins à domicile et pour créer de nouvelles places en CHSLD, peu est fait pour épauler le personnel. Dans le secteur préhospitalier, nous espérons que les investissements annoncés permettront de se concentrer principalement à appuyer les paramédics et les répartiteurs médicaux d’urgence. Malheureusement pour le personnel du réseau, le gouvernement ne fait que budgéter ses offres salariales nettement insuffisantes.

« À en juger par le ton de ce gouvernement, nous aurions pensé que les mesures pour répondre aux besoins extraordinaires dans le réseau de la santé et des services sociaux auraient été importantes ! Malheureusement, il n’en est rien. Les besoins des bénéficiaires et du personnel surchargé vont rester largement sans réponse avec ce budget », de conclure Jeff Begley.

Les employé-es de l’hébergement de l’Armée du salut souhaitent que la mission soit maintenue

Les travailleuses et travailleurs des ressources d’hébergement touchés par l’annonce de fermeture de l’Armée du salut souhaitent que tout soit fait pour que la mission soit maintenue. Les besoins en itinérance sont importants à Québec et des solutions doivent être trouvées avec l’ensemble des partenaires pour que les ressources demeurent ouvertes.

L’Armée du salut annonçait récemment la fermeture de deux ressources d’hébergement pour les personnes en situation d’itinérance. Ce sont 80 lits destinés aux hommes et aux femmes en difficulté ou à risque d’itinérance qui risquent de disparaître suite à cette annonce. L’Armée du salut explique la raison de sa décision par des raisons financières.

La trentaine d’employé-es touchés par cette annonce se sont rencontrés en assemblée générale au début de la semaine. Ils encaissent le choc de cette décision. La première préoccupation des travailleuses et travailleurs est de trouver une solution pour continuer de répondre aux besoins en itinérance à Québec.

« Nous ne pouvons nous passer de ces ressources à Québec. Les besoins sont là. Nous appelons l’ensemble des partenaires à s’asseoir pour trouver une solution. Pour le personnel et le syndicat, tout doit être fait pour que les ressources demeurent ouvertes », explique Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN).

Une sécurité intermittente pour les enfants en CPE au Québec

Dans un jugement du 15 janvier, la Cour du Québec affirme qu’un CPE est coupable d’une infraction pour avoir laissé un groupe d’enfants sans surveillance constante pendant la pause d’une éducatrice. Ce phénomène de non-remplacement des pauses n’est cependant pas propre au CPE de Soulanges, qui est en cause dans ce jugement, mais une pratique courante partout au Québec. La juge Natalie Boisvert écrit : « Une personne raisonnable placée dans les mêmes circonstances prévoit du personnel en quantité suffisante pour remplacer l’éducatrice pendant sa pause. La sécurité des enfants doit primer sur les intérêts économiques des prestataires de services ».

« L’éducatrice qui devait surveiller les enfants dans le local voisin pendant la pause de sa collègue ne pouvait pas exercer une surveillance constante des deux locaux. La configuration des lieux et la nécessité d’intervenir auprès d’un enfant en crise dans son propre groupe l’en empêchaient. On nous place dans une situation impossible », explique Nadia Vallée, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie. Mme Vallée représente les éducatrices du CPE en cause, dans la région de Soulanges.

Le phénomène de l’« autopause »
Ce phénomène est courant. On le nomme « autopause » dans le milieu des CPE. Il existait depuis longtemps de façon très marginale, mais il s’est peu à peu généralisé depuis les coupes budgétaires imposées par le gouvernement à partir de 2014.

« Pour la sécurité du personnel et des enfants, on ne devrait pas maintenir ces « autopauses ». Nous condamnons cette pratique depuis le début », ajoute Louise Labrie, représentante des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Cette dernière précise que le resserrement budgétaire qui date de la période d’austérité cause également d’autres problèmes pour les enfants. Le ministère de la Famille impose en effet aux CPE de se conformer à un taux de présence annuel de 80 %, seuil en dessous duquel il applique des coupes supplémentaires de subvention. Cette norme étant difficile à rencontrer, les directions tentent de diminuer les coûts en enlevant des heures de travail aux éducatrices. « Les jours où l’on doit retirer des heures aux éducatrices pour se conformer à cette nouvelle exigence, cela impose de changer des enfants de groupe de façon temporaire. C’est loin d’être idéal, surtout pour les enfants qui nécessitent des interventions particulières », préciseLouise Labrie.

« Les choix financiers des budgets précédents ont fait très mal aux CPE. Des directions ont pris des décisions désolantes comme celle de l’« autopause ». Un réinvestissement doit être fait rapidement et nous espérons que le prochain budget saura aider les CPE tout en assurant la sécurité des enfants », affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN.

83 % du personnel du réseau de santé et des services de garde considère que le gouvernement n’incarne pas le changement nécessaire

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) a sondé ses membres pour savoir s’ils considèrent que le gouvernement de la CAQ incarne le changement mis de l’avant lors de la campagne électorale. C’est 83 % des répondant-es qui lancent un message clair au gouvernement : il doit agir au plus vite pour améliorer les choses dans le réseau de la santé et des services sociaux et dans le réseau des services de garde éducatifs.

Les travailleuses et travailleurs envoient un avertissement au gouvernement Legault
La FSSSCSN a mené un sondage électronique du 13 au 21 janvier auprès de ses membres. C’est 1831 travailleuses et travailleurs qui y ont répondu, dont plusieurs qui ont émis des commentaires. Si plusieurs espèrent toujours voir apparaître les actions gouvernementales qui permettront de réduire leur surcharge de travail, d’autres doutent de plus en plus que cela arrive. Plusieurs commentaires reviennent sur le fait que le gouvernement n’agit pas suffisamment pour améliorer les conditions de travail du personnel. Plusieurs dénoncent aussi ce qu’ils voient comme un manque d’écoute du gouvernement envers le monde terrain.

« Pendant des mois, les travailleuses et travailleurs ont laissé la chance au coureur. Ils ont donné le temps au gouvernement Legault d’arriver et d’agir pour mettre fin à la crise dans le réseau de la santé et des services sociaux et au manque de personnel dans le réseau des services de garde éducatifs. Mais plus d’un an après l’élection de la CAQ, le personnel s’impatiente. Et on ne peut que les comprendre. La crise est loin d’être réglée et nous attendons toujours que le gouvernement entende les solutions proposées par le personnel pour améliorer les choses. Le prochain budget approche, c’est le moment d’utiliser les marges de manœuvre pour les services à la population », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Urgence d’agir
Dans les derniers mois, la FSSSCSN a illustré que la crise perdure pour le personnel. Le réseau de la santé et des services sociaux vit une augmentation fulgurante du nombre d’accidents et de lésions professionnelles chez les employés. Malgré cet état de fait, les plaintes de maintien de l’équité salariale ne reçoivent toujours pas de réponse satisfaisante du gouvernement. Quant aux demandes de négociation, les premiers échanges avec le gouvernement ne sont pas très encourageants, aussi bien sur les questions salariales que sur les conditions de travail.

Dans les CPE et les RSG, les fermetures et le départ de plusieurs éducatrices s’accumulent alors que la menace des maternelles 4 ans continue de planer. Dans le secteur préhospitalier, la surcharge de travail des paramédics fait la manchette et le gouvernement tarde à convertir les horaires de faction et à améliorer la couverture ambulancière pour répondre aux besoins de la population. De plus, il manque de transparence jusqu’à maintenant sur son projet de réorganisation des services préhospitalier.

Les travailleuses et travailleurs encaissent le choc

Les travailleuses et travailleurs ont appris le 28 janvier la fermeture de la Maison mère des Sœurs de Miséricorde. Après des années de loyaux services, le personnel se retrouve devant l’incertitude. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), ce triste événement doit entraîner une réflexion collective sur l’avenir des institutions religieuses.

La cinquantaine d’employé-es qui donnaient depuis plusieurs années des services aux sœurs ont appris hier leur licenciement collectif. Le 31 mars prochain, l’ensemble des sœurs aura déménagé et le personnel se retrouvera sans travail.

Le cauchemar pour ces employé-es a débuté lorsque l’entreprise propriétaire de l’immeuble où résident les Sœurs de Miséricorde a déclaré faillite en octobre dernier. Dans les semaines précédant la déclaration de faillite, l’entreprise a prélevé plusieurs montants auprès des travailleuses et travailleurs. Elle a conservé ces sommes sans respecter les droits du personnel. C’est le cas notamment de sommes pour les assurances collectives, le régime de retraite et les cotisations syndicales.

« Cela fait des semaines que les travailleuses et travailleurs subissent un grand stress. Et maintenant, ils viennent d’apprendre que leur employeur va fermer ses portes. Ce qui se passe actuellement chez les Sœurs de Miséricorde risque fort bien de se reproduire ailleurs. Les communautés religieuses sont en décroissance et des dizaines d’employé-es leur donnent des services. Il y a des questions à se poser pour agir en amont », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Une réflexion collective sur l’avenir des institutions religieuses

Le drame vécu par les travailleuses et travailleurs des Sœurs de Miséricorde ne doit pas rester sous silence. Non seulement les bâtiments des institutions religieuses ont une valeur patrimoniale, mais les besoins de places d’hébergement de soins de longue durée sont en croissance au Québec. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement Legault doit se saisir du dossier et intervenir. « En agissant auprès des communautés religieuses, le gouvernement peut à la fois s’assurer que des soins de qualité continuent de leur être donnés par un personnel qualifié et combler une partie du manque de places en CHSLD », de conclure Lucie Longchamps.

Quand l’État paie moins que le salaire minimum à un groupe de femmes

Les responsables des services de garde (RSG) en milieu familial de la CSN entament une tournée de votes de grève pour protester contre les offres inacceptables du gouvernement qui maintiennent des milliers de femmes en dessous du salaire minimum. Les RSG réunies en conseil sectoriel ont voté à l’unanimité pour recommander un mandat de grève qui sera exercé en fonction du plan de mobilisation national. De façon démocratique, ce sont maintenant tous les syndicats qui voteront sur cette recommandation dans les prochaines semaines.

Voici des explications claires sur le revenu des RSG, probablement les travailleuses les moins bien payées par l’État.

 

« Il n’est pas normal que le gouvernement ne s’assure pas de mieux traiter les 13 000 femmes qui éduquent environ 90 000 enfants chaque jour, sous prétexte que ce sont des travailleuses autonomes et non des salariées. Les normes minimales du travail devraient être un plancher absolu, peu importe le statut des travailleuses », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudières-Appalaches-CSN.

Des offres sous l’inflation

Non seulement les offres pilotées par le Conseil du trésor ne permettent pas de rattraper le salaire minimum, elles ne couvrent même pas l’inflation prévisible avec un maigre 6,5 % de plus sur cinq ans. C’est un appauvrissement ! « Je demande au ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, d’intervenir auprès de son collègue du trésor pour le bien des RSG du Québec et pour s’assurer que les conditions sont en places pour consolider les milieux familiaux régis et subventionnés et pour espérer faire grandir le réseau dans les prochains mois et années », soutient Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN et RSG depuis 26 ans.

Un effritement du réseau de services de garde éducatif du Québec

Si le gouvernement ne fait rien pour convaincre les RSG de rester en poste, une partie des 90 000 places qu’elles offrent chaque jour pourrait très bien disparaître. « Il était déjà difficile pour les femmes du Québec de trouver une place en service de garde éducatif subventionné, ça risque de devenir un stress encore plus grand pour celles qui terminent leur congé de maternité », affirme Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS-CSN. « Monsieur Dubé, si votre intention est de traiter les RSG de façon équitable, il est grand temps d’envoyer un signal clair à vos négociateurs à la table des RSG. Sinon, la grève est au rendez-vous », conclut Karine Morisseau. Le retour du tarif unique dans les services de garde subventionnés était une bonne nouvelle pour les parents du Québec, ce pourrait bien devenir un mirage pour une majorité d’entre eux si rien n’est fait pour conserver le personnel en place et attirer la relève.

Le gouvernement doit éviter les fermetures de services de garde

Le gouvernement Legault doit tenir compte des analyses réalisées par son propre ministère de la Famille en septembre 2019 et ralentir l’ouverture de classes de maternelle 4 ans tout en ciblant mieux leur déploiement en fonction de chaque réalité régionale.

Les cartes du ministère montrent en effet que plusieurs MRC du Québec sont en surplus de places de services de garde éducatifs et que de nombreuses autres MRC sont à l’équilibre. Ouvrir rapidement des maternelles 4 ans à ces endroits ne serait pas un déploiement « cohérent » avec le réseau de la petite enfance. Or, cette cohérence est prévue dans la Loi 5 adoptée en novembre dernier.

Ouvrir des classes sans tenir compte de cette réalité va accélérer la fermeture de places, notamment dans les milieux familiaux régis et subventionnés. La CSN constate déjà une baisse constante de ces services ces dernières années et la concurrence des maternelles 4 ans dans les MRC qui disposent déjà d’assez de places ne fera qu’empirer ce phénomène.

« Le premier ministre Legault doit exiger que le développement des maternelles 4 ans se fasse en complémentarité réelle avec le réseau de la petite enfance, notamment dans les quartiers défavorisés qui manquent en général de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné », demande Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Cette dernière craint par ailleurs un recul de la place des femmes sur le marché du travail si on ne fait pas plus attention au réseau de la petite enfance et si l’on peine à maintenir le nombre total de places pour les enfants de 0 à 5 ans.

Valorisation urgente de la profession
« La négociation pour les travailleuses en CPE débutera sous peu. Si le gouvernement envoie un signal semblable à celui qui a été envoyé aux responsables de services de garde juste avant la période des fêtes, soit des augmentations en bas de l’inflation sans aucune perspective de rattrapage salarial pour atteindre l’équité, ce ne sera rien pour aider le réseau », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN, qui ajoute que le problème de pénurie de main-d’œuvre est déjà criant dans le réseau de la petite enfance. La relève n’est d’ailleurs pas au rendez-vous puisque les inscriptions au Cégep pour devenir éducatrice sont en diminution de plus de 40 %.

« Le personnel en CPE ne suffit plus à la tâche. Nous avons besoin d’air et que l’on reconnaisse notre travail effectué auprès de dizaines de milliers de tout-petits du Québec », confirme Louise Labrie, représentante des CPE à la FSSS-CSN. « Le nombre de responsables de services de garde (RSG) en milieu familial régi et subventionné est en déclin constant et il faut maintenant recruter du personnel dans les garderies en milieu familial privé non subventionné pour tenter de colmater les brèches », précise Karine Morisseau, représentante des RSG à la FSSS-CSN. Cette dernière précise que la conversion de garderies privées en milieu familial régi et subventionné est une bonne chose pour les parents, mais cela sera insuffisant pour éviter un effondrement du nombre total de places si rien n’est fait pour valoriser concrètement le travail des 13 000 RSG du Québec qui s’occupe d’environ 90 000 enfants chaque jour.

Des particularités à Montréal
Montréal est un cas à part en ce qui concerne la possibilité d’intégrer rapidement de nouvelles classes de maternelle 4 ans. « Les écoles débordent déjà à Montréal et plusieurs ont encore besoin d’importantes rénovations. L’ajout de classes pour la maternelle 4 ans n’est vraiment pas la priorité », affirme Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain. Le coût très élevé des nouvelles classes à Montréal n’est pas la meilleure utilisation des fonds publics considérant que cela coûte à peu près la moitié moins cher pour une nouvelle place en CPE et encore beaucoup moins en milieu familial.

Un autre rendez-vous manqué par le Conseil du trésor pour régler les plaintes de maintien de l’équité salariale!

Les fédérations du secteur public de la CSN dont les membres sont touchés par la question du règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale ont pu constater l’entêtement du gouvernement de la CAQ de ne pas régler ce dossier. L’enjeu est pourtant fort simple et devrait aller de soi : rémunérer à sa juste valeur le travail ayant déjà été effectué par des femmes et pour lequel elles ont été moins payées que leurs collègues masculins. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) déplorent ce manque de vision face à une injustice évidente.

Le Conseil du trésor offre de bafouer le droit au maintien de l’équité salariale

En vertu des nouvelles dispositions de la Loi sur l’équité salariale, adoptée en avril 2019, les syndicats étaient en conciliation depuis plusieurs semaines avec le gouvernement du Québec afin de régler des plaintes de maintien de l’équité salariale. Lors de cette conciliation, qui prenait fin aujourd’hui selon les délais prévus à la loi, le Conseil du trésor a voulu marchander les plaintes de maintien, les unes contre les autres, de même que la date d’application pourtant prévue à la Loi sur l’équité salariale, voulant ainsi priver des milliers de femmes d’ajustements salariaux rétroactifs auxquels elles ont droit et exiger le désistement de certaines plaintes.

« C’est odieux! Plutôt que de montrer l’exemple en matière d’équité salariale, le gouvernement a utilisé tous les détours pour que nos plaintes de maintien ne soient pas traitées avec diligence et éviter de verser la totalité des sommes selon la valeur du travail des femmes à son emploi », affirme Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« C’est choquant de constater que le Conseil du trésor n’accepte pas de verser un juste salaire aux femmes et qu’il veut faire des économies sur leur dos », ajoute Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN.

Une offre méprisante et discriminatoire pour des milliers de femmes

En décembre dernier, le président du Conseil du trésor se vantait d’être un négociateur créatif et annonçait qu’il voulait sortir le chéquier pour régler les plaintes de maintien de l’équité salariale. Or, contrairement à ce que pouvait laisser entendre Christian Dubé, il ne s’agissait pas d’une offre généreuse, mais plutôt d’une offre globale méprisante pour plusieurs femmes à son emploi.  Il demande à des milliers de femmes de renoncer à leurs plaintes de maintien de l’équité salariale et à d’autres, pour lesquelles il reconnait l’existence d’une discrimination salariale, de renoncer à des sommes rétroactives de manière à abdiquer aux droits pourtant prévus à la Loi sur l’équité salariale.

Les enquêtes se poursuivent devant la CNESST

Voyant que le Conseil du trésor ne démontre aucune volonté de régler les plaintes de maintien et d’éliminer la discrimination salariale, les fédérations du secteur public de la CSN vont demander à la CNESST de poursuivre rapidement les enquêtes et de trancher les plaintes.

« Dans un contexte où nous ne pouvons en arriver à une entente en conciliation, nos membres peuvent compter sur les fédérations du secteur public de la CSN pour mener cette bataille devant la CNESST.  Rien ne sera ménagé pour la reconnaissance de ce droit fondamental à des milliers de femmes du secteur public », conclut Dany Roy, vice-président de la FP-CSN.

Un exercice contesté par les fédérations du secteur public de la CSN

Rappelons qu’en 2010 et 2015, le Conseil du trésor a décidé de procéder seul à un exercice de maintien de l’équité salariale. Pour la très grande majorité des emplois, il était d’avis qu’aucun changement n’avait eu lieu depuis 2001, soit depuis l’exercice de l’équité salariale. Cela a amené les fédérations du secteur public de la CSN à déposer plusieurs plaintes en vertu de la Loi sur l’équité salariale pour des catégories d’emploi dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation.

Le gouvernement est le plus grand employeur de main-d’œuvre féminine au Québec. Ce qui ne l’empêche pas, malheureusement, de recourir à tous les moyens pour nier le problème de discrimination salariale et de bafouer le droit fondamental de maintien de l’équité salariale des travailleuses qui offrent des services à la population. Évidemment, la porte reste ouverte et si le Conseil du trésor démontre un réel intérêt de régler cette injustice discriminatoire envers les femmes, les fédérations du secteur public de la CSN seront au rendez-vous.

Des offres irrespectueuses qui n’empêcheront pas la fermeture de places

Avec des offres de la profession de responsable de services de garde (RSG) en milieu familial régi et subventionné, le gouvernement n’empêchera pas la vague de fermetures qui s’abat sur le Québec depuis des mois.

Après neuf mois de négociation, les premières offres monétaires autorisées par le Conseil du Trésor proposent une hausse de la subvention de seulement 6,5 % sur 5 ans, soit moins que ce que les employé-es du secteur public ont reçu récemment et beaucoup moins que l’inflation. Les RSG de la CSN demandaient notamment l’équité avec l’emploi comparateur, le ministère de la Famille offre seulement une journée par année de compensation pour les activités pédagogiques. Il n’y a rien d’offert sur les cinq congés annuels de conciliation famille-travail qui étaient demandés. Ces journées n’auraient pas entraîné de jours de fermeture pour les parents. De plus, le gouvernement veut couper 1 M$ sur les 2 M$ qui sont consacrés à la formation chaque année. C’est inacceptable !

La CSN demande de son côté une rémunération de la RSG équivalente à l’emploi comparateur à celui de RSG, soit l’éducatrice en CPE non formée de premier échelon. Cela signifierait une hausse de la subvention annuelle de 18 000 $, une juste reconnaissance des 55 heures par semaine que consacre la RSG aux enfants de 0 à 5 ans sous sa responsabilité. La subvention actuelle, moins les différents frais que doit assumer la RSG, lui procure un revenu avant impôt de seulement 27 270 $ en moyenne pour environ 55 heures, soit moins que le salaire minimum !

« Nous trouvons par ailleurs aberrant que les RSG soient exclues de toute protection contre le harcèlement psychologique ou que certains bureaux coordonnateurs refusent de mettre en place des comités de relations professionnelles. Le respect ne se limite pas à un revenu décent. Le gouvernement doit le comprendre s’il veut pouvoir continuer à assurer un service de qualité aux familles du Québec », ajoute Lucie Longchamps vice-présidente de la FSSS-CSN.

Risque d’effondrement de service pour les parents

« Les parents pourraient bientôt en payer le prix, quand le nombre de places disponibles en services de garde éducatifs deviendra nettement insuffisant pour toutes les mères qui veulent retourner sur le marché du travail », affirme Karine Morisseau, responsable des RSG à la FSSS-CSN. Rappelons qu’un récent sondage auprès de 2700 travailleuses dans le secteur des services de garde éducatifs a démontré que 74 % des responsables de garde en milieu familial régi et subventionné avaient constaté des fermetures de collègues dans leur environnement en octobre dernier. Et la tendance se poursuit chaque mois.

La FSSS-CSN soutient la volonté de la commission d’agir rapidement

Appliquer les recommandations préliminaires : le premier test gouvernemental
Dans ses recommandations préliminaires, la Commission vise à renforcer des programmes existants en misant davantage sur la prévention et les services de première ligne. « C’est une sage décision de la commission, selon Jeff Begley, président de la FSSS-CSN. Comme la présidente de la commission l’a noté lors de sa conférence de presse, le Québec a déjà été un exemple à suivre en matière de prévention. Malheureusement, les coupes des dernières années et la création des CISSS et des CIUSSS a mis à mal notre expertise en prévention et a atteint les services offerts aux jeunes vulnérables ».

Pour la FSSS-CSN, la vision globale adoptée par la commission est la voie à suivre si Québec veut agir le plus tôt possible dans la vie des enfants. C’est le cas de la déclaration de grossesse obligatoire, où nous devrons par contre avoir en place les ressources nécessaires pour faire un suivi rapide, une fois la déclaration acheminée au CLSC. Il en va de même pour les recommandations qui visent à utiliser les services de garde éducatifs comme les CPE ainsi que ceux des organismes communautaires. Miser sur la prévention dès la naissance et pendant les premières années si importantes au développement de l’enfance est un passage obligé. Une meilleure utilisation de programme des services intégrés en périnatalité et petite enfance pour les familles vulnérables est un complément essentiel à ces recommandations. Finalement, la recommandation de mieux soutenir le passage à la vie adulte dès l’âge de 16 ans est une voie à suivre.

« Nous incitons fortement les ministres Carmant et McCann de tout faire pour mettre en application ces recommandations. Leur réaction sera le premier test du gouvernement. S’il veut vraiment agir sur la question des jeunes vulnérables, il doit permettre aux intervenant-es de venir parler à la commission et appliquer ces premières recommandations. Nous suivrons de près la suite des travaux cet hiver et nous avons l’intention de participer activement », poursuit Jeff Begley.

Aller plus loin pour régler le problème de fond
Selon la FSSS-CSN, il faudra être en mesure d’aller encore plus loin pour régler les problèmes des DPJ. La FSSS-CSN a récemment sondé le personnel du réseau sur l’offre de services sociaux et c’est 82% des répondant-es qui indiquent que les services sociaux ont écopés de la réforme Barrette.

Outre les recommandations visant à améliorer les services existants, la FSSS attire l’attention sur deux solutions incontournables pour améliorer la situation :

  1. Mettre fin au manque à gagner cumulatif des centres jeunesse depuis 2013-2014 de plus de 300 millions de dollars ;
  2. Revoir l’organisation du réseau pour miser sur une gestion décentralisée dédiée à la mission jeunesse et une meilleure complémentarité des services.

« Je comprends que la commission ne se soit pas concentrée sur l’organisation du réseau dans ses recommandations préliminaires. Mais la création des CISSS et CIUSSS est pointée du doigt par tout le monde à raison et il faudra faire quelque chose plus tôt que tard. Noyer la mission jeunesse dans des méga-établissements n’a rien entraîné de bon pour les jeunes vulnérables. Il ne sert à rien de poursuivre l’expérience plus longtemps », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.