Mieux protéger le personnel des CHSLD pour éviter une autre histoire d’horreur

Le rapport d’enquête sur l’éclosion de COVID-19 au CHSLD Sainte-Dorothée illustre l’ampleur des erreurs de gestion qui ont été commises durant la première vague de la pandémie. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), ce rapport doit mener le gouvernement à apporter les changements pour assurer la protection du personnel et des usagères et usagers.

Le rapport d’enquête cerne plusieurs problèmes dénoncés par le syndicat CSN du CISSS de Laval dans les derniers mois : manque de personnel, manque d’équipements de protection individuelle, mesures de protection et de prévention insuffisantes, déplacement du personnel et dépistage tardif du personnel et des usagers.

« En lisant ce rapport, on constate à quel point les travailleuses et travailleurs du CHSLD Sainte-Dorothée ont été laissés à eux-mêmes pour faire face à une des pires éclosions au Québec. Il faut absolument apprendre de nos erreurs et faire mieux pour la deuxième vague, notamment en misant sur la stabilité du personnel et le dépistage », explique Marjolaine Aubé, présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval—CSN.

Aller au bout de la logique du rapport
Le rapport d’enquête a le mérite de mettre en lumière les difficultés de gestion dans le réseau de la santé et des services sociaux, notamment en notant les nombreux paliers hiérarchiques qui freinent la prise de décision. Pour la FSSS–CSN, cela montre l’échec des méga-établissements issus de la réforme Barrette et l’urgence de revoir l’organisation du réseau pour miser sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes.

Le gouvernement doit aussi annoncer un rehaussement des mesures de protection du personnel. Il a non seulement manqué d’équipements, mais le personnel est surtout mal équipé pour faire face au virus dans les CHSLD. Cela rappelle l’importance de réformer rapidement notre régime de santé et sécurité au travail pour donner tous les moyens au réseau d’agir en prévention. La crise dans les CHSLD montre finalement la nécessité de combler le manque à gagner dans le financement du réseau depuis l’austérité libérale dès la prochaine mise à jour budgétaire.

« La pandémie a montré la faiblesse de notre réseau hyper-centralisé. Ce n’est pas en rajoutant une autre couche de cadres qu’on va tout régler par magie. Ce qu’il faut, c’est avoir le courage de décentraliser le réseau et là-dessus, le gouvernement est muet. Pour enfin régler l’enjeu du manque de personnel, il y a un chemin qui saute aux yeux et c’est d’améliorer les conditions de travail et les salaires dès maintenant. Le rapport fait une passe sur la palette au gouvernement en l’invitant à nous mettre dans le coup pour améliorer les choses. Espérons qu’il comprendra le message », de conclure Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

À la veille d’une rencontre de médiation, les RSG en milieu familial augmentent la pression

Partout au Québec, les RSG en milieu familial membres de la CSN se mobilisent pour une grève de 24 heures, le jeudi 24 septembre. Cet ultime moyen de pression vise à envoyer un message clair au ministère de la Famille avec lequel nous avons amorcé un processus de médiation, à la fin août, à notre demande.

« Travailler dur une cinquantaine d’heures par semaine pour une paie de 35 heures, équivalant à 27 000 $ par année, c’est inacceptable, s’indigne Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS–CSN. Ces conditions de travail dérisoires conduisent directement nos éducatrices à déserter la profession. Plusieurs centaines d’entre elles ont déjà cessé leurs activités. C’est à se demander si la stratégie gouvernementale, ce n’est pas de sous-payer nos éducatrices pour tuer le réseau des services de garde en milieu familial. Pourtant, ce réseau répond aux besoins des parents. »

Par ailleurs, compte tenu de la situation sanitaire qui se détériore au Québec, il serait irresponsable de rassembler les RSG en un seul lieu le 24 septembre, comme il était prévu à l’origine. Le mouvement de grève est donc localisé dans chacune des régions du Québec. N’empêche, « le contexte de pandémie ne freine pas l’ardeur de ces femmes qui se dévouent pour préparer les enfants québécois en prévision de l’école. Ces éducatrices jouent un rôle essentiel et méritent la pleine reconnaissance du gouvernement Legault », précise Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

« Enfin, rappelons que si nous avons choisi de tenir une seule journée de grève générale partout au Québec, c’est en pensant aux parents qui nous font confiance et qui sont solidaires de notre combat légitime. Les témoignages d’appui des mères et des pères forcés de trouver un plan B nous font chaud au cœur et nous rappellent pourquoi nous aimons éduquer leurs enfants », soutient en conclusion Karine Morisseau, elle-même RSG.

Les faits à propos des 3000 RSG de la CSN

  • Les RSG travaillent plus de 50 heures par semaine et ne sont payées que pour 35 heures ;
  • 27 000 $, c’est le revenu annuel moyen d’une RSG (une fois les dépenses couvertes) ;
  • Les RSG demandent une rémunération équivalente à une éducatrice en CPE, non formée, au premier échelon ;
  • Le ministère veut appauvrir les RSG avec des offres sous le taux d’inflation (7,67 % en quatre ans) ;
  • Les RSG désertent massivement la profession. Il est estimé que 12 000 places pour les enfants ont disparu depuis le début de la pandémie ;
  • Les RSG sont en négociation depuis mars 2019. Elles ont demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un médiateur, en août dernier ;
  • Les 25 et 28 septembre 2020, les RSG poursuivront leurs rencontres de médiation.

La FSSS–CSN réclame une voie rapide pour le dépistage dans les services de garde éducatifs

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) s’étonne que le gouvernement Legault n’ait toujours pas convenu d’une voie rapide de dépistage pour les travailleuses et les enfants du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

Pour faire face à la deuxième vague de la pandémie, la FSSSCSN réclame une procédure accélérée de test et un corridor de service dédié pour les CPE et les services de garde en milieu familial. Cet accès privilégié au dépistage, pourtant prévu au Plan d’action prévu en cas de deuxième vague, se fait toujours attendre. Ce secteur critique doit être mieux protégé, sans quoi des éducatrices seront en isolement pour une période plus longue que nécessaire, alors que l’on constate déjà une pénurie de personnel. Pour maintenir l’offre de services de garde aux parents, il faut pouvoir compter sur le maximum possible de personnel.

Cela est d’autant plus important alors que certains employeurs du réseau ou bureaux coordonnateurs s’entêtent encore à ne pas maintenir la rémunération du personnel en isolement. Ce sont donc actuellement les travailleuses des services de garde qui doivent payer le prix de cette situation. La FSSSCSN demande d’ailleurs depuis plusieurs semaines un engagement gouvernemental pour maintenir la rémunération des travailleuses et travailleurs en isolement, comme cela se fait dans plusieurs secteurs.

« Les travailleuses et travailleurs des CPE et les RSG sont au front depuis le début de la pandémie. Elles sont à risque et doivent pouvoir se faire dépister rapidement. C’est un moyen efficace d’éviter des éclosions dans les services de garde éducatifs », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSSCSN.

À propos de la FSSS-CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Après avoir touché toutes les régions, la grève tournante se conclut à Montréal et Laval

Les responsables de service de garde (RSG–CSN) en milieu familial de la région de Montréal et de Laval ferment aujourd’hui leurs portes pour une journée complète. Il s’agit d’un moyen de pression ultime dans le cadre d’une grève tournante qui a touché l’ensemble des régions du Québec dans la semaine du 14 au 18 septembre 2020. Environ 250 RSG de Montréal et de Laval se sont données rendez-vous devant les bureaux du ministère de la Famille, dès 9 h 45, d’où est partie une marche en direction de l’intersection de l’avenue De Lorimier et de la rue Notre-Dame.

 « Ce n’est pas de gaieté de cœur que les RSG déclenchent une grève de 24 heures. Elles savent que les parents ont besoin de leurs services. Cependant, ces pères et ces mères sont solidaires et comprennent que les conditions de travail des RSG en milieu familial sont inacceptables », précise Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. 

Les RSG en milieu familial travaillent une cinquantaine d’heures par semaine afin de s’adapter aux horaires des parents. Dans les faits, le ministère de la Famille ne les paie que 35 heures par semaine. Résultat ? Ces RSG gagnent en moyenne 27 000 $ par année, après avoir couvert toutes les dépenses. « Personne n’accepterait un salaire aussi bas pour autant d’heures travaillées. C’est pourquoi des centaines de femmes désertent la profession et ferment définitivement leur service de garde à la maison », s’attriste Karine Morisseau, représentante du secteur RSG de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN et elle-même RSG en milieu familial.

Propos méprisants du gouvernement

À l’initiative de la CSN, un médiateur va tenter de favoriser une reprise des négociations avec le gouvernement du Québec. Cependant, à la table de négociation, plusieurs déclarations des vis-à-vis gouvernementaux ont laissé entrevoir le mépris pour les demandes légitimes des RSG. « Quand on nous répète que l’on amuse les enfants dans nos maisons et que l’on travaille moins fort à certains moments parce qu’ils ne sont pas tous là en même temps, c’est insultant et dégradant », s’insurge Fatiha Benzama, présidente du Syndicat des RSG de Montréal-Est–CSN.

Il faut que le gouvernement Legault admette que les RSG en milieu familial sont des professionnelles de la petite enfance, qu’elles sont essentielles et qu’elles méritent un salaire équitable qui équivaut aux emplois comparateurs.

Un deux poids, deux mesures vigoureusement dénoncé à Rouyn-Noranda

Pour les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Abtibi-Témiscamingue, les hausses de salaires allant de 10 à 25 % versées à certains cadres du CISSS-AT illustrent à quel point les dirigeantes, dirigeants et gestionnaires du réseau public sont déconnectés de la réalité vécue sur le terrain.

« Nos membres reçoivent ça comme un manque de respect total. C’est épouvantable de voir ça, s’insurge la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Annick Trottier. Pendant ce temps-là, le gouvernement nous coupe nos primes… il y a du monde qui vont perdre 300 $ à 400 $ de revenu dès le 30 septembre, certains vont perdre jusqu’à 5000 $ par année! Notre négociation n’avance pas : le gouvernement ne nous offre même pas l’inflation et il refuse de discuter de nos priorités comme la santé et la sécurité au travail ou les surcharges et l’épuisement. On a des centaines de personnes qui attendent un règlement de l’équité salariale depuis 2010 !»

Les derniers mois ont été très éprouvants pour les travailleuses et les travailleurs du réseau public qui ont été au front de la lutte à la pandémie. Celles et ceux que le premier ministre, François Legault, appelle les anges gardiens sont littéralement à bout de souffle.

Si l’arrivée massive de nouvelles recrues chez les préposé-es aux bénéficiaires constitue une bonne nouvelle, la FSSS–CSN souligne qu’il faudra s’attarder sérieusement aux conditions de travail et de pratique du personnel. C’est à cause des mauvaises conditions de travail et des salaires trop bas que les établissements se retrouvent aujourd’hui avec de graves problèmes de recrutement de main-d’œuvre. La formation et l’intégration accélérée des centaines de préposé-es dans la région seront un coup d’épée dans l’eau si on ne réunit pas les conditions assurant un milieu de travail enrichissant et épanouissant.

Toute la CSN en appui
« En négociation, ces travailleuses et ces travailleurs demandent une augmentation de 2 dollars l’heure dès cette année, poursuit le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, Félix-Antoine Lafleur. Le gouvernement dit que cette demande salariale est ambitieuse. Nous pensons au contraire que ce n’est qu’une question de bonne gestion. En comprimant les salaires comme ils l’ont fait ces 20 dernières années, les gouvernements qui se sont succédé ont créé de graves problèmes. Les salaires versés dans le secteur public ne sont plus du tout concurrentiels. Et avec la charge de travail qui s’alourdit sans cesse et le climat de travail qui se détériore, on se retrouve avec des pénuries, des trous un peu partout. La crise actuelle a mis ces difficultés au grand jour, mais elles existaient avant et elles vont s’aggraver, si on ne s’y attaque pas sérieusement dès maintenant! »

Revendications
Les salarié-es membres de la CSN en santé et services sociaux ainsi qu’en éducation, en enseignement supérieur et dans les organismes gouvernementaux réclament des augmentations de salaire de 2 $ pour toutes et tous en 2020 et 0,75 $ pour les années 2021 et 2022. La demande, formulée en montant fixe plutôt qu’en pourcentage, permet de soutenir davantage celles et ceux qui gagnent le moins et pour qui un coup de barre est plus que nécessaire. De son côté, le gouvernement offre 1,75 % pour 2020 et 2021 et 1,5 % pour 2022.

En outre, la FSSS–CSN a présenté une centaine de solutions aux représentants patronaux pour corriger des problèmes majeurs vécus sur le terrain dans les établissements. Il y est question notamment de prévenir davantage les accidents de travail et les maladies professionnelles, de combattre les surcharges de travail, d’ajouter du personnel, de favoriser la conciliation famille-travail-études, d’encourager le personnel à demeurer plus longtemps dans le réseau ou encore de diminuer les sommes qui sont exigées aux salarié-es pour pouvoir travailler, pensons par exemple aux frais de stationnement qui leur sont facturés.

Les RSG en milieu familial réduisent leurs heures de travail

En ce vendredi 11 septembre, partout au Québec, les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial membres de la CSN limitent la période d’ouverture de leur service à sept heures consécutives, conformément à la rémunération offerte par le gouvernement. Chacune des RSG est libre de commencer sa journée de travail plus tard que d’habitude ou de la terminer plus tôt.

Habituellement, les RSG en milieu familial travaillent jusqu’à 10 heures par jour pour répondre aux besoins des familles. « Calculez ! Ces femmes travaillent au moins trois heures de plus quotidiennement sans rémunération ni reconnaissance du ministère de la Famille. Personne n’accepterait de faire une cinquantaine d’heures par semaine pour 27 000 $ par année, après avoir couvert toutes les dépenses », s’indigne Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Être sous-payée à ce point, c’est inacceptable. De façon méprisante, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, nous considère comme des femmes qui amusent les enfants à la maison plutôt que comme de véritables professionnelles de la petite enfance. Le gouvernement profite de notre dévouement, car il sait que nous refusons de nuire aux parents avec lesquels nous développons une relation de confiance précieuse, décrie Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS–CSN. Pas étonnant que des centaines de membres choisissent de fermer définitivement leur service à défaut de pouvoir gagner leur vie. »

Limiter les impacts pour les familles

Cette première étape dans les moyens de pression vise à obtenir une véritable reconnaissance du gouvernement. Les discussions visant à fixer nos conditions de travail doivent reprendre devant un médiateur, à la demande de la CSN. « La dernière chose que nous souhaitons, c’est de déplaire aux parents qui connaissent, eux aussi, leur lot de défis en cette période de pandémie. Mais nous savons qu’ils nous appuient dans nos revendications », ajoute Karine Morisseau.

Tous les parents ont été informés plusieurs jours à l’avance de la situation qui prévaudra le
11 septembre afin que les impacts sur leur routine soit réduit au minimum. De même, ils savent que les moyens de pression vont s’accélérer la semaine prochaine si le gouvernement du Québec s’entête à ne pas reconnaître l’importance des tâches que nous assumons.

Les services de garde éducatifs à l’enfance satisfaits de la stratégie déployée par le gouvernement du Québec

Le gouvernement du Québec semble avoir entendu la majorité des inquiétudes sur la santé publique de nos 14 000 membres dans le réseau des services de garde éducatifs de la province (CPE et RSG). « Le plan déployé en matière de santé et de financement dans l’éventualité d’une seconde vague de COVID-19 à l’automne est rassurant, se réjouit Lucie Longchamps, vice-présidente à l’exécutif de la FSSS–CSN et responsable des secteurs privés. Le bilan de 123 cas dénombrés en services de garde depuis le début de la pandémie prouve surtout que les importants efforts et le professionnalisme de toutes et tous portent ses fruits. »

Cependant, certaines préoccupations demeurent. « Qu’arrivera-t-il avec la rémunération des travailleuses qui doivent passer un test de dépistage de la COVID-19 et qui sont en attente de résultat ? », questionne Louise Labrie, représentante des CPE à la FSSS–CSN. De plus, le secteur manque cruellement de personnel pour remplacer les travailleuses forcées de s’absenter en raison des enjeux de santé.

Négociation dans les RSG : le gouvernement doit offrir des conditions de travail justes et équitables

Par ailleurs, concernant la négociation, les responsables du réseau des services de garde en milieu familial (RSG) sont moins enthousiastes. « Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, appelle au dialogue pour éviter des bris de service en septembre. Dans les faits, il refuse de reconnaître le véritable travail accompli hebdomadairement. Il maintient les RSG au plus bas niveau de l’échelle salariale, sans tenir compte des exigences, des responsabilités et des tâches ne cessant d’augmenter ! Il refuse de nous rémunérer en conséquence », déplore Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG à la FSSS–CSN. « Nous ne voulons pas de conflit de travail ni nuire aux parents. Mais il faut également gagner notre vie décemment », ajoute-t-elle.

Il n’est pas rare qu’une responsable d’un service de garde gagne à peine 27 000 $ par année (après avoir couvert toutes les dépenses) en travaillant 55 heures par semaine minimum. « Avec de telles conditions, le ministre devrait cesser de s’interroger sur les raisons qui poussent les RSG à fermer leurs services de garde », ajoute Karine Morisseau, elle-même possédant son propre service de garde.

À propos  

La FSSS–CSN réunit 110 000 travailleuses et travailleurs, dont près de 90 000 du réseau public de la santé et de services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel.

La FSSS–CSN demande au gouvernement de réaliser les promesses faites aux préposés aux bénéficiaires

Les syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représentant les préposé-es aux bénéficiaires (PAB) mettront tout en œuvre pour permettre aux nouveaux préposé-es aux bénéficiaires d’obtenir des postes à temps complet dès leur embauche, en septembre prochain. Tous les syndicats sont prêts à entreprendre des discussions immédiatement avec les directions des établissements du réseau afin, par exemple, d’accélérer la procédure de dotations de postes. Cela devra se faire dans le respect des droits des salarié-es déjà à l’emploi des établissements de l’ensemble du réseau, qui doivent aussi avoir accès à ces emplois à temps plein comme PAB, s’ils le souhaitent. C’est le message qu’a livré aujourd’hui la FSSS–CSN aux représentants patronaux nationaux.

 « Le premier ministre Legault a fait beaucoup de promesses aux préposé-es aux bénéficiaires, il faut livrer la marchandise maintenant, appelle le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Depuis des mois, nous interpellons ce gouvernement et les représentants patronaux sur les conditions gagnantes qu’il faut mettre en place pour assurer que l’arrivée massive de ce personnel, dans quelques semaines, soit couronnée de succès. Nous savons depuis le début qu’il faudra modifier les règles en vigueur pour remplir la promesse de François Legault d’offrir des postes à temps plein aux nouveaux PAB, mais nos appels sont longtemps demeurés sans réponse. Pour nous, c’est tout à fait possible d’y arriver, mais il faut se mettre au travail sérieusement tout en respectant les droits des salarié-es qui sont là depuis 10, 15, 20 ans, qui ont été au front durant la pandémie et qui souhaitent améliorer leur sort. » Rappelons que moins d’un PAB sur trois détient un poste à temps complet dans le réseau. Près de 10 000 nouveaux PAB, formés cet été, arriveront dans les établissements dès la mi-septembre.

Des promesses à concrétiser

« Le gouvernement a fait une autre grande promesse aux préposé-es aux bénéficiaires, soit celle d’un salaire de 26 $ l’heure, poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. Or, un juste salaire pour les PAB, cela passe par le règlement des plaintes en maintien de l’équité salariale. Les PAB sont sous-payés parce que leur emploi n’est pas évalué à sa juste valeur. Ce sont donc tous les PAB du réseau qui doivent voir leur salaire de base relevé de façon importante et permanente. Actuellement, le gouvernement n’offre pas de relever leur salaire significativement. Au contraire, il mise tout sur des primes temporaires et conditionnelles. Au final, c’est une toute petite minorité des PAB qui reçoit la rémunération de 49 000 $ par année que le premier ministre fait miroiter. Ce dont les PAB ont besoin, c’est une solution de long terme, un juste salaire établi en fonction d’une évaluation rigoureuse de leur emploi et non pas en fonction des plans de communication de la CAQ. »

Appel à l’action

« M. Legault a fait beaucoup de promesses. Comme organisation syndicale représentant la majorité des PAB, nous sommes prêts à nous engager pour qu’elles puissent se réaliser, mais il faut passer immédiatement de la parole aux actes, et ce pour l’ensemble des préposé-es aux bénéficiaires du réseau », conclut Jeff Begley.

La FSSS–CSN dépose des plaintes pour assurer la protection du personnel du réseau de santé

Des syndicats de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déposent ces jours-ci des plaintes à la CNESST pour réclamer un rehaussement des mesures de protection des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux en prévision d’une deuxième vague.

Plaintes déposées à la CNESST
Ces plaintes déposées à la CNESST demandent à l’organisme d’obliger les employeurs à appliquer le principe de précaution et d’émettre les avis de correction pour que les équipements de protection et que les mesures de prévention soient établis en fonction d’une possible transmission de la COVID-19 par aérosol, et ce, jusqu’au moment où il y aura consensus scientifique sur le mode de transmission. Les plaintes déposées par les syndicats de la FSSS–CSN avancent que les obligations des employeurs, en vertu de l’article 51 de la Loi sur la santé et sécurité du travail (LSST), vont beaucoup plus loin que de simplement suivre les recommandations de l’INSPQ. Pour la FSSS–CSN, il faut notamment favoriser le port d’un appareil de protection respiratoire (par exemple, un masque N-95) à l’ensemble du personnel du réseau.

« Le temps passe et il est très préoccupant de constater que ni la CNESST, ni la santé publique, ni le gouvernement n’annoncent de changements concrets pour assurer une meilleure protection du personnel face à une deuxième vague. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour réaliser qu’on a échoué dans la première vague. De plus en plus d’études scientifiques pointent vers la possibilité d’une transmission aérienne du virus. Nous déposons des plaintes pour que la CNESST passe à l’action et joue son rôle pour assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs du réseau », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

L’OMS confirme le risque de transmission dans l’air
La semaine dernière, l’OMS a confirmé le risque de transmission du virus dans l’air, suite à l’appel lancé par plus de 200 chercheurs en provenance de plusieurs pays dans le monde. Les études sont de plus en plus nombreuses à démontrer que le virus se transmet non seulement par les grosses gouttelettes émises par la toux et les éternuements, mais aussi par de microscopiques gouttelettes qui sont libérées dans l’air lorsque nous respirons ou parlons. Ces microscopiques gouttelettes sont si légères qu’elles restent longtemps en suspension dans l’air, ce qui met à risque les personnes qui sont mal protégées.

« Les équipements de protection fournis actuellement au personnel du réseau ainsi que les procédures mises en place ne protègent pas le personnel contre le risque de la transmission dans l’air. Il faut corriger le tir maintenant, en prévision de la deuxième vague », indique Jeff Begley.

Des réponses insatisfaisantes des employeurs à l’interpellation des syndicats de la FSSS–CSN
Le dépôt de ces plaintes fait suite au lancement il y a quelques semaines d’une opération d’interpellation des employeurs pour faire la lumière sur les erreurs commises lors de la première vague et mettre en place les changements nécessaires pour assurer la protection du personnel face à une deuxième vague. Cette opération a été menée par les syndicats de la FSSS-CSN représentant le personnel le plus touché par la pandémie. Elle vise à éviter de revivre le drame de la première vague, où plus de 13 600 travailleuses et travailleurs du réseau ont été infectés par le virus. C’est face à des réponses insatisfaisantes des employeurs que les syndicats ont pris la décision de déposer ces plaintes.

Arrivée de milliers de PAB : travaillons à la mise en place des conditions gagnantes

Le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley, invite le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à cesser de dicter les conditions de travail par arrêté ministériel et à travailler en partenariat pour trouver des solutions aux problèmes du réseau public en commençant par deux enjeux pressants. La FSSS–CSN souhaite convenir sans tarder des conditions gagnantes pour relever le défi d’accueillir adéquatement des milliers de préposé-es aux bénéficiaires dans le réseau public. L’autre chantier urgent pour la FSSS–CSN est de renforcer la santé et la sécurité dans tous les milieux de travail pour être mieux préparés à faire face à une seconde vague de la pandémie.

Une relève bienvenue
C’est encore une fois par arrêté ministériel que le gouvernement a choisi d’édicter les conditions de travail entourant l’arrivée massive de PAB stagiaires. L’arrêté ministériel ne répond pas à toutes les interrogations du personnel en place. Pour la FSSS–CSN, le montant forfaitaire de 5 $ par jour offert par le gouvernement aux personnes qui accompagneront les stagiaires est nettement insuffisant considérant l’ampleur que semble prendre le rôle des PAB accompagnateur de jour en jour.

Pour l’ensemble du personnel du réseau, l’arrivée imminente en renfort de milliers de préposé-es aux bénéficiaires pour consolider les services, particulièrement en CHSLD, est une excellente nouvelle. « Ce qui est dommage, c’est que le gouvernement a procédé sans aucune discussion avec nous, déplore Jeff Begley. Or, sur le terrain, on risque d’affronter toutes sortes d’écueils que nous aurions tous intérêt à éviter tant qu’on le peut. Par exemple, il ne faudrait pas que ça ait pour conséquence de surcharger davantage le personnel. »

Ces nouveaux stagiaires arriveront dans les établissements dès les prochains jours après quelques semaines seulement de formation accélérée. Par exemple, selon les informations recueillies par la FSSS–CSN, certains n’ont pas encore appris entièrement les principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires ni à poser des gestes inhérents au travail quotidien des PAB, comme donner un bain à une personne en perte d’autonomie. Ils et elles en auront donc beaucoup à apprendre une fois sur le plancher.

« Pour poursuivre leur apprentissage, ils seront jumelés en milieu de travail avec des PAB des établissements qui sont déjà surchargés. Ce serait un minimum que le MSSS reconnaisse adéquatement la contribution des PAB d’expérience qui seront appelés à former les nouveaux. Nos membres accueillent cette relève à bras ouverts et ils vont tout faire pour que ça fonctionne et que cela soit bénéfique pour tous. Pour ces personnes qui ont choisi de s’engager dans le réseau comme pour le personnel déjà en place et bien entendu pour les résidentes et les résidents. En ce sens, je crois que nous partageons les mêmes objectifs que le ministère. Il faut nous asseoir rapidement et régler les problèmes envisageables avant même qu’ils ne surgissent et cesser d’agir à coup d’arrêtés ministériels. La FSSS–CSN demande également que les établissements offrent dès maintenant des postes de qualité à temps complet au personnel en place et que le gouvernement offre un juste salaire à l’ensemble des PAB.

La FSSS–CSN demande également que les établissements offrent dès maintenant des postes de qualité à temps complet au personnel en place et que le gouvernement offre un juste salaire à l’ensemble des PAB.

Premier contact
Cette invitation de la FSSS–CSN fait suite à une conférence téléphonique tenue le 30 juin 2020, en présence de toutes les organisations syndicales du réseau, au cours de laquelle le ministre Dubé a dit souhaiter travailler en partenariat avec les représentants des salarié-es. 

Santé–sécurité
Par ailleurs, la FSSS–CSN réclame la création d’une table de travail d’urgence réunissant non seulement les syndicats et le ministère, mais également l’INSPQ, la Direction nationale de santé publique ainsi que la CNESST, et ce, afin que des mesures de prévention efficaces soient déployées sans délai, tant dans le réseau public que privé.

Le réseau était mal préparé à faire face à la première vague de la pandémie. Les employeurs n’ont pas su protéger la santé et assurer la sécurité de leur personnel, et des correctifs majeurs doivent être apportés, à commencer par le rehaussement du niveau de protection pour faire face efficacement à une possible transmission aérienne du virus.

« Il n’y a pas de consensus sur le mode de transmission de la COVID-19, explique Jeff Begley. On est en train de faire les mêmes erreurs que lors de la crise du SRAS de 2003. Pourtant, nous aurions dû en tirer des leçons. Tant que la question du mode de transmission ne sera pas tirée au clair, on se doit d’appliquer le principe de précaution en fournissant au personnel les équipements de protection nécessaires. On ne peut plus prendre de chance au sujet d’une question si importante. »

Autres mesures à mettre en place sans tarder : la stabilisation des équipes de travail. On ne peut plus tolérer des déplacements incessants de personnel quand on sait quelles en ont été les conséquences. Des personnes asymptomatiques ou pré symptomatiques peuvent transmettre le virus. Quand on déplace le personnel, on propage le virus. On doit conséquemment cesser de faire appel à des agences de personnel. La formation en prévention ainsi que le dépistage dans les milieux de travail doivent aussi être renforcés. Et le temps est compté.

« Plus de 13 500 travailleuses et travailleurs du réseau ont contracté la COVID-19 durant la première vague, certains au prix de leur vie. C’est inacceptable et le statu quo n’est pas une option. Si on doit assister à une seconde vague de la pandémie, nous devrons être entièrement préparés pour y faire face, en prenant toutes les précautions possibles, souligne Jeff Begley. On ne doit plus jamais revivre ce que nous avons vécu ce printemps. Ce fut un échec et pourtant nous avons formulé plusieurs propositions et demandes concrètes qui ont été ignorées. Les autorités de santé publique et en santé et sécurité au travail doivent agir rapidement, de concert avec nous, pour qu’on s’assure que les employeurs du réseau mettent en place des mesures réellement efficaces. Nous avons l’obligation de réussir. Nous savons tous que ce qui s’est passé dans les CHSLD ce printemps est inacceptable. J’espère ardemment que nous trouverons le moyen de mieux travailler ensemble, au bénéfice de nos membres, mais également de toute la population ».

Lancement d’une opération pour faire de la protection du personnel de la santé une priorité face à une deuxième vague

Des syndicats de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) des établissements les plus touchés par la crise de la COVID-19 lancent cette semaine une opération d’interpellation des employeurs pour faire la lumière sur les erreurs commises lors de la première vague et mettre en place les changements nécessaires pour assurer la protection du personnel face à une deuxième vague.

La FSSS-CSN étant la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, elle représente des travailleuses et travailleurs touchés par la COVID-19 partout au Québec. « Nous apprenions récemment que c’est plus de 13 600 travailleurs du réseau qui ont été infectés par le coronavirus. Certains y ont même laissé leur vie. Cela montre bien que tout n’a pas été fait pour assurer la sécurité du personnel. De manière conjointe, c’est plus de 10 syndicats qui interpellent leur employeur pour mieux comprendre ce qui avait été prévu dans l’établissement pour faire face à une pandémie, ce qui a été mis en place durant la première vague et les changements qui sont prévus pour améliorer la situation face à une deuxième vague qui pourrait survenir dès l’automne. Il faut dès maintenant appliquer le principe de précaution et rehausser les mesures de protection », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Des demandes claires pour assurer la protection du personnel

Les syndicats de la FSSS-CSN demandent à leur employeur de mettre en place dès maintenant les moyens de contrôle, incluant l’utilisation d’équipements de protection individuelle, requis pour protéger adéquatement les travailleuses et travailleurs contre le mode de dispersion de la COVID-19 par voie aérienne. L’ensemble des procédures de prévention déployées dans l’établissement devront être révisées selon la FSSS-CSN. Les syndicats ont ainsi transmis un questionnaire et donnent à leur employeur jusqu’au 6 juillet pour leur transmettre les réponses.

« S’il y a une chose qui est sûre, c’est que les travailleuses et travailleurs ne veulent pas revivre l’échec de la première vague. Rentrer au travail avec la peur au ventre chaque jour parce qu’on n’est pas assez protégé, ça ne marche pas. Les employeurs doivent envoyer le signal qu’ils ont appris la leçon et qu’ils vont changer leur fusil d’épaule », de conclure Jeff Begley.

 

Services de garde en milieu familial : le ministère de la Famille ne négocie pas

Après deux rencontres de négociation infructueuses les 18 et 23 juin, les responsables de service de garde (RSG–CSN) n’ont d’autre choix que de dénoncer le manque de volonté du gouvernement à offrir un minimum d’espoir aux milliers de femmes qui portent le réseau à bout de bras. Ce constat oblige les RSG à remettre en cause la pertinence de poursuivre le processus de négociation, alors que le gouvernement persiste et signe avec des offres qui vont accentuer l’exode des RSG vers d’autres professions.

« Il est tout simplement impensable de continuer à se présenter de bonne foi à une table de négociation, à faire des contre-propositions, à démontrer une volonté d’avancer et à se heurter continuellement au même discours. C’est tout le temps la même approche, nos demandes monétaires sont systématiquement écartées et ne sont pas considérées. Les RSG ferment leurs milieux par centaines depuis le début de l’année et le ministère de la Famille semble déjà être en vacances au lieu de chercher activement des solutions à l’impasse actuelle. La pénurie de places, elle, ne prendra pas de vacances. Lorsque la crise sera bien installée et que les parents du Québec seront mal pris, il faudra se souvenir que ce gouvernement a manqué de vision », commente Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

« Pour négocier, il faut une volonté d’avancer et de travailler ensemble. Les RSG–CSN ont cette volonté, mais il est maintenant clair que le gouvernement, le ministère de la Famille et le Conseil du trésor choisissent d’abandonner le réseau de services de garde en milieu familial. Je souhaite qu’on se souvienne collectivement que nous avons tiré la sonnette d’alarme. Le réseau est en train de s’effondrer. Lorsqu’il sera en ruine, nous n’aurons pas à chercher les responsables très loin. D’ici là, nous allons laisser un peu de temps à la nouvelle présidente du Conseil du trésor, peut-être fera-t-elle preuve de leadership en faisant descendre des directives plus positives à la table de négociation », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Les RSG–CSN annulent la grève prévue le 25 juin et se concentreront au cours des prochains jours sur l’élaboration de leur plan d’action de mobilisation en vue d’obtenir une entente respectueuse et digne du travail qu’elles exécutent au quotidien.

Deuxième journée de grève pour 3000 services de garde en milieu familial

Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial affiliées à la CSN tiendront une deuxième journée de grève le 25 juin, alors que la table de négociation du ministère de la Famille (MFA) persiste à imposer des conditions de travail bien en deçà des besoins nécessaires à la pérennité du réseau.

« Soyons claires : nous ne demandons pas de privilège, nous demandons la reconnaissance réelle de notre travail. C’est un principe de base, le MFA doit reconnaître que nous travaillons toutes plus de 55 h par semaine et établir notre rémunération et nos conditions en fonction de ce principe. S’il continue à ne pas reconnaître ce simple fait, c’est comme s’il disait aux milliers de femmes de la profession qu’elles doivent travailler au rabais », explique Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

Les faits

  • L’entente collective des RSG–CSN est échue depuis le mois de mars 2019 et la négociation perdure depuis plus d’un an.
  • Devant l’ampleur de la pandémie, les RSG–CSN ont proposé au gouvernement de suspendre temporairement la négociation afin de permettre aux autorités de se concentrer sur les nombreux défis auxquels on fait face. Le gouvernement a refusé de procéder à cette suspension.
  • Le ministre Mathieu Lacombe affirme souhaiter que les syndicats restent à la table de négociation. Les RSG–CSN n’ont en aucun moment quitté la table et souhaitent progresser.
  • Les RSG–CSN ont déposé des contre-offres au MFA afin de favoriser l’avancement de la négociation : ces contre-offres ne semblent pas avoir été étudiées par le MFA, malgré les récentes séances de négociation.

« Il y a un vrai décalage entre le discours public et ce qui se passe en coulisse. Les RSG–CSN ont fait preuve de bonne foi et ont toujours collaboré avec le MFA dans un esprit d’ouverture, avec la volonté d’avancer. Nous sommes à la table de négociation, nos observations sont constructives et nous faisons des contre-offres afin de stimuler le dialogue. Mais pour qu’il y ait un vrai dialogue, les deux parties doivent y participer. En ce moment, le MFA ne participe pas à ce dialogue », commente Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« En tant que groupe de femmes qui ne souhaitent que poursuivre leur travail dans des conditions respectables et assurer la survie du réseau, nous invitons le ministère à faire preuve de discernement dans ses commentaires publics. Affirmer que les parents et les enfants font les frais de notre négociation, c’est nous jeter le blâme pour une situation que nous sommes les premières à dénoncer. Nous continuons à offrir un service de qualité, nous nous adaptons à la réalité de la COVID-19 et assumons le surcroît de travail qu’elle entraîne, nous favorisons l’échange en proposant des contre-offres, bref, nous sommes dans un esprit de collaboration en tous points. Je crois que le MFA peut faire un bout de chemin aussi », conclut Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

Les RSG–CSN seront en négociation le 23 juin toute la journée et espèrent que cette séance sera marquée par une volonté réelle d’avancer de la part du MFA.

Grève de 3000 services de garde en milieu familial

Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial affiliées à la CSN tiennent aujourd’hui une journée de grève à l’échelle nationale pour dénoncer un abandon du réseau par le gouvernement. Plus de 3000 services de garde fermeront donc pour la journée et organiseront différentes actions de mobilisation à travers la province. Au cœur du litige, une négociation qui ne va nulle part, un exode massif des RSG et une fermeture totale du gouvernement envers l’amélioration des conditions de travail des milliers femmes qui composent le réseau.

Une crise à venir

« Là, il commence à être minuit moins une et on se demande ce qu’attend le gouvernement pour lancer un signal de soutien et de valorisation de notre travail. Les faits ne mentent pas : depuis le début de l’année, ce sont des centaines de services de garde qui ont fermé. Le manque de vision du gouvernement est en train de générer une crise dans l’une des plus importantes infrastructures socioéconomiques du Québec », explique Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

En négociation depuis plus d’un an, les RSG–CSN doivent maintenant composer avec des offres sous l’inflation projetée au cours des prochaines années. Une situation d’autant plus difficile que le contexte de la COVID-19 apporte de nouvelles exigences et des dépenses accrues que doivent assumer les RSG.

« Notre réseau accueille normalement plus de 90 000 enfants au quotidien, et cela constitue un service essentiel pour les parents partout au Québec. Est-ce que le gouvernement pellette par en avant et attend de se retrouver avec une pénurie massive, comme ça a été le cas pour les
préposé-es aux bénéficiaires en CHSLD ? C’est toujours la même histoire : le milieu tire la sonnette d’alarme et ça prend des années avant que les choses changent. Je crois qu’on peut faire mieux dès maintenant, pour nous, pour les enfants et pour les parents qui ont besoin de ce service », ajoute Karine Morisseau.

Le soutien du réseau doit devenir une priorité

« Le gouvernement parle de relancer le Québec sur toutes les tribunes, alors c’est évident que nous sommes étonnées que, du même coup, il laisse des miettes sur la table pour un réseau porté à bout de bras par des milliers de femmes. C’est un drôle de message, surtout que la pénurie de places s’accentue semaine après semaine. En refusant de soutenir adéquatement le réseau, le gouvernement va finir par placer les parents dans une situation intenable. Ils vont aller où, tous ces enfants ? Il faut mettre en place les conditions gagnantes pour préserver les milieux de garde familiaux. Nos RSG en font déjà assez, c’est au tour du gouvernement de faire preuve de vision », commente Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Après la journée de mobilisation et de grève, les RSG – CSN seront en négociation en soirée. Selon l’avancement des pourparlers, d’autres journées de grève pourraient être déclenchées.

Les travailleuses et travailleurs du communautaire manifestent à Montréal

Près de trois mois après le décret de l’état urgence sanitaire, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs en intervention communautaire (STTIC–CSN) manifesteront aujourd’hui à 16 h devant les bureaux de la Direction régionale de la santé publique de Montréal (DRSP) afin d’exprimer leur mécontentement en ce qui a trait à l’état de leurs conditions de travail et l’octroi des primes de risque qu’on leur refuse toujours.

 « Aucune prime de risque ne nous a été accordée malgré la crainte de manquer de matériel de protection et les risques de contracter la Covid-19, s’est exclamée Geneviève Raymond, secrétaire générale du STTIC–CSN. « Nous sommes des professionnel-les passionnés et compétents dans notre métier, au front tous les jours, et pourtant, nous sommes continuellement ignorées par la DRSP, qui est le principal bailleur de fonds de nos organismes. Ce silence en dit long ! »

« C’est là un autre exemple du manque de reconnaissance général du travail précieux des employé-es du secteur communautaire. Pourtant, leur expertise est nécessaire et indispensable. Il est grand temps que la DRSP le reconnaisse, qu’elle les considère enfin et qu’elle réponde positivement à leurs revendications ! », de rajouter Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Pour la Fédération de la santé et services sociaux (FSSS–CSN), non seulement il est inconcevable que l’accessibilité au matériel de protection soit aussi difficile, mais encore que la question des primes de risque ne soit pas réglée. « Partout au Québec, nous avons fait des gains pour les travailleuses et les travailleurs au front pendant cette crise sanitaire. Nous continuerons de nous battre à leurs côtés pour nous assurer que ceux et celles qui sont toujours sur le terrain à Montréal sont respectés », conclut Marlène Figueroa, vice-présidente régionale de la FSSS–CSN.

 En plus de laccessibilité égale au matériel de protection et des primes de risque de
15 % pour tous les intervenants et les intervenantes sur le terrain, le STTIC–CSN réclame le maintien du salaire pour les personnes atteintes de la COVID-19 ainsi que le maintien des salaires pour les employé-es occasionnels ayant é
té coupés.

Le gouvernement abandonne les services de garde en milieu familial

Le découragement est total chez les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial, alors qu’un seul constat peut être tiré des dernières offres du ministère de la Famille : le réseau est tout simplement abandonné. C’est le sentiment que partagent les 3000 RSG affiliées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), alors qu’elles annoncent la tenue d’une grève nationale, le 18 juin prochain.

Le réseau s’effondre progressivement

Depuis le début de l’année, des centaines de femmes ont décidé de cesser leurs activités et fermer. Pour la majorité d’entre elles, c’est le manque de reconnaissance de leur travail qui les a poussées à bout.

« Sur le terrain, on le constate, c’est le découragement total. Nous faisons près de 60 heures par semaine et toute proportion gardée, nous gagnons moins que le salaire minimum. Pour soutenir notre réseau, nous avons eu l’extravagante idée de demander une rémunération comparable à une éducatrice en CPE non formée et au premier échelon salarial ! On ne demande pas de privilège, on demande l’équité, car nous travaillons très fort quotidiennement pour offrir des milieux de qualité et pour répondre aux exigences du gouvernement. Le 18 juin, nous ferons donc la grève pour dénoncer l’attitude de fermeture totale du gouvernement. On se demande même s’il ne souhaite pas la disparition du réseau », explique Karine Morisseau, porte-parole des RSG de la CSN.

Une infrastructure socioéconomique menacée

Chaque matin, le réseau des services de garde en milieu familial accueille plus de 90 000 enfants et aide autant de parents qui peuvent compter sur une conciliation travail-famille qui répond à leurs besoins.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN, « il s’agit d’une des plus importantes infrastructures socioéconomiques que nous avons collectivement. C’est un réseau qui joue un rôle crucial dans l’accès au marché du travail pour les parents du Québec. C’est un réseau qui favorise le développement des tout-petits. C’est aussi un réseau soutenu par des femmes qui font face à un choix complètement indigne : cesser de travailler ou continuer à s’appauvrir en acceptant l’offre du ministère de la Famille », ajoute-t-elle.

Le Ministère propose ainsi une augmentation de la rémunération sous l’inflation. En d’autres termes, les RSG devront elles-mêmes combler l’écart entre la hausse du coût de la vie et la hausse minime de leur rémunération.

« Les exigences du Ministère ne cessent d’augmenter, les tâches s’ajoutent et nous répondons à l’appel. Par contre, il est grand temps que notre travail soit valorisé à hauteur de nos efforts. Pour cela, le Ministère doit bonifier notre rémunération », conclut Karine Morisseau.

Mieux préparer la 2e vague dans le réseau de la santé et des services sociaux

Inquiètes des graves lacunes qui perdurent en matière de santé et sécurité au travail, toutes les organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux du Québec lancent à l’unisson un appel clair au gouvernement : il est impératif de corriger la situation en vue d’une deuxième vague de propagation de la COVID-19. Dans le meilleur scénario, il reste trois mois tout au plus pour les préparatifs. Ces lacunes, marquées avant la pandémie, expliquent en bonne partie le bilan sombre du Québec en fait de contaminations, de décès et d’arrêts de travail.

Les syndicats précisent que cet automne, le Québec devra absolument éviter un nouvel enchaînement de contaminations et d’arrêts de travail du côté du personnel, déjà gravement fragilisé par les répercussions de la première vague. Alors que le gouvernement garde certains chiffres confidentiels, des données obtenues sur le terrain laissent présager que des situations difficiles persistent dans certains établissements ou certaines régions.

Revendications
La première phase de la crise de la COVID-19 a été un échec. En plus d’avoir coûté la vie à six personnes salariées du réseau de la santé et des services sociaux, elle a mis en lumière les lacunes en prévention dans les milieux de travail, comme en témoigne le fait que 5000 travailleuses et travailleurs ont été infecté.e.s. C’est pourquoi les organisations syndicales présentent les demandes suivantes :

  1. Avoir des données fiables sur le nombre de membres du personnel infectés par établissement, par mission, par service, par centre d’activités et par titre d’emploi pour mieux planifier les ressources disponibles.
  2. Avoir l’heure juste sur l’état des stocks d’équipements de protection individuelle (ÉPI) pour assurer un approvisionnement adéquat et le plus haut niveau de protection pour le personnel du réseau.
  3. Avoir des moyens de faire de la prévention sur le terrain pour limiter le nombre d’infections.
  4. Appliquer d’urgence l’intégralité des quatre mécanismes de prévention prévus à la Loi sur la santé et la sécurité du travail, dans l’ensemble des établissements du réseau, à commencer par l’identification d’un représentant à la prévention. Cette mesure devra être suivie par l’instauration de programmes de prévention et de programmes de santé ainsi que la mise sur pied de comités de santé et sécurité.

Citations

« La prévention en santé et sécurité au travail est déficiente dans le réseau et la pandémie nous le montre comme jamais. Il faut renverser la vapeur et se donner les moyens de protéger le personnel en vue de la deuxième vague. Et pour ça, il faut que le gouvernement fasse ce qu’il faut pour identifier un représentant à la prévention dans chaque installation. Cette personne doit avoir les pouvoirs nécessaires pour faire fonctionner la prévention au plus vite », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« Dès le début de la pandémie, on a pu constater que les recommandations de l’INSPQ étaient guidées par le peu d’équipements de protection individuelle en stock. Le Québec a commencé cette crise mal préparé, mal équipé, avec un réseau de la santé déjà à bout de souffle. Le gouvernement Legault a refusé de nous informer correctement sur les inventaires d’ÉPI disponibles et plusieurs résidences et CHSLD ont souffert d’un approvisionnement insuffisant. Le personnel de la santé a été mis à risque par absence de prévention. On n’acceptera pas ça pour la deuxième vague! », a averti Linda Lapointe, vice-présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ.

« Après bientôt trois mois de crise, c’est inacceptable qu’on ne parvienne toujours pas à obtenir un portrait clair de la situation. Pour préparer adéquatement le réseau à la deuxième vague, il nous faut une vue d’ensemble pour comprendre ce qui nous attend. Il est urgent d’avoir un rapport statistique clair et précis permettant d’établir combien de personnes salariées ont été infectées », souligne Andrée Poirier, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

« La toute première étape, urgente, doit être de nommer des représentants à la prévention dans chacun des milieux de travail, avec tous les pouvoirs prévus dans les règlements de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Ces personnes impartiales et autonomes auront tous les pouvoirs pour inspecter et prescrire des correctifs sans délai. C’est un moyen très rapide et extrêmement efficace pour nous sortir du chaos actuel », a déclaré Benoit Bouchard, président de la division québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec).

« Depuis le début de la crise, à travers les établissements, les comités et ressources en matière de santé et sécurité qui existaient déjà ont été réduits au minimum. Ça n’a aucun sens! Il faut maintenant faire machine arrière et multiplier les travaux de prévention. Ce sont des moyens extrêmement utiles en temps normal, alors en temps de pandémie, c’est une question de vie et de mort », selon Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.

« La première vague de COVID-19 a mis en lumière un nombre considérable de lacunes dans les établissements de santé. La ministre elle-même a reconnu que les exigences croissantes de mobilité imposées depuis la création des mégas structures, le recours à la main-d’œuvre indépendante des agences de placement privées et les nombreux déplacements du personnel d’un établissement à l’autre ont agi comme vecteur de propagation de la COVID-19. En plus du matériel adéquat, la stabilité des équipes de soins doit être prioritaire, non seulement en termes de ratios, mais également en termes d’équipes dédiées permettant de développer et de consolider les expertises requises. Il faut que des actions soient mises de l’avant dès maintenant et rapidement » – Claire Montour, présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ).

« Nous sommes conscients qu’il y a une forte demande pour les ÉPI à travers le monde. Toutefois, nous avons l’impression que les directives sanitaires varient en fonction des stocks disponibles et nous doutons grandement de l’efficacité de certains ÉPI fournis au personnel. Il n’est donc pas étonnant de voir autant de travailleurs et travailleuses infectés ou décédés. Nous croyons même que le personnel immunodéprimé ou qui a une maladie chronique en réaffectation est plus en danger qu’il ne le pense », soutient Christian Naud, Responsable du dossier politique de la santé et sécurité au travail à la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

La FSSS–CSN s’adresse à la Santé publique pour rehausser les mesures de protection

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’adresse à la Santé publique pour qu’elle annonce un rehaussement des mesures de protection du personnel du réseau alors que nous devons nous préparer à affronter la deuxième vague du coronavirus.

Appliquer le principe de précaution pour protéger le personnel
Cette semaine, la FSSS–CSN a transmis une lettre au Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) de la santé publique, au directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, et à la CNESST, comme le révèle ce matin un article de La Presse. L’objectif de cette démarche est de demander à la santé publique de revoir sa position sur la protection du personnel du réseau, alors que plus de 5000 travailleuses et travailleurs ont été infectés. Depuis le début de la pandémie, la FSSS–CSN réclame un rehaussement des mesures de protection, particulièrement dans les CHSLD, les soins à domicile et les résidences privées pour aîné-es, là où se trouve le plus grand nombre de cas de personnel et d’usagers infectés. Pour la FSSS–CSN, il faut notamment rendre disponible le masque N95 dans ces secteurs névralgiques.

Il n’y a actuellement pas de consensus scientifique sur le mode de transmission du virus. S’il est avéré que le virus se transmet par gouttelettes, plusieurs experts avancent que le virus se transmet aussi par aérosol. En l’absence de consensus, la FSSS–CSN demande à la santé publique d’appliquer le principe de précaution pour assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs au front. Pour ce qui est de la CNESST, la FSSS–CSN demande que ses équipes d’inspection-prévention soient appelées sans tarder à appliquer le principe de précaution.

« Il faut se préparer dès maintenant pour la deuxième vague. La protection du personnel dans la première vague, on l’a complètement échappée. La santé publique doit appliquer le principe de précaution et augmenter la protection des travailleuses et travailleurs », lance Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Le premier ministre a beau déplorer chaque jour qu’il manque du monde sur le plancher, mais pour l’instant on ne fait pas tout pour les protéger. Les travailleuses et travailleurs sont au front depuis plus de deux mois et voient sans arrêt de leurs collègues tomber au combat. Il faut replacer au plus vite ! », explique Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Prime à ses salariés : le silence du Groupe Sélection est gênant

Le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine – CSN déplore le silence du Groupe Sélection quant à la demande de ses salariés de bonifier leur taux horaire en cette période de pandémie.

« Alors que le gouvernement du Québec a bonifié le salaire des personnes travaillant au sein des établissements publics et privés (hôpitaux, CHSLD et résidences pour personnes âgées), force est de constater que les grands joueurs de l’hébergement privé pour aînés au Québec, dont le Groupe Sélection, continuent de faire la sourde oreille aux revendications de leurs salariés. L’importance de cette forme de reconnaissance élémentaire, considérant la pandémie actuelle, semble leur échapper », soutient Serge St-Pierre, président du CCGIM CSN.

Rappelons que plusieurs propriétaires d’entreprises ont instauré une prime similaire à celle du gouvernement en plus de celle-ci. Des entreprises non assujetties aux bonifications gouvernementales ont également pris l’initiative de bonifier le travail de leurs employés en reconnaissance de leur travail au sein de celle-ci pour la durée de la pandémie. Or, le Groupe Sélection, propriétaire du Manoir St-Augustin à Gaspé, a été interpelé par le syndicat au début du mois d’avril et n’a toujours pas communiqué ses intentions. « C’est une étrange manière de procéder que d’ignorer une demande légitime de salariés qui mettent leur santé à risque pour un salaire de misère », renchérit Kent Denis, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (FSSS CSN).

Monsieur Patrick Dufresne, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Manoir StAugustin souligne que si le gouvernement du Québec a fait un bout de chemin, notamment, en ce qui concerne les préposés aux bénéficiaires (PAB), le Groupe Sélection, comme employeur, doit également reconnaître tout le travail accompli par ses salariés en cette période difficile. « Nous demandons au Groupe Sélection de bonifier le taux horaire de l’ensemble de ses employés pour la durée de la pandémie. C’est la demande transmise au début du mois d’avril et pour laquelle nous attendons toujours une réponse », conclut monsieur Dufresne.

Rareté de main-d’œuvre en santé et services sociaux : un problème structurel qu’il faut régler

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), l’annonce d’une prime temporaire à une partie du personnel du réseau révèle à quel point le sous-financement des services a mis à mal notre système public de la santé et des services sociaux. La FSSSCSN invite le gouvernement à concentrer les énergies à la recherche de solutions durables et permanentes.

« Cela fait des années que nous nous battons pour améliorer les salaires ainsi que les conditions de travail et de pratique dans le réseau, explique le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. C’est clair qu’avec des salaires beaucoup trop bas, les établissements ont de la misère à attirer et à retenir du personnel. Si l’actuelle pandémie révèle ces difficultés au grand jour, ce serait une grave erreur de penser qu’elles disparaîtront avec le coronavirus ; c’était le cas bien avant l’état d’urgence. Par ailleurs, il faudra aussi s’attaquer aux conditions de travail, tant en termes de charge de travail que de prévention en santé et sécurité du travail. Or, nous sommes aux tables de négociation actuellement. C’est le temps de trouver des solutions durables, mais on nous offre actuellement des miettes pour les salaires et très peu de perspectives quant à l’amélioration des conditions de travail de l’ensemble du personnel. »

Une prime imprécise
Ne disposant que des informations données par le premier ministre François Legault en point de presse aujourd’hui, la FSSS–CSN n’est pas en mesure à ce moment-ci d’analyser adéquatement toutes les implications de cette annonce. Il semble qu’elle ne visera qu’une partie des travailleuses et travailleurs à risque de contracter la COVID-19 dans le réseau public. De plus, une partie de la prime ne s’appliquera que pour la région métropolitaine.

En ce qui concerne les centres d’hébergement privés et les ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF), la FSSS–CSN fera les suivis avec les employeurs pour s’assurer que le personnel ait accès à cette prime. La FSSS–CSN déplore de plus que la prime laisse plusieurs secteurs dans l’oubli : le secteur préhospitalier, les services de garde éducatifs, les institutions religieuses et les organismes communautaires.

Personnel à temps plein
La FSSS–CSN travaille depuis longtemps à la recherche de solutions pour favoriser l’occupation de poste à temps plein dans le réseau public. Cependant, une partie de la solution se trouve dans les établissements qui refusent souvent de créer des postes intéressants à temps plein. Si elle partage l’objectif du gouvernement, la FSSS–CSN prévient qu’on risque ainsi de déplacer le problème vers d’autres services qui connaissent aussi des difficultés de main-d’œuvre où le personnel n’est pas visé par la prime.

Rehausser les mesures de protection
Pour parvenir à attirer et retenir le personnel durant la pandémie, il faut certainement des solutions du côté salarial, mais il faut aussi s’intéresser aux équipements de protection individuelle. Depuis des semaines, la FSSS–CSN demande au gouvernement de rehausser les mesures de protection dans les CHSLD, les soins à domicile et les résidences privées pour aîné-es.

« À voir la quantité de travailleuses et travailleurs infectés, c’est certain que les mesures de protection sont insuffisantes. Bien des gens viendraient donner un coup de main, mais veulent être protégés pour le faire. Non seulement l’accès aux équipements est à géométrie variable, mais le gouvernement refuse toujours de rehausser les mesures de protection. Il faut agir rapidement là-dessus ! », poursuitJeff Begley.

Pour des solutions durables
« Nous attendons depuis une dizaine de jours la réponse du gouvernement à une réponse fort simple : quelle est son évaluation actuelle de la valeur de l’emploi d’une préposée aux bénéficiaires ou d’une auxiliaire aux services de santé et sociaux, poursuit Jeff Begley. Nous avons joué cartes sur table : nous considérons que ces travailleuses devraient recevoir un salaire de 25,27 $ au sommet de leur échelle salariale. Qu’en pense le gouvernement ? Ces dossiers d’équité salariale traînent depuis 2010 et 2015. Si les gouvernements n’avaient pas balayé ce dossier sous le tapis ; s’ils avaient accepté de négocier des augmentations de salaire réalistes dans le passé plutôt que nous imposer des mesures d’austérité, on peut penser que nous serions en bien meilleure posture aujourd’hui pour faire face à la pandémie ».