Entente de principe entérinée chez Reliures Caron et Létourneau

Réunis en assemblée générale le 4 juin, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des reliures Caron et Létourneau (CSN) ont entériné l’entente de principe intervenue quelques heures auparavant. Des augmentations de 13 % et 7 % sur deux ans ainsi que des aménagements de la gestion des horaires seront donc intégrés à la convention collective.

L’entreprise Reliures Caron et Létourneau, située à Labelle, se spécialise dans la reliure, la réparation et la remise à neuf de livres et d’ouvrages imprimés. Bien que le secteur du livre ait été profondément affecté par les changements technologiques, Reliures Caron et Létourneau occupe un créneau ciblé en fournissant des bibliothèques et des établissements d’enseignement, et compte sur une vingtaine de travailleuses et de travailleurs spécialisés dans le domaine.

Pour les travailleuses et les travailleurs, il importait toutefois d’améliorer leurs conditions salariales, malmenées par l’inflation. Cynthia Duval, présidente du syndicat, explique : « Nous sommes conscients de la nécessité de préserver l’entreprise familiale, mais il fallait aussi s’assurer que les actuels travailleurs y trouvent leur compte, eux aussi affectés par le coût de la vie. C’est dans cet esprit que les parties ont convenu d’une convention de deux ans. »

L’ajout de plusieurs clauses d’aménagement de la gestion des horaires, tels le fractionnement des jours de congé ou des vacances, le report complet des jours fériés et la reconnaissance du statut de temps partiel, vient s’ajouter aux améliorations de la convention.

Madame Duval conclut : « Notre défi est de reconnaître les travailleurs qui, pour plusieurs, cumulent plus de 20 ans de service tout en créant des conditions favorables à l’embauche de la relève et à la rétention du personnel. »

À propos

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des reliures Caron et Létourneau (CSN), créé en 1985, est affilié à la Fédération des industries manufacturières (FIM–CSN), au Conseil central des Laurentides (CSN), ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux.

Longue grève en vue chez Safran

Les travailleuses et les travailleurs de Safran, spécialisés dans la fabrication de système d’atterrissage pour les avions, ont rejeté à 99 % les dernières offres globales et finales de l’employeur. La grève est donc déclenchée à partir d’aujourd’hui pour faire avancer la négociation.

Dans l’assemblée de dimanche soir dernier, les 130 membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Safran–CSN ont également voté à 98 % pour une séquence de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. La grève est ainsi déclenchée ce matin pour une période de sept jours, mais pourrait se prolonger si rien ne bouge à la table pendant ce temps. Il y a eu 23 jours de négociation jusqu’à maintenant et aucune date n’est au calendrier pour continuer, même si le syndicat est très disponible.

« Les dernières offres de l’employeur ne permettent toujours pas de rattraper les années d’inflation élevée que nous venons de passer après notre dernière convention collective de six ans. Nous sommes encore pris avec des conditions inférieures à la concurrence en aéronautique sur plusieurs points importants », affirme Michael Durand, président du syndicat.

Ce dernier souligne le fait que les trains d’atterrissage fabriqués par Safran sont essentiels dans l’assemblage des avions d’Airbus, de Boeing et de Bombardier, notamment pour son fameux avion d’affaires Global 7500. Une longue grève pourrait alors avoir des conséquences importantes.

« Difficile de comprendre qu’une entreprise, maillon de la chaîne de l’aéronautique, offre des conditions de travail vraiment inférieures aux autres et menace par le fait même une partie de ce secteur si porteur de l’économie du Québec », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Il faudrait que l’employeur finisse par atterrir à la bonne place et soit compétitif dans ses offres aux travailleuses et aux travailleurs », ajoute Sylvain Grenier, trésorier de la FIM–CSN.

« On surveille ce conflit de proche, car il pourrait avoir un impact régional. Nous sommes derrière les syndiqué-es de Safran », déclare Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN.

À propos 

La CSN est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Fondé en 1969, le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL–CSN) regroupe 85 syndicats et plus de 19 300 membres. Le conseil central des Laurentides est l’un des 13 conseils centraux de la CSN qui couvrent le territoire québécois.

 

Climat de travail toxique à Lac-du-Cerf

Le climat de travail ne cesse de se détériorer à la municipalité de Lac-du-Cerf. L’arrivée d’un nouveau directeur général, François Landry, en juillet, a bouleversé l’environnement de travail de la dizaine de salarié-es qui assurent les services aux citoyennes et aux citoyens. Dans les derniers jours, une salariée a été placée en arrêt de travail à la suite d’un stress post-traumatique, avant d’être congédiée arbitrairement. Les salarié-es dénoncent notamment une série de mesures disciplinaires injustifiées. Le syndicat a d’ailleurs engagé plusieurs recours pour défendre les droits des salarié-es.

La présidente du Conseil central des Laurentides (CSN), Chantal Maillé, a demandé une rencontre d’urgence avec le maire de la municipalité, Nicolas Pentassuglia, pour trouver une issue à cette crise. Celui-ci a décliné cette demande.

« Nous n’avons pas l’impression que les élus municipaux prennent la situation au sérieux. Les travailleuses et les travailleurs ont droit à un milieu de travail sans violence, sans intimidation, tranche Chantal Maillé. Plusieurs actions et plusieurs paroles nous ayant été rapportées sont incompatibles avec la politique de prévention du harcèlement, de l’incivilité et de la violence au travail dont s’est dotée la municipalité en janvier 2019. Il faut agir, et vite. »

Pour le vice-président de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Simon-Mathieu Malenfant, la situation vécue à Lac-du-Cerf est intolérable. « Toute la CSN se tient aux côtés de ces salarié-es. Dès son arrivée, ce directeur général montrait ses couleurs en refusant de signer la convention collective pourtant entérinée par le conseil municipal. Il a tenté par tous les moyens de revenir sur les engagements patronaux. Le climat de travail pourri qui s’installe à Lac-du-Cerf n’est certainement pas dans l’intérêt des citoyennes et des citoyens ! »