La CSN demande au gouvernement d’en faire plus

L’acquisition par le gouvernement fédéral de trois brise-glace qui seront convertis par le chantier naval Davie représente un début, mais n’est pas à la hauteur des attentes de la CSN et de ses organisations affiliées.

« Cette annonce n’est pas nouvelle; le gouvernement avait déjà publicisé il y a quelques mois l’acquisition des trois brise-glace. Aujourd’hui, il est venu détailler les retombées qui en découleront : les créations d’emplois seront moins élevées que prévu et s’établiront à environ 200 emplois, ce qui est décevant; il faudra faire bien plus pour assurer la survie du chantier à long terme et éviter les impacts négatifs sur la région », a souligné d’entrée de jeu le président de la Fédération de l’industrie manufacturière, Louis Bégin.

Rappelons que la Davie avait proposé il y a deux ans au gouvernement fédéral un projet de conversion de quatre brise-glace; d’ailleurs, le premier ministre Trudeau lors de son passage à Québec avait annoncé en grande pompe le début de la négociation entre la Garde côtière et le chantier naval pour leur acquisition. « C’est 800 emplois qui auraient été générés alors qu’on nous en annonce aujourd’hui 200 sur deux ans. Pourquoi le chantier, qui continue à détenir 50 % de la capacité de production du pays, n’obtient-il que 1 % des contrats fédéraux à ce jour? La donne doit changer en prévision des appels d’offres du fédéral pour le renouvellement de sa flotte de brise-glace », a souligné aussi Louis Bégin.

Retenir la main-d’œuvre
Pour la présidente du conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, la situation continue à être inquiétante à la fois pour les travailleurs du chantier que pour les emplois créés indirectement. « Environ 250 travailleurs syndiqués s’y activent actuellement afin d’achever le dernier traversier commandé par la Société des traversiers du Québec, alors qu’ils étaient 1 000 à l’arrivée au pouvoir du gouvernement Trudeau, souligne-t-elle. Quand celui-ci sera livré, il ne restera que les contrats pour les trois brise-glace dont il est question aujourd’hui, somme toute assez modestes, car le carnet de commandes est vide. Que seront devenus les travailleuses et travailleurs qui ne se seront pas retrouvé un emploi à la Davie? Déjà, plus de 300 syndiqué-es ont remis leur démission. Aurons-nous la main-d’œuvre experte nécessaire pour que le chantier puisse se qualifier dans le cadre des appels d’offres à venir? »

La Davie dans la Stratégie nationale
« Seaspan sur la Côte Ouest et Irving dans les maritimes ne respectent pas les échéanciers et les coûts explosent, a finalement affirmé le secrétaire de la CSN, Jean Lortie. Le Diefenbaker, appelé à remplacer le quatrième navire qui n’a pas été retenu par le gouvernement, devait être livré par Seaspan en 2017 au coût de 750 millions. Il sera retardé vers 2025 et le coût à ce jour s’élève à

1,3 milliards, qui viennent de la poche des contribuables. Les travailleuses et travailleurs de la Davie ont prouvé avec le navire Asterix leur grande expertise et leur capacité à livrer à temps. Nous attendons du gouvernement qu’il en tienne compte à l’automne afin de corriger la Stratégie nationale de construction navale en y intégrant la Davie. Il n’y a aucune raison pour que ce chantier performant et qui a fait ses preuves en soit exclu », a-t-il finalement conclu.

Une annonce qui manque de vision à long terme

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) prennent acte de l’octroi du contrat d’acquisition et de conversion de trois brise-glaces commerciaux de taille moyenne au chantier Davie de Lévis. Les trois organisations rappellent cependant au gouvernement qu’il s’agit d’une solution à court terme à un problème récurrent qui pourrait être réglé en partie en reconnaissant le chantier Davie dans la Stratégie nationale de construction navale.

« C’est évident, c’est une nouvelle que nous attendions avec impatience, annonce Louis Bégin, président de la FIM–CSN. À court terme, ça va rassurer les travailleuses et les travailleurs de la Davie, leur donner une certaine sécurité d’emploi. Ça va probablement permettre aussi de rappeler des employé-es au travail. On déplore par contre le fait que le gouvernement donne 15 jours aux autres fournisseurs pour signaler leur intérêt pour ce projet. On octroie le contrat à la Davie ou on ne l’octroie pas. Le gouvernement doit arrêter ce manège. Surtout que ce n’est pas une solution qui assure la pérennité des emplois à long terme sur le chantier. Pour ça, il faudrait que le gouvernement fédéral fasse le pas de plus et reconnaisse une fois pour toutes le chantier Davie de Lévis dans la Stratégie nationale de construction navale. Cette reconnaissance permettrait enfin à la Davie d’obtenir des contrats pour des navires de grande taille, ce que le chantier est déjà capable de faire à l’heure actuelle. Ces contrats sécuriseraient beaucoup plus d’emplois sur une plus longue période. »

« La Davie a la main-d’œuvre nécessaire pour faire beaucoup plus que la conversion de navires de taille moyenne, poursuit Jacques Létourneau, président de la CSN. Le personnel détient l’expertise requise et le chantier n’a pas besoin de modifications majeures pour pouvoir travailler sur des navires de grande taille. En allant du côté de Seaspan sur la côte ouest et d’Irving dans les maritimes, le gouvernement fédéral est passé à côté d’une belle occasion de sauver des millions de dollars. Dans la réalité, les chantiers choisis dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale ne sont pas en mesure de livrer la marchandise et doivent moderniser et agrandir leurs installations à coup de millions de dollars pour y arriver. Plusieurs années plus tard, aucun navire n’a été livré par ces deux chantiers. Le chantier de la Davie est prêt, les travailleuses et les travailleurs sont prêts, il ne manque que les navires. L’annonce d’aujourd’hui va aider dans l’immédiat, mais le gouvernement doit en faire plus. »

« Plus de cinq mois après la déclaration du premier ministre, nous sommes grandement déçu de voir que l’on passe de quatre à trois brise-glaces, il manque le plus grand navire alors que celui sensé le remplacer, le Diefenbaker qui devait être livré en 2017 ne le sera pas avant 2025 au plus tôt. Il faut être conscient que c’est le minimum pour les travailleuses et les travailleurs du chantier. La Davie a 50% de la capacité de production du pays mais n’a reçu que 1% des contrats fédéraux à date. Donc aujourd’hui, nous prenons acte de cette annonce partielle qui était attendue depuis longtemps. Mais si on veut assurer une stabilité au chantier et, du même coup, des retombées économiques importantes pour la région, le gouvernement doit cesser de tourner autour du pot et lancer dès maintenant des projets de plus grande envergure avec la Davie » conclut Ann Gingras, présidente du CCQCA-CSN.

Chantier Davie est prêt

Les 300 délégué-es de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), réunis en congrès cette semaine à Lévis, se sont rendus en fin d’après-midi au chantier maritime de la Davie pour souligner l’engagement de la CSN et de Chantier Davie Canada à tout mettre en œuvre afin d’assurer la pérennité du plus important chantier naval au Canada. Le rassemblement réunissait les salarié-es du chantier, leurs syndicats, les cadres, le personnel de direction ainsi que des membres de la communauté.

« Grâce à notre mobilisation, tant sur le plan local, régional que national, avec l’appui de la CSN, nous avons obtenu quelques engagements qui nous ont permis d’éviter une fermeture complète du chantier. On a encore beaucoup de pain sur la planche pour s’assurer d’une véritable pérennité du chantier. Au nom des syndicats CSN du chantier et de tous les travailleurs, je tiens à remercier toute la communauté pour son appui extraordinaire », se réjouit le président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), Régent Guay.

« Le Canada a besoin plus que jamais de son plus grand chantier naval, Chantier Davie. Le gouvernement le reconnaît dans ses propres rapports de manière catégorique : la flotte fédérale rouille plus vite qu’elle ne peut être remplacée. Où les autres ont échoué, Davie a prouvé sa capacité à réaliser les programmes dans les délais fixés et selon le budget prévu », poursuit le président et chef de la finance de Davie, James Davies.

« On attend davantage du gouvernement Trudeau, enchaîne le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Le gouvernement a la responsabilité d’assurer un partage équitable des retombées économiques des contrats qu’il octroie lui-même. En excluant le plus gros chantier maritime du Canada de sa stratégie maritime, le gouvernement nuit énormément au développement économique de toute la région. Un changement de cap s’impose. »

Pour Louis Bégin, président de la FIM–CSN, à laquelle sont affiliés les trois syndicats du chantier naval, la mobilisation de tous les acteurs doit se poursuivre jusqu’à ce qu’on obtienne des annonces véritablement structurantes assurant l’avenir de la Davie. « Le Canada doit soutenir ses industries de pointe et la première façon de le faire est de s’assurer que les contrats qu’il octroie lui-même aient des retombées positives pour toute la population. Si ce chantier ferme par manque de travail, c’est une perte nette d’expertise pour l’entreprise, car ces travailleurs qualifiés vont se replacer ailleurs et la relance sera encore plus difficile. Comme plus grand donneur de contrats dans le domaine, il est important que le gouvernement planifie ses décisions de façon à jouer un rôle de levier pour consolider l’industrie et les emplois. »

La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, était également présente lors de ce rassemblement. « Nous allons continuer de frapper à toutes les portes pour que le gouvernement fédéral agisse afin de corriger l’incroyable injustice qui règne depuis sept ans maintenant dans notre région. Les députés et les ministres fédéraux n’ont pas fini de nous voir et de nous entendre. Nous maintiendrons la pression tant que Davie n’obtiendra pas sa juste part des contrats fédéraux qui est bien au-delà du maigre 1% des contrats octroyé à date, particulièrement en cette année pré-électorale qui débutera prochainement. »

Offres acceptées à 54,2 %

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de SICO, à Beauport, ont accepté hier à 54,2 % les dernières offres patronales. Ce vote à scrutin secret, tenu en assemblée générale, met fin à la grève générale qui durait depuis le 12 avril dernier.

La convention collective, d’une durée d’un an et demi, prévoit des augmentations de salaire de 2,5 %, rétroactives au 1er novembre 2017 et des augmentations de 1,5 % au 1er novembre 2018. La convention collective arrivera à échéance le 31 mars 2019.

C’est l’incertitude quant au renouvellement du contrat avec RONA, principal client de l’usine, qui a mené à la signature d’une convention collective plus courte qu’à l’habitude. Les membres du syndicat n’ont pas accepté de gaieté de cœur cette issue.

« À la lumière des résultats, il est apparent pour nous que les relations de travail et le climat de confiance sont à reconstruire à l’usine », a déclaré Sylvain Carbonneau, président du Syndicat des employé-es de SICO inc. (CSN).

Des milliers de signatures pour appuyer les tuteurs et les tutrices

Alors que l’administration de l’Université TÉLUQ persiste dans l’opération de mises à pied de la presque totalité de ses tuteurs et tutrices, des représentant.es de toutes les universités québécoises sont venus appuyer ce midi le Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université-CSN (STTTU).  La présidente du syndicat, madame Nancy Turgeon, doit rencontrer, à cette occasion, le directeur général, monsieur Martin Noël, à son bureau de la rue du Parvis à Québec pour lui remettre des cartes de protestation signées par près de trois milles étudiant.es, enseignant.es et citoyen.nes.

Cet appui de la communauté a accru la détermination des tuteurs et des tutrices qui s’opposent au transfert de l’encadrement des étudiantes et des étudiants à une entreprise privée, l’Institut MATCI, et à des professeur.es sous contrat et à statut précaire. « Les personnes que nous avons rencontrées ont été estomaquées de la situation. Leur appui a été spontané et inconditionnel. Toutes les signatures ont été récoltées en moins de deux semaines dans les universités » souligne la présidente du syndicat.

L’attitude de la direction de l’université en laisse plusieurs perplexes. Selon Caroline Quesnel, secrétaire générale et trésorière de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN), « l’Université TÉLUQ manque de transparence; elle a, selon nous, négocié de mauvaise foi et violé plusieurs dispositions du Code du travail. Elle a tenté de museler le syndicat par l’envoi de mises en demeure. Elle a choisi la voie juridique pour préserver l’encadrement des étudiantes et des étudiants par un partenaire privé et refuse de s’expliquer. La direction semble oublier qu’elle gère un établissement public financé par des fonds publics. C’est troublant et la situation mérite d’être clarifiée et dénoncée ».

Le syndicat a déposé plusieurs recours contre l’université notamment pour contrer le virage vers la sous-traitance, la précarisation et la désyndicalisation des emplois. Les tribunaux devront se pencher sur les différents litiges au cours des prochains mois ce qui permettra de soulever enfin une partie du voile qui assombrit la réputation de l’Université TÉLUQ.

« Il est tout à fait compréhensible que l’université souhaite se positionner positivement avec l’arrivée du eCampus, mais son attitude envers ses employés d’expérience la place parmi les pires employeurs du Québec. Il y a des limites à mépriser le monde, » souligne Yves Fortin, secrétaire général du  Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCACSN).  « J’ai rarement eu affaire avec un employeur aussi arrogant. Un triste modèle pour les étudiantes et les étudiants de cet établissement » conclut-il.

Une délégation syndicale à Ottawa

Au lendemain de la grande marche régionale en solidarité avec les travailleuses et les travailleurs de la Davie, une délégation syndicale prenait la route pour Ottawa, aujourd’hui, à la suite de l’invitation de Martine Ouellette, chef du Bloc Québécois, afin d’interpeller le gouvernement fédéral.

Rappelons que faute de contrats fédéraux, une menace de chômage pèse sur plus de 800 travailleuses et travailleurs du chantier naval Davie, à Lévis. Or, la Marine royale canadienne et la garde côtière ont des besoins pressants et bien documentés que pourrait combler immédiatement la Davie. Selon de nombreux acteurs politiques, dont le premier ministre du Québec qui était présent à la grande marche d’hier, ce sont des hauts fonctionnaires qui bloqueraient l’octroi de contrats fédéraux à la Davie.

Au centre : Philippe Couillard, premier ministre du Québec. À droite : Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec-Chaudières-Appalaches. Photo : Clément Allard

Actuellement, les deux autres chantiers maritimes du Canada en mesure de répondre aux besoins du fédéral sont surchargés et incapables de livrer la marchandise dans un délai et à un coût raisonnable. Tous les échéanciers sont dépassés et un deuxième navire de ravitaillement, tel que prévu dans la politique nationale de défense, est toujours nécessaire. Le projet de l’Obélix, tel que proposé par la Davie, reste la meilleure solution pour répondre rapidement aux besoins de la Marine royale canadienne. « Nous ne demandons pas la charité, mais l’équité! Le plus grand chantier maritime du Canada doit avoir sa part des contrats fédéraux, il faut que ça bouge et vite pour éviter que l’expertise acquise au chantier ne se disperse avec les mises à pied », a déclaré Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Programme de la journée

L’arrivée des syndicalistes à la Chambre des communes est prévue à 13 h. Un point de presse avec Martine Ouellette est prévu à 13 h 15. La délégation assistera ensuite aux débats de la Chambre des communes durant lesquels les ministres du gouvernement concernés par le dossier seront interpelés.

La délégation syndicale est composée des représentantes et représentants des deux syndicats CSN du chantier Davie, du Conseil central de Québec–Chaudières-Appalaches (CSN) et de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN.

Au micro : Réjean Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon inc. À Droite, Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec-Chaudières-Appalaches et Pierre Fortin, président du syndicat des employés du corps de sécurité Davie. Photo : Clément Allard

À propos des syndicats

Le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon inc. (CSN) et le Syndicat de la sécurité du chantier naval (CSN) comptent ensemble plus de 1 000 membres au chantier Davie. Ils sont affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs au sein de 320 syndicats répartis partout au Québec, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui représente plus de 250 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres dans toute la province provenant tant des secteurs privés que publics.

 

 

Le premier ministre Trudeau ne peut plus nous ignorer

Des centaines de personnes ont pris part à une marche de solidarité avec les travailleuses et les travailleurs du chantier naval Davie, dimanche à Lévis. De nombreuses personnalités politiques, dont le premier ministre du Québec et le maire de Lévis, participaient également à la marche. « Le premier ministre Trudeau ne peut plus nous ignorer », s’est exclamée Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui organisait la marche en collaboration avec la compagnie. Les syndiqué-es porteront leur cause à Ottawa, dès lundi.

Photo : Nicolas Lefebvre Legault

Régent Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon inc., était ému de l’ampleur de la mobilisation. « Au nom des 800 personnes qui vont perdre leur emploi, si le gouvernement fédéral ne bouge pas rapidement, je veux vous remercier de vous être déplacé en si grand nombre, vous êtes la preuve que la population est attachée au chantier de la Davie et qu’elle en est fière », a-t-il déclaré.

Un front commun politique inédit
De nombreuses personnalités politiques se sont déplacées pour appuyer la cause des travailleuses et des travailleurs de la Davie démontrant ainsi l’ampleur du consensus politique au Québec, une première pour le chantier de Lévis. Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui avait annoncé sa présence la veille, a rencontré les responsables syndicaux en avant-midi et participé à la marche de solidarité. Le maire de Lévis, Gilles Lehouiller, un appui indéfectible au chantier, était également présent tout comme de nombreux maires de la rive-sud ainsi que le député de Lévis, François Paradis, le député de Bellechasse-Etchemins-Lévis, Steven Blaney, Martine Ouellette, chef du Bloc Québécois. Des délégations du NPD, du Parti Québécois et de Québec solidaire étaient également présentes.

Photo : Clément Allard

Traitement équitable
Pour le président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN, Louis Bégin, les gouvernements ont un rôle à jouer dans le développement d’une politique industrielle qui assure la création et le maintien de bons emplois. « En ce qui concerne la construction navale, il y a trois grands chantiers maritimes au Canada, dont Davie est le plus grand, on ne peut pas passer à côté », a-t-il déclaré. « On ne demande pas la charité, on exige un traitement équitable pour le Québec et notre juste part des contrats fédéraux pour la Davie, c’est une question de justice élémentaire. »

Ottawa interpellé
« Monsieur Trudeau, il est temps de corriger une injustice faite à la Davie », a une fois de plus martelé Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « c’est toute la population qui vous le dit aujourd’hui, vous ne pouvez plus nous ignorer ». Rappelons qu’en 2011 le gouvernement fédéral conservateur a octroyé pour 33 milliards de dollars aux chantiers Seaspan et Irving, ne laissant que des miettes pour le chantier de Lévis.

Ann Gingras annonce que la lutte se poursuit et que la CSN ne lâchera pas le morceau. « Dès lundi on va être à Ottawa pour interpeller le ministre de la Défense au sujet des contrats de la Marine royale canadienne », a-t-elle indiqué. En effet, des représentant-es des syndicats de la Davie ont été invités par Martine Ouellette, chef du Bloc Québécois à assister dans les tribunes aux débats en chambre alors que son parti interpellera le gouvernement à ce sujet.

À propos du syndicat
Le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon inc. (CSN) a été fondé en 1949 et compte près de 1 000 membres au chantier Davie. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs au sein de 320 syndicats répartis partout au Québec, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui représente plus de 250 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres dans toute la province provenant tant des secteurs privés que publics.

« Monsieur Trudeau, il est temps de corriger une injustice! »

Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et Chantier Davie Canada Inc. s’associent pour inviter la population à une marche régionale de solidarité avec les travailleuses et les travailleurs du chantier naval de Lévis. Les organisateurs soulignent qu’il s’agit d’une marche familiale à laquelle toute la population est conviée. La marche aura lieu le dimanche 3 décembre. Le rassemblement est à 13 h, au Cégep de Lévis-Lauzon, 205, route Monseigneur-Bourget. Veuillez noter qu’un service de navette sera offert après l’événement pour le retour des marcheurs vers leurs véhicules stationnés au cégep.

Front commun inédit

« Il est inhabituel de nous associer à un employeur pour une mobilisation, mais la cause est trop importante, plus de 800 bons emplois sont en jeu », déclare Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Nous voulons passer un message clair au gouvernement fédéral, le chantier naval mérite sa juste part des contrats », explique Mme Gingras pour qui il s’agit d’un enjeu économique important pour la région.

La syndicaliste souligne que les appuis au chantier naval de Davie s’accumulent depuis plusieurs semaines. « On assiste à un véritable consensus régional regroupant syndicats, élu-es et gens d’affaires, le premier ministre Trudeau ne pourra pas nous ignorer éternellement. »

« Ce dimanche, nous marcherons unis en front commun pour envoyer un message clair à Ottawa. Assez, c’est assez. Il ne peut plus y avoir de mensonges et de dissimulations. Il est temps que le Québec soit traité de façon juste par le gouvernement fédéral », déclare Alex Vicefield, président de Chantier Davie Canada Inc.

Quoi :             Marche régionale de solidarité avec les travailleuses et les travailleurs de Davie
Quand :          Dimanche 3 décembre, 13 h
Où :                Cégep de Lévis-Lauzon, 205, route Monseigneur-Bourget

Le ministre joue sur les mots

Dans un communiqué émis hier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, prétend rectifier les faits sur le décès survenu jeudi matin à Val-Bélair. Selon lui, il y aurait eu quatre ambulances disponibles au cours de cette intervention et non deux. « Le ministre joue sur les mots », affirme Frédéric Maheux, président de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH–CSN).

Frédéric Maheux, Association des travailleurs du préhospitalier

« Ce que le ministre ne dit pas, c’est que deux des quatre ambulances dont il parle étaient en pause-repas, donc pas disponible immédiatement », explique le président de l’ATPH–CSN. Les véhicules en pause-repas ne sont pas considérés comme des ressources de premier plan parce qu’il y a des délais pour les faire intervenir. « Dans le cas précis de l’appel de jeudi matin, on ne peut dire que les normes ont été respectées à partir du moment où l’appel a changé de priorité. Le compteur ne recommence pas à zéro quand la priorité change. Ce qui compte pour le patient et sa famille, c’est le délai entre l’heure de l’appel et l’heure d’arrivée. On manipule les chiffres ici. S’il y avait eu assez de véhicules sur le terrain, nous serions arrivés avant que l’état du patient ne se détériore parce que le point stratégique le plus proche aurait été couvert, ce qui n’était pas le cas », déplore Frédéric Maheux. « Soit le ministre est mal informé, soit il tord la vérité pour marquer des points dans l’opinion publique », s’insurge M. Maheux.

« Les deux cas récents de décès ne sont que la pointe de l’iceberg », insiste Frédéric Maheux. Chaque jour les paramédics sont confrontés à des dizaines de cas de délais d’affectation anormaux à cause du manque de ressources. « Il ne s’agit pas d’inquiéter la population, mais de dénoncer une situation inacceptable et dangereuse», soutien Frédéric Maheux dont le syndicat n’a pas attendu les décès récents avant de tirer la sonnette d’alarme (rappelons qu’un communiqué sur la question a été émis le 27 septembre dernier).

« Je trouve déplorable que le ministre laisse entendre que les sorties sur le manque d’effectifs ambulanciers soient liées aux négociations », s’indigne Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Nous intervenons régulièrement sur la question depuis 2003, les paramédics ne sont quand même pas en négociation depuis plus de 15 ans ! »

Actuellement, tant le CIUSSS de la Capitale-Nationale que les entreprises ambulancières, les syndicats et les paramédics sur le terrain déplorent le manque d’effectifs. « Le ministre ne peut pas se cacher derrière les négociations pour faire la sourde oreille et se fermer les yeux sur la réalité. Il se doit d’agir afin d’assurer la sécurité de la population », réplique Ann Gingras.

Rappelons que le dernier ajout d’ambulances dans la région de Québec date de 2012 et que les études s’accordent pour dire que les changements dans la population commanderaient d’en ajouter encore.

L’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH–CSN) regroupe 330 paramédics de la région de Québec. Le Conseil central de QuébecChaudière-Appalaches (CSN) regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Étonnement et déception

C’est avec étonnement et déception que les 70 employé-es syndiqués de l’usine Aliments Maple Leaf ont appris la fermeture de leur usine, prévue à l’été 2018. Rencontrés hier après-midi par l’employeur, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Maple-Leaf Saint-Anselme (CSN) s’expliquent mal les raisons qui ont poussé la direction à prendre une telle décision, d’autant que la production fonctionnait à pleine capacité. « Les lignes de productions roulaient actuellement à plein régime. On ne sentait pas de baisse de production. Au contraire, le travail ne manquait pas », explique le président du syndicat, Jean-François Renaud. L’usine, véritable institution dans la région de Bellechasse, aurait pu être réaménagée et modernisée, selon le syndicat. « Nous sommes déçus que l’employeur choisisse de transférer sa production à l’extérieur, plutôt que de procéder à une modernisation de notre usine. Ce sont des emplois qui ne reviendront jamais », a déploré le président du syndicat.

Maple Leaf doit tenir parole
La direction a annoncé que les premières mises à pied pourraient être effectuées au printemps 2018. D’ici là, elle s’est engagée à mettre en place des mesures atténuantes afin d’aider et d’accompagner les travailleuses et les travailleurs à se retrouver un emploi. « L’employeur s’est engagé à aider les gens qu’il mettra à pied. Il devra respecter cet engagement », a rappelé pour sa part David Bergeron-Cyr, président par intérim de la FC–CSN. « La Fédération du commerce sera présente pour ses membres jusqu’au bout. Nous nous assurerons que Maple Leaf traitera ses salariés avec respect. Dans l’immédiat, toutefois, elle doit rencontrer le syndicat afin de le tenir au fait des développements et entamer rapidement la transition. Notre conseiller au dossier a par ailleurs transmis ses disponibilités et attend le retour de l’employeur », a précisé M. Bergeron-Cyr.

Solidarité régionale
La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, assure elle aussi aux employé-es touchés, le soutien indéfectible du conseil central. «La fermeture de l’usine est un coup dur pour ces femmes et ces hommes, particulièrement à l’aube du temps des fêtes. C’est aussi un choc pour la région, car cette usine, autrefois connue sous le nom Charcuterie Roy, est une institution dans le coin. Cependant, l’industrie de la transformation alimentaire est bien implantée dans Chaudière-Appalaches. Nous allons soutenir les travailleuses et les travailleurs d’Aliments Maple Leaf, afin que les effets de cette perte soient minimisés et qu’ils puissent retomber rapidement sur leurs pieds », a annoncé Ann Gingras. « Nous mettrons notre solidarité régionale à contribution dans l’objectif que ces gens puissent se retrouver un emploi », a conclu la présidente.

La suppression de 100 postes dénoncée

Des membres du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS-CSN) ont interpellé, ce soir, le conseil d’administration du CIUSSS de la Capitale-Nationale sur les suppressions de plus de 100 équivalents temps complet (ÉTC) annoncées à la fin du mois de septembre. « Quelles mesures le CA a-t-il pris pour s’assurer de conserver l’intégrité des services ? Quelles représentations ont été faites au ministère pour en assurer la qualité ? », demande Danny Roy, président du syndicat.

Dans les prochaines semaines, le syndicat entend déposer une requête en Accès à l’information pour connaître les détails des coupes. « Actuellement, la direction est très opaque et refuse de communiquer un plan précis, ce sont les équipes locales qui nous informent des coupes au fur et à mesure qu’elles sont annoncées », dénonce Danny Roy. Le syndicat exige d’avoir l’information complète, comme c’est prévu dans la convention collective, et entend poursuivre ses représentations pour faire reculer les autorités sur les suppressions de postes. « Nous, ce que nous défendons, c’est la qualité des services à la population », déclare le syndicaliste.

Mission menacée
Selon les informations disponibles, quelque 66 équivalents temps complet (ETC) de professionnèles, de techniciennes et de techniciens seront abolis au CIUSSS de la Capitale-Nationale d’ici le 1er avril 2018. Selon les informations disponibles, on parle autant de psychologues que d’éducateurs spécialisés, d’hygiénistes dentaires que de travailleurs sociaux. Le gouvernement prétend assurer les services à la population et favoriser le maintien à domicile aussi longtemps que possible, or en coupant comme il le fait actuellement, il est difficile d’imaginer y arriver.

« La situation en organisation communautaire illustre bien les menaces qui pèsent sur la mission globale du CIUSSS », explique Danny Roy. « Selon les données fournies par nos membres, on va supprimer 3 postes d’organisation communautaire sur 30, c’est 10 %. Comment le CIUSSS va-t-il assurer sa responsabilité populationnelle ? Le CIUSSS a la responsabilité de la prise en charge de la santé globale des gens, de soutenir les initiatives de la communauté, or, c’est un travail de longue haleine, qui demande d’établir des liens de confiance, c’est ça que l’on fragilise en supprimant des postes d’organisation communautaire. »

Santé psychologique
Les suppressions de postes, camouflées en « mesures d’optimisation », sont justifiées par un déficit apparu durant l’année au CIUSSS de la Capitale-Nationale. « On nous explique que le taux d’assurance salaire a augmenté durant la dernière année, ce qui a creusé un déficit et obligé la direction à faire des coupures. C’est un véritable cercle vicieux, pour pallier au problème financier qui est directement causé par la surcharge de travail. On coupe des postes, ce qui risque d’aggraver le problème », explique François Proulx-Duperré, vice-président à la santé et sécurité au travail. « Qu’est-ce que le CA va faire concrètement pour protéger les travailleuses et les travailleurs et mettre fin à l’hécatombe ? », se demande le syndicaliste qui souligne par ailleurs les problèmes de recrutement et de rétention du CIUSSS.

Prise de parole collective
Les représentantes et représentants du syndicat étaient accompagnés par une cinquantaine de personnes professionnelles et techniciennes à l’emploi du CIUSSS. Le SPTSSS a déployé dans la salle du conseil un dazibao composé d’une douzaine de bannières recueillant les doléances et commentaires des syndiqué-es en lien avec les coupures. Plus de 300 personnes ont pris la peine d’écrire un commentaire sur l’une des bannières qui ont circulé dans les milieux de travail durant les dernières semaines. « Le dazibao c’est le moyen qu’on a pris pour que les gens s’expriment sans crainte de représailles, parce que là on ne les écoute plus et on les bâillonne », explique Danny Roy. Les inquiétudes sont largement partagées dans le milieu comme en fait foi une lettre-pétition, enjoignant le ministre Barrette à reculer sur les coupures, signée par plus de 1 000 membres du syndicat.

À propos du SPTSSS-CSN
Le SPTSSS-CSN représente les 4 600 professionnel-les, techniciennes et techniciens du réseau de la santé et des services sociaux de la région de la Capitale-Nationale. Il est affilié à la Fédération des professionnèles (CSN), au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), qui représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activités, et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui représente 300 000 membres tant dans le secteur public que privé.

Un mandat de grève à 96 % dans Québec Chaudière-Appalaches

Réunis en assemblée générale extraordinaire au Centres de foires de Québec, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) ont voté par scrutin secret à 96 % en faveur d’une banque de six journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. D’autres votes se tiendront pour les CPE qui n’ont pas pu se présenter à cette assemblée.

Comme 9 500 collègues des autres régions qui ont fait ou s’apprêtent à faire de même, ces travailleuses veulent mettre la pression nécessaire pour faire débloquer la négociation des dispositions nationales avec les associations d’employeurs et le ministère de la Famille. Déjà, les travailleuses des CPE de l’Abitibi-Témiscamingue, de la région de Drummondville, de l’Estrie, des Laurentides, de Montréal et de Laval ont adopté massivement leur mandat de grève.

Ces travailleuses sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015, soit depuis 30 mois. Ce vote envoie un message très clair au gouvernement et aux employeurs, pas question de plier l’échine.

Louise Labrie, présidente du syndicat et membre du comité national de négociation des CPE, explique « Après trente rencontres de négociation, dont un blitz de cinq jours en mai dernier, seules les matières non monétaires ont fait l’objet d’entente depuis le début des pourparlers en décembre dernier. Dans cette négociation, les demandes des employeurs comportent des reculs importants, non seulement dans les conditions de travail des salarié-es, mais aussi pour la qualité des services offerts aux enfants. Et c’est sans compter que nous n’avons toujours pas obtenu de réponses à nos demandes d’ordre monétaire, notamment ».

Mme Labrie ajoute : « Les compressions budgétaires de centaines de millions de dollars dans le réseau ont des impacts quotidiens énormes sur la charge de travail et la santé des travailleuses et travailleurs que nous représentons. Cette ronde de négociation doit nous permettre de contrer la volonté du gouvernement de nous imposer des reculs de plus de trente ans. Le vote d’aujourd’hui montre bien cette volonté des travailleuses de maintenir la qualité des services et des emplois. »

« Il y a là bien plus qu’un conflit entre employeurs et employées des CPE, déclare Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), qui constate que le milieu est composé d’une forte majorité de femmes. De par la nature de leur emploi, ces femmes ont une patience extraordinaire. Cependant, la patience a des limites en ce qui a trait à leurs conditions de travail, leurs salaires et la consolidation des CPE. Si le gouvernement pense qu’il peut faire n’importe quoi, il se trompe royalement. Par leurs revendications, ces travailleuses veulent clairement assurer un niveau de service adéquat ainsi que la pérennité du réseau des centres de la petite enfance, un réseau fiable et mondialement réputé dont s’est dotée la population du Québec il y a vingt ans, dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants. »

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) regroupe plus de 1 500 membres dans 58 CPE de la région. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). La CSN regroupe pour sa part quelque 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.

Le festin du Dr Barrette perturbé

Comme un cheveu sur la soupe, une délégation du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) s’est invitée à la dégustation organisée aujourd’hui par le Dr Barrette. Celui-ci avait invité les journalistes à goûter des mets servis en CHSLD à l’occasion d’un vaste « show de boucane » visant à contrer la perception du public à l’égard de la qualité des aliments servis en CHSLD. Le ministre promet une amélioration de ce côté, et ce sans ajout de ressources.

La présidente du CCQCA–CSN, Ann Gingras, a présenté aux journalistes une série de photos des mets servis au même moment aux aîné-es hébergés en CHSLD dans la région de la Capitale-Nationale. L’intervention a été fort remarquée ! Elle a rappelé au ministre que les services aux aîné-es reposent d’abord et avant tout sur un personnel qualifié en nombre suffisant.

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Cette mobilisation a été l’objet de quelques reportages :

Dégustation de repas dans les CHSLD : loin de la réalité, déplorent les syndicats

Le festin du Dr Barrette

La direction du CIUSSS de la Capitale-Nationale accusée de mauvaise foi

Après plusieurs années de relations de travail tendues, le syndicat au CSSS de la Vieille-Capitale accuse la direction de faire preuve de mauvaise foi.

Dans un grief déposé auprès de la direction ce matin, le syndicat dénonce la direction et ses représentantes et représentants de faire preuve d’un « comportement discriminatoire, arbitraire, abusif et de mauvaise foi en ne contribuant pas à établir des rapports ordonnés entre les parties, ni à favoriser de bonnes relations avec les salarié-es ».

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Québec-Sud (CSN) réclame donc, la somme d’un million de dollars pour les préjudices subis durant les onze dernières années.

« Nous trouvons malheureux d’être rendus à ce stade, mais nous n’en pouvons plus et les personnes que nous représentons non plus. Quand les personnes viennent nous voir avec des problèmes, nous savons que leurs droits ne sont pas respectés. Nous faisons les démarches que l’on doit faire, malgré que nous sachions que la direction s’en fout. Nous nous sentons totalement impuissants », s’exclame Jacques Guérin, président du syndicat. « Nous avons tenté par tous les moyens d’améliorer les choses, par des rencontres, des appels et même de la médiation à deux reprises. À chaque fois, à titre d’exemple, la direction s’engage à respecter le processus et le délai d’affichage des postes alors que dès le lendemain, son jeu recommence. Et que ce soit au niveau des problèmes d’affichage de poste ou du surcroît de travail, la direction finit par reconnaître le problème, la plupart du temps, quelques jours seulement avant l’arbitrage qui était prévu. Ce qui a pour effet d’occasionner des dépenses inutiles pour le syndicat et pour l’employeur. Le lendemain, rien ne va plus encore une fois et le stratagème recommence. Nous sommes tannés, la direction rit de nous ».

Cette situation perdure depuis au moins onze ans et risque de s’étendre avec la création du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale qui est le nouvel employeur de plusieurs gestionnaires des anciens Centres de santé et des services sociaux (CSSS) de la région, donc de plusieurs gestionnaires de la Vieille-Capitale, qui eux, sont à l’origine du problème que dénonce le syndicat. Il y a lieu de s’inquiéter quand la nouvelle directrice des ressources humaines qui était auparavant au CSSS de la Vieille-Capitale déclare : « Si on doit déroger à la convention collective pour le bien-être de l’organisation, on va le faire ».

« Nous sommes en droit de savoir si tout cela n’est pas voulu et planifié », avance Denis Bertrand, vice-président régional pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Rappelons-nous que la création du CIUSSS de la Capitale-Nationale découle de la réforme du ministre de la Santé et des Services sociaux. Les cadres ont été nommés et mis en place par M. Barrette, incluant ceux de la Vieille-Capitale qui occupent aujourd’hui des postes stratégiques à la direction des ressources humaines. Est-ce le ton que le ministre a voulu donner à cette structure monstrueuse ? Est-ce que le ministre croit vraiment que cela va améliorer l’environnement de travail ou la motivation des salarié-es ? »

« Ce n’est pas juste parce qu’on ne s’entend pas sur la portée des clauses de la convention collective, mais c’est cette espèce d’attitude de « je-m’en-foutisme » et de non-respect qui émane de la direction et des gestionnaires qui exaspère. Ce sont des personnes qui sont payées par nos taxes et impôts pour bien gérer nos établissements de santé et ils préfèrent jouer au chat et à la souris avec les salarié-es, qui croulent sous une charge de travail excessive, qui sont démotivés et dévalorisés. Le comportement de la direction écœure. C’est inacceptable et nous avons la ferme intention de tout mettre en œuvre pour que les salarié-es soient entendus et respectés », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

« Les gestionnaires ont tout le temps pour s’acharner sur notre monde, pour les faire rentrer au travail alors qu’ils sont encore malades ou blessés, mais ils n’ont pas le temps de nous donner une réponse dans les délais prescrits à la convention collective. C’est un monde malade, c’est certain », conclut M. Guérin.

Grève générale illimitée déclenchée à l’Hôtel Classique

Lors d’une assemblée générale tenue ce matin, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Classique (FC–CSN) ont déclenché la grève générale illimitée (GGI) en adoptant une résolution à cet effet à 100 %, lors d’un vote tenu à scrutin secret.

« Il faut savoir qu’hier après-midi, la directrice générale a rencontré une dizaine de membres du syndicat pour leur annoncer que leurs tâches étaient désormais confiées à un sous-traitant. Or, il apparaît que le sous-contractant a été fondé le 19 septembre dernier et que cette manœuvre ne vise qu’à contourner la loi anti-briseurs de grève, de dénoncer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN et responsable politique du secteur du tourisme de la fédération. Les salarié-es ont donc décidé, à l’unanimité, de recourir à l’ultime moyen de pression en déclenchant la GGI. »

En plus du Fonds de défense professionnelle, les membres du syndicat vont bénéficier du fonds d’appui de la négociation coordonnée de l’hôtellerie et du support du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

« Dans un cadre sain de relations de travail, il est inconcevable qu’un employeur se comporte de la sorte. Les méthodes de cet employeur, qui tente de contourner les lois en vigueur, en disent long sur le manque de respect envers ses employé-es. Face à cet affront, la réponse du syndicat est unanime et le CCQCA est entièrement aux côtés de ces femmes et de ces hommes qui méritent un traitement en rapport avec la richesse qu’ils créent chaque jour », de conclure Ann Gingras, président du CCQCA–CSN.

Rappelons que vendredi dernier, sept syndicats qui n’ont pas encore obtenu un règlement dans le cadre de cette négociation ont voté à forte majorité l’adoption d’une banque de cinq jours de grève. Les travailleurs et travailleuses de l’Hôtel Classique avaient d’ailleurs adopté ce mandat à 97 %.

Cinq ententes conclues à ce jour
Cinq ententes ont été conclues au cours des deux dernières semaines. Celles-ci sont d’une durée de quatre ans et prévoient des augmentations salariales de 3 % pour les trois premières années et de 4 % la dernière année, pour un total de 13 %, ainsi que des bonifications des indemnités de vacances et de départ.

À propos
Affilié à la FC–CSN, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Classique–CSN compte environ 65 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’expertise des chantiers navals du Québec sur la voie de la reconnaissance ?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) accueille favorablement la décision d’Ottawa de confier le contrat de radoub du brise-glace Pierre Radisson à un chantier naval du Québec. Rappelons qu’il s’agit d’un contrat de plus de 8 millions de dollars visant à réparer la coque du brise-glace de la Garde Côtière du Canada.

Un pas dans la bonne direction pour Ottawa
Pour la FIM–CSN, l’octroi du contrat au chantier naval Verreault navigation est la preuve que le Québec est bel et bien de retour dans la course. « Nous étions habitués à ce que les conservateurs ignorent les intérêts du Québec, ce qui a eu des conséquences bien réelles, notamment pour les chantiers navals du Québec et principalement pour celui de la Davie à Lévis. Serait-on face à un changement de cap à Ottawa ? Cela nous rassure pour l’avenir bien qu’il faudra en faire davantage pour rattraper le retard accumulé », affirme Alain Lampron, président de la FIM–CSN.

Un contrat important pour les emplois et pour la région
C’est évidemment avec enthousiasme que les travailleurs et les travailleuses de Verreault navigation se réjouissent de cette annonce. « On ne se cachera pas que cela est une très bonne nouvelle pour nous, nos emplois et nos familles. Une annonce comme celle là, c’est une façon de reconnaître notre expertise au Québec et ça fait changement de l’ambiance qui régnait il n’y a pas si longtemps », lance Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas Saint-Laurent (CCBSL–CSN), qui voit également d’un bon œil les retombées de cette décision sur la région. « Ce sont plus de 100 emplois qui seront ainsi consolidés, c’est toujours un élément dynamisant pour une région comme la nôtre », avance-t-elle.

Déception du côté du chantier de la Davie
Les salarié-es du chantier de la Davie, à Lévis, accueillent avec déception cette nouvelle. Pour Ann Gingras, présidente du conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, « cette annonce laisse un goût amer. Nous aurions souhaité que les salarié-es de la Davie puissent avoir un peu de reconnaissance particulièrement après les années fastes du régime conservateur qui les ont privés d’un partage équitable des contrats fédéraux. Malgré cela, nous n’allons pas jeter la serviette et nous allons retrousser les manches pour que la Davie obtienne les prochains contrats afin d’assurer ces emplois si importants pour notre région. Il est grand temps que notre propre gouvernement puisse reconnaître le chantier naval de Lévis en tant que meilleur chantier en Amérique du Nord tout comme Lloyd’s list l’a fait. D’autant plus que ce chantier, situé au Québec, est le plus grand au Canada. »

La CSN salue un homme engagé et dévoué pour le mouvement

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à rendre hommage à Raymond Parent, qui a été secrétaire général de la CSN de 1967 à 1972 et qui occupait des fonctions syndicales au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et à la Fédération de la métallurgie (FM–CSN) dès 1952. Après son départ de la CSN, il a cumulé plusieurs postes dans la haute fonction publique québécoise, dont la présidence du Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre.

Raymond Parent a fait sa marque dans le conflit des « Gars de Lapalme » qui se sont battus pour garder leur syndicat affilié à la CSN lors de la réorganisation du service des postes par le gouvernement fédéral en 1970. « Le gouvernement craignait comme la peste de voir arriver la CSN dans la fonction publique, évoque le président de la CSN, Jacques Létourneau. Raymond Parent a mené une lutte acharnée durant deux années et n’a jamais plié l’échine pour défendre les travailleuses et les travailleurs de Lapalme. Il a été un modèle de détermination et une inspiration pour les travailleurs qui se battaient pour conserver leur affiliation et faire respecter leurs droits. »

Raymond Parent a également tenu le fort, au printemps 1972, alors que le président Marcel Pepin était en prison avec les deux autres chefs syndicaux de la CEQ et de la FTQ pour avoir recommandé aux 210 000 membres du front commun intersyndical de défier les injonctions. « Deux mots viennent spontanément aux lèvres de ceux qui ont connu Raymond Parent : dévouement et fidélité. Il n’a ménagé aucun effort pour notre mouvement et a toujours été loyal envers la CSN. Par son action, il a permis à notre mouvement de garder sa cohésion et de poursuivre sa mission pour la défense de ses membres. Nous ne lui dirons jamais assez merci. »

La CSN tient à offrir ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Raymond Parent.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les travailleurs du chantier naval Davie rejettent l’offre patronale

Les travailleuses et travailleurs du chantier Davie ont rejeté la proposition patronale, qu’ils ont jugée indécente, à 91 %.

« Les travailleurs ont choisi de rejeter massivement la proposition de l’employeur. Ils se sentent insultés par cette offre qui nie les qualifications de cette main-d’œuvre spécialisée ainsi que les conditions particulières dans lesquelles les employé-es travaillent », a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat, Raphaël Jobin.

L’employeur offre une reconduction de la convention pour une période de 18 mois, une augmentation de salaire de 1 % au 1er juillet 2016 et de 1 % au 1er janvier 2017 ainsi qu’un bonus de signature de 0,5 % sur les 12 derniers mois de juillet 2015 à juillet 2016.

« L’employeur demandait un chèque en blanc aux travailleurs, sans aucune garantie d’obtenir des contrats, affirme la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches-CSN, Ann Gingras. Elle souligne aussi que pour pouvoir bien accomplir des contrats, il faut des conditions de travail décentes afin d’attirer et de maintenir une main-d’œuvre qualifiée.

Le syndicat rappelle avoir tout fait avant même l’échéance de la convention collective pour obtenir une entente afin d’avoir les coudées franches pour pouvoir soumissionner sur les contrats. « Dire oui à cette offre, ce serait nuire à la rétention du personnel et au maintien de l’expertise qualifiée du chantier. Ce serait contribuer à faire sombrer l’entreprise pour laquelle les employés de la Davie sont fiers de travailler », a ajouté Ann Gingras.

« L’entreprise a déjà été une référence en matière de conditions de travail de ses employé-es, mais a été dépassée largement par les autres chantiers concurrents ainsi que par les entreprises de la région pour des emplois comparables. Elle ne peut vouloir offrir un salaire aussi dérisoire et espérer être un joueur de premier plan lors des appels d’offres », poursuit Raphaël Jobin.

Le président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, Alain Lampron, rappelle que les travailleurs du chantier sont parmi les meilleurs en Amérique du Nord et qu’ils ont mérité l’édition 2015 du prix Lloyd. « Leurs compétences sont reconnues partout. Ils réclament à présent la reconnaissance concrète de leur travail et la Fédération sera à leur côté pour les appuyer dans cette voie ».

Un coup de barre s’impose!

C’est un véritable cri du cœur qui a été lancé aujourd’hui lors d’une conférence de presse qui réunissait à Québec, les représentants des trois syndicats préhospitalier affiliés à la CSN.

Le président du Syndicat des paramédics de Chaudière-Appalaches (CSN), Marc-Antoine Bilodeau, ne mâche pas ses mots. « On a beau nous donner les dernières technologies et les meilleures équipements mais d’abord et avant tout, si on ne part pas à temps, ça ne donne rien. C’est une réorganisation totale et globale qui doit s’opérer pour les services prehospitalier de la région de Chaudière-Appalaches. Alors que des zones sont régulièrement à découvert et les horaires de « 7/14 » sont légendes, les entreprises ambulancières se livrent une véritable compétition. Il faut cesser de desservir la région en silo et se donner une vision globale et cohérente de la couverture ambulancière. Notre population mérite mieux.»

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Rappelons que lorsqu’il est en horaire de faction (7/14), le paramédic n’a pas de quart de travail comme tel. Il doit assurer une disponibilité continue, mais n’attend pas l’appel de son véhicule. Ainsi, lorsqu’il y a un appel d’urgence, le paramédic doit d’abord se rendre à son véhicule, alors que chaque seconde compte dans les interventions d’urgence.

De l’autre côté du fleuve, le président du Syndicat des paramédics de Charlevoix (CSN), Emmanuel Deschênes, comprend la frustration de son collègue en ce qui concerne les horaires de faction. « Depuis 2008, certains horaires ont été transformé chez nous et la preuve est faite en ce qui concerne l’amélioration concrète des services à la population par un augmentation de la rapidité du taux de réponse. Cela sauve des vies le jour mais la réalité est toute autre pour la soirée et la nuit puisqu’aucun ajout n’a été effectué. Des horaires de faction existent toujours dans Charlevoix. » Cette pratique allonge indûment les délais d’intervention des paramédics. À titre d’exemple, le temps d’intervention selon les objectifs ministériels pour un arrêt cardio-respiratoire est de huit minutes. « Pourtant, en région, le temps moyen de départ se situe aux alentours de treize minutes. Faut croire, que pour le ministère, lorsque les gens prennent la décision de s’installer en région, ils prennent aussi la décision d’avoir moins de services », se désole Emmanuel Deschênes.

Fréderic Maheux, représentant de l’Association des Travailleurs du préhospitalier (APTH–CSN) dénonce la surcharge de travail qui afflige les paramédics de la grande région de Québec ce qui entraine des conséquences graves. « Les paramédics doivent manger quand ils ont le temps et les heures supplémentaires s’accumulent en fin de quart ce qui contribue à une augmentation de la fatigue. Les employés à temps partiels sont continuellement sur appel et doivent donc être disponible en tout temps. Le stress et l’anxiété s’accumulent et font que la détresse psychologique chez les paramédics est à un niveau record. Pourtant, le travail doit être sans faille, des vies en dépendent. »

Alors qu’un coup de barre s’impose pour mieux organiser les services préhospitaliers, voilà que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette annonce son intention de se désengager de la négociation collective. « Ceci ramènera le secteur 30 ans en arrière », dénonce Denis Bertrand, vice-président régional Québec-Chaudière-Appalaches pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Si nous voulons améliorer concrètement la situation, ça passe par une table de négociation centrale. »

« Les entreprises ambulancières ont le nez trop collé sur la vitre. Ce n’est que par une table centrale avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, qui finance en totalité les services, que nous pouvons espérer régler les nombreux problèmes qui affligent le réseau préhospitalier. Cela ne sera que bénéfique pour la population de Québec-Chaudière-Appalaches », afffirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

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Dans les prochaines semaines, le secteur paramédic CSN de la région de Québec-Chaudière-Appalaches a la ferme intention de se faire entendre et de se faire voir.

« Nous ne pouvons continuer comme ça, les personnes que nous représentons n’en peuvent plus et il est grand temps que la population soit saisi de ce qui se passe vraiment », conclut Fréderic Maheux.

À propos

Les syndicats du secteur préhospitalier CSN regroupent près de 3600 membres répartis sur tout le territoire québécois, dont plus de 400 sur le territoire de Québec-Chaudière-Appalaches. La FSSS–CSN compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur préhospitalier et dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activités.

Grève dans deux résidences privées pour aînés à Québec

Les travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés pour aîné-es La Roseraie et Les Maronniers, situés à Québec et à Lévis, ont déclenché la grève à minuit la nuit dernière. Ceux-ci avaient voté respectivement à 97 % et à 96 % en faveur de ce moyen de pression afin de protester contre l’intransigeance du Groupe Réseau Sélection face à leurs revendications.

« Rien ne va plus dans notre négociation avec les deux établissements du Groupe Sélection, déplore le président du syndicat régional et représentant du secteur des centres d’hébergement privés, Gilles Gagné. L’employeur ne veut rien savoir de nos demandes, même si elles sont très raisonnables et malgré le fait qu’il a tout à fait les moyens de régler rapidement. Il attaque aussi le syndicat en tentant de restreindre les mesures qui lui permettent de bien représenter ses membres. C’est indigne de sa part. »

Au cours des quelques rencontres de négociation, l’employeur a refusé catégoriquement d’accorder à ses employées une augmentation de 1,50 $ l’heure sur trois ans et de fixer la date de la fin de la convention au 31 mars 2018. « Réseau Sélection se targue d’être la plus importante entreprise privée québécoise, à la fois propriétaire, gestionnaire, développeur et acquéreur de résidences pour personnes âgées, dénonce le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Denis Bertrand. Il est complètement aberrant de voir à quel point il a peu d’estime pour celles et ceux qui rendent ses activités possibles et qui mettent tout leur cœur à bien servir la clientèle âgée. »

Rappelons que la compagnie embauche 3000 employés et héberge 7500 résidents dans
33 résidences au Québec. Elle représente un actif de 1,2 milliard et a entamé la construction de 30 complexes pour aînés d’ici cinq ans dans la région de Montréal, soit un investissement de 2 milliards de dollars.

« Le vieillissement de la population, l’espérance de vie qui s’améliore et les compressions massives dans le réseau de la santé font augmenter la demande pour les centres d’hébergement privés. Ces résidences profitent de la suppression des milliers de lits dans le secteur public depuis les dernières années. Si le Groupe Réseau Sélection pense qu’il va pouvoir engranger les profits sur le dos des personnes ainées et tout en continuant à sous-payer ses employé-es, il se met le doigt dans l’œil. Les travailleuses et travailleurs ont prouvé leur ténacité : ils vont le talonner sans arrêt jusqu’à ce qu’il cède. Et nous serons avec eux pour les appuyer! », a conclu la présidente du Conseil central Québec Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras.

Sur la négo coordonnée
Rappelons que toutes les accréditations qui ont joint la négociation coordonnée demandent une augmentation salariale de 1,50 $ l’heure sur trois ans, la création d’un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employé-es et une date commune d’échéance des conventions collectives.