Deux ans de démolition en santé et sécurité du travail

À l’occasion du deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, des travailleuses et des travailleurs se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) à Montréal. Encore aujourd’hui, on continue de dénoncer les effets d’une réforme que le mouvement syndical et populaire rejetaient unanimement en 2021.

« Deux ans après l’entrée en vigueur de la réforme, on attend toujours les améliorations promises en prévention. Malgré le régime intérimaire en vigueur depuis 18 mois, ce qu’on constate sur le terrain dans les milieux de travail, c’est que la mise en œuvre de ce régime est fastidieuse pour enfin permettre l’application des obligations minimes que la loi prévoit. Minimalement, le principe du futur règlement sur les mécanismes de participation et de prévention vient tout juste d’être adopté par le CA de la CNESST. Tous ces délais nous démontrent clairement qu’il faut rester mobilisés afin de maintenir la pression sur les employeurs, la CNESST et le conseil des ministres, pour que nos milieux aient des mécanismes pour vraiment protéger tout le monde », souligne David Bergeron-Cyr, vice-président et responsable de la santé et de la sécurité du travail pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Depuis toujours, les travailleurs et les travailleuses du Québec doivent se battre pour avoir accès aux mécanismes de prévention dans leurs milieux de travail, sans grand soutien de la CNESST pour faire respecter la loi, et la réforme n’a rien amélioré. Même dans les milieux hautement syndiqués, on a de la difficulté à faire de la prévention. Imaginez quand il s’agit de milieu non syndiqué ou de travailleurs étrangers temporaires ! C’est presque impossible d’être proactif en santé et sécurité et de faire pression sur les employeurs pour exiger des changements. Il est grand temps que le gouvernement et la CNESST mettent la volonté nécessaire pour protéger l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du Québec. Il faut plus que jamais se mobiliser dans un contexte où le nombre de lésions professionnelles ne fait qu’augmenter, et que la réforme ouvre la porte à des reculs au niveau de la réadaptation de celles et ceux qui en sont victimes », ajoute Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

« C’est un triste anniversaire que nous soulignons, soit le jour de l’entrée en vigueur d’une réforme, sur laquelle nous fondions tant d’attentes et qui, au final, a fait reculer les droits d’un grand nombre de travailleuses et des travailleurs, en plus de menacer des acquis, tant en ce qui concerne la prévention et la réparation des lésions professionnelles. Nous restons toutefois mobilisés pour défendre ces droits. Maintenant que tous les milieux de travail ont des obligations en santé et sécurité, nous invitons tous les travailleurs et toutes les travailleuses à les investir et revendiquer leurs droits. La meilleure prévention passe par la participation réelle des salarié-es dans leurs milieux. Près de 160 000 lésions professionnelles et plus de 200 décès par année, et ce, année après année, c’est assez ! Il est également essentiel que la CNESST et le gouvernement bonifient substantiellement le soutien accordé aux milieux non syndiqués pour que ces travailleuses et travailleurs soient en mesure d’exercer leurs droits », renchérit Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

« Dans les milieux non syndiqués, les employeurs ignorent systématiquement la loi et le droit des travailleuses et travailleurs d’élire leurs représentantes et représentants. Dans les entrepôts d’Amazon, par exemple, l’employeur désigne qui siège aux comités pour les travailleurs et organise des élections bidon pour le poste de responsable en santé et sécurité, entre les candidates et candidats qu’il sélectionne. Rien ne change dans l’organisation du travail et les accidents du travail se multiplient. Quand les travailleuses et travailleurs revendiquent leurs droits et dénoncent ces manœuvres, on leur répond avec des sanctions et des congédiements. On exige de la CNESST et du ministre du Travail une vraie application de la loi, des sanctions contre les employeurs qui ne la respectent pas et une protection des travailleuses et travailleurs contre les patrons qui ignorent les lois québécoises. », ajoute David Mandel du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI).

« Pour les victimes d’accidents et de maladies du travail, l’entrée en vigueur de la réforme a été une véritable catastrophe. À mesure que ces dispositions entrent en vigueur, les victimes de lésions professionnelles voient leurs droits reculer. Des travailleuses et des travailleurs accidentés ou malades subissent des menaces et des coupes de leur indemnité ou se voient imposer des retours forcés au travail, à cause de la réforme. Des victimes en assignation temporaire ne reçoivent qu’une fraction de leur salaire. Mais le pire est à venir, parce que des projets de règlement qui s’en viennent menacent gravement nos droits aux traitements et à la réadaptation. On va continuer de se mobiliser pour les droits des victimes du travail. Nous n’accepterons aucun recul et nous continuerons la lutte pour une pleine réparation des lésions professionnelles et de toutes leurs conséquences. », conclut Félix Lapan de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).

Réforme Drainville : jamais trop tard pour bien faire

Alors que l’étude du projet de loi 23 du ministre Drainville continue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, la CSN réitère que, sous sa forme actuelle, il va détériorer une situation déjà précaire à plusieurs égards dans le réseau de l’éducation. En clair, cette énième réforme est vouée à l’échec et rate sa cible.   

 

Au sortir de la pandémie, le Québec s’est retrouvé avec un réseau de l’éducation fragilisé : des élèves accumulant des retards scolaires et ayant de plus en plus de besoins particuliers, des inégalités sociales et scolaires qui s’accentuent, un personnel en nombre insuffisant et à bout de souffle ainsi qu’un accroissement de la détresse psychologique et de la violence. 

 

Par son caractère centralisateur, cette réforme nous apparaît non seulement improductive à bien des égards, mais elle comporte aussi d’importantes attaques contre l’enseignement et les services éducatifs, l’autonomie des enseignantes et des enseignants et le Conseil supérieur de l’éducation. C’est pourquoi nous demandons au ministre d’abandonner son projet de loi, à l’exception de la question de la collecte de données sur le réseau. 

 

CITATIONS 

– KATIA LELIÈVRE, vice-présidente de la CSN 

 

« Le projet de loi 23 ne fait pas le travail. Nous devons travailler ensemble pour faire de l’éducation une vraie priorité nationale. Le ministre Drainville doit prendre plus de mesures concrètes pour venir à bout du manque de personnel. Il faudra continuer à parler aux syndicats pour trouver des solutions pérennes et globales afin d’assurer un meilleur avenir à nos enfants. Pour cela, il faut notamment améliorer de façon notable les conditions de travail et l’organisation du travail pour faire en sorte d’attirer et de retenir le personnel. » 

 

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur : https ://bit.ly/3EAf0PY 

 

– FRÉDÉRIC BRUN, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 

Il n’y a absolument rien dans le projet de loi 23 qui améliorera les conditions d’apprentissage des élèves. Et ça, les employé-es de soutien le savent parce qu’ils sont les yeux, les oreilles et les bras du réseau scolaire. Ils sont partout, tout le temps. Ils connaissent mieux que quiconque les problèmes actuels et sont en mesure d’identifier des solutions concrètes. Il est encore temps pour le ministre de les consulter réellement avant d’adopter une autre réforme vouée à l’échec. 

 

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN). 

 

« Ce n’est pas en concentrant les pouvoirs entre les mains d’un ministre tout-puissant ou en créant un Institut d’excellence en éducation – calqué sur l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) dont les mantras sont la performance et la rentabilité – que le gouvernement va régler les problèmes des réseaux de l’éducation. L’approche centralisatrice de la CAQ mine dangereusement la recherche, ses retombées et la diversité de ses points de vue. Elle impose également des œillères à la profession enseignante, en démantelant le Conseil supérieur de l’éducation qui offre un regard critique et pertinent, de la maternelle à l’université. »  

 

DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) 

 

« Le projet de loi 23, dans sa mouture actuelle, brime l’autonomie universitaire et la liberté académique des professeur-es, deux conditions pourtant essentielles à l’accomplissement de la mission des établissements d’enseignement supérieur. Pire encore, ce projet de loi vient ouvrir la porte à diverses formes d’ingérence de la part du ministre et du gouvernement au niveau du contenu des programmes universitaires et de la recherche en éducation. Le ministre doit impérativement refaire ses devoirs en consultant et en impliquant concrètement les acteurs du milieu de l’enseignement supérieur. » 

 

À propos 

 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations. 

 

La FEESP–CSN représente près de 40 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

 

La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 professeurs, chargé-es de cours ainsi que tutrices et tuteurs, principalement en enseignement supérieur.

 

La FP–CSN représente plus de 700 professionnel-les du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université. 

Un syndicat CSN de plus dans l’aéronautique

Le 1er octobre 2023 se tiendra la première assemblée générale des 130 travailleuses et travailleurs de Safran Systèmes d’Atterrissage Canada. Dans une décision rendue le 12 septembre 2023, le Tribunal administratif du travail (TAT) a accordé son accréditation au Syndicat des travailleuses et travailleurs de Safran–CSN. 

Il s’agit d’un deuxième groupe œuvrant dans l’aéronautique à rallier les rangs de la centrale syndicale récemment, alors que le syndicat de Rolls-Royce a opté pour la CSN il y a deux ans de cela.

Forte majorité pour la CSN

Ces nouveaux membres CSN se spécialisent dans la fabrication de systèmes et d’équipements pour les trains d’atterrissage. Représenté par l’AIMTA depuis 2005, où le siège social est à Washington, ce groupe a choisi d’acquérir leur autonomie et d’obtenir les services nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de travail. L’adhésion à forte majorité à la CSN est un message puissant de solidarité que les syndiqué-es envoient à l’employeur, alors que leur convention collective arrive à échéance le 31 décembre 2023.

« Les employé-es de Safran nous l’ont dit dès le départ. Ils veulent être désormais représentés par des spécialistes en relations de travail, en négociation et par des experts en droit. La forte majorité de leurs votes allant à la CSN confirme que le groupe s’est rallié et qu’il exige presque unanimement ce changement », affirme Martin Richer, 3e vice-président du Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides.

« En changeant d’allégeance, ces travailleuses et travailleurs souhaitent mener leur négociation de manière indépendante et démocratique. Ne plus subir les décisions dictées par Washington en acquérant leur pleine autonomie est devenue une priorité pour ces syndiqué-es. La fédération les accompagnera dans cette importante transition », soutient Jérémy Temes-Dubé, secrétaire général de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM).

Ce nouveau syndicat sera affilié à la FIM–CSN, qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, au Conseil central des Laurentides qui regroupe près de 90 syndicats et plus de 16 000 membres dans tous les secteurs d’activité et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Déclarations du gouvernement : le Front commun attend la suite

Le Front commun prend acte des déclarations de la présidente du Conseil du trésor ce matin et rappelle qu’après près d’un an de négociations, la balle est dans le camp du gouvernement.

« Nous attendons de voir si ce que Mme LeBel annonce dans l’espace public se traduira concrètement en mouvements significatifs aux tables de négociation. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait de telles déclarations. Rappelons qu’elle voulait aussi régler la négociation avant juin dernier! Le gouvernement nous a annoncé qu’il allait effectuer un exercice de priorisation en premier. Nous prendrons la mesure de son exercice à ce moment-là.

Mais il est clair pour nous que les offres ciblées par le gouvernement devront être celles d’un employeur de choix et qu’elles doivent permettre d’améliorer significativement les conditions de travail et de pratique. Nous l’avons dit à plusieurs reprises depuis deux semaines, et la situation demeure la même aujourd’hui en dépit des déclarations de Mme LeBel : les attentes de nos membres sont grandes, très grandes. C’est leur voix et leurs demandes que nous portons. Et au-delà des priorités gouvernementales, on doit améliorer les conditions de l’ensemble des catégories de personnel des réseaux. L’heure est donc effectivement aux choix pour le gouvernement, et la balle est dans son camp. Nous l’invitons à éviter les opérations de chantage, mais plutôt à puiser dans sa réserve de courage pour s’occuper de son monde. Le message était clair samedi dans la rue », de réagir les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

 

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives sont échues depui le 31 mars 2023.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

 

Fin de grève pour les travailleuses et les travailleurs des casinos

En grève depuis le 15 juin dernier, les travailleuses et travailleurs des casinos de Montréal, Charlevoix, Mont-Tremblant et Lac-Leamy ainsi que de Jeux en ligne ont entériné à 73 % une recommandation du conciliateur qui met fin au conflit de travail.

Les 1700 personnes concernées par l’entente obtiennent donc des gains salariaux d’une hauteur de 16 % sur six ans, en plus d’intégrer dans le salaire 2 % du boni et un montant forfaitaire de 1250 $.

« Tout au long du conflit, les travailleurs et travailleuses de toutes les unités sont restés unis. Je peux dire avec fierté que les liens de solidarité que nous avons créés sont là pour de bon. » explique Riccardo Scopelleti, porte-parole de l’Intercasinos et président de l’unité de sécurité du casino de Montréal.

Survenue la semaine dernière, la recommandation du conciliateur-chef du ministère du Travail a été soumise aux assemblées générales des différentes unités en grève dans une séquence qui s’est terminée hier.

« C’était la première fois que les neuf unités de l’Intercasinos négociaient ensemble, une expérience qui a significativement augmenté notre rapport de force », explique le vice-président de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN), Frédéric Brun.

« Sur le terrain, j’ai constaté toute la solidarité que les travailleuses et les travailleurs ont développée entre eux, ça a été un honneur pour la CSN de les appuyer. Je les félicite d’avoir mené une lutte exemplaire », a conclu la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Le retour au travail se fera dans les prochaines semaines.

Plus de cent mille personnes manifestent à Montréal pour les services publics

Plus de cent mille travailleuses et les travailleurs des services publics ont déferlé dans les rues de Montréal aujourd’hui afin d’envoyer un puissant signal au gouvernement de François Legault : ses offres déconnectées et méprisantes ne passent pas, tant auprès des 420 000 membres du Front commun qu’auprès de la population.

« La colère qui s’exprime aujourd’hui par cette manifestation, c’est celle de milliers de personnes qui, année après année, se font dire qu’il n’y en a jamais assez pour elles. Que ça coûte trop cher de rémunérer adéquatement les 78 % de femmes et les hommes qui offrent des services à la population. Elles et ils sont venus dire au gouvernement, d’une seule voix, que ça suffit, le mépris! », lancent les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour assurer l’avenir des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que de l’enseignement supérieur, il faut des améliorations importantes des conditions de travail afin d’attirer la relève et de retenir le personnel dans nos réseaux publics. Le Front commun revendique un mécanisme permanent de protection contre l’inflation ainsi qu’un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Concrètement, pour l’année 2023, le Front commun revendique 100 $ par semaine ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse); pour 2024, l’IPC + 3 %; et, finalement, pour 2025, l’IPC + 4 %.

Le Front commun dénonce tout particulièrement l’arrogance du gouvernement, qui refuse de bonifier les conditions de travail alors que les services publics sont sur la corde raide. Rappelons que l’inflation prévue par le ministre des Finances est de 16,4 % pour la période de 2022 à 2027, soit 7,4 % de plus que les offres présentement sur la table.

 

L’opinion publique derrière les services publics

Le Front commun met en garde le gouvernement : un coup de sonde dévoilé la semaine dernière indique que la très grande majorité des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés (87 %) pour demeurer compétitif sur le marché du travail. Ils pensent également que les salaires devraient minimalement être indexés au coût de la vie (86 %).

« La population voit clair dans le jeu du gouvernement Legault. S’il persiste à vouloir appauvrir les travailleuses et les travailleurs et à dévaloriser les services publics, cela risque de lui coûter cher auprès de ses propres électeurs et électrices, des gens qui souhaitent avoir des services accessibles et de qualité, dans toutes les régions du Québec. L’avenir de nos réseaux publics, ça concerne tout le monde! », ajoutent les porte-parole du Front commun.

 

Vers la grève générale illimitée

La manifestation nationale pour les services publics survient alors qu’une vaste tournée d’assemblées générales est bien entamée. Rappelons que les 420 000 membres du Front commun seront appelés, jusqu’au 13 octobre, à se prononcer sur un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

« Devant la fermeture du gouvernement, près d’un an après avoir déposé nos demandes, nous n’avons d’autre choix que de monter la pression et d’envisager le recours à la grève. C’est une mobilisation historique et sans précédent au cours des 50 dernières années à laquelle on assiste. C’est un mandat très fort qui leur est recommandé, mais il est surtout à la hauteur des besoins criants dans nos réseaux publics. Si le gouvernement se comportait réellement comme un employeur de choix et s’il proposait de réelles améliorations, nous n’en serions pas là. Le gouvernement doit en prendre acte et se mettre sérieusement à table pour convenir d’une entente négociée, qui profitera à toute la population du Québec », concluent les porte-parole du Front commun.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

Quand la pénurie de personnel plombe les services publics

À la suite du dépôt du rapport annuel 2022-2023 du Protecteur du citoyen, les porte-parole du Front commun réitèrent que la pénurie de personnel est au cœur des négociations du secteur public alors que le rapport confirme ce que le personnel des réseaux dénonce depuis longtemps.

« On n’arrête pas de le répéter : il faut des emplois plus attractifs avec des conditions de travail améliorées et des salaires compétitifs pour garder l’expertise des travailleuses et des travailleurs dans nos réseaux et pour recruter du nouveau monde. Et ça, ça passe par les négociations. Quand on dit que l’avenir de nos services publics, ça concerne tout le monde, c’est exactement le sens des constats présentés dans le rapport du Protecteur du citoyen. Les bris de services sont bien réels, et franchement, il y a quand même des solutions qui sont connues », de déclarer les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Ils rappellent aussi les récents résultats d’un sondage SOM, dévoilés par le Front commun en début de semaine, quant à la perception des Québécoises et des Québécois quant aux négociations du secteur public. : la population appuie en effet clairement les travailleuses et les travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur. La très grande majorité des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés (87 %) pour demeurer compétitif sur le marché du travail. Le Front commun invite d’ailleurs l’ensemble de la population à venir marcher pour les services publics dans les rues de Montréal ce samedi 23 septembre. C’est un rendez-vous, à 13 heures, au parc Jeanne-Mance.

« Dans le rapport publié aujourd’hui, le gouvernement a la preuve, noir sur blanc, s’il lui en fallait une autre, que la pénurie entraîne une baisse des services. C’est urgent d’investir massivement dans les services publics. L’organisation du travail est une chose, mais nous ne sommes pas à l’heure de faire plus avec moins. La flexibilité a des limites, surtout quand nos priorités ne sont pas entendues aux tables de négociation. Dans nos réseaux, il n’y a plus rien à couper, point. Et nos demandes sont à la hauteur des besoins et des attentes des 420 000 membres que nous représentons. Et d’une seule voix, ils nous signalent qu’ils sont prêts à se mobiliser pour obtenir les conditions qu’ils méritent! », concluent les porte-parole du Front commun.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

L’opinion publique est clairement du côté des travailleuses et des travailleurs, selon un sondage SOM

Le Front commun dévoile les résultats d’un sondage SOM sur la perception des Québécoises et des Québécois à l’égard des négociations du secteur public, lesquels confirment que la population est globalement favorable aux objectifs des travailleuses et des travailleurs du secteur public.

La très grande majorité des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés (87 %) pour demeurer compétitif sur le marché du travail. Ils pensent également que les salaires devraient minimalement être indexés au coût de la vie (86 %). Les trois quarts sont aussi d’avis que les salaires du secteur public devraient être équivalents à ceux du secteur privé (77 %).

Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, les personnes sondées semblent percevoir clairement la relation entre la qualité des conditions de travail et la qualité des services à la population. En effet, les trois quarts (75 %) des Québécoises et des Québécois estiment que l’amélioration des conditions de travail des employés du secteur public aura un impact positif sur la qualité des services aux Québécois.

Le coup de sonde révèle aussi que plus de la moitié des Québécoises et des Québécois (56 %) s’entendent pour dire que les augmentations de salaire offertes par le gouvernement de 9 % sur 5 ans ne suffisent pas. On remarque également que très peu les qualifient de généreuses (généreuses/très généreuses, 10 %). Les offres du gouvernement sont donc loin d’avoir l’appui de la population.

De plus, seulement trois Québécois sur dix sont d’avis que le gouvernement gère bien les négociations avec les syndicats alors que c’est près de la moitié (48 %) qui est d’un avis contraire.

En ce qui concerne les demandes syndicales, 55 % des Québécoises et des Québécois estiment que les demandes salariales des syndicats ne sont pas exagérées (39 % les trouvent suffisantes et 17 % insuffisantes). Seulement 38 % sont d’avis que les syndicats font des demandes généreuses ou très généreuses. Rappelons que le Front commun revendique un rattrapage salarial et une protection contre l’inflation (2023-2024 : 100 $/semaine ou IPC + 2 %; 2024-2025 : IPC + 3 %; 2025-2026 : IPC + 4 %).

Et si une majorité estime que le travail dans le secteur public est valorisé (62 %), la majorité (52 %) ne voudrait pas avoir le gouvernement du Québec pour employeur. Ce résultat indique qu’il y a du travail à faire afin que le gouvernement devienne un employeur de choix. Le sondage a été mené du 26 au 31 juillet 2023 auprès de 1 089 répondantes et répondants.

« Ces résultats confirment ce qu’on sent quand on parle aux gens, à savoir que les Québécoises et les Québécois valorisent leurs services publics et sont bien conscients que les conditions de travail laissent à désirer. Alors que le ton vient de monter d’un cran, ces résultats sont évidemment importants pour les 420 000 travailleuses et travailleurs que nous représentons. Ça fait des mois qu’on dit que les offres du gouvernement sont déconnectées, et il semble qu’une grande proportion de Québécoises et de Québécois le pensent aussi. Et ce qu’on retient, c’est qu’à l’heure actuelle, l’opinion publique est clairement du côté des travailleuses et des travailleurs », soutiennent d’une seule voix les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

« La négociation, ça se joue à deux. Et à l’heure actuelle, le gouvernement ne démontre pas aux tables qu’il souhaite devenir un bon employeur. Nous avons surtout un gouvernement qui mène une vieille stratégie de négociation qui mise beaucoup sur les relations publiques. Mais ça a des limites. Les Québécoises et les Québécois ne sont pas dupes, et c’est ce qui ressort très clairement de ce coup de sonde. Après près d’un an de négociation, il est plus que temps que la cadence s’accélère! Le Québec mérite mieux! »

 

Le 23 septembre, on marche ensemble pour nos services publics!

Le Front commun organise une grande marche nationale, le samedi 23 septembre prochain, à Montréal, et invite la population à joindre sa voix à celle des travailleuses et des travailleurs du secteur public.

« En éducation, en santé et dans les services sociaux et en enseignement supérieur, l’avenir de nos réseaux, ça concerne tout le monde. Le 23 septembre, marchons ensemble pour dire au gouvernement, d’une seule voix, que ça suffit! On se donne rendez-vous dès 13 heures au parc Jeanne-Mance, à Montréal. C’est la prochaine étape dans ce grand mouvement de mobilisation historique! », ont conclu les représentants du Front commun.

Rappelons que, face à la fermeture du gouvernement du Québec après bientôt un an de négociation, l’ensemble des syndicats constituant le Front commun amorceront, le 18 septembre prochain, une vaste tournée d’assemblées générales afin de se doter d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (GGI).

Pour plus d’informations sur cette négociation : frontcommun.org.

Le gouvernement refuse de prolonger plusieurs primes au-delà du 30 septembre 2023

Montréal, le 14 septembre 2023 – « Comme si ses offres de 9 % sur cinq ans n’allaient pas assez appauvrir notre monde, le gouvernement ajoute la cerise sur le sundae – ou s’il préfère, la lime à la Labatt Bleue – en refusant de prolonger plusieurs primes et mesures au-delà du 30 septembre 2023 », dénoncent d’une seule voix les porte-paroles du Front commun.

Alors que nous réclamons depuis le 28 octobre 2022 que ces primes soient maintenues pendant la durée des négociations, à la dernière séance de négociation tenue le 12 septembre dernier, les parties se trouvaient toujours dans l’impasse quant au maintien des celles-ci. Le Front commun dénonce l’attitude contreproductive du gouvernement. « Voici une énième preuve de l’arrogance du gouvernement. Ces primes représentent des milliers de dollars annuellement pour des milliers de personnes dans les milieux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Elles et ils comptent là-dessus pour faire leur épicerie et payer leurs factures. Que le gouvernement s’en serve pour marquer des points aux tables de négo, c’est inacceptable », martèlent Francois Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

 

Un employeur de choix?

« Où est l’employeur de choix qu’on nous fait miroiter? Où sont les solutions que le gouvernement prétend amener aux tables? À un moment donné, ça suffit. C’est exactement à cause de cette dichotomie entre ce que dit le gouvernement dans l’espace public et ce qui se passe réellement aux tables que le Front commun recommande à ses 420 000 membres d’adopter un mandat de grève » concluent les porte-paroles.

 

Primes, montants forfaitaires et budgets qui arriveront à échéance le 30 septembre 2023

  • Prime de rétention pour le titre d’emploi de psychologue
  • Prime relative à certains titres d’emploi d’ouvriers spécialisés
  • Prime pour la personne salariée œuvrant dans certains secteurs (Direction de la protection de la jeunesse (DPJ)) et pour la personne salariée de la catégorie des techniciens et des professionnels de la santé et des services sociaux œuvrant dans certains secteurs (DPJ)
  • Prime d’attraction et de rétention pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires détentrice d’un poste à temps complet sur un quart de soir, de nuit ou en rotation
  • Prime des secrétaires médicales
  • Lettre d’entente hors convention collective sur la prime de 3,5 % pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires
  • Prime de spécialisation d’un maximum de 10 % pour les personnes formatrices à taux horaire à la formation sur mesure
  • Indemnité annuelle provisoire de recrutement et de maintien en emploi pour les personnes salariées œuvrant dans un établissement du Grand-Nord
  • Montant forfaitaire pour les personnes salariées œuvrant auprès de la clientèle présentant des troubles graves du comportement (TGC)
  • Montant forfaitaire pour les personnes salariées œuvrant auprès d’une clientèle en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD)
  • Budget d’encadrement professionnel pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires nouvellement embauché
  • Budget pour la formation et le développement des compétences des infirmières praticiennes spécialisées

La CSN dénonce un autre pitoyable échec

Une série de mauvaises décisions d’affaires d’Olymel cause une nouvelle fermeture, celle de l’usine de découpe et de transformation de Princeville.

« Pour nous, c’est la surprise totale. Nous savions qu’Olymel allait un jour restructurer ses activités dans le secteur du porc à la suite de l’annonce de la fermeture de Vallée-Jonction, mais nous sommes complètement surpris de la rapidité et de la radicalité de cette décision. Nous sommes bien entendu en colère et les salarié-es de l’usine peinent à encaisser le choc. Plusieurs travailleuses et travailleurs cumulent des dizaines d’années d’ancienneté dans cette usine où les conditions de travail quotidiennes sont difficiles. Les suites seront difficiles, c’est certain », déclare Steve Houle, président du Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN.

Rappelons que le 14 avril dernier, Olymel avait annoncé la fermeture définitive de la plus grande usine d’abattage et de découpe de porc au Québec, située à Vallée-Jonction, entrainant la perte de plus de 1000 emplois.

« La Confédération des syndicats nationaux dénonce la décision d’Olymel de procéder à la fermeture de son usine de Princeville. L’impact de ce nouvel échec pitoyable est violent pour les familles et les communautés qui en paieront le prix : plus de 300 emplois directs et autant d’emplois indirects seront touchés dans une ville qui compte environ 5000 personnes. Après avoir investi 150 millions $ d’argent public dans Olymel en mai 2021, le gouvernement de François Legault abandonne pour une seconde fois une autre région à la merci d’une entreprise qui cumule les décisions d’affaires qui minent l’économie régionale. Venant d’une coopérative, nous sommes en droit de nous attendre à mieux », souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Olymel gère une décroissance de ses activités afin de maintenir sa mainmise sur le marché du porc québécois. Nous les avons vus accumuler les mauvaises décisions d’affaires pour établir leur monopole au Québec, au point où sa filiale porcine est devenue déficitaire. Après l’annonce de fermeture de Vallée-Jonction qui acheminait sa production à Princeville, il était assez clair qu’il y aurait une réorganisation des activités. Il s’agit donc d’une autre mauvaise décision et ce sont à nouveau les travailleuses et les travailleurs qui écopent », ajoute Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Durant la pandémie, les salarié-es des usines de transformation de viande étaient nos héros qui assuraient notre autonomie alimentaire au péril de leur vie. Aujourd’hui, ils sont licenciés pour des considérations économiques alors que les producteurs sont pleinement assurés pour compenser leurs pertes via le programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles. Les contribuables financent donc ces pertes d’emploi liées aux mauvaises décisions d’Olymel. Comme à Vallée-Jonction, ces emplois auraient pu être sauvés », conclut Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec–CSN

Le Syndicat des employé-es d’Olymel Princeville–CSN représente environ 275 membres.

Les centrales syndicales réclament une vision de l’immigration plus inclusive

Dans le cadre des auditions publiques sur l’immigration à l’Assemblée nationale, les quatre centrales syndicales du Québec unissent leur voix pour réclamer une immigration inclusive et digne d’une société démocratique. La Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) dénoncent le système d’immigration actuel à deux vitesses et exigent notamment l’abolition des permis de travail fermés.

« Ces permis privent les travailleurs et les travailleuses du droit de changer d’emploi. Le fait d’être lié à un seul employeur au risque de devoir repartir dans leur pays d’origine mène à des situations d’abus et d’exploitation qui s’apparente à de l’esclavagisme moderne », dénonce le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

Le recours à l’immigration temporaire ne peut être une solution à elle seule. Il faut prioriser une immigration permanente pour le bien de l’ensemble de la société, et non seulement pour les besoins immédiats des entreprises et des impératifs économiques.

« Au-delà de ceux et celles que l’on recrute à l’étranger, il y a des milliers de personnes immigrantes qui vivent et qui travaillent déjà au Québec et qui cherchent à obtenir une résidence permanente. L’échéance de leur permis les place dans une situation de grande précarité et elles sont susceptibles de devenir, encore une fois, la proie d’exploiteurs sans scrupules, comme les nombreuses personnes sans statut qui doivent être régularisées », défend la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.

Au moins 202 000 personnes avaient un statut temporaire à la fin de l’année dernière, alors que des estimations vont jusqu’à 300 000.

Plus de francisation

L’immigration humanitaire et le regroupement familial sont tout aussi importants que l’immigration économique, et le processus de francisation est essentiel pour accueillir et intégrer toutes ces personnes. C’est pourquoi le gouvernement doit clarifier le rôle et les moyens de Francisation Québec, de même que les obligations des employeurs.

« Nous sommes en faveur d’augmenter la part de l’immigration francophone, mais il faut permettre à ceux et celles qui ne parlent pas français d’apprendre la langue sur leurs heures de travail, sans perte de salaire. De plus, nous demandons au gouvernement d’abandonner les tests conçus et gérés en France et d’utiliser les tests reconnus par le ministère de l’Éducation du Québec », soutient le vice-président de la CSQ, Mario Beauchemin.

« Nous nous inquiétons de la très grande importance accordée à l’immigration proprement économique, au détriment de l’immigration humanitaire et du regroupement familial. Les positions du gouvernement doivent être revues pour ne pas être discriminatoires et pour être plus inclusives quant à la diversité des profils des personnes migrantes », souligne le président de la CSD, Luc Vachon.

Un programme d’accueil et d’intégration visant spécifiquement les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires est réclamé, accompagné d’un financement adéquat dans toutes les régions.

Les représentants de la CSD, de la CSQ, de la CSN et de la FTQ témoigneront tous lors de la consultation publique, ce mercredi 13 septembre en après-midi. Pour consulter leurs mémoires respectifs : CSD, CSQ, CSN et FTQ.

Ouverture du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges : les problèmes ne font que commencer

La Fabrique Notre-Dame, organisme responsable de la gestion du cimetière, a annoncé en grande pompe la réouverture de ses portes dès aujourd’hui. L’annonce peut résonner fort chez les familles qui attendent depuis des mois pour enterrer un proche, alors que dans les faits, la situation n’est pas rose du tout. En effet, pour les employé-es de bureau qui sont toujours en grève, les problèmes reliés aux services offerts à la population ne font que commencer. Pour eux, les inhumations et les crémations ne peuvent s’effectuer correctement que par l’entrée en poste du personnel administratif.

Les cercueils s’accumulent, les complications aussi

« De l’extérieur, ç’a l’air tout beau, mais derrière les portes closes, les problèmes s’accumulent, tout comme les cercueils. Les cadres à eux seuls ne peuvent fournir à la demande, en ce qui concerne l’inhumation des corps. Sans le retour au travail des travailleuses et des travailleurs dans les bureaux pour coordonner les activités du cimetière, la confusion générale ne fera que s’accentuer », prévient Eric Dufault, président du Syndicat des employé-es de bureau.

« Nous invitons les familles à faire la file dès maintenant pour procéder à leurs demandes, car tant que nous ne serons pas au travail, le service à la clientèle demeurera ultra-restreint. Nous les encourageons également à porter plainte à la direction, s’ils veulent dénoncer le manque de service ou le dysfonctionnement du cimetière », ajoute M. Dufault.

« Ça fait un an que le syndicat se bat pour l’obtention de meilleures conditions de travail. Ils sont sans contrat de travail depuis 2017… assez, c’est assez ! Ils sont aux prises avec un employeur récalcitrant qui bloque les négociations depuis le début. Avec l’ouverture du cimetière annoncée, il est plus que temps que ce dernier fasse preuve de bonne foi et qu’il considère enfin les revendications des employé-es de bureau », affirme Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Sans les employé-es de bureau, le cimetière ne peut tout simplement pas être opérationnel. Les familles endeuillées s’en rendront compte bien assez vite. Nous serons solidaires jusqu’au bout avec les travailleuses et les travailleurs ; jusqu’à ce qu’ils obtiennent le respect qu’ils méritent et après tout ce temps, une bonne convention », s’exclame Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

 À propos

En grève depuis le 20 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte une quinzaine de membres. Ils réclament que l’employeur garantisse un plancher d’emploi et un salaire qui couvre l’inflation avec une rétroaction salariale.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle sont affiliés les deux syndicats du cimetière, compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupent plus de 330 000 membres.

La grève générale illimitée dans la mire du Front commun

Face à la fermeture du gouvernement du Québec après bientôt un an de négociations, l’ensemble des syndicats constituant le Front commun amorceront, le 18 septembre prochain, une vaste tournée d’assemblées générales afin de se doter d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (GGI).

Les 420 000 travailleuses et travailleurs membres de la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS seront appelés à se prononcer démocratiquement, par vote secret, sur un mandat permettant de déclencher, au moment jugé opportun, une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Le mandat précise de plus que le déclenchement de la GGI sera précédé de séquences de grève. La tournée d’assemblées générales se tiendra du 18 septembre au 13 octobre 2023.

« Malgré toute la pression imposée par le Front commun, malgré les actions de mobilisation des travailleuses et des travailleurs à travers le Québec depuis plusieurs mois et malgré les nombreuses séances de négociation, force est de constater que le gouvernement refuse de nous entendre. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de nous doter d’un mandat de grève afin de faire avancer cette négociation. Cette mobilisation, ce sera d’abord et avant tout celle des travailleuses et des travailleurs que nous représentons. Parce que ce sont leurs demandes que nous portons », précisent d’une seule voix les représentants du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, qui soulignent aussi le caractère historique de ce grand mouvement de grève sans précédent au cours des 50 dernières années.

 

S’appauvrir de plus de 7 %

Depuis maintenant neuf mois, le gouvernement maintient obstinément son offre salariale de 9 % d’augmentation sur cinq ans, tandis que l’inflation réelle et prévue de 2022 à 2027 totalise 16,4 %. À terme, on propose donc aux 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun de s’appauvrir de 7,4 %.

Le Front commun dénonce vivement cette arrogance, alors qu’avant l’été, le gouvernement a délibérément choisi d’augmenter immédiatement le salaire des députés et députées de 30 % en plus des augmentations annuelles qui suivront. « Les problèmes d’attraction et de rétention évoqués par le gouvernement pour justifier cette augmentation sont tout aussi criants, sinon plus, dans nos services publics, ont rappelé les porte-paroles. C’est à croire que le gouvernement n’a pas de considération pour celles et ceux qui font fonctionner les établissements de santé, de services sociaux et d’enseignement ». Même constat en ce qui a trait aux conditions de travail et de pratique, alors que le gouvernement fait la sourde oreille aux solutions qui ne viennent pas de lui.

« Si le gouvernement veut être un employeur de choix, comme il le prétend, cela doit se traduire dans ses offres. Or, nous faisons face à plusieurs attaques, notamment à notre régime de retraite alors que des coupures sont proposées par de mesures de détention qui obligeraient nos membres à travailler plus longtemps pour contrer la pénurie, ou encore par le refus de renouveler certaines primes et mesures versées aux travailleuses et aux travailleurs au-delà du 30 septembre 2023. Si le gouvernement proposait de réelles améliorations, nous n’en serions pas là aujourd’hui ».

 

Manifestation nationale le 23 septembre prochain

En marge de la tournée d’assemblées générales, une importante manifestation se déroulera le 23 septembre prochain à Montréal. « Cette manifestation regroupera les travailleuses et les travailleurs, mais aussi la population. Tout le monde est invité à venir dire au gouvernement que les services publics, on y tient et qu’on ne le laissera pas affaiblir davantage nos réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur. On a tous et toutes des enfants, des parents, des proches qui bénéficient de ces précieux services. Le gouvernement doit le comprendre, sinon l’automne risque d’être explosif », ont conclu les porte-paroles.

Le Front commun dénonce l’arrogance de la CAQ

Plus de 700 travailleuses et travailleurs des services publics ont marché dans les rues de Trois-Rivières mercredi midi afin de dénoncer l’attitude arrogante du gouvernement de la CAQ dans le cadre de leur négociation. « Nous avons devant nous un gouvernement qui refuse de comprendre la réalité de celles et de ceux qui font fonctionner les services publics. Sa condescendance se traduit aux tables tandis qu’il propose encore à notre monde de s’appauvrir et qu’il manque cruellement d’ouverture devant les solutions qui ne viennent pas de lui afin d’améliorer les conditions de travail et de pratique » a dénoncé Francois Enault, premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation.

Un appauvrissement

Pour le Front commun, qui représente 420 000 travailleuses et travailleurs issus de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS, le gouvernement doit faire preuve de réalisme. « Si le gouvernement veut attirer des travailleurs dans les services publics et freiner l’exode vers le privé, il doit offrir plus. Ce n’est pas avec 9 % sur cinq ans qu’on va redresser la situation, au contraire », a-t-il ajouté.

En effet, en considérant les propres prévisions d’inflation du ministre des Finances Éric Girard, les offres actuellement sur la table appauvriront les travailleuses et les travailleurs de 7 % au cours des cinq prochaines années. « L’inflation pour les seules années 2022 et 2023 va dépasser l’offre de la CAQ. C’est simple, elle propose à ceux qui soignent, soutiennent et éduquent la population de s’appauvrir, alors que les politiciens se votent une augmentation de 30 %. Ils nous refusent 100 $ par semaine, tandis qu’ils se donnent 582 $ d’augmentation hebdomadaire. Si c’est pas de l’arrogance, je me demande ce que c’est », a dénoncé M. Enault.

Coeur du Québec

De son côté, le président du Conseil central du Coeur du Québec (CCCQ–CSN), Pascal Bastarache, a souligné les impacts dévastateurs de la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit dans des secteurs névralgiques de la région, tant en santé et services sociaux qu’en éducation. « Le gouvernement se targue d’être un employeur de choix, mais ses gestes et son manque de respect envers ses propres employé-es nous prouvent le contraire. C’est l’ensemble de la population qui est victime de l’inaction du gouvernement. En période où le coût de la vie est particulièrement préoccupant, le premier ministre ne peut pas rester les bras croisés et doit offrir des conditions qui sont à la hauteur des services rendus. »

Manifestation nationale le 23 septembre 2023

Une importante manifestation est prévue le 23 septembre prochain à Montréal. « Toute la population est invitée à venir dire à la CAQ que les services publics, on y tient, ne leur en déplaise. Que c’est pas vrai qu’on va laisser la CAQ affaiblir encore plus nos réseaux de la santé, des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur ! On a tous des enfants, des parents, des proches qui bénéficient de ces précieux services », a conclu François Enault.

À l’approche de la rentrée scolaire, est-ce qu’il y aura du transport par autobus à Matane ?

Le refus de la part du transporteur Autobus Matanais Inc. de respecter les engagements qu’il a pris dans le cadre de l’entente de principe survenue à la fin juin met en péril le service de transport par autobus scolaire à Matane à l’approche de la rentrée.

« Le protocole de retour au travail sur lequel nous nous sommes entendus prévoyait le versement de la moitié de la rétroactivité salariale au plus tard le 15 août », explique Maryse Boulay, porte-parole de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. « Or, nos membres n’ont toujours pas reçu un sou et l’employeur trouve toujours une nouvelle excuse pour justifier ce retard. De plus, il n’a toujours pas signé la convention collective, ce qui démontre clairement sa mauvaise foi. On a l’impression de faire rire de nous. »

Le syndicat a d’ailleurs fait parvenir une mise en demeure à l’employeur ce vendredi 25 août au matin, le sommant de respecter ses engagements et de signer la convention collective dans les plus brefs délais. D’autres recours juridiques seront envisagés ultérieurement si l’employeur devait refuser d’obtempérer.

« Nous sommes à quelques jours de la rentrée et c’est la confusion totale, explique Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent. « Plusieurs salarié-es n’ont reçu aucune information quant au fonctionnement de la reprise du travail. Cette situation doit être résolue au plus vite, non seulement pour les travailleuses et les travailleurs, mais aussi pour les parents qui méritent de savoir à quoi s’attendre mardi prochain. »

« Après un long et laborieux processus de négociation et plus de trois mois de conflit, c’est frustrant de voir que l’employeur continue de mépriser ainsi les salarié-es », s’insurge Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. « Il semble déterminé à les faire suer jusqu’au bout, quitte à compliquer la vie de centaines de familles au passage. C’est révoltant. »

À propos

L’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Elle regroupe 65 syndicats comptant 3 000 membres dans le secteur du transport scolaire.

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente 8 500 membres, répartis dans plus de 96 syndicats, dans toutes les MRC de la région, de La Pocatière à Les Méchins, tous les secteurs d’activité confondus, privé comme public.

Les négociations reprennent enfin !

Six semaines après s’être entendus avec le syndicat représentant les travailleuses et travailleurs responsables de l’entretien du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN, les négociateurs patronaux sont finalement revenus à la table de négociation le mercredi 23 août afin de poursuivre les pourparlers avec le syndicat représentant ses employé-es de bureau en grève.

« Le manque de sentiment d’urgence de la part de l’employeur pour régler ce conflit est alarmant », s’insurge Éric Dufault, président du Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEBCNDDN–CSN). « Notre convention collective est échue depuis plus de cinq ans. Il est plus que temps que la partie patronale démontre une volonté réelle de parvenir à une entente et de permettre au cimetière de reprendre l’ensemble de ses activités. »

Bien que leurs camarades du syndicat de l’entretien du cimetière se sont entendus avec la direction et qu’ils sont de retour sur le terrain, plusieurs enjeux restent à régler dans la négociation avec les employé-es de bureau, notamment en ce qui concerne les conditions de retour au travail, la formation des travailleuses et des travailleurs, les réductions de personnel et des augmentations salariales conséquentes avec la croissance de l’inflation.

« Encore une fois, la Fabrique Notre-Dame démontre un flagrant manque de considération à l’endroit de ses employé-es et des familles endeuillées qui attendent toujours que le cimetière reprenne ses activités normales », dénonce Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Après avoir mené ce combat pendant tant d’années, il n’est pas question pour nos membres d’abandonner et d’accepter les reculs que l’employeur demande », affirme Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. « C’est une situation extrêmement difficile pour les travailleuses et les travailleurs et ils ont tout notre appui. »

À propos

En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte 17 membres et est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle sont affiliés les deux syndicats du cimetière, compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Le syndicat dénonce l’utilisation de briseurs de grève

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier d’Alma de Produits forestiers Résolu (PFR) dénoncent la présence de briseurs de grève à l’intérieur de l’établissement en lock-out.

Dans un rapport transmis au ministre du Travail, des enquêteurs confirment la présence de 13 briseurs de grève. La plupart de ces scabs ont été embauchés quelques mois à peine avant que PFR jette ses employé-es à la rue. Le 29 août, le Tribunal administratif du travail entendra la plainte du syndicat concernant l’utilisation de ces briseurs de grève.

« Pour PFR, négocier signifie nous jeter à la rue pour nous appauvrir jusqu’à ce que nous acceptions de nous faire imposer une convention collective qui date de plus d’un an, signée dans les autres provinces de l’Est du Canada », dénonce le vice-président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc.–CSN (SNTTPP d’Alma), Daniel Bilodeau. « Comme si cela n’était pas suffisant, l’entreprise a fait usage de scabs en contravention de la loi. Ces faits en disent long sur l’attitude méprisante et cavalière des dirigeants de PFR envers les gens qui font fonctionner leur usine », ajoute M. Bilodeau.

« Les travailleuses et les travailleurs de PFR ne demandent qu’à discuter de leurs conditions de travail. On parle de mères et de pères de famille qui souhaitent obtenir des aménagements pour mieux concilier leur travail et leur vie personnelle. Dans ce conflit, ils peuvent compter sur la solidarité de tout le mouvement CSN », insiste le 1er vice-président de la CSN, François Enault.

« Les travailleurs ne demandent pas des fortunes. PFR doit cesser d’imposer son pattern, déterminé pour tout l’Est du pays, avant la flambée de l’inflation », ajoute Serge Berthiaume, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Il faut dénoncer l’attitude de cette multinationale qui méprise ses employé-es de la région. Ce n’est pas vrai que la réalité des travailleurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean est la même que celle des travailleurs des Maritimes et de l’Ontario », précise la vice-présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, Marie-Pier Ouellet.

Malgré les appels répétés du syndicat, PFR refuse toujours de s’asseoir pour négocier, contrairement à ce que les dirigeants de l’entreprise ont affirmé.

 

Lock-out chez Produits forestiers Résolu : le syndicat dénonce l’odieux de la situation

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier d’Alma de Produits forestiers Résolu (PFR) dénoncent l’indécence de l’entreprise qui refuse de négocier de bonne foi leurs conditions de travail, mais qui verse des millions en prime de départ à une poignée de dirigeants.

Le 28 juillet, PFR a annoncé le départ de trois de ses hauts dirigeants, dont Rémi G. Lalonde, président et chef de la direction. Ce dernier recevra à lui seul 14 millions de dollars en compensation, a révélé La Presse canadienne. Cette nouvelle a soulevé l’indignation des employé-es.

« Les grands patrons s’en mettent plein les poches alors qu’ils ont jeté sauvagement leurs employé-es à la rue. On parle ici de pères et de mères de famille, qui ne gagnent pas des fortunes et qui travaillent à la sueur de leur front, pas d’une poignée de privilégiés », dénonce le vice-président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma), Daniel Bilodeau.

« C’est une situation odieuse, qui rappelle l’époque de l’exploitation de la classe ouvrière par de hauts dirigeants de compagnie qui profitaient sans vergogne des matières premières du Québec, de son hydroélectricité et de sa main-d’œuvre bon marché », illustre M. Bilodeau.

« Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ce genre d’attitude n’est pas acceptable. Nous demandons à la communauté de montrer à PFR de quel bois on se chauffe dans la région, affirme la présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, Manon Tremblay. Nous invitons la population à soutenir les travailleuses et les travailleurs en lock-out en venant porter des dons directement sur la ligne de piquetage. Ces salarié-es s’appauvrissent de jour en jour. C’est l’ensemble de la communauté et des commerces de la région qui s’en ressent », ajoute Mme Tremblay.

Sacrifices oubliés
En 2010, les travailleuses et les travailleurs ont concédé d’importants sacrifices financiers pour assurer la survie de l’entreprise, connue alors comme AbitibiBowater, sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Ils ont ainsi consenti une réduction de salaire et des avantages sociaux de près de 25 % de même que l’abandon du régime de retraite à prestation déterminée.

Aujourd’hui, les employé-es tentent de négocier une nouvelle convention collective, dont l’un des enjeux principaux demeure les horaires de travail et la conciliation avec la vie personnelle. Malheureusement, ils se butent à une direction qui refuse de discuter et préfère imposer une convention importée d’ailleurs et signée il y a un an. « PFR doit faire preuve d’un minimum de respect envers ses salarié-es et venir s’assoir à la table de négociation, prêt à discuter de bonne foi », insiste Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

À propos
Le Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma) est membre de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui compte plus de 25 000 membres de toutes les régions du Québec. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, qui regroupe plus de 140 syndicats et 15 000 membres sur tout le territoire, ainsi qu’à la CSN qui elle, compte plus de 330 000 membres.

Dépôt d’une demande d’accréditation syndicale des employé-es du Festival international de films Fantasia

Le 23 juillet, le Syndicat des employé-es de l’événementiel-CSN a déposé une requête en accréditation pour représenter une cinquantaine de travailleuses et travailleurs du Festival international de films Fantasia de Montréal. Ils rejoignent ainsi les salarié-es d’autres festivals au Québec déjà syndiqués à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN).

Le syndicat entend défendre sans relâche les salarié-es du plus grand festival de films de genres en Amérique du Nord, en négociant de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires.

« Les employé-es de l’événementiel acceptent depuis longtemps de piètres conditions de travail par pure passion. Mais la passion ne paie pas un loyer ni un panier d’épicerie. Et les concessions d’hier sont aujourd’hui des sacrifices. Il faut donc s’assurer que ces événements, largement subventionnés par l’État, ne le soient pas aussi par leurs employé-es sous-payés », constate Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN. « Nous invitons les travailleuses et les travailleurs de festivals à se mobiliser et arrêter de “simplement survivre de leur passion”. Ensemble, on peut changer les choses. ».

 

Produits forestiers Résolu : les travailleuses et travailleurs se mobilisent pour la communauté

En lock-out depuis près d’un mois, les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier d’Alma de Produits forestiers Résolu (PFR) continuent de se mobiliser pour aider leur communauté.

Sans contrat de travail depuis le 1er mai, les quelque 230 employé-es ont été mis en lock-out le 4 juillet dernier. L’employeur a immédiatement retenu les payes de vacances et empêché les salarié-es de récupérer leurs effets personnels. Il a également suspendu l’assurance collective alors qu’il devait pourtant maintenir les protections pendant au moins trente jours. Ces mesures sauvages affectent non seulement les salarié-es, mais aussi leurs familles.

Les négociations achoppent à propos des enjeux entourant les horaires de travail et la conciliation avec la vie personnelle. Les employé-es peinent à prendre les congés auxquels ils ont droit, faute de personnel.

« Ce n’est pas avec son attitude méprisante et ses tactiques déplorables que PFR réussira à recruter de nouveaux employés », souligne le président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma), Jean-Pierre Rivard.

Solidarité
Pendant que les dirigeants de PFR refusent de discuter de conciliation travail-famille à la table de négociation et préfèrent jeter dehors leurs employé-es, ceux-ci portent main forte à la population.

Le 13 juillet dernier, ils ont soutenu les sinistrés de Rivière-Éternité. Puis ils ont activement participé au montage du Festival des bières d’Alma et du Festirame. D’ailleurs, les gens qui ont besoin de soutien bénévole peuvent contacter le syndicat sur la page Facebook « Employés en lock-out — PFR Alma ».

« Malgré cette épreuve, nous restons résolus à poursuivre notre engagement envers la solidarité et l’entraide. Nous continuerons de soutenir les projets et les initiatives de notre communauté, car nous croyons fermement que la force d’une organisation se mesure à sa capacité à se serrer les coudes dans les moments difficiles », affirme Jean-Pierre Rivard.

Le syndicat invite aussi les gens à soutenir les travailleuses et les travailleurs en lock-out en venant porter des dons directement sur la ligne de piquetage. « Nous sommes déterminés à tenir le temps qu’il faudra pour que Résolu accepte de discuter de bonne foi des revendications de conciliation vie personnelle et travail », assure le président du syndicat.

« Nous remercions toutes les organisations, les syndicats et les membres de la communauté qui ont appuyé les travailleuses et les travailleurs jusqu’à présent. Votre solidarité fait chaud au cœur et motive les troupes », souligne la présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean-CSN, Manon Tremblay.

« Les travailleuses et les travailleurs ne réclament que le droit fondamental de négocier une entente adaptée à leur réalité. Depuis le début des pourparlers, les dirigeants de l’entreprise tentent plutôt d’imposer ce qu’ils appellent le pattern, soit une convention importée d’autres usines pancanadiennes et qui date d’un an », déplore Serge Berthiaume, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

À propos
Le Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma) est membre de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui compte plus de 25 000 membres de toutes les régions du Québec et est affilié à la CSN qui elle, compte plus de 330 000 membres.