Pas d’entente possible sans une garantie de la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial

« Il n’y aura pas d’entente sans la protection du pouvoir d’achat et sans un enrichissement permettant un rattrapage pour nos membres. Nous ne laisserons personne s’appauvrir et ça, le gouvernement de la CAQ doit le comprendre ». C’est en ces termes que les porte-paroles du Front commun ont répondu à l’offre de table centrale déposée hier par le gouvernement.

Pour François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, le gouvernement a finalement déposé hier – un an après le début des discussions – une première offre salariale qui permettra de négocier de manière plus sérieuse. Toutefois, il semble toujours aussi déconnecté de la réalité vécue par les travailleuses et les travailleurs des services publics, en offrant 12,7% sur cinq ans. « Pas 16,7% comme il l’affirme publiquement, mais bel et bien 12,7%, tel qu’écrit noir sur blanc dans le dépôt ».

Appauvrir les femmes

Rappelons que selon les chiffres du ministère du Travail, les conventions collectives signées en 2022 incluent une augmentation moyenne de 9 % pour la première année. Que propose le gouvernement aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux publics pour la première année? Un maigre 4,3 %, alors que l’inflation de 2022 a été de 6,7 %.

« Est-ce que les médecins spécialistes, est-ce que les policiers de la SQ, est-ce que les juges accepteraient de s’appauvrir? La réponse est NON. Comment le gouvernement de la CAQ peut-il sérieusement proposer cela aux femmes des services publics? »

Aucun rattrapage

En plus de l’appauvrissement qui est sur la table, la nouvelle offre ne permet toujours pas un rattrapage. « Les travailleuses et les travailleurs continueront de subir un retard important par rapport aux autres salarié-es du Québec, tant sur les salaires que sur la rémunération globale, même quand on considère le régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu primordial si le gouvernement souhaite remettre les services publics sur les rails en attirant et en retenant la main-d’œuvre nécessaire, au lieu de quoi, les travailleuses et les travailleurs actuels seront nombreux à choisir de fuir les réseaux. » Le plus récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec indique d’ailleurs que ce retard dans la rémunération globale est de 7,4 % par rapport aux autres salariés du Québec.

La retraite

Rare point positif de cette nouvelle offre : le recul du gouvernement à propos de ses attaques sur le régime de retraite. « Enfin, le gouvernement s’est rendu à l’évidence : les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas à être pénalisés par la bonification du Régime des rentes du Québec. En ayant réglé cette question, nous pourrons enfin parler des salaires, des assurances, des ouvriers spécialisés et des disparités régionales, des enjeux importants pour lesquels le statut quo est impensable ».

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : 16,6 % ;
  • Retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Dahlia Namian

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, a été remis à la sociologue Dahlia Namian pour son essai La société de provocation, publié chez Lux éditeur. Ce prix est doté d’une bourse de 5000 $ et a été remis à la lauréate par la secrétaire-générale de la CSN, Nathalie Arguin.

L’annonce en a été faite aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil confédéral de la centrale qui se tient à Lévis. Pierre Vadeboncoeur, considéré par plusieurs comme l’un des plus importants essayistes québécois, a été conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975.

Cette œuvre, dont le sous-titre est Essai sur l’obscénité des riches, illustre de manière absolument convaincante à quel point l’étalage de la richesse de milliardaires comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bernard Arnault constitue un outrage à l’égard de la multitude qui peine à se nourrir et à se loger. La présidente du jury, Claudette Carbonneau, qui a présidé la CSN de 2002 à 2011, a déclaré en remettant le prix : « Les militantes et les militants vont trouver dans cet essai matière à nourrir leur argumentaire quand il s’agira de faire la démonstration de ces injustices et de ces inégalités qu’il nous faut combattre au quotidien. »

Outre la présidente, le jury était composé des lauréats de l’année dernière, l’auteure Mélikah Abdelmoumen, le journaliste Jean-François Nadeau du Devoir et Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et syndiquée à la CSN.

Madame Namian enseigne à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux de recherche portent sur la pauvreté et l’exclusion.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un Starbucks adhère à la CSN à Chicoutimi, une première au Québec

Le 23 novembre 2023, le Tribunal administratif du travail a accordé son accréditation au Syndicat des employé-es de la restauration–CSN pour le Starbucks du 1331 Boulevard Talbot, à Chicoutimi dans la région du Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Cette décision très attendue de la trentaine d’employé-es en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail est la conclusion du dépôt, le 19 juillet dernier, d’une demande d’accréditation pour la franchise appartenant au Groupe D Resto, ouverte en 2018.

Pour Caroline Senneville, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, cette victoire est celle des membres contre un géant.

Comme c’est trop souvent le cas pour les multinationales multimilliardaires, les pratiques antisyndicales font presque partie de l’identité de marque de Starbucks. Cette entreprise est tristement connue pour son acharnement à empêcher ses travailleuses et travailleurs dans le monde de faire respecter leurs droits et même leur liberté d’expression ! La victoire d’aujourd’hui rayonne donc bien au-delà du Québec et du Canada. Les employé-es de Chicoutimi ne sont plus seuls face à l’employeur, ils peuvent maintenant compter sur la force de leurs 330 000 camarades solidaires dans tout le pays !

— Caroline Senneville, présidente de la CSN

Deux syndicats du transport scolaire s’entendent avec leur employeur

Réunis en assemblée générale ce mercredi 15 novembre, le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN ont tous deux accepté respectivement à hauteur de 64 % et 87,5 % l’hypothèse de règlement déposée hier par le conciliateur.

« En plus de la rétroactivité salariale de 4,45 % pour l’année 2022-2023, nous préservons notre horaire de travail de 40 heures garanties. Selon les échelons, les augmentations obtenues varient de 6 à 24 %, rétroactivement au début de 2023. L’ajout d’une prime de reconnaissance nous fait atteindre 25 $ l’heure pour les plus anciens. Finalement, nous avons également obtenu une majoration de 20 % de nos allocations et indemnités pour les repas ainsi qu’une augmentation graduelle du pourcentage octroyé aux chauffeuses et chauffeurs pour les voyages spéciaux », déclarent conjointement Jean-Denis Simard, président du Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et Donald Simard, président du Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN.

« Les travailleuses et travailleurs de ces deux grands syndicats ont lutté afin d’obtenir une bonification tout à fait méritée de leurs conditions de travail. Elles et ils rejoignent ainsi des milliers de salarié-es dans ce secteur qui, grâce à leur mobilisation, contribue à améliorer le niveau de vie de tout un secteur qui a longtemps manqué de reconnaissance. Il y a une nouvelle norme salariale dans ce secteur et tous les employeurs doivent bien en prendre note », ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. »

« Nous sommes très heureux d’avoir été aux côtés et soutenu l’importante lutte de ces femmes et de ces hommes qui accomplissent un travail difficile chaque matin où des milliers d’élèves doivent se rendre à leur école. La mobilisation exemplaire de ces conductrices et conducteurs tout au long de leur grève a porté ses fruits et les membres peuvent être fiers d’avoir obtenu de tels gains », conclue Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN

À propos

Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe 148 membres alors que le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN en regroupe 77.

Fin de la grève chez Acier Leroux

Vendredi dernier, les travailleurs d’Acier Leroux ont entériné à 80 % la recommandation du conciliateur qui met fin à cinq mois de conflit. Ainsi, ils obtiennent principalement des gains salariaux allant de 21,5 % à 25 % sur cinq ans, en plus d’une majoration des primes de quart de travail. Les syndiqués retourneront à leurs postes le 19 novembre prochain.

« Devant le conflit qui s’étirait et avec l’arrivée de l’hiver, les dernières semaines ont été difficiles pour la gang, mais pas question d’abandonner la bataille ! Le règlement est une très bonne nouvelle, alors que nous avons travaillé fort pour l’obtention de meilleures conditions de travail. Je suis très fier de la mobilisation de mes confrères », avance Martin Boudreault, président du syndicat.

« Les syndiqués d’Acier Leroux ont su se battre avec ténacité pour démontrer que les travailleurs en région valaient autant que ceux des grands centres. Ces salariés méritaient enfin d’être reconnus à leur juste valeur par leur employeur. Nous saluons leur victoire après de longs mois passés sur la ligne de piquetage », déclare Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

« La négociation n’a pas été de tout repos. Les travailleurs de l’usine faisaient souvent face à de longs temps morts, où rien ne se passait à la table de négociation, mais ils ont tout mis en œuvre pour obtenir de tels gains. La fédération félicite le syndicat qui, malgré sa petite taille, a tenu tête au plus gros distributeur de métaux ferreux et non ferreux du Canada, Métaux Russel », affirme quant à lui Serge Berthiaume, vice-président à la vie syndicale à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

Acier Leroux, une division de Métaux Russel inc., est une des plus grandes entreprises de distribution d’acier au Québec.

Attention : la CAQ met nos ainé-es en danger

Par crainte de rupture de service, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec souhaite pérenniser un règlement mis en place dans l’urgence, en pleine pandémie. Alors même que durant cette période nous avons été témoins de situations désastreuses en résidence pour ainés (RPA), ce projet de modification permettrait à toute personne appelée à donner des soins aux usagères et usagers de RPA, mais non membre d’un ordre professionnel, de rester en poste pendant un an, et ce, sans qu’aucune formation ne soit exigée. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) tire la sonnette d’alarme quant aux dangers d’une telle décision pour nos ainé-es et elle interpelle le gouvernement pour qu’il exige que les travailleuses et travailleurs en RPA reçoivent les formations de base beaucoup plus rapidement.

Avant la pandémie, le personnel de RPA devait, pour être embauché, avoir minimalement suivi la formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et celle portant sur les Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires (PDSB). Le gouvernement souhaite maintenant accorder un délai d’un an après l’embauche pour ces mêmes formations, pourtant très courtes et essentielles à l’exercice du métier.

Lorsque l’on travaille avec des ainé-es en résidence, il est fondamental de pouvoir intervenir en cas d’urgences cardiovasculaires ou d’étouffement. « La formation (RCR) ne dure qu’une journée, dont la moitié peut être faite en ligne. On comprend qu’il manque de personnel, mais de permettre une année complète sans que cette formation de base soit suivie dépasse l’entendement. Des situations d’horreur sont à prévoir parce que c’est carrément dangereux pour la santé et la sécurité nos ainé-es », s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Marlène Ross, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN, souligne également le fait qu’aujourd’hui, dans les résidences pour aîné-es, on retrouve des personnes en déficience intellectuelle, qui sont en dépassement de soins ou encore qui ont des troubles mentaux. « Il est irresponsable de placer ces gens vulnérables et à risque entre les mains de personnes mal outillées pour composer avec leurs réalités. C’est contraire au principe de précaution et ça met nos ainé-es à risque. »

« De plus, ne pas recevoir la formation pour déplacer correctement les usagers et les usagères laisse présager de nombreux accidents de travail. On veut attirer plus de personnel, mais on ne met pas le cadre pour les garder en place. On comprend le besoin de plus de flexibilité, mais on pense que les travailleuses et les travailleurs devraient être formés à leur arrivée ou dans les semaines suivant leur embauche », de conclure la représentante syndicale du secteur.

Le Front commun sera en grève les 21, 22 et 23 novembre prochains

Alors que 420 000 travailleuses et travailleurs sont en grève partout au Québec depuis minuit, le Front commun annonce ce matin que la prochaine séquence de grève se déroulera du 21 au 23 novembre prochains, à moins de parvenir à une entente d’ici là.

« Nous annonçons aujourd’hui le moment de la deuxième séquence de grève qui se tiendra sur trois journées complètes. Notre message ce matin est clair : nos équipes de négociation sont entièrement disponibles pour les deux prochaines semaines. L’objectif, c’est d’arriver à un règlement qui sera gagnant-gagnant, pour les travailleuses et les travailleurs, ainsi que pour les services à la population. Personne ne souhaite une autre séquence de grève, mais nous serons prêts s’il le faut », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Cela dit, il faut bien comprendre que ce mouvement est une démonstration de la détermination de nos membres, qui ont voté à 95 % en faveur de la grève et qui sont prêts à aller jusqu’au bout, jusqu’à la grève générale illimitée, si le gouvernement ne comprend pas le message », ont tenu à préciser les porte-paroles.  

Rappelons que le 29 octobre dernier, le Conseil du trésor a déposé une offre contenant une bonification dérisoire de seulement 1,3 %. L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglerait en rien les problèmes causés par l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun. Au contraire, elle les appauvrirait.

« Après que 100 000 personnes soient venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, après un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % après un dépôt insultant dimanche dernier, le gouvernement nous pousse aujourd’hui à exercer la grève. Il récolte ce qu’il a semé, rien de moins. À l’heure actuelle, nous avons élagué nos demandes à l’ensemble des tables sectorielles. Mais une chose est certaine, les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes. Laisser notre monde s’appauvrir, c’est non négociable ! », ont tonné les porte-paroles. 

Rappelons aussi que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage, auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles, et qu’il a offert 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec, offre qui a été refusée. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra obtenir le même niveau de considération.

Cibles d’immigration : les centrales syndicales décrient l’omission de l’immigration temporaire

Les quatre grandes centrales syndicales dénoncent le manque de considération du gouvernement du Québec envers les travailleuses et les travailleurs migrants temporaires, alors qu’il a décidé de maintenir sa cible d’immigration à 50 000 personnes. Pour la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, cette décision rend quasiment impossible l’accès à la résidence permanente pour ces gens qui contribuent pleinement à la vitalité économique et sociale du Québec.  

« En maintenant ses cibles, le gouvernement emprisonne dans la précarité la grande majorité des personnes immigrantes temporaires qui habitent et travaillent déjà dans nos milieux, partout au Québec », a décrié la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Au cœur de l’enjeu, la grande proportion des travailleuses et travailleurs temporaires aux prises avec des permis fermés qui les rendent captifs d’un seul employeur avec, pour conséquence, la crainte de représailles s’ils tentent de faire valoir leurs droits. Rappelons que le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé cette situation qui s’apparente à de l’esclavage moderne. 

« Dans un contexte de recours débridé à la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins permanents, le gouvernement ne pouvait omettre d’inclure cette proportion importante des personnes immigrantes dans ses cibles d’immigration. En les ignorant, il pave la voie à ce que les abus se poursuivent et se généralisent à l’égard des travailleuses et travailleurs étrangers captifs de leur permis de travail fermé », explique Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ. 

Les nombreux obstacles à la résidence permanente contribuent d’ailleurs à la croissance, au sein du marché du travail, d’une population immigrante sans statut, dont plusieurs travailleuses et travailleurs ne détiennent que des permis temporaires. Leur accueil permanent est donc considéré comme un enjeu crucial, tout comme la régularisation de leur statut.

« Nous saluons le désir de mieux soutenir l’accès à la francisation des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’encourager les employeurs à prendre leurs responsabilités en la matière. Cependant, nous demandons des moyens pour les inclure et les franciser, et non de nouvelles mesures d’exclusion. L’apprentissage effectif du français ne pourra se faire dans les conditions proposées », explique Mario Beauchemin, vice-président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Pour les centrales, les travailleuses et les travailleurs migrants ne doivent pas se voir imposer de nouvelles exigences au renouvellement de leur permis de travail, tel qu’un niveau de français, et à l’obtention de la résidence permanente. Ils devraient plutôt avoir un accès réel à la francisation, à de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes, à des protections sociales et à une meilleure protection contre l’exploitation et les abus.

« L’immigration est un sujet à la fois crucial pour l’avenir de la société québécoise, et malheureusement polarisé à outrance. La planification et les niveaux d’immigration doivent refléter nos réels besoins et être plus humains. Il nous incombe de développer les capacités d’accueil, incluant la francisation en milieu de travail et la régionalisation de l’immigration, afin d’inclure convenablement toutes les personnes immigrantes », explique Luc Vachon, président de la CSD.

L’immigration temporaire est composée des travailleuses et travailleurs étrangers, des demandeurs d’asile et des étudiantes et étudiants étrangers. Au Canada, cette immigration a augmenté de 68 % en deux ans et représente désormais plus de 470 976 personnes au Québec, selon Statistique Canada. 

Un dépôt insultant, une fois de plus

« Beaucoup de bruit pour rien : une bonification pitoyable de seulement 1,3 % sur une durée de cinq ans. » C’est avec une vive déception, mais peu d’étonnement, que les porte-paroles du Front commun ont pris connaissance du dépôt effectué ce matin par le Conseil du trésor, lequel est reçu comme un affront. Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l’urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés.

« Ce dépôt est une nouvelle claque au visage des 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun. C’est une insulte. C’est trop peu trop tard. Pour nos gens, tendre l’autre joue, c’est terminé », ont tonné d’une seule voix les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Malgré le fait que 100 000 personnes sont venues appuyer le Front commun dans les rues le 23 septembre, malgré un mandat de grève générale illimitée adopté à 95 % et l’annonce d’une première journée de grève, l’éléphant a encore accouché d’une souris. Le gouvernement continue de vouloir tout décider seul, de tout imposer, habitué à manœuvrer ainsi depuis sa première élection, en 2018.

« Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l’évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu’il le souhaite, on va l’exercer haut et fort le 6 novembre prochain », ont renchéri les porte-paroles. Ces derniers ont aussi précisé qu’ils prendront le temps d’analyser le dépôt en détail et en feront la présentation à leurs instances respectives, mais il ne fait déjà aucun doute qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de leurs membres.

Offre salariale

L’offre salariale, qui est passée de 9 % sur cinq ans à 10,3 % pour la même période, ne réglera en rien l’immense retard que subissent les 420 000 travailleuses et travailleurs regroupés en Front commun par rapport aux autres Québécoises et Québécois.

« La nouvelle offre salariale ne réussira pas à nous sortir de l’appauvrissement proposé par le gouvernement. Nous jouons toujours dans le même mauvais film, un film catastrophe. »

Rappelons que le gouvernement a choisi de donner aux parlementaires 30 % d’enrichissement et de rattrapage auxquels viendront s’additionner d’autres augmentations annuelles et qu’il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec. L’entente salariale à convenir avec le Front commun devra le considérer.

« Nous constatons que ces offres substantielles ont été offertes à des emplois à majorité masculine, alors que les services publics, composés à 78 % de femmes, ne se font offrir que des miettes. On est encore devant une discrimination inacceptable envers les femmes. »

Primes

En reconduisant certaines primes jusqu’au renouvellement de la convention collective, la ministre LeBel a posé le seul geste sensé dans le contexte, mais il ne s’agit pas d’un gain, c’était déjà acquis. S’attaquer aux conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans des secteurs en difficulté, de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être un employeur de choix, aurait été une grave erreur. Cependant, en mettant fin à des mesures administratives prévues dans le cadre de la COVID-19, le gouvernement met le feu aux poudres.

Retraite

Le recul du gouvernement sur une mesure de « détention » qu’il voulait imposer au Régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) – soit le fait de faire passer la retraite sans pénalité de 55 à 57 ans pour les personnes ayant 35 ans de service – constitue une bonne nouvelle, certes, mais l’attaque majeure demeure alors que le régime est pourtant en excellente santé financière, dont la réduction des rentes exigées sous prétexte d’une bonification du régime de rentes du Québec (RRQ).

Tables sectorielles

Le règlement de cette négociation passe certes par une entente à la table centrale, mais également aux tables sectorielles. « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables, dont l’élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu’ils n’ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d’ententes satisfaisantes prochainement. »

Comme toujours, le Front commun sera disponible pour négocier afin de faire avancer cette négociation rapidement, à la satisfaction de ses membres.

Trois syndicats du transport scolaire déclencheront une grève générale illimitée

Trois syndicats du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN déclencheront des grèves générales illimitées les 30 et 31 octobre prochains. Le 30 octobre 2023 à 6 h, le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN débrayeront simultanément. Le 31 octobre 2023, ce sera au tour du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) à Montréal de déclencher leur arrêt de travail, sans date de retour.

« La grève pour nous, c’est vraiment le moyen de pression ultime que l’on prend quand les patrons refusent d’entendre raison, en plus de refuser de nous verser notre juste part de l’argent qu’ils ont reçu du gouvernement pour financer nos hausses salariales. L’inflation qui nous frappe de plein fouet ne nous laisse aucun autre choix. Les salaires proposés par les employeurs aux tables de négociation sont nettement insuffisants, compte tenu des responsabilités que sont les nôtres. La balle est maintenant dans leur camp. Ils auraient dû nous proposer des blitz de négociation avant la grève, mais ne l’ont pas fait. Comme tout le monde, nous souhaitons un règlement rapide et nous travaillons entièrement en ce sens depuis le tout début de ces négociations », déclare Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire.

Rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications des travailleuses et travailleurs en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part.

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, les deux syndicats sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2023 et ont respectivement voté à 100 % en faveur d’un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN a adopté son mandat de grève en assemblée générale le 12 avril dernier et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN l’a voté le 13 avril dernier. La Commission scolaire Central Québec, le Centre de services scolaire De La Jonquière et le Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay seront touchés par ces deux arrêts de travail.

À Montréal, le STTT–CSN a adopté un mandat de grève générale illimitée à 99 % le 18 octobre dernier. Le Centre de services scolaire de Montréal, le English Montreal School Board, la Commission scolaire Lester-B.-Pearson et le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys seront touchés par leur arrêt de travail.

À propos

Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe 148 membres alors que le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN en regroupe 77. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN). Pour sa part, le STTT–CSN compte près de 350 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire.

Le Front commun sera en grève le 6 novembre

Le 6 novembre prochain, les 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun exerceront une première séquence de grève, d’une journée. En éducation, dans la santé et les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur, partout au Québec et d’une seule voix, ils enverront un premier coup de semonce pour forcer le gouvernement à faire une offre substantielle au Front commun.

C’est par les médias sociaux que le Front commun a appris cette semaine l’intention du gouvernement de déposer une nouvelle offre ce dimanche, 29 octobre. « Nous attendrons de prendre connaissance du dépôt gouvernemental avant de commenter. Mais nous dirons tout de même ceci : pour se sortir du pétrin dans lequel il s’est lui-même placé, le gouvernement n’a qu’une chose à faire : revenir avec une offre substantielle et cesser ses attaques, notamment sur la question de la retraite. Une nouvelle offre insuffisante accompagnée d’une énième opération médiatique serait reçue comme une claque en plein visage par les femmes et les hommes qui font fonctionner les services publics. La hauteur des mandats de grève octroyés par les membres témoigne de la hauteur des attentes dans nos réseaux quant à l’issue de cette négociation », ont déclaré les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en conférence de presse, ce matin, à Montréal.

« Nous avions été clairs sur notre intention d’exercer le mandat et la stratégie de grève votés par les travailleuses et les travailleurs que nous représentons pour arriver à une entente satisfaisante. Au-delà des échanges croisés sur l’élagage aux tables sectorielles, la réalité, c’est que rien ne bouge à la table centrale et sur les questions salariales ».

Depuis de nombreux mois, le Front commun est sur toutes les tribunes pour rappeler au gouvernement que ses offres ne passent pas et que de proposer aux travailleuses et aux travailleurs de maintenir le statu quo constitue la recette parfaite pour mettre le feu aux poudres. Compte tenu de l’état dans lequel se trouvent nos réseaux publics, maintenir une offre salariale insultante, des attaques au régime de retraite et réclamer à tout vent plus de flexibilité relève de l’aberration. Si le gouvernement veut être un employeur de choix, il faut que ça se traduise aux tables de négociation.

« Après un an de négociations, des dizaines de rencontres aux tables, beaucoup d’échanges à travers les médias, des actions de mobilisation et de visibilité partout au Québec, une manifestation monstre qui a rassemblé 100 000 personnes dans les rues de Montréal, et maintenant des mandats à 95 % en faveur d’une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, il faut croire que le gouvernement attend une première journée de grève pour bouger, si désolant cela soit-il. Mais que ce soit clair : il est responsable de l’annonce que nous faisons aujourd’hui », ont ajouté les leaders syndicaux.

« Nous sommes conscients des impacts considérables qu’une grève engendre sur le quotidien des Québécoises et des Québécois. Mais nous savons que la population n’a plus envie de vivre avec des services publics carencés et continuellement en pénurie de main-d’œuvre. Nous espérons donc sincèrement que ce sera assez pour faire bouger le gouvernement de manière sérieuse et limiter les désagréments. Mais si le message n’était pas entendu, une deuxième séquence pourrait être exercée, laquelle constituerait le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le secteur public depuis 50 ans. »

Dans l’éventualité du déclenchement d’une grève le 6 novembre prochain, le Front commun précise que les services essentiels seront assurés.

Deux syndicats du transport scolaire à nouveau en grève bientôt

Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN ont tous deux envoyé un second avis de grève au ministère du Travail aujourd’hui même dans le but de déclencher la grève générale illimitée, et ce, dès le 30 octobre prochain.

« Lors de la dernière séance de conciliation, l’employeur s’est volatilisé, sans avertir alors que le syndicat aurait voulu échanger avec lui avant qu’il ne quitte la table de négociation. L’employeur dispose donc d’un bon temps de réflexion avant que la grève ne soit déclenchée et nous espérons qu’il prendra cette période pour revenir négocier », déclare Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

La Commission scolaire Central Québec, le Centre de services scolaire de la Jonquière et le Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay seront touchés par ces deux arrêts de travail.

Les deux syndicats ont respectivement voté un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée à 100 % et sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2023. Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN a adopté son mandat de grève en assemblée générale le 12 avril dernier et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN l’a voté le 13 avril dernier.

Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe 148 membres alors que le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN en regroupe 77. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Deux syndicats du transport scolaire déclenchent une grève de deux jours

En ce matin du 16 octobre à 6 h, le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN ont déclenché une grève de deux jours.

« Ce n’est jamais de gaîté de cœur que nous décidons de recourir à la grève, mais la situation actuelle ne nous laisse pas le choix. Nos salaires varient de 18,12 $ à 20,20 $ l’heure, ce qui est nettement insuffisant pour les grandes responsabilités que sont les nôtres. En tenant compte des nouvelles sommes que les transporteurs scolaires ont reçues du gouvernement, nos employeurs ont clairement les moyens de bonifier notre rémunération. Comme tout le monde, nous souhaitons un règlement rapide et nous travaillons entièrement en ce sens, depuis le tout début de notre négociation », déclare Jean-Denis Simard, président du Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.

« Nous rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Josée Dubé, présidente de ce secteur. Les salarié-es des deux syndicats font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent recourir à la grève pour justement aller chercher leur juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

Les deux syndicats ont respectivement voté un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée à 100 % et sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2023. Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN a adopté son mandat de grève en assemblée générale le 12 avril dernier et le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN l’a voté le 13 avril dernier.

« L’employeur ne peut ignorer les nouvelles données salariales qui sont en vigueur depuis peu dans le secteur du transport scolaire. Celles-ci reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant entre 15 et 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Si l’employeur veut régler la négociation rapidement, il sait très bien ce qu’il a à faire. Et j’ai de bonnes nouvelles pour lui : en donnant plus à son monde, il va également régler ses problèmes d’attraction et de rétention de ses travailleuses et de ses travailleurs et ça aussi, il le sait très bien. »

La Commission scolaire Central Québec, le Centre de services scolaire de la Jonquière et le Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay seront touchés par ces deux arrêts de travail.

À propos

Le Syndicat national du transport écolier du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe 148 membres alors que le Syndicat du transport scolaire du Saguenay–CSN en regroupe 77. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Syndicat des travailleuses et travailleurs du Delta Saguenay–CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 3 juillet 2023, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Delta Saguenay–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail à l’exception des employé-es de bureau et de toutes les personnes exclues par la Loi. »

Les travailleuses et les travailleurs ont fait le choix de quitter la FTQ en rejoignant les rangs de la CSN afin d’obtenir de meilleurs services de la part d’une centrale syndicale forte, d’une fédération qui saura les représenter à la hauteur de leurs attentes ainsi que d’un conseil central qui saura les appuyer dans leurs luttes à venir. Ces travailleuses et travailleurs sont dorénavant confiants que leur syndicat sera bien outillé pour faire avancer leurs conditions de travail et pour mener à terme les négociations à venir.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Équité salariale : importante manifestation devant le Conseil du trésor

Excédés d’être victimes de discrimination salariale depuis plus de 12 ans, des centaines d’employé-es de bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux manifestent aujourd’hui devant les locaux du Conseil du trésor. Ce rassemblement s’ajoute aux mobilisations qui ont eu lieu aux quatre coins de la province au cours de la dernière année ainsi qu’au dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale en mai dernier. Malgré cela, le gouvernement tarde toujours à régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 et va même jusqu’à refuser d’en discuter avec les représentantes et représentants syndicaux. Les trois organisations syndicales représentant les membres lésés, soit la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ), réclament l’intervention rapide du gouvernement dans ce dossier qui a déjà beaucoup trop traîné.

« L’une des valeurs centrales de la société québécoise est l’égalité entre les hommes et les femmes. En ce sens, nous réclamons que le gouvernement corrige et applique la Loi sur l’équité salariale et qu’il règle les plaintes déposées en 2010. Il est plus que temps d’arrêter de bafouer les droits des femmes et de combler l’écart salarial qui perdure entre les sexes. Ce laisser-aller du gouvernement témoigne d’un mépris que l’on ne peut tolérer. C’est indécent qu’on en soit encore rendu là en 2023 et encore plus de laisser traîner les choses depuis plus de 12 ans. L’équité salariale est un droit, un droit qui doit être protégé par le gouvernement », d’affirmer les porte-paroles de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et du Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ) présents sur place.

Les travailleuses et travailleurs du secteur bureau et de l’administration sont les derniers à devoir encore attendre un règlement de leurs plaintes de 2010 en vertu de la Loi sur l’équité salariale. On parle ici des agentes administratives, adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, acheteuses, secrétaires médicales et juridiques, ce qui représente près de 30 000 personnes.  Majoritairement des femmes, dont plusieurs sont monoparentales, elles attendent toujours leur dû qui peut s’élever dans certains cas à plusieurs milliers, voire plus d’une dizaine de milliers de dollars. « C’est insensé de retenir le dû de milliers de femmes. Le gouvernement devrait donner l’exemple et assurer l’équité salariale auprès de ses salarié-es. On n’a plus le temps d’attendre, il y a urgence de régler au vu de la pénurie et du roulement de personnel sans précédent que l’on vit actuellement dans le réseau », de poursuivre les porte-paroles des organisations syndicales.

« Un gouvernement vraiment engagé pour l’égalité entre les hommes et les femmes ne laisserait pas des plaintes d’équité salariale traîner pendant plus de 10 ans. C’est gênant que l’État québécois manque autant de respect envers les femmes alors qu’il devrait montrer l’exemple aux autres employeurs. Si la loi actuelle permet que des dizaines de milliers de femmes attendent aussi longtemps pour recevoir un salaire juste, cette loi mérite d’être révisée, et le plus tôt sera le mieux. Je demande à Sonia Lebel de prendre ses responsabilités et de convaincre ses collègues de la CAQ qu’on doit régler ce dossier rapidement. On est en 2023, c’est non seulement une question d’équité, mais de gros bon sens. » de renchérir Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor.

Rappelons que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui traite ces plaintes a rendu un préavis dans ce dossier en mai dernier. La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ ont à leur tour déposé leur réponse à ce préavis et attendent toujours que ces travailleuses obtiennent une juste reconnaissance salariale. Cependant, à tout moment, le gouvernement peut donner le mandat au Conseil du trésor de régler ces plaintes, ce qu’il a fait dans plusieurs autres dossiers. Après 12 ans d’attente, les travailleuses de ces secteurs en ont plus qu’assez et réclament la reconnaissance des tâches et responsabilités associées à leur travail ainsi que la fin des discriminations salariales dont elles sont victimes.

Les employé-es de Produits forestiers Résolu adoptent une entente de principe

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier Produits forestiers Résolu (PFR) d’Alma viennent d’adopter à 81 % une entente de principe qui met fin à plus de deux mois de lock-out.

« Les parties ont chacun fait un bout de chemin. Comme nous le réclamions, en plus des gains salariaux totalisant jusqu’à 24 % sur quatre ans, nous avons réalisé des avancées en matière de conciliation travail et vie personnelle », se réjouit le vice-président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma), Daniel Bilodeau. « Ce lock-out est devenu une grande source de mobilisation et d’entraide entre les travailleuses et les travailleurs », ajoute M. Bilodeau.

« Nous avons réussi à sortir du carcan imposé depuis le début de la négociation. Nous avons obtenu un règlement qui répond aux attentes des membres du Syndicat et qui est adapté à la réalité économique actuelle. Il faut saluer le courage et la ténacité des employé-es de PFR », affirme Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Je tiens à féliciter l’ensemble des travailleuses et des travailleurs pour leur combativité. Tout au long du conflit, ils ont aussi multiplié les actions bénévoles pour soutenir la population, notamment en donnant un coup de main à différents festivals de la région. Ce conflit constitue un exemple de l’importance de notre solidarité régionale », explique la présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, Manon Tremblay.

« Pour la CSN, cette lutte exemplaire est la preuve encore une fois que la solidarité des membres et la persévérance peuvent faire toute une différence lorsque que l’on prend le temps de négocier, malgré l’imposition d’un lock-out », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos
Le Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma) est membre de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui compte plus de 30 000 membres de toutes les régions du Québec. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, qui regroupe plus de 140 syndicats et 15 000 membres sur tout le territoire, ainsi qu’à la CSN qui elle, compte plus de 330 000 membres.

Le syndicat dénonce l’utilisation de briseurs de grève

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier d’Alma de Produits forestiers Résolu (PFR) dénoncent la présence de briseurs de grève à l’intérieur de l’établissement en lock-out.

Dans un rapport transmis au ministre du Travail, des enquêteurs confirment la présence de 13 briseurs de grève. La plupart de ces scabs ont été embauchés quelques mois à peine avant que PFR jette ses employé-es à la rue. Le 29 août, le Tribunal administratif du travail entendra la plainte du syndicat concernant l’utilisation de ces briseurs de grève.

« Pour PFR, négocier signifie nous jeter à la rue pour nous appauvrir jusqu’à ce que nous acceptions de nous faire imposer une convention collective qui date de plus d’un an, signée dans les autres provinces de l’Est du Canada », dénonce le vice-président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc.–CSN (SNTTPP d’Alma), Daniel Bilodeau. « Comme si cela n’était pas suffisant, l’entreprise a fait usage de scabs en contravention de la loi. Ces faits en disent long sur l’attitude méprisante et cavalière des dirigeants de PFR envers les gens qui font fonctionner leur usine », ajoute M. Bilodeau.

« Les travailleuses et les travailleurs de PFR ne demandent qu’à discuter de leurs conditions de travail. On parle de mères et de pères de famille qui souhaitent obtenir des aménagements pour mieux concilier leur travail et leur vie personnelle. Dans ce conflit, ils peuvent compter sur la solidarité de tout le mouvement CSN », insiste le 1er vice-président de la CSN, François Enault.

« Les travailleurs ne demandent pas des fortunes. PFR doit cesser d’imposer son pattern, déterminé pour tout l’Est du pays, avant la flambée de l’inflation », ajoute Serge Berthiaume, vice-président à la vie syndicale de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Il faut dénoncer l’attitude de cette multinationale qui méprise ses employé-es de la région. Ce n’est pas vrai que la réalité des travailleurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean est la même que celle des travailleurs des Maritimes et de l’Ontario », précise la vice-présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, Marie-Pier Ouellet.

Malgré les appels répétés du syndicat, PFR refuse toujours de s’asseoir pour négocier, contrairement à ce que les dirigeants de l’entreprise ont affirmé.

 

Un syndicat CSN au Delta Saguenay 

C’est officiel : dorénavant, les employé-es de l’hôtel Delta Saguenay et du centre des congrès, situé à Jonquière, feront partie d’un syndicat affilié à la Confédération des syndicats nationaux–CSN. 

Dans une décision rendue le 2 août 2023, le tribunal administratif du travail (TAT) a accordé son accréditation au Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Delta Saguenay–CSN. 

Le 3 juillet dernier, le syndicat CSN avait déposé une requête en accréditation syndicale auprès du TAT dans le but de représenter ce groupe de travailleuses et de travailleurs. 

Après avoir été membres d’une autre organisation syndicale, l’Union des employés et employées de service, section locale 800, les employé-es de l’hôtel Delta Saguenay et le centre des congrès ont décidé de rallier les rangs de la CSN. 

Pourquoi la CSN ?

L’amélioration de leurs conditions et le savoir-faire de la CSN dans la négociation des conditions de travail de leur secteur ont compté au nombre des motifs qui ont incité ces travailleuses et ces travailleurs à adhérer à la centrale syndicale. De plus, les pratiques des syndicats CSN, autonomes et démocratiques, ont favorisé cette même adhésion. Enfin, la présence de la CSN dans la région, représentée par le Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, a aussi milité en faveur de cette affiliation. 

Responsabilités 

Le conseil central verra à développer la solidarité entre les employé-es ainsi qu’avec l’ensemble des autres membres de la CSN dans la région. 

Le conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean regroupe 131 syndicats représentant plus de 15 000 travailleuses et de travailleurs. 

La Fédération du commerce regroupe près de 30 000 membres partout au Québec, dans les commerces du gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. 

Fondée en 1921, la CSN représente pour sa part plus de 330 000 travailleuses et travailleurs. 

Lock-out chez Produits forestiers Résolu : le syndicat dénonce l’odieux de la situation

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier d’Alma de Produits forestiers Résolu (PFR) dénoncent l’indécence de l’entreprise qui refuse de négocier de bonne foi leurs conditions de travail, mais qui verse des millions en prime de départ à une poignée de dirigeants.

Le 28 juillet, PFR a annoncé le départ de trois de ses hauts dirigeants, dont Rémi G. Lalonde, président et chef de la direction. Ce dernier recevra à lui seul 14 millions de dollars en compensation, a révélé La Presse canadienne. Cette nouvelle a soulevé l’indignation des employé-es.

« Les grands patrons s’en mettent plein les poches alors qu’ils ont jeté sauvagement leurs employé-es à la rue. On parle ici de pères et de mères de famille, qui ne gagnent pas des fortunes et qui travaillent à la sueur de leur front, pas d’une poignée de privilégiés », dénonce le vice-président du Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma), Daniel Bilodeau.

« C’est une situation odieuse, qui rappelle l’époque de l’exploitation de la classe ouvrière par de hauts dirigeants de compagnie qui profitaient sans vergogne des matières premières du Québec, de son hydroélectricité et de sa main-d’œuvre bon marché », illustre M. Bilodeau.

« Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ce genre d’attitude n’est pas acceptable. Nous demandons à la communauté de montrer à PFR de quel bois on se chauffe dans la région, affirme la présidente du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, Manon Tremblay. Nous invitons la population à soutenir les travailleuses et les travailleurs en lock-out en venant porter des dons directement sur la ligne de piquetage. Ces salarié-es s’appauvrissent de jour en jour. C’est l’ensemble de la communauté et des commerces de la région qui s’en ressent », ajoute Mme Tremblay.

Sacrifices oubliés
En 2010, les travailleuses et les travailleurs ont concédé d’importants sacrifices financiers pour assurer la survie de l’entreprise, connue alors comme AbitibiBowater, sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Ils ont ainsi consenti une réduction de salaire et des avantages sociaux de près de 25 % de même que l’abandon du régime de retraite à prestation déterminée.

Aujourd’hui, les employé-es tentent de négocier une nouvelle convention collective, dont l’un des enjeux principaux demeure les horaires de travail et la conciliation avec la vie personnelle. Malheureusement, ils se butent à une direction qui refuse de discuter et préfère imposer une convention importée d’ailleurs et signée il y a un an. « PFR doit faire preuve d’un minimum de respect envers ses salarié-es et venir s’assoir à la table de négociation, prêt à discuter de bonne foi », insiste Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

À propos
Le Syndicat national des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers d’Alma inc. (SNTTPP d’Alma) est membre de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui compte plus de 25 000 membres de toutes les régions du Québec. Il est également affilié au Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, qui regroupe plus de 140 syndicats et 15 000 membres sur tout le territoire, ainsi qu’à la CSN qui elle, compte plus de 330 000 membres.