La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD déposent leurs demandes prébudgétaires au ministre des Finances

Dans le cadre des consultations prébudgétaires du ministre des Finances, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont déposé aujourd’hui un mémoire contenant l’ensemble de leurs préoccupations.

Les centrales syndicales font état de plusieurs demandes communes au gouvernement du Québec au regard de la situation économique favorable dans laquelle se déroule l’exercice budgétaire. Dans le document remis aujourd’hui au ministre Éric Girard, les organisations de travailleuses et de travailleurs insistent sur la nécessité, après des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec, de réinvestir dans les services à la population et de revoir les priorités en matière de finances publiques.

Contexte économique
Sur le plan économique, les centrales mettent en lumière la vigueur actuelle du marché de l’emploi qui offre une performance enviable à bien des égards. Les organisations syndicales considèrent que ce contexte est propice à la mise en place de programmes qui permettent et facilitent la réinsertion sur le marché de l’emploi, tout en insistant sur la formation et l’instauration de mesures pour mieux répondre aux impératifs de la numérisation de l’économie et, surtout, à la rareté de main-d’œuvre. Finalement, le contexte économique actuel étant marqué par la lutte contre les changements climatiques, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD réclament plusieurs gestes concrets pour reconnaître l’urgence de la crise climatique et amorcer une transition énergétique visant à réduire notre dépendance aux hydrocarbures, le tout accompagné d’une transition juste pour les travailleurs et travailleuses.

Orientations générales en matière de finances publiques
Du côté des finances publiques, dans l’objectif de favoriser les réinvestissements dans les services publics et les programmes sociaux, les organisations syndicales dénoncent que les surplus budgétaires engrangés ne soient pas suffisamment réinvestis dans les services publics et réclament une réduction des versements au Fonds des générations.

En matière de fiscalité, les centrales demandent la fin des baisses générales d’impôts et mentionnent qu’elles jugeront au mérite toute nouvelle mesure ciblée ou toute nouvelle dépense fiscale. Différentes propositions touchant les impôts des particuliers et des entreprises sont abordées, avec une insistance particulière concernant la taxation des géants numériques et la lutte contre les paradis fiscaux.

Services publics et programmes sociaux
La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD dénoncent dans leur mémoire le faible niveau des dépenses publiques par habitant au Québec, en comparaison des autres provinces. Après les années d’austérité imposées aux citoyens, les syndicats réclament des augmentations de dépenses afin de répondre aux besoins des familles et des citoyens.

En santé et en services sociaux, le constat est alarmant. Les centrales pointent du doigt le manque criant de ressources et de personnel pour couvrir les besoins et réclament un rehaussement important des conditions de travail dans les établissements de santé et de services sociaux. Par ailleurs, l’instauration d’un régime public et universel d’assurance médicaments est privilégiée, et ce, dans le respect des champs de compétence du Québec.

En éducation, le mémoire syndical demande davantage de ressources du gouvernement en faveur de la réussite éducative et de la persévérance scolaire. Du côté de l’enseignement supérieur, les organisations insistent sur l’augmentation du financement général, particulièrement afin d’offrir de meilleurs services aux étudiantes et étudiants en situation de handicap ou à besoins particuliers ainsi que pour octroyer de meilleures conditions de travail en formation continue dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Un réinvestissement majeur est attendu dans les services de garde éducatifs à la petite enfance, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public. Ceci passe notamment par une plus grande reconnaissance des intervenantes en petite enfance, de meilleures conditions de travail et, finalement, l’appui du personnel spécialisé dont elles ont besoin.

Responsabilité de l’État comme employeur
La situation économique favorable du Québec permet au gouvernement de donner le sérieux coup de barre nécessaire dans les conditions de travail du personnel du secteur public, estiment les centrales syndicales. Ce n’est pas avec les offres insultantes déposées par le Conseil du trésor dans le cadre des négociations que le gouvernement parviendra à attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire à nos services publics, surtout compte tenu du retard de rémunération globale de 6,2 % qu’accusent les salariés du secteur public par rapport aux autres travailleurs. Il est demandé que le gouvernement prévoie des augmentations de dépenses de programmes qui prennent en compte à la fois un rattrapage en matière de rémunération, des ajouts de services et de ressources dans les réseaux et la réalisation de ses engagements. Les syndicats clament que les besoins du personnel doivent être pris en compte dans les décisions budgétaires. L’État doit prendre ses responsabilités et s’assurer que les sommes seront disponibles afin d’attirer une relève suffisante dans les ministères et les réseaux et d’octroyer une juste rémunération et des conditions d’exercice soutenables au personnel qui offre, sur une base quotidienne, les services à la population.

Déclarations
« Le gouvernement doit prendre acte des défis que doivent relever quotidiennement la population du Québec et les travailleurs et travailleuses de l’État, et œuvrer pour nous donner une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique et plus verte. Les Québécois et Québécoises ont le droit d’aspirer à une vie meilleure. Nos demandes sont raisonnables et surtout réalisables » — Daniel Boyer, président de la FTQ.

« La situation économique très favorable du Québec permet au gouvernement de répondre aux besoins criants de nos services publics, tant du côté de l’offre de services à la population que de celui des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Le contexte de négociation s’y prête, le ministre doit prendre compte de cette réalité dans son budget » — Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Au regard des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec à l’endroit des services à la population, les demandes que nous déposons aujourd’hui sont légitimes. Nos idées audacieuses pour plus d’équité et de justice sociale à l’endroit des familles et des plus vulnérables ne manquent pas ! Il est plus que temps pour le gouvernement d’investir en éducation, en enseignement supérieur et en petite enfance. » — Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

« Le Québec fait face à des défis importants : la pénurie de main-d’œuvre, la lutte contre les paradis fiscaux, le nécessaire rattrapage du financement dans les services publics et l’indispensable transition écologique, pour ne nommer que ceux-là. Nous joignons nos voix pour demander à Québec d’agir et d’opérer une réorientation majeure en matière de finances publiques. Nous n’avons plus le luxe de ne rien faire » — Luc Vachon, président de la CSD.

En rappel
Les centrales syndicales à l’origine du mémoire (FTQ, CSN, CSQ et CSD) représentent près de 1,2 million de membres issus des quatre coins du Québec.

Une année de congrès et de centenaire pour la CSN

C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

Les offres de la CAQ : appauvrir et asphyxier les services publics

« Le gouvernement ne comprend pas la nécessité de donner un coup de barre dès maintenant. Dans les services publics, rien ne va plus. Il y a urgence d’agir. » Ce sont les premières paroles lancées par la CSN après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux, est insultée par les offres déposées ce matin par le Conseil du trésor. « Le gouvernement a raté l’occasion de reconnaître la valeur du travail accompli par le personnel des réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour la CSN, il est clair que les offres salariales du gouvernement, qui sont de 1,75 % pour chacune des deux premières années, de 1,5 % pour la troisième année et de 1 % pour chacune des deux dernières années, sont nettement insuffisantes. « Les offres sur la table ne répondent absolument pas aux besoins. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Notre revendication d’une augmentation de 3 $ l’heure la première année vient répondre à ces besoins en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, tout en donnant un coup de barre pour toutes et tous. »

La CSN considère que le gouvernement caquiste, en tant que plus grand employeur du Québec, devrait montrer l’exemple plutôt que de poursuivre dans la même voie que ses prédécesseurs libéraux et d’appauvrir ses travailleuses et ses travailleurs. « Des hausses de salaire sous l’inflation, c’est inacceptable. Ne pas s’appauvrir en travaillant, s’assurer que la hausse des salaires couvre l’augmentation du coût de la vie, ça ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base. Quant à la proposition du gouvernement de verser un montant de 1 000 $ non récurent, se limitant aux personnes étant au dernier échelon, c’est de la poudre aux yeux », ajoute Mme Senneville.

L’absence d’un engagement précis du gouvernement d’investir significativement pour apporter les changements qui s’imposent sur le terrain est aussi vivement dénoncée par la CSN. « Du côté des conditions de travail, nous sommes prêts depuis longtemps à mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation. Avec une augmentation de près de 25 % des absences pour maladie des travailleuses et des travailleurs du secteur public au cours des cinq dernières années, on se demande bien ce que ça prendra pour que le gouvernement réalise que la charge est devenue insoutenable et qu’il faut agir immédiatement. »

De plus, avec les coffres de l’État québécois qui débordent de surplus et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries dans divers emplois du secteur public, la CSN affirme que le gouvernement actuel a les moyens et le devoir de faire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. « On dirait que M. Legault et ses ministres ne réalisent pas à quel point le manque de personnel affecte déjà les services. Il n’y a absolument rien dans ce qui a été déposé ce matin qui permet d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public. Ça devrait pourtant être la priorité du gouvernement », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

STT de l’Abattoir Charron inc.–CSN

L’Abattoir Charron inc. est une entreprise située à Saint-André-Avellin qui se spécialise dans l’élevage, l’abattage et la mise en marché de poulets de grain.

Les travailleuses et travailleurs ont majoritairement choisi de rejoindre la CSN pour sa combativité et pour l’adhésion aux valeurs de la CSN. Joindre les rangs de la CSN leur permettra de négocier une première convention collective afin d’encadrer et d’améliorer leurs conditions de travail, mais surtout, avoir le support nécessaire pour se faire respecter.

Le syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Abattoir Charron inc.–CSN a été accrédité par le Tribunal administratif du travail, le 2 décembre 2019, pour représenter :

” Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exception du personnel administratif. “

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central de l’Outaouais et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Les demandes de la CSN: des services publics plus humains pour toutes les Québécoises et tous les Québécois

Aujourd’hui, les fédérations du secteur public de la CSN, qui représentent 150 000 personnes travaillant dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux déposent leurs demandes communes auprès du Conseil du trésor. Après avoir passé une année à consulter les membres et à débattre des solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer la situation dans les services publics, la CSN se présente à la table de négociation avec des revendications qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs, de même qu’à ceux de la population québécoise.

La négociation 2020 s’inscrit dans une conjoncture unique de crise sans précédent dans les réseaux après des années de compressions massives et d’une importante rareté de main-d’œuvre. La CSN considère que le gouvernement, avec des surplus budgétaires historiques, a pleinement les moyens de changer la donne en investissant substantiellement dans les services à la population. « Les surplus ne sont pas pour la CAQ. Ils doivent servir à améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics qui ont subi de plein fouet, et subissent encore, les conséquences désastreuses des mesures d’austérité des dernières années », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour le personnel des réseaux, membre de la CSN, la crise qui sévit dans les services publics et la problématique d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre font en sorte qu’un important coup de barre s’impose de façon urgente. « La pénurie est bien réelle et elle ne touche pas seulement deux ou trois titres d’emploi, comme le prétend M. Legault. On a de la difficulté à recruter du personnel dans les écoles, les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs, les organismes gouvernementaux. Il manque de monde dans tous les secteurs », ajoute Mme Senneville.

Le nécessaire coup de barre revendiqué par la CSN est de 3 $ l’heure dès la première année de la convention collective pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des réseaux. Ce montant fixe représente une augmentation significative pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins dans le secteur public, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière et, donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale de la CSN inclut aussi une clause de protection contre l’inflation. « Plus jamais personne ne doit s’appauvrir en travaillant pour la population québécoise », poursuit Mme Senneville.

Pour la CSN, il est clair que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent aussi par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. « La surcharge est maintenant la norme pour le personnel des services publics. La situation est devenue insoutenable dans tous les secteurs. On le voit par l’explosion des coûts liés à l’assurance-salaire », déclare Mme Senneville. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN a choisi d’inclure une revendication sur les conditions de travail dans son cahier de table centrale, et ce, même si ces enjeux se négocieront généralement aux tables sectorielles. « Nous tenons à indiquer au Conseil du trésor que des marges financières importantes doivent être dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes. »

Des revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes déposé aujourd’hui, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi ses demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Un autre exemple d’une demande à portée sociale est celle sur les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population. La loi du silence n’est pas une option, comme l’affirmait récemment Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Le projet de négociation de la CSN est solide. Il est à la hauteur des besoins du personnel des services publics et bénéficiera à l’ensemble de la population québécoise », conclut Caroline Senneville.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Réussir en prévention

Du 13 au 20 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). À cette occasion, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public l’importance de la prévention.

À titre d’exemple, le personnel du département de l’imagerie médicale du CHU Sainte-Justine compte une centaine de techniciennes et techniciens répartis dans huit secteurs. Avec l’augmentation constante des examens à effectuer, plusieurs d’entre eux ont éprouvé des symptômes d’épuisement, de stress, avec pour conséquence des arrêts de travail et un roulement de personnel.

Le syndicat a alors rencontré la partie patronale afin de créer un comité de travail pour résoudre cette problématique. Une démarche approfondie a alors été réalisée paritairement et une reconnaissance des problèmes de surcharge de travail et des facteurs de risque psychosociaux a permis d’élaborer des pistes de solutions sur le plan de l’organisation du travail.

Parmi ces solutions, on trouve la mise à jour des devis techniques, un plan de travail qui permet d’optimiser la distribution des tâches, un meilleur encadrement des nouveaux employé-es, ainsi qu’une révision des ressources financières allouées au département. Ces pistes de solution permettent de réduire la charge de travail et favorisent le climat de travail et la santé du personnel. Malgré les difficultés rencontrées au cours de la démarche, le syndicat est très heureux du climat de confiance qu’il a entretenu avec la direction et des résultats que cette démarche a apportés.

Bâtir la solidarité régionale pour développer une voix forte

Les conseils centraux de la CSN jouent un rôle politique important dans chacune de leur région, mais comment s’y prennent-ils pour que leur voix porte encore plus et que les préoccupations des travailleuses et des travailleurs soient entendues ?

Le Point syndical a interviewé les 13 présidentes et présidents de conseils centraux au sortir de leurs congrès pour qu’ils rendent compte des façons de faire qui ont fait leurs preuves, mais aussi des innovations en cours partout au Québec. Nous avons, du même coup, dressé un portrait des enjeux régionaux qui préoccupent le plus les conseils centraux à la veille de la rentrée.

S’appuyer sur la base
La participation des membres est au centre des préoccupations des conseils centraux. Leur proximité avec les syndicats qu’ils représentent a toujours été un atout, mais plusieurs approches nouvelles visent à renforcer ce lien.

On veut, par exemple, rendre les réunions moins formelles pour donner la parole aux membres dès le début, plutôt que de simplement valider des documents. Certaines régions mettent en place des réunions thématiques qui vont changer de secteur en fonction du sujet abordé. Cette façon de faire fonctionne d’ailleurs déjà très bien au Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis trois ans. On veut aussi miser sur des rencontres informelles où il est plus facile de s’exprimer, même pour les membres qui ont tendance à rester muets dans les assemblées.

Photo des présidences des conseils centraux, prise d'un étage plus haut que les élu-e-s.

Présidences des conseils centraux // Photo : D. Morissette

Divers conseils misent par ailleurs sur un comité de mobilisation, souvent renouvelé, pour soutenir les enjeux des syndicats. Par endroits, les conseils centraux ont décidé de trouver le moyen de rendre davantage disponibles les membres du comité exécutif, même si cela signifiait parfois une diminution du nombre de personnes y siégeant. Des conseils ont aussi choisi de donner la responsabilité de secteurs (géographiques ou d’activité) à chacun des membres du comité exécutif, parfois en spécialisant une vice-présidence sur le secteur privé.

L’idée générale est de s’appuyer sur la base pour définir les enjeux régionaux et de mieux les porter, par une plus grande mobilisation des membres. On pense ici à des causes politiques ou sociales, mais aussi à la solidarité manifestée à l’égard des luttes des autres syndicats de la région.

Approches de communication
Pour communiquer avec les membres, au moins quatre conseils centraux ont déjà installé de l’équipement pour produire des vidéos, ou le feront bientôt. Ce dispositif sera offert aux syndicats qui veulent parler à leurs membres à distance.

Les régions ont toutes plus de facilité à communiquer avec les médias que la métropole. Les présidentes et présidents ont souvent des liens directs avec les journalistes depuis des années. Au Cœur-du-Québec, certains médias enregistrent même de longues entrevues qui servent dans différents topos dans les semaines suivantes.

Sur la Rive-Nord et la Rive-Sud dans la région de Montréal, c’est beaucoup plus difficile, et la présence de médias est plus aléatoire. Curieusement, la montréalisation de l’information n’aide pas vraiment à ce que la voix des travailleuses et travailleurs soit mieux entendue. La vente ou la fermeture de journaux a même empiré la situation par endroits.

Québec s’en tire mieux à cet égard, même si le conseil central a décidé de ne pas du tout compter sur les radios poubelles de la capitale.

En Outaouais, on mise sur des études chiffrées sur l’iniquité dont souffre la région en matière de services de santé, d’éducation et même en culture. Cette approche fonctionne bien avec les médias qui ont des données à se mettre sous la dent, qui sont basées sur des études.

Coalitions et rencontres
Les conseils centraux misent tous sur des coalitions intersyndicales ou basées sur des enjeux spécifiques pour se donner un plus grand poids régional. À Montréal, par exemple, on mise sur un comité intersyndical en place depuis plus de 45 ans, de même que sur des rencontres régulières avec les élu-es municipaux de tous les partis en place. De son côté, la coalition Équité Outaouais réussit à marteler son message, qui a même eu un impact électoral en 2018 en mettant fin au monopole d’un seul parti qui prévalait depuis plusieurs années. L’environnement est un sujet de plus en plus chaud et rassembleur un peu partout.


Ce que Les présidentes et présidents des conseils centraux ont dit :

« On veut attirer plus de monde pour les actions comme celle du 27 septembre. On mise beaucoup sur notre comité de mobilisation. »
– Manon Tremblay, Saguenay–Lac-Saint-Jean

« Il faut un meilleur réseau entre nous parce que le vent de droite souffle encore très fort. Quand tu t’intéresses plus aux autres syndicats, tu vas aussi t’intéresser plus au conseil central. »
– Patricia Rivest, Lanaudière

« Il faut s’investir dans différents milieux, se joindre à des tables et à différents groupes pour amener une vision CSN sur les façons de nous développer comme région. »
– Guillaume Tremblay, Côte-Nord

« Les membres participent déjà pas mal, mais ce sont souvent les mêmes. Notre défi, c’est d’essayer que ça descende plus. On veut inviter les gens à s’exprimer, notamment dans des activités informelles comme les 5 à 7. »
– Annette Herbeuval, Montérégie

« On veut consolider la solidarité intersyndicale avec notre réseau de mobilisation. »
– Dominique Daigneault, Montréal métropolitain

« Il faut se coller sur la réalité des syndicats, leurs enjeux sociaux. Quand ta voix et tes idées ont une importance, ça te donne plus envie de t’impliquer et on le constate. »
– Nancy Legendre, Bas-Saint-Laurent

« On croit que les liens entre les enjeux régionaux et nos syndicats sont là. Il faut les alimenter par une plus grande participation pour que nos luttes soient portées par les membres. »
– Alfonso Ibarra, Outaouais

« On a une bonne collaboration avec les médias régionaux, mais on veut redévelopper le réflexe des journalistes à nous interpeller. »
– Félix-Antoine Lafleur, Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

« À toutes les interventions d’élu-es, on donne systématiquement notre opinion. Ça fait comprendre aux syndiqué-es à quoi sert le conseil central. On est un outil essentiel au développement régional. »
– Serge Saint-Pierre, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

« On a décidé d’interpeller davantage nos syndicats par téléphone et d’augmenter la présence des membres aux assemblées en rendant les rencontres moins formelles, en donnant plus de temps d’antenne aux membres. »
– Paul Lavergne, Cœur-du-Québec

« Les gens se sont aperçus qu’ils ne se connaissaient pas, mais qu’ils voulaient plus partager. On va organiser trois ou quatre rencontres par an sur les priorités régionales. »
– Chantal Maillé, Laurentides

« Plus nos membres sont au courant des luttes menées par d’autres syndicats, plus notre solidarité peut s’exprimer. Et si on peut syndiquer le concurrent d’à côté, plus notre rapport de force est grand. »
– Denis Beaudin, Estrie

« S’il y a une mauvaise nouvelle, le conseil central est tout de suite au jeu avec le syndicat. Le conseil central est un incontournable. »
– Ann Gingras, Québec–Chaudière-Appalaches.

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

Les travailleurs de la crue

Alors que plusieurs régions du Québec étaient submergées par les eaux, des centaines d’employé-es munici­paux travaillaient d’arrache-pied pour minimiser les impacts des inondations printanières. Portrait d’un branle-bas de combat de plusieurs membres de la CSN et des questionnements qui les habitent.

L’hiver fut rude. Des précipitations de neige nettement au-dessus des moyennes. Partout au Québec, les employé-es municipaux avaient multiplié les heures de travail pour contenir la vigueur de l’hiver.

« On commençait à peine à souffler… », lâche Denis Savard, président du Syndicat des cols bleus de Gatineau. À quelques jours du congé de Pâques, les affluents de la rivière Gatineau se gonflent, augmentant dangereusement le débit de la rivière des Outaouais. Non seulement des résidences sont menacées, mais également plusieurs installations de la ville de Gatineau. Les usines d’eau potable et de traitement des eaux usées, situées près des rives, étaient particulièrement à risque.

Si nous ne parvenions pas à sécuriser ces usines, ç’aurait été la catastrophe ! », indique Denis Savard. « On avait des centaines de résidences complètement inondées, imaginez le portrait en cas de défaillance du traitement des eaux ! La réserve d’eau potable aurait pu être contaminée, forçant une bonne partie de la population à faire bouillir l’eau pour la consommation. On est parvenu à construire des digues autour de la station de traitement. Ça aurait pris un temps fou pour tout remettre en ordre si elle avait été touchée ! »

Alors que les sols s’imbibent d’eau, que la nappe phréatique augmente de volume, l’ensemble du réseau d’aqueduc se trouve rapidement à risque. Dans les interstices souterrains de la municipalité, plusieurs installations électriques et mécaniques sont menacées. « Si les différentes stations de pompage des eaux usées étaient atteintes, on risquait des refoulements d’égout, pas juste dans les zones inondées, mais sur plusieurs secteurs de la municipalité. »

Des journées sans répit
Rapidement, la municipalité et ses employé-es mettent en place le plan de match. Tous les salarié-es sont rappelés au travail, en plus de plusieurs retraité-es de la ville. « Quand on a compris l’ampleur du risque, tout le monde s’est mis au travail. Des horaires de 12 heures par jour, 7 jours par semaine, souligne le président du syndicat. L’employeur était un peu strict au début, mais il n’y a pas un boss qui a refusé une journée de répit quand le monde était crevé. »

« On a beaucoup appris de l’expérience des inondations de 2017. La ville avait fait son bilan, notre syndicat aussi. On avait eu la possibilité d’en discuter avec eux pour améliorer certaines pratiques en cas de mesures d’urgence, particulièrement en matière de communications internes et de santé et sécurité au travail. »

L’aréna Beaudry à Gatineau fut fermée pour servir de centre d’opération. Pas moins d’un million de sacs de sable y furent remplis pour contenir la montée des eaux dans différents quartiers. « Des dizaines d’employé-es, des dix roues qui viennent décharger leur cargaison de sable, des loaders qui déplacent des palettes… Notre monde travaillait comme des fous, la fatigue se faisait sentir… C’est dans des moments comme ça qu’un accident est vite arrivé. Il fallait nous assurer que nos membres puissent être efficaces, mais dans un environnement d’abord et avant tout sécuritaire. »

Bien au nord de Gatineau, nombreux sont les cols bleus membres de la CSN qui ont contribué à contenir la crise. De Maniwaki à Mont-Tremblant, tous ont mis l’épaule à la roue. Les employé-es de la ville de Mont-
Tremblant ont même suspendu leur mandat de grève afin de pouvoir mettre toutes leurs énergies pour contenir la force de la nature.

Inspecteurs sous pression
Depuis les inondations de la Vallée-du-Richelieu en 2011 et celles de 2017 touchant les régions de l’Outaouais, des Laurentides et de Montréal, nombreux sont les intervenants qui se questionnent sur les responsabilités d’octroi de permis de construction résidentielle et commerciale le long des berges et dans les milieux humides, du ressort des municipalités. Le fait que ces dernières soient largement tributaires des taxes foncières nécessaires à leur budget en amène plusieurs à pointer du doigt un réel laxisme dans l’interprétation des règles d’urbanisme.

Inspecteur municipal depuis une vingtaine d’années, responsable d’octroyer — ou de refuser — ces permis, Michel (nom fictif) est confronté à cette réalité au quotidien. Par crainte de représailles éventuelles de son employeur, le Point syndical a tenu à préserver l’anonymat de son témoignage.

« C’est triste à dire, mais quand tu es inspecteur, quand tu es responsable d’approuver une construction dans une zone inondable, on dirait que plus tu dis non, moins tu es bon… », se désole-t-il. À plus d’une reprise, il a été témoin de situations où un directeur général, voire un maire, remplissait les papiers d’allocation d’un permis de construction qu’il avait lui-même refusé de signer. « Le maire demeure quand même le premier magistrat d’une ville » pouvant ainsi s’improviser connaisseur des zones inondables, malgré l’avis de ses spécialistes », constate Michel.

Les pressions sont multiples. Dans un petit patelin, tout le monde se connait, les pressions sur le conseil de ville ou le maire sont à portée de main pour un notable voulant construire une propriété en bordure de rivière. Dans les plus grosses localités, les sommes deviennent importantes. « Il y a des millions en jeu, de gros noms associés. Les promoteurs veulent construire dans une zone inondable. Ça ne prend pas de temps pour que l’inspecteur responsable se voie tasser du dossier », déplore-t-il.

« C’est plate, mais les bons inspecteurs ne restent jamais trop longtemps en poste. On finit par les tasser, ou alors ce sont eux-mêmes qui se tannent tellement la pression et la frustration sont fortes », indique Michel. Aujourd’hui responsable de la formation et des nouveaux inspecteurs, il n’hésite pas à conseiller à ses novices d’apprendre à jauger la situation. « Je dois malheureusement leur dire d’apprendre à lâcher prise. »

Même lorsque les permis sont refusés, les promoteurs peuvent avoir recours aux tribunaux pour contester les oppositions de la ville. Les consultants privés, la plupart du temps issus de firmes d’ingénierie, pullulent pour contrer les arguments des inspecteurs municipaux. En pleine audience, un juge avait très bien illustré la situation, selon Michel. « Il avait simplement affirmé ceci : “un témoin expert, on en trouve tout le temps un. Ça dépend seulement du montant d’argent qu’on est prêt à mettre”. »

Entre autres responsabilités dans le cadre de ses fonctions, Michel doit éviter que la ville pour laquelle il travaille ne se fasse poursuivre en cas d’inondation. Alors qu’il avait refusé l’octroi d’un permis à un promoteur commercial, ce dernier avait multiplié les pressions auprès de la ville. Le permis fut accordé. Le surréalisme atteint désormais des sommets : le promoteur réclame aujourd’hui des compensations après avoir été inondé, sur la base que le permis de construction… lui avait été concédé.

Vers une crise du logement permanente ?

Plusieurs régions du Québec font face à une crise du logement qui semble s’installer pour de bon. La nouvelle donne climatique, la pénurie de main-d’œuvre et l’« uberisation » du tourisme compliquent toutefois la vie de celles et ceux qui sont frappés par celle-ci. François Roy de Logemen’Occupe nous explique la situation en Outaouais.

PS : Quel est l’état de la crise du logement en Outaouais ?
« En ce moment, la région de l’Outaouais affiche un taux d’inoccupation historique de 1,2 % et, à Gatineau, celui-ci tombe à 0,8 %. Pour les logements familiaux de trois et quatre chambres à coucher, il n’y a tout simplement aucun logement disponible, et ce, dans plusieurs quartiers. Et les seules unités disponibles sont inabordables pour les familles modestes ou à faible revenu. Rappelons que, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), l’équilibre du marché locatif est atteint lorsque les taux d’inoccupation sont à 3 %, et qu’il y a crise en deçà de 1,5 %.

PS : Est-ce que les pouvoirs publics soutiennent la population ?
« Malgré la gravité de la situation et au contraire de ce qu’ils avaient mis en place au début des années 2000, les pouvoirs publics n’offrent aucun soutien aux ménages pris dans l’actuelle crise. De 2001 à 2005, plusieurs mesures d’aide aux municipalités avaient été mises en place, dont du soutien au déménagement et à l’entreposage, de l’hébergement d’urgence ainsi que le programme de supplément au loyer. Cette subvention aux familles à faible revenu finançait la différence entre le coût d’un logement à prix modique et celui d’un logement dans le marché privé. Or, rien n’a été prévu cette fois-ci, alors que la crise est bien pire.

PS : Est-ce que les phénomènes météorologiques extrêmes et les inondations ont eu un impact sur la situation ?
« Effectivement, plusieurs centaines d’unités ont été détruites lors de ces événements, ce qui aggrave la situation. Les propriétaires qui en sont victimes occupent des logements meublés de transition que les propriétaires privés louent plus cher et qui sortent du marché locatif permanent. Ils sont plus chers, mais moins qu’une chambre d’hôtel et plus conviviaux pour les familles délocalisées des zones inondées. Ces logements de transition sont également convoités par la main-d’œuvre qui transite entre deux habitations dans deux villes éloignées.

PS : Il y a donc une influence de la pénurie de main-d’œuvre sur cette crise ?
« En fait, la pénurie de main-d’œuvre qui sévit en ce moment vient saturer le marché locatif, particulièrement à cause des nouvelles travailleuses et nouveaux travailleurs qui viennent combler les emplois offerts dans la région. Alors que certains d’entre eux occupent deux logements, un dans leur ville d’origine et un ici, près d’où ils travaillent, d’autres font carrément l’aller-retour de Montréal à Gatineau, à tous les jours, du fait qu’ils ne trouvent pas un logement adapté à leurs besoins.

PS : Est-ce qu’il y a d’autres éléments qui entrent en jeu ?
« Dans la région de Gatineau, nous trouvons à peu près 200 unités de logement qui sont monopolisées pour les locations touristiques de type Airbnb, ce qui soustrait d’autant le nombre d’unités disponibles pour du logement permanent. Tout ceci au même moment où le gouvernement a également resserré les critères d’accession à la propriété, ce qui pousse plusieurs ménages vers des logements locatifs.

« Au final, le plus grand problème auquel nous faisons face, c’est l’incapacité du secteur privé à répondre rapidement et adéquatement à la demande de logements locatifs, particulièrement pour les familles à faible revenu. Les mises en chantier de condos atteignent des sommets alors que, partout au Québec, nous avons un cruel besoin de logements abordables pour les familles modestes ou à faible revenu. »

Le passé démontre que les gouvernements peuvent intervenir par l’imposition de politiques d’inclusion qui obligent les promoteurs à inclure des logements abordables dans leurs projets ou en finançant publiquement des projets de logements sociaux.

Le salaire minimum à 12,50 $ : encore trop loin de la cible

À l’occasion de l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire du salaire minimum à 12,50 $ l’heure et de la Journée internationale des travailleuses et travailleurs, les porte-paroles des sept organisations membres de la campagne 5-10-15 tiennent à exprimer leur déception. En campagne électorale, le parti de François Legault, la Coalition avenir Québec, disait vouloir créer des « jobs payants ». Il aurait pu commencer par améliorer le salaire de près de 900 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, mais il a raté l’occasion. « Il ne faut pas oublier que 15 $ l’heure, c’est ce qui est nécessaire, quand on travaille à temps plein, pour sortir de la pauvreté au Québec et pour cesser de vivre dans la crainte constante d’une dépense imprévue », a déclaré Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

L’augmentation de 50 cents l’heure arrive dans un contexte économique extrêmement favorable qui aurait dû éliminer toutes les craintes, souvent non fondées, liées à un salaire minimum plus élevé. Le taux de chômage est à un plancher historique (5,4 %), la pénurie de main-d’œuvre affecte plusieurs secteurs et régions et l’inflation demeure faible malgré une croissance forte. « Le gouvernement aurait dû faire preuve de courage et avancer vers les 15 $ l’heure. Cela aurait été une action en faveur d’une plus grande égalité homme-femme, car les femmes occupent environ 58 % des emplois à moins de 15 $ l’heure au Québec », comme le rappelle Mélanie Gauvin, porte-parole du Front de défense des non-syndiquéEs.

Pour une obligation de donner l’horaire de travail au moins cinq jours à l’avance
Outre l’augmentation du salaire minimum, la campagne 5-10-15 porte deux autres revendications qui visent à permettre de mieux concilier le travail et la vie personnelle et familiale. D’abord, les organisations membres demandent à ce que les personnes salariées aient le droit de connaître leur horaire au moins cinq jours à l’avance. Dans un monde où les emplois atypiques sont la réalité pour une part de plus en plus importante des travailleuses et travailleurs, l’instabilité des heures de travail entraîne des défis de taille pour la planification de la vie personnelle et familiale et la gestion du budget. « Le gouvernement doit continuer sur la lancée de la récente réforme de la Loi sur les normes du travail (LNT). Celle-ci permet désormais à une personne de refuser de travailler si elle n’est pas avisée à l’intérieur d’un délai de cinq jours. Ce premier gain doit être bonifié. La responsabilité doit être mise du côté de l’employeur avec une règle qui oblige la divulgation de l’horaire à l’avance », d’expliquer Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

Dix jours de congé payé en cas de maladie ou de responsabilités familiales
Actuellement, la Loi sur les normes du travail prévoit seulement deux jours de congé payé lorsque les travailleuses ou travailleurs s’absentent pour raisons familiales ou de santé. Au-delà de deux jours, les personnes salariées doivent choisir : soit s’appauvrir pour se soigner ou s’occuper d’un proche, soit travailler malgré la maladie ou une responsabilité familiale.

« Les chiffres démontrent que ce sont encore aujourd’hui les femmes qui souffrent davantage de cette situation, a expliqué Jacques Létourneau, président de la CSN. En 2016, les femmes se sont absentées en moyenne 74 heures pour des obligations personnelles ou familiales alors que chez les hommes, la moyenne était de moins de 20 heures. L’équité homme-femme s’en trouve lourdement affectée », précise-t-il. Pour contribuer à établir l’équité homme-femme, le gouvernement doit rendre accessibles dix jours de congé payé à toutes et à tous.

La théorie démentie par la réalité
Plusieurs exemples démontrent que l’augmentation du salaire minimum n’a pas les impacts défavorables sur l’emploi que présument certaines théories économiques. Le seuil théorique de 50 % du salaire moyen qui avait été établi, bien que ce dernier était hautement discutable, ne peut certainement plus apparaître comme un critère valable et encore moins représentatif de la réalité du marché du travail. « Surtout, les données choisies par le ministère pour établir le salaire moyen excluent toutes les personnes employées à salaire fixe, ce qui fait baisser lourdement la moyenne, a clarifié Luc Vachon, président de la CSD. S’il y a eu corrélation dans les années 1970 ou 1980 entre le dépassement du ratio de 50 % et la hausse du chômage des jeunes, d’autres facteurs sont aussi à prendre en compte tels que l’arrivée des baby-boomers sur le marché du travail ou les crises économiques. Le contexte actuel est totalement différent et doit appeler à une autre approche », a-t-il dit.

Richard Perron, président du SPGQ, renchérit : « D’ailleurs, les prévisions de pertes d’emploi lancées par certains opposants de la hausse ne se sont pas concrétisées ailleurs. En Ontario, la hausse du salaire minimum à 14 $ l’heure en janvier 2018 devait, selon eux, provoquer la perte de centaines de milliers d’emplois. Or, on constate en Ontario une croissance de 2 % de l’emploi entre l’année 2017 et le premier trimestre de 2019 alors que la moyenne canadienne est de seulement 1,2 % », a-t-il poursuivi.

Et si l’effet de la hausse sur l’emploi était positif? C’est ce que démontre une étude récente de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). « On ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas quelques pertes d’emploi, mais ça n’a rien à voir avec les prédictions catastrophistes, de mentionner Christian Daigle, président général du SFPQ. En contrepartie, la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure stimulera l’économie locale en ajoutant de 2,2 à 3,4 milliards de masses salariales. Celles et ceux qui en bénéficieront dépenseront leurs revenus supplémentaires pour mieux combler leurs besoins essentiels, plutôt que de les placer dans un paradis fiscal! »

Secteur public : cinq organisations syndicales conviennent d’un protocole de solidarité

Les cinq plus grandes organisations syndicales présentes dans le secteur public ont convenu, cette semaine, d’un protocole de solidarité. Afin de concentrer toutes leurs énergies à la prochaine négociation du secteur public qui s’amorcera cet automne, la CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ (FIQP) et l’APTS se sont entendues sur un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera pour tous les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux affiliés aux organisations signataires. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

Les organisations syndicales rappellent que, pour ce qui est du secteur de la santé et des services sociaux, des votes d’allégeances syndicales ont été tenus il y a moins de deux ans. Bien que ces votes aient été imposés par le gouvernement libéral dans la foulée du projet de loi 10 fusionnant les établissements du réseau de la santé, la quasi-totalité des travailleuses et travailleurs de ce secteur a pu se prononcer sur l’organisation qui les représenterait.

Ensemble, les cinq organisations syndicales représentent plus de 425 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.

100 ans et toujours en mouvement !

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO) tiendra son congrès du 24 au 26 avril, au Hilton Lac-Leamy, à Gatineau.

Le congrès coïncide avec son 100e anniversaire. En effet, c’est à Hull, en 1919, que le conseil central fut fondé. Et encore aujourd’hui, le CCSNO accompagne les gens de notre région dans leurs luttes.

La lutte pour l’accès à des services publics de qualité pour notre région reprendra une place importante. Ainsi, les congressistes seront appelés à réitérer leur appui à la coalition « Équité Outaouais », qui lutte pour un financement accru de nos réseaux de santé et d’éducation et des groupes communautaires.

Le renforcement de la place qu’occupe les femmes dans la vie syndicale sera aussi au cœur des débats et, en ce sens, l’organisation d’un colloque sera proposée aux délégué-es. L’organisation d’un regroupement permanent de femmes au conseil central y sera également discutée. De plus, les congressistes discuteront de l’organisation de la Marche mondiale des femmes prévue en 2020.

Luttes en cours

Les délégué-es recevront, en question de privilège, le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université–CSN, qui est en grève depuis le 25 janvier dernier.

Ils accueilleront également des membres du syndicat des éducatrices en centre de la petite enfance et des représentantes des responsables en service de garde (RSG), qui viendront expliquer la campagne « 4 ans, c’pas grand ».

Finalement, des groupes de défense des droits viendront témoigner des luttes qu’ils mènent autant en environnement que pour la défense des mal-logés.

Départ du président après 18 ans

Pour Michel Quijada, président du CCSNO, ce congrès sera le dernier. Après en avoir été le président pendant 18 ans, il partira pour une retraite bien méritée. C’est au congrès que les personnes déléguées procèderont à l’élection du nouveau comité exécutif du CCSNO, pour un nouveau mandat de trois ans.

Pour célébrer le 100e anniversaire du conseil central, la veille de l’ouverture du congrès, les congressistes sont invités à assister au spectacle de Boucar Diouf. De plus, les participantes et participants en apprendront davantage sur le passé du conseil central par des présentations sur des éléments de son histoire.

Une centaine de délégué-es représentant plus de 60 syndicats sont attendus. En plus de faire le bilan des trois dernières années, les congressistes se pencheront sur les perspectives d’avenir du conseil central, notamment en révisant les statuts et règlements et en réorganisant les différents comités. De plus, il y aura un grand débat sur la place de la vie syndicale dans nos organisations et sur l’impact de celle-ci sur notre capacité de revendication.

À propos du CCSNO

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, il s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Il est composé de près de 65 syndicats regroupant près de 10 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations et issus de tous les secteurs d’activités.

 

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais fête ses 100 ans !

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO) souligne son centième anniversaire avec le lancement d’un cahier souvenir qui retrace ses premières années. C’est en effet en 1919 que s’incorpora le Conseil central des syndicats catholiques du diocèse de Hull-Ottawa.

Photo : Luc Bessette

Le lancement des festivités du 100e a eu lieu Aux 4 jeudis à Gatineau, le 5 mars, en formule 5 à 7. Étaient présents : l’auteur du cahier souvenir, M. Roger Blanchette, historien bien connu de la région et M. Jean Lortie, secrétaire général de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

L’ancêtre du conseil central, l’Association ouvrière de Hull fondée en 1912, qui deviendra catholique en 1915 sous la pression du clergé, se constituera en conseil central en 1919. Deux ans plus tard, en 1921, il participera à la fondation, avec d’autres conseils centraux du Québec, de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada.

Le conseil central a accompagné les travailleuses et travailleurs de la région depuis cent ans. De la grève des Allumettières en 1919 à la grève des professeur-es de l’Université du Québec en Outaouais en 2018, le conseil central a été au cœur des solidarités dans des dizaines de conflits de travail.

Photo : Luc Bessette

De plus, le conseil central a, au cours des cent dernières années, pris part aux différentes luttes progressistes afin d’encourager le progrès social. Les luttes populaires de la région se sont bien souvent déroulées en compagnie du conseil central, que ce soit en accompagnant des groupes de femmes, des organisations de défense de droit social ou pour créer des coalitions.

Pour Jean Lortie, secrétaire général de la CSN « Le mouvement syndical ne doit pas seulement se préoccuper du sort des travailleuses et travailleurs, mais également de leur condition de vie en général, notamment par un accès universel à des services de santé, d’éducation et d’aide à la petite enfance, etc. »

« Le regroupement des travailleuses et travailleurs sur une base régionale, au-delà des différents secteurs de travail, est en soi un geste de solidarité. Le conseil central est une organisation originale qui regroupe aussi bien des cols bleus, des enseignantes et enseignants, des éducatrices en services de garde ou encore des préposé-es aux bénéficiaires en passant par des salarié-es de différents commerces de la région. » déclare Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais.

Photo : Luc Bessette

Ces travailleuses et travailleurs forment une cohorte de militantes et militants qui, tous les trois ans, se réunit en congrès afin d’élire les dirigeantes et dirigeants du CCSNO et de voter des résolutions traçant la voie à l’avenir du conseil central.

À propos
Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, il s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Il est composé de près de 65 syndicats regroupant près de 10 000 travailleuses et travailleurs réunis dans huit fédérations et issus de tous les secteurs d’activités.

Le gouvernement doit s’engager à plus long terme

La CSN salue l’annonce du ministre Roberge de verser en cours d’année 7,5 millions de dollars à cinq composantes régionales du réseau de l’Université du Québec. La CSN aurait cependant souhaité un engagement à plus long terme pour soutenir l’ensemble des dix établissements de ce réseau public et ainsi assurer l’atteinte des visées de développement social et économique qu’il incarne pour la société québécoise.

« On remarque une hésitation du ministre Roberge à promettre une majoration du financement du réseau de l’Université du Québec dans le prochain budget. L’éducation est pourtant la priorité du gouvernement », s’inquiète Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Cette dernière souligne que le réseau de l’Université du Québec, qui célèbre ses 50 ans, est pourtant une pierre angulaire pour l’accès aux études supérieures dans toutes les régions du Québec.

Il n’est pas trop tard pour revoir le mode de financement de l’ensemble des universités. « Une de ses faiblesses repose sur le fait que le calcul, presque exclusivement basé sur le nombre d’étudiantes et d’étudiants à temps plein, ne tient pas compte des particularités d’un grand nombre d’entre eux, qui sont inscrits à temps partiel dans les universités du réseau. Il faut donner un coup de barre pour permettre à ces institutions de jouer pleinement leur rôle dans toutes les régions », déclare Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Par ailleurs, la CSN accueille favorablement la volonté du ministre de vouloir corriger les iniquités que subissent les universités du réseau lorsque comparées aux universités à charte. « Le ministre a annoncé son intention de réexaminer la déréglementation des frais de scolarité introduite par le précédent gouvernement ainsi que le financement particulier de certaines disciplines. Nous espérons que le ministre ajoutera à sa réflexion la question de la concentration des fonds de recherche pour une analyse globale du financement de la mission de l’ensemble des universités québécoises », a soutenu Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le syndicat se donne un mandat de grève à 98 %

Lors d’une assemblée générale qui s’est tenue lundi soir dernier à Gatineau, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Office municipal d’habitation de Gatineau — CSN (STTOMHG) ont voté à 98% en faveur de la grève à déclencher au moment jugé opportun.

« Lors de la 14e rencontre de négociation, le syndicat a clairement signifié à l’employeur qu’il n’accepterait pas des augmentations salariales qui, au final, allaient appauvrir les travailleuses et les travailleurs. Actuellement, c’est malheureusement ce qu’il propose et les membres ont clairement signifié qu’ils sont prêts à se battre pour atteindre leurs demandes salariales raisonnables », de déclarer Denis Savard, président du secteur municipal de la Fédération des employées et employés de services publics — CSN.

« Nous faisons face à un employeur qui utilise des techniques moyenâgeuses de chantage avec ses salarié-es. Aux dernières nouvelles, il menaçait d’annuler le traditionnel brunch des Fêtes afin de punir les travailleuses et les travailleurs syndiqués qui se mobilisent pour obtenir des conditions de travail respectueuses. », d’ajouter Denis Savard.

« Puisqu’il ne reste que la question salariale à régler, nous sommes d’avis que le tout pourrait être conclu rapidement. Si l’employeur négocie de bonne foi, nous pourrions tout régler avant les Fêtes puisque la prochaine date de négociation est ce mercredi 19 décembre », de conclure Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN.

La Fédération des employées et employés de services publics compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais–CSN regroupe plus de 9000 membres, répartis dans quelque 60 syndicats affiliés, provenant de 9 fédérations qui couvrent l’ensemble des secteurs d’activité de la région.

De nombreux défis attendent le prochain gouvernement

La CSN accueille positivement la nomination d’un nouveau Conseil des ministres paritaire. Néanmoins, la centrale syndicale est d’avis que le gouvernement de François Legault devra faire preuve d’écoute envers l’ensemble de la population afin de répondre adéquatement aux nombreux défis qui attendent le Québec au cours des prochains mois.

La situation est passablement préoccupante dans le secteur de l’éducation, après des années d’austérité budgétaire qui ont mis à mal la capacité du réseau public à répondre aux besoins des élèves, des étudiantes et des étudiants. « La dernière chose dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est bien d’une réforme Barrette en éducation, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il faut mettre les élèves au cœur de nos priorités et non pas se lancer dans un nouveau débat de structure. Le nouveau ministre, Jean-François Roberge, a démontré au cours des dernières années une connaissance fine du réseau des écoles primaires et secondaires ainsi qu’une réelle sensibilité envers les élèves et le personnel qui y travaille. Nous croyons que des ressources supplémentaires sont nécessaires, notamment pour assurer le dépistage précoce des enfants présentant des difficultés d’apprentissage et leur accompagnement. Cet objectif peut être atteint par le biais des services éducatifs à la petite enfance sans avoir à imposer le modèle des maternelles quatre ans pour l’ensemble du Québec. » En tant que ministre de l’Enseignement supérieur, M. Roberge devra également accorder une importance particulière aux réseaux collégial et universitaire.

Les défis seront également nombreux dans le secteur de la santé et des services sociaux, grandement malmené par le gouvernement libéral. Pour la nouvelle ministre, Danielle McCann, un réel changement de cap s’impose. « Elle devra trouver le moyen de décentraliser les pouvoirs afin de donner aux différents établissements du réseau les moyens et la liberté d’action pour répondre aux nombreux besoins de la population », affirme Jacques Létourneau. Alors que la CAQ a évoqué, en campagne électorale, l’importance des soins pour les aînés, le président de la CSN invite le gouvernement à concentrer ses efforts sur les ressources existantes. « Nos CHSLD et nos services à domicile ont des besoins criants de main-d’œuvre. La priorité devrait être l’amélioration des soins qui y sont offerts. » Enfin, la CSN considère qu’il est urgent de revoir le mode de rémunération des médecins afin de dégager les ressources budgétaires nécessaires pour l’ensemble des intervenantes et des intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, notamment en matière de prévention et de santé publique, un secteur que Mme McCann connaît très bien.

Finances publiques et développement économique
Pour la CSN, le gouvernement devra instaurer une véritable stratégie industrielle favorisant l’emploi local et les entreprises d’ici. « Il est d’inacceptable d’avoir vu, au cours des derniers mois, des contrats être accordés à l’étranger alors que nos entreprises québécoises, que ce soit Bombardier, General Electric ou le chantier de la Davie, sont de véritables fleurons dans leur secteur », indique Jacques Létourneau.

Alors que les surplus budgétaires sont réels, la CSN invite le gouvernement de François Legault à effectuer un réel changement de paradigme en matière de finances publiques. « La stratégie du “stop-and-go” du Parti libéral a été néfaste à tous les niveaux, en minant la croissance économique et en détruisant des pans entiers de nos services publics. Le trio économique de la CAQ doit changer de cap, réinvestir dans nos réseaux et améliorer les conditions de travail des salarié-es du secteur public, qui amorceront leurs négociations dès l’an prochain », rappelle M. Létourneau.

Travail, immigration et environnement
La CSN prend acte de la nomination du nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. « Pour la première fois depuis des années, nous aurons un ministre du Travail qui connaît très bien l’univers des relations de travail. Nous connaissons très bien M. Boulet en qualité d’avocat patronal : à titre de ministre, il devra désormais prendre en considération les préoccupations de l’ensemble des intervenants du milieu du travail. M. Boulet devra également poursuivre les travaux amorcés par les partenaires du marché du travail, notamment en mettant en œuvre la Stratégie nationale pour la main-d’œuvre, issue d’un réel consensus entre les organisations syndicales et patronales », affirme Jacques Létourneau.

La CSN invite également le nouveau ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, à faire preuve de prudence sur la question des seuils d’immigration. « Les enjeux sont importants, tant sur les aspects socioculturels que pour les besoins de main-d’œuvre que connaît le Québec, souligne le président de la CSN. Avant de changer les règles, nous invitons le gouvernement à établir un réel dialogue social avec les organisations syndicales et patronales et celles représentant les communautés immigrantes afin de prendre en considération l’ensemble de leurs préoccupations. »

Un appel est lancé à la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, MarieChantal Chassé. « Il est urgent de reconnaître qu’il y a une crise climatique et de procéder à une transition énergétique en mettant en place des mesures concrètes et efficaces pour réduire notre dépendance au pétrole. Nous lui demandons d’en faire une priorité gouvernementale afin de mener cette transition énergétique en tenant compte des répercussions qu’elle entraînera sur les travailleuses et les travailleurs ainsi que sur les communautés », de déclarer M. Létourneau.

Enfin, le président de la CSN tient à réitérer son appui au gouvernement dans la réforme du mode de scrutin. « Cela fait des années que la CSN milite pour l’implantation d’un mode de scrutin proportionnel mixte. François Legault s’y est clairement engagé. Aussi, nous tenons à lui rappeler notre soutien en ce sens. »

Les préposé-es aux bénéficiaires peuvent décharger les infirmières

Malgré diverses promesses ciblées pour le réseau de la santé et des services sociaux du Québec, plusieurs des partis politiques ne semblent pas saisir l’urgence de trouver des solutions d’envergure pour résoudre la crise qui frappe les travailleuses et les travailleurs.

D’ici l’élection, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) va exposer un problème du réseau par jour, accompagné d’une piste de solution. Le prochain gouvernement devra réagir rapidement s’il veut conserver l’attractivité des emplois en santé et services sociaux dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. « On n’est pas loin du point de rupture dans notre réseau et il y a urgence d’agir », met en garde Josée Marcotte, vice-présidente pour le secteur public de la FSSS-CSN.

Le problème : La mauvaise organisation du travail dans le réseau de la santé provoque une surcharge pour plusieurs professionnel-les parce que les tâches ne sont pas distribuées de façon optimale entre les différents métiers et professions. « Les préposé-es aux bénéficiaires ne sont tout simplement pas assez nombreux. Ils et elles sont débordés », souligne Jeff Begley, président de la FSSSCSN. En conséquence, les soins et les services ne peuvent pas toujours être accomplis de façon satisfaisante et en temps voulu. Les heures supplémentaires obligatoires augmentent.

La solution : « Plusieurs chefs parlent de dégager les médecins de tâches qui peuvent être confiées à d’autres professionnels, mais on pourrait faire la même chose pour les infirmières », insiste Jeff Begley, qui pense que le réseau serait plus efficace et plus attractif si les tâches étaient mieux réparties. La FSSSCSN propose de mettre en place des ratios entre le nombre de préposé-es et d’infirmières. Il faudrait aussi prévoir plus de ressources sur le plan administratif pour assurer une organisation du travail efficace et l’utilisation optimale des compétences des uns et des autres. Avec ces deux mesures, on pourrait dégager les infirmières et les infirmiers pour qu’ils se consacrent à des tâches qui correspondent vraiment à leur expertise. Selon une récente étude, pas moins de 46 % du temps de travail de ce dernier corps d’emploi est consacré à des tâches administratives.

Il est temps de reconnaître la contribution du personnel de soutien

Le 27 septembre marque la Journée nationale du personnel de soutien en éducation. La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tient à souligner le travail exceptionnel réalisé quotidiennement par ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes ainsi que leur contribution à la réussite scolaire d’enfants et de jeunes adultes à travers la province.

La Journée nationale du personnel de soutien en éducation a pour but de souligner et reconnaître la contribution de ces employé-es qui œuvrent dans l’ombre, mais dont le travail est pourtant essentiel à la bonne marche de nos institutions d’éducation, que ce soit au primaire, au secondaire, au cégep ou à l’université.

« Tout le personnel autre que le personnel enseignant et le personnel professionnel tel que, secrétaire, concierge, opérateur en informatique, personnel de bureau ou administratif, éducatrice spécialisée, ouvrier spécialisé, personnel en service de garde, technicienne en documentation, technicien en travaux pratiques, technicienne en loisirs et autres font un travail exceptionnel et tiennent bien souvent à bout de bras le système d’éducation sans avoir la reconnaissance qui s’y rattache. Nous à la FEESP, on le souligne à gros traits tous les derniers jeudis de septembre, mais leur dévouement doit être reconnu au quotidien », affirme Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Présents partout et pour tous

Les employé-es de soutien en éducation sont omniprésents tout au long du parcours scolaire. De l’administration à l’entretien des bâtiments, en passant par l’organisation scolaire, le soutien aux élèves en difficulté, les services de garde et la préparation des laboratoires, ils occupent des emplois variés, essentiels au bon fonctionnement du réseau d’éducation québécois.

« Les compressions des dernières années ont fragilisé les services offerts par le personnel de soutien en raison des suppressions de postes. Il faut des investissements en éducation afin de donner au personnel de soutien les ressources nécessaires pour offrir des services adéquats dans tout le processus éducationnel. Il est temps qu’on reconnaisse la contribution du personnel de soutien à sa juste valeur », ajoute Johanne Cadieux, présidente du secteur soutien cégeps FEESP–CSN.

Coupes budgétaires et précarité d’emploi

Aussi essentiel que soit leur travail, les femmes et les hommes membres du personnel de soutien doivent vivre quotidiennement avec les restrictions budgétaires.

« L’engagement du personnel de soutien dans le fonctionnement de nos écoles est phénoménal, et ce, malgré les coupes budgétaires. Dans les commissions scolaires, le gouvernement a réinjecté des sommes, mais on est bien loin du niveau budgétaire qui prévalait avant les coupes effectuées en période d’austérité. Ces compressions ont engendré une précarité d’emploi qui est devenue insoutenable », explique Annie Charland, présidente du secteur scolaire, FEESP–CSN.

Cette précarité d’emploi se fait aussi sentir dans les cégeps et dans le milieu universitaire. On a besoin d’un réinvestissement massif en éducation, d’abord pour offrir un meilleur service aux élèves et aux étudiants, mais aussi pour régler cette problématique.

Universités

À l’Université Concordia, la situation n’est guère plus reluisante. Les travailleuses et travailleurs sont actuellement en négociation avec l’employeur. La sous-traitance et la précarité d’emploi sont des éléments importants des discussions.

« Nos membres doivent contribuer davantage à leur régime de retraite, mais les salaires n’ont pas augmenté en conséquence, on demande constamment un effort additionnel à nos membres, mais il y a une limite à toujours en demander plus », déplore Kent Cluff, président du Concordia University Library Employees’ Union (CULEU), FEESP–CSN.

La FEESP, qui représente plus de 35 000 membres dans le milieu de l’éducation, désire souhaiter une excellente Journée nationale du personnel de soutien en éducation à tous les artisans et artisanes, votre travail est essentiel et apprécié.