Soutenir les salarié-es touché-es et promouvoir les services de la Grande Bibliothèque

En cette journée d’Halloween, le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN (STTUBAnQ–CSN) a tenu une manifestation devant la Grande Bibliothèque afin de dénoncer les coupes d’heures qui touchent plus d’une vingtaine de salarié-es surnuméraires et occasionnels.

« Nous nous sentons complètement abandonnés par la direction de BAnQ, par le secrétariat du Conseil du trésor et par le gouvernement de François Legault et celui de Justin Trudeau. Des dizaines d’employé-es à temps partiel vont perdre jusqu’à 49 % de leurs revenus, soit jusqu’à 900 $ par mois de leur modeste salaire, ce qui les empêchent d’avoir accès à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) ou à l’assurance-emploi. En tout, ce sont plus de 300 heures qui ont été coupées à partir du 1er octobre et, depuis ce temps, les retards s’accumulent dans les mises de côté des documents pour les usagères et usagers. Sans aucun filet social, nous en sommes à organiser des levées de fonds afin de les soutenir, de dénoncer Jean-François Mauger, président du STTUBAnQ–CSN. À la fin de cette semaine, la direction de BAnQ va leur redistribuer à peine 140 heures, mais il s’agit d’une mesure temporaire et nous ignorons toujours combien de temps va durer la pandémie ».

« Nous comprenons totalement la détresse vécue par ces travailleuses et ces travailleurs déjà précaires à un moment où nous devrions tout mettre en œuvre pour nous soutenir collectivement. Nous interpellons donc le secrétariat du Conseil du trésor, le ministère de la Culture et la direction de BAnQ afin de tout mettre en œuvre pour les soutenir. À cet égard, alors que le service de « prêt à emporter » demeure ouvert au public et que la pandémie de COVID-19 restreint drastiquement les activités de la population, la direction de la Grande Bibliothèque pourrait tout simplement en faire la promotion. L’employeur nous semble passif et trop peu créatif envers ses salarié-es au point où le syndicat a dû produire lui-même une publicité pour faire la promotion de ce service », de souligner Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous sommes solidaires avec les travailleuses et les travailleurs qui font face à cette situation. Actuellement, les organismes gouvernementaux ont la fâcheuse tendance à profiter de la crise pour faire des économies sur le dos de leurs salarié-es. Toutefois, d’autres bibliothèques, dont la bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec, poursuivent leurs activités en maintenant tout leur personnel à l’emploi. Je suis convaincue que si la direction de BAnQ démontrait autant de créativité que ses salarié-es et qu’elle leur accordait le soutien qu’ils méritent, nous serions toutes et tous gagnants, au final », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN rassemble 450 salarié-es affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics. Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les ZOOMbies sortent des cégeps

Cette année, la pandémie a fait naître une catégorie de créatures encore jamais observées au Québec : les ZOOMbies ! Ce matin, en effet, des centaines de profs de cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) sortent de leurs écrans et des nombreuses plateformes virtuelles d’enseignement qui les ont transformés en ZOOMbies pour grogner leur désarroi devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) à Montréal et à Québec ainsi que dans des cégeps de toutes les régions de la province. Aucun maquillage n’est cependant nécessaire tant leurs yeux sont cernés et leur dos est voûté par la surcharge de travail. Les ZOOMbies manifestent en appui aux porte-parole de la FNEEQ-CSN, qui revendiquent au même moment des ressources supplémentaires au MES.

Depuis le début de la crise sanitaire, la tâche enseignante est fortement alourdie par l’adaptation importante des cours, tant en présence qu’en modes hybride ou non présentiel, ainsi que par les besoins extraordinaires des étudiantes et des étudiants en termes d’encadrement. Transformés symboliquement en ZOOMbies, les profs lancent un cri du cœur et projettent l’image de ce qui les attend si elles et ils n’obtiennent pas de ressources enseignantes substantielles pour alléger le fardeau vécu cet automne.

À peine quelques semaines après le début de la session, la situation s’avérait déjà alarmante selon un sondage qui a démontré que la détresse psychologique touchait plus de la moitié des enseignantes et des enseignants. Les ressources supplémentaires accordées jusqu’ici par le gouvernement ont eu peu d’impact sur la tâche enseignante puisqu’elles ont été utilisées par les directions d’établissement pour combler d’autres besoins. « Nous espérons obtenir une enveloppe financière importante et dédiée exclusivement à l’allégement de la tâche enseignante durant la pandémie. La capacité à bien encadrer celles et ceux qui suivent nos cours est cruciale pour assurer la persévérance et la réussite éducative de toutes les populations étudiantes : les conditions d’apprentissage et les conditions d’enseignement vont de pair », précise Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

« Toutes les communautés sont actuellement mobilisées pour atténuer les impacts de la crise. Les enseignantes et les enseignants ne font pas exception et se trouvent aux premières loges pour former les citoyennes et les citoyens de demain au bénéfice de toute la société québécoise. Voulons-nous vraiment les abandonner ? Espérons que nous saurons redonner rapidement un visage plus humain à leur profession », conclut Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

PL65 : la CSN suggère des mesures pour améliorer la consigne et la collecte sélective

Pour que l’élargissement de la consigne permette de réelles améliorations en matière de récupération de matériaux et de collecte sélective, des renforcements doivent être apportés au projet de loi 65, préconise la CSN dans le cadre des travaux portant sur la Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective.

La CSN salue la volonté du gouvernement de moderniser la consigne et de l’élargir aux bouteilles de vin et de spiritueux. Afin de réduire les déplacements de la clientèle, la centrale demande à ce que la gestion des contenants consignés soit prise en charge, autant que possible, dans les succursales de la SAQ.

Alors que le projet de loi intègre le concept de la responsabilité des entreprises productrices, celle-ci doit viser à réduire à la source les matières produites, et ce, dès leur conception. En plus de s’assurer que les coûts supplémentaires ne seront pas refilés aux consommateurs, le gouvernement doit veiller à instaurer des mécanismes fiables et reconnus pour le recyclage des contenants, des emballages et des imprimés.

Consciente que bon nombre de modalités seront intégrées aux règlements qui permettront la mise en œuvre du projet de loi à l’étude, la CSN demeure malgré tout préoccupée par la croissance des contenants à remplissage unique au détriment des contenants à remplissage multiple comme la bouteille brune utilisée par les brasseurs de bière. Afin de promouvoir cette option plus écologique, la CSN propose de rehausser le montant de la consigne des contenants à usage unique.

L’organisation syndicale s’inquiète par ailleurs de constater que le gouvernement a permis l’arrêt d’une entente datant de 1984 et limitant le nombre de contenants à remplissage unique dans la commercialisation de la bière. Ce seuil maximal, fixé à 37,5 % du volume des ventes de chaque adhérent, permettait justement de favoriser le remplissage multiple.

Enfin, bien que le projet de loi 65 n’aborde aucunement la question cruciale des conditions de travail des gens qui œuvrent dans les centres de tri, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, la CSN demande au gouvernement de s’attaquer rapidement aux problèmes fréquents qui y sont rencontrés.

Régimes de retraite à prestations cibles : un outil d’épargne additionnel pour les travailleuses et les travailleurs

Présente en commission parlementaire aujourd’hui, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi visant principalement à permettre l’établissement de régimes de retraite à prestations cibles.

« Il est clair pour nous que les régimes de retraite à prestations déterminées demeurent le meilleur véhicule d’épargne pour les travailleuses et les travailleurs, a souligné la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Mais malheureusement, ils ne sont pas accessibles à tous. En ce sens, les membres que nous représentons doivent avoir différentes possibilités qui répondent à la réalité de leur milieu de travail. »

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), Michel Desbiens, demande à ce que la mise en œuvre de la loi se fasse rapidement. « Cette loi permettra enfin aux syndicats affiliés à la CSN qui, comme nous, ont négocié de tels régimes de retraite au cours des derniers mois, de mettre en application leurs ententes. »

En rendant possible le partage des risques économiques et de ceux liés à la longévité, les régimes à prestations cibles constituent un outil supplémentaire intéressant, estime la CSN. Ils favorisent une mise en commun de plusieurs groupes de travailleuses et de travailleurs tout en respectant l’équité entre les différentes générations de cotisants au régime. Les mécanismes de financement et d’ajustement des prestations définis dans le projet de loi permettent d’établir un régime qui vise la sécurité et la stabilité des prestations. En ce sens, la CSN croit que ce projet de loi crée de nouvelles opportunités quant à la mise en place des régimes collectifs dans les milieux de travail, là où les régimes actuels ne sont pas adéquats.

La CSN a profité de son passage en commission pour rappeler aux parlementaires qu’un grand nombre de travailleuses et de travailleurs n’ont pas accès à un régime de retraite adéquat et que des iniquités importantes perdurent en matière de revenus accessibles à la retraite, notamment envers les femmes et les travailleurs autonomes. Pour la centrale syndicale, les travaux permettant une meilleure retraite pour toutes et pour tous sont loin d’être terminés.

Équité salariale : la CSN déplore la multiplication des recours juridiques du gouvernement

La CSN déplore la multiplication des recours juridiques utilisés par le gouvernement du Québec qui a pour effet de retarder, encore une fois, l’application d’une décision de la Cour suprême concernant certaines dispositions de la Loi sur l’équité salariale discriminatoires envers les femmes. La Procureure générale s’adresse aujourd’hui à la Cour d’appel pour demander, une nouvelle fois, le rejet de la contestation logée par la CSN et d’autres organisations syndicales.

« Le cirque ne peut plus durer, tranche la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous sommes devant un gouvernement qui, malgré la clarté de la décision de la Cour suprême, a d’abord tenté d’adopter des modifications à la loi qui contredisent cette décision, tout comme le droit de centaines de milliers de travailleuses d’obtenir une rémunération équivalente à celle de leurs collègues qui occupent des emplois majoritairement masculins. Ce même gouvernement tente aujourd’hui de perpétuer ces discriminations en multipliant les recours juridiques. Près de 20 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, on ne s’attendrait pas à autant de résistance de la part du gouvernement, qui demeure le plus gros employeur du Québec ! »

Rappelons qu’en mai 2018, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait tranché : les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue plutôt qu’au moment où l’évaluation du maintien de l’équité est effectuée, laquelle constitue un exercice obligatoire tous les cinq ans

Pour se conformer à cette décision, le gouvernement avait adopté en juin 2019 le projet de loi 10. La CSN avait toutefois contesté certaines dispositions de cette loi en Cour supérieure. Cette contestation portait notamment sur les dispositions créant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou amorcées avant l’adoption des modifications législatives et sur le mode de correction salariale préconisé (en montant forfaitaire plutôt que par l’application aux taux et aux échelles de salaire).

La Procureure générale du Québec avait alors contesté le bien-fondé de cette requête, arguant qu’il revenait à chaque travailleuse s’estimant lésée de contester les nouvelles dispositions législatives… devant le Tribunal administratif du travail. La Cour supérieure avait promptement refusé la requête en rejet du gouvernement.

PL59 : la réforme devra prioriser la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs

La CSN salue la détermination du ministre du Travail, Jean Boulet, à mener à terme une réelle réforme en matière de santé et de sécurité au travail. En ce sens, le projet de loi 59, qui vise principalement à réformer, pour une première fois en quarante ans, la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles constitue un pas important.

La CSN déplorait depuis fort longtemps le fait que les mécanismes de prévention prévus à la loi ne sont pas accessibles pour la totalité des milieux de travail. Le projet de loi déposé par le ministre semble corriger la situation. La centrale syndicale est néanmoins préoccupée par les pouvoirs consentis aux comités de santé et de sécurité prévus par la loi.

« Que les mécanismes de prévention s’appliquent à tous constitue certainement une réelle avancée pour les travailleuses et les travailleurs, souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Mais il ne faudrait surtout pas diluer ces mécanismes en leur retirant toute forme de contrainte envers les employeurs. Pour nous, il n’a jamais été question de niveler par le bas ! » Dans cette optique, la CSN estime que la décision du ministre de considérer le réseau de la santé et des services sociaux comme constituant un secteur à risque « faible » semble pour le moins incohérente, compte tenu du nombre de réclamations très élevé des salarié-es de ce secteur auprès de la CNESST – sans parler des risques accrus entraînés par l’actuelle pandémie.

La confédération salue par ailleurs l’inclusion des travailleuses et travailleurs domestiques ainsi que des stagiaires en milieu d’emploi, qui seront dorénavant couverts par la loi, de même que les nouvelles modalités applicables au secteur de la construction. La CSN est également satisfaite de voir que les employeurs devront dorénavant prendre les mesures nécessaires pour protéger les travailleurs exposés à des situations de violence conjugale ou familiale

Le maintien des dispositions concernant le retrait préventif de la travailleuse enceinte, que certains employeurs auraient préféré voir extraites du cadre législatif en matière de santé et de sécurité du travail, constitue également un point positif du projet de loi.

La CSN félicite la décision du ministre d’inclure l’évaluation des risques psychosociaux dans le programme de prévention et de reconnaître, enfin, le syndrome de stress post-traumatique au sein de la liste des maladies professionnelles présumées. La centrale syndicale est toutefois d’avis que cette liste ne peut se résumer à une seule maladie d’ordre psychologique.

Enfin, la CSN voudra étudier plus en profondeur les impacts de la permission offerte aux employeurs de ne convenir que d’un seul programme de prévention pour l’ensemble de ses établissements dont les opérations sont similaires. Pour l’organisation syndicale, malgré une certaine logique apparente, une telle centralisation des efforts en matière de santé et de sécurité au travail pourrait contenir le risque de déposséder les travailleuses et les travailleurs d’un regard direct sur les risques et les dangers inhérents à leur propre milieu de travail.

Compte tenu de l’ampleur du projet de loi et des amendements législatifs qu’il entraîne, la CSN s’attellera, au cours des prochaines semaines, à une analyse approfondie des nombreux amendements législatifs. La centrale syndicale exprimera ses observations supplémentaires dans le cadre de la commission parlementaire qui aura lieu et à laquelle elle entend bien sûr participer.

Les 3 000 RSG–CSN acceptent sans enthousiasme l’entente de principe recommandée par le médiateur

Après la tenue de six assemblées régionales virtuelles la semaine dernière, les 3 000 responsables de service de garde en milieu familial de la CSN (RSG–CSN) ont accepté dans une proportion de 86 % l’entente de principe recommandée par le médiateur Nicolas Dionne. « Ce taux d’acceptation ne doit pas cacher le grand mécontentement des femmes qui choisissent d’accueillir chez elles des milliers d’enfants québécois, de les éduquer et d’en prendre soin », nuance d’entrée de jeu Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

En effet, les travailleuses comprennent que le contexte actuel de pandémie, dont personne n’aurait pu prédire l’ampleur, a complètement chamboulé la négociation. Des parents angoissés à juste titre, des RSG obligés d’appliquer les mesures sanitaires strictes et des restrictions importantes en matière de rassemblement ont sans doute compliqué les pourparlers avec le ministère de la Famille.

« Le contexte sanitaire qui afflige l’ensemble des RSG en milieu familial leur ajoute un stress important. Cependant, il faut d’ores et déjà préparer la suite du combat pour la pérennité du métier de RSG en milieu familial. Nous serons au rendez-vous », prévient Jeff Begley, président de la FSSS–CSN. Tout indique malheureusement que cette entente recommandée par le médiateur ne freinera aucunement l’exode massif des RSG vers d’autres professions.  

Par ailleurs, le comité chargé de l’analyse du revenu annuel inéquitable des RSG en milieu familial doit reprendre ses travaux au plus tard le 1er janvier prochain. « Les trois représentants nommés par la FSSS–CSN veilleront à ce que le gouvernement soit de bonne foi afin d’en arriver à des recommandations communes à la fin du mois de septembre prochain », rappelle Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS–CSN, qui demeure convaincue qu’il est inacceptable de travailler 55 heures par semaine pour moins de 30 000 $ par année.

L’entente de quatre ans recommandée par le médiateur prévoit tout de même une augmentation de 11,8 % en matière de rémunération et un allégement de la lourdeur des tâches administratives exigées aux RSG en milieu familial.

COVID-19 : le gouvernement doit dépoussiérer d’urgence les lois en matière de santé et sécurité au travail

Deux vagues de pandémie de COVID-19 qui frappent : jamais nos milieux de travail n’auront été aussi fortement soumis aux multiples défis que représente la santé-sécurité au travail (SST). Nos 300 000 membres doivent adapter leur quotidien et placer la SST au centre de leurs préoccupations. Or, il s’agit d’une responsabilité partagée.

« Je veux inciter les travailleuses et les travailleurs du Québec à se protéger, mais aussi à être très vigilants face aux employeurs pour que ceux-ci fournissent les équipements de protection individuelle adéquats. Il est primordial de défendre le droit de travailler sans risquer sa vie ou celle de nos proches », martèle Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Le Québec en queue de peloton

Pour accroître la protection des travailleuses et des travailleurs, le gouvernement Legault doit agir de toute urgence. « Je demande au ministre du Travail, Jean Boulet, de déposer au plus vite les projets de loi qu’il devait présenter en 2019 afin de moderniser la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP). Ces deux lois doivent être dépoussiérées sans délai », exhorte Jean Lacharité.

En effet, si le Québec agissait en réel précurseur dans les années 80 en matière de SST, nous traînons désormais en queue de peloton. Aujourd’hui, 75 % des travailleuses et travailleurs ne sont pas protégés par les mécanismes de prévention législatifs. Aussi, alors que le monde du travail change à la vitesse grand V, la liste des maladies professionnelles reconnues n’a été ni revue ni mise à jour depuis son adoption en 1985. Par exemple, les maladies à caractère psychologique n’y figurent même pas.

Du 18 au 24 octobre, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (semaineSST.org), la CSN réitère l’importance d’adopter des mesures préventives visant l’élimination des dangers à la source. En ce sens, la réforme des lois est un allié incontournable.

 

Marche mondiale des femmes 2020 : résistons pour vivre, marchons pour transformer !

La Marche mondiale des femmes 2020, qui marque cette année sa cinquième action internationale, se déroule dans un contexte inédit, bien sûr, en raison de la crise sanitaire. Plus que jamais, en raison de la pandémie, les inégalités vécues par les femmes au Québec et ailleurs dans le monde sont exacerbées. Les féministes de la CSN joignent leur voix à celles de milliers de femmes qui doivent aujourd’hui combattre ces inégalités et se mobiliser pour l’obtention de meilleures conditions de vie et de travail.

Depuis les débuts de la Marche mondiale des femmes (MMF), la CSN n’a jamais manqué de participer à l’organisation de ses actions et d’y prendre part. Afin de témoigner de sa constante solidarité, le slogan « Quand les inégalités envers les femmes reculent, la société avance » est depuis aujourd’hui affiché sur la devanture extérieure du siège social de la CSN, au 1601, avenue De Lorimier, à Montréal. S’ajoute à ce slogan fort la mise en exergue sur les tableaux électroniques en vitrine de l’ensemble des revendications québécoises de la MMF qui portent sur la pauvreté, les violences faites aux femmes, la justice climatique, les difficultés vécues par les femmes migrantes, immigrantes et racisées ainsi que celles que connaissent les femmes autochtones.

Des femmes qui luttent
C’est dans la foulée de la marche Du Pain et des roses, en 1995 au Québec, que le mouvement des femmes organise en l’an 2000 une première action internationale qui se tient dans plus de 160 pays. Au Québec, l’organisation des actions est assumée par la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes (CQMMF), un regroupement féministe qui a pour mission de contribuer à éliminer les causes de la pauvreté des femmes et de la violence qu’elles vivent. La CSN est membre de la CQMFF. Pour en savoir plus sur cette organisation et ses revendications, visitez cqmmf.org.

Des besoins urgents pour le personnel de la santé et des services sociaux

Les travailleuses et les travailleurs de la santé ne pourront pallier les lacunes du système encore très longtemps, prévient la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Elle presse le gouvernement d’agir sans attendre pour appliquer les solutions nécessaires pour éviter une autre catastrophe.

« Cela fait des mois que nous le disons. Il aurait fallu profiter de la période estivale pour terminer les négociations des conventions collectives et bien se préparer à une seconde vague, explique le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley. Le gouvernement n’a rien voulu entendre. Malgré son échec à mettre en place les mesures nécessaires pour protéger le personnel du réseau et contenir la propagation lors de la première vague, il continue dans son approche unilatérale, top-down. Il faut absolument changer de cap, car sinon, je le crains, l’exode des travailleuses et des travailleurs se poursuivra et on va s’en aller dans le mur; ça fera encore plus mal que la première fois ».

Des mesures spécifiques à la crise
Au printemps dernier, la FSSS–CSN s’est acharnée à tenter de conclure une entente avec les représentantes et les représentants patronaux sur différentes mesures nécessaires pour protéger non seulement les travailleuses et les travailleurs, mais également toute la population, notamment celles et ceux qui sont soignés et hébergés dans les établissements. Le gouvernement avait refusé cette main tendue. Il a mis en place unilatéralement des protections qui se sont avérées insuffisantes. Finalement, le personnel du réseau compte pour pas moins du quart des infections à la COVID-19 au Québec, une proportion plus élevée qu’ailleurs au Canada. En outre, les gestionnaires maintiennent, encore aujourd’hui, des mouvements de personnel à l’intérieur et entre les établissements et ils continuent de faire appel aux agences de placement, ce qui constitue un vecteur important de propagation de la contagion.

« Les gestionnaires nous proposent de nous « efforcer » de respecter les consignes émises par la Santé publique, poursuit Jeff Begley. C’est clairement insuffisant. Le réseau se doit, au contraire, de montrer la voie, de se distinguer comme un employeur modèle face à la pandémie. Et ce n’est vraiment pas le cas! »

La FSSS–CSN réclame notamment :

  • De meilleurs canaux de communication entre le MSSS, le CPNSSS, la FSSS-CSN et les syndicats locaux
  • Des mesures en santé et sécurité du travail (isolement, équipements de protection, déplacement, soutien psychologique, etc.)
  • L’encadrement de l’utilisation du personnel d’agences
  • Des mesures favorisant la conciliation famille-travail
  • Des adaptations dans l’organisation du travail
  • Des compensations justes pour le personnel au front

Personnel demande la reconnaissance
Au printemps dernier, le gouvernement a choisi d’instaurer un cocktail de différentes primes visant à reconnaître le travail du personnel au front. Ces primes génèrent encore beaucoup d’insatisfaction, parce que leur application est injuste aux yeux du personnel. Ces primes sont restreintes à certains titres d’emploi précis, dans certaines zones désignées. Comment expliquer, par exemple, que les brancardiers en soient exclus, eux qui transportent des patients infectés? Il en va de même pour le personnel qui manipule les instruments médicaux ou le matériel souillés à la COVID ou le personnel des laboratoires dont la contribution à la lutte est clairement indispensable? Pourquoi le travail du personnel administratif n’est-il pas davantage reconnu, alors que ces travailleuses ont été nombreuses à contracter la COVID-19? Ce ne sont là que quelques exemples de titres d’emploi à qui le gouvernement envoie le message qu’ils ne sont pas importants.

Par conséquent, les gens quittent le réseau en masse, ce qui annonce des difficultés de main-d’œuvre encore plus aiguës. Seulement au CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal, plus de 1800 personnes ont démissionné depuis le début de l’année. L’établissement se retrouve notamment avec 250 agentes administratives, 85 préposé-es à l’entretien et 120 préposé-es aux services alimentaires en moins depuis le début de l’année. Bien que leur travail dans nos établissements soit rarement mis sous la lumière, il demeure que leur rôle est primordial. Cela entraîne une surcharge de travail pour tous les autres salarié-es, cela non sans impact sur les services auxquels la population est en droit de s’attendre. « Il faut agir de toute urgence, sinon, c’est un mur qui nous attend, prévient Jeff Begley ».

Des négociations qui traînent en longueur
Une bonne marque de reconnaissance pour tout le personnel serait bien entendu de conclure le renouvellement des conventions collectives, échues depuis le 31 mars 2020. Or, le gouvernement refuse jusqu’à maintenant toutes les solutions apportées par la partie syndicale pour attirer la relève et retenir et stabiliser le personnel dans tous les titres d’emploi. Les problèmes de main-d’œuvre des établissements ne se limitent pas seulement au PAB ou au personnel soignant. Ils touchent de nombreux titres d’emploi des établissements, du personnel administratif aux ouvriers spécialisés, qui gagnent parfois beaucoup moins que ce qu’ils gagneraient dans le secteur privé. En l’absence de solutions, les établissements doivent demander à du personnel aux soins de remplir plus de paperasse ou encore faire appel à des entreprises sous-traitantes, qui chargent le prix fort pour entretenir les installations ou assurer l’hygiène et la salubrité des milieux de soins.

Le gouvernement ne veut même pas discuter avec les syndicats en matière de santé et sécurité, alors que le réseau est un des milieux de travail où on compte le plus d’accidents de travail et de maladies professionnelles, et ce, même avant la crise. Le gouvernement ne veut parler que de ses propres demandes de recul, par exemple, revoir l’application des dispositions sur le paiement des heures supplémentaires et l’aménagement de la semaine de travail, pour économiser des sommes et montrer un portrait trompeur sur le recours réel aux heures supplémentaires dans le réseau.

« Chaque jour, le trio santé de la CAQ nous répète que le réseau est très fragile, qu’il est au bord de la rupture, rappelle la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte. C’est vrai. C’est précisément parce que, depuis des décennies, les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas voulu aborder de front ces enjeux avec les syndicats en négociation. L’heure n’est certainement pas à rogner encore davantage dans les conditions de travail du personnel, au contraire! Un changement de cap s’impose! Le gouvernement doit prendre au sérieux le cri du cœur des salarié-es. Si le gouvernement n’entend pas ce message maintenant, nous serons prêts à augmenter la pression, car il y a urgence de rebâtir nos services de santé et sociaux! »

Faire mieux pour affronter la deuxième vague dans les résidences privées pour aîné-es

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) réclame que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour retenir le personnel des résidences privées pour aîné-es et des institutions religieuses alors que la deuxième vague s’annonce difficile.

La restriction de la prime accordée par le gouvernement dans ces résidences touche plusieurs préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et s’ajoute aux nombreux défis pour attirer et retenir le personnel. Depuis août dernier, le gouvernement a établi un maximum salarial de 21,27 $ de l’heure pour l’application de la prime COVID dans ces résidences. Ce n’est ainsi plus tous les PAB qui ont maintenant accès à la prime de 4 $ de l’heure. Dans les derniers mois, de nombreux PAB ont quitté les résidences privées et les institutions religieuses, notamment pour prendre part à la formation abrégée dans le secteur public. Cela ne fait qu’accentuer le manque de personnel criant dans ces résidences pourtant au premier front de la lutte à la pandémie.

« Il faut dès maintenant régler ce problème. Bien des gens qui travaillent dans les résidences privées pour aîné-es ont quitté dans les derniers mois et on se retrouve avec encore moins de monde sur le plancher pour faire face à la deuxième vague. Nous avons déjà des éclosions dans nos résidences, il faut tout faire pour arrêter ça », explique Gilles Gagné, représentant des centres d’hébergement privés à la FSSSCSN.

À cela s’ajoute le fait que les travailleuses et travailleurs sont mal équipés. De plus en plus d’études indiquent que le virus peut se transmettre par aérosol. Les équipements de protection individuelle disponibles ne protègent pas contre ce mode de transmission. La FSSSCSN réclame un rehaussement des mesures de protection pour mieux protéger le personnel.

Régimes de retraite à prestations cibles : la CSN salue le dépôt du projet de loi 68

La CSN accueille favorablement le dépôt du projet de loi 68 du ministre des Finances, Éric Girard, qui rendra désormais possible la mise sur pied de régimes de retraite à prestations cibles. Ce projet de loi pourra enfin permettre aux syndicats affiliés à la CSN qui ont négocié de tels régimes de retraite auprès de leur employeur au cours des derniers mois de mettre en application leurs ententes.

« Nous sommes conscients que les régimes de retraite à prestations cibles ne sont pas la solution à tous les problèmes que nous vivons avec l’ensemble des régimes de retraite », indique d’emblée la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Mais il s’agit néanmoins d’une possibilité supplémentaire pour épargner et atteindre un revenu adéquat à la retraite. »

En permettant de partager non seulement les risques économiques, mais aussi les risques liés à la longévité, les régimes à prestations cibles sont des outils plus performants que les régimes d’accumulation de capital tels que les REER collectifs et les régimes à cotisations déterminées, estime la centrale syndicale pour qui les régimes à prestations déterminées demeurent tout de même la meilleure des options. « Le dépôt de ce projet de loi ne signifie aucunement que nous ne continuerons pas à nous battre pour préserver nos régimes de retraite à prestations déterminées ni à chercher toutes les solutions nécessaires pour en assurer la pérennité », souligne Caroline Senneville.

La récente bonification du Régime des rentes du Québec constitue un pas dans la bonne direction, rappelle la vice-présidente de la CSN. « Mais cette bonification n’est pas suffisante. Des régimes collectifs de retraite sont toujours nécessaires. En ce sens, le projet de loi déposé ce matin permettra de réunir plusieurs groupes d’employé-es au sein d’un même régime et de favoriser ainsi l’accès à de bons régimes de retraite pour un plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs. »

Au cours des prochains jours, la CSN étudiera en détail les modalités du projet de loi afin de s’assurer que les mécanismes en matière de transparence, d’équité et de sécurité des prestations sont adéquats.

Fondée en 1921, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Une plateforme bien accueillie par la FEESP-CSN, mais avec des bémols

Le secteur scolaire de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente plus de 30 000 membres du personnel de soutien scolaire à travers le Québec, souligne l’initiative du gouvernement de créer une nouvelle plateforme de recrutement, mais avec certaines réserves.

« Nous dénonçons les conditions dans lesquelles les employé-es doivent travailler depuis des mois. Cette nouvelle aide sera la bienvenue afin de soulager celles et ceux qui sont à pied d’œuvre depuis le tout début de la pandémie pour s’assurer que nos écoles demeurent des milieux sécuritaires », de souligner Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP–CSN.« Cependant, un bon nombre de travailleurs et de travailleuses déjà à l’emploi sont à temps partiel, comme des surveillants et des surveillantes et le personnel en services de garde. Avant de procéder à de nouvelles embauches, nous espérons que ces personnes pourront compléter leur horaire et bénéficier d’un temps complet », ajoute Mme Charland.

La FEESP-CSN émet également des doutes quant au montant de 25 millions annoncé la semaine dernière par le ministère. « Les derniers mois ont démontré le caractère essentiel du travail effectué par les employés-es de soutien. Il faudra également profiter de la négociation en cours pour améliorer les conditions de travail du personnel de soutien afin de contrer les difficultés d’attraction et de rétention qui étaient déjà présentes avant la pandémie », de conclure Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

À propos

Le secteur scolaire de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP–CSN) regroupe 37 syndicats affiliés à la FEESP–CSN et représente environ 30 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones. Il représente notamment les classes d’emplois suivantes : les techniciennes en service de garde, les éducatrices en service de garde, les préposé-es aux élèves handicapés et les techniciennes en éducation spécialisée, les concierges et les ouvriers.

L’obstination orgueilleuse de l’employeur provoque la grève

En pleine rentrée littéraire, le Syndicat des employé-es de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN et l’employeur se sont rencontrés pour une ultime journée de négociation, le dimanche 4 octobre 2020. Malheureusement, vers 19 h 30, la table s’est rompue au terme d’une journée intense de pourparlers. « Face à une obstination orgueilleuse de la partie patronale qui refuse d’injecter plus d’argent afin de bonifier les salaires, alors que le syndicat avait consenti à faire des pas de géant, le comité de négociation a conclu qu’il était allé au bout de son mandat », affirme le porte-parole du syndicat, Frédérique Saint-Julien Desrochers.

L’obtention d’un mandat de grève de 14 jours avait récemment forcé l’employeur à revoir sa position sur les questions salariales, la création de postes à temps plein et l’épineuse question de la stabilisation des horaires de travail. Dans un tel contexte, les représentants syndicaux s’étaient présentés avec optimisme, hier, devant le conciliateur. La journée de négociation a permis de faire quelques nouvelles avancées. Les parties étaient proches d’un règlement. Or, les négociations ont finalement achoppé sur les questions salariales.

« Après des années à ne recevoir que des miettes, à voir les échelles salariales disparaître sous l’effet de l’augmentation du salaire minimum et à n’obtenir aucune reconnaissance pour l’expérience et les études des libraires, il faut que ça cesse », s’indigne Frédérique Saint-Julien Desrochers.

La librairie roule à plein régime, malgré la pandémie. L’employeur doit cesser de voir les conditions de ses employé-es comme un simple poste de dépense budgétaire. Les libraires compétents de Raffin sont intimement liés au succès de l’entreprise.

Journée mondiale des enseignants : ne laissez personne de côté !

Célébrée annuellement le 5 octobre depuis 1994, la Journée mondiale des enseignant(e)s a en 2020 pour thème « Enseignants : leaders en temps de crise et façonneurs d’avenir ». La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) fait entièrement sien le thème retenu cette année par l’Internationale de l’Éducation et l’UNESCO, et souligne le leadership inestimable dont font preuve les enseignantes et les enseignants durant cette période trouble et éprouvante. La crise a révélé que les enseignantes et les enseignants sont des intervenants de première ligne.

La pandémie de COVID-19 pose de nouveaux défis aux systèmes éducatifs, déjà soumis à de fortes contraintes. Compromettant trop souvent leur propre santé, les enseignantes et enseignants de tous les niveaux d’enseignement font preuve chaque jour de détermination, de professionnalisme et de créativité afin de permettre à chaque élève, chaque étudiante ou chaque étudiant de poursuivre son apprentissage. L’alourdissement important du travail que cela implique pourrait cependant être atténué par l’ajout de ressources supplémentaires ou la diminution de la taille des groupes-cours.

« Les enseignantes et les enseignants doivent être en mesure d’encadrer adéquatement les élèves, les étudiantes et les étudiants, particulièrement les plus vulnérables, mais il faut aussi leur donner des conditions de travail convenables. Personne ne doit être laissé de côté et cela inclut le personnel enseignant », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN, organisation qui représente près de 35 000 enseignantes et enseignants, de la maternelle à l’université et provenant de toutes les régions du Québec.

Rappelons que le choix du 5 octobre pour souligner la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants est lié à la recommandation de l’UNESCO et de l’Organisation internationale du travail relative à la condition des enseignantes et des enseignants, signée à la même date en 1966. La Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, adoptée en 1997, complète la Recommandation de 1966 pour y adjoindre le personnel de recherche et d’enseignement de l’enseignement supérieur.

L’UDA, la FNCC-CSN et la GMMQ saluent le plan d’aide d’urgence du gouvernement du Québec

L’UDA, la FNCC–CSN et la GMMQ accueillent favorablement le plan d’aide dévoilé vendredi par la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy. « La ministre a bien saisi la détresse qui afflige les artistes, les créateurs, les professionnels et les artisans du milieu culturel, durement touchés depuis les fermetures et les annulations provoquées par les contraintes sanitaires des six derniers mois. Elle est consciente de l’urgence d’agir maintenant, partout où les événements culturels sont, une fois de plus, subitement stoppés », souligne, d’entrée de jeu, Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA).

Le plan gouvernemental de 50 millions de dollars additionnels devrait permettre d’aider les institutions culturelles comme les musées, les salles de spectacles et les théâtres à faire face aux fortes pertes encourues à la billetterie. Il faut maintenant s’assurer que les mesures de soutien se rendent jusqu’à ceux qui font la culture, c’est-à-dire les artistes, les créateurs et les professionnels. « Le fait que la ministre exige une reddition de comptes avant que l’aide ne soit versée aux institutions répond à l’une de nos demandes maintes fois répétées », applaudit Luc Fortin de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec (GMMQ).

« À court terme, ces mesures vont apporter un répit. Cependant, le secteur culturel demeurera fortement fragilisé, d’autant plus que la perspective d’une pleine reprise des activités est encore inconnue. Outre ces mesures ponctuelles, la relance du secteur culturel devra se faire par des mesures globales et pérennes et nous entendons continuer à collaborer étroitement avec le gouvernement afin de mener les importants chantiers qui s’annoncent. Il ne faut pas attendre une éventuelle fin de pandémie pour mettre en place les fondations d’une relance solide répondant aux enjeux de la culture. Ce que nos membres souhaitent, c’est avant tout de travailler et de pouvoir retourner à la rencontre de leur public », plaide Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

Le CHU Sainte-Justine camoufle le réel portrait du temps supplémentaire obligatoire

Les professionnelles en soins du CHU Sainte-Justine dénoncent le camouflage du temps supplémentaire obligatoire effectué par l’employeur. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), il est urgent d’implanter des solutions pour mettre fin à l’épuisement du personnel, notamment en misant davantage sur les compétences des infirmières auxiliaires.

Environ 100 gardes sont imposées par mois aux infirmières et infirmières auxiliaires en néonatalogie. Une pratique que le CHUSJ utilise dans plusieurs unités comme l’hémato-oncologie et à l’unité des naissances afin de peindre un portrait plus flatteur de la situation des professionnelles en soins. Bien qu’étant imposées aux employé-es, les gardes ne sont pas comptabilisées comme du TSO.

« La mascarade a assez duré, le CHU Sainte-Justine doit cesser d’embellir la réalité et prendre acte de la souffrance de ses employé-es. Les gardes imposées ne sont rien d’autre que des TSO déguisés, qu’une prison aux murs dorés. Une garde ne peut et ne doit en aucun cas servir de moyen de gestion et c’est le cas depuis bien trop longtemps à Sainte-Justine » lance Sophie Leclair, représentante des professionnelles en soins à la FSSSCSN.

Miser sur les infirmières auxiliaires pour freiner la surcharge de travail en néonatalogie
Le département de la néonatalogie du CHU Sainte-Justine vit les contrecoups du manque de personnel. « Depuis plusieurs années, le CHU Sainte-Justine a pris l’orientation de se débarrasser des infirmières auxiliaires travaillant en néonatalogie. Bien sûr, diminuer son équipe de travail de 120 infirmières auxiliaires compétentes, ça ne se fait pas en criant ciseau ! Cette décision ne pouvait que laisser l’équipe de néonatalogie en souffrance et nous en voyons maintenant les conséquences ! Ce qui devait arriver arriva. La situation ne fait qu’empirer depuis la décision de l’employeur. Les gardes imposées et le temps supplémentaire obligatoires se multiplient et les équipes peinent à la tâche », poursuit Sophie Leclair.

Le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine – CSN intervient depuis plusieurs années pour que l’employeur mise sur la présence des infirmières auxiliaires pour réduire la surcharge des infirmières de plusieurs départements, dont celui de la néonatalogie. C’est une solution qui permet à la fois de maintenir la qualité de vie du personnel et de veiller aux bons soins des enfants. Dernièrement, les gestionnaires n’ont pu offrir comme solution à court terme à la situation précaire du département de la néonatalogie qu’une augmentation des ratios patients-soignants ou une augmentation des TSO.

« L’employeur place les infirmières devant un choix perdant-perdant. Ou bien elles décident de nuire à leur vie familiale ou bien elles doivent voir diminuer la qualité des soins. Mettre ce fardeau sur les épaules d’une équipe dédiée aux soins à la population est insensé. D’autant plus que d’autres solutions existent, notamment l’embauche d’infirmières auxiliaires », explique Félix-Olivier Bonneville, président du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine CSN.

« Les infirmières auxiliaires sont une main-d’œuvre compétente et essentielle au bon fonctionnement d’une unité de soins. Comptons sur elles pour venir prêter main-forte à l’équipe de la néonatalogie. Le CHU Sainte-Justine doit immédiatement afficher des postes d’infirmières auxiliaires et embaucher la main-d’œuvre nécessaire. Il en va du bien-être des prématurés de la plus grande unité de néonatalogie au Canada », de conclure Félix-Olivier Bonneville. re. 

Entente de principe entre le ministère de la Famille et la FSSS–CSN faisant suite à la recommandation du médiateur

Après un blitz de rencontres avec le ministère de la Famille, en présence du médiateur Nicolas Dionne, le comité syndical de négociation est convaincu d’être allé au bout du processus de discussion. « Le contexte sanitaire qui afflige l’ensemble des RSG en milieu familial nous ajoute un stress important ainsi qu’aux parents. Ce contexte difficile nous pousse à adhérer à la recommandation faite par le médiateur », nuance d’emblée Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG à la FSSS–CSN.

L’entente recommandée par le médiateur sera expliquée au cours des prochains jours à l’ensemble de nos 3000 membres via des assemblées virtuelles d’échanges démocratiques. Le comité de négociation syndical prendra tout le temps nécessaire pour détailler l’ensemble des mesures, avant d’inviter les membres à voter.

« Indépendamment des clauses à incidences financières, nous sommes rassurées de voir que le comité mis en place par la FSSSCSN en 2015 pour analyser la rémunération inéquitable des RSG en milieu familial poursuivra ses travaux avec le ministère de la Famille en présence d’un médiateur du Tribunal administratif du travail, selon un échéancier précis jusqu’en septembre 2021 », ajoute Karine Morisseau.

En attendant le résultat du vote des 3000 RSG en milieu familial de la FSSSCSN, nous suspendons tous nos moyens de pression.

La francisation, une tour de Babel aux cégeps de Saint-Laurent et Bois-de-Boulogne

En négociation depuis plus de 15 mois, les animatrices de francisation et les agentes d’intégration des immigrant.es des cégeps de Saint-Laurent et Bois-de-Boulogne sont choquées par l’attitude des représentants patronaux à la table de négociation. Malgré la présence d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, on a constaté très peu d’avancées significatives à la table de négociation. La situation est telle que le conciliateur a pris la décision de suspendre son intervention ayant avisé les parties que son implication s’avérait infructueuse.

Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), le peu d’ouverture de la part des représentants patronaux depuis le début, frôle le mépris. Bien qu’étant employées par des établissements publics d’enseignement, ces femmes n’ont toujours pas droit aux mêmes conditions de travail que leurs collègues. Le temps est venu d’obtenir davantage d’équité et de justice pour ces femmes à statuts précaires, mais essentiELLES pour l’intégration des néo-Québécoises et néo-Québécois, et cela, quoi qu’en pensent les directions des cégeps de Saint-Laurent et Bois-de-Boulogne.

Une tour de Babel
Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, le français est au cœur de l’identité québécoise, l’intégration des immigrant.es dans leur nouvelle société passe par sa promotion et devrait être une priorité pour l’État. Or quand il est question de la négociation de leurs conditions de travail, les animatrices de francisation et les agentes d’intégration se retrouvent plutôt au cœur d’une véritable tour de Babel.

Ce qui est surtout surprenant, c’est que ces employées en francisation et intégration sont embauchées par les cégeps à la demande du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration et non pas de celui de l’Enseignement supérieur. « Ces femmes travaillent dans les cégeps, côtoient les autres employé.es de l’établissement, utilisent les mêmes ressources et sont sous l’autorité de la même direction, mais elles n’ont pas les mêmes droits. Elles font pourtant un travail essentiel et particulièrement difficile en période de pandémie », conclut Caroline Quesnel.

Pourquoi autant pénaliser la culture ?

Depuis six mois, le Québec a été placé sur pause et tourne au ralenti. Les Québécoises et Québécois écopent de la situation et doivent s’adapter. « Nous traversons collectivement une crise sanitaire sans précédent et nous en sommes conscients. Cependant, parmi celles et ceux qui souffrent particulièrement, on compte les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel. Depuis le début de la pandémie, ils ont l’impression que le sort s’acharne sur eux, » soutient Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

En mars dernier, le secteur culturel a été parmi les premiers à devoir interrompre ses activités. Tout s’est arrêté brutalement, dont les prestations théâtrales, les tournages de télévision et de cinéma, les représentations dans les salles de spectacles, les expositions dans les musées, etc. Ce secteur a aussi été parmi les derniers à reprendre ses activités, et encore, pas au maximum de sa capacité. Avec cette deuxième vague de COVID-19, il est à nouveau frappé de plein fouet.

Dans l’intervalle, la grande majorité des artistes, créateurs et professionnels que nous représentons n’ont eu d’autre choix que de réclamer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), leurs contrats ayant été annulés en cascade. Aujourd’hui, l’échéance de la PCU et la fermeture annoncée des salles de spectacles et des musées ajoutent à la précarité.

« Nous sommes déchirés entre scepticisme et désespoir. L’inquiétude est vive. Pourquoi fermer les institutions culturelles en zone rouge alors que la Santé publique n’a pas divulgué d’indicateurs clairs comme quoi ces lieux de diffusion culturelle sont des centres d’éclosion et de propagation du virus ? », se questionne Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ). L’incompréhension est partagée au sein du milieu culturel et il ne faudrait pas que cette nouvelle pause se prolonge plus longuement, sans motif et données valables.

 Aide directe pour les artistes et les créateurs

Le gouvernement a raison de soutenir financièrement les institutions du milieu culturel, durement touchées par l’arrêt total de leurs activités. Mais il doit aussi s’assurer que l’aide profite également aux créateurs et aux artistes et qu’elle se rende jusqu’à eux.

« La culture, c’est avant tout celles et ceux qui la font. Il n’y a pas de salles de spectacles, pas de théâtre, pas d’arts vivants sans artistes, interprètes, musiciens, créateurs, professionnels et artisans. La précarité qui nous afflige est en train d’assommer la force vive de la culture, c’est-à-dire les artistes et les créateurs », s’inquiète Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes (UDA).

Les personnes qui œuvrent dans le milieu des arts, de la culture et de l’événementiel sont déjà, pour la plupart, sans filet social. Elles espéraient que le pire soit derrière elles, pensaient pouvoir se relever et aller de l’avant. Mardi soir, c’est un véritable choc qu’elles ont reçu en entendant les mesures du gouvernement.

Ensemble, les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel sont porteurs de mots, d’émotions… mais aussi de solutions. Nous nous tenons prêts à discuter avec le gouvernement du Québec afin de trouver des réponses à la détresse qui afflige notre secteur.