Les travailleuses forcent le gouvernement à agir en santé et dans les services de garde

Le discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire de François Legault prouve que les actions des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs portent fruit. À un an des élections, la crise de nos réseaux devient une priorité incontournable.

La crise de nos réseaux comme enjeu préélectoral
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que le gouvernement place les problèmes du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs à la tête de ses préoccupations. Étant la plus grande organisation syndicale dans ces deux secteurs, la FSSS-CSN ne peut que se féliciter que le gouvernement entend enfin agir.

La volonté de décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux est la voie à suivre, comme le demande la FSSS–CSN depuis plusieurs années. De plus, pour arriver à régler la crise, elle invite le gouvernement à laisser tomber les mesures d’urgence temporaires et à agir en profondeur par des mesures qui touchent l’ensemble du personnel de ces secteurs. Pour la FSSS–CSN, c’est la seule manière de régler l’enjeu du manque de personnel qui touche de nombreux titres d’emploi, aussi bien en santé et services sociaux que dans les services de garde éducatifs. Pour y arriver, le gouvernement doit cesser de contourner les lieux de négociation et travailler en collaboration avec nous.

« C’est vrai que les choses doivent changer. Mais pour ça, il faut faire autrement et se mettre à l’écoute. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement s’entête à agir seul et à ne mettre de l’avant que des propositions pour régler les problèmes les plus urgents. Il faut faire plus pour régler la crise de nos réseaux. Pour que les choses changent, il faut enfin répondre aux demandes des travailleuses et travailleurs qui font face à la pandémie depuis plus d’un an et demi », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Réaction de la FSSS-CSN aux annonces du discours d’ouverture
Dans le réseau des services de garde éducatifs, le gouvernement indique son intention depuis plusieurs semaines de compléter le réseau pour répondre au manque de places. La FSSS–CSN appuie cette volonté, tout en rappelant que ces places doivent se créer dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés pour offrir la meilleure qualité aux parents. Pour parvenir à créer de nouvelles places, le gouvernement a besoin de personnel. C’est pourquoi la FSSS–CSN lui rappelle l’urgence de régler la négociation des CPE à la satisfaction des travailleuses et travailleurs.

Dans le réseau de la santé et des services sociaux, l’enjeu du manque de personnel doit être au cœur des actions gouvernementales. Pour la FSSS–CSN, à court terme, le gouvernement devrait intégrer le personnel des agences privées pour permettre au personnel du réseau de souffler. Le gouvernement doit aussi cesser de préconiser les primes temporaires, parce que le personnel réclame une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel, comme le révèle un récent sondage de la Fédération. À cela s’ajoute le fait qu’il faut réinvestir pour combler le manque à gagner causé par l’austérité, notamment par un investissement de 2,5 milliards de dollars cette année seulement. Pour la FSSS–CSN, il faut renforcer les services sociaux et les soins de longue durée et accentuer la participation du personnel à l’organisation du travail.

Plus que jamais, il nous faut revendiquer et agir en SST

À la suite de l’adoption du projet de loi no 59, devenu la nouvelle loi 27, plus que jamais, tous les milieux de travail devront revendiquer et agir en matière de santé et de sécurité du travail (SST).

« Même si nous reconnaissons certaines avancées, au lieu de réellement moderniser la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP), le projet de loi no 59 du ministre du Travail, Jean Boulet, nous a imposé des reculs historiques importants avec lesquels nous devons maintenant composer », de dénoncer David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, responsable politique de la SST.

« Nous devons donc redoubler de vigilance en agissant dans chaque milieu de travail dès que des enjeux de SST doivent être soulevés. En ce sens, j’incite toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec à prendre la juste mesure des enjeux de SST dans leur milieu. Ça fait plus de 100 ans que nous luttons pour les travailleuses et les travailleurs et, plus que jamais, il est primordial de poursuivre la défense de notre droit de travailler sans risquer nos vies et notre santé », de conclure monsieur Bergeron-Cyr.

Du 17 au 23 octobre 2021, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail, la CSN réitère l’importance de revendiquer des mécanismes de prévention et d’agir rapidement afin d’éliminer les dangers à la source.

Des milliers de travailleuses de CPE manifestent à Québec

Après avoir fait du piquetage devant leurs établissements respectifs jeudi, plus de 6 000 travailleuses et travailleurs de CPE ont convergé vers la Capitale-Nationale vendredi afin de conclure leur deuxième journée de grève consécutive en manifestant devant l’hôtel du Parlement du Québec.

« C’est plus de la moitié des travailleuses et des travailleurs de CPE syndiqués à la CSN qui se sont déplacés aujourd’hui pour faire entendre leur mécontentement, s’exclame Caroline Senneville, présidente de la CSN. Si le gouvernement pensait que nos membres allaient se satisfaire de son annonce d’hier, il est à même de constater aujourd’hui que ce n’est pas le cas : nous sommes plus soudées et plus déterminées que jamais. »

La CSN considère que les sommes promises la veille par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, ne changent rien à la négociation en cours, qu’elles sont nettement insuffisantes et qu’il reste encore plusieurs questions à régler avant d’en venir à une entente.

« On se réjouit de voir que le gouvernement se rend à l’évidence que les éducatrices sont sous-payées, plaisante Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). S’il pouvait maintenant prendre conscience du fait qu’il y a d’autres travailleuses et travailleurs dans le réseau qui sont tout aussi importants et tout aussi sous-payés, les négociations pourraient peut-être progresser un peu. »

« Les augmentations octroyées par le gouvernement sont un pas dans la bonne direction, estime Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. Par contre, quand Mme Lebel prétend que la CSN ne veut pas négocier, alors que ça fait des mois qu’on attend la réponse du gouvernement sur plusieurs enjeux cruciaux que nous avons soulevés à la table de négociation – comme la surcharge de travail, le respect des ratios du nombre d’enfants par éducatrice et le soutien pour les enfants à besoins particuliers, c’est une distorsion de la réalité et c’est carrément insultant. »

Négociation coordonnée de l’hôtellerie – Deux nouvelles ententes s’ajoutent

La Fédération du commerce (FC–CSN) annonce la conclusion de deux nouvelles ententes. Ce jeudi, les travailleuses et les travailleurs du Delta de Québec ont entériné le contenu de la convention collective 2020-2024, dans une proportion de 90 %.

« Les travailleuses et les travailleurs du Delta de Québec peuvent être fiers de ce qu’ils ont accompli, se réjouit la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Barbara Poirier. Nous saluons leur détermination et leur mobilisation exemplaires dans un contexte difficile, face à un employeur qui portait des demandes de reculs inacceptables. Nous continuerons d’appuyer sans relâche tous les salarié-es de l’hôtellerie pour qu’ils obtiennent, eux aussi, un règlement satisfaisant ».

De même, les salarié-es du Quality Inn du centre-ville de Montréal ont également conclu une entente, entérinée mercredi. Ces deux règlements portent à neuf le nombre d’hôtels québécois qui ont conclu des ententes sur la base de la plate-forme commune que se sont donnée les syndicats de l’hôtellerie CSN. Le Delta de Québec est le premier hôtel majeur, comptant près de 400 chambres, à conclure une telle entente.

« Tous les hôteliers qui n’ont pas encore réglé doivent se poser de sérieuses questions maintenant, souligne le trésorier de la, Michel Valiquette. Il n’y a aucune raison justifiant que les travailleuses et les travailleurs de ces hôtels ne bénéficient pas des mêmes conditions de travail que les autres. La relance de tout le secteur passe par nous, les travailleuses et les travailleurs. De notre côté, nous redoublerons d’ardeur pour soutenir tous nos membres qui n’ont pas encore pu conclure le renouvellement de leur convention collective ».

Les négociations se poursuivent dans 15 autres hôtels pour obtenir des ententes comparables à celles déjà conclues ailleurs, notamment des augmentations totalisant environ 8 % pour un contrat de quatre ans, ainsi que des mesures pour mieux protéger les travailleuses et les travailleurs en ces temps de crise afin de préparer une relance qui profitera à tout le secteur touristique et, notamment, celles et ceux qui y travaillent et qui sont les véritables créateurs de richesse dans l’industrie.

Parmi ces hôtels toujours en négociation, notons que deux conflits de travail ont cours actuellement au Hilton de Québec et au Hilton Double Tree de Montréal. Les salarié-es de ces deux établissements exercent présentement la grève générale illimitée.

Neuf règlements
Voici les neuf hôtels où des ententes ont été conclues avec le syndicat CSN représentant leurs salarié-es.

Montréal métropolitain Québec–Chaudière-Appalaches Sherbrooke
• Suites Faubourg St-Laurent
• Comfort Inn Dorval
• Comfort Inn Pointe-Claire
• Fairfield by Marriott
• Hilton Laval
• Quality Inn du centre-ville
 

• Manoir du Lac Delage
• Delta de Québec

 

Quality Sherbrooke

La FEESP–CSN réclame qu’on double la prime annuelle de rétention et d’attraction du personnel

Presque deux ans jour pour jour après le dépôt du rapport du Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire, la problématique pourtant bien connue au ministère de l’Éducation, loin de se résorber, continue de s’aggraver, et ce, malgré les nombreuses propositions formulées par les acteurs du milieu, causant des bris de services au quotidien dans toutes les régions du Québec.

Pour tenter de corriger cette fâcheuse situation dans les meilleurs délais, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) réclame aujourd’hui que l’aide financière de rétention et d’attraction destinée aux conductrices et conducteurs de véhicules scolaires passe de 2000 $ à 4000 $, comme déjà demandé en 2019 à la suite d’études de marché. Elle demande en outre que les chauffeurs de berlines puissent aussi être admissibles à cette prime et que des ressources soient mises à la disposition des conductrices et conducteurs, dont la moyenne d’âge oscille autour de 60 ans, pour les accompagner dans le processus de demande en ligne.

« Ça fait des années qu’on sait que des incitatifs pour attirer et surtout retenir la main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire s’imposent. Déjà, en 2019, on évaluait que l’écart annuel moyen entre le salaire des conductrices et conducteurs d’autobus scolaires et ceux des autres emplois similaires dans le domaine du transport de personnes variait entre 4000 $ et 11 000 $, d’où notre demande de fixer minimalement le montant de la prime à 4000 $. Or, le gouvernement en a décidé autrement en le limitant à 2000 $, engendrant les conséquences que l’on connaît aujourd’hui. Pas surprenant que les employeurs de transport scolaire peinent actuellement à recruter avec un tel retard salarial, sans parler des conditions de travail extrêmement exigeantes du métier qui se sont aggravées avec la pandémie », a affirmé Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN et présidente du Syndicat des travailleurs des Autobus Gil-Ber–CSN.

Une prime peu accessible
En plus de l’insuffisance évidente du montant de la prime de rétention et d’attraction, celle-ci est loin d’être accessible pour une majorité de conductrices et conducteurs d’autobus, en plus d’exclure les chauffeurs de berlines. « Pour ma part, j’ai dû remplir moi-même plus d’une quinzaine de demandes en ligne sur les quelque 70 membres de mon syndicat, et je sais que je suis loin d’être la seule dans cette situation. Nos membres, qui ont pour la plupart plus de 60 ans, sont généralement très peu familiers avec la navigation en ligne. Certains n’avaient même pas d’adresses courriel ! C’est vous dire si le programme d’aide financière mis en place demeure peu accessible pour eux, poursuit Mme Dubé. Si le ministère de l’Éducation souhaite que la prime se rende à celles et ceux à qui elle est destinée, il se doit de mettre les ressources nécessaires à leur disposition pour les accompagner dans le processus de réclamation. »

Le transport scolaire : une condition de base d’accessibilité à l’éducation
Pour la présidente par intérim de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton, un sérieux coup de barre doit impérativement être donné pour corriger la situation et surtout, pour mettre un terme à l’incertitude et l’angoisse constantes que vivent les parents à chaque jour relativement au transport scolaire de leurs enfants. « Presque tous les jours, depuis la rentrée, on voit les reportages à la télé se multiplier, faisant état des nombreux bris de services dans le transport scolaire. Chaque fois, ça impacte des centaines, voire des milliers de familles dans leur planification au quotidien. On comprend les parents d’être en colère. Nous le sommes tout autant face à l’inaction du gouvernement et à son manque de vision », a affirmé Mme Gratton.

« François Legault, depuis son élection, ne cesse de clamer sur toutes les tribunes que l’éducation demeure sa priorité. S’il est sérieux, il est temps qu’il le démontre, car pour une majorité d’élèves du primaire et du secondaire, l’accessibilité à l’éducation passe d’abord et avant tout par le transport scolaire. C’est une condition de base à respecter pour éviter les casse-têtes à répétition pour les familles du Québec. Après les grands discours, l’heure est maintenant à la cohérence dans l’action, M. Legault », a conclu Mme Gratton.

Rappelons enfin que certains employeurs ont également contribué à accentuer la pénurie de personnel en priorisant leurs profits au détriment des conditions de travail de leurs employé-es. Il est maintenant temps pour eux de faire aussi leur part pour être plus concurrentiels sur le marché de l’emploi.

Un sondage de la FSSS–CSN révèle que les primes temporaires ne sont pas la solution pour régler la pénurie

Alors que le gouvernement a récemment annoncé des mesures pour attirer et retenir des infirmières dans le réseau, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a mené un sondage pour entendre les solutions identifiées par le personnel. Si le gouvernement préconise les primes temporaires, les travailleuses et travailleurs réclament une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel.

Le gouvernement rate la cible
Le sondage mené du 1er au 8 octobre a permis de rejoindre 4234 répondantes et répondants membres de la FSSS–CSN, principalement dans le réseau public de la santé et des services sociaux et dans les CPE. Quand on leur demande de quelles manières concrètes il serait possible d’améliorer leur santé physique et psychologique au travail pour mieux lutter contre le manque de personnel, les répondantes et répondants au sondage identifient principalement la reconnaissance de leurs efforts par des mesures financières permanentes (73 %) et la réduction de la charge de travail (63 %). Ils sont bien peu nombreux (24 %) à cibler la reconnaissance de leurs efforts par des primes temporaires, pourtant la voie préconisée par le gouvernement.

« Ce que les travailleuses et travailleurs disent au gouvernement, c’est que s’il veut vraiment régler le manque de personnel, il doit prendre une autre direction. Elles et ils sont au front depuis plus d’un an et demi face à la pandémie et sont à bout. Il faut d’urgence travailler à réduire la charge de travail et à mieux reconnaître la contribution de l’ensemble du personnel », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des risques psychosociaux à prendre en compte pour mettre fin à l’hémorragie
La majorité des plus de 4200 répondantes et répondants du sondage de la FSSS–CSN identifie la charge de travail et la reconnaissance au travail comme les deux principaux problèmes minant leur santé psychologique. Parmi les autres risques psychosociaux les plus préoccupants dans le milieu de travail qui augmentent le manque de personnel dans nos réseaux, les répondantes et répondants ciblent le manque d’autonomie décisionnelle, les difficultés de conciliation travail-famille-études et le manque de soutien des supérieurs et collègues.

Il faut un minimum de 18 $ l’heure pour sortir de la pauvreté

Des groupes de lutte contre la pauvreté et de défenses des non-syndiqué-es, des centrales syndicales et des syndicats* profitent de la Journée mondiale pour le travail décent pour affirmer que le salaire minimum nécessaire pour permettre aux travailleurs et travailleuses du Québec de sortir de la pauvreté s’établit dorénavant à 18 $ l’heure.

Depuis 2016, la revendication portée par différents groupes syndicaux et communautaires d’un salaire minimum à 15 $ l’heure a remis cet enjeu sur la place publique en plus de mener à des hausses substantielles du salaire minimum, lequel demeure cependant bien insuffisant. En 2021, il est évident qu’il est impossible de vivre décemment avec le salaire minimum actuel de 13,50 $ l’heure. Même la revendication de 15 $ l’heure n’est plus adéquate en raison de la hausse du coût de la vie, particulièrement en matière de logement et de l’augmentation du coût du panier d’épicerie. C’est pourquoi une mise à jour était nécessaire.

Le salaire minimum doit permettre aux travailleurs et aux travailleuses qui occupent un emploi à temps plein de sortir de la pauvreté. En se guidant sur différents indicateurs, tels que la mesure à faible revenue (MFR-60), en consultant leurs membres, en réalisant des entrevues et un sondage auprès des personnes à faible salaire, nos organisations en sont arrivées à fixer leur nouvelle revendication en matière de salaire minimum à 18 $ l’heure. Une telle revendication tend d’ailleurs à se rapprocher du revenu viable comme défini par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). C’est sur la base de ce constat que plusieurs organisations ont déjà adopté dans leurs instances la revendication pour la hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure et que d’autres consulteront leurs membres afin de définir les orientations lors de leurs prochaines instances.

« Mais, au-delà des calculs et des aspects techniques, la lutte pour le salaire minimum reste une affaire de principe. Il est tout simplement inacceptable que le travail soit synonyme de pauvreté. Or, ce qui devrait aller de soi ne fait malheureusement pas consensus. Les regroupements d’employeurs et le gouvernement travaillent fort pour que ça ne se passe pas. Pourtant, dans le contexte économique actuel de pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs à bas salaire, il n’y a plus d’excuses pour ne pas se rendre à 18 $. Pour nos organisations, le Québec est trop riche et prospère pour qu’un seul travailleur ou une seule travailleuse vive dans la pauvreté », déclarent les représentants et représentantes des organisations.

« L’augmentation du salaire minimum est un levier économique en soi qui favorise une société plus égalitaire. Il permet une augmentation du pouvoir d’achat des personnes, majoritairement des femmes, et réduit les écarts de revenus qui se creusent avec les années. C’est dans cet esprit que nos organisations revendiqueront 18 $ l’heure et nous nous mobiliserons pour y arriver! », ajoutent les membres des organisations.

* Organisations signataires :
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
La Confédération des syndicats nationaux (CSN)
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS)
Collectif pour un Québec sans pauvreté

Usage de scabs et fermeture de l’hôtel Double Tree : les syndiqué-es dénoncent les tactiques de l’employeur

Les employé-es de l’hôtel Double Tree de Montréal, situé au Complexe Desjardins, ont manifesté leur mécontentement face aux tactiques déplorables de la direction de l’hôtel depuis le début du conflit dont la dernière en date, la fermeture de l’hôtel pour une durée indéterminée, qui fait suite au dépôt du rapport d’enquête du ministère du Travail incriminant l’hôtelier pour l’usage de briseurs de grève.

Cette annonce de fermeture est survenue vendredi dernier, lors de l’audience du Tribunal administratif du travail concernant l’usage de briseurs de grève. Selon le trésorier et responsable du secteur Tourisme de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, cette stratégie de l’employeur lui permet d’éviter l’audience et une ordonnance entachant de façon permanente la réputation de l’entreprise.

« Les prétextes invoqués par l’employeur sont complètement farfelus : on invoque la pandémie comme prétexte de fermeture le même jour où l’on annonce l’ouverture du Centre Bell au maximum de sa capacité et le retrait des restrictions concernant la tenue des congrès. Le vrai motif, c’est que sans scabs, il ne peut opérer l’hôtel. L’autre raison évidente, c’est qu’il ne semble pas prêt à négocier de bonne foi, tout simplement. Il souhaite plutôt laisser pourrir les pourparlers pour forcer les syndiqué-es à accepter une régression de leurs conditions de travail sous la menace. Cet employeur opte pour ce type de stratagème depuis longtemps, mais nous ne sommes pas dupes ».

Aucune rencontre de négociation n’est prévue pour le moment, malgré la présence d’un conciliateur au dossier. Pourtant, sept règlements ont déjà été entérinés avec d’autres hôteliers dans cette ronde de négociation sur des bases communes (moyenne annuelle de 2 % d’augmentation salariale sur quatre ans) et les discussions progressent à toutes les autres tables de négociation. Près d’une vingtaine de syndicats sont toujours en pourparlers dans le cadre de la 10e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie (CSN).

« Depuis le début des négociations, nous avons tout vu de la part de cet employeur qui n’a jamais démontré une réelle volonté de négocier, indique Claude Harrisson, président du syndicat de l’hôtel. Nos demandes sont modestes, mais l’employeur souhaite utiliser la crise pour les refuser et nous appauvrir. C’est une stratégie déplorable. Nous lui avons clairement indiqué que nous n’accepterons pas de reculs de nos conditions de travail. »

Des syndiqué-es de Québec en renfort
Mardi, les syndiqué-es du Double Tree ont reçu la visite des syndiqué-es de l’hôtel Hilton Québec lors de cette journée de mobilisation. La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault, a rappelé que les deux syndicats en grève sont aux prises avec deux employeurs de la même bannière (Hilton) aux stratégies similaires. « On offre dans les deux cas un appauvrissement inacceptable qui frise la mauvaise foi et le chantage, a-t-elle déploré. C’est une insulte envers celles et ceux qui donnent des services de qualité depuis des années. S’ils veulent revenir à la table de négociation, nous sommes prêts à trouver une voie de passage, mais ils doivent d’abord revoir leurs propositions considérablement. »

Les syndiqué-es se sont déplacés devant l’hôtel Intercontinental, qui appartient au même employeur et où sont dirigés les clientes et clients depuis la fermeture complète entrée en vigueur lundi.

Manque de personnel dans les résidences privées pour aîné-es

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le manque de personnel dans les résidences privées pour aîné-es (RPA) date de bien avant la question de la vaccination obligatoire. Si les propriétaires des RPA veulent trouver une solution au manque de personnel, ils n’ont qu’à améliorer les conditions de travail et salariales.

Dans une sortie publique, le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) déplore le fait que la vaccination obligatoire risque d’entraîner des bris de services. Si nous partageons cette préoccupation, nous ne pouvons que déplorer que les propriétaires des RPA laissent entendre qu’ils sont complètement démunis face au manque de personnel. Nous constatons un haut taux de roulement depuis de nombreuses années dans ces résidences, conséquence des mauvaises conditions de travail et salariales du personnel. Et malgré nos nombreux appels pour améliorer la situation, bien des propriétaires font la sourde oreille. En négociation actuellement dans plusieurs RPA, nous exigeons une prolongation de convention avec une augmentation de salaire de 1 $ de l’heure pour passer au travers de la pandémie. Nous recevons une réponse négative à cette demande raisonnable à bien des endroits.

« Ça fait des années qu’on s’inquiète pour la sécurité des résidentes et des résidents. La pénurie, elle est là depuis longtemps et pour cause : on est tellement mal payé que les gens vont ailleurs dès qu’ils le peuvent. Quand vient le temps d’en demander toujours plus au personnel, on peut compter sur les propriétaires des RPA. Quand vient le temps d’aller quêter de l’argent à l’État, on peut toujours compter sur eux. Mais quand vient le temps de piger dans leurs profits pour bien traiter celles et ceux qui donnent les services aux résident-es, là c’est silence radio », déplore Marlène Ross, représentante des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN.

Arrêté ministériel : stupeur et consternation chez les paramédics

C’est avec consternation que les paramédics syndiqués avec la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont pris connaissance de l’arrêté ministériel émis par le ministre de la Santé et des Services sociaux cet après-midi. « Nous ne savions pas du tout que le ministre de la Santé et des Services sociaux souhaitait élargir les actes cliniques pouvant être réalisés par les paramédics dans les centres hospitaliers, encore moins qu’un arrêté ministériel à ce sujet s’en venai! Nous l’avons appris par les médias! », dénonce Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS—CSN).

M. Gagnon rappelle que les paramédics ne s’opposent pas à l’élargissement de leur profession. « Au contraire, nous la revendiquons depuis longtemps. Mais cela doit se faire adéquatement et dans les bonnes conditions. Nous sommes présentement en négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. Cet enjeu doit être abordé en urgence car cet arrêté surprise, émis sans concertation préalable avec les principaux concernés, ressemble à une tentative de colmater les brèches qui se multiplient au sein du système de santé en raison de la grave pénurie de main-d’œuvre », continue M. Gagnon.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS—CSN, les paramédics ne peuvent compenser pour la mauvaise gestion du système de santé. « Les solutions à ce vaste problème de gestion et de pénurie ne peuvent être élaborés sur des coins de table. Il faut que les principaux concernés soient consultés, que les discussions se fassent aux bons endroits. Le gouvernement ne peut plus profiter de l’état d’urgence sanitaire pour modifier unilatéralement les conditions de travail des employé-es du secteur de la santé. Pourtant, c’est exactement ce qu’il vient de faire pour les paramédics avec cet arrêté ministériel », commente-t-elle.

En terminant, M. Gagnon rappelle que dans plusieurs régions du Québec, on constate aussi une pénurie de main-d’œuvre chez les paramédics. « Comment cet arrêté sera appliqué dans ce contexte? Clairement, en ne nous consultant pas, on a mal attaché certains fils! Nous invitons le ministre de la Santé à s’asseoir avec nous pour discuter en connaissance de cause de ces questions », conclut M. Gagnon.

Une salle en l’honneur de Claudette Carbonneau

Première femme à occuper la présidence de la CSN, Claudette Carbonneau a eu l’honneur de voir son nom donné à une salle de la Maison Parent-Roback (MPR), à Montréal. Né d’une initiative visant à soutenir financièrement la mission de la MPR, un projet de collaboration avec la CSN a été développé afin de mettre en valeur, via trois tableaux, l’engagement de celle qui a été à la tête de la centrale de 2002 à 2011.

Plusieurs luttes charnières ont marqué le parcours de la syndicaliste qui s’est échelonné sur plus de trois décennies. Claudette Carbonneau a entre autres lutté pour la mise en place d’un véritable réseau de services de garde éducatifs à l’enfance et pour la reconnaissance du travail de milliers de femmes y œuvrant; pour l’adoption de la Loi sur l’équité salariale en 1996 ainsi que pour un important règlement sur l’équité salariale dans le secteur public en 2006. À l’occasion des 40 ans de la Charte des droits et libertés du Québec, en 2015, un hommage lui a été rendu en raison de son engagement pour de meilleures conditions de vie et de travail pour toutes et tous.

« Les femmes ont été au cœur de l’action syndicale de Claudette Carbonneau, a insisté l’actuelle présidente de la CSN, Caroline Senneville. Elle s’est battue pour leurs droits et pour qu’elles obtiennent la pleine reconnaissance de la valeur de leur travail. Sa contribution a été majeure pour l’avancement de la cause des femmes », a conclu madame Senneville.

À propos la Maison Parent-Roback
Depuis 1997, la Maison Parent-Roback rassemble sous un même toit des organisations féministes qui œuvrent au quotidien à améliorer les conditions de vie des femmes. La CSN vous invite à contribuer financièrement à cette importante mission en faisant un don à la MPR.

Encore combien de rapports avant qu’on mette fin à la crise en santé et services sociaux ?

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réagit au dépôt du rapport annuel de la Protectrice du citoyen qui dénonce une fois de plus plusieurs problèmes récurrents dans le réseau. Pour la FSSS–CSN, il est temps de miser sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes de travail pour mettre fin à la crise.

La Protectrice du citoyen cible des problèmes majeurs en déficience, dans les soins à domicile et dans la gestion de la pandémie auprès des personnes âgées. Ces problèmes récurrents sont dénoncés depuis de nombreuses années par la FSSS–CSN. Le rapport montre les lacunes du recours au privé en santé et la difficulté d’un réseau public hypercentralisé à répondre aux besoins de la population. Pour les régler, il est urgent d’agir en profondeur pour relever le réseau public de santé et de services sociaux. Pour cela, il faut mettre un terme au manque à gagner dans le financement du réseau, fermer la porte au privé, décentraliser l’organisation du réseau et viser réellement à revaloriser la contribution de l’ensemble des équipes de travail dans le réseau.

« Le rapport de la Protectrice du citoyen nous montre une fois de plus tout le travail à faire pour relever notre réseau public. On sent que le gouvernement prend de plus en plus conscience des problèmes, mais il n’en fait pas assez pour freiner la crise. Les solutions, on les connaît, il ne manque que la volonté politique d’écouter les travailleuses et travailleurs », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux en colère face au manque de reconnaissance du gouvernement

Malgré les nombreuses interventions de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le gouvernement continue de ne pas reconnaître à sa juste valeur le travail des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Bien qu’elles jouent un rôle clé pour faire face à la pandémie et à la reprise des activités chirurgicales, les PRDM attendent toujours que le gouvernement règle leur plainte de maintien de l’équité salariale.

Une discrimination salariale inacceptable
Près de 2000 préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux veillent notamment à la stérilisation des équipements pour les interventions chirurgicales et médicales. Avec la pandémie de COVID-19, leur charge de travail a augmenté drastiquement parce qu’elles doivent de plus stériliser des équipements de protection. Au fil des années, leur travail s’est grandement complexifié. C’est grâce à leur contribution si nous pouvons opérer les patientes et les patients de manière efficace et sécuritaire. Pourtant, le gouvernement refuse toujours de régler la plainte de maintien de l’équité salariale déposée en 2010. Dans une rencontre virtuelle tenue le 28 septembre, les PRDM membres de la FSSS–CSN ont exprimé leur déception face au manque de reconnaissance gouvernemental.

« Ce désaveu du gouvernement mine le moral des troupes et sème la colère chez les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux. Sans leur contribution, aucune chirurgie ne peut se faire dans les hôpitaux. Malgré ça, le gouvernement ne veut rien savoir de les reconnaître comme il se doit », dénonce Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Le manque de personnel touche directement les PRDM
La pénurie de personnel frappe durement ce titre d’emploi, alors que plusieurs PRDM ont quitté le réseau dans les derniers mois. Pour la FSSS-CSN, le gouvernement doit prendre acte que le manque de personnel touche toutes les catégories d’emploi dans le réseau et qu’il est urgent d’agir pour régler la crise du réseau.

« On ne peut pas attendre plus longtemps ! Les PRDM quittent le navire parce qu’elles sont tannées d’attendre depuis des années. Le gouvernement doit changer de cap maintenant et s’asseoir avec nous pour régler la plainte de maintien de l’équité salariale », de conclure Josée Marcotte.

Deux autres journées de grève pour les 11 000 salarié-es de CPE

Après avoir conclu deux autres journées de pourparlers avec les négociateurs gouvernementaux, les représentantes et représentants des 11 000 salarié-es de CPE syndiqués à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déclarent une grève de deux jours, les 14 et 15 octobre prochains.

Il s’agira des 2e et 3e journées d’un mandat de grève de 10 jours adopté à 97 % par les travailleuses et les travailleurs de CPE.

« Malheureusement, on sent qu’il faut vraiment maintenir la pression, explique la représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN, Stéphanie Vachon. La partie patronale doit comprendre qu’elle n’est pas en position d’imposer des reculs dans la convention collective. »

Les travailleuses et les travailleurs de Sucre Lantic se dotent d’un mandat de grève générale illimitée

Les 200 travailleuses et travailleurs de Sucre Lantic se sont dotés d’un mandat de grève générale illimitée à hauteur 98%, ce matin, lors d’une assemblée générale qui s’est tenue à Montréal.

Après 21 séances de négociation, et devant la volonté de leur employeur de recourir plus que jamais à la sous-traitance, les employé-es de la seule usine de raffinage de sucre au Québec sont prêts à augmenter la pression. « Depuis plusieurs années, le recours à la sous-traitance s’est accentué de façon notable à l’usine. Alors qu’on était censé, cette semaine, discuter sérieusement de cet aspect, qui est le principal enjeu à la table de négociation, l’employeur nous est plutôt revenu en proposant le statu quo. Ça ne passe tout simplement pas », précise Benoît Desrosiers, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Sucre Lantic–CSN. Les travailleuses et travailleurs prévoient déclencher la grève au moment jugé opportun.

 

Impacts

L’usine de Lantic, fondée il y a 133 ans, produit plus de 540 000 tonnes de sucre par année. « L’usine fonctionne à plein régime et son rendement dépasse tous les records de production jamais atteints », note Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce de la CSN. « Une grève générale illimitée freinerait considérablement le rythme de production. Selon nos informations, l’usine a une capacité de rétention d’une semaine. Après, on risque de manquer de sucre ». En effet, Sucre Lantic est un des plus gros raffineurs de sucre au Canada, avec Redpath. Lantic possède trois usines au pays, soit à Vancouver, à Taber et à Montréal. « Les autres usines ne suffiront pas à pallier la fermeture de l’usine de Montréal. Sucre Lantic produit non seulement du sucre destiné aux consommateurs par les marchés d’alimentation, mais elle fournit aussi des producteurs tels Heinz ou Barry Callebaut, qui fournit une grande proportion du chocolat en Amérique du Nord. Cette grève pourrait avoir d’importants impacts dans de nombreux secteurs », note la secrétaire générale.

De son côté, le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) entend soutenir les 200 travailleurs. « Face à leur employeur qui fait la sourde oreille à leurs justes revendications, la détermination des travailleuses et des travailleurs à se faire respecter est sans équivoque! Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN sera à leurs côtés tout au long de leur lutte et lorsqu’ils décideront d’exercer leur droit de grève et ce, jusqu’à ce qu’ils obtiennent une convention collective qui répond à leurs attentes », précise pour sa part Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN.

La convention collective est échue depuis mai 2021. Les discussions portant sur les aspects monétaires n’ont pas encore débuté.

Nathalie Arguin élue au secrétariat général de la CSN

Les délégué-es du Conseil confédéral de la CSN, réunis hier en instance virtuelle, ont élu Nathalie Arguin au secrétariat général de la Confédération. Mme Arguin, qui était jusqu’ici présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), succède ainsi à Jean Lortie, qui part à la retraite après 40 ans de militance à la CSN, dont 10 ans à titre de secrétaire général de l’organisation.

« Je tiens à remercier chaleureusement les délégué-es qui m’ont fait l’honneur de leur confiance en me confiant cette importante responsabilité à l’exécutif de la CSN. C’est à la fois un immense privilège, mais aussi un beau défi que j’entends relever avec enthousiasme, confiance et détermination », a déclaré Nathalie Arguin.

Cumulant plus de 26 années de militantisme à la CSN, Mme Arguin a contribué à la fondation de son syndicat d’origine en 1995, le Syndicat des employées et employés de la Société des Casinos du Québec, au sein duquel elle a exercé diverses fonctions à titre de membre du comité exécutif. Elle a par la suite siégé comme présidente du Comité de la condition féminine de la FEESP de 2000 à 2009, avant d’être élue secrétaire générale de cette fédération en 2009, fonction qu’elle a occupée jusqu’en 2018. Depuis lors, elle occupe la présidence de la FEESP. Nathalie Arguin siège également sur le conseil d’administration de Bâtirente depuis 2011 et occupe depuis 2015 la vice-présidence de l’organisation.

« Toutes ces années à militer et à apprendre dans cette fabuleuse école qu’est la CSN m’ont permis d’accumuler un précieux bagage de connaissances et d’expertise que je souhaite aujourd’hui, plus que jamais, mettre au service de l’ensemble des membres et des syndicats affiliés à la CSN, afin d’améliorer les conditions de travail et sociales de la classe ouvrière. C’est là le cœur de mon engagement depuis les tout débuts de mon militantisme à la CSN et c’est ce qui continuera de guider mon action au quotidien comme secrétaire générale de la Confédération », a conclu Mme Arguin.

 

Le Québec moderne, résultat de luttes syndicales

Par Jean Lortie, secrétaire général de la CSN

Le 24 septembre marque le 100e anniversaire de la première centrale québécoise créée, la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Cent années de luttes qui ont marqué le Québec.

Rappelons-nous qu’au début du siècle dernier, le taux de mortalité infantile dans certains quartiers de Montréal était de 27 %. Avec ses terribles conditions d’hygiène, on comparait alors la métropole à Calcutta, en Inde. Et la ville de Québec? Encore plus horrible : un enfant sur deux mourrait en bas âge… Une catastrophe difficile à imaginer aujourd’hui, alors que nous avons un régime québécois d’assurance maladie, une classe moyenne très présente et des conditions de vie et de travail bien loin du siècle dernier.

Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Il serait bon de se rappeler que le Québec moderne est largement dû aux grandes luttes syndicales menées depuis 1921. Par exemple, avant le régime public d’assurance maladie, réclamé par la CSN et obtenu après 10 ans de lutte, les Québécois mourraient à la maison faute de soins, ou faute de pouvoir se les payer. En témoigne cette anecdote d’un ancien collègue : lorsque sa mère s’était retrouvée à l’hôpital pendant un accouchement difficile, la famille avait dû vendre la maison pour régler la facture. Une décision déchirante qui appartient heureusement au passé.

Au cours des années 60, la CSN a participé activement à la commission Parent, laquelle a mené à la création des cégeps et des universités. L’objectif de la centrale syndicale : permettre aux fils et aux filles d’ouvriers de se scolariser et d’avoir ainsi accès à de meilleurs emplois et d’améliorer leur sort et celui de leur famille. Difficile d’imaginer que le système scolaire moderne a à peine 60 ans, tant l’accès à l’éducation est tenu pour acquis.

Depuis un siècle, la CSN a également embrassé la cause des femmes, et a su mener avec succès sa lutte pour obtenir le régime québécois d’assurance parentale, l’équité salariale et la création des CPE. Pour la petite histoire, c’est en 1924 qu’a eu lieu la première grande grève de la CSN. Celle-ci fut menée par des femmes, les allumettières de la compagnie E.B. Eddy, à Hull. Elles ont eu gain de cause et ont marqué un important jalon dans l’histoire syndicale.

Il faut se souvenir que la CSN et les autres centrales syndicales sont de véritables créatrices de la classe moyenne, avec leur mission de sortir les gens de la pauvreté en leur donnant des emplois décents et des conditions de travail dignes et sécuritaires. Le mouvement syndical est le plus grand répartiteur de richesse au Québec, et celle-ci est redistribuée dans toutes les régions, permettant ainsi de créer d’autre richesse par les achats locaux.

Le mouvement syndical sera au rendez-vous pour toutes ces luttes à mener. Pour 100 ans encore s’il le faut.

Le gouvernement reste muet sur la fin du TSO

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déplore que le plan gouvernemental reste muet sur la fin du temps supplémentaire obligatoire et contient des mesures temporaires qui ne permettront pas de mettre fin à la crise du réseau. La FSSS–CSN réagira au plan gouvernemental à 16 h dans ses bureaux à Montréal.

Pour la FSSS–CSN, pour être un succès, le plan gouvernemental doit viser une chose : donner un coup de barre dans les conditions de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Au sortir d’une négociation difficile où le gouvernement a fait la sourde oreille aux nombreuses solutions que nous avons mises de l’avant, la FSSS–CSN constate que le gouvernement Legault prend enfin conscience de la crise du manque de personnel dans le réseau. Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes comme plusieurs autres titres d’emploi quittent le réseau parce que les conditions sont trop difficiles. Elles sont aussi trop nombreuses à tomber au combat parce que peu est fait pour prendre soin de leur santé physique et psychologique. Malgré nos nombreuses demandes, le gouvernement refuse toujours de nous transmettre ses données sur la planification de la main-d’œuvre, ce qui ne permet pas d’agir sur les manques de personnel pour bien des titres d’emploi du réseau.

« Le gouvernement reste muet sur les moyens pour mettre fin au temps supplémentaire obligatoire pour les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. C’est pourtant là l’essentiel, au-delà des incitatifs financiers. Ce dont on a besoin, c’est d’améliorer nos conditions de travail. On a besoin de plus que d’un gros plaster pour régler la crise », lance Frédéric Lapierre Justin, représentant des professionnel-les en soins à la FSSS–CSN.

Implanter les solutions avec le personnel et les syndicats

C’est pourquoi la FSSS–CSN appelle le gouvernement à aller plus loin et à faire autrement. Si accélérer les mesures incluses dans les nouvelles conventions collectives et implanter de nouveaux incitatifs financiers sont à évaluer, il faudra en faire davantage pour régler la crise. Les mesures doivent permettre de reconnaître de manière permanente le travail des personnes en place qui luttent depuis plus d’un an et demi contre la pandémie. Elles doivent aussi viser à cesser de gérer le réseau à coups d’arrêtés ministériels et de se mettre à l’écoute du personnel et des syndicats. Pour la FSSS–CSN, il faut d’urgence :

  • Mettre fin au temps supplémentaire obligatoire et miser sur la stabilité des postes et des horaires
  • Contrer la surcharge de travail
  • Accentuer les mesures de conciliation travail famille études
  • Fermer la porte aux agences privées en intégrant leur personnel dans le réseau public
  • Agir globalement sur les manques de personnel pour tous les titres d’emploi en demande. La FSSS–CSN est heureuse de constater que le gouvernement accepte enfin d’augmenter le personnel administratif pour venir en support aux équipes de soins
  • Décentraliser l’organisation de la prévention et donner les moyens aux milieux de travail de faire de la prévention pour agir sur la santé physique et psychologique du personnel
  • Organiser le réseau en misant sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes de travail

« Les solutions, les gens sur le terrain les connaissent depuis longtemps. Le problème, c’est qu’on frappe un mur pour les implanter. Aujourd’hui, le gouvernement montre enfin qu’il est prêt à faire des efforts. Pour mettre fin à la crise du réseau, il doit maintenant se mettre à notre écoute », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Les représentant-es des médias sont invités à assister à la réaction de la FSSS–CSN à 16 h au 1601 avenue de Lorimier, Montréal (salle 3201).

La FSSS–CSN réclame une rencontre d’urgence sur la crise du réseau

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande une rencontre d’urgence avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour discuter de la pénurie de personnel et du projet de loi 59 sur la santé et sécurité du travail (SST).

La FSSS–CSN est préoccupée par les conséquences actuelles et à venir des pénuries généralisées de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux. Elle cible plusieurs solutions pour améliorer rapidement la situation, notamment une plus grande transparence gouvernementale sur la planification de la main d’œuvre pour prendre acte de l’ampleur des pénuries et des gestes à poser.

En parallèle de cette situation, les travaux entourant le projet de loi 59, qui réforme le régime de SST, sont sur le point de se conclure. Ce projet de loi offre des perspectives d’actions concrètes sur l’actuelle crise qui sévit dans le réseau. Pour la FSSS–CSN, le réseau est en crise en raison de l’incapacité d’agir préventivement pour assainir le climat de travail, pour prévenir les absences et les départs du réseau en amont. C’est pourquoi la FSSS–CSN cible 3 éléments incontournables à intégrer au PL59 pour éviter comme le craint le personnel du réseau que le projet de loi ne rate la cible.

« La situation est urgente. La pénurie de personnel met le réseau sous une tension extrême. À cela s’ajoute le PL59 qui doit absolument intégrer des modifications importantes pour réussir à améliorer la santé physique et psychologique du personnel du réseau, notamment en décentralisant la prévention. Le multi-établissements, dans le réseau, ça ne fonctionnera pas », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Première journée de grève commune pour les syndicats de l’hôtellerie

Environ 2000 salarié-es affiliés à près d’une vingtaine de syndicats CSN effectuent aujourd’hui une première journée de grève simultanée dans le cadre de la négociation coordonnée des syndicats de l’hôtellerie.

Pour l’occasion, trois grands rassemblements ont lieu à Montréal, Québec et Sherbrooke afin de dénoncer les hôteliers qui étirent inutilement les négociations et enveniment un conflit qui dure depuis plusieurs semaines.

À Montréal, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, a souligné l’attitude méprisante des employeurs et l’absurdité de leur stratégie devant les grévistes présents à la place du Canada. « D’un côté, les hôteliers nous disent qu’ils manquent cruellement de main-d’œuvre, et de l’autre, ils font tout pour faire durer le conflit en présentant des offres insultantes qui s’attaquent au pouvoir d’achat de nos membres. S’ils souhaitaient aggraver la pénurie de personnel, ils ne s’y prendraient pas autrement. Cependant, leur intention est claire : ils souhaitent utiliser la menace d’un long conflit pour forcer les salarié-es à accepter de s’appauvrir en utilisant la pandémie comme prétexte. Ce petit jeu a assez duré ! »

Pourtant, six syndicats de la Fédération du commerce (FC–CSN) ont déjà obtenu une entente contenant des paramètres quasi identiques, soit des hausses salariales de 8 % sur 4 ans, ainsi que des clauses de protection du lien d’emploi, notamment. Ce modèle peut facilement être reproduit ailleurs selon Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur Tourisme à la FC–CSN.

« Nos membres sont gonflés à bloc actuellement, a-t-il constaté. Ils savent que d’autres syndicats ont obtenu un règlement, mais que leurs propres employeurs étirent la négociation en proposant une série de reculs inacceptables sur le plan des conditions de travail. Ça constitue un non-sens complet. Nous devrions avoir un règlement dans la majorité des hôtels du Québec à l’heure actuelle, car nos demandes sont raisonnables et ciblées. Elles touchent le maintien de notre pouvoir d’achat et du lien d’emploi. Nous ne cèderons pas là-dessus et les employeurs doivent en prendre acte. Nous poursuivrons la mobilisation aussi longtemps qu’il le faudra. »

Un conflit qui s’envenime
Parmi les autres tactiques dilatoires utilisées jusqu’à maintenant par les employeurs, on constate l’usage de briseurs de grève. Le 3 septembre, le Tribunal administratif du travail a d’ailleurs reconnu l’usage de cette tactique illégale par le Delta Québec. Selon les enquêtes menées par la CSN, d’autres hôteliers ont tenté d’utiliser des « scabs » pour remplacer le personnel en grève malgré les dispositions contre les anti-briseurs de grève prévues au Code du travail. Ces tactiques d’une autre époque doivent cesser.

Face aux blocages constatés aux différentes tables de négociation, une douzaine de syndicats ont en main des mandats de grève pour une banque de 72 heures de grève à utiliser au moment jugé opportun et deux syndicats ont récemment entamé une grève générale illimitée, soit ceux du Double Tree (Montréal) et du Hilton Québec. L’intensification des moyens de pression risque donc de se poursuivre si aucune entente n’est conclue au courant des prochains jours.

Des actions à Montréal, Québec et Sherbrooke
À Montréal, les syndiqué-es en grève d’une douzaine d’hôtels se sont regroupés peu avant 10 h pour un rassemblement festif à la Place du Canada et se réuniront ensuite en après-midi près de la Place des Festivals. À Québec, les salarié-es du Hilton et du Delta ont procédé à une marche de solidarité dans les rues de Québec. À Sherbrooke, les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Delta ont organisé un convoi sur la rue King pour rejoindre les salarié-es de l’hôtel Quality afin d’ériger une ligne de piquetage commune devant cet hôtel pour protester face à une négociation qui s’enlise aux deux tables.