Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus Le Promeneur – CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 16 août 2019, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus le Promeneur– CSN a été accrédité pour représenter:

” Tous les salariés au sens du Code du travail. “

Les salarié-es se sont dotés d’un syndicat CSN et peuvent maintenant espérer négocier une première convention collective à la hauteur de leurs attentes.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, au Conseil central des Laurentides et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Grève des employés de bureau aux entreprises Rolland de Saint-Jérôme

Exaspérés par le déroulement des négociations, les employés de bureau de Rolland, située sur le boulevard Jean-Baptiste Rolland à St-Jérôme sont en grève depuis le vendredi 22 novembre, 7 h 00.

Par cette première journée de grève, les quelques 30 employés, syndiqués à la CSN depuis la fin de décembre 2016, veulent démontrer à la direction des Entreprises Rolland qu’il est temps de négocier pour en arriver à un règlement avec celles et ceux qui occupent des postes très variés, mais qui sont essentiels au fonctionnement et à la rentabilité de l’entreprise. Depuis le mois de mars 2018, plus d’une vingtaine de séances de négociation et de conciliation se sont tenues sans que l’employeur démontre une véritable intention de négocier sur des bases équitables.

Deux poids, deux mesures
« Depuis le début de la négociation, nous ne sentons pas que notre employeur respecte nos principales revendications, notamment celle mettant fin à la disparité de traitement du régime de retraite » explique Elysa Bergin présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des entreprises Rolland – CSN. Bien que le syndicat se réjouisse du fait que leurs collègues de l’usine bénéficient d’un contrat de travail négocié depuis le mois de mars 2019, les employées de bureau devraient, elles aussi, compter sur le respect de l’employeur, d’autant plus que la convention collective est échue depuis plus de deux ans. Les postes qu’ils occupent, bien qu’indirectement liés à la production, font en sorte que l’entreprise livre la marchandise auprès de sa clientèle canadienne, sa clientèle américaine ainsi que sa clientèle internationale (Chili, Équateur, Mexique, Colombie, Pérou, Philippines). Ces emplois garantissent à la compagnie une image de marque; ils sont donc essentiels au maintien d’une clientèle fidèle.

La présidente ajoute « qu’au contraire, non seulement la direction ne fournit pas les efforts pour régler, mais qu’en plus, elle tente d’imposer des reculs, plus particulièrement concernant les critères de qualification rendant presque impossibles les promotions à l’interne. »

La grève comme dernier recours
Selon Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides (CSN) : « Ce n’est pas de gaieté de cœur que les salariées se privent de salaire pour faire valoir leur point de vue. Pourtant, les enjeux sont assez importants pour ce faire et d’autres jours de perturbation sont à prévoir si la situation stagne. Nous souhaitons que l’entreprise centenaire, fondée en 1882 et emblème de la région, plus particulièrement de Saint-Jérôme, donne l’exemple. Le travail de qualité de ses salariés, en pleine période de pénurie de main-d’œuvre, devrait être reconnu et les iniquités, éliminées. »

Commonwealth Plywood annonce la fermeture de Planchers Husky à Lachute

Pour une deuxième fois en un an, les travailleurs ont appris que l’usine de planchers de Lachute fermera ses portes. De mauvais rendements des ventes sont maintenant invoqués par la direction pour justifier cette décision. Pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs de planchers Husky – CSN, cette annonce fait preuve, encore une fois, du désengagement de la compagnie Commonwealth Plywood envers les employés de l’usine de Lachute. Une trentaine d’employés seront privés de travail juste avant la période des Fêtes.

Une gestion déficiente
L’année dernière, à pareille date, la direction avait fait la même annonce invoquant, à ce moment-là, le manque de productivité des travailleurs. Le syndicat et ses membres avaient, après discussion, consenti à fournir des efforts supplémentaires afin de maintenir l’usine ouverte, et ce, même s’ils avaient déjà fait des compromis lors de la précédente négociation de leur dernière convention collective.

Selon André Miousse, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIMCSN), « le problème ne se situe pas du côté de la qualité du travail, mais bien du côté de la direction qui n’a pas su apporter les changements de production et d’équipement nécessaires. La compagnie n’a pas fait les efforts nécessaires pour moderniser son usine et rentabiliser sa nouvelle ligne de production de plancher d’ingénierie ».

L’indifférence caractérisée de Commonwealth Plywood
Pour Martin Richer, vice-président du Conseil central des LaurentidesCSN, « Commonwealth Plywood est insensible aux impacts sur les familles et les travailleurs qui se retrouveront à la rue, dans une région où les emplois dans ce secteur d’activité sont rares. » Bien que non requis par la loi, la compagnie ne tentera même pas de participer à un comité de reclassement qui aurait permis d’aider ces travailleurs à se retrouver un emploi. Rappelons que l’usine est implantée à Lachute depuis 20 ans, un peu de respect aurait été de mise.

La CSN veillera à ce que toutes les indemnités et que tous les dossiers en suspens soient réglés avant ou après la fermeture anticipée. Elle s’assurera également que ceci n’est pas une stratégie de Commonwealth pour céder sa production à un sous-traitant, car il faut le mentionner, le syndicat devait négocier sa nouvelle convention collective dès janvier 2020. « Nous espérons qu’il ne s’agit pas d’un stratagème bien connu dans le milieu syndical puisque l’année dernière, afin d’augmenter la productivité, la compagnie avait menacé de fermer; nous ne serons pas dupes », concluent les représentants syndicaux.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Planchers Husky – CSN est affilié à Fédération de l’industrie manufacturière (FIMCSN) qui compte quelque 320 syndicats et est affilié au Conseil central des Laurentides – CSN.

La Garderie éducative Tam-Tam de Deux-Montagnes ne respecte pas les lois et règlements

Malgré une multitude d’interventions auprès de l’employeur, de décisions du Tribunal administratif du travail, de plaintes auprès du ministère de la Famille, la direction et les propriétaires de la Garderie éducative Tam-Tam continue de bafouer les droits des travailleuses et de ne pas respecter les lois et règlements. Pour le syndicat, après deux ans de tentatives, c’en est assez.

La garderie ne se conforme pas aux normes du travail et ne respecte pas les décisions du Tribunal
« Depuis que les travailleuses se sont syndiquées, nous avons, à maintes reprises, tenté de faire respecter le minimum reconnu par les lois, et ce, sans succès. Il est inacceptable d’être obligés de se rendre devant les tribunaux afin d’obtenir, d’un arbitre, une décision afin que les travailleuses reçoivent un relevé de paie! Faut-il rappeler que ceci est prévu aux normes du travail? » dénonce Danielle Deschatelets, présidente du Syndicat des travailleuses en CPE région Laurentides (CSN).

Depuis des mois, la direction prélève les cotisations syndicales sur la paie de chaque employée, mais ne les remet pas au syndicat, s’appropriant ainsi des sommes d’argent ne lui appartenant pas. À ce jour, malgré promesses et ordonnances des tribunaux, la garderie détient toujours l’argent, invoquant toutes sortes de raisons. Qu’est-ce que la Garderie Tam-Tam n’est pas en mesure de faire que toutes les autres garderies font? Quelle peut être la réponse à cette question si ce n’est que de se demander si la direction ne fait pas preuve de malhonnêteté? Nous pouvons certainement conclure que la direction est indifférente au respect des lois et règlements. Ajoutons qu’elle fait également la même chose, périodiquement, avec les cotisations des travailleuses au fonds de pension du réseau des services de garde régis, omettant ainsi de verser les sommes dues au régime. Les travailleuses subissent constamment des représailles de la part des représentantes de l’employeur, mais les travailleuses ont peur de porter plainte craignant que les choses dégénèrent.

Le Ministère sera interpellé
Le comportement irresponsable et négligeant de la direction se traduit aussi par le non-respect des ratios et autres règlements qui existent pour assurer un service de garde de qualité et assurer la sécurité des enfants. Pour sa part, Lucie Longchamps, vice-présidente responsable du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) mentionne « Depuis des années, des plaintes sont déposées au ministère sans que rien n’y fasse. Nous allons interpeller directement le ministre Lacombe pour que cessent les manquements, notamment le non-respect des ratios. »

Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN, précise « La garderie Tam-Tam est un service de garde subventionné par l’État. Elle ne peut se soustraire délibérément ou même involontairement, à répétition, à ses obligations. L’appel au gros bon sens, les recours juridiques sur plusieurs dossiers, l’arbitrage, la médiation, tout a été essayé. Nous appuierons le syndicat et les travailleuses pour qu’une fois pour toutes, la Garderie Tam-Tam se conforme. »

En conclusion, le syndicat ne cédera pas et défendra les travailleuses qui subissent constamment des représailles; il les remercie, d’ailleurs, de veiller à donner le meilleur aux enfants malgré les conditions de travail déplorables.

À propos
Le Syndicat des travailleuses en CPE région Laurentides (CSN) représente près de 1000 travailleuses dans la région des Laurentides. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) qui regroupe plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés et, sur une base régionale, au Conseil central des Laurentides (CSN).

Les demandes de la CSN: des services publics plus humains pour toutes les Québécoises et tous les Québécois

Aujourd’hui, les fédérations du secteur public de la CSN, qui représentent 150 000 personnes travaillant dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux déposent leurs demandes communes auprès du Conseil du trésor. Après avoir passé une année à consulter les membres et à débattre des solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer la situation dans les services publics, la CSN se présente à la table de négociation avec des revendications qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs, de même qu’à ceux de la population québécoise.

La négociation 2020 s’inscrit dans une conjoncture unique de crise sans précédent dans les réseaux après des années de compressions massives et d’une importante rareté de main-d’œuvre. La CSN considère que le gouvernement, avec des surplus budgétaires historiques, a pleinement les moyens de changer la donne en investissant substantiellement dans les services à la population. « Les surplus ne sont pas pour la CAQ. Ils doivent servir à améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics qui ont subi de plein fouet, et subissent encore, les conséquences désastreuses des mesures d’austérité des dernières années », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour le personnel des réseaux, membre de la CSN, la crise qui sévit dans les services publics et la problématique d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre font en sorte qu’un important coup de barre s’impose de façon urgente. « La pénurie est bien réelle et elle ne touche pas seulement deux ou trois titres d’emploi, comme le prétend M. Legault. On a de la difficulté à recruter du personnel dans les écoles, les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs, les organismes gouvernementaux. Il manque de monde dans tous les secteurs », ajoute Mme Senneville.

Le nécessaire coup de barre revendiqué par la CSN est de 3 $ l’heure dès la première année de la convention collective pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des réseaux. Ce montant fixe représente une augmentation significative pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins dans le secteur public, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière et, donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale de la CSN inclut aussi une clause de protection contre l’inflation. « Plus jamais personne ne doit s’appauvrir en travaillant pour la population québécoise », poursuit Mme Senneville.

Pour la CSN, il est clair que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent aussi par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. « La surcharge est maintenant la norme pour le personnel des services publics. La situation est devenue insoutenable dans tous les secteurs. On le voit par l’explosion des coûts liés à l’assurance-salaire », déclare Mme Senneville. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN a choisi d’inclure une revendication sur les conditions de travail dans son cahier de table centrale, et ce, même si ces enjeux se négocieront généralement aux tables sectorielles. « Nous tenons à indiquer au Conseil du trésor que des marges financières importantes doivent être dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes. »

Des revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes déposé aujourd’hui, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi ses demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Un autre exemple d’une demande à portée sociale est celle sur les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population. La loi du silence n’est pas une option, comme l’affirmait récemment Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Le projet de négociation de la CSN est solide. Il est à la hauteur des besoins du personnel des services publics et bénéficiera à l’ensemble de la population québécoise », conclut Caroline Senneville.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Réussir en prévention

Du 13 au 20 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). À cette occasion, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public l’importance de la prévention.

À titre d’exemple, le personnel du département de l’imagerie médicale du CHU Sainte-Justine compte une centaine de techniciennes et techniciens répartis dans huit secteurs. Avec l’augmentation constante des examens à effectuer, plusieurs d’entre eux ont éprouvé des symptômes d’épuisement, de stress, avec pour conséquence des arrêts de travail et un roulement de personnel.

Le syndicat a alors rencontré la partie patronale afin de créer un comité de travail pour résoudre cette problématique. Une démarche approfondie a alors été réalisée paritairement et une reconnaissance des problèmes de surcharge de travail et des facteurs de risque psychosociaux a permis d’élaborer des pistes de solutions sur le plan de l’organisation du travail.

Parmi ces solutions, on trouve la mise à jour des devis techniques, un plan de travail qui permet d’optimiser la distribution des tâches, un meilleur encadrement des nouveaux employé-es, ainsi qu’une révision des ressources financières allouées au département. Ces pistes de solution permettent de réduire la charge de travail et favorisent le climat de travail et la santé du personnel. Malgré les difficultés rencontrées au cours de la démarche, le syndicat est très heureux du climat de confiance qu’il a entretenu avec la direction et des résultats que cette démarche a apportés.

Abolition du service local de police et du centre d’appels

La Ville de Mont-Tremblant procédera, sous peu, à des consultations publiques pour transférer son service de police municipal par celui de la Sûreté du Québec. « Si, au terme de ces consultations, le Conseil de ville va de l’avant, les policiers municipaux pourront être remplacés par des policiers provinciaux et près d’une vingtaine d’employés de la Ville de Mont-Tremblant, répartiteurs et secrétaires du service 911 perdront leur emploi ou seront relocalisés dans d’autres villes », déplore Kuang Selao, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant (CSN). « Faut-il rappeler que ces policiers et employés sont, pour la plupart, des citoyens qui participent à l’économie locale et qu’aussi, ils possèdent une connaissance remarquable du milieu, du réseau routier, de la culture de la région et de ses besoins? » d’ajouter Kuang Selao.

Un service de qualité, à l’écoute de la population, au sein de la communauté

Mis en place en 2001, le service 911 a, depuis lors, reçu la certification de niveau 1 garantissant de courts délais de réponse, la connaissance du terrain et la qualité du service offert. Par connaissance du terrain, sur un territoire comme celui de Mont-Tremblant, il faut aussi, par exemple, prendre en considération les secteurs qui sont connus de manière spécifique par les résidents et qui, souvent, répondent à un nom différent.

« La décision de la Ville de remettre en question ce service de qualité qui répond sans aucun doute aux besoins de la population, pour des impératifs budgétaires, nous laisse perplexes et nous inquiète; il s’agit d’une approche à courte vue » affirme André Lajoie, secrétaire général de la Fédération des employées et employés de services publics – CSN.

« Non seulement l’apport positif d’un service de police de proximité et d’un centre d’appels local est ignoré, mais l’impact économique et les conséquences humaines de la perte de ces emplois ne peuvent être passés sous silence. Des familles devront inévitablement faire le difficile choix de quitter la région. Nous nous attendions à plus, d’une ville prospère, il va sans dire. Mont-Tremblant a la possibilité de donner l’exemple et son administration devrait comprendre que la prospérité ne passe pas seulement par l’investissement dans des infrastructures, mais aussi par le bien-être de ses citoyens » s’indigne Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides (CSN).

Consultations publiques les 1er et 2 novembre : le syndicat invite la population à défendre son service local

Il s’agit d’un enjeu majeur pour le syndicat et les travailleuses et travailleurs du service de police ou du centre d’appels, mais tout autant pour la population en général. Le syndicat invite donc les citoyens de Mont-Tremblant à participer en grand nombre aux consultations publiques qui se tiendront vendredi 1er novembre à 19 heures et samedi 2 novembre 2019 à 10 heures.

Bâtir la solidarité régionale pour développer une voix forte

Les conseils centraux de la CSN jouent un rôle politique important dans chacune de leur région, mais comment s’y prennent-ils pour que leur voix porte encore plus et que les préoccupations des travailleuses et des travailleurs soient entendues ?

Le Point syndical a interviewé les 13 présidentes et présidents de conseils centraux au sortir de leurs congrès pour qu’ils rendent compte des façons de faire qui ont fait leurs preuves, mais aussi des innovations en cours partout au Québec. Nous avons, du même coup, dressé un portrait des enjeux régionaux qui préoccupent le plus les conseils centraux à la veille de la rentrée.

S’appuyer sur la base
La participation des membres est au centre des préoccupations des conseils centraux. Leur proximité avec les syndicats qu’ils représentent a toujours été un atout, mais plusieurs approches nouvelles visent à renforcer ce lien.

On veut, par exemple, rendre les réunions moins formelles pour donner la parole aux membres dès le début, plutôt que de simplement valider des documents. Certaines régions mettent en place des réunions thématiques qui vont changer de secteur en fonction du sujet abordé. Cette façon de faire fonctionne d’ailleurs déjà très bien au Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis trois ans. On veut aussi miser sur des rencontres informelles où il est plus facile de s’exprimer, même pour les membres qui ont tendance à rester muets dans les assemblées.

Photo des présidences des conseils centraux, prise d'un étage plus haut que les élu-e-s.

Présidences des conseils centraux // Photo : D. Morissette

Divers conseils misent par ailleurs sur un comité de mobilisation, souvent renouvelé, pour soutenir les enjeux des syndicats. Par endroits, les conseils centraux ont décidé de trouver le moyen de rendre davantage disponibles les membres du comité exécutif, même si cela signifiait parfois une diminution du nombre de personnes y siégeant. Des conseils ont aussi choisi de donner la responsabilité de secteurs (géographiques ou d’activité) à chacun des membres du comité exécutif, parfois en spécialisant une vice-présidence sur le secteur privé.

L’idée générale est de s’appuyer sur la base pour définir les enjeux régionaux et de mieux les porter, par une plus grande mobilisation des membres. On pense ici à des causes politiques ou sociales, mais aussi à la solidarité manifestée à l’égard des luttes des autres syndicats de la région.

Approches de communication
Pour communiquer avec les membres, au moins quatre conseils centraux ont déjà installé de l’équipement pour produire des vidéos, ou le feront bientôt. Ce dispositif sera offert aux syndicats qui veulent parler à leurs membres à distance.

Les régions ont toutes plus de facilité à communiquer avec les médias que la métropole. Les présidentes et présidents ont souvent des liens directs avec les journalistes depuis des années. Au Cœur-du-Québec, certains médias enregistrent même de longues entrevues qui servent dans différents topos dans les semaines suivantes.

Sur la Rive-Nord et la Rive-Sud dans la région de Montréal, c’est beaucoup plus difficile, et la présence de médias est plus aléatoire. Curieusement, la montréalisation de l’information n’aide pas vraiment à ce que la voix des travailleuses et travailleurs soit mieux entendue. La vente ou la fermeture de journaux a même empiré la situation par endroits.

Québec s’en tire mieux à cet égard, même si le conseil central a décidé de ne pas du tout compter sur les radios poubelles de la capitale.

En Outaouais, on mise sur des études chiffrées sur l’iniquité dont souffre la région en matière de services de santé, d’éducation et même en culture. Cette approche fonctionne bien avec les médias qui ont des données à se mettre sous la dent, qui sont basées sur des études.

Coalitions et rencontres
Les conseils centraux misent tous sur des coalitions intersyndicales ou basées sur des enjeux spécifiques pour se donner un plus grand poids régional. À Montréal, par exemple, on mise sur un comité intersyndical en place depuis plus de 45 ans, de même que sur des rencontres régulières avec les élu-es municipaux de tous les partis en place. De son côté, la coalition Équité Outaouais réussit à marteler son message, qui a même eu un impact électoral en 2018 en mettant fin au monopole d’un seul parti qui prévalait depuis plusieurs années. L’environnement est un sujet de plus en plus chaud et rassembleur un peu partout.


Ce que Les présidentes et présidents des conseils centraux ont dit :

« On veut attirer plus de monde pour les actions comme celle du 27 septembre. On mise beaucoup sur notre comité de mobilisation. »
– Manon Tremblay, Saguenay–Lac-Saint-Jean

« Il faut un meilleur réseau entre nous parce que le vent de droite souffle encore très fort. Quand tu t’intéresses plus aux autres syndicats, tu vas aussi t’intéresser plus au conseil central. »
– Patricia Rivest, Lanaudière

« Il faut s’investir dans différents milieux, se joindre à des tables et à différents groupes pour amener une vision CSN sur les façons de nous développer comme région. »
– Guillaume Tremblay, Côte-Nord

« Les membres participent déjà pas mal, mais ce sont souvent les mêmes. Notre défi, c’est d’essayer que ça descende plus. On veut inviter les gens à s’exprimer, notamment dans des activités informelles comme les 5 à 7. »
– Annette Herbeuval, Montérégie

« On veut consolider la solidarité intersyndicale avec notre réseau de mobilisation. »
– Dominique Daigneault, Montréal métropolitain

« Il faut se coller sur la réalité des syndicats, leurs enjeux sociaux. Quand ta voix et tes idées ont une importance, ça te donne plus envie de t’impliquer et on le constate. »
– Nancy Legendre, Bas-Saint-Laurent

« On croit que les liens entre les enjeux régionaux et nos syndicats sont là. Il faut les alimenter par une plus grande participation pour que nos luttes soient portées par les membres. »
– Alfonso Ibarra, Outaouais

« On a une bonne collaboration avec les médias régionaux, mais on veut redévelopper le réflexe des journalistes à nous interpeller. »
– Félix-Antoine Lafleur, Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

« À toutes les interventions d’élu-es, on donne systématiquement notre opinion. Ça fait comprendre aux syndiqué-es à quoi sert le conseil central. On est un outil essentiel au développement régional. »
– Serge Saint-Pierre, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

« On a décidé d’interpeller davantage nos syndicats par téléphone et d’augmenter la présence des membres aux assemblées en rendant les rencontres moins formelles, en donnant plus de temps d’antenne aux membres. »
– Paul Lavergne, Cœur-du-Québec

« Les gens se sont aperçus qu’ils ne se connaissaient pas, mais qu’ils voulaient plus partager. On va organiser trois ou quatre rencontres par an sur les priorités régionales. »
– Chantal Maillé, Laurentides

« Plus nos membres sont au courant des luttes menées par d’autres syndicats, plus notre solidarité peut s’exprimer. Et si on peut syndiquer le concurrent d’à côté, plus notre rapport de force est grand. »
– Denis Beaudin, Estrie

« S’il y a une mauvaise nouvelle, le conseil central est tout de suite au jeu avec le syndicat. Le conseil central est un incontournable. »
– Ann Gingras, Québec–Chaudière-Appalaches.

Les travailleuses et travailleurs des Autobus Le Promeneur rejoignent les rangs de la CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus Le Promeneur–CSN a déposé une requête en accréditation afin de représenter tous les salarié-es des Autobus Le Promeneur à Mont-Tremblant. Les salarié-es sont dotés d’un syndicat CSN et peuvent maintenant espérer négocier une première convention collective à la hauteur de leurs attentes.

« Nous sommes très fiers d’accueillir ces travailleuses et travailleurs au sein du Conseil central des Laurentides et de les accompagner tout au long de leur vie syndicale. Beaucoup de travail reste à faire dans le milieu du transport scolaire afin d’améliorer les conditions de travail des conductrices et conducteurs », selon Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides.

Au Québec, plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Ce syndicat sera également affilié à la Fédération des employées et employés de services publics—CSN qui regroupe plus de 3000 travailleuses et travailleurs du transport scolaire. Ils se joignent ainsi à plus de 425 syndicats affiliés à cette fédération représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

Les travailleurs de la crue

Alors que plusieurs régions du Québec étaient submergées par les eaux, des centaines d’employé-es munici­paux travaillaient d’arrache-pied pour minimiser les impacts des inondations printanières. Portrait d’un branle-bas de combat de plusieurs membres de la CSN et des questionnements qui les habitent.

L’hiver fut rude. Des précipitations de neige nettement au-dessus des moyennes. Partout au Québec, les employé-es municipaux avaient multiplié les heures de travail pour contenir la vigueur de l’hiver.

« On commençait à peine à souffler… », lâche Denis Savard, président du Syndicat des cols bleus de Gatineau. À quelques jours du congé de Pâques, les affluents de la rivière Gatineau se gonflent, augmentant dangereusement le débit de la rivière des Outaouais. Non seulement des résidences sont menacées, mais également plusieurs installations de la ville de Gatineau. Les usines d’eau potable et de traitement des eaux usées, situées près des rives, étaient particulièrement à risque.

Si nous ne parvenions pas à sécuriser ces usines, ç’aurait été la catastrophe ! », indique Denis Savard. « On avait des centaines de résidences complètement inondées, imaginez le portrait en cas de défaillance du traitement des eaux ! La réserve d’eau potable aurait pu être contaminée, forçant une bonne partie de la population à faire bouillir l’eau pour la consommation. On est parvenu à construire des digues autour de la station de traitement. Ça aurait pris un temps fou pour tout remettre en ordre si elle avait été touchée ! »

Alors que les sols s’imbibent d’eau, que la nappe phréatique augmente de volume, l’ensemble du réseau d’aqueduc se trouve rapidement à risque. Dans les interstices souterrains de la municipalité, plusieurs installations électriques et mécaniques sont menacées. « Si les différentes stations de pompage des eaux usées étaient atteintes, on risquait des refoulements d’égout, pas juste dans les zones inondées, mais sur plusieurs secteurs de la municipalité. »

Des journées sans répit
Rapidement, la municipalité et ses employé-es mettent en place le plan de match. Tous les salarié-es sont rappelés au travail, en plus de plusieurs retraité-es de la ville. « Quand on a compris l’ampleur du risque, tout le monde s’est mis au travail. Des horaires de 12 heures par jour, 7 jours par semaine, souligne le président du syndicat. L’employeur était un peu strict au début, mais il n’y a pas un boss qui a refusé une journée de répit quand le monde était crevé. »

« On a beaucoup appris de l’expérience des inondations de 2017. La ville avait fait son bilan, notre syndicat aussi. On avait eu la possibilité d’en discuter avec eux pour améliorer certaines pratiques en cas de mesures d’urgence, particulièrement en matière de communications internes et de santé et sécurité au travail. »

L’aréna Beaudry à Gatineau fut fermée pour servir de centre d’opération. Pas moins d’un million de sacs de sable y furent remplis pour contenir la montée des eaux dans différents quartiers. « Des dizaines d’employé-es, des dix roues qui viennent décharger leur cargaison de sable, des loaders qui déplacent des palettes… Notre monde travaillait comme des fous, la fatigue se faisait sentir… C’est dans des moments comme ça qu’un accident est vite arrivé. Il fallait nous assurer que nos membres puissent être efficaces, mais dans un environnement d’abord et avant tout sécuritaire. »

Bien au nord de Gatineau, nombreux sont les cols bleus membres de la CSN qui ont contribué à contenir la crise. De Maniwaki à Mont-Tremblant, tous ont mis l’épaule à la roue. Les employé-es de la ville de Mont-
Tremblant ont même suspendu leur mandat de grève afin de pouvoir mettre toutes leurs énergies pour contenir la force de la nature.

Inspecteurs sous pression
Depuis les inondations de la Vallée-du-Richelieu en 2011 et celles de 2017 touchant les régions de l’Outaouais, des Laurentides et de Montréal, nombreux sont les intervenants qui se questionnent sur les responsabilités d’octroi de permis de construction résidentielle et commerciale le long des berges et dans les milieux humides, du ressort des municipalités. Le fait que ces dernières soient largement tributaires des taxes foncières nécessaires à leur budget en amène plusieurs à pointer du doigt un réel laxisme dans l’interprétation des règles d’urbanisme.

Inspecteur municipal depuis une vingtaine d’années, responsable d’octroyer — ou de refuser — ces permis, Michel (nom fictif) est confronté à cette réalité au quotidien. Par crainte de représailles éventuelles de son employeur, le Point syndical a tenu à préserver l’anonymat de son témoignage.

« C’est triste à dire, mais quand tu es inspecteur, quand tu es responsable d’approuver une construction dans une zone inondable, on dirait que plus tu dis non, moins tu es bon… », se désole-t-il. À plus d’une reprise, il a été témoin de situations où un directeur général, voire un maire, remplissait les papiers d’allocation d’un permis de construction qu’il avait lui-même refusé de signer. « Le maire demeure quand même le premier magistrat d’une ville » pouvant ainsi s’improviser connaisseur des zones inondables, malgré l’avis de ses spécialistes », constate Michel.

Les pressions sont multiples. Dans un petit patelin, tout le monde se connait, les pressions sur le conseil de ville ou le maire sont à portée de main pour un notable voulant construire une propriété en bordure de rivière. Dans les plus grosses localités, les sommes deviennent importantes. « Il y a des millions en jeu, de gros noms associés. Les promoteurs veulent construire dans une zone inondable. Ça ne prend pas de temps pour que l’inspecteur responsable se voie tasser du dossier », déplore-t-il.

« C’est plate, mais les bons inspecteurs ne restent jamais trop longtemps en poste. On finit par les tasser, ou alors ce sont eux-mêmes qui se tannent tellement la pression et la frustration sont fortes », indique Michel. Aujourd’hui responsable de la formation et des nouveaux inspecteurs, il n’hésite pas à conseiller à ses novices d’apprendre à jauger la situation. « Je dois malheureusement leur dire d’apprendre à lâcher prise. »

Même lorsque les permis sont refusés, les promoteurs peuvent avoir recours aux tribunaux pour contester les oppositions de la ville. Les consultants privés, la plupart du temps issus de firmes d’ingénierie, pullulent pour contrer les arguments des inspecteurs municipaux. En pleine audience, un juge avait très bien illustré la situation, selon Michel. « Il avait simplement affirmé ceci : “un témoin expert, on en trouve tout le temps un. Ça dépend seulement du montant d’argent qu’on est prêt à mettre”. »

Entre autres responsabilités dans le cadre de ses fonctions, Michel doit éviter que la ville pour laquelle il travaille ne se fasse poursuivre en cas d’inondation. Alors qu’il avait refusé l’octroi d’un permis à un promoteur commercial, ce dernier avait multiplié les pressions auprès de la ville. Le permis fut accordé. Le surréalisme atteint désormais des sommets : le promoteur réclame aujourd’hui des compensations après avoir été inondé, sur la base que le permis de construction… lui avait été concédé.

Les employé-es des autobus La Diligence renouvellent leur convention collective

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Autobus La Diligence de Sainte-Adèle (CSN), du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Autobus La Diligence de Sainte-Marguerite (CSN) et du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Autobus La Diligence de Sainte-Agathe (CSN) se sont prononcés à 93 % en faveur des termes de leur nouvelle convention collective.

D’une durée de 3 ans, du 1er juillet 2017 au 1er juillet 2020, le nouveau contrat de travail de ces syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire totalisant jusqu’à 6,75 % pour les trois années. À la fin de la convention collective, le salaire horaire des chauffeurs d’autobus atteindra 20,82 $ de l’heure.

En outre, les salarié-es ont défendu et maintenu leurs acquis. À titre d’exemple, les chauffeurs continueront de bénéficier d’une banque monnayable de dix journées de maladie, d’une garantie hebdomadaire de salaire équivalant à 41 semaines, d’un mode avantageux de rémunération des circuits. Enfin, des gains ont également été faits en termes de rémunération des voyages nolisés, le tarif pour le nettoyage des autobus et les modalités de prise des congés sans traitement.

Une négociation longue appuyée par la mobilisation des membres

Selon Madame Gisèle Breton, présidente du STT des Autobus La Diligence de Sainte-Adèle (CSN), « l’employeur était agressif et a fait de très nombreuses demandes de reculs. Nous nous expliquons mal cette stratégie. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les employeurs semblent avoir de la difficulté à comprendre que l’heure n’est pas aux reculs, mais à la bonification des conditions de travail. Encore une fois, c’est grâce à la mobilisation des membres et à l’annonce d’une menace de grève que nous avons pu faire des gains. »

« Malgré le fait que la convention collective des Autobus de la Diligence soit un modèle dans le secteur, notre métier de chauffeur est encore mal reconnu », souligne Madame Nathalie Lafleur, présidente du STT des Autobus La Diligence de Sainte-Agathe (CSN). « Nous faisons un travail essentiel, nous ne transportons pas du gravier ou des vidanges, mais bien des enfants. Ça demande du tact, on doit respecter les règles de la sécurité routière en plus de faire de la discipline et des interventions auprès des enfants. »

Le syndicat se prépare déjà pour une prochaine ronde de négociation qui se tiendra à l’échéance de la convention en 2020. « Malgré le fait que nous venons de signer, nous préparons déjà nos demandes en vue de la prochaine négociation. Nous espérons que l’employeur a pris acte de la détermination de nos membres », souligne Gisèle Breton.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Autobus La Diligence – Sainte-Adèle (CSN), le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Autobus La Diligence – Sainte-Marguerite (CSN) et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Autobus La Diligence – Sainte-Agathe représentent près de 75 chauffeurs d’autobus scolaire. Ils sont affiliés au Conseil central des Laurentides (CSN), à la Fédération des employées et employés de services publics – CSN ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux.

Le salaire minimum à 12,50 $ : encore trop loin de la cible

À l’occasion de l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire du salaire minimum à 12,50 $ l’heure et de la Journée internationale des travailleuses et travailleurs, les porte-paroles des sept organisations membres de la campagne 5-10-15 tiennent à exprimer leur déception. En campagne électorale, le parti de François Legault, la Coalition avenir Québec, disait vouloir créer des « jobs payants ». Il aurait pu commencer par améliorer le salaire de près de 900 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, mais il a raté l’occasion. « Il ne faut pas oublier que 15 $ l’heure, c’est ce qui est nécessaire, quand on travaille à temps plein, pour sortir de la pauvreté au Québec et pour cesser de vivre dans la crainte constante d’une dépense imprévue », a déclaré Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

L’augmentation de 50 cents l’heure arrive dans un contexte économique extrêmement favorable qui aurait dû éliminer toutes les craintes, souvent non fondées, liées à un salaire minimum plus élevé. Le taux de chômage est à un plancher historique (5,4 %), la pénurie de main-d’œuvre affecte plusieurs secteurs et régions et l’inflation demeure faible malgré une croissance forte. « Le gouvernement aurait dû faire preuve de courage et avancer vers les 15 $ l’heure. Cela aurait été une action en faveur d’une plus grande égalité homme-femme, car les femmes occupent environ 58 % des emplois à moins de 15 $ l’heure au Québec », comme le rappelle Mélanie Gauvin, porte-parole du Front de défense des non-syndiquéEs.

Pour une obligation de donner l’horaire de travail au moins cinq jours à l’avance
Outre l’augmentation du salaire minimum, la campagne 5-10-15 porte deux autres revendications qui visent à permettre de mieux concilier le travail et la vie personnelle et familiale. D’abord, les organisations membres demandent à ce que les personnes salariées aient le droit de connaître leur horaire au moins cinq jours à l’avance. Dans un monde où les emplois atypiques sont la réalité pour une part de plus en plus importante des travailleuses et travailleurs, l’instabilité des heures de travail entraîne des défis de taille pour la planification de la vie personnelle et familiale et la gestion du budget. « Le gouvernement doit continuer sur la lancée de la récente réforme de la Loi sur les normes du travail (LNT). Celle-ci permet désormais à une personne de refuser de travailler si elle n’est pas avisée à l’intérieur d’un délai de cinq jours. Ce premier gain doit être bonifié. La responsabilité doit être mise du côté de l’employeur avec une règle qui oblige la divulgation de l’horaire à l’avance », d’expliquer Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

Dix jours de congé payé en cas de maladie ou de responsabilités familiales
Actuellement, la Loi sur les normes du travail prévoit seulement deux jours de congé payé lorsque les travailleuses ou travailleurs s’absentent pour raisons familiales ou de santé. Au-delà de deux jours, les personnes salariées doivent choisir : soit s’appauvrir pour se soigner ou s’occuper d’un proche, soit travailler malgré la maladie ou une responsabilité familiale.

« Les chiffres démontrent que ce sont encore aujourd’hui les femmes qui souffrent davantage de cette situation, a expliqué Jacques Létourneau, président de la CSN. En 2016, les femmes se sont absentées en moyenne 74 heures pour des obligations personnelles ou familiales alors que chez les hommes, la moyenne était de moins de 20 heures. L’équité homme-femme s’en trouve lourdement affectée », précise-t-il. Pour contribuer à établir l’équité homme-femme, le gouvernement doit rendre accessibles dix jours de congé payé à toutes et à tous.

La théorie démentie par la réalité
Plusieurs exemples démontrent que l’augmentation du salaire minimum n’a pas les impacts défavorables sur l’emploi que présument certaines théories économiques. Le seuil théorique de 50 % du salaire moyen qui avait été établi, bien que ce dernier était hautement discutable, ne peut certainement plus apparaître comme un critère valable et encore moins représentatif de la réalité du marché du travail. « Surtout, les données choisies par le ministère pour établir le salaire moyen excluent toutes les personnes employées à salaire fixe, ce qui fait baisser lourdement la moyenne, a clarifié Luc Vachon, président de la CSD. S’il y a eu corrélation dans les années 1970 ou 1980 entre le dépassement du ratio de 50 % et la hausse du chômage des jeunes, d’autres facteurs sont aussi à prendre en compte tels que l’arrivée des baby-boomers sur le marché du travail ou les crises économiques. Le contexte actuel est totalement différent et doit appeler à une autre approche », a-t-il dit.

Richard Perron, président du SPGQ, renchérit : « D’ailleurs, les prévisions de pertes d’emploi lancées par certains opposants de la hausse ne se sont pas concrétisées ailleurs. En Ontario, la hausse du salaire minimum à 14 $ l’heure en janvier 2018 devait, selon eux, provoquer la perte de centaines de milliers d’emplois. Or, on constate en Ontario une croissance de 2 % de l’emploi entre l’année 2017 et le premier trimestre de 2019 alors que la moyenne canadienne est de seulement 1,2 % », a-t-il poursuivi.

Et si l’effet de la hausse sur l’emploi était positif? C’est ce que démontre une étude récente de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). « On ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas quelques pertes d’emploi, mais ça n’a rien à voir avec les prédictions catastrophistes, de mentionner Christian Daigle, président général du SFPQ. En contrepartie, la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure stimulera l’économie locale en ajoutant de 2,2 à 3,4 milliards de masses salariales. Celles et ceux qui en bénéficieront dépenseront leurs revenus supplémentaires pour mieux combler leurs besoins essentiels, plutôt que de les placer dans un paradis fiscal! »

Le STT de la Ville de Mont Tremblant suspend la grève

Préoccupé-es par la crue des eaux et les risques d’inondation actuels, le syndicat des employé-es municipaux de la ville de Mont-Tremblant a pris aujourd’hui la décision de reporter les journées de grève prévues demain, vendredi, le 26 avril ainsi que samedi le 27.

« Nous sommes sans contrat de travail depuis décembre 2016, mais bien que nous voulions régler rapidement, notre priorité restera toujours de servir la population de Mont-Tremblant », a déclaré le président du syndicat, Kuang Selao. « Nous avons notre travail à cœur et nous espérons que la ville se le rappellera à la table de négociation », a-t-il ajouté.

Secteur public : cinq organisations syndicales conviennent d’un protocole de solidarité

Les cinq plus grandes organisations syndicales présentes dans le secteur public ont convenu, cette semaine, d’un protocole de solidarité. Afin de concentrer toutes leurs énergies à la prochaine négociation du secteur public qui s’amorcera cet automne, la CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ (FIQP) et l’APTS se sont entendues sur un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera pour tous les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux affiliés aux organisations signataires. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

Les organisations syndicales rappellent que, pour ce qui est du secteur de la santé et des services sociaux, des votes d’allégeances syndicales ont été tenus il y a moins de deux ans. Bien que ces votes aient été imposés par le gouvernement libéral dans la foulée du projet de loi 10 fusionnant les établissements du réseau de la santé, la quasi-totalité des travailleuses et travailleurs de ce secteur a pu se prononcer sur l’organisation qui les représenterait.

Ensemble, les cinq organisations syndicales représentent plus de 425 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.

Le vrai visage de l’employeur

Mai 2018 : Le Réseau de transport métropolitain, qui dessert les couronnes nord et sud de Montréal, devient Exo. Après plusieurs mois tumultueux, et quelques centaines de milliers de dollars plus tard, cette vaste opération de changement d’image n’aura pas réussi à couvrir les problèmes majeurs au sein de l’organisme. Pour les inspecteurs responsables de la sécurité et du service sur le réseau, membres du Syndicat des inspecteurs du Réseau de transport métropolitain Exo (SIRTM–CSN), autant la population que les travailleuses et travailleurs du réseau écopent du manque d’écoute et de transparence de la direction.

Manque de transparence
À plusieurs reprises, le syndicat a demandé d’avoir accès à des documents d’intérêt public pour la sécurité des usagères et usagers du réseau, demande qui lui a été refusée par la direction d’Exo. Même son de cloche du côté des médias, alors que le quotidien 24 heures a effectué plusieurs demandes d’accès à l’information. Quelques mois plus tard, le contrat de distribution du journal sur les quais d’Exo, en vigueur depuis dix ans, n’a pas été renouvelé. Aux dires du directeur général d’Exo, Sylvain Yelle, la raison de cette décision est que « l’autoflagellation est terminée ». Une situation qui témoigne de l’ambiance à la table de négociation, où l’on se bute à un employeur qui ne fait preuve d’aucune ouverture.

Servir la population
Malgré les besoins qui augmentent constamment, les effectifs continuent d’être réduits. Selon David Igor Gaillard, président du SIRTM–CSN, c’est maintenant impossible d’effectuer le travail de façon adéquate. En plus des trains de banlieue, les inspecteurs ont désormais le mandat d’assurer le service des réseaux d’autobus des couronnes nord et sud. « Ils essaient de combler les besoins en embauchant du personnel de sous-traitance, ce qui donne à la clientèle une fausse impression de sécurité », précise le président du syndicat. « Nous avons la formation et la certification requise pour faire face aux imprévus en cas de perturbations de service, comme des retards, des accidents ou lors d’interventions des services d’urgence. Il est primordial pour nous que l’on reconnaisse nos qualifications et notre expertise, et c’est l’enjeu principal de notre négociation », conclut David Igor Gaillard.

Ville de Mont-Tremblant en grève

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Ville de Mont-Tremblant–CSN s’est doté d’une banque de six jours de grève, une première dans son histoire. Sans contrat de travail depuis décembre 2016, le syndicat se bat notamment contre la modification des horaires et échelles salariales, l’abolition de l’horaire d’été et pour une meilleure conciliation travail-famille et loisirs. « Cette grève est l’occasion pour nous de démontrer la force que nous avons lorsque nous décidons collectivement de nous mobiliser pour de meilleures conditions de travail », a déclaré le président du syndicat, Kuang Selao. À la suite des deux premières journées de grève, les 4 et 5 avril, une manifestation a eu lieu le 15 avril devant l’hôtel de ville. « Nous sommes très fiers de pouvoir compter sur la solidarité des syndicats des Laurentides et sur celle de la CSN en entier », a-t-il conclu.