Une réforme législative plus que nécessaire

Le dépôt du projet de réforme des lois en santé et sécurité du travail a enfin été annoncé pour mars prochain. Une lueur d’espoir pour les milliers de personnes qui, depuis trop longtemps, subissent les conséquences de leur vétusté.

Le Québec faisait figure de proue en 1979 avec l’adoption de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST). Quarante et un ans plus tard, il se retrouve en queue de peloton en cette matière. La LSST n’a jamais été actualisée, pas plus que la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP) adoptée en 1985. « On est nettement en arrière des autres régimes quand on se compare à ce qui se fait ailleurs, notamment dans le reste du Canada », admettait d’ailleurs le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale responsable de la réforme, Jean Boulet, dans une entrevue accordée au Soleil en janvier 2019.

Un rattrapage qui urge
À l’heure actuelle, c’est plus de 75 % des travailleuses et des travailleurs du Québec qui ne sont pas couverts par la loi, une aberration, selon Jean Lacharité, vice-président de la CSN. « C’est incroyable qu’en 2020, au Québec, trois travailleuses ou travailleurs sur quatre ne soient pas protégés ou n’aient accès à aucun mécanisme de prévention prévu par la loi. Nous demandons depuis des années que ces mécanismes soient étendus à l’ensemble des milieux de travail. Il faut rattraper le temps perdu ! »

C’est d’ailleurs ce que recommande une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) parue en janvier 2020. On y apprend que les groupes jugés « non prioritaires » par la loi sont en proportion aussi touchés, sinon plus, que les groupes prioritaires. L’étude confirme ainsi la nécessité d’étendre les processus de prévention à tous les secteurs professionnels, indistinctement de leur niveau de « priorité ».

Le réseau de la santé comme priorité
Ce besoin est d’autant plus criant pour le réseau public de la santé et des services sociaux, qui détient le triste record du plus grand nombre de réclamations auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en matière d’accidents de travail et de lésions professionnelles. Pourtant, ce secteur est toujours considéré comme « non prioritaire » aux yeux de la loi, ce qui crée d’importantes lacunes sur le plan de la prévention dans les différents établissements.

Jessica Goldschleger, présidente du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux du Québec (STEPSQ–CSN) du CHU Sainte-Justine, souligne que cette absence d’investissements en prévention est l’une des principales causes de blessure physique chez les membres de son syndicat, notamment les technologistes médicaux en laboratoire qui se heurtent à de sérieux problèmes d’ergonomie des espaces de travail.

« Des personnes doivent s’asseoir sur des bottins téléphoniques à longueur de journée pour être à la bonne hauteur ou doivent travailler constamment de côté, faute de place pour allonger leurs jambes sous les comptoirs. À la longue, des troubles musculosquelettiques se développent et les gens doivent être mis en arrêt de travail. Si nous pouvions bénéficier d’un représentant en prévention à temps plein et de budgets appréciables dédiés entièrement à la question, comme la LSST le prévoit pour les secteurs prioritaires, on pourrait éviter de nombreuses blessures comme celles-là. »

Pour Guy Mousseau, vice-président en santé, sécurité et défense du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS–CSN de Lanaudière, le constat est le même : « Ça fait 26 ans que je m’occupe des dossiers de santé et de sécurité au travail et, pour moi, la preuve est établie depuis fort longtemps : plus les employeurs investissent en prévention, plus les cas de lésions professionnelles diminuent. C’est une corrélation directe, soutient-il. En ce moment, le secteur de la santé est réactif plutôt que proactif. Il faut que ça change ! »

Surcharge de travail et détresse psychologique
Les conséquences du caractère désuet des lois ne s’arrêtent pas là. Le nombre grandissant de personnes qui doivent demander un arrêt de travail pour des lésions professionnelles entraîne nécessairement une pénurie de main-d’œuvre ; et celui-ci pèse lourd sur les épaules des personnes qui demeurent en poste.

Le Comité national intersyndical de prévention en santé et sécurité, qui regroupe sept syndicats du milieu de la santé et des services sociaux, rapportait récemment qu’entre 2014 et 2018, le nombre d’heures d’absence liées à des cas de santé et de sécurité au travail avait augmenté de 34 % pour l’ensemble des établissements publics du Québec.

Par conséquent, la charge de travail augmente considérablement pour les personnes qui demeurent à pied d’œuvre et les cas d’épuisement professionnel et de détresse psychologique causés par l’anxiété au travail s’accumulent. « On n’en peut plus ! », s’exclame Jessica Goldschleger. « Avec les heures supplémentaires obligatoires et la pénurie de personnel, la pression est trop forte. Les gens finissent par flancher », se désole-t-elle.

Contestation et arbitrage médical
Le hic, c’est que la LATMP ne reconnaît aucune maladie à caractère psychologique. Une personne qui souhaite recevoir un tel diagnostic et être indemnisée par la CNESST doit faire la démonstration que cette « lésion » psychologique est bel et bien liée à l’exercice de son travail. Le fardeau de la preuve repose donc entièrement sur les épaules des travailleuses et des travailleurs.

Qui plus est, même si le dossier du salarié-e est bien étoffé, l’employeur contestera le diagnostic du médecin traitant par un médecin qu’il désigne lui-même. Il cherchera de la sorte à réduire le montant de sa cotisation en tant qu’employeur au fonds d’indemnisation de la CNESST, lequel est établi en fonction du nombre de réclamations qu’il génère. Ainsi, la quasi-totalité des diagnostics de lésions ou de maladies professionnelles est contestée, ce qui déclenche la procédure d’arbitrage devant le Bureau d’évaluation médicale (BEM) du ministère du Travail.

Santé mentale et vie privée
Cette situation n’est pas sans conséquences sur les personnes concernées qui, en plus d’affronter la lourdeur administrative de toutes ces démarches, doivent subir un « procès public » sur leur vie personnelle et leur santé mentale. Car l’employeur veut démontrer que la maladie à caractère psychologique de son employé-e n’est pas liée à l’exercice de son travail et s’affairera à constituer parallèlement un dossier sur celui-ci en enquêtant sur sa vie, son passé et ses antécédents.

Certains employeurs vont même jusqu’à épier les profils Facebook des gens en arrêt de travail. C’est assez préoccupant, confie Jessica Goldschleger. Alors plutôt que de s’embarquer dans de longues procédures pénibles et souvent humiliantes au cours desquelles des événements douloureux de leur vie privée seront ressassés, plusieurs décident dans bien des cas d’abandonner leur recours contre l’employeur. »

Retour au travail prématuré
C’est ainsi que bon nombre d’employé-es se voient contraints de retourner au travail de manière prématurée sans pour autant être rétablis. « Ce qu’on remarque de plus en plus, ce sont des gens encore malades qui reprennent le boulot et qui font du présentéisme jusqu’à une éventuelle rechute. Plusieurs personnes, même, démissionnent parce qu’elles ne se sont jamais remises de leur maladie », constate Jean-Renaud Caron.

« Si la LATMP était revue et les diagnostics à caractère psy­chologique reconnus par la CNESST, plusieurs cas seraient indemnisés de façon adéquate ; cela pousserait l’employeur à trouver d’autres solutions plutôt que d’exiger prématurément le retour au travail des salarié-es », ajoute-t-il.

Les attentes envers le ministre Boulet et sa réforme législative sont donc très élevées, et pour cause. Après plus de quarante ans d’inaction, il est grand temps de remédier à la situation, et ce, pour la santé du Québec et celle de ses millions de travailleuses et de travailleurs.


Les quatre revendications de la CSN Pour la réforme des lois en santé et sécurité

  1. Étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail, et non plus seulement à certains groupes prioritaires.
  2. Maintenir le programme de maternité sans danger afin d’assurer un milieu de travail sécuritaire pour la femme enceinte et son enfant qui est à naître ou allaité.
  3. Faciliter l’admission des lésions professionnelles, notamment des maladies à caractère psychologique.
  4. Déjudiciariser le régime d’indemnisation en procédant, entre autres, à la révision du système de financement et l’abolition du Bureau d’évaluation médicale.

Pour la suite du monde

Cent vingt-sept jours se sont écoulés entre le moment où le Groupe Capitales Médias (GCM) s’est placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers et l’acceptation du plan de reprise collective des quotidiens. Retour sur une petite révolution.

Ces 127 jours, les syndiqué-es du Soleil, du Nouvelliste, du Droit, de La Voix de l’Est, du Quotidien et de La Tribune s’en souviendront longtemps. Le 19 août dernier, ils étaient plus de 350 salarié-es au bord du gouffre. Depuis, des coopératives ont repris le bâton de pèlerin pour chacun des journaux et la voix de ces régions continuera à être portée dans le vaste discours médiatique.

Inventer un nouveau modèle
Dans cette course contre la montre, les employé-es ont proposé un modèle d’affaires novateur et une vision nouvelle pour l’avenir de la presse écrite : la propriété collective, une approche encore jamais vue étant donné l’envergure du projet. Désormais, ils pourront miser sur un niveau d’indépendance qui sera au service des communautés et représentatif de leur réalité.

Dès le départ, l’idée de reprendre les quotidiens en fondant des coopératives s’est enracinée dans les esprits des représentantes et représentants syndicaux concernés. Pour y arriver, il leur aura fallu réagir très rapidement et entamer un travail colossal.

Sacrifices et efforts collectifs
Dans les heures suivant l’annonce par les dirigeants de GCM, les syndiqué-es se sont mobilisés, avec l’appui de la CSN et de la Fédé­ration nationale des communications (FNC–CSN), afin de développer une solution de rechange viable. Les défis étaient nombreux et le temps compté. Baisser les bras n’était pas envisageable et une période très intense s’est amorcée, alors que la CSN a soutenu activement les syndiqué-es pour les aider à s’adjoindre les services de ressources appropriées, comme ceux de MCE Conseils. Quatre mois effrénés ont suivi pendant lesquels les travailleuses et travailleurs ont conçu un ambitieux plan de reprise et mené une vaste campagne de financement, tout en continuant à assurer la publication de leur quotidien.

Ce marathon en aura surpris plus d’un par son intensité. Car malgré la bonne volonté des acteurs impliqués, la partie était loin d’être gagnée. À commencer par la difficile situation financière de l’entreprise sur fond de crise générale dans la presse écrite. Rappelons ici quelques faits : lors des deux précédentes négociations, les salarié-es avaient consenti des hausses salariales de 1 %, un taux en deçà de l’inflation, dans l’espoir de maintenir à flot leurs quotidiens. Ils avaient également accepté de rendre les régimes de retraite des salarié-es actifs moins avantageux. Sans compter la diminution de la valeur des régimes de retraite, un drame qui touche tout autant les retraité-es que les travailleuses et travailleurs encore en poste.

Malgré cela, l’espoir prend le dessus. À terme, c’est une incroyable campagne de financement qui s’est déployée : en moins de trois mois, 2,5 millions de dollars sont recueillis auprès de la population. L’un des messages les plus forts de toute cette expérience est ainsi lancé : les quotidiens régionaux sont essentiels et leurs communautés sont déterminées à faire en sorte qu’ils survivent. Fort de cet important appui populaire, le projet de coopérative aura également su convaincre Fondaction (CSN), le Fonds de solidarité de la FTQ ainsi que Desjardins d’appuyer financièrement l’aventure.

Mais de nouveaux sacrifices devront être consentis. « Nous contribuerons à la pérennité de nos quotidiens par un prélèvement de 5 % sur chacune de nos payes », explique Louis Tremblay, président des conseils d’administration de la coopérative du Quotidien et de la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i). « Nous nous priverons d’augmentations salariales et de bonification de prime durant les premières années du projet. Nos communautés pourront ainsi conserver une voix. Nos enjeux, notre vie politique, sociale, culturelle et économique continueront à faire l’objet d’une couverture indépendante et professionnelle. Nous y veillerons. »

Une victoire et des luttes à venir
Le 23 décembre dernier, le plan de relance proposé par les travailleuses et travailleurs était accepté devant la Cour supérieure. Des centaines d’emplois ont été sauvegardés et la population peut espérer des jours meilleurs pour l’information régionale indépendante. Les défis à venir sont toutefois énormes et nul n’en est plus conscient que Louis Tremblay.

« Cette victoire prouve que notre mouvement peut accomplir d’immenses choses. Dans les prochaines années, nous devrons continuer d’innover. Nous devrons piloter un virage numérique et appliquer les idées phares de notre plan d’affaires pour atteindre l’équilibre budgétaire et retrouver enfin la voie de la rentabilité. Sauf que cette fois-ci, nous sommes collectivement responsables de notre destin, et nous n’aurons pas à subir les décisions arbitraires et opaques comme dans le passé. Ça va faire du bien ! »

La CAQ souhaite-t-elle asphyxier les services publics ?

Le 12 décembre dernier, la CSN a rencontré le Conseil du trésor pour recevoir les offres du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

Alors que la CAQ promettait du changement, les propositions déposées indiquent plutôt que le gouvernement Legault choisit de poursuivre sur la même voie que ses prédécesseurs libéraux en refusant de reconnaître la valeur du travail accompli par les travailleuses et les travailleurs en éducation, en santé et services sociaux et dans les organismes gouvernementaux.

Des offres salariales insultantes
Côté salaire, le gouvernement offre à ses propres employé-es de s’appauvrir. En proposant des augmentations sous le taux d’inflation – 1,75 % pour chacune des deux premières années, 1,5 % pour la troisième année et 1 % pour chacune des deux dernières années – le premier ministre Legault renie sa parole de consentir au minimum des augmentations qui couvriraient la hausse du coût de la vie. Pour les membres CSN du secteur public, cette proposition est inacceptable. Éviter de s’appauvrir en travaillant ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base.

Le Conseil du trésor propose aussi de verser un montant forfaitaire de 1000 $ non récurrent aux personnes qui auront atteint le dernier échelon de leur échelle salariale d’ici le 30 mars 2020. Ce montant n’est que de la poudre aux yeux.

Sur le terrain, les offres salariales ont été reçues comme une véritable insulte. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Les besoins sont grands et les personnes qui œuvrent au quotidien à prodiguer les meilleurs services possible à la population s’attendent à plus de respect de la part de leur employeur, le gouvernement du Québec.

Négocier sans attendre
Le Conseil du trésor, dans son dépôt des deman­des à la table centrale, annonçait la création de trois forums sur ses priorités gouvernementales, soit la santé globale des salarié-es, la réussite éducative et l’accessibilité aux soins pour la clientèle en hébergement de longue durée ou recevant des soins à domicile. La CSN a annoncé en janvier dernier qu’elle ne participera pas à ces forums ; les fédérations du secteur public considèrent que les discussions sur ces enjeux cruciaux doivent se tenir aux tables de négociation, dès maintenant.

Une première séance entre la CSN et le Conseil du trésor s’est tenue le 8 janvier. Les parties ont convenu de se rencontrer régulièrement. Les pourparlers sont donc entamés sur l’ensemble de nos revendications, tant sur le salaire que sur les autres enjeux intersectoriels, soit la retraite, les disparités régionales, les droits parentaux ainsi que les assurances collectives et la protection des lanceurs d’alerte.

Des dépôts sectoriels déconnectés
Les fédérations du secteur public affiliées à la CSN (FEESP, FNEEQ, FP et FSSS) ont aussi reçu, en décembre, les propositions sectorielles des comités patronaux de négociation.

Dans le secteur de la santé et des services sociaux ainsi qu’en éducation, les dépôts patronaux dénotent un flagrant manque de vision. Alors que la négociation devrait servir à améliorer les conditions de travail de toutes et de tous, les patrons des réseaux semblent plutôt vouloir saisir l’occasion pour accroître le pouvoir des cadres et retirer certains droits aux salarié-es. Les dépôts comportent des éléments préoccupants pour celles et ceux qui sont en situation de précarité, particulièrement en éducation : diminution des avantages pour les employé-es à temps partiel, augmentation des délais et ajout de critères pour l’obtention de la permanence, modification des horaires à la petite semaine, etc. Avec de telles mesures, il est difficile de saisir comment les patrons pensent attirer la relève dans les écoles, les cégeps et les établissements de santé et de services sociaux.

Du côté des travailleuses et travailleurs des organismes gouvernementaux syndiqués à la CSN qui prennent part à la négociation du secteur public, seuls les membres du Parc olympique de Montréal ont déjà entamé les discussions avec la partie patronale. Les sept syndicats FEESP et FP de cet organisme ont décidé de se coordonner pour mener la présente ronde de négociation. Une décision fort stratégique compte tenu de la volonté de l’employeur de réécrire entièrement les conventions collectives, notamment en décloisonnant les horaires et en facilitant le recours à la sous-traitance. Les syndicats CSN de l’aide juridique, des traversiers et de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse n’ont quant à eux toujours pas reçu les propositions patronales.

Merci, mais non merci
Absolument rien dans les dépôts du gouvernement, tant à la table centrale qu’aux tables sectorielles, ne permet d’attirer le personnel dans le secteur public et de le retenir. Avec les coffres de l’État québécois qui débordent et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries majeures dans les réseaux, voire des bris de services, le gouvernement a les moyens et le devoir de faire mieux. C’est par leur mobilisation que les 150 000 travailleuses et travailleurs CSN du secteur public lui feront prendre conscience de l’urgence d’agir.

Le gouvernement bâillonne le parlement

Quelques centaines de syndiqué-es de la CSN en colère ont manifesté le 6 février à Montréal. Leur but : exhorter le gouvernement du Québec à laisser le processus démocratique suivre son cours et s’opposer au bâillon concernant le projet de loi 40 sur la gouvernance scolaire. Malheureusement, le couperet du bâillon est tombé dans la nuit du 6 au 7 février, interrompant abruptement les travaux parlementaires portant sur le projet de loi.

Tout juste avant de recourir au bâillon, le gouvernement a déposé 82 amendements. Ceux-ci n’ont jamais pu être étudiés par les parlementaires. Plusieurs représentantes de la CSN présentes à la manifestation se sont indignées de cette approche autoritaire du gouvernement Legault dans ce dossier. « Le gouvernement devrait avoir appris qu’il ne gagne rien à agir dans la précipitation. À présent, on se retrouve avec un projet de loi mal ficelé. Ce sont les employé-es, les élèves ainsi que leur famille qui risquent d’en payer le prix », a souligné la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

La présidente du secteur scolaire de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN), Annie Charland, n’en revenait pas elle non plus. « Le ministre parle souvent de consulter celles et ceux qui connaissent les enfants par leur nom. C’est le cas des membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent dans plus de 1600 écoles du Québec, tous les jours. Mais ni M. Legault ni le ministre Roberge n’ont daigné consulter ces personnes », s’insurge-t-elle.

Participant également à la manifestation, Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN, a tenu à commenter l’odieux bâillon. « Quand un projet de loi compte plus de 300 articles et modifie plus de 80 lois, cela dépasse l’abolition des élections scolaires. Au fond, le gouvernement a choisi la facilité pour faire taire toutes les voix contraires à la sienne. Cette façon de procéder est extrèmement inquiétante. »

Une histoire inspirante

Il a fallu attendre cinquante ans pour que naisse le projet d’écrire l’histoire de la FNEEQ–CSN. D’étape en étape, l’entreprise est passée d’une simple volonté de présenter chronologiquement des faits marquants au projet beaucoup plus ambitieux de créer un récit, tout en mettant l’accent sur certains épisodes qui ont façonné la vie de la fédération. Le titre, 50 ans à faire école par nos luttes, résume bien l’activisme et le pragmatisme de ses membres. Lutte pour la place des femmes dans la fédération, lutte pour l’accessibilité à l’éducation, lutte pour la reconnaissance des personnes chargées de cours, lutte pour le maintien des établissements en région, lutte pour l’autonomie professionnelle et pour la liberté d’expression : les causes défendues et les victoires obtenues sont inspirantes.

Le lancement du livre s’est déroulé au début du mois de décembre en présence des militantes et militants, des élu-es, des salarié-es et des retraité-es de la FNEEQ–CSN qui ont fait de la fédération l’organisation syndicale unique qu’elle est aujourd’hui et qu’elle sera encore demain. C’est grâce à leurs écrits et à leurs souvenirs qu’ils ont si généreusement partagé l’histoire de la fédération sans complaisance, avec moult détails et anecdotes. Encore une fois, mille mercis !

Ces témoignages ainsi que les archives ont fourni une abondante matière pour composer ce premier essai basé sur la mémoire collective. Plus de 430 journaux et bulletins, dont certains datent de 1941, ont été numérisées et sont désormais accessibles sur le site de la FNEEQ–CSN. Un véritable trésor syndical offert à toutes et à tous.

Bien sûr, on ne saurait passer sous silence le travail des photographes et des équipes de rédaction, de conception graphique et de révision linguistique. C’est grâce à leur professionnalisme que ce recueil d’une grande qualité a pu voir le jour.

Ce livre nous permet en outre de tirer des leçons du passé et de nous projeter vers l’avenir. Souhaitons que sa lecture inspire la relève militante dans la défense des valeurs et des progrès de la société québécoise.

Qu’on nous pince…

Texte signé par Jacques Létourneau, président de la CSN, Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ, et Sonia Ethier, présidente de la CSQ

Dans les pages de La Presse, Alexandre Taillefer nous a demandé récemment de remettre en question nos pratiques.

M. Taillefer se défend de vouloir casser du sucre sur le dos des organisations syndicales. On le comprend : il lui semble beaucoup plus facile de répandre les stéréotypes, les demi-vérités et les propos erronés auxquels nous sommes malheureusement habitués.

Ainsi, l’homme d’affaires affirme sans ambages que « le capitalisme aura été, plus que n’importe quel autre système auparavant, celui qui aura réduit les écarts entre les plus riches et les plus pauvres ».

Qu’on nous pince.

Faut-il rappeler à M. Taillefer que les écarts entre les riches et les pauvres n’ont cessé de s’accentuer au cours des 40 dernières années ?

Que malgré les hausses constantes de la productivité des entreprises, le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs aura, au mieux, stagné au cours de cette même période ?

Alexandre Taillefer déplore que les organisations syndicales aient délaissé leur mission première qu’est la défense des moins nantis. Il est vrai qu’avec une telle vision enchantée du système capitaliste, on puisse être poussé à croire que ce dernier aura résolu, à lui seul, des siècles d’injustice. À quoi bon avoir des organisations pour défendre la classe ouvrière, pardi ?

Rappelons tout de même à M. Taillefer que le salaire annuel moyen de 1,2 million de membres que nous représentons, avant impôts, se situe sous la barre des 40 000 $. En plein dans la « vraie classe moyenne » que M. Taillefer nous exhorte à protéger.

Le péché originel des syndicats aura été d’introduire des clauses de disparité de traitement dans les conventions collectives, selon M. Taillefer. Bien entendu, celui-ci tait la longue bataille que nous avons menée pour interdire ces clauses dites orphelin. Malgré une première pièce législative qui excluait les régimes de retraite de cette définition, nous avons continué la lutte pour forcer le gouvernement à interdire les régimes de retraite à deux vitesses. Nous nous sommes même opposés à l’amnistie accordée par le précédent gouvernement à ces régimes hybrides et attendons impatiemment un projet de loi visant à les interdire totalement, comme l’a annoncé l’actuel ministre du Travail.

Que certains syndicats aient tenté de sauver les meubles, nous en convenons. Parlez-en aux travailleuses et aux travailleurs d’ArcelorMittal à Contrecoeur-Ouest, forcés d’accepter une telle concession après avoir été mis en lock-out par leur employeur alors que l’entreprise était rentable. Sans parler des salariés de Groupe Capitales Médias qui n’ont pas eu cette « chance », un gouffre de 65 millions hérité de l’époque Desmarais, avant leur transaction avec Martin Cauchon, forçant leur nouvelle coopérative à mettre un terme définitif à leur régime de retraite.

Il est aujourd’hui de bon ton de décrier le retard salarial des employés du secteur public – sans jamais omettre de mentionner que leur régime de retraite compenserait amplement cette iniquité. Or, les faits prouvent le contraire : même en tenant compte de leur régime de retraite et de l’ensemble de leurs avantages sociaux, les salariés des réseaux de la santé et de l’éducation ont une rémunération globale de 6,2 % inférieure aux autres salariés québécois, tel que l’a constaté encore une fois l’Institut de la statistique du Québec en novembre dernier.

Quant à l’affirmation voulant que les enseignants exigent une parité avec leurs collègues de l’Ontario, elle est tout simplement fausse. Cette stratégie aura été payante pour les médecins, grand bien leur fasse, mais n’aura jamais servi d’argumentaire pour les membres que nous représentons.

Nous aurions aimé compter sur la présence de M. Taillefer il y a quelques jours lors d’un colloque intersyndical portant sur la numérisation et la robotisation du monde du travail.

Il aurait pu constater que nous sommes à pied d’œuvre pour développer des pratiques qui font la promotion de la formation continue et de la requalification des travailleurs, notamment dans une perspective de transition énergétique juste et équitable. Il s’agit là de notre façon à nous de préserver des emplois. Nous accuser de nous opposer à de telles transformations inévitables de nos milieux de travail relève, malheureusement, de la simple ignorance.

Nous conviendrons toutefois avec lui qu’il demeure difficile de défendre les intérêts des travailleurs autonomes, par définition moins susceptibles de se regrouper au sein d’organisations syndicales. C’est néanmoins en pensant à eux, ainsi qu’aux chômeurs, aux personnes précaires et aux retraités que les centrales syndicales sont parvenues à resserrer les différentes mailles du filet social dont nous nous sommes collectivement dotés – qu’on pense au Régime des rentes du Québec, au Régime québécois d’assurance parentale (qui inclut un congé parental consacré aux hommes, M. Taillefer) et à notre système public d’éducation et de santé et de services sociaux.

Alors que le Québec tout entier demeure inquiet face à la situation pour le moins préoccupante que traverse Bombardier, résultat de décisions d’affaires pour le moins mal avisées, quelle heureuse diversion que de rendre responsables les syndicats de tous les maux qui nous affligent !

Si M. Taillefer souhaite réellement « un dialogue constructif entre les employeurs et les employés » afin d’atteindre le bien commun, comme il le prétend, force est d’admettre qu’il s’y prend bien mal.

Un dépôt patronal qui ne passe pas

Même si les notes sont remises depuis maintenant plusieurs semaines, les profs de cégep membres de la FNEEQ-CSN ont tenu à corriger une copie supplémentaire : les demandes patronales pour la prochaine négociation.

La note « 0 » a été décernée par plusieurs syndicats de partout au Québec. La grille de correction comprenait plusieurs critères, comme la reconnaissance par la partie patronale que « les conditions de travail sont aussi les conditions d’enseignement ».

« Nous avons déjà remis nos notes il y a quelques semaines à nos étudiantes et étudiants, mais nous tenions quand même à corriger une dernière copie : le document contenant les demandes de nos patrons. Il y a des problèmes urgents à régler dans le réseau collégial, mais le souhait de nos directions semble plutôt être d’accroître leur pouvoir de gestion. » – Yves de Repentigny, vice-président de la FNEEQ-CSN.

En période de surplus, pourquoi demander des reculs dans les conditions de travail ?
À la FNEEQ-CSN, on trouve plutôt curieux que le dépôt patronal ne propose aucun ajout d’argent neuf dans le réseau collégial dans un contexte où le gouvernement affiche d’importants surplus budgétaires. « Notre réseau collégial est sous-financé depuis des années, alors que notre tâche et les besoins des étudiantes et étudiants augmentent. Nous avons dans cette négociation une occasion d’améliorer les conditions dans lesquelles nous donnons nos cours, ce qui aura un effet certain sur la réussite étudiante », affirme Yves de Repentigny, vice-président de la fédération.

Il s’agit d’une première action de mobilisation collective pour les enseignantes et enseignants du réseau collégial. Dans les prochains jours et les prochaines semaines, le comité de négociation et de mobilisation de la FNEEQ-CSN travaillera à présenter ses solutions pour le réseau collégial à la table de négociation nationale.

« Sans nous, les services publics sont HORS SERVICE »

C’est habitée par un réel sentiment d’urgence que la CSN lance aujourd’hui la campagne HORS SERVICE. « Après plusieurs séances de négociation, tant à la table centrale qu’aux tables sectorielles, il est maintenant on ne peut plus clair que le gouvernement de François Legault ne saisit pas l’ampleur de la crise qui sévit dans nos réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Après avoir tenté par tous les moyens, et ce, depuis l’élection de la CAQ, de faire prendre conscience au gouvernement Legault que rien ne va plus dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN choisit maintenant de s’adresser directement aux Québécoises et aux Québécois qui sont plus d’un million et demi à utiliser, chaque jour, les services publics. « Notre message est simple : sans de meilleures conditions de travail, il n’y aura plus de travailleuses et de travailleurs. Et sans les travailleuses et les travailleurs, il n’y a pas de services publics. Nous ne sommes pas alarmistes, nous sommes réalistes », ajoute Mme Senneville. « Il manque de ressources, les charges de travail sont insoutenables, les cas d’épuisement professionnel se multiplient, alors il manque encore plus de ressources… Il faut à tout prix briser ce cercle vicieux. »

De plus, c’est avec une grande inquiétude que la CSN constate que le Conseil du trésor n’envoie pas de signaux positifs aux tables de négociation, comme en témoigne son refus d’hier à maintenir en place jusqu’à la conclusion de nouvelles ententes des primes d’attraction et de rétention ainsi que certains budgets de formation et d’encadrement. « Le gouvernement opte pour des économies de bouts de chandelle sur le dos des travailleuses et travailleurs au lieu de saisir la chance de valoriser le personnel. La CSN ne baissera pas les bras et les discussions se poursuivent afin de les maintenir au-delà du 30 mars. »

Puisque le gouvernement ne reconnait pas la nécessité de donner un sérieux coup de barre dès maintenant pour améliorer les conditions de travail et de pratique et les salaires dans les réseaux, les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN considèrent qu’il est aujourd’hui de leur devoir d’informer la population de l’état de la situation sur le terrain. « Les bris de services sont à nos portes. De nombreux secteurs et départements sont constamment en sous-effectifs, ce qui nuit grandement à l’accessibilité et à la qualité des services. »

La CSN rappelle que, depuis plus de deux mois, elle se présente aux tables de négociation avec des solutions concrètes qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux; des solutions qui permettraient au secteur public de redevenir attractif et ainsi de réduire les problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui aggravent actuellement la situation dans les établissements. « Pendant que nous mettons des propositions solides sur la table, le gouvernement, de son côté, ne semble pas vouloir travailler à améliorer les conditions de travail du personnel. De plus, il nous confirme à travers le budget qu’il souhaite appauvrir les travailleuses et les travailleurs du secteur public en offrant des hausses de salaire sous l’inflation. N’est-il pas indécent que le président du Conseil du trésor, millionnaire de surcroît, propose d’appauvrir celles et ceux qui se consacrent au quotidien à offrir des services à la population? »

Avec comme objectif de parler à l’ensemble de la population, la campagne HORS SERVICE se déploiera dans toutes les régions du Québec. Des actions sont prévues dès aujourd’hui dans plusieurs villes.

« Si rien n’est fait pour améliorer les conditions de travail du personnel des réseaux, il n’y aura plus de services publics. N’attendons pas que ça arrive! », conclut Caroline Senneville.

Première convention collective pour le STT de services techniques industriels Marchand

Lundi le 27 janvier dernier, les syndiqué-es réunis en assemblée générale ont adopté à 82 % les termes de l’entente de principe intervenue au cours des semaines précédentes. Il aura fallu une douzaine de rencontres de négociation pour s’entendre sur les termes du contrat de travail d’une durée de deux ans à compter de sa signature.

Au chapitre des gains, la nouvelle convention collective prévoit l’intégration d’une banque d’heures supplémentaires pouvant être reprises en congé, 10 jours fériés, des vacances annuelles entre 2 et 4 semaines, soit entre 4 % et 8 % des gains annuels en fonction de l’ancienneté. Le contrat prévoit également un régime d’assurance collective dont le partage de coûts progressifs assurera une contribution jusqu’à 45 % du coût total des primes par l’employeur ainsi qu’un REER collectif avec une contribution de l’employeur allant jusqu’à 1 % des gains annuels. La grille des salaires pour les mécaniciens prévoit un taux horaire à l’entrée de 25 $ l’heure à l’échelon 1 jusqu’à 28,95 $ au maximum de l’échelle. Chacun des échelons de salaire de la grille de rémunération sera majoré de 1 % à 1.6 % au 1er mai de chaque année.

« Nos principaux gains se situent essentiellement dans l’établissement de règles justes et équitables pour l’ensemble de nos membres. Ces règles basées essentiellement sur l’ancienneté viendront pallier une grande partie des irritants qui ont mené à la formation de notre syndicat. Nous croyons fermement que ce nouveau contrat de travail permet de consolider nos emplois et assurer une certaine forme de rétention de la main-d’œuvre dans le contexte de pénurie. Il permet également à nos conditions de travail de rester concurrentielles. Le contrat d’une durée de 2 ans permet aussi d’avoir une perspective de renégociation à court terme qui permettra de bonifier davantage nos conditions actuelles », souligne Yanic Desjardins, président du syndicat.

Les parties ont entamé leur processus de négociation à l’automne 2019 après une longue bataille juridique pour la reconnaissance et la formation de leur syndicat. Malgré le dépôt majoritaire de leur requête en accréditation à l’automne 2018, l’employeur s’est opposé à la formation du syndicat. Il aura fallu l’intervention du Tribunal administratif du travail (TAT) et plusieurs journées d’audience pour que ce dernier confirme l’accréditation syndicale dans sa décision du 26 mars 2019.

La décision du TAT vient du même coup permettre la syndicalisation de travailleuses et de travailleurs sur une base régionale. STIM, dont le siège social est situé en Estrie, est une entreprise qui offre à des clients des services de mécanique et d’entretien partout au Québec. Le tribunal en vient à la conclusion, pour la viabilité de l’unité syndicale, d’accorder une accréditation permettant au syndicat de représenter les travailleurs de STIM, peu importe le client donneur d’ouvrage situé sur le territoire de Lanaudière.

« Cette décision nous a permis de créer une percée dans le secteur de la sous-traitance mécanique. Ces travailleurs ont souvent un emploi précaire et des conditions de travail peu enviables si on les compare aux mêmes titres d’emploi et fonctions que leur donneur d’ouvrage. Avec la nouvelle convention collective chez STIM, nous avons fait la démonstration qu’il est possible de négocier de bonnes conditions de travail même pour des salarié-es d’une entreprise de service qui dépend de clients et dont le siège social n’est pas nécessairement situé sur le territoire concerné. Nous espérons que cette réussite de STIM inspirera d’autres travailleuses et travailleurs du secteur à se syndiquer et améliorer leurs conditions de travail », souligne Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de services techniques industriels Marchand – CSN représente près de 70 salariés mécaniciens, soudeurs, électromécaniciens, plombiers et commissionnaires dont le port d’attache est situé à Joliette et travaille chez les clients de STIM sur le territoire de Lanaudière.

Réforme du mode de scrutin : des modifications s’imposent

Appuyant l’objectif général d’une réforme du mode de scrutin, la CSN estime néanmoins que des modifications doivent être apportées au projet de loi déposé par la ministre Sonia LeBel afin de mieux représenter la volonté populaire. C’est ce qu’a défendu la centrale syndicale, aujourd’hui, lors de la commission parlementaire portant sur le projet de loi 39.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a d’abord souligné que les parlementaires détenaient toute la légitimité pour adopter une réforme du mode de scrutin sans avoir à passer par voie référendaire. « Une forte majorité de députés provient de partis politiques qui se sont clairement engagés à réformer le mode de scrutin avant les élections de 2022, a-t-il rappelé. C’est un enjeu beaucoup trop important pour être abandonné aux considérations partisanes d’une campagne électorale. Il est quelque peu surréaliste de constater que le gouvernement de la CAQ dépose aujourd’hui un projet de loi qui l’empêcherait lui-même de militer en sa faveur lors d’un éventuel référendum. Mais si le gouvernement tient mordicus à soumettre la question dans le cadre d’un référendum, celui-ci doit se tenir avant les élections de 2022. »

La centrale syndicale a émis de sérieuses réserves quant à la formule de compensation privilégiée par le gouvernement, qui ne prend en considération que la moitié des circonscriptions gagnées dans une région. « L’objectif d’un mode de scrutin proportionnel est de trouver un juste équilibre entre le nombre de voix exprimées et le nombre de sièges accordés aux différents partis. Ce n’est certainement pas de récompenser en double le parti qui a remporté un siège de circonscription avec une minorité du suffrage ! En ce sens, la “prime au vainqueur” que comporte le projet de loi n’a aucune raison d’être », a indiqué le président de la CSN.

La CSN s’inquiète également du trop grand nombre de régions prévu par le projet de loi 39. « Nous appuyons l’objectif du gouvernement de conserver un volet de représentation régional au sein du mécanisme de compensation proportionnelle, a souligné Jacques Létourneau. Toutefois, le nombre élevé de régions, 17, fait en sorte que les régions moins populeuses se voient désavantagées et dilue considérablement le mode compensatoire. »

Par ailleurs, la centrale syndicale souhaite que le projet de loi oblige les partis politiques de présenter entre 45 % et 55 % de candidatures féminines pour les sièges de circonscription ainsi qu’une alternance femmes-hommes sur les listes des partis, dont la moitié débuterait par une femme. La CSN demande également que soit abaissé à 5 % le seuil national pour qu’un parti puisse bénéficier des mécanismes de compensation, plutôt que 10 %.

Enfin, le président de la CSN a rappelé aux membres de la commission parlementaire que le Québec ne peut se permettre de reporter aux calendes grecques une réforme tant attendue par la population. « Le parti au pouvoir tient à cette réforme. Trois des quatre partis représentés à l’Assemblée nationale sont clairement en faveur de son adoption. Toutes les conditions sont réunies pour que le Québec se dote d’un mode de scrutin moderne, juste et foncièrement démocratique », a-t-il mentionné.

Les outils du 8 mars 2020 sont maintenant en ligne

C’est sur le thème « Féministes de toutes nos forces » que se déroulera cette année la Journée internationale des droits des femmes. Le 8 mars sera aussi l’occasion de célébrer le 20e anniversaire de la Marche mondiale des femmes, qui se tient tous les cinq ans depuis ses débuts en l’an 2000. Nous serons ainsi appelées à nous mobiliser et à prendre part aux activités de cet événement d’une importance majeure pour les femmes de partout à travers le monde.

Dans la foulée de la marche Du pain et des roses tenue en 1995, le mouvement des femmes au Québec a amorcé une grande aventure : réaliser la première édition de la Marche mondiale des femmes (MMF), qui a débuté le 8 mars 2000 pour culminer le 17 octobre de la même année. La MMF, c’est un mouvement international d’actions féministes rassemblant des groupes et des organisations de partout sur la planète qui vise l’élimination des causes de la pauvreté et des violences envers les femmes à travers le monde. La CSN n’a jamais manqué de s’y impliquer activement et cette 5e édition ne fait pas exception !

C’est donc dans le contexte de la Marche mondiale des femmes que les outils de la Journée internationale des droits des femmes ont été conçus. La thématique et le visuel du 8 mars incarnent l’importance de l’action et de la solidarité pour atteindre la reconnaissance pleine et entière et le respect total des droits des femmes. 

Bien que l’égalité de droit se soit renforcée durant les années 2000 au Québec, des progrès restent à faire pour améliorer la vie des femmes. La violence fait partie de leur quotidien et travailler à contrer ces violences, c’est s’engager dans une lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre les inégalités socioéconomiques.

Au chapitre de l’autonomie économique, les femmes sont encore plus nombreuses que les hommes à travailler au salaire minimum. De plus, les mesures d’austérité mises en place dans le secteur public, composé d’une main-d’œuvre majoritairement féminine, ont mis à mal les conditions de travail de celles qui y œuvrent.

Tous les outils disponibles
Les outils du 8 mars 2020 développés autour du thème « Féministes de toutes nos forces » sont maintenant en ligne. Vous pouvez télécharger les visuels de l’affiche, de l’autocollant, de l’épinglette ainsi que ceux pour les réseaux sociaux. Dès le début du mois de février, la CSN procédera à l’envoi aux syndicats des affiches, des autocollants et de l’outil 8 mars CSN. Ce dernier, spécifique à la CSN, est un porte-crayon fait de carton rigide qui se décline en français et en anglais. Il peut aussi être utilisé comme range-tout, bonbonnière, cache-pot, etc. L’outil se veut une occasion pour les syndicats de sensibiliser leurs membres aux réalités et aux besoins des femmes et des travailleuses.

Restez à l’affût !

Image : Le Collectif 8 mars. Molotov communications. Illustration : Guadalupe Pérez Pita

La CSN, la CSQ et la FTQ contestent les modifications à la Loi sur l’équité salariale

La CSN, la CSQ et la FTQ ont déposé à la Cour supérieure aujourd’hui un recours pour que les femmes reçoivent enfin une rémunération juste. La discrimination salariale qu’elles continuent de subir doit cesser. Ce recours conteste trois modifications législatives apportées par le gouvernement du Québec à la Loi sur l’équité salariale.

Rappelons qu’en mai 2018, à la suite d’une longue bataille menée entre autres par les trois centrales syndicales, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait statué que les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue plutôt qu’au moment où le maintien de l’équité est effectué, un exercice obligatoire tous les cinq ans.

En niant ce correctif pour les plaintes déjà déposées au moment du dépôt du projet de la loi, les centrales syndicales estiment que le gouvernement perpétue la discrimination envers les salariées qui se sont battues pour se rendre jusqu’en Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux. Lors des audiences en commission parlementaire, les centrales avaient d’ailleurs indiqué au ministre qu’elles ne tolèreraient pas une telle discrimination.

Les centrales sont également d’avis qu’en choisissant de privilégier une correction par le biais d’un montant forfaitaire plutôt que par l’ajustement des structures salariales lors de l’exercice de maintien, Québec perpétue l’inégalité et la discrimination envers les femmes.

Pour les centrales syndicales, la possibilité octroyée à une organisation détenant la majorité dans une catégorie d’emploi d’imposer, lors de la conciliation des plaintes, son règlement à d’autres plaignantes brime leurs droits d’association et à la liberté d’expression et prive les organisations minoritaires de tout recours devant un tribunal impartial.

L’ensemble de ces dispositions a pour effet de priver les femmes victimes de discrimination d’une réparation efficace et perpétue la discrimination systémique envers les travailleuses, allant à l’encontre même de l’objet de la loi, estiment la CSN, la CSQ et la FTQ.

Déclarations

« L’exercice de maintien de l’équité salariale du secteur public réalisé en 2010 a été l’objet de milliers de plaintes le contestant, tout comme l’exercice de 2015, rappelle Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Les modifications législatives adoptées par le gouvernement priveraient des milliers de femmes d’ajustements salariaux rétroactifs auxquels elles ont droit. »

« Pour la FTQ, le gouvernement doit comprendre que la discrimination à l’endroit des travailleuses ne peut plus durer et doit respecter l’esprit et la lettre du jugement de la Cour suprême qui a invalidé en 2018 plusieurs articles de la Loi sur l’équité salariale. C’est assez de traiter son personnel comme des travailleuses de seconde classe », ajoute le président de la FTQ Daniel Boyer.

« Par les modifications législatives d’avril dernier, les femmes sont encore victimes d’un traitement différent. Pour la CSQ, le droit fondamental à l’équité salariale doit être respecté dans son intégralité. L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas négociable », explique Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD déposent leurs demandes prébudgétaires au ministre des Finances

Dans le cadre des consultations prébudgétaires du ministre des Finances, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont déposé aujourd’hui un mémoire contenant l’ensemble de leurs préoccupations.

Les centrales syndicales font état de plusieurs demandes communes au gouvernement du Québec au regard de la situation économique favorable dans laquelle se déroule l’exercice budgétaire. Dans le document remis aujourd’hui au ministre Éric Girard, les organisations de travailleuses et de travailleurs insistent sur la nécessité, après des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec, de réinvestir dans les services à la population et de revoir les priorités en matière de finances publiques.

Contexte économique
Sur le plan économique, les centrales mettent en lumière la vigueur actuelle du marché de l’emploi qui offre une performance enviable à bien des égards. Les organisations syndicales considèrent que ce contexte est propice à la mise en place de programmes qui permettent et facilitent la réinsertion sur le marché de l’emploi, tout en insistant sur la formation et l’instauration de mesures pour mieux répondre aux impératifs de la numérisation de l’économie et, surtout, à la rareté de main-d’œuvre. Finalement, le contexte économique actuel étant marqué par la lutte contre les changements climatiques, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD réclament plusieurs gestes concrets pour reconnaître l’urgence de la crise climatique et amorcer une transition énergétique visant à réduire notre dépendance aux hydrocarbures, le tout accompagné d’une transition juste pour les travailleurs et travailleuses.

Orientations générales en matière de finances publiques
Du côté des finances publiques, dans l’objectif de favoriser les réinvestissements dans les services publics et les programmes sociaux, les organisations syndicales dénoncent que les surplus budgétaires engrangés ne soient pas suffisamment réinvestis dans les services publics et réclament une réduction des versements au Fonds des générations.

En matière de fiscalité, les centrales demandent la fin des baisses générales d’impôts et mentionnent qu’elles jugeront au mérite toute nouvelle mesure ciblée ou toute nouvelle dépense fiscale. Différentes propositions touchant les impôts des particuliers et des entreprises sont abordées, avec une insistance particulière concernant la taxation des géants numériques et la lutte contre les paradis fiscaux.

Services publics et programmes sociaux
La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD dénoncent dans leur mémoire le faible niveau des dépenses publiques par habitant au Québec, en comparaison des autres provinces. Après les années d’austérité imposées aux citoyens, les syndicats réclament des augmentations de dépenses afin de répondre aux besoins des familles et des citoyens.

En santé et en services sociaux, le constat est alarmant. Les centrales pointent du doigt le manque criant de ressources et de personnel pour couvrir les besoins et réclament un rehaussement important des conditions de travail dans les établissements de santé et de services sociaux. Par ailleurs, l’instauration d’un régime public et universel d’assurance médicaments est privilégiée, et ce, dans le respect des champs de compétence du Québec.

En éducation, le mémoire syndical demande davantage de ressources du gouvernement en faveur de la réussite éducative et de la persévérance scolaire. Du côté de l’enseignement supérieur, les organisations insistent sur l’augmentation du financement général, particulièrement afin d’offrir de meilleurs services aux étudiantes et étudiants en situation de handicap ou à besoins particuliers ainsi que pour octroyer de meilleures conditions de travail en formation continue dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Un réinvestissement majeur est attendu dans les services de garde éducatifs à la petite enfance, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public. Ceci passe notamment par une plus grande reconnaissance des intervenantes en petite enfance, de meilleures conditions de travail et, finalement, l’appui du personnel spécialisé dont elles ont besoin.

Responsabilité de l’État comme employeur
La situation économique favorable du Québec permet au gouvernement de donner le sérieux coup de barre nécessaire dans les conditions de travail du personnel du secteur public, estiment les centrales syndicales. Ce n’est pas avec les offres insultantes déposées par le Conseil du trésor dans le cadre des négociations que le gouvernement parviendra à attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire à nos services publics, surtout compte tenu du retard de rémunération globale de 6,2 % qu’accusent les salariés du secteur public par rapport aux autres travailleurs. Il est demandé que le gouvernement prévoie des augmentations de dépenses de programmes qui prennent en compte à la fois un rattrapage en matière de rémunération, des ajouts de services et de ressources dans les réseaux et la réalisation de ses engagements. Les syndicats clament que les besoins du personnel doivent être pris en compte dans les décisions budgétaires. L’État doit prendre ses responsabilités et s’assurer que les sommes seront disponibles afin d’attirer une relève suffisante dans les ministères et les réseaux et d’octroyer une juste rémunération et des conditions d’exercice soutenables au personnel qui offre, sur une base quotidienne, les services à la population.

Déclarations
« Le gouvernement doit prendre acte des défis que doivent relever quotidiennement la population du Québec et les travailleurs et travailleuses de l’État, et œuvrer pour nous donner une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique et plus verte. Les Québécois et Québécoises ont le droit d’aspirer à une vie meilleure. Nos demandes sont raisonnables et surtout réalisables » — Daniel Boyer, président de la FTQ.

« La situation économique très favorable du Québec permet au gouvernement de répondre aux besoins criants de nos services publics, tant du côté de l’offre de services à la population que de celui des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs. Le contexte de négociation s’y prête, le ministre doit prendre compte de cette réalité dans son budget » — Jacques Létourneau, président de la CSN.

« Au regard des années d’austérité imposées par le gouvernement du Québec à l’endroit des services à la population, les demandes que nous déposons aujourd’hui sont légitimes. Nos idées audacieuses pour plus d’équité et de justice sociale à l’endroit des familles et des plus vulnérables ne manquent pas ! Il est plus que temps pour le gouvernement d’investir en éducation, en enseignement supérieur et en petite enfance. » — Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

« Le Québec fait face à des défis importants : la pénurie de main-d’œuvre, la lutte contre les paradis fiscaux, le nécessaire rattrapage du financement dans les services publics et l’indispensable transition écologique, pour ne nommer que ceux-là. Nous joignons nos voix pour demander à Québec d’agir et d’opérer une réorientation majeure en matière de finances publiques. Nous n’avons plus le luxe de ne rien faire » — Luc Vachon, président de la CSD.

En rappel
Les centrales syndicales à l’origine du mémoire (FTQ, CSN, CSQ et CSD) représentent près de 1,2 million de membres issus des quatre coins du Québec.

Une année de congrès et de centenaire pour la CSN

C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

Les offres de la CAQ : appauvrir et asphyxier les services publics

« Le gouvernement ne comprend pas la nécessité de donner un coup de barre dès maintenant. Dans les services publics, rien ne va plus. Il y a urgence d’agir. » Ce sont les premières paroles lancées par la CSN après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux, est insultée par les offres déposées ce matin par le Conseil du trésor. « Le gouvernement a raté l’occasion de reconnaître la valeur du travail accompli par le personnel des réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour la CSN, il est clair que les offres salariales du gouvernement, qui sont de 1,75 % pour chacune des deux premières années, de 1,5 % pour la troisième année et de 1 % pour chacune des deux dernières années, sont nettement insuffisantes. « Les offres sur la table ne répondent absolument pas aux besoins. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Notre revendication d’une augmentation de 3 $ l’heure la première année vient répondre à ces besoins en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, tout en donnant un coup de barre pour toutes et tous. »

La CSN considère que le gouvernement caquiste, en tant que plus grand employeur du Québec, devrait montrer l’exemple plutôt que de poursuivre dans la même voie que ses prédécesseurs libéraux et d’appauvrir ses travailleuses et ses travailleurs. « Des hausses de salaire sous l’inflation, c’est inacceptable. Ne pas s’appauvrir en travaillant, s’assurer que la hausse des salaires couvre l’augmentation du coût de la vie, ça ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base. Quant à la proposition du gouvernement de verser un montant de 1 000 $ non récurent, se limitant aux personnes étant au dernier échelon, c’est de la poudre aux yeux », ajoute Mme Senneville.

L’absence d’un engagement précis du gouvernement d’investir significativement pour apporter les changements qui s’imposent sur le terrain est aussi vivement dénoncée par la CSN. « Du côté des conditions de travail, nous sommes prêts depuis longtemps à mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation. Avec une augmentation de près de 25 % des absences pour maladie des travailleuses et des travailleurs du secteur public au cours des cinq dernières années, on se demande bien ce que ça prendra pour que le gouvernement réalise que la charge est devenue insoutenable et qu’il faut agir immédiatement. »

De plus, avec les coffres de l’État québécois qui débordent de surplus et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries dans divers emplois du secteur public, la CSN affirme que le gouvernement actuel a les moyens et le devoir de faire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. « On dirait que M. Legault et ses ministres ne réalisent pas à quel point le manque de personnel affecte déjà les services. Il n’y a absolument rien dans ce qui a été déposé ce matin qui permet d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public. Ça devrait pourtant être la priorité du gouvernement », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Les demandes de la CSN: des services publics plus humains pour toutes les Québécoises et tous les Québécois

Aujourd’hui, les fédérations du secteur public de la CSN, qui représentent 150 000 personnes travaillant dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux déposent leurs demandes communes auprès du Conseil du trésor. Après avoir passé une année à consulter les membres et à débattre des solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer la situation dans les services publics, la CSN se présente à la table de négociation avec des revendications qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs, de même qu’à ceux de la population québécoise.

La négociation 2020 s’inscrit dans une conjoncture unique de crise sans précédent dans les réseaux après des années de compressions massives et d’une importante rareté de main-d’œuvre. La CSN considère que le gouvernement, avec des surplus budgétaires historiques, a pleinement les moyens de changer la donne en investissant substantiellement dans les services à la population. « Les surplus ne sont pas pour la CAQ. Ils doivent servir à améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics qui ont subi de plein fouet, et subissent encore, les conséquences désastreuses des mesures d’austérité des dernières années », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour le personnel des réseaux, membre de la CSN, la crise qui sévit dans les services publics et la problématique d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre font en sorte qu’un important coup de barre s’impose de façon urgente. « La pénurie est bien réelle et elle ne touche pas seulement deux ou trois titres d’emploi, comme le prétend M. Legault. On a de la difficulté à recruter du personnel dans les écoles, les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs, les organismes gouvernementaux. Il manque de monde dans tous les secteurs », ajoute Mme Senneville.

Le nécessaire coup de barre revendiqué par la CSN est de 3 $ l’heure dès la première année de la convention collective pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des réseaux. Ce montant fixe représente une augmentation significative pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins dans le secteur public, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière et, donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale de la CSN inclut aussi une clause de protection contre l’inflation. « Plus jamais personne ne doit s’appauvrir en travaillant pour la population québécoise », poursuit Mme Senneville.

Pour la CSN, il est clair que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent aussi par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. « La surcharge est maintenant la norme pour le personnel des services publics. La situation est devenue insoutenable dans tous les secteurs. On le voit par l’explosion des coûts liés à l’assurance-salaire », déclare Mme Senneville. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN a choisi d’inclure une revendication sur les conditions de travail dans son cahier de table centrale, et ce, même si ces enjeux se négocieront généralement aux tables sectorielles. « Nous tenons à indiquer au Conseil du trésor que des marges financières importantes doivent être dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes. »

Des revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes déposé aujourd’hui, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi ses demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Un autre exemple d’une demande à portée sociale est celle sur les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population. La loi du silence n’est pas une option, comme l’affirmait récemment Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Le projet de négociation de la CSN est solide. Il est à la hauteur des besoins du personnel des services publics et bénéficiera à l’ensemble de la population québécoise », conclut Caroline Senneville.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Réussir en prévention

Du 13 au 20 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). À cette occasion, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public l’importance de la prévention.

À titre d’exemple, le personnel du département de l’imagerie médicale du CHU Sainte-Justine compte une centaine de techniciennes et techniciens répartis dans huit secteurs. Avec l’augmentation constante des examens à effectuer, plusieurs d’entre eux ont éprouvé des symptômes d’épuisement, de stress, avec pour conséquence des arrêts de travail et un roulement de personnel.

Le syndicat a alors rencontré la partie patronale afin de créer un comité de travail pour résoudre cette problématique. Une démarche approfondie a alors été réalisée paritairement et une reconnaissance des problèmes de surcharge de travail et des facteurs de risque psychosociaux a permis d’élaborer des pistes de solutions sur le plan de l’organisation du travail.

Parmi ces solutions, on trouve la mise à jour des devis techniques, un plan de travail qui permet d’optimiser la distribution des tâches, un meilleur encadrement des nouveaux employé-es, ainsi qu’une révision des ressources financières allouées au département. Ces pistes de solution permettent de réduire la charge de travail et favorisent le climat de travail et la santé du personnel. Malgré les difficultés rencontrées au cours de la démarche, le syndicat est très heureux du climat de confiance qu’il a entretenu avec la direction et des résultats que cette démarche a apportés.

Bâtir la solidarité régionale pour développer une voix forte

Les conseils centraux de la CSN jouent un rôle politique important dans chacune de leur région, mais comment s’y prennent-ils pour que leur voix porte encore plus et que les préoccupations des travailleuses et des travailleurs soient entendues ?

Le Point syndical a interviewé les 13 présidentes et présidents de conseils centraux au sortir de leurs congrès pour qu’ils rendent compte des façons de faire qui ont fait leurs preuves, mais aussi des innovations en cours partout au Québec. Nous avons, du même coup, dressé un portrait des enjeux régionaux qui préoccupent le plus les conseils centraux à la veille de la rentrée.

S’appuyer sur la base
La participation des membres est au centre des préoccupations des conseils centraux. Leur proximité avec les syndicats qu’ils représentent a toujours été un atout, mais plusieurs approches nouvelles visent à renforcer ce lien.

On veut, par exemple, rendre les réunions moins formelles pour donner la parole aux membres dès le début, plutôt que de simplement valider des documents. Certaines régions mettent en place des réunions thématiques qui vont changer de secteur en fonction du sujet abordé. Cette façon de faire fonctionne d’ailleurs déjà très bien au Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis trois ans. On veut aussi miser sur des rencontres informelles où il est plus facile de s’exprimer, même pour les membres qui ont tendance à rester muets dans les assemblées.

Photo des présidences des conseils centraux, prise d'un étage plus haut que les élu-e-s.

Présidences des conseils centraux // Photo : D. Morissette

Divers conseils misent par ailleurs sur un comité de mobilisation, souvent renouvelé, pour soutenir les enjeux des syndicats. Par endroits, les conseils centraux ont décidé de trouver le moyen de rendre davantage disponibles les membres du comité exécutif, même si cela signifiait parfois une diminution du nombre de personnes y siégeant. Des conseils ont aussi choisi de donner la responsabilité de secteurs (géographiques ou d’activité) à chacun des membres du comité exécutif, parfois en spécialisant une vice-présidence sur le secteur privé.

L’idée générale est de s’appuyer sur la base pour définir les enjeux régionaux et de mieux les porter, par une plus grande mobilisation des membres. On pense ici à des causes politiques ou sociales, mais aussi à la solidarité manifestée à l’égard des luttes des autres syndicats de la région.

Approches de communication
Pour communiquer avec les membres, au moins quatre conseils centraux ont déjà installé de l’équipement pour produire des vidéos, ou le feront bientôt. Ce dispositif sera offert aux syndicats qui veulent parler à leurs membres à distance.

Les régions ont toutes plus de facilité à communiquer avec les médias que la métropole. Les présidentes et présidents ont souvent des liens directs avec les journalistes depuis des années. Au Cœur-du-Québec, certains médias enregistrent même de longues entrevues qui servent dans différents topos dans les semaines suivantes.

Sur la Rive-Nord et la Rive-Sud dans la région de Montréal, c’est beaucoup plus difficile, et la présence de médias est plus aléatoire. Curieusement, la montréalisation de l’information n’aide pas vraiment à ce que la voix des travailleuses et travailleurs soit mieux entendue. La vente ou la fermeture de journaux a même empiré la situation par endroits.

Québec s’en tire mieux à cet égard, même si le conseil central a décidé de ne pas du tout compter sur les radios poubelles de la capitale.

En Outaouais, on mise sur des études chiffrées sur l’iniquité dont souffre la région en matière de services de santé, d’éducation et même en culture. Cette approche fonctionne bien avec les médias qui ont des données à se mettre sous la dent, qui sont basées sur des études.

Coalitions et rencontres
Les conseils centraux misent tous sur des coalitions intersyndicales ou basées sur des enjeux spécifiques pour se donner un plus grand poids régional. À Montréal, par exemple, on mise sur un comité intersyndical en place depuis plus de 45 ans, de même que sur des rencontres régulières avec les élu-es municipaux de tous les partis en place. De son côté, la coalition Équité Outaouais réussit à marteler son message, qui a même eu un impact électoral en 2018 en mettant fin au monopole d’un seul parti qui prévalait depuis plusieurs années. L’environnement est un sujet de plus en plus chaud et rassembleur un peu partout.


Ce que Les présidentes et présidents des conseils centraux ont dit :

« On veut attirer plus de monde pour les actions comme celle du 27 septembre. On mise beaucoup sur notre comité de mobilisation. »
– Manon Tremblay, Saguenay–Lac-Saint-Jean

« Il faut un meilleur réseau entre nous parce que le vent de droite souffle encore très fort. Quand tu t’intéresses plus aux autres syndicats, tu vas aussi t’intéresser plus au conseil central. »
– Patricia Rivest, Lanaudière

« Il faut s’investir dans différents milieux, se joindre à des tables et à différents groupes pour amener une vision CSN sur les façons de nous développer comme région. »
– Guillaume Tremblay, Côte-Nord

« Les membres participent déjà pas mal, mais ce sont souvent les mêmes. Notre défi, c’est d’essayer que ça descende plus. On veut inviter les gens à s’exprimer, notamment dans des activités informelles comme les 5 à 7. »
– Annette Herbeuval, Montérégie

« On veut consolider la solidarité intersyndicale avec notre réseau de mobilisation. »
– Dominique Daigneault, Montréal métropolitain

« Il faut se coller sur la réalité des syndicats, leurs enjeux sociaux. Quand ta voix et tes idées ont une importance, ça te donne plus envie de t’impliquer et on le constate. »
– Nancy Legendre, Bas-Saint-Laurent

« On croit que les liens entre les enjeux régionaux et nos syndicats sont là. Il faut les alimenter par une plus grande participation pour que nos luttes soient portées par les membres. »
– Alfonso Ibarra, Outaouais

« On a une bonne collaboration avec les médias régionaux, mais on veut redévelopper le réflexe des journalistes à nous interpeller. »
– Félix-Antoine Lafleur, Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

« À toutes les interventions d’élu-es, on donne systématiquement notre opinion. Ça fait comprendre aux syndiqué-es à quoi sert le conseil central. On est un outil essentiel au développement régional. »
– Serge Saint-Pierre, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

« On a décidé d’interpeller davantage nos syndicats par téléphone et d’augmenter la présence des membres aux assemblées en rendant les rencontres moins formelles, en donnant plus de temps d’antenne aux membres. »
– Paul Lavergne, Cœur-du-Québec

« Les gens se sont aperçus qu’ils ne se connaissaient pas, mais qu’ils voulaient plus partager. On va organiser trois ou quatre rencontres par an sur les priorités régionales. »
– Chantal Maillé, Laurentides

« Plus nos membres sont au courant des luttes menées par d’autres syndicats, plus notre solidarité peut s’exprimer. Et si on peut syndiquer le concurrent d’à côté, plus notre rapport de force est grand. »
– Denis Beaudin, Estrie

« S’il y a une mauvaise nouvelle, le conseil central est tout de suite au jeu avec le syndicat. Le conseil central est un incontournable. »
– Ann Gingras, Québec–Chaudière-Appalaches.

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).