Le rapport de la Protectrice du citoyen sur la crise liée à la COVID-19 dans les CHSLD confirme, une fois de plus, de nombreuses préoccupations partagées par la CSN depuis le début de la pandémie, voire bien avant pour certaines d’entre elles. Malgré leur « immense dévouement » souligné par Marie Rinfret, les travailleuses et les travailleurs de ces établissements n’ont pas reçu le soutien nécessaire de la part du gouvernement du Québec, estime la CSN.
La CSN partage amplement la vision de la Protectrice du citoyen pour qui « la pénurie de personnel dans les CHSLD a été au cœur des ratés pour assurer la qualité des soins », tout comme le recours à des moyens incitatifs et financiers préconisés par cette dernière.
« Les équipes de travail fonctionnaient déjà au maximum de leur capacité, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Quand le recours aux heures supplémentaires obligatoires devient une norme de gestion, c’est qu’il y avait déjà un problème. La suite est malheureusement connue : du personnel épuisé, des milliers de salarié-es infectés et un accroissement de la mobilité des équipes de zones chaudes à zones froides, contribuant ainsi aux éclosions. »
Pour le président de la CSN, le gouvernement doit saisir l’occasion du renouvellement des conventions collectives du secteur public pour apporter dès maintenant des réponses concrètes aux priorités d’action ciblées par Marie Rinfret. « Le premier ministre a beau prétendre qu’il aurait dû améliorer les conditions salariales du personnel dès son arrivée au pouvoir, on attend toujours des réponses concrètes aux tables de négociations. Tout le monde s’entend : c’est avec de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail que le réseau de la santé et des services sociaux parviendra à recruter le personnel nécessaire. »
Par ailleurs, rappelant qu’en date du 14 juin, 13 581 salarié-es avaient été atteints du virus, dont onze en sont décédés, la Protectrice du citoyen souligne à juste titre la distribution insuffisante, tardive et inégale des équipements de protection qui aurait pu amplifier les éclosions. « Encore aujourd’hui, le gouvernement refuse d’appliquer le plus élémentaire des principes de précaution en s’opposant à la distribution de masques N95 pour de larges pans du personnel des CHSLD. En ignorant les appels d’experts, le gouvernement met la santé et la sécurité de tous les intervenants et les bénéficiaires à risque », déplore fortement Jacques Létourneau.
Pour la CSN, la lecture de ce rapport soulève à nouveau les nombreux problèmes entraînés par la vision hospitalo-centriste qui prévaut depuis des années au sein du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que les effets désastreux de la centralisation des pouvoirs entraînés par la réforme Barrette. Le gouvernement, estime la CSN, devra se pencher sur ces questions lors de la mise en œuvre des recommandations de la Protectrice du citoyen, estime la CSN.