Une ambulance 100% électrique n’améliorera pas les conditions de travail des paramédics

Le 18 octobre, une trentaine de paramédics sont allés accueillir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui était très fier de dévoiler à Belœil la première ambulance 100 % électrique.

Alors que les paramédics sont en négociation depuis mai 2020 et que les offres patronales déposées le 6 octobre dernier sont loin d’être satisfaisantes, lors de son point de presse, le ministre a osé dire ceci : « Les travailleurs de la santé nous sont si précieux, qu’il faut absolument tout faire pour en prendre soin ».

Monsieur Dubé, ça prend plus que des ambulances 100 % électriques pour « prendre soin » des paramédics, il faut faire plus que des opérations de communication. Il faut déposer des offres qui amélioreront concrètement les conditions de travail et salariales !

La partie ne fait que commencer, les paramédics travailleront fort dans les coins pour obtenir la reconnaissance qui leur revient. Un appel au respect !

 

Les PRDM interpellent les PDG des établissements du réseau de la santé

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de partout au Québec interpellent leur PDG cette semaine pour les inviter à venir les rencontrer pour mieux comprendre le rôle central qu’elles et ils jouent dans les hôpitaux. Les PRDM de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) leur demande d’intervenir auprès du gouvernement pour qu’il règle enfin leur plainte de maintien de l’équité salariale.

Tout au long de la semaine, les PRDM affilié-es à la FSSS–CSN transmettent des lettres aux PDG des établissements pour les inviter à venir à leur rencontre et à porter leurs revendications auprès du gouvernement. Sans la contribution des 2000 PRDM du Québec, il n’est pas possible de rattraper le retard des chirurgies dues à la pandémie. Pourtant, le gouvernement refuse toujours d’utiliser le meilleur moyen à sa portée pour les convaincre de rester dans le réseau, soit de reconnaître enfin la juste valeur de leur emploi. La FSSS–CSN empresse le gouvernement de régler la plainte de maintien de l’équité salariale de 2010 et de poser rapidement un geste concret de reconnaissance envers ces femmes.

« Les PRDM maintiennent la pression sur le gouvernement et elles et ils veulent se faire entendre ! On espère que les PDG prendront acte de l’urgence de la situation et qu’ils interviendront eux aussi auprès du gouvernement pour qu’il arrête de se traîner les pieds sur le maintien de l’équité salariale. Parce que sans les PRDM, on n’opère pas ! », indique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les travailleuses forcent le gouvernement à agir en santé et dans les services de garde

Le discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire de François Legault prouve que les actions des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs portent fruit. À un an des élections, la crise de nos réseaux devient une priorité incontournable.

La crise de nos réseaux comme enjeu préélectoral
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constate que le gouvernement place les problèmes du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs à la tête de ses préoccupations. Étant la plus grande organisation syndicale dans ces deux secteurs, la FSSS-CSN ne peut que se féliciter que le gouvernement entend enfin agir.

La volonté de décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux est la voie à suivre, comme le demande la FSSS–CSN depuis plusieurs années. De plus, pour arriver à régler la crise, elle invite le gouvernement à laisser tomber les mesures d’urgence temporaires et à agir en profondeur par des mesures qui touchent l’ensemble du personnel de ces secteurs. Pour la FSSS–CSN, c’est la seule manière de régler l’enjeu du manque de personnel qui touche de nombreux titres d’emploi, aussi bien en santé et services sociaux que dans les services de garde éducatifs. Pour y arriver, le gouvernement doit cesser de contourner les lieux de négociation et travailler en collaboration avec nous.

« C’est vrai que les choses doivent changer. Mais pour ça, il faut faire autrement et se mettre à l’écoute. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement s’entête à agir seul et à ne mettre de l’avant que des propositions pour régler les problèmes les plus urgents. Il faut faire plus pour régler la crise de nos réseaux. Pour que les choses changent, il faut enfin répondre aux demandes des travailleuses et travailleurs qui font face à la pandémie depuis plus d’un an et demi », lance Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Réaction de la FSSS-CSN aux annonces du discours d’ouverture
Dans le réseau des services de garde éducatifs, le gouvernement indique son intention depuis plusieurs semaines de compléter le réseau pour répondre au manque de places. La FSSS–CSN appuie cette volonté, tout en rappelant que ces places doivent se créer dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés pour offrir la meilleure qualité aux parents. Pour parvenir à créer de nouvelles places, le gouvernement a besoin de personnel. C’est pourquoi la FSSS–CSN lui rappelle l’urgence de régler la négociation des CPE à la satisfaction des travailleuses et travailleurs.

Dans le réseau de la santé et des services sociaux, l’enjeu du manque de personnel doit être au cœur des actions gouvernementales. Pour la FSSS–CSN, à court terme, le gouvernement devrait intégrer le personnel des agences privées pour permettre au personnel du réseau de souffler. Le gouvernement doit aussi cesser de préconiser les primes temporaires, parce que le personnel réclame une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel, comme le révèle un récent sondage de la Fédération. À cela s’ajoute le fait qu’il faut réinvestir pour combler le manque à gagner causé par l’austérité, notamment par un investissement de 2,5 milliards de dollars cette année seulement. Pour la FSSS–CSN, il faut renforcer les services sociaux et les soins de longue durée et accentuer la participation du personnel à l’organisation du travail.

La FEESP–CSN réclame qu’on double la prime annuelle de rétention et d’attraction du personnel

Presque deux ans jour pour jour après le dépôt du rapport du Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire, la problématique pourtant bien connue au ministère de l’Éducation, loin de se résorber, continue de s’aggraver, et ce, malgré les nombreuses propositions formulées par les acteurs du milieu, causant des bris de services au quotidien dans toutes les régions du Québec.

Pour tenter de corriger cette fâcheuse situation dans les meilleurs délais, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) réclame aujourd’hui que l’aide financière de rétention et d’attraction destinée aux conductrices et conducteurs de véhicules scolaires passe de 2000 $ à 4000 $, comme déjà demandé en 2019 à la suite d’études de marché. Elle demande en outre que les chauffeurs de berlines puissent aussi être admissibles à cette prime et que des ressources soient mises à la disposition des conductrices et conducteurs, dont la moyenne d’âge oscille autour de 60 ans, pour les accompagner dans le processus de demande en ligne.

« Ça fait des années qu’on sait que des incitatifs pour attirer et surtout retenir la main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire s’imposent. Déjà, en 2019, on évaluait que l’écart annuel moyen entre le salaire des conductrices et conducteurs d’autobus scolaires et ceux des autres emplois similaires dans le domaine du transport de personnes variait entre 4000 $ et 11 000 $, d’où notre demande de fixer minimalement le montant de la prime à 4000 $. Or, le gouvernement en a décidé autrement en le limitant à 2000 $, engendrant les conséquences que l’on connaît aujourd’hui. Pas surprenant que les employeurs de transport scolaire peinent actuellement à recruter avec un tel retard salarial, sans parler des conditions de travail extrêmement exigeantes du métier qui se sont aggravées avec la pandémie », a affirmé Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN et présidente du Syndicat des travailleurs des Autobus Gil-Ber–CSN.

Une prime peu accessible
En plus de l’insuffisance évidente du montant de la prime de rétention et d’attraction, celle-ci est loin d’être accessible pour une majorité de conductrices et conducteurs d’autobus, en plus d’exclure les chauffeurs de berlines. « Pour ma part, j’ai dû remplir moi-même plus d’une quinzaine de demandes en ligne sur les quelque 70 membres de mon syndicat, et je sais que je suis loin d’être la seule dans cette situation. Nos membres, qui ont pour la plupart plus de 60 ans, sont généralement très peu familiers avec la navigation en ligne. Certains n’avaient même pas d’adresses courriel ! C’est vous dire si le programme d’aide financière mis en place demeure peu accessible pour eux, poursuit Mme Dubé. Si le ministère de l’Éducation souhaite que la prime se rende à celles et ceux à qui elle est destinée, il se doit de mettre les ressources nécessaires à leur disposition pour les accompagner dans le processus de réclamation. »

Le transport scolaire : une condition de base d’accessibilité à l’éducation
Pour la présidente par intérim de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton, un sérieux coup de barre doit impérativement être donné pour corriger la situation et surtout, pour mettre un terme à l’incertitude et l’angoisse constantes que vivent les parents à chaque jour relativement au transport scolaire de leurs enfants. « Presque tous les jours, depuis la rentrée, on voit les reportages à la télé se multiplier, faisant état des nombreux bris de services dans le transport scolaire. Chaque fois, ça impacte des centaines, voire des milliers de familles dans leur planification au quotidien. On comprend les parents d’être en colère. Nous le sommes tout autant face à l’inaction du gouvernement et à son manque de vision », a affirmé Mme Gratton.

« François Legault, depuis son élection, ne cesse de clamer sur toutes les tribunes que l’éducation demeure sa priorité. S’il est sérieux, il est temps qu’il le démontre, car pour une majorité d’élèves du primaire et du secondaire, l’accessibilité à l’éducation passe d’abord et avant tout par le transport scolaire. C’est une condition de base à respecter pour éviter les casse-têtes à répétition pour les familles du Québec. Après les grands discours, l’heure est maintenant à la cohérence dans l’action, M. Legault », a conclu Mme Gratton.

Rappelons enfin que certains employeurs ont également contribué à accentuer la pénurie de personnel en priorisant leurs profits au détriment des conditions de travail de leurs employé-es. Il est maintenant temps pour eux de faire aussi leur part pour être plus concurrentiels sur le marché de l’emploi.

Un sondage de la FSSS–CSN révèle que les primes temporaires ne sont pas la solution pour régler la pénurie

Alors que le gouvernement a récemment annoncé des mesures pour attirer et retenir des infirmières dans le réseau, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a mené un sondage pour entendre les solutions identifiées par le personnel. Si le gouvernement préconise les primes temporaires, les travailleuses et travailleurs réclament une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance permanente de leurs efforts pour lutter contre le manque de personnel.

Le gouvernement rate la cible
Le sondage mené du 1er au 8 octobre a permis de rejoindre 4234 répondantes et répondants membres de la FSSS–CSN, principalement dans le réseau public de la santé et des services sociaux et dans les CPE. Quand on leur demande de quelles manières concrètes il serait possible d’améliorer leur santé physique et psychologique au travail pour mieux lutter contre le manque de personnel, les répondantes et répondants au sondage identifient principalement la reconnaissance de leurs efforts par des mesures financières permanentes (73 %) et la réduction de la charge de travail (63 %). Ils sont bien peu nombreux (24 %) à cibler la reconnaissance de leurs efforts par des primes temporaires, pourtant la voie préconisée par le gouvernement.

« Ce que les travailleuses et travailleurs disent au gouvernement, c’est que s’il veut vraiment régler le manque de personnel, il doit prendre une autre direction. Elles et ils sont au front depuis plus d’un an et demi face à la pandémie et sont à bout. Il faut d’urgence travailler à réduire la charge de travail et à mieux reconnaître la contribution de l’ensemble du personnel », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des risques psychosociaux à prendre en compte pour mettre fin à l’hémorragie
La majorité des plus de 4200 répondantes et répondants du sondage de la FSSS–CSN identifie la charge de travail et la reconnaissance au travail comme les deux principaux problèmes minant leur santé psychologique. Parmi les autres risques psychosociaux les plus préoccupants dans le milieu de travail qui augmentent le manque de personnel dans nos réseaux, les répondantes et répondants ciblent le manque d’autonomie décisionnelle, les difficultés de conciliation travail-famille-études et le manque de soutien des supérieurs et collègues.

Il faut un minimum de 18 $ l’heure pour sortir de la pauvreté

Des groupes de lutte contre la pauvreté et de défenses des non-syndiqué-es, des centrales syndicales et des syndicats* profitent de la Journée mondiale pour le travail décent pour affirmer que le salaire minimum nécessaire pour permettre aux travailleurs et travailleuses du Québec de sortir de la pauvreté s’établit dorénavant à 18 $ l’heure.

Depuis 2016, la revendication portée par différents groupes syndicaux et communautaires d’un salaire minimum à 15 $ l’heure a remis cet enjeu sur la place publique en plus de mener à des hausses substantielles du salaire minimum, lequel demeure cependant bien insuffisant. En 2021, il est évident qu’il est impossible de vivre décemment avec le salaire minimum actuel de 13,50 $ l’heure. Même la revendication de 15 $ l’heure n’est plus adéquate en raison de la hausse du coût de la vie, particulièrement en matière de logement et de l’augmentation du coût du panier d’épicerie. C’est pourquoi une mise à jour était nécessaire.

Le salaire minimum doit permettre aux travailleurs et aux travailleuses qui occupent un emploi à temps plein de sortir de la pauvreté. En se guidant sur différents indicateurs, tels que la mesure à faible revenue (MFR-60), en consultant leurs membres, en réalisant des entrevues et un sondage auprès des personnes à faible salaire, nos organisations en sont arrivées à fixer leur nouvelle revendication en matière de salaire minimum à 18 $ l’heure. Une telle revendication tend d’ailleurs à se rapprocher du revenu viable comme défini par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). C’est sur la base de ce constat que plusieurs organisations ont déjà adopté dans leurs instances la revendication pour la hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure et que d’autres consulteront leurs membres afin de définir les orientations lors de leurs prochaines instances.

« Mais, au-delà des calculs et des aspects techniques, la lutte pour le salaire minimum reste une affaire de principe. Il est tout simplement inacceptable que le travail soit synonyme de pauvreté. Or, ce qui devrait aller de soi ne fait malheureusement pas consensus. Les regroupements d’employeurs et le gouvernement travaillent fort pour que ça ne se passe pas. Pourtant, dans le contexte économique actuel de pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs à bas salaire, il n’y a plus d’excuses pour ne pas se rendre à 18 $. Pour nos organisations, le Québec est trop riche et prospère pour qu’un seul travailleur ou une seule travailleuse vive dans la pauvreté », déclarent les représentants et représentantes des organisations.

« L’augmentation du salaire minimum est un levier économique en soi qui favorise une société plus égalitaire. Il permet une augmentation du pouvoir d’achat des personnes, majoritairement des femmes, et réduit les écarts de revenus qui se creusent avec les années. C’est dans cet esprit que nos organisations revendiqueront 18 $ l’heure et nous nous mobiliserons pour y arriver! », ajoutent les membres des organisations.

* Organisations signataires :
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
La Confédération des syndicats nationaux (CSN)
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS)
Collectif pour un Québec sans pauvreté

Manque de personnel dans les résidences privées pour aîné-es

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le manque de personnel dans les résidences privées pour aîné-es (RPA) date de bien avant la question de la vaccination obligatoire. Si les propriétaires des RPA veulent trouver une solution au manque de personnel, ils n’ont qu’à améliorer les conditions de travail et salariales.

Dans une sortie publique, le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) déplore le fait que la vaccination obligatoire risque d’entraîner des bris de services. Si nous partageons cette préoccupation, nous ne pouvons que déplorer que les propriétaires des RPA laissent entendre qu’ils sont complètement démunis face au manque de personnel. Nous constatons un haut taux de roulement depuis de nombreuses années dans ces résidences, conséquence des mauvaises conditions de travail et salariales du personnel. Et malgré nos nombreux appels pour améliorer la situation, bien des propriétaires font la sourde oreille. En négociation actuellement dans plusieurs RPA, nous exigeons une prolongation de convention avec une augmentation de salaire de 1 $ de l’heure pour passer au travers de la pandémie. Nous recevons une réponse négative à cette demande raisonnable à bien des endroits.

« Ça fait des années qu’on s’inquiète pour la sécurité des résidentes et des résidents. La pénurie, elle est là depuis longtemps et pour cause : on est tellement mal payé que les gens vont ailleurs dès qu’ils le peuvent. Quand vient le temps d’en demander toujours plus au personnel, on peut compter sur les propriétaires des RPA. Quand vient le temps d’aller quêter de l’argent à l’État, on peut toujours compter sur eux. Mais quand vient le temps de piger dans leurs profits pour bien traiter celles et ceux qui donnent les services aux résident-es, là c’est silence radio », déplore Marlène Ross, représentante des centres d’hébergement privés à la FSSS–CSN.

Encore combien de rapports avant qu’on mette fin à la crise en santé et services sociaux ?

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réagit au dépôt du rapport annuel de la Protectrice du citoyen qui dénonce une fois de plus plusieurs problèmes récurrents dans le réseau. Pour la FSSS–CSN, il est temps de miser sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes de travail pour mettre fin à la crise.

La Protectrice du citoyen cible des problèmes majeurs en déficience, dans les soins à domicile et dans la gestion de la pandémie auprès des personnes âgées. Ces problèmes récurrents sont dénoncés depuis de nombreuses années par la FSSS–CSN. Le rapport montre les lacunes du recours au privé en santé et la difficulté d’un réseau public hypercentralisé à répondre aux besoins de la population. Pour les régler, il est urgent d’agir en profondeur pour relever le réseau public de santé et de services sociaux. Pour cela, il faut mettre un terme au manque à gagner dans le financement du réseau, fermer la porte au privé, décentraliser l’organisation du réseau et viser réellement à revaloriser la contribution de l’ensemble des équipes de travail dans le réseau.

« Le rapport de la Protectrice du citoyen nous montre une fois de plus tout le travail à faire pour relever notre réseau public. On sent que le gouvernement prend de plus en plus conscience des problèmes, mais il n’en fait pas assez pour freiner la crise. Les solutions, on les connaît, il ne manque que la volonté politique d’écouter les travailleuses et travailleurs », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux en colère face au manque de reconnaissance du gouvernement

Malgré les nombreuses interventions de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le gouvernement continue de ne pas reconnaître à sa juste valeur le travail des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Bien qu’elles jouent un rôle clé pour faire face à la pandémie et à la reprise des activités chirurgicales, les PRDM attendent toujours que le gouvernement règle leur plainte de maintien de l’équité salariale.

Une discrimination salariale inacceptable
Près de 2000 préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux veillent notamment à la stérilisation des équipements pour les interventions chirurgicales et médicales. Avec la pandémie de COVID-19, leur charge de travail a augmenté drastiquement parce qu’elles doivent de plus stériliser des équipements de protection. Au fil des années, leur travail s’est grandement complexifié. C’est grâce à leur contribution si nous pouvons opérer les patientes et les patients de manière efficace et sécuritaire. Pourtant, le gouvernement refuse toujours de régler la plainte de maintien de l’équité salariale déposée en 2010. Dans une rencontre virtuelle tenue le 28 septembre, les PRDM membres de la FSSS–CSN ont exprimé leur déception face au manque de reconnaissance gouvernemental.

« Ce désaveu du gouvernement mine le moral des troupes et sème la colère chez les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux. Sans leur contribution, aucune chirurgie ne peut se faire dans les hôpitaux. Malgré ça, le gouvernement ne veut rien savoir de les reconnaître comme il se doit », dénonce Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Le manque de personnel touche directement les PRDM
La pénurie de personnel frappe durement ce titre d’emploi, alors que plusieurs PRDM ont quitté le réseau dans les derniers mois. Pour la FSSS-CSN, le gouvernement doit prendre acte que le manque de personnel touche toutes les catégories d’emploi dans le réseau et qu’il est urgent d’agir pour régler la crise du réseau.

« On ne peut pas attendre plus longtemps ! Les PRDM quittent le navire parce qu’elles sont tannées d’attendre depuis des années. Le gouvernement doit changer de cap maintenant et s’asseoir avec nous pour régler la plainte de maintien de l’équité salariale », de conclure Josée Marcotte.

Le gouvernement reste muet sur la fin du TSO

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déplore que le plan gouvernemental reste muet sur la fin du temps supplémentaire obligatoire et contient des mesures temporaires qui ne permettront pas de mettre fin à la crise du réseau. La FSSS–CSN réagira au plan gouvernemental à 16 h dans ses bureaux à Montréal.

Pour la FSSS–CSN, pour être un succès, le plan gouvernemental doit viser une chose : donner un coup de barre dans les conditions de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Au sortir d’une négociation difficile où le gouvernement a fait la sourde oreille aux nombreuses solutions que nous avons mises de l’avant, la FSSS–CSN constate que le gouvernement Legault prend enfin conscience de la crise du manque de personnel dans le réseau. Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes comme plusieurs autres titres d’emploi quittent le réseau parce que les conditions sont trop difficiles. Elles sont aussi trop nombreuses à tomber au combat parce que peu est fait pour prendre soin de leur santé physique et psychologique. Malgré nos nombreuses demandes, le gouvernement refuse toujours de nous transmettre ses données sur la planification de la main-d’œuvre, ce qui ne permet pas d’agir sur les manques de personnel pour bien des titres d’emploi du réseau.

« Le gouvernement reste muet sur les moyens pour mettre fin au temps supplémentaire obligatoire pour les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. C’est pourtant là l’essentiel, au-delà des incitatifs financiers. Ce dont on a besoin, c’est d’améliorer nos conditions de travail. On a besoin de plus que d’un gros plaster pour régler la crise », lance Frédéric Lapierre Justin, représentant des professionnel-les en soins à la FSSS–CSN.

Implanter les solutions avec le personnel et les syndicats

C’est pourquoi la FSSS–CSN appelle le gouvernement à aller plus loin et à faire autrement. Si accélérer les mesures incluses dans les nouvelles conventions collectives et implanter de nouveaux incitatifs financiers sont à évaluer, il faudra en faire davantage pour régler la crise. Les mesures doivent permettre de reconnaître de manière permanente le travail des personnes en place qui luttent depuis plus d’un an et demi contre la pandémie. Elles doivent aussi viser à cesser de gérer le réseau à coups d’arrêtés ministériels et de se mettre à l’écoute du personnel et des syndicats. Pour la FSSS–CSN, il faut d’urgence :

  • Mettre fin au temps supplémentaire obligatoire et miser sur la stabilité des postes et des horaires
  • Contrer la surcharge de travail
  • Accentuer les mesures de conciliation travail famille études
  • Fermer la porte aux agences privées en intégrant leur personnel dans le réseau public
  • Agir globalement sur les manques de personnel pour tous les titres d’emploi en demande. La FSSS–CSN est heureuse de constater que le gouvernement accepte enfin d’augmenter le personnel administratif pour venir en support aux équipes de soins
  • Décentraliser l’organisation de la prévention et donner les moyens aux milieux de travail de faire de la prévention pour agir sur la santé physique et psychologique du personnel
  • Organiser le réseau en misant sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes de travail

« Les solutions, les gens sur le terrain les connaissent depuis longtemps. Le problème, c’est qu’on frappe un mur pour les implanter. Aujourd’hui, le gouvernement montre enfin qu’il est prêt à faire des efforts. Pour mettre fin à la crise du réseau, il doit maintenant se mettre à notre écoute », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Les représentant-es des médias sont invités à assister à la réaction de la FSSS–CSN à 16 h au 1601 avenue de Lorimier, Montréal (salle 3201).

La FSSS–CSN réclame une rencontre d’urgence sur la crise du réseau

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande une rencontre d’urgence avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour discuter de la pénurie de personnel et du projet de loi 59 sur la santé et sécurité du travail (SST).

La FSSS–CSN est préoccupée par les conséquences actuelles et à venir des pénuries généralisées de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux. Elle cible plusieurs solutions pour améliorer rapidement la situation, notamment une plus grande transparence gouvernementale sur la planification de la main d’œuvre pour prendre acte de l’ampleur des pénuries et des gestes à poser.

En parallèle de cette situation, les travaux entourant le projet de loi 59, qui réforme le régime de SST, sont sur le point de se conclure. Ce projet de loi offre des perspectives d’actions concrètes sur l’actuelle crise qui sévit dans le réseau. Pour la FSSS–CSN, le réseau est en crise en raison de l’incapacité d’agir préventivement pour assainir le climat de travail, pour prévenir les absences et les départs du réseau en amont. C’est pourquoi la FSSS–CSN cible 3 éléments incontournables à intégrer au PL59 pour éviter comme le craint le personnel du réseau que le projet de loi ne rate la cible.

« La situation est urgente. La pénurie de personnel met le réseau sous une tension extrême. À cela s’ajoute le PL59 qui doit absolument intégrer des modifications importantes pour réussir à améliorer la santé physique et psychologique du personnel du réseau, notamment en décentralisant la prévention. Le multi-établissements, dans le réseau, ça ne fonctionnera pas », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Selon la FSSS–CSN et la FSQ–CSQ, si on veut freiner l’exode des infirmières, il faut améliorer les conditions de travail

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ–CSQ) unissent leur voix pour réagir au point de presse du premier ministre Legault sur le manque criant d’infirmières dans le réseau de la santé. Pour les deux organisations syndicales, il faut rapidement revoir à la hausse les conditions de travail du personnel pour régler cette crise, notamment en mettant fin au recours systématique au temps supplémentaire obligatoire.

La FSSS–CSN et la FSQ–CSQ participaient hier à une rencontre avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) portant sur le manque d’infirmières. Les deux organisations ont fait valoir qu’il faut d’abord et avant tout mettre en place de meilleures conditions de travail pour retenir le personnel en place et ainsi cesser l’hémorragie.

« Les raisons pour lesquelles les infirmières comme bien d’autres travailleuses du réseau quittent le bateau sont connues depuis longtemps. Ce sont les conditions de travail difficiles qui poussent le personnel infirmier et cardiorespiratoire à quitter le réseau. C’est là-dessus que le gouvernement doit se concentrer s’il veut convaincre des gens de venir prêter main-forte au réseau de la santé et des services sociaux », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Le gouvernement a fait la sourde oreille à nos demandes en négociation pour améliorer les conditions de travail des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes et il doit maintenant se résigner à agir pour une meilleure conciliation travail-famille, pour mettre fin au TSO, pour contrer la surcharge de travail et pour agir sur l’instabilité des postes et des horaires », de dire Claire Montour, présidente de la FSQ–CSQ.

Les deux leaders syndicales déplorent que le gouvernement gère le personnel du réseau à coups d’arrêtés ministériels depuis plus d’un an et demi. « Il coupe sans cesse dans nos conditions de travail et s’étonne ensuite que les gens quittent le réseau », dénoncent-elles.

En terminant, la FSSS–CSN et la FSQ–CSQ rappellent que leurs représentantes ont rencontré en mai dernier les responsables du Groupe de travail national sur les effectifs infirmiers pour leur présenter l’ensemble des solutions à mettre en œuvre rapidement pour redresser le réseau public de la santé. « Nous soumettons des solutions concrètes depuis des années. Le gouvernement doit cesser de feindre la surprise devant la gravité de la situation puisque nous le prévenons depuis longtemps. L’heure est venue de collaborer réellement avec les organisations syndicales qui représentent les travailleuses et travailleurs qui connaissent la réalité dans les milieux de travail », concluent Josée Marcotte et Claire Montour.

Caroline Senneville, présidente certes, mais syndicaliste et féministe avant tout

Élue à la tête de la CSN en juin dernier, Caroline Senneville a un long parcours de syndicaliste et de féministe derrière la cravate. C’est à titre de deuxième femme à la présidence en 100 ans d’histoire de la CSN qu’elle se lance avec enthousiasme dans son mandat. « Être à la tête d’une grande centrale syndicale brise un certain plafond de verre pour les femmes syndicalistes. Et j’en suis très fière », affirme-t-elle d’entrée de jeu.

Cela fait trente ans que Caroline est active au sein de la CSN. Enseignante en littérature au cégep Limoilou, elle joint rapidement son syndicat local et en assume la présidence pendant quatre ans. Elle intègre par la suite l’exécutif de la FNEEQ, où elle y est active pendant seize ans, dont cinq à la présidence. Pendant ces années, elle représente aussi la FNEEQ au sein du mouvement des femmes. C’est en 2017 qu’elle est élue vice-présidente de la CSN et qu’elle devient responsable du dossier de la condition féminine. Aujourd’hui, ce sont les habits de présidente qu’elle revêt. Et à ce titre, c’est sur le terrain qu’elle souhaite être, aux côtés des travailleuses et des travailleurs.

« Les patrons et les ministres nous cassent les oreilles avec la pénurie de main-d’œuvre. Mais moi je dis que c’est de pénurie de bonnes conditions de travail et salariale dont il faut parler ! Regardez les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs dans l’hôtellerie, les centres d’hébergement privés, les résidences privées pour aîné-es, les CPE, la construction, le commerce de détail, les abattoirs, la restauration, le système préhospitalier, le système de santé, en éducation… Que l’on soit dans le secteur privé ou le secteur public et parapublic, une bonne partie des gens quittent leur emploi en raison des mauvaises conditions de travail. Est-ce que Messieurs Boulet, Legault, Dubé et M. le PDG du Conseil du patronat iraient travailler ne serait-ce qu’une journée dans ces conditions ? Si les patrons et les ministres écoutaient les travailleuses et les travailleurs ainsi que leurs syndicats, ce serait autre chose », déclare-t-elle.

Pour Caroline Senneville, son rôle de présidente doit servir certes à défendre les membres de la CSN, mais aussi à améliorer les conditions de vie du plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs possible, qu’ils soient syndiqués ou non. Elle rappelle que les luttes menées par la CSN pour une réforme de l’assurance-emploi ou pour la hausse du salaire minimum, pour l’élargissement des protections des droits des travailleuses et des travailleurs ou pour l’amélioration des protections sociales touchent TOUS les gens qui travaillent. « C’est en étant le plus possible présent sur le terrain, avec le monde, qu’on peut parler avec eux de l’importance des actions syndicales dans l’amélioration de leurs conditions de travail, certes, mais aussi de vie », continue-t-elle.

Que souhaite-t-elle accomplir dans le cadre de son nouveau mandat de présidente ? « Je veux que les gens puissent se dire “Elle, elle travaille pour nous”. Et pour ça, je veux travailler à ce que toutes les structures syndicales de la CSN se rapprochent de leurs membres. Il faut mieux les connaitre, mais surtout les écouter et rendre concret pour eux ce qu’est le syndicalisme. Je souhaite aussi que nous nous rapprochions des travailleuses et des travailleurs non syndiqués en continuant nos implications dans diverses luttes sociales qui touchent les droits de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs. De plus, nous développons présentement un plan national de syndicalisation afin de mieux structurer nos efforts. Cela fait partie de travaux importants de la CSN dans le prochain mandat ».

Et les femmes ? C’est avec un sourire en coin qu’elle répond à cette question : « Les femmes, elles sont partout dans le monde du travail. L’égalité entre les patrons et les travailleurs n’est pas atteinte, l’égalité entre les femmes et les hommes encore moins. Il va de soi que la CSN est une centrale résolument féministe. Et sa présidente encore plus ! », termine-t-elle.

Les associations du milieu culturel québécois demandent au gouvernement Legault de procéder à la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste

Neuf associations du secteur des arts et de la culture ont demandé ce matin au gouvernement du Québec de déposer dès l’automne le projet de réforme tant attendue de la Loi sur le statut de l’artiste. Pour ces organisations représentant plus de 26 000 artistes, toutes disciplines confondues, il est impératif de pallier les brèches de la loi actuelle qui privent ceux-ci de droits fondamentaux en matière de travail pourtant accessibles à l’ensemble de la population du Québec. Les neuf associations ont présenté ce matin un ensemble de revendications communes qu’elles porteront auprès du gouvernement au cours des prochaines semaines.

D’entrée de jeu, les organisations ont expliqué la nécessité de cette réforme en rappelant que le secteur des arts et de la culture, comme le reste du Québec, a grandement évolué depuis l’adoption des deux lois sur le statut de l’artiste en 1987, ne serait-ce que sur le plan de la technologie et des plateformes de diffusion. Elles constatent néanmoins que, plus de 30 ans plus tard, les artistes figurent toujours dans une catégorie à part en matière de droit du travail.

« Il n’est pas normal qu’en 2021, la Loi sur la santé et la sécurité du travail ne s’applique pas automatiquement aux artistes comme au reste des travailleuses et des travailleurs », a souligné la présidente de l’Union des artistes, Sophie Prégent. Ce n’est pas normal qu’en 2021, après tout ce que le Québec a traversé au cours des dernières années, les dispositions législatives à l’égard du harcèlement psychologique et sexuel en milieu de travail ne s’appliquent pas d’emblée aux artistes, et que nos organisations en soient réduites à négocier à la pièce des mesures légales dont bénéficient pourtant tous les salarié-es du Québec.

Le gouvernement de François Legault a été très clair quant à son intention de procéder à cette réforme au cours d’un premier mandat. Son gouvernement a même réitéré cette promesse au printemps dernier, avec le soutien de l’Assemblée nationale. Pour nos associations d’artistes, compte tenu de l’échéancier électoral de 2022, c’est cet automne que la réforme des lois sur le statut de l’artiste doit être déposée à l’Assemblée nationale.

Des conditions minimales pour tous les secteurs
Les organisations ont rappelé que c’est en constatant la précarité et la pauvreté qui prévalaient au sein de la communauté artistique que le Québec lui avait octroyé, en 1987, le droit de négocier des ententes collectives avec les associations de producteurs afin de baliser l’industrie et d’établir des conditions minimales de travail, les artistes n’étant protégés ni par les dispositions des Normes du travail, ni par celles du Code du travail du Québec.

Or, a souligné le président de la Guilde des musiciennes et des musiciens du Québec (GMMQ), Luc Fortin, bien qu’une majorité de producteurs établis acceptent de négocier ces ententes, de nombreuses brèches de la loi actuelle permettent à certains de n’appliquer aucune forme de condition minimale de travail sur les lieux de production.

« Dans l’industrie de la musique, c’est moins de 20 % des enregistrements qui sont effectués en respectant les conditions minimales négociées. Les producteurs peuvent étirer des négociations pendant plus de 20 ans, ils peuvent décider de ne pas reconnaître les ententes pourtant adoptées par l’association de producteurs établie dans un secteur particulier… Ces trous dans la loi entraînent une pression vers le bas sur nos conditions de travail — tout comme la possibilité pour les festivals et autres diffuseurs de se dégager de leurs obligations auprès des artistes, qui se retrouvent sans protection. On doit rendre obligatoire, pour tous les lieux de production, l’application des ententes négociées avec les associations de producteurs établies de chaque secteur, ou encore imposer des conditions minimales d’engagement là où il n’y en a pas. Et en fin de compte, ce qui est incontournable, c’est que le gouvernement doit cesser de financer les producteurs qui s’affairent à contourner la loi. Le gouvernement doit rendre toute forme de subvention de l’État conditionnelle à l’application de conditions minimales de travail négociées avec les associations d’artistes. »

Les écrivains, des artistes à part entière
Les neuf organisations du milieu culturel s’entendent également sur la nécessité de mettre un terme aux disparités entre différentes catégories d’artistes soumises à des environnements légaux distincts. Elles demandent ainsi au gouvernement d’octroyer aux écrivaines et aux écrivains, ainsi qu’aux autrices et auteurs dramatiques, le droit, pourtant conféré aux artistes de la scène, du disque et du cinéma, de négocier des ententes collectives dont ils sont aujourd’hui privés.

Pour Suzanne Aubry, présidente de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ), le gouvernement doit saisir l’occasion de réparer cette grave injustice. « Nous sommes des artistes à part entière, partageant la même réalité socio-économique que les scénaristes, les comédiennes et les comédiens, les interprètes, les musiciennes et musiciens. Nous réclamons que le secteur de la littérature — incluant le théâtre — soit intégré à la première Loi sur le statut de l’artiste afin d’instaurer l’obligation de négocier des ententes collectives pour les éditeurs et les diffuseurs et des conditions de travail minimales auxquelles les autres artistes ont droit. Le modèle de négociation individuelle a pleinement démontré ses limites. Il est inacceptable que les écrivains et écrivaines, tout comme les auteurs et autrices de théâtre, continuent d’être laissés à eux-mêmes lorsque vient le temps de négocier les conditions de leurs contrats. »

Dans le même esprit, les neuf associations demandent au gouvernement d’intégrer au sein de la loi certaines disciplines artistiques qui demeurent exclues de son application : les scénographes, éclairagistes, costumières et costumiers et autres concepteurs et conceptrices des arts de la scène devraient bénéficier du même statut que les autres artistes. Elles rappellent que les dernières modifications apportées à la loi en 2009 n’ont pas intégré ceux-ci, contrairement à leurs collègues œuvrant en cinéma, en publicité et en vidéoclip.

Un an après l’arrivée des nouveaux PAB, il faut tout faire pour les garder dans le réseau

L’arrivée de milliers de préposé-es aux bénéficiaires (PAB) en CHSLD a permis de décharger les équipes en place, mais des efforts doivent être faits pour s’assurer de retenir le personnel. C’est le bilan que dresse la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), un an après l’arrivée de la première cohorte.

Les premiers mois de l’arrivée des nouveaux PAB ont été passablement difficiles dans les CHSLD. Cela est dû aux promesses brisées du gouvernement, alors que les conditions de travail sont plus difficiles que ce qui avait été présenté et que le salaire promis n’était pas au rendez-vous. Certains PAB des cohortes de la formation abrégée laissent entendre qu’ils souhaitent quitter le réseau, maintenant qu’ils ont terminé leur première année. Pour la FSSS–CSN, la meilleure manière de les convaincre de rester est d’offrir de meilleures conditions de travail à l’ensemble du personnel.

« Cet aide était plus que bienvenue et c’est certain que l’arrivée de près de 10 000 PAB est venue prêter main-forte aux équipes en place. Mais on ne peut pas s’arrêter là. Si plusieurs d’entre eux quittent parce que les conditions de travail sont trop difficiles, toute cette opération aura été un coup d’épée dans l’eau. C’est pourquoi on invite le gouvernement à ouvrir rapidement un canal avec nous pour déployer des moyens d’attraction et de rétention pour plusieurs catégories de personnel », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Pour la FSSS–CSN, le gouvernement doit être proactif pour agir face au manque de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux. Si la situation était critique pour les PAB, elle l’est aussi pour plusieurs autres titres d’emploi, dont les secrétaires médicales, les préposé-es à l’entretien ménager, les préposé-es au retraitement des dispositifs médicaux, les auxiliaires aux services de santé et sociaux, ainsi que pour les infirmières et infirmières auxiliaires. Pour qu’une telle opération soit un succès, le gouvernement doit à l’avenir interpeller les organisations syndicales afin d’apprendre des erreurs de la dernière année.

Sondage de la FSSS–CSN : le personnel craint que le PL59 rate la cible

Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) révèle que le personnel de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs craint que le projet de loi 59 ne permette pas d’améliorer leur santé au travail.

Le sondage mené du 31 août au 7 septembre a permis de joindre 2475 répondantes et répondants membres de la FSSS–CSN. Les résultats du sondage démontrent que les travailleuses et travailleurs jugent que le projet de loi 59 visant la modernisation du régime de santé et sécurité du travail (SST), actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale, ne fait pas le nécessaire pour agir en prévention. Le personnel note l’urgence de revoir les lois en SST alors que la crise d’épuisement professionnel fait rage dans nos réseaux. C’est en effet 80 % des répondantes et répondants qui considèrent que le gouvernement n’exige pas assez des employeurs pour que le nécessaire soit fait pour assurer leur santé physique et psychologique au travail.

« Le projet de loi 59 doit en faire plus ! C’est le message clair qu’envoie le personnel de la santé, des services sociaux et des services de garde. Le danger, c’est d’organiser la prévention sur la base des mégaétablissements du réseau. C’est impossible de répondre à la détresse du personnel si l’on ne prend pas les moyens d’agir concrètement dans leur milieu de travail », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Il n’est pas trop tard pour faire mieux ! Nous interpellons les ministres Dubé et Boulet pour que la réforme du régime de santé et sécurité du travail renforce la prévention dans nos secteurs. Le projet de loi 59 doit permettre d’agir efficacement sur l’absentéisme, les pénuries de personnel et le climat de travail. Mais pour que cette réforme porte ses fruits dans le réseau, des modifications majeures doivent être apportées au projet actuel », poursuit Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail
Les travailleuses et travailleurs (62 % des répondantes et répondants) indiquent qu’il n’existe pas de comité de SST permettant d’agir concrètement en prévention dans leur lieu de travail. Ils considèrent massivement (83 % des répondantes et répondants) qu’un tel comité de prévention dans les milieux de travail est nécessaire pour agir efficacement en prévention, par exemple dans le cadre de l’actuelle pandémie.

Miser sur des représentantes et des représentants en SST dans les milieux de travail
Le personnel (68 % des répondantes et répondants) n’a pas accès à un représentant des travailleuses et des travailleurs, responsable de la santé et de la sécurité, disponible sur leur lieu de travail. Pourtant, la vaste majorité des répondantes et répondants (82 %) jugent que l’accès à un représentant en SST dans leur milieu de travail est nécessaire pour agir efficacement en prévention, par exemple dans le cadre de l’actuelle pandémie.

Avoir des moyens pour agir en prévention
Pour les travailleuses et travailleurs (75 % des répondantes et répondants), l’employeur ne donne pas à leur syndicat suffisamment de moyens pour agir efficacement en prévention. C’est 76 % des répondantes et répondants qui pensent que l’octroi de moyens supplémentaires au syndicat est nécessaire pour renforcer l’efficacité de la prévention.

La nécessité d’un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau
C’est 81 % des répondantes et répondants qui considèrent qu’un examen périodique de la qualité de la gestion et de l’organisation de la prévention par l’employeur, ainsi qu’une évaluation de son efficacité, menée de manière indépendante, sont nécessaires pour améliorer l’efficacité de la prévention.

Réaction au rapport préliminaire de la Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) sur les soins aux aîné-es

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le rapport préliminaire de la Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) sur les soins aux aîné-es illustre les lacunes importantes dans l’organisation des soins aux aîné-es. Plusieurs des recommandations émises par le CSBE vont dans le sens des revendications de la FSSS-CSN dans les dernières années. Si l’analyse de la gestion de la pandémie par le CSBE reste à venir, le rapport préliminaire pointe à raison plusieurs problèmes majeurs dans les soins aux aîné-es :

• L’offre de soins aux aîné-es est disparate et il y a un manque de cohérence et de coordination
• Le sous-financement chronique des soins pour les personnes en perte d’autonomie
• Le manque de valorisation du travail du personnel et la mauvaise gestion qui entraîne des départs nombreux et un recours grandissant aux agences privées et aux heures supplémentaires
• Le problème chronique de l’absentéisme qui illustre la surcharge et la détresse du personnel
• Le manque criant d’informations et de données sur le réseau, accentué par la réforme Barrette qui a entraîné la disparition des agences régionales qui avaient auparavant cette responsabilité
• L’absence de stratégie globale pour l’amélioration des soins

« Dire que le gouvernement Couillard avait aboli le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE)! Ce rapport préliminaire montre toute la pertinence d’avoir des chiens de garde pour analyser le réseau. Je ne peux que saluer le fait que le CSBE veut aller à la source des problèmes des soins aux aîné-es. Le gouvernement devra avoir l’écoute nécessaire pour entendre ces recommandations. Il ne peut pas prétendre avoir fait ce qu’il avait à faire. Parce que comme le dit si bien le CSBE dans son rapport, une meilleure organisation des soins aux aîné-es nous aurait placés dans une bien meilleure position pour faire face à la pandémie », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Leucan : En septembre, soyons généreux envers les enfants malades

En septembre, le logo de la CSN se parera du ruban doré pour souligner le Mois de la sensibilisation au cancer infantile et les 25 ans de notre partenariat avec le Camp Vol d’été Leucan–CSN.

Pourquoi ce partenariat nous tient-il toujours autant à cœur après tout ce temps? Parce que malgré les progrès de la science, les cancers pédiatriques sont en légère hausse chaque année et nous croyons qu’il est d’autant plus important d’offrir du soutien et de l’espoir aux enfants malades.

Saviez-vous que le succès du seul camp au Québec pour les enfants atteints de cancer et leur famille dépend de la générosité de chaque syndiqué-e CSN ? Vous pouvez donc jouer un rôle important, que ce soit par une participation à la campagne du 1 $ par membre, en donnant directement ou en achetant votre couvre-visage en cliquant ici (payable uniquement par chèque).

Jusqu’à maintenant, plus de 4 millions de dollars ont été amassés par les membres bénévoles de la CSN afin d’offrir à des milliers d’enfants malades une semaine de pur plaisir dans un camp d’été adapté à leurs besoins. Sans compter le soutien de généreux membres qui travaillent chaque année au camp, de façon tout à fait bénévole.

Ensemble, gardons la tradition bien vivante et donnons généreusement afin que le Camp Vol d’été Leucan soutienne les enfants qui en ont besoin pendant 25 autres belles années !

Campagne du 1 $
Votre participation peut donc se faire par le biais de votre syndicat, qui remplit le formulaire de la campagne du 1 $ et le fait parvenir avec le chèque à la Fondation Camp Vol d’été Leucan–CSN. Chaque dollar peut faire une différence pour les enfants malades !

Vous pouvez également participer à certaines activités de financement de Leucan (majoritairement en mode virtuel) ou même en participant à l’organisation d’activités.

Merci à tous les membres et tous les syndicats de la CSN !

Pour plus d’informations, visitez la page Web de la Fondation. Vous avez des questions sur la campagne et sur la façon de vous impliquer ? Contactez :

• Gabrielle Pelletier, Service d’appui aux mobilisations et à la vie régionale, 514 598-2308 ou par courriel : gabrielle.pelletier@csn.qc.ca
• Suzie Mailloux, conseillère, campagnes annuelles et dons majeurs à Leucan, au 514 731-3696 ou 1 800 361-9643, poste 1211 ou par courriel : suzie.mailloux@leucan.qc.ca

Trois incontournables à intégrer au PL59 sur la santé et sécurité du travail

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) attire l’attention sur trois mesures incontournables qui doivent se retrouver dans le projet de modernisation du régime de santé et sécurité du travail (PL59), pour permettre d’agir efficacement sur la détresse du personnel.

L’étude détaillée du projet de loi 59 visant la modernisation du régime de santé et sécurité du travail se poursuit à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’une occasion à ne pas manquer pour faire ce qu’il faut, notamment pour freiner la crise d’épuisement et de surcharge de travail qui sévit dans la santé, les services sociaux et les services de garde éducatifs. Dans sa forme actuelle, le PL59 du ministre Jean Boulet ne contient pas les éléments nécessaires pour veiller à la santé et à la sécurité du personnel. C’est pourquoi la FSSS–CSN l’invite à inclure ces trois incontournables :

1. Décentraliser l’organisation de la prévention
2. Donner les moyens aux milieux de travail de faire de la prévention
3. Surveiller les résultats pour s’assurer qu’on atteint les objectifs

« Le PL59 prévoit la création d’un comité de prévention par méga-établissement, ce qui est tout à fait insatisfaisant. On n’en finit plus de voir les ratés de la réforme Barrette et ce n’est certainement pas en créant un méga comité loin de la réalité du personnel qu’on va mieux prévenir les risques de maladie au travail. La seule manière d’y arriver, c’est en décentralisant la prévention », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

« On a toute une côte à remonter dans le réseau pour aider le personnel à ne pas tomber au combat. Mais encore faut-il se donner les moyens de nos ambitions. C’est pour ça qu’il faut donner des moyens, entre autres financiers, pour que la prévention se fasse dans les milieux de travail. Il faut aussi un regard extérieur qui viendra examiner si la prévention est organisée efficacement et si elle fonctionne. Et si on juge que ce n’est pas le cas, l’employeur devra être tenu de corriger la situation », de conclure Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Le gouvernement manque une autre occasion d’entendre les préoccupations du personnel de la santé

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’étonne que le gouvernement annonce l’obligation de la vaccination pour le personnel de la santé et des services sociaux sans avoir entendu leurs préoccupations.

Depuis le début de la campagne de vaccination, la FSSS–CSN a encouragé ses membres à se faire vacciner, ce qu’ils font dans la vaste majorité. Rappelons que c’est plus de 90 % du personnel du réseau qui a reçu au moins une dose. Mais alors que le gouvernement annonçait la semaine dernière en conférence de presse qu’il souhaitait entendre les préoccupations des syndicats représentant le personnel, la FSSS–CSN n’a, encore une fois, pas été consultée. Pour la FSSS–CSN, la vaccination obligatoire pose plusieurs questions qui restent sans réponse pour l’instant, notamment pour ce qui est des femmes enceintes ou des personnes qui ont une raison médicale de ne pas recevoir la vaccination.

« Nous faisons actuellement ce que le gouvernement ne veut pas faire : entendre les travailleuses et travailleurs du réseau. Dans notre consultation, ce qu’ils nous disent, c’est qu’ils répondent présents en grand nombre pour se faire vacciner et encouragent leurs collègues de se faire vacciner. Mais rendre la vaccination obligatoire, cela divise. Au stade actuel, on reste avec beaucoup de questions face à cette annonce », explique, Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.