L’intersyndicale en santé et services sociaux salue l’ouverture du gouvernement sur les nouvelles mesures pour le personnel

En plein cœur de la vague Omicron, l’intersyndicale en santé et services sociaux et le gouvernement ont eu des échanges constructifs dans l’objectif de poser des actions concrètes pour appuyer le personnel. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, la clé pour casser cette vague est de tout faire pour bien protéger le personnel et de déployer rapidement des mesures de reconnaissance pour agir sur l’attraction et la rétention.

L’ensemble des organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux ont échangé avec le gouvernement dans les derniers jours pour proposer des solutions pour aider les travailleuses et travailleurs et regagner leur confiance. Plusieurs mesures annoncées par le gouvernement qui visent certaines catégories d’emploi permettront de soulager de façon appréciable, mais temporaire, la pression qui pèse depuis 22 mois sur le dos du personnel du réseau. L’intersyndicale invite donc le gouvernement à poursuivre les discussions dans le même état d’esprit afin de se sortir de la situation de crise liée à la pandémie et au manque de personnel.

La clé, c’est de bien protéger le personnel
Tout au long des échanges, l’intersyndicale a indiqué que l’élément prioritaire pour faire face au variant Omicron est d’appliquer le principe de précaution et d’implanter toutes les mesures nécessaires pour bien protéger les travailleuses et travailleurs, à commencer par l’accès au masque N95 pour l’ensemble du personnel. Si le changement de ton du gouvernement est bienvenu, il doit continuer d’en faire davantage pour prôner des mesures plus fortes, claires et simples à appliquer pour assurer la protection du personnel.

Des mesures pour attirer et retenir le personnel
Les mesures annoncées aujourd’hui par le ministre Dubé ont pour objectif d’avoir le personnel nécessaire pour les trois prochains mois. L’intersyndicale a invité le gouvernement à mieux reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs. L’élargissement de la prime de temps complet est une avancée intéressante, bien que l’intersyndicale continue de demander que les primes s’appliquent à l’ensemble du personnel au front de la lutte à la pandémie depuis des mois.

« Nos échanges avec le gouvernement l’ont convaincu de poser des gestes à très court terme pour freiner la crise. C’est la preuve que c’est en travaillant ensemble et en prenant en compte les solutions du personnel qu’on peut mieux gérer cette pandémie. C’est de cette manière qu’il faut continuer à travailler pour s’attaquer d’urgence aux problèmes de fond du réseau de la santé et des services sociaux », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.

Resserrement des mesures sanitaires – Réaction de la présidente de la CSN

La présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, avait ce message à transmettre à la suite des annonces du gouvernement de François Legault hier. Ces annonces toucheront durement des dizaines de milliers de membres CSN. « Au lendemain de la conférence de presse du ministre, on ne se fera pas de cachettes : c’est un coup dur pour plusieurs catégories de travailleuses et travailleurs.

J’ai tout d’abord une pensée particulière pour celles et ceux qui travaillent dans le réseau de la santé : ils vivront un temps des fêtes éprouvant, idem les semaines qui suivront. Nos dizaines de milliers de membres issus du réseau de l’éducation, de la maternelle à l’université, sont eux aussi plongés dans cette morosité et cette incertitude de fin d’année. Il en va de même pour nos travailleuses en CPE.

Et comment ne pas penser aux travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie, de la restauration, du commerce de détail et de la culture qui seront encore une fois frappés de plein fouet alors qu’ils étaient encore loin d’avoir réussi à se relever des vagues précédentes?

S’il y a une seule chose que j’aimerais que nos syndicats CSN et leurs membres retiennent aujourd’hui, c’est que nous serons là pour exiger les aides gouvernementales nécessaires afin que tout le monde puisse payer son loyer, manger à sa faim et mettre quelques cadeaux sous l’arbre. Parce que je tiens à le dire : encore trop de personnes au travail gagnent moins que ou à peine 15 $ l’heure. Et ce n’est pas avec ce genre de revenu qu’on a un coussin pour les temps durs.

Nos équipes sont en lien constant avec les autorités pour la suite des choses, et nous serons là pour informer nos membres et répondre à leurs besoins. D’ici là, j’invite tous les membres et salarié-es du mouvement CSN à tenir bon. Des crises, on en a vu d’autres en 100 ans d’histoire. Après le creux de la vague, ça ne pourra que remonter », affirme la présidente.

La CSN invite tous ces membres à aller chercher leur première, deuxième ou troisième dose de vaccin.

La Confédération et ses organisations affiliées tiennent à rappeler que la priorité absolue demeure la santé de toutes et tous.

Message de Caroline Senneville en vidéo : https://vimeo.com/657932585

Les PRDM rencontrent les députés pour régler les plaintes de maintien de l’équité salariale

Des préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) participent aujourd’hui à une vigile devant l’Assemblée nationale pour que le gouvernement règle enfin leurs plaintes de maintien de l’équité salariale. Elles sont de plus allées à la rencontre des députés à leur arrivée à l’Assemblée nationale pour solliciter leur appui.

Depuis plusieurs semaines, les PRDM et les syndicats de la FSSS–CSN sont en action pour convaincre le gouvernement Legault de mettre fin à leur discrimination salariale. Elles attendent depuis maintenant plus de 10 ans que leur salaire soit réajusté en lien avec leurs plaintes de maintien de l’équité salariale. Après avoir sollicité l’appui des PDG des établissements du réseau, elles ont discuté avec des députés ce matin. Elles ont de plus demandé une rencontre avec Sonia Lebel, présidente du Conseil du trésor.

Les PRDM sont plus de 2000 dans le réseau de la santé. Ces travailleuses et travailleurs ont la responsabilité de stériliser le matériel médical et chirurgical. Le rattrapage des chirurgies passe inévitablement par des mesures pour attirer et retenir les PRDM dans le réseau. C’est pourquoi la FSSS–CSN réclame que le gouvernement règle les plaintes de maintien de l’équité salariale.

« Les PRDM sont tannées d’attendre après le gouvernement et elles sont déterminées à obtenir gain de cause ! Le réseau peine à attirer et retenir le personnel et il est désolant de voir que le gouvernement ne met pas fin à la discrimination salariale qui pénalise des milliers de travailleuses et travailleurs du réseau. C’est pourtant un moyen à sa portée pour mettre fin au manque de personnel », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

 

 

Les 11 000 syndiqué-es CSN du secteur des CPE se prononceront sur une entente de principe

Mercredi matin, les porte-paroles de la CSN et de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont accepté de soumettre au vote de leurs membres l’entente de principe survenue avec le gouvernement après près de 48 heures de négociations intensives.

« Nous avons travaillé extrêmement fort pour en arriver là, a affirmé Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Nous avons le sentiment d’avoir fait tout ce que nous pouvions pour faire avancer les priorités des travailleuses à la table de négociations, mais, au bout du compte, la décision leur revient. C’est pourquoi nous leur donnerons la chance de se prononcer le plus tôt possible. »

Les syndicats affiliés à la CSN ont donc le mandat d’organiser des assemblées générales le plus rapidement possible afin d’exposer en détail les offres patronales et permettre aux membres de voter sur la question. Les travailleuses de CPE syndiquées à la CSN retourneront au travail dès que l’entente de principe nationale aura été entérinée par les travailleuses.

Aucun autre détail au sujet de l’entente potentielle ne sera diffusé d’ici à ce que les membres aient pu en prendre connaissance.

Les sages-femmes réclament « une vraie reconnaissance » de leur travail

Le Regroupement des sages-femmes du Québec (RSFQ) rencontrera ce jeudi à Montréal les représentantes et les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux pour relancer les négociations avec le gouvernement provincial.

Le regroupement, affilié à la Fédération des professionnèles (FP–CSN), est sans entente de travail avec l’État québécois depuis le 31 mars 2020.

En juin dernier, le RSFQ a déposé ses demandes salariales qui visent à établir la parité avec d’autres professionnel-les du réseau de la santé. Mais en l’absence de mandat donné par le gouvernement à ses négociateurs, aucune rencontre de discussion n’a eu lieu depuis près de six mois.

Le regroupement rassemble 230 sages-femmes qui œuvrent dans les 15 maisons de naissance et les sept services de sages-femmes de la province. Le RSFQ tente d’obtenir « une vraie reconnaissance de la profession pour assister plus de naissances » à travers la province.

Une expertise unique en périnatalité
« Ces professionnelles apportent une expertise essentielle au réseau de la santé, aux femmes et aux familles du Québec qui désirent une approche plus humaine et globale en périnatalité, affirme Josyane Giroux, présidente du RSFQ. Le gouvernement du Québec doit passer à l’action et s’engager pour que les sages-femmes fassent partie de la solution à la crise en obstétrique qui frappe le Québec. »

En 2015, le gouvernement avait promis que les sages-femmes assumeraient dès 2019 les suivis de maternité complets de 10 % des Québécoises enceintes. Six ans plus tard, à peine 4,5 % des femmes enceintes ont accès aux services des sages-femmes.

« Reconnaître le travail des sages-femmes favorise des familles en meilleure santé, des communautés plus productives et un système de santé plus solide », fait valoir Mme Giroux.

Pour que les Québécoises aient accès aux services
Outre une nouvelle échelle de rémunération qui reconnaît leur « juste valeur » et qui met fin à la précarité des premières années de pratique, les sages-femmes souhaitent que leur autonomie professionnelle soit respectée et valorisée.

De plus, elles réclament des mesures d’attraction et de rétention en régions éloignées, où la pénurie de main-d’œuvre est la plus criante, et la création d’une banque de sages-femmes de dépannage encadrée par des conditions de travail décentes.

2,50 $ pour une journée de garde
« Les sages-femmes peuvent être appelées à toute heure du jour et de la nuit pour accompagner une naissance ou répondre aux questions de la clientèle », explique Mme Giroux.

Elles reçoivent environ 2,50 $ pour huit heures de garde. Ailleurs dans le réseau de la santé, les professionnel-les et les salarié-es obtiennent une heure de salaire pour chaque quart de travail en disponibilité.

À quand l’opération bonnes conditions de travail ?

Avec son Opération main-d’œuvre, le gouvernement est forcé d’admettre que le manque de personnel est criant en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. Mais pour que cette opération soit un succès, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réclame que le gouvernement cesse d’agir seul et lance des discussions pour améliorer les conditions de travail.

Le gouvernement est forcé d’agir face à la crise
L’annonce gouvernementale concerne plusieurs titres d’emploi représentés par la FSSS–CSN. Le gouvernement veut ainsi recruter des infirmières, infirmières auxiliaires, agentes administratives, préposé-es aux bénéficiaires, du personnel en santé mentale, dans la protection de la jeunesse et des éducatrices en service de garde. Le gouvernement met ainsi des moyens pour parvenir à freiner le manque de personnel qui touche bien des titres d’emploi de nos réseaux. Les bourses d’études sont un moyen identifié depuis longtemps par la fédération pour attirer de la relève. Par contre, la FSSS–CSN déplore que le gouvernement en profite pour imposer des conditions irréalistes, en demandant par exemple aux nouvelles infirmières auxiliaires d’offrir une disponibilité à temps complet pendant trois ans. De plus, en ne se concentrant que sur quelques titres d’emploi, le gouvernement laisse dans l’ombre plusieurs autres titres d’emploi pourtant en demande.

« Enfin le gouvernement met des moyens pour attirer de la relève dans nos réseaux qui en ont bien besoin. Cela fait longtemps qu’on le réclame ! Mais il y a la manière. Pourquoi encore agir seul ? Pourquoi ne pas avoir profité d’une telle opération pour entendre les solutions de celles et ceux qui tiennent nos réseaux à bout de bras depuis le début de la pandémie et leur offrir des possibilités d’avancement de carrière dans le réseau ? Il faut attirer la relève c’est certain, mais il faut aussi s’assurer de reconnaître les efforts de celles et ceux qui sont à l’emploi. Et pour ça, il va falloir finir par s’attaquer aux conditions de travail ! », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Bien des questions en suspens
Depuis plusieurs mois, la FSSS–CSN réclame que le gouvernement lance des discussions pour entendre les solutions du personnel. Le fait d’agir seul comme persiste à le faire le gouvernement laisse plusieurs questions en suspens. Qui aura accès aux programmes de formation accélérée et rémunérée ? Qu’arrivera-t-il si une travailleuse quitte son emploi après plusieurs mois ? Devra-t-elle rembourser l’ensemble de la bourse ? Le gouvernement doit se ressaisir et prendre les lieux de discussion existants pour régler les problèmes du réseau avec les organisations syndicales.

Ce qu’il faut c’est mettre fin à l’opacité et améliorer les conditions de travail

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), il faut accentuer l’accès public aux données du réseau. Si le projet de loi du ministre Dubé met le doigt sur un problème, les solutions proposées comportent plusieurs risques. L’accès aux données bien qu’important ne règlera pas le problème le plus urgent du réseau : la crise des conditions de travail et du manque de personnel.

Le projet de loi sur les renseignements de santé et de services sociaux vise à mieux diffuser les informations importantes à l’intérieur du réseau, ce qui est tout à fait louable. Tout au long de la pandémie, la FSSS–CSN a dénoncé l’opacité entourant l’accès à des données essentielles pour bien protéger le personnel et les patientes et patients. Par exemple, le MSSS a souvent refusé de nous transmettre des données sur les éclosions et sur le personnel ayant contracté la COVID. Cela montre que pour améliorer les choses dans le réseau, il faut rendre les données publiques et miser sur la transparence, ce qui ne semble pas être l’intention du projet de loi. De plus, la FSSS–CSN se questionne sur la sécurité des données et la confidentialité. Autre crainte de la fédération, ce projet de loi ne doit pas favoriser le développement accru du privé en santé.

« Le ministre Dubé aime les chiffres ça se sait bien. Mais ce n’est pas juste la question des données qui explique la crise qu’on a vécu dans les CHSLD. On savait depuis bien longtemps que les aîné-es vivaient dans des conditions difficiles. C’est bien beau vouloir améliorer la transmission de l’information, mais c’est un peu réducteur de prétendre que c’est la fondation nécessaire pour améliorer notre réseau. Ce que ça prend d’abord et avant tout, c’est une meilleure planification, de bonnes conditions de travail et plus d’autonomie pour les équipes de travail », explique Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

À quand la décentralisation du réseau ?
Lors du discours du premier ministre Legault débutant la nouvelle session parlementaire, le gouvernement s’engageait à aller vers une décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. C’est ce que réclame la FSSS-CSN depuis des années et la gestion de la pandémie illustre bien qu’il faut aller dans ce sens. C’est pourquoi la FSSS-CSN invite le gouvernement à implanter une réelle décentralisation, qui va bien au-delà de l’ajout des gestionnaires dans les établissements.

L’État a la responsabilité d’offrir une rémunération plus compétitive

Pour la CSN, la CSQ et la FTQ, c’est sans surprise que les données dévoilées ce matin par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirment l’accroissement de l’écart de la rémunération globale entre les employé-es de l’État et le reste des salarié-es québécois.

Dans son rapport, l’ISQ révèle que le retard entre la rémunération globale des employé-es de l’État – qui inclut le salaire, le régime de retraite et les autres avantages sociaux – et celle du reste des salarié-es du Québec demeure au-dessus des 9 % (9,2 % en 2020 et 9,4 % en 2021) alors qu’il était de 6,1 % en 2012.

Salaire
Le constat est sans appel : ces 10 dernières années, le salaire des employé-es de l’État comparé aux autres salarié-es du Québec n’a cessé de se détériorer, pour passer de 11,2 % (2012) à 17,6 % (2021).

Or, pour les présidences des trois centrales syndicales, le contexte de pénurie de main-d’œuvre commande des conditions salariales plus compétitives. « Les chiffres sont sans équivoque. Attirer et retenir le personnel, c’est le nerf de la guerre pour les prochaines années, partout, dans tous les secteurs. C’est aussi vrai pour les services publics. En plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement a la responsabilité d’offrir à ses employé-es des conditions de travail et salariales attrayantes », de réagir Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ) et Daniel Boyer (FTQ).

« Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, peintres, électriciens et autres), l’écart de salaire avec les autres salarié-es québécois est de 36,4 % alors que l’écart chez les professionnel-les est de 14,6 % et de 21,7 % chez les employé-es de bureau. Ça devient gênant; comment Québec peut espérer attirer et retenir son personnel avec de tels salaires alors que dans bien des cas, particulièrement chez les ouvriers spécialisés, le privé offre un salaire bien supérieur à ce qu’offre le secteur public? », ajoutent les leaders syndicaux.

« Le gouvernement aura beau argumenter que les conclusions actuelles de l’ISQ ne tiennent pas compte des règlements de la dernière négociation du secteur public, il ne fait aucun doute que les retards observés demeureront. Comme les autres salarié-es québécois, on s’inquiète de l’impact de l’inflation, qui, dans plusieurs cas, risque d’être supérieure aux hausses de salaire. L’ISQ prévoit d’ailleurs qu’en 2021, le salaire des travailleuses et travailleurs va croître à un rythme beaucoup plus lent que l’Indice québécois des prix à la consommation (IPC), qui, en 2021, devrait tourner autour des 3,4 %. »

Pénurie de main-d’œuvre
En prévision de la prochaine ronde de négociation qui doit s’amorcer dans moins d’un an, les trois centrales syndicales, qui représentent quelque 325 000 travailleuses et travailleurs des services publics québécois, insistent sur le fait que la crise sanitaire a révélé au grand jour – et de façon brutale – la réalité des travailleuses et travailleurs du secteur public.

« Pour s’attaquer sérieusement à la capacité d’attraction et de rétention des réseaux, il est urgent d’améliorer la rémunération des travailleuses et travailleurs en éducation, en santé et dans la fonction publique en octroyant à ces derniers un rattrapage juste et équitable. Ce sont en grande partie ces travailleuses et ces travailleurs qui ont permis au Québec de traverser cette pandémie. Ne l’oublions pas », ont conclu les leaders syndicaux, qui rappellent aussi que ces emplois sont majoritairement occupés par des femmes.

Nos organisations (CSN, CSQ, FTQ) représentent plus de 1 125 000 travailleuses et travailleurs dans toutes les régions du Québec, tant dans le secteur public que privé.

Pénurie de professionnel-les en soins : des modifications qui ratent la cible encore une fois

Les modifications annoncées par le ministre Dubé à l’arrêté ministériel accordant des primes temporaires aux professionnel-les en soins ne parviendront pas à atteindre l’objectif. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ et le SCFP, ces aménagements montrent que le gouvernement n’entend pas le message de mettre fin à la gestion par arrêtés et d’implanter les solutions mises de l’avant par les organisations syndicales qui sont au diapason avec les besoins du réseau. En outre, elles rappellent que jamais elles ne négocieront un arrêté ministériel.

Pénurie : un enjeu complexe qui exige plus que des mesures temporaires
Au-delà des primes temporaires, l’intersyndicale invite le gouvernement à porter son regard plus loin pour régler la crise qui sévit dans le réseau et à considérer sérieusement les mesures structurantes demandées par les organisations syndicales depuis des années, dont celles contenues dans la convention collective. En effet, des semaines après son entrée en vigueur, l’arrêté ministériel décrété unilatéralement ne parvient toujours pas à attirer et retenir le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires alors que les besoins sont criants sur le terrain. C’est la démonstration que le ministre Dubé s’est engagé dans la mauvaise voie.

Rappelons que l’intersyndicale représentant les professionnel-les en soins avait tendu la main au gouvernement pour lancer des discussions pour adopter des solutions pérennes, valorisantes et reconnaissantes de tout le travail accompli dans le quotidien par le personnel de la santé. Les 15 solutions notamment mises de l’avant visaient à répondre aux nombreux problèmes découlant de l’arrêté ministériel. Malheureusement, les modifications annoncées aujourd’hui, qui privilégient uniquement des mesures temporaires, sont clairement insuffisantes. Par exemple, une infirmière qui aurait un accident de travail durant l’année de l’entente devrait toujours rembourser la prime temporaire contrairement aux lois d’ordre public en vigueur.

« En refusant notre main tendue, le gouvernement rate une belle occasion de prendre les moyens de répondre aux préoccupations des professionnel-les en soins. Son arrêté ministériel n’arrive pas à régler la situation parce que pour le faire, il faut entendre les solutions des gens qui sont sur le terrain. Avec son annonce d’aujourd’hui, le gouvernement montre qu’il est plus intéressé à tout gérer tout seul qu’à améliorer la situation. Son attitude antisyndicale a de graves conséquences, car elle a pour effet de priver la population de son droit aux soins et aux services essentiels dans le réseau de la santé. Les bris de service sont encore monnaie courante dans le réseau », soulignent les leaders de la FSSS-CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ et du SCFP.

Pour parvenir à mettre fin au manque de personnel et à l’épuisement professionnel, les organisations syndicales réitèrent leur disponibilité pour proposer des solutions pérennes.

Quelques exemples des pistes de solution proposées par les organisations syndicales représentant le personnel des soins infirmiers et cardiorespiratoires :

Aucune mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres

  1. Les conditions de travail des professionnelles en soins doivent être convenues avec les agents négociateurs, en tout respect des lois du travail en vigueur afin qu’elles fassent écho sur le terrain.
  2. Toutes mesures doivent respecter les règles de la convention collective en vigueur, notamment la notion de déplacement.
  3. Les personnes salariées à temps partiel qui acceptent de rehausser leur nombre d’heures reçoivent un montant forfaitaire pour chacun des quarts supplémentaires.
  4. Les journées sans solde ne devraient pas être un motif de disqualification pour l’accès à la prime.
  5. Pour les personnes salariées bénéficiant des régimes de la SAAQ, de la CNESST, du RQAP et de l’assurance salaire, s’assurer que les montants forfaitaires soient versés en respect des lois d’ordre public.
  6. En aucun temps, il ne peut y avoir réclamation des sommes déjà versées lors d’un changement d’établissement, sauf en cas de démission du réseau public. Lorsqu’une personne démissionne, le temps travaillé à temps complet ou sur des quarts rehaussés à temps partiel est comptabilisé au prorata de cette période pour les montants déjà versés et dus. Si elle change d’établissement dans le réseau public, l’engagement est automatiquement transféré au nouvel employeur.
  7. Pour les personnes salariées déjà à temps complet et pour celles qui acceptent de rehausser leur poste à temps partiel ou à temps complet, l’employeur s’engage à garantir une stabilité de poste, 1 quart de travail dans un service, ainsi qu’une prévisibilité dans l’octroi des horaires.
  8. Tout quart de travail effectué durant la fin de semaine donne droit aux montants forfaitaires sans disqualification possible.
  9. Toutes les journées rémunérées en vertu de la convention collective sont réputées être des journées de travail pour l’application des différents montants forfaitaires.
  10. Toute période consécutive de 4 semaines de soir ou de nuit donne droit aux montants forfaitaires de 2000 $ sans disqualification possible, mais avec application du prorata (vacances, fériées). Pour la personne salariée à temps partiel qui accepte de rehausser son poste en demeurant temps partiel, elle reçoit le montant forfaitaire au prorata sur ses quarts rehaussés.
  11. Les montants forfaitaires sont accordés à compter de la date de l’engagement de rehaussement à temps complet ou de rehausser son poste à temps partiel en demeurant temps partiel, à toute personne qui accepte, à quelque moment que ce soit, de se porter volontaire.
  12. Toute personne à temps partiel peut demander à être considérée à temps complet pour la période déterminée par l’entente. Elle reprendra son poste à temps partiel détenu au moment de son engagement initial.
  13. La retraitée réembauchée est soumise aux dispositions des conventions collectives. Les parties locales peuvent convenir d’un aménagement d’horaire différent pour la période de l’engagement. Le montant forfaitaire doit être payé au prorata des journées travaillées.
  14. Quant aux mesures annoncées concernant l’ajout de personnel administratif ainsi que les bourses pour la formation d’infirmière auxiliaire, le gouvernement s’engage à déposer le plan de déploiement aux organisations syndicales.
  15. Aucun contrat signé actuellement en vigueur ne peut être opposé à une personne salariée.

Les syndiqué-es de la CSN en grève générale illimitée dès le 1er décembre

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a annoncé vendredi matin en conférence de presse que les syndiqué-es de CPE affiliés à la CSN ont voté à 92 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée et que celui-ci sera mis en œuvre à compter du 1er décembre si les négociations avec le gouvernement ne débloquent pas d’ici là.

« Avec un tel résultat, le message est clair », affirme Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN. « Le gouvernement peut essayer de taper sur la tête des syndicats tant qu’il veut, mais ultimement, ce sont les membres qui décident. En votant aussi massivement pour la grève et donc en acceptant de perdre des journées, voire des semaines de salaires, ces travailleuses déjà sous-payées viennent de dire au gouvernement qu’elles sont solidaires et qu’elles sont prêtes à se battre jusqu’au bout pour avoir une entente équitable pour l’ensemble des salarié-es. »

La vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, s’explique mal l’entêtement du gouvernement à refuser d’offrir un rattrapage salarial aux autres titres d’emploi – notamment les responsables en alimentation, les adjointes administratives et les conseillères pédagogiques – comme il l’a consenti aux éducatrices et aux éducateurs. La FSSS–CSN estime que ces « autres » salarié-es ne représentent que 15 % de l’ensemble du personnel des CPE. Ce qui fait que leur octroyer les augmentations demandées ne constituerait pas un investissement majeur pour le gouvernement.

« La proposition gouvernementale porterait à 420 millions la masse salariale annuelle des 11 000 salarié-es syndiquées à la CSN, alors que la proposition syndicale porterait cette même masse salariale à 426 millions, explique Mme Longchamps. Pour un écart aussi négligeable, il est difficile d’interpréter le refus du gouvernement comme étant autre chose que de l’entêtement. Surtout que le gouvernement vient juste d’annoncer cinq milliards de dollars en nouvelles dépenses parce que ses coffres se regarnissent plus vite que prévu. Il semble y avoir de l’argent pour tout le monde, sauf pour les travailleuses des CPE. »

En plus de la question du rattrapage salarial, d’autres enjeux achoppent à la table de négociation, comme le respect des ratios d’enfants par éducatrice, la rémunération du temps de préparation des dossiers et de la cuisine, ainsi que le nombre de semaines de vacances et de jours fériés.

La CSN étonnée de l’absence de mesures-clés lors du discours du Trône

Après le premier discours du Trône du gouvernement, la CSN reçoit positivement certains engagements liés à l’environnement et la culture, et reste sur son appétit quant à ses demandes-clés concernant l’assurance-emploi et le secteur privé.

Assurance-emploi
La CSN s’étonne de l’absence totale de ce dossier dans le discours du Trône. « Le gouvernement doit régler, une fois pour toutes, le problème du “trou noir”, cette période où une personne avec un emploi saisonnier épuise ses prestations d’assurance-emploi sans avoir été en mesure de retrouver un emploi. La réforme devra également garantir l’admissibilité des personnes travaillant à temps partiel, tout comme l’accès des travailleuses et des travailleurs autonomes, notamment celles et ceux travaillant dans l’industrie culturelle, grandement affectée par la crise », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN.

En plus de n’être accessible qu’à moins de la moitié des travailleuses et des travailleurs avant la COVID, le programme d’assurance-emploi a montré qu’il était totalement inadéquat en situation de crise économique majeure. « Que la réforme règle ces problèmes et qu’elle les règle vite. C’est un engagement des Libéraux qui doit être honoré », insiste la présidente.

Culture
Par ailleurs, la CSN se réjouit de constater que le gouvernement entend déposer de nouveau un projet de réforme de la Loi sur la radiodiffusion qui doit assurer le plein épanouissement de la culture québécoise en protégeant mieux le contenu francophone et les acteurs du milieu. La centrale syndicale demande également un projet de loi obligeant les plateformes numériques comme Google et Facebook à rémunérer à sa juste valeur l’industrie des médias traditionnels pour le contenu d’information qui y circule. Ce projet de loi pourrait être déposé dans les 100 jours.

Rappelant que de nombreuses personnes œuvrant dans le secteur culturel sont sans revenus depuis la fin de la PCRE le mois dernier, Mme Senneville exhorte le gouvernement à mettre en place sans délai les mesures transitoires de supplément de revenus à l’attention des artistes, que les libéraux avaient promises lors de la campagne électorale.

Urgence climatique
« Le gouvernement semble accorder une grande importance à l’environnement. Bonne nouvelle, parce qu’il n’y a pas d’emplois sur une planète morte. Les solutions, on les connaît : accélérer les investissements en transport collectif, développer et adopter des énergies propres, instaurer une stratégie de rajustement des prix carbone à la frontière, éliminer les différentes formes de subventions à l’industrie pétrolière et assurer une transition énergétique qui soit juste pour les travailleuses et les travailleurs ainsi que les communautés. On attend avec impatience les mesures concrètes », soutient Madame Senneville.

Secteur privé
La CSN a des préoccupations majeures quant au peu d’espace accordé à la question des intérêts économiques du Québec face à la montée du protectionnisme américain pour protéger les intérêts de secteurs stratégiques de l’économie québécoise (acier, aluminium, bois d’œuvre). Les industries québécoises ne doivent pas en subir les répercussions négatives. La centrale syndicale demande également aux partis de s’engager sans délai à intégrer la Davie, le plus grand chantier naval au Canada, au sein de sa Stratégie nationale de construction navale.

La Protectrice du citoyen confirme la tempête parfaite dans les résidences pour aîné-es

Le rapport final de la Protectrice du citoyen sur la gestion de la crise due à la COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague confirme plusieurs problèmes soulevés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des CHSLD à terre avant le début de la pandémie
Le rapport de la Protectrice du citoyen montre bien à quel point les CHSLD étaient mal préparés pour faire face à une pandémie. Le manque de personnel, les méga-établissements trop centralisés et le manque d’équipements de protection individuelle sont des causes importantes de la crise qu’ont vécu les aîné-es en CHSLD.

Pour la FSSS–CSN, ce rapport illustre le fait que le réseau de la santé et des services sociaux n’est pas parvenu à protéger les aîné-es les plus vulnérables de notre société et le personnel. La FSSS–CSN salue particulièrement la recommandation visant à élaborer une stratégie nationale de lutte à la pénurie de main-d’œuvre et de promotion des métiers et des professions dans le domaine de la santé et des services sociaux et le développement d’un plan détaillé de renforcement de la capacité des CHSLD à appliquer des mesures de prévention et de contrôle des infections.

« Juste avant l’arrivée de la COVID-19, le personnel était encore à se relever d’années d’austérité et de la réforme Barrette. Avec cette réforme, on a mis de côté la prévention et on a enlevé encore plus d’autonomie aux équipes de travail. Le résultat, c’est qu’on était déjà à bout de souffle avant que la pandémie nous frappe. En plus, on n’avait plus les outils pour agir en prévention. Plus tôt que tard, il va falloir revoir l’organisation du réseau, réinvestir et améliorer les conditions de travail du personnel si on ne veut pas revivre une telle crise », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux pour un règlement du maintien de l’équité salariale

Des centaines de préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) participent aujourd’hui à une manifestation nationale pour exiger du gouvernement qu’il règle leurs plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

Depuis plusieurs semaines, les PRDM de la FSSS–CSN multiplient les actions partout au Québec pour que le gouvernement mette fin à leur discrimination salariale. Ce sont des PRDM de plusieurs régions du Québec qui se sont donnés rendez-vous aujourd’hui à Trois-Rivières pour manifester ensemble et demander à la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, d’intervenir pour reconnaître leur travail.

Ces 2000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé jouent un rôle crucial dans les hôpitaux. Les PRDM ont la responsabilité de stériliser le matériel médical, notamment celui nécessaire pour les chirurgies. Leurs plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 ne sont toujours pas réglées, ce qui nuit à attirer et retenir le personnel dans le réseau.

« Ça fait plus de 10 ans que les PRDM, comme d’autres travailleuses et travailleurs du réseau, attendent d’être reconnus à leur juste valeur. On souligne ces jours-ci le 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale. Pourtant, il n’y a rien à fêter pour les PRDM! L’inaction du gouvernement a des conséquences négatives. Elles et ils sont nombreux à vouloir quitter la profession et il est difficile d’attirer la relève. Le gouvernement a tout en main pour régler ça. Qu’il se déniaise enfin et règle les plaintes de maintien de l’équité salariale », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Gouverner par arrêtés dans le réseau de la santé et des services sociaux : ça suffit!

Devant l’urgence d’agir pour soulager la pression insoutenable qui repose sur les épaules des professionnelles en soins et dans le but d’offrir à la population québécoise un accès à de meilleurs soins et services de santé, la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ et le SCFP ont déposé une plainte d’entrave au travail syndical au tribunal administratif du travail en vertu de l’article 12 du Code du travail. La démarche vise à stopper le recours abusif et systématique du gouvernement à l’état d’urgence et aux décrets des conditions de travail.

 La stratégie du ministre de la Santé et des Services sociaux de se placer au-dessus des lois du travail et de dicter unilatéralement les conditions de travail des professionnelles en soins n’aura pas eu les effets attractifs ni rétentifs, soutiennent les leaders des cinq organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

« Depuis le début, nous avons salué la volonté du gouvernement de mettre sur la table un milliard de dollars supplémentaires pour tenter de renverser les effets de la crise de la pénurie de personnel et des conditions de travail qui sévit dans le réseau de la santé. Nous avons toujours levé la main pour collaborer à trouver des solutions pour continuer à offrir les services essentiels à la population. Devant le refus de ce gouvernement d’avoir des discussions franches avec les représentants des travailleuses et des travailleurs, nous n’avons malheureusement d’autres choix que de nous tourner vers la voie judiciaire. Les syndicats, à titre d’agents négociateurs nommés par la loi, sont incontestablement les mieux placés pour guider le gouvernement dans la mise en place de mesures efficaces. Aujourd’hui, c’est à nos membres et à la population que nous pensons, », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ et du SCFP.

La plainte déposée par les organisations syndicales dénonce le contournement du processus de négociation par le gouvernement. Les syndicats rappellent que l’enjeu de pénurie de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux n’a rien à voir avec l’urgence sanitaire, car la crise des conditions de travail et la pénurie qui en découle existaient bien avant la pandémie. Le recours à un arrêté ministériel dans ce contexte est injustifiable.

« Faire fi des conventions collectives, du droit du travail et s’entêter à décider unilatéralement sans l’écho du terrain : ça suffit! Pour nous, seule la concertation est un gage de succès, n’en déplaise au ministre », concluent les cinq syndicalistes.

L’article 12 du Code du travail stipule : « Aucun employeur, ni aucune personne agissant pour un employeur ou une association d’employeurs, ne cherchera d’aucune manière à dominer, entraver ou financer la formation ou les activités d’une association de salariés ».

La FSSS–CSN devant la coroner pour dénoncer la tempête parfaite dans les résidences pour aîné-es

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) témoignait cette semaine à l’enquête publique sur les décès dans les résidences pour aîné-es. La FSSS–CSN a fait valoir que l’état déplorable dans lequel le réseau s’est présenté à l’arrivée de la pandémie, jumelé à l’entêtement du Comité sur les infections nosocomiales du Québec de l’INSPQ (CINQ) et du gouvernement à ne pas appliquer adéquatement le principe de précaution, ont mis à risque le personnel et les personnes âgées hébergées.

Un réseau de la santé et des services sociaux à terre au début de la pandémie
Pour la FSSS–CSN, trouver des solutions efficaces afin d’agir sur ce qui a causé ces décès dans les résidences pour aîné-es passe par l’examen des causes systémiques de cette crise. À l’arrivée de la pandémie, le réseau était fragilisé, grandement sous-financé et désorganisé. La prévention en santé et sécurité du travail (SST) était le parent pauvre de l’organisation du réseau. Les manquements en matière de planification, malgré ce qu’on avait pourtant appris des crises passées, ont été nombreux. À cela s’ajoute le fait que la détérioration des conditions de travail et le manque de personnel ont entraîné un cercle vicieux de mobilité à outrance du personnel, de recours aux agences privées et d’épuisement professionnel généralisé.

Un refus de bien protéger le personnel
Le CINQ et le gouvernement se sont obstinés à ne pas appliquer le principe de précaution dans leurs recommandations, ce qui a contribué à exposer le personnel au virus. En faisant des recommandations du CINQ leurs « règles de l’art », la CNESST et les employeurs ont ainsi abdiqué à jouer pleinement leur rôle en prévention. La FSSS–CSN et ses syndicats ont dû multiplier les interventions à tous les niveaux pour dénoncer les lacunes en prévention et obtenir des correctifs.

Ce que ça va prendre pour ne plus jamais revivre un tel drame
La FSSS–CSN a profité de son passage pour expliquer ce qu’il faut changer pour ne plus jamais revivre un drame comme celui de la pandémie de COVID-19. Cela repose sur un réseau décentralisé et géré plus démocratiquement, bien financé et avec une culture de la prévention bien ancrée. Le Québec doit se doter d’un véritable régime public de soins de longue durée, aussi bien en hébergement que dans le soutien à domicile. Il faut aussi une meilleure planification de la main d’œuvre et de meilleures conditions de travail pour le personnel. Enfin, il faut mieux se préparer pour être en mesure de faire face à de telles situations, en se dotant de mécanismes de suivis rigoureux, permettant notamment d’assurer la disponibilité de tout le matériel et de tous les équipements nécessaires.

« Quand une pandémie survient, il est trop tard si on manque déjà de personnel, de matériel et qu’on est mal préparé. L’absence d’écoute et d’échanges pour entendre nos préoccupations a retardé la mise en place de réelles solutions. Ce sont malheureusement les aîné-es les plus vulnérables de notre société et les travailleuses et travailleurs qui œuvrent auprès d’eux qui ont subi les conséquences de la désorganisation en santé. Il faut beaucoup mieux se préparer, en priorisant dorénavant la prévention, pour ne plus revivre ça », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Les syndicats de la santé et des services sociaux estomaqués par le mépris du ministre Dubé

Les leaders des organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires s’expliquent mal les commentaires du ministre Dubé lors de son point de presse. Pour les organisations syndicales, le ministre semble vouloir trouver un coupable pour les difficultés qu’il rencontre dans le recrutement de personnel.

Visiblement, le ministre Dubé n’a pas pris connaissance des nombreuses solutions1 mises de l’avant par les organisations syndicales au MSSS dans les derniers jours. Rappelons que les organisations syndicales représentant les professionnel-les en soins ont tendu la main au gouvernement récemment pour implanter des solutions pour parvenir à attirer et retenir le personnel dans le réseau. Nous proposons des solutions qui s’appuient sur les demandes de nos membres sur le terrain, sans mesure coercitive, sans mesure disqualifiante et inéquitable.

Plutôt que de s’engager dans des échanges et discussions permettant de rapidement implanter des mesures qui vont véritablement contribuer au retour des professionnel-les en soins, le gouvernement a refusé de nous faire un retour. Le ministre Dubé laisse entendre que nous n’en avons que pour les libérations syndicales, alors que c’est loin d’être l’aspect principal des solutions apportées lors des récentes rencontres avec le MSSS.

« Le plan de match gouvernemental pour recruter du personnel n’a pas porté fruit jusqu’à maintenant. Plutôt que de reconnaître ses erreurs et enfin accepter de collaborer avec les acteurs du terrain pour améliorer les choses, le ministre Dubé s’en prend encore une fois aux syndicats. C’est devenu une tactique usée à la corde. Ce qui ne marche pas, c’est la gestion autoritaire par arrêté ministériel. Les résultats ne sont pas au rendez-vous et ce ne sont pas les syndicats qu’il faut blâmer », dénoncent ensemble la FSQ-CSQ, la FIQ, la FSSS-CSN, le SQEES-FTQ et le SCFP.

1 Annexe : Les pistes de solution proposées par les organisations syndicales représentant le personnel des soins infirmiers et cardiorespiratoires

Aucune mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres

1. Toutes les journées rémunérées en vertu de la convention collective sont réputées être des journées de travail pour l’application des différents montants forfaitaires.
2. Toutes les absences sans solde ne sont pas considérées comme des journées travaillées donc le prorata s’applique.
3. Pour les personnes salariées bénéficiant des régimes de la SAAQ, de la CNESST, du RQAP et de l’assurance salaire, s’assurer que les montants forfaitaires soient versés en respect des lois d’ordre public.
4. En aucun temps, il ne peut y avoir réclamation des sommes déjà versées sauf en cas de démission à moins que la personne salariée ne change d’établissement.
5. Tout quart de travail effectué durant la fin de semaine donne droit aux montants forfaitaires sans disqualification possible.
6. Toute période consécutive de 4 semaines de soir ou de nuit donne droit aux montants forfaitaires de 2000 $ sans disqualification possible, mais avec application du prorata (vacances, fériées). Pour la personne salariée à temps partiel qui accepte de rehausser son poste en demeurant temps partiel, elle reçoit le montant forfaitaire au prorata sur ses quarts rehaussés.
7. Les montants forfaitaires sont accordés à compter de la date de l’engagement de rehaussement à temps complet ou de rehausser son poste à temps partiel en demeurant temps partiel, à toute personne qui accepte, à quelque moment que ce soit, de se porter volontaire.
8. Toute personne à temps partiel peut demander à être considérée à temps complet pour la période déterminée par l’entente. Elle reprendra son poste à temps partiel détenu au moment de son engagement initial.
9. Lorsqu’une personne démissionne, le temps travaillé à temps complet ou sur des quarts rehaussés à temps partiel est comptabilisé au prorata de cette période pour les montants déjà versés et dus. Si elle change d’établissement dans le réseau public, l’engagement est transféré au nouvel employeur.
10. La retraitée réembauchée est soumise aux dispositions des conventions collectives. Les parties locales peuvent convenir d’un aménagement d’horaire différent pour la période de l’engagement. Le montant forfaitaire doit être payé au prorata des journées travaillées.
11. Toutes mesures doivent respecter les règles de la convention collective en vigueur notamment la notion de déplacement.
12. Les personnes salariées à temps partiel qui acceptent de rehausser leur nombre d’heures sans rehaussement à temps complet reçoivent un montant forfaitaire pour chacun des quarts supplémentaires.
13. Pour les personnes salariées déjà à temps complet et pour celles qui acceptent de rehausser leur poste à temps partiel ou à temps complet, l’employeur s’engage à garantir une stabilité de poste, 1 quart de travail dans un service, ainsi qu’une prévisibilité dans l’octroi des horaires.
14. Quant aux mesures annoncées concernant l’ajout de personnel administratif ainsi que les bourses pour la formation d’infirmière auxiliaire, le gouvernement s’engage à déposer le plan de déploiement aux organisations syndicales.
15. Aucun contrat signé actuellement en vigueur ne peut être opposé à une personne salariée.

Les paramédics en conflit accueillent les parlementaires à l’Assemblée nationale

Près de 200 paramédics se sont réunis ce matin devant l’Assemblée nationale afin d’accueillir les ministres et les député-es à leur arrivée au Parlement. Des dizaines de boîtes jaunes de format géant ont aussi été déposées sur le terrain de la colline Parlementaire.

« Le gouvernement Legault semble oublier que dans les ambulances, il y a des paramédics qui travaillent d’arrache-pied et qui sauvent des vies tous les jours. Pourtant, leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur depuis trop longtemps. Les boîtes jaunes partout sur le terrain de l’Assemblée nationale sont là pour rappeler aux parlementaires qu’ils ont une responsabilité dans ce conflit de travail », déclare Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Nous appelons au respect, mais personne ne répond au bout de la ligne »
Présentement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives, la CSN presse le gouvernement Legault d’améliorer les conditions de travail et de redresser le salaire des paramédics en urgence. « Il est scandaleux que le secteur soit à une croisée des chemins et que le gouvernement refuse de se pencher sur les problèmes du système préhospitalier. Nous sommes à l’heure des choix : ou bien le gouvernement continue de dédaigner ces enjeux ou bien il décide de développer réellement le secteur en investissant dans ses travailleuses et travailleurs », poursuit la présidente.

Jean Gagnon, paramédic et représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), rappelle que les paramédics sont un maillon indispensable de la chaîne de survie. « Nous méritons d’être reconnus et respectés pour ce métier qui est loin d’être fait pour tout le monde, mais nos conditions salariales et de travail ne le reflètent pas. Faut-il rappeler que nous avons le salaire le moins élevé des intervenantes et intervenants de l’urgence ? Que nous pouvons à peine prendre nos pauses repas et finir à l’heure, car il y a trop d’appels et pas assez d’effectifs pour y répondre ? Et que dans certaines régions, on nous demande d’être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 14, pour répondre aux appels, et ce, en étant payés une heure sur deux ? Avez-vous déjà vu ça ? », demande M. Gagnon.

Selon Jean Gagnon, il faut donner un sérieux coup de barre avant de frapper le mur vers lequel le secteur préhospitalier se dirige. « Ce coup de barre passe par la nécessaire amélioration de nos conditions salariales et de travail. Les négociations actuelles offrent l’occasion de redresser la situation. Mais les représentants du gouvernement font preuve d’un manque de compréhension de notre réalité quotidienne et minimisent nos demandes. Nous appelons au respect, mais malheureusement, jusqu’à maintenant, personne ne répond au bout de la ligne », termine M. Gagnon.

Les syndicats de la santé et des services sociaux déplorent le manque de collaboration gouvernementale

Les leaders des organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires déplorent le manque de collaboration pour convenir, ensemble, de solutions pouvant améliorer les conditions de travail et répondre à la crise importante de pénurie de personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

À la suite de rencontres intensives pour ramener les travailleuses et les travailleurs de la santé dans le réseau et implanter le changement de culture tant réclamé par leurs membres, les représentants ministériels ont écouté une partie des propositions syndicales sans juger bon de faire un retour.

Les organisations syndicales voulaient que ce comité de travail se penche sur des solutions pérennes, valorisantes et reconnaissantes de tout le travail accompli dans le quotidien par le personnel de la santé. Elles proposaient des solutions sans mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres. Cependant, l’exercice des derniers jours était tronqué et a escamoté notre volonté de trouver de telles solutions.

Depuis le début de la pandémie, le ministre de la Santé et des Services sociaux a cherché systématiquement à écarter les syndicats des discussions. Il a préféré la coercition, la division et la menace, plutôt que de s’engager dans la voie légitime de la concertation pour atteindre ses objectifs.

« On a l’impression de faire partie d’une belle stratégie de relations publiques du gouvernement, mais, à la suite de ces rencontres, nous refusons de servir de légitimation aux actions de ce dernier. Encore une fois, nous apprendrons lors d’une conférence de presse les pistes de solutions retenues par le ministre et celles qu’il a rejetées. Pourtant, les organisations syndicales sont d’avis que ces solutions sont à considérer dans une perspective globale et non à la pièce », dénoncent ensemble la FSQ-CSQ, la FIQ, la FSSS–CSN, le SQEES-FTQ et le SCFP.

Il a été largement démontré que gouverner à coup d’arrêtés ministériels (155 depuis la déclaration d’urgence sanitaire, dont 105 visant des conditions de travail), la méthode du bâton contre des travailleuses et des travailleurs de la santé, cela ne donne pas les résultats escomptés, bien au contraire.

Par exemple :

  • L’arrêté ministériel 2020-007 a accentué la détresse et l’épuisement des travailleuses et des travailleurs de la santé, de même qu’il a accéléré leur départ vers le privé.
  • Les mesures restrictives et coercitives contenues dans l’arrêté 2021-071 concernant les primes d’attraction et de rétention sont un frein massif au recrutement, alors que le réseau peine à offrir les soins et les services essentiels à la population et que les bris de services se multiplient. Plusieurs des mesures vont aussi carrément à l’encontre du nouveau contrat de travail. Un travail de collaboration dans la mise en place de ces mesures aurait pu faire en sorte d’éviter qu’elles soient reçues assez froidement sur le terrain.

L’urgence sanitaire utilisée de façon abusive pour se faire du capital politique
Pour les leaders syndicaux, l’urgence sanitaire n’est plus une excuse pour justifier le gouvernement de continuer à imposer des mesures inéquitables et discriminatoires, et passer outre les conditions prévues au contrat de travail négociées en toute bonne foi.

« Les syndicats sont les seuls agents négociateurs légitimes pour parler au nom des travailleuses et des travailleurs de la santé. Le gouvernement doit agir en conséquence et discuter avec nous pour en arriver à une entente lorsqu’il est question des conditions de travail de nos membres. Il ne peut pas unilatéralement imposer ses volontés et nous interpeller seulement lorsque ses initiatives autoritaires échouent », expliquent les leaders syndicaux.

« Le ministre de la Santé est en train de saborder ses propres mesures visant l’attraction et la rétention du personnel. Nos membres sont à bout du manque de respect et de reconnaissance. L’abus de pouvoir et la division ne conduisent jamais au succès. Il est temps que le ministre le réalise », concluent les leaders syndicaux.

Pour vraiment décentraliser le réseau de la santé et des services sociaux

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande au gouvernement d’aller plus loin dans la décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. Uniquement rajouter des gestionnaires ne permettra pas de donner un nouveau souffle au réseau. Grâce à un récent sondage, la Fédération a identifié plusieurs solutions pour mieux organiser le réseau.

Les travailleuses et travailleurs disent ce qu’ils pensent d’une refonte du réseau
Dans les dernières semaines, le gouvernement Legault a indiqué son intention d’apporter des changements au réseau de la santé et des services sociaux, notamment pour aller vers une plus grande décentralisation. C’est pour connaître l’opinion de ses membres que la FSSS–CSN a lancé un sondage du 20 au 27 octobre, auquel plus de 3400 salarié-es ont répondu.

« La décentralisation, ça veut dire quoi ? Pour le ministre Dubé, ça semble s’arrêter à ajouter des cadres. Mais si on veut se donner une chance que ça aille mieux dans le réseau, ça va prendre plus que ça. Ça va prendre une gestion plus humaine des ressources, plus d’autonomie pour les équipes de travail, une participation à la gestion pour le personnel et la population et une approche globale moins médico-hospitalière », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

La réforme Barrette nous a mal préparés à faire face à la pandémie
Pour 79 % des répondantes et répondants, le réseau aurait été en meilleure posture pour faire face à la pandémie si la réforme Barrette n’avait pas eu lieu. La centralisation à outrance a enlevé les leviers aux milieux de travail pour bien prendre soin du personnel et de la population et pour agir efficacement en prévention de la santé et sécurité du travail (SST). La FSSS–CSN a sondé ses membres et ils souhaitent une amélioration de la prévention, notamment en mettant en place des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail et en ayant un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau.

Six solutions pour que ça aille mieux
La FSSS–CSN identifie six solutions prioritaires pour instaurer le changement de cap nécessaire pour répondre à la détresse du personnel et mieux répondre aux besoins de la population.

  • Démocratisation

Pour 80 % des répondantes et répondants au sondage de la FSSS–CSN, un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur la démocratisation, notamment une plus grande participation du personnel et de la population à la gestion.

  • Des équipes de travail plus autonomes

C’est 83 % des répondantes et répondants qui pensent qu’un projet de loi qui viendrait réviser le réseau devrait miser sur des équipes de travail plus autonomes.

  • Freiner la place du privé

C’est 85 % des répondantes et répondants qui pensent que le ministre doit profiter de ce projet de loi pour freiner la place du privé et utiliser les ressources et les sommes économisées pour réinvestir dans le réseau public. La FSSS–CSN réclame notamment que le gouvernement intègre dès maintenant le personnel des agences privées dans le réseau, toutes catégories de personnel confondues.

  • Effacer les ravages de l’austérité

Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 11,5 milliards de dollars dans le financement des établissements publics. Il sera impossible de parvenir à remettre le réseau sur pied si ce manque à gagner n’est pas réinvesti, selon la FSSS–CSN.

  • Améliorer de manière permanente les conditions de travail

Le gouvernement met de plus en plus le doigt sur les bons bobos. Mais il refuse jusqu’à maintenant de prendre les moyens qu’il faut pour attirer et retenir le personnel. Pour cela, il doit améliorer les conditions de travail et mieux reconnaître le personnel de manière permanente et non par des primes temporaires et inéquitables. Pour y arriver, il doit cesser d’agir seul à coups d’arrêtés ministériels et négocier de bonne foi avec les syndicats.

  • Sortir les centres jeunesse et les soins de longue durée des CISSS et CIUSSS

Les CISSS et CIUSSS ont montré leur incapacité à prendre en charge toutes les missions du réseau. Ils ont particulièrement échoué pour les centres jeunesse et les soins de longue durée (CHSLD et soutien à domicile). C’est pourquoi la FSSS–CSN réclame une réorganisation du réseau permettant de donner une structure autonome à ces missions centrales.

Trois autres journées de grève pour les 11 000 salarié-es des CPE syndiqués à la CSN

Après une autre journée de négociation infructueuse mardi, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) annonce que les 11 000 travailleuses et travailleurs de CPE syndiqués à la CSN seront en grève les 2, 3 et 4 novembre prochain.

« Nous avons le devoir de continuer à mettre de la pression sur le gouvernement, déclare Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS-CSN. Accepter ce que le gouvernement nous offre et signer une entente à rabais sont les pires choses que nous pourrions faire en ce moment. Ça ferait en sorte que les travailleuses et les travailleurs continueraient d’être surchargées, continueraient d’être sous-payés, et continueraient de quitter leur emploi. »

Le comité de négociation syndical a notamment profité de cette rencontre avec les porte-paroles patronaux pour présenter sa contre-proposition aux offres faites la semaine dernière sur la place publique par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Les deux parties n’ont eu d’autres choix que de se rendre compte qu’un fossé considérable les sépare toujours.

« C’est surprenant qu’un gouvernement qui continue de promettre de plus en plus de places dans les services de garde approche cette négociation comme n’importe quelle autre, c’est-à-dire en essayant de faire le moins de concessions possible aux travailleuses et aux travailleurs, se désole Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Nous devrions plutôt travailler ensemble dans l’objectif commun d’assurer non seulement la pérennité, mais la croissance du réseau des CPE. »

Les trois journées de grève annoncées seront les quatrième, cinquième et sixième journées d’un mandat de grève de 10 jours adopté à 97 % par les travailleuses et les travailleurs de CPE au début de l’automne.