À quand l’opération bonnes conditions de travail ?

Avec son Opération main-d’œuvre, le gouvernement est forcé d’admettre que le manque de personnel est criant en santé, services sociaux et dans les services de garde éducatifs. Mais pour que cette opération soit un succès, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) réclame que le gouvernement cesse d’agir seul et lance des discussions pour améliorer les conditions de travail.

Le gouvernement est forcé d’agir face à la crise
L’annonce gouvernementale concerne plusieurs titres d’emploi représentés par la FSSS–CSN. Le gouvernement veut ainsi recruter des infirmières, infirmières auxiliaires, agentes administratives, préposé-es aux bénéficiaires, du personnel en santé mentale, dans la protection de la jeunesse et des éducatrices en service de garde. Le gouvernement met ainsi des moyens pour parvenir à freiner le manque de personnel qui touche bien des titres d’emploi de nos réseaux. Les bourses d’études sont un moyen identifié depuis longtemps par la fédération pour attirer de la relève. Par contre, la FSSS–CSN déplore que le gouvernement en profite pour imposer des conditions irréalistes, en demandant par exemple aux nouvelles infirmières auxiliaires d’offrir une disponibilité à temps complet pendant trois ans. De plus, en ne se concentrant que sur quelques titres d’emploi, le gouvernement laisse dans l’ombre plusieurs autres titres d’emploi pourtant en demande.

« Enfin le gouvernement met des moyens pour attirer de la relève dans nos réseaux qui en ont bien besoin. Cela fait longtemps qu’on le réclame ! Mais il y a la manière. Pourquoi encore agir seul ? Pourquoi ne pas avoir profité d’une telle opération pour entendre les solutions de celles et ceux qui tiennent nos réseaux à bout de bras depuis le début de la pandémie et leur offrir des possibilités d’avancement de carrière dans le réseau ? Il faut attirer la relève c’est certain, mais il faut aussi s’assurer de reconnaître les efforts de celles et ceux qui sont à l’emploi. Et pour ça, il va falloir finir par s’attaquer aux conditions de travail ! », lance Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Bien des questions en suspens
Depuis plusieurs mois, la FSSS–CSN réclame que le gouvernement lance des discussions pour entendre les solutions du personnel. Le fait d’agir seul comme persiste à le faire le gouvernement laisse plusieurs questions en suspens. Qui aura accès aux programmes de formation accélérée et rémunérée ? Qu’arrivera-t-il si une travailleuse quitte son emploi après plusieurs mois ? Devra-t-elle rembourser l’ensemble de la bourse ? Le gouvernement doit se ressaisir et prendre les lieux de discussion existants pour régler les problèmes du réseau avec les organisations syndicales.

Ce qu’il faut c’est mettre fin à l’opacité et améliorer les conditions de travail

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), il faut accentuer l’accès public aux données du réseau. Si le projet de loi du ministre Dubé met le doigt sur un problème, les solutions proposées comportent plusieurs risques. L’accès aux données bien qu’important ne règlera pas le problème le plus urgent du réseau : la crise des conditions de travail et du manque de personnel.

Le projet de loi sur les renseignements de santé et de services sociaux vise à mieux diffuser les informations importantes à l’intérieur du réseau, ce qui est tout à fait louable. Tout au long de la pandémie, la FSSS–CSN a dénoncé l’opacité entourant l’accès à des données essentielles pour bien protéger le personnel et les patientes et patients. Par exemple, le MSSS a souvent refusé de nous transmettre des données sur les éclosions et sur le personnel ayant contracté la COVID. Cela montre que pour améliorer les choses dans le réseau, il faut rendre les données publiques et miser sur la transparence, ce qui ne semble pas être l’intention du projet de loi. De plus, la FSSS–CSN se questionne sur la sécurité des données et la confidentialité. Autre crainte de la fédération, ce projet de loi ne doit pas favoriser le développement accru du privé en santé.

« Le ministre Dubé aime les chiffres ça se sait bien. Mais ce n’est pas juste la question des données qui explique la crise qu’on a vécu dans les CHSLD. On savait depuis bien longtemps que les aîné-es vivaient dans des conditions difficiles. C’est bien beau vouloir améliorer la transmission de l’information, mais c’est un peu réducteur de prétendre que c’est la fondation nécessaire pour améliorer notre réseau. Ce que ça prend d’abord et avant tout, c’est une meilleure planification, de bonnes conditions de travail et plus d’autonomie pour les équipes de travail », explique Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

À quand la décentralisation du réseau ?
Lors du discours du premier ministre Legault débutant la nouvelle session parlementaire, le gouvernement s’engageait à aller vers une décentralisation du réseau de la santé et des services sociaux. C’est ce que réclame la FSSS-CSN depuis des années et la gestion de la pandémie illustre bien qu’il faut aller dans ce sens. C’est pourquoi la FSSS-CSN invite le gouvernement à implanter une réelle décentralisation, qui va bien au-delà de l’ajout des gestionnaires dans les établissements.

Caroline Senneville devient présidente du conseil d’administration de Fondaction

C’est avec enthousiasme que les membres du conseil d’administration de Fondaction ont élu Caroline Senneville à titre de présidente, lors d’une réunion extraordinaire du conseil qui s’est tenue mi-novembre. Mme Senneville succède à Jacques Létourneau, qui aura présidé le conseil durant neuf ans.

« Je suis extrêmement heureuse de prendre la tête du conseil d’administration de Fondaction. Mis en place à l’initiative de la CSN, Fondaction constitue un formidable outil collectif. Il rend l’épargne-retraite accessible et assure à toutes les personnes qui font l’effort d’épargner que leurs économies servent l’intérêt général et contribuent à la transformation positive de la société, pour la rendre plus équitable et plus verte, par des investissements qui ont de l’impact », a déclaré Caroline Senneville à l’occasion de son élection.

La nouvelle présidente arrive en poste alors que le Fonds a procuré un rendement historique annuel de 22,7 % à ses actionnaires au 31 mai 2021, démontrant qu’il est possible d’avoir des valeurs sociales et écologiques et de renforcer le bas de laine d’épargnants consciencieux et mobilisés.

Présidente de la CSN depuis juin dernier, Caroline Senneville a auparavant agi à titre de première vice-présidente du comité exécutif de la CSN durant quatre ans. Depuis l’entame de sa carrière d’enseignante au Cégep Limoilou en 1990, elle s’intéresse à la vie syndicale et s’implique activement dans le mouvement. Son militantisme l’amènera à quitter l’enseignement et à occuper des postes de responsabilités au sein de différentes instances de la CSN, notamment en tant que secrétaire générale et trésorière, puis de présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec. Elle est membre du conseil d’administration de la CNESST depuis avril 2019.

Un conseil d’administration résolument paritaire
Le conseil d’administration accueille également une nouvelle administratrice, Isabelle Monette, élue en septembre dans le cadre de l’Assemblée générale des actionnaires. Spécialiste des communications et des affaires publiques depuis plus de quinze ans, elle a notamment été membre de l’équipe des communications du cabinet de la première ministre du Québec de 2012 à 2014 et responsable des communications de Fondaction de 2015 à 2019. Elle est aujourd’hui auteure et humoriste.

Ces deux élections font du conseil d’administration de Fondaction un conseil résolument paritaire qui réunit autour de sa présidente, Caroline Senneville, sept femmes et sept hommes, parmi lesquels la PDG de Fondaction, Geneviève Morin, le vice-président du conseil, Clément Guimond, et, par ordre alphabétique, Kathy Baig, Diane Beaudry, Claude Demers, Yvan Duceppe, Nicole Fontaine, Pierre B. Lafrenière, Isabelle Monette, Marc Picard, Pierrette Poirier, Martine Robert, Michel Tétreault et Michel Tremblay.

La CSN appelle tous les hôteliers à compléter leurs devoirs

Alors que les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel DoubleTree de Montréal et du Hilton de Québec entrent dans leur quatrième mois de grève, la Fédération du commerce (FC–CSN) est fière d’annoncer la conclusion d’une quatorzième entente dans le secteur de l’hôtellerie. En effet, mardi, les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Best Western Montréal aéroport, situé sur le Chemin de la Côte-de-Liesse à Montréal, ont entériné le contenu de la convention collective 2020-2024.

« La situation actuelle est complètement anormale, dénonce le président de la FC–CSN, Alexandre Laviolette. Le DoubleTree et le Hilton Québec sont deux hôtels majeurs qui sont dans une relative bonne situation financière au sortir de cette crise. Il n’y a aucune bonne raison pour ces hôtels de refuser à leurs salarié-es les mêmes paramètres qui ont été acceptés dans les autres hôtels. La relance, ça doit passer par tous les salarié-es de l’industrie. »

Les négociations se poursuivent dans 10 établissements pour obtenir des ententes comparables à celles déjà conclues ailleurs, notamment au Best Western. Elles prévoient des augmentations totalisant environ 8 % sur un contrat de quatre ans, des bonifications aux assurances collectives ainsi que des mesures pour mieux protéger les travailleuses et les travailleurs en ces temps de crise afin de préparer une relance qui profitera à tout le secteur touristique, particulièrement à ceux et celles qui y travaillent et qui sont les véritables créateurs de richesse dans l’industrie.

 

14 règlements
Voici les 14 hôtels où des ententes ont été conclues avec le syndicat CSN représentant leurs salarié-es :

 

Montréal métropolitain Québec–Chaudière-Appalaches Estrie
• Suites Faubourg St-Laurent

• Comfort Inn Dorval

• Comfort Inn Pointe-Claire

• Fairfield by Marriott

• Hilton Laval

• Quality Inn du centre-ville

• Holiday Inn de Laval

• Residence Inn

• Ruby Foo’s

• Best Western Montréal aéroport

• Manoir du Lac Delage

• Delta de Québec

 

• Quality Sherbrooke

• Delta Sherbrooke

 

À propos

Quelque 24 syndicats représentant 2500 travailleuses et travailleurs des hôtels du Québec mènent leurs négociations de façon coordonnée. Il s’agit de la dixième ronde de négociation coordonnée dans le secteur menée sous l’égide de la Fédération du commerce (FC–CSN). La FC–CSN est une des huit fédérations professionnelles composant la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Fondée il y a 100 ans, en septembre 1921, la CSN regroupe aujourd’hui plus de 320 000 travailleuses et travailleurs dans tous les secteurs d’activités.

Réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse : le ministre Carmant vise juste

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le projet de loi réformant la Loi sur la protection de la jeunesse, présenté aujourd’hui par le ministre délégué à la Santé et les Services sociaux, Lionel Carmant, constitue un pas dans la bonne direction. La CSN se réjouit d’y retrouver plusieurs de ses recommandations.

Notamment, la CSN partage les objectifs visant à :

  • Réaffirmer que l’intérêt de l’enfant doit primer dans toutes les décisions qui le concernent ;
  • Permettre la communication de renseignements confidentiels lorsque c’est nécessaire pour protéger l’enfant ;
  • Répondre aux réalités particulières des enfants autochtones et inuits.

« Pour que cette réforme fonctionne, il faudra continuer le travail au niveau des services, tempère la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pour nous, il demeure impératif d’assurer un financement adéquat, dédié et stable pour les missions sociales du réseau de la santé et des services sociaux, mis à mal par des années d’austérité et de sous-financement. J’invite le gouvernement à s’engager sans tarder dans des travaux, avec la participation des syndicats, pour mettre en place des solutions à long terme aux problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans ce secteur. Parce que la protection de la jeunesse, c’est avant tout des techniciennes et des professionnelles dévouées et compétentes qui voient leurs conditions de travail et d’exercice se dégrader d’année en année. Ce n’est pas sans conséquence sur les services à la jeunesse. »

Parmi les solutions envisagées par la CSN, notons l’amélioration des conditions de travail, la diminution des charges de travail, le travail interdisciplinaire, le respect de l’autonomie professionnelle ainsi que la conciliation famille-travail-études.

Enfin, la CSN souligne que les services de première ligne en prévention doivent permettre d’agir sur les déterminants sociaux de la santé. Pensons aux services éducatifs à l’enfance, à l’éducation, au logement, etc.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN), qui représente des milliers de techniciennes et professionnelles du réseau au Québec, souligne qu’il y a urgence d’agir pour entamer un redressement. « Les listes d’attente ne font qu’augmenter depuis plusieurs années, rappelle sa vice-présidente, Jessica Goldschleger. Par conséquent, les délais d’intervention augmentent également. Finalement, nous nous retrouvons souvent avec des dossiers plus compliqués qui auraient dû être pris en charge beaucoup plus tôt, pour le bien-être de ces enfants. »

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente toutes les catégories de personnel œuvrant en protection de la jeunesse notamment en territoire autochtone et inuit, salue l’orientation visant à mieux répondre aux besoins particuliers de ces communautés. « Pour nous, il était essentiel que cet enjeu spécifique soit traité », rappelle la représentante des techniciennes et professionnelles du réseau à la FSSS, Roxanne Palardy. « Nous sommes prêts à travailler concrètement avec le ministre pour faire en sorte que ces intentions se concrétisent sur le terrain. » 

Directeur national
Enfin, la CSN veut poursuivre la réflexion quant à la création du poste de Directeur national de la protection de la jeunesse. Pour la CSN, il faut s’assurer que la réforme amène globalement une certaine décentralisation et une amélioration des services. Il n’est pas clair que la création de ce nouveau poste y contribue.

L’État a la responsabilité d’offrir une rémunération plus compétitive

Pour la CSN, la CSQ et la FTQ, c’est sans surprise que les données dévoilées ce matin par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirment l’accroissement de l’écart de la rémunération globale entre les employé-es de l’État et le reste des salarié-es québécois.

Dans son rapport, l’ISQ révèle que le retard entre la rémunération globale des employé-es de l’État – qui inclut le salaire, le régime de retraite et les autres avantages sociaux – et celle du reste des salarié-es du Québec demeure au-dessus des 9 % (9,2 % en 2020 et 9,4 % en 2021) alors qu’il était de 6,1 % en 2012.

Salaire
Le constat est sans appel : ces 10 dernières années, le salaire des employé-es de l’État comparé aux autres salarié-es du Québec n’a cessé de se détériorer, pour passer de 11,2 % (2012) à 17,6 % (2021).

Or, pour les présidences des trois centrales syndicales, le contexte de pénurie de main-d’œuvre commande des conditions salariales plus compétitives. « Les chiffres sont sans équivoque. Attirer et retenir le personnel, c’est le nerf de la guerre pour les prochaines années, partout, dans tous les secteurs. C’est aussi vrai pour les services publics. En plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement a la responsabilité d’offrir à ses employé-es des conditions de travail et salariales attrayantes », de réagir Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ) et Daniel Boyer (FTQ).

« Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, peintres, électriciens et autres), l’écart de salaire avec les autres salarié-es québécois est de 36,4 % alors que l’écart chez les professionnel-les est de 14,6 % et de 21,7 % chez les employé-es de bureau. Ça devient gênant; comment Québec peut espérer attirer et retenir son personnel avec de tels salaires alors que dans bien des cas, particulièrement chez les ouvriers spécialisés, le privé offre un salaire bien supérieur à ce qu’offre le secteur public? », ajoutent les leaders syndicaux.

« Le gouvernement aura beau argumenter que les conclusions actuelles de l’ISQ ne tiennent pas compte des règlements de la dernière négociation du secteur public, il ne fait aucun doute que les retards observés demeureront. Comme les autres salarié-es québécois, on s’inquiète de l’impact de l’inflation, qui, dans plusieurs cas, risque d’être supérieure aux hausses de salaire. L’ISQ prévoit d’ailleurs qu’en 2021, le salaire des travailleuses et travailleurs va croître à un rythme beaucoup plus lent que l’Indice québécois des prix à la consommation (IPC), qui, en 2021, devrait tourner autour des 3,4 %. »

Pénurie de main-d’œuvre
En prévision de la prochaine ronde de négociation qui doit s’amorcer dans moins d’un an, les trois centrales syndicales, qui représentent quelque 325 000 travailleuses et travailleurs des services publics québécois, insistent sur le fait que la crise sanitaire a révélé au grand jour – et de façon brutale – la réalité des travailleuses et travailleurs du secteur public.

« Pour s’attaquer sérieusement à la capacité d’attraction et de rétention des réseaux, il est urgent d’améliorer la rémunération des travailleuses et travailleurs en éducation, en santé et dans la fonction publique en octroyant à ces derniers un rattrapage juste et équitable. Ce sont en grande partie ces travailleuses et ces travailleurs qui ont permis au Québec de traverser cette pandémie. Ne l’oublions pas », ont conclu les leaders syndicaux, qui rappellent aussi que ces emplois sont majoritairement occupés par des femmes.

Nos organisations (CSN, CSQ, FTQ) représentent plus de 1 125 000 travailleuses et travailleurs dans toutes les régions du Québec, tant dans le secteur public que privé.

Pénurie de professionnel-les en soins : des modifications qui ratent la cible encore une fois

Les modifications annoncées par le ministre Dubé à l’arrêté ministériel accordant des primes temporaires aux professionnel-les en soins ne parviendront pas à atteindre l’objectif. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ et le SCFP, ces aménagements montrent que le gouvernement n’entend pas le message de mettre fin à la gestion par arrêtés et d’implanter les solutions mises de l’avant par les organisations syndicales qui sont au diapason avec les besoins du réseau. En outre, elles rappellent que jamais elles ne négocieront un arrêté ministériel.

Pénurie : un enjeu complexe qui exige plus que des mesures temporaires
Au-delà des primes temporaires, l’intersyndicale invite le gouvernement à porter son regard plus loin pour régler la crise qui sévit dans le réseau et à considérer sérieusement les mesures structurantes demandées par les organisations syndicales depuis des années, dont celles contenues dans la convention collective. En effet, des semaines après son entrée en vigueur, l’arrêté ministériel décrété unilatéralement ne parvient toujours pas à attirer et retenir le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires alors que les besoins sont criants sur le terrain. C’est la démonstration que le ministre Dubé s’est engagé dans la mauvaise voie.

Rappelons que l’intersyndicale représentant les professionnel-les en soins avait tendu la main au gouvernement pour lancer des discussions pour adopter des solutions pérennes, valorisantes et reconnaissantes de tout le travail accompli dans le quotidien par le personnel de la santé. Les 15 solutions notamment mises de l’avant visaient à répondre aux nombreux problèmes découlant de l’arrêté ministériel. Malheureusement, les modifications annoncées aujourd’hui, qui privilégient uniquement des mesures temporaires, sont clairement insuffisantes. Par exemple, une infirmière qui aurait un accident de travail durant l’année de l’entente devrait toujours rembourser la prime temporaire contrairement aux lois d’ordre public en vigueur.

« En refusant notre main tendue, le gouvernement rate une belle occasion de prendre les moyens de répondre aux préoccupations des professionnel-les en soins. Son arrêté ministériel n’arrive pas à régler la situation parce que pour le faire, il faut entendre les solutions des gens qui sont sur le terrain. Avec son annonce d’aujourd’hui, le gouvernement montre qu’il est plus intéressé à tout gérer tout seul qu’à améliorer la situation. Son attitude antisyndicale a de graves conséquences, car elle a pour effet de priver la population de son droit aux soins et aux services essentiels dans le réseau de la santé. Les bris de service sont encore monnaie courante dans le réseau », soulignent les leaders de la FSSS-CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ et du SCFP.

Pour parvenir à mettre fin au manque de personnel et à l’épuisement professionnel, les organisations syndicales réitèrent leur disponibilité pour proposer des solutions pérennes.

Quelques exemples des pistes de solution proposées par les organisations syndicales représentant le personnel des soins infirmiers et cardiorespiratoires :

Aucune mesure coercitive, disqualifiante et inéquitable pour les membres

  1. Les conditions de travail des professionnelles en soins doivent être convenues avec les agents négociateurs, en tout respect des lois du travail en vigueur afin qu’elles fassent écho sur le terrain.
  2. Toutes mesures doivent respecter les règles de la convention collective en vigueur, notamment la notion de déplacement.
  3. Les personnes salariées à temps partiel qui acceptent de rehausser leur nombre d’heures reçoivent un montant forfaitaire pour chacun des quarts supplémentaires.
  4. Les journées sans solde ne devraient pas être un motif de disqualification pour l’accès à la prime.
  5. Pour les personnes salariées bénéficiant des régimes de la SAAQ, de la CNESST, du RQAP et de l’assurance salaire, s’assurer que les montants forfaitaires soient versés en respect des lois d’ordre public.
  6. En aucun temps, il ne peut y avoir réclamation des sommes déjà versées lors d’un changement d’établissement, sauf en cas de démission du réseau public. Lorsqu’une personne démissionne, le temps travaillé à temps complet ou sur des quarts rehaussés à temps partiel est comptabilisé au prorata de cette période pour les montants déjà versés et dus. Si elle change d’établissement dans le réseau public, l’engagement est automatiquement transféré au nouvel employeur.
  7. Pour les personnes salariées déjà à temps complet et pour celles qui acceptent de rehausser leur poste à temps partiel ou à temps complet, l’employeur s’engage à garantir une stabilité de poste, 1 quart de travail dans un service, ainsi qu’une prévisibilité dans l’octroi des horaires.
  8. Tout quart de travail effectué durant la fin de semaine donne droit aux montants forfaitaires sans disqualification possible.
  9. Toutes les journées rémunérées en vertu de la convention collective sont réputées être des journées de travail pour l’application des différents montants forfaitaires.
  10. Toute période consécutive de 4 semaines de soir ou de nuit donne droit aux montants forfaitaires de 2000 $ sans disqualification possible, mais avec application du prorata (vacances, fériées). Pour la personne salariée à temps partiel qui accepte de rehausser son poste en demeurant temps partiel, elle reçoit le montant forfaitaire au prorata sur ses quarts rehaussés.
  11. Les montants forfaitaires sont accordés à compter de la date de l’engagement de rehaussement à temps complet ou de rehausser son poste à temps partiel en demeurant temps partiel, à toute personne qui accepte, à quelque moment que ce soit, de se porter volontaire.
  12. Toute personne à temps partiel peut demander à être considérée à temps complet pour la période déterminée par l’entente. Elle reprendra son poste à temps partiel détenu au moment de son engagement initial.
  13. La retraitée réembauchée est soumise aux dispositions des conventions collectives. Les parties locales peuvent convenir d’un aménagement d’horaire différent pour la période de l’engagement. Le montant forfaitaire doit être payé au prorata des journées travaillées.
  14. Quant aux mesures annoncées concernant l’ajout de personnel administratif ainsi que les bourses pour la formation d’infirmière auxiliaire, le gouvernement s’engage à déposer le plan de déploiement aux organisations syndicales.
  15. Aucun contrat signé actuellement en vigueur ne peut être opposé à une personne salariée.

Vote de grève générale illimitée adopté à 97 % en Estrie

Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance de l’Estrie ont parlé haut et fort : lors de leur assemblée générale tenue le jeudi 25 novembre, plus de 97 % des membres ont mandaté leur syndicat de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun si le gouvernement maintenait sa position sur les enjeux de la négociation.

En plus d’un rattrapage salarial équitable pour tous les titres d’emploi présents dans un CPE, les travailleuses et les travailleurs revendiquent davantage de soutien pour les enfants à besoins particuliers, le respect des ratios d’enfants par éducatrice ainsi que des solutions concrètes pour lutter contre la surcharge de travail.

« Nos membres (à très forte majorité des femmes) étaient très choquées par les dernières offres patronales. Elles nous ont clairement indiqué qu’elles étaient prêtes à aller jusqu’au bout. La mobilisation et la solidarité exprimées lors de cette assemblée nous rendent particulièrement fières », déclare Lise Deschênes, présidente du STT des CPE de l’Estrie–CSN.

Ce mandat de grève générale illimité s’inscrit dans la continuité des moyens de pression exercés par les salarié·es qui ont épuisé, jusqu’à maintenant, une banque de dix journées de grèves discontinues.

Au niveau provincial, Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN), a annoncé ce matin en conférence de presse que l’ensemble des régions syndiquées à la CSN ont adopté le même mandat avec un taux moyen de 92 %. Elle a aussi précisé que la grève générale illimitée sera déclenchée ce mercredi 1er décembre si aucune avancée significative n’était faite d’ici là à la table de négociation.

« Nous constatons que ce gouvernement utilise constamment la même tactique, se désole Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN (CCSNE–CSN). Il pointe du doigt un groupe de travailleuses ou de travailleurs afin de créer sur ce groupe une pression médiatique, au lieu de s’asseoir avec les représentantes et les représentants pour trouver des solutions aux problèmes structurels des services offerts à la population. »

M. Beaudin tient à réitérer l’appui du CCSNE–CSN dans cette lutte historique que mènent les travailleuses et les travailleurs des CPE de l’Estrie. « Nous allons les soutenir jusqu’au bout. Leur combat touche non seulement leurs conditions de travail, mais aussi la pérennité du réseau de service de garde, qui constitue pourtant un maillon essentiel de la chaine économique québécoise. Ils et elles méritent le respect et la reconnaissance qui leur sont dûs, et nous serons à leurs côtés pour les réclamer », conclut M. Beaudin.

Les syndiqué-es de la CSN en grève générale illimitée dès le 1er décembre

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a annoncé vendredi matin en conférence de presse que les syndiqué-es de CPE affiliés à la CSN ont voté à 92 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée et que celui-ci sera mis en œuvre à compter du 1er décembre si les négociations avec le gouvernement ne débloquent pas d’ici là.

« Avec un tel résultat, le message est clair », affirme Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN. « Le gouvernement peut essayer de taper sur la tête des syndicats tant qu’il veut, mais ultimement, ce sont les membres qui décident. En votant aussi massivement pour la grève et donc en acceptant de perdre des journées, voire des semaines de salaires, ces travailleuses déjà sous-payées viennent de dire au gouvernement qu’elles sont solidaires et qu’elles sont prêtes à se battre jusqu’au bout pour avoir une entente équitable pour l’ensemble des salarié-es. »

La vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, s’explique mal l’entêtement du gouvernement à refuser d’offrir un rattrapage salarial aux autres titres d’emploi – notamment les responsables en alimentation, les adjointes administratives et les conseillères pédagogiques – comme il l’a consenti aux éducatrices et aux éducateurs. La FSSS–CSN estime que ces « autres » salarié-es ne représentent que 15 % de l’ensemble du personnel des CPE. Ce qui fait que leur octroyer les augmentations demandées ne constituerait pas un investissement majeur pour le gouvernement.

« La proposition gouvernementale porterait à 420 millions la masse salariale annuelle des 11 000 salarié-es syndiquées à la CSN, alors que la proposition syndicale porterait cette même masse salariale à 426 millions, explique Mme Longchamps. Pour un écart aussi négligeable, il est difficile d’interpréter le refus du gouvernement comme étant autre chose que de l’entêtement. Surtout que le gouvernement vient juste d’annoncer cinq milliards de dollars en nouvelles dépenses parce que ses coffres se regarnissent plus vite que prévu. Il semble y avoir de l’argent pour tout le monde, sauf pour les travailleuses des CPE. »

En plus de la question du rattrapage salarial, d’autres enjeux achoppent à la table de négociation, comme le respect des ratios d’enfants par éducatrice, la rémunération du temps de préparation des dossiers et de la cuisine, ainsi que le nombre de semaines de vacances et de jours fériés.

Mini-budget du Québec : des investissements pour vivre dignement

Alors que le Québec vit une reprise économique exceptionnelle, la CSN salue les investissements faits en santé et en éducation notamment, mais également les initiatives pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. Elle s’attend maintenant à ce que les annonces faites aujourd’hui soient réalisées de façon structurante et pérenne, et insiste pour rappeler que miser sur une croissance des salaires doit constituer un des éléments-clés du plan de match gouvernemental pour cette année et celles à venir. Parce qu’un plan économique ambitieux doit absolument inclure une amélioration concrète des conditions de vie des Québécois et Québécoises et un salaire minimum à 18 $ l’heure.

Services publics
Les choix politiques et économiques des dernières décennies ont eu un impact important sur les services publics. La crise sanitaire a révélé au grand jour – et de façon brutale – les conditions salariales et de travail extrêmement difficiles pour bien des travailleuses et travailleurs.

« N’oublions pas que le Québec traverse une crise considérable. Qu’on pense aux systèmes de santé constamment au bord de l’asphyxie, à notre réseau de la petite enfance mal-aimé et ses travailleuses mal payées; au milieu de l’éducation sous-financé… Des mesures visant l’attraction et la rétention du personnel devront être permanentes afin de pallier durablement les lacunes rencontrées durant la pandémie, et ce, dans toutes les catégories d’emploi. On a bien hâte de voir comment les montants annoncés vont se traduire sur le terrain », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« On salue les efforts du gouvernement pour tenter de contrer la pénurie de main-d’œuvre en santé, en services de garde et dans le domaine de l’éducation, notamment avec la mise en place de bourses incitatives versées aux étudiants. Mais on va attendre de voir comment ça va se mettre en branle pour tous les secteurs et tous les titres d’emploi avant de sauter de joie », ajoute Mme Senneville.

Services de garde
Malgré les sommes annoncées aujourd’hui, il est déplorable que le gouvernement n’utilise pas le budget promis par le fédéral pour les services de garde alors que les besoins sont criants. « On ne va pas cracher dans la soupe, le 1,2 milliard $ annoncé aujourd’hui est de bon augure. Mais le gouvernement va recevoir 6 milliards $ du Fédéral. Il a donc encore beaucoup de marge de manœuvre. Dans un même ordre d’idées, il aurait été intéressant que la bonification des crédits pour frais de garde aille dans la consolidation du réseau public », précise la présidente.

Arts et culture
La CSN se réjouit de constater que le gouvernement souhaite mettre en place des mesures budgétaires pour soutenir le secteur des arts et de la culture. Néanmoins, celles-ci ne doivent pas remplacer la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste pour laquelle s’est engagé le gouvernement au cours du présent mandat.

Transition juste
La CSN reconnait que les montants annoncés pour contrer la rareté de main-d’œuvre témoignent d’un effort intéressant. Cependant, plusieurs secteurs du domaine privé semblent avoir été oubliés. « La transition économique liée à la crise climatique doit absolument être juste : le gouvernement doit veiller à ce que celle-ci se fasse en créant des emplois de qualité dans les technologies propres et en limitant les pertes d’emplois dans les secteurs à risque. Des mesures phares pour favoriser la requalification des travailleuses et des travailleurs, comme la reconduction du Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation, et le renouvellement de la Politique québécoise d’éducation des adultes et de formation continue sont essentielles. Un salaire minimum à 18 $ l’heure l’est tout autant », conclut Caroline Senneville

Le gouvernement n’honore pas sa parole concernant le paiement lié aux nouvelles conventions collectives et au maintien de l’équité salariale

Alors que les conventions collectives et les ententes en lien avec le règlement de plaintes de maintien de l’équité salariale ont été conclues au cours des derniers mois, le gouvernement tarde à verser les sommes dues à ses travailleuses et ses travailleurs et à procéder aux ajustements salariaux. La CSN et les fédérations du secteur public mettent la pression nécessaire afin que ce dernier honore sa parole.

Réglées en juin dernier, les dispositions des conventions collectives prévoyant les ajustements salariaux, la rétroactivité ainsi que plusieurs primes et montants divers ne sont pas versés ou ne seront pas versés comme prévu dans la majorité des établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Même constat à propos de l’accord sur les plaintes de maintien de l’équité salariale, alors que les ajustements résultant des ententes touchant plusieurs dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs ne sont pas effectués dans les délais convenus.

Dans ce contexte, la CSN et les fédérations du secteur public concernées sont à évaluer les recours à leur disposition. De plus, les fédérations concernées ont alerté la vice-présidente à l’équité salariale de la CNESST du non-respect des accords intervenus en vertu de la Loi sur l’équité salariale. D’autre part, des discussions sont en cours avec le Conseil du trésor et les comités patronaux afin d’assurer que membres qui pourraient être lésés soient pleinement compensés.

Citations 
« Nous faisons les représentations nécessaires afin que nos membres touchent à l’argent qui leur est dû, dans un contexte où les nouvelles dispositions sont connues depuis de nombreux mois. Nous souhaitons rapidement trouver des solutions afin de corriger la situation. » – Jessica Goldschleger, vice-présidente, Fédération des professionnèles (FP-CSN).

« Avec ces retards inexcusables, le gouvernement rate une belle occasion de reconnaître les travailleuses et les travailleurs au front depuis le début de la pandémie. Après chaque négociation, il y a des montants à verser, il n’y a rien de nouveau. Comment se fait-il que le gouvernement ne soit toujours pas capable, dans certains cas, de donner des indications sur le moment des versements, alors que les accords sont survenus depuis plusieurs mois? C’est une autre preuve que notre réseau issu de la réforme Barrette est devenu ingérable » – Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Le prix Pierre-Vadeboncœur 2021 remis à Serge Bouchard et Mark Fortier pour Du diesel dans les veines

Du diesel dans les veines, de Serge Bouchard et Mark Fortier, publié chez Lux éditeur, a fait consensus parmi le jury du prix Pierre-Vadeboncœur. Le prix a été remis par Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN, le mercredi 24 novembre en présence de Marie Vadeboncœur, conjointe de l’écrivain décédé en 2010.

Des mentions d’honneur ont été adressées à Ton pays sera mon pays, de Philippe Manevy, publié chez Leméac, et à Anne Panasuk pour AuAssAt, paru chez Edito. Le jury, présidé par Claudette Carbonneau, ex-présidente de la CSN, compte aussi Catherine Ladouceur, secrétaire générale du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie et professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke, et Mathieu Bélisle, lauréat de l’an dernier.

Le prix Pierre-Vadeboncœur, constitué d’une bourse de 5000 $, a été créé en 2011 par la CSN pour souligner la mémoire de ce grand écrivain et syndicaliste, conseiller durant 25 ans à la centrale syndicale québécoise. Il est remis à l’auteur d’un essai qui s’est démarqué sur des questions économiques, sociales ou politiques.

La présidente du jury a souligné que l’essai primé portait la trace d’une « écriture à la fois incarnée, accessible, évocatrice et poétique ». « Nous avons aussi remarqué l’ambition du propos : la route devient un lieu existentiel, sociologique, philosophique et poétique », poursuit-elle.

De gauche à droite : Mathieu Bélisle, Mark Fortier, derrière Michel Rioux, Claudette Carbonneau, Marie Vadeboncoeur, derrière Catherine Ladouceur et Nathalie Arguin Photo: Dominic Morissette

Madame Carbonneau a également félicité Anne Panasuk pour avoir réussi à « nous faire entendre la voix presque encore inaudible des Premières Nations ». De l’essai de Philippe Manevy, elle a dit que « le jury a apprécié la beauté de l’écriture, qui laisse place à la réflexion et à l’émotion ».

Les syndiqué-es des CPE manifestent pendant que les négociations continuent

Des milliers de travailleuses et de travailleurs de CPE des quatre coins de la province se sont rassemblés à Montréal et à Québec aujourd’hui pour réaffirmer leur solidarité et exiger une fois de plus que le gouvernement accorde un rattrapage salarial à l’ensemble du personnel des CPE.

« Quoiqu’en dise Sonia Lebel, nous exigeons un rattrapage salarial pour toutes les travailleuses et travailleurs de CPE depuis le début des négociations, clame Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Pour le gouvernement, il est peut-être normal qu’une travailleuse de CPE gagne 4 $ ou 5 $/h de moins qu’une salariée qui fait un travail similaire dans un hôpital, mais pour nous et pour nos membres, c’est inacceptable. »

Alors qu’à Montréal, les grévistes étaient rassemblés à quelques coins de rue des bureaux du ministère de la Famille, où les négociations se tenaient, à Québec, le rassemblement avait lieu devant l’Hôtel du Parlement, là où se déroulent les consultations publiques sur la nouvelle politique familiale du gouvernement Legault.

« Sur papier, le gouvernement semble avoir de grands projets pour les services de garde éducatifs. Il veut créer 37 000 places », rappelle la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), appelée à commenter le projet de loi no1 en commission, Lucie Longchamps. Il semble toutefois oublier qu’un CPE, ce n’est pas juste des briques et du mortier et ce n’est pas juste des éducatrices non plus. Ça prend des responsables en alimentations, des préposées, des adjointes administratives, des conseillères pédagogiques, et j’en passe. S’il veut les réaliser ses grands projets, il ferait bien de s’en souvenir. »

Cette journée de manifestations est l’avant-dernière d’un mandat de 10 jours de grève adopté par les syndiqué-es de la CSN au début de l’automne. Demain, jeudi 25 novembre, les syndicats profiteront de la dernière de ces journées de grève pour solliciter un mandat de grève générale illimitée.

« Nous sommes conscients que ce n’est pas facile pour les parents, mais nous devons continuer de nous battre pour sauver le réseau, se résigne Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN. On commence déjà à voir des coupes de services en raison du manque de personnel. Il vaut mieux être fermés quelques jours que fermer pour toujours et ça, les parents semblent le comprendre si je me fie aux nombreux témoignages d’appuis que nous continuons de recevoir chaque jour. »

La CSN étonnée de l’absence de mesures-clés lors du discours du Trône

Après le premier discours du Trône du gouvernement, la CSN reçoit positivement certains engagements liés à l’environnement et la culture, et reste sur son appétit quant à ses demandes-clés concernant l’assurance-emploi et le secteur privé.

Assurance-emploi
La CSN s’étonne de l’absence totale de ce dossier dans le discours du Trône. « Le gouvernement doit régler, une fois pour toutes, le problème du “trou noir”, cette période où une personne avec un emploi saisonnier épuise ses prestations d’assurance-emploi sans avoir été en mesure de retrouver un emploi. La réforme devra également garantir l’admissibilité des personnes travaillant à temps partiel, tout comme l’accès des travailleuses et des travailleurs autonomes, notamment celles et ceux travaillant dans l’industrie culturelle, grandement affectée par la crise », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN.

En plus de n’être accessible qu’à moins de la moitié des travailleuses et des travailleurs avant la COVID, le programme d’assurance-emploi a montré qu’il était totalement inadéquat en situation de crise économique majeure. « Que la réforme règle ces problèmes et qu’elle les règle vite. C’est un engagement des Libéraux qui doit être honoré », insiste la présidente.

Culture
Par ailleurs, la CSN se réjouit de constater que le gouvernement entend déposer de nouveau un projet de réforme de la Loi sur la radiodiffusion qui doit assurer le plein épanouissement de la culture québécoise en protégeant mieux le contenu francophone et les acteurs du milieu. La centrale syndicale demande également un projet de loi obligeant les plateformes numériques comme Google et Facebook à rémunérer à sa juste valeur l’industrie des médias traditionnels pour le contenu d’information qui y circule. Ce projet de loi pourrait être déposé dans les 100 jours.

Rappelant que de nombreuses personnes œuvrant dans le secteur culturel sont sans revenus depuis la fin de la PCRE le mois dernier, Mme Senneville exhorte le gouvernement à mettre en place sans délai les mesures transitoires de supplément de revenus à l’attention des artistes, que les libéraux avaient promises lors de la campagne électorale.

Urgence climatique
« Le gouvernement semble accorder une grande importance à l’environnement. Bonne nouvelle, parce qu’il n’y a pas d’emplois sur une planète morte. Les solutions, on les connaît : accélérer les investissements en transport collectif, développer et adopter des énergies propres, instaurer une stratégie de rajustement des prix carbone à la frontière, éliminer les différentes formes de subventions à l’industrie pétrolière et assurer une transition énergétique qui soit juste pour les travailleuses et les travailleurs ainsi que les communautés. On attend avec impatience les mesures concrètes », soutient Madame Senneville.

Secteur privé
La CSN a des préoccupations majeures quant au peu d’espace accordé à la question des intérêts économiques du Québec face à la montée du protectionnisme américain pour protéger les intérêts de secteurs stratégiques de l’économie québécoise (acier, aluminium, bois d’œuvre). Les industries québécoises ne doivent pas en subir les répercussions négatives. La centrale syndicale demande également aux partis de s’engager sans délai à intégrer la Davie, le plus grand chantier naval au Canada, au sein de sa Stratégie nationale de construction navale.

La Protectrice du citoyen confirme la tempête parfaite dans les résidences pour aîné-es

Le rapport final de la Protectrice du citoyen sur la gestion de la crise due à la COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague confirme plusieurs problèmes soulevés par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Des CHSLD à terre avant le début de la pandémie
Le rapport de la Protectrice du citoyen montre bien à quel point les CHSLD étaient mal préparés pour faire face à une pandémie. Le manque de personnel, les méga-établissements trop centralisés et le manque d’équipements de protection individuelle sont des causes importantes de la crise qu’ont vécu les aîné-es en CHSLD.

Pour la FSSS–CSN, ce rapport illustre le fait que le réseau de la santé et des services sociaux n’est pas parvenu à protéger les aîné-es les plus vulnérables de notre société et le personnel. La FSSS–CSN salue particulièrement la recommandation visant à élaborer une stratégie nationale de lutte à la pénurie de main-d’œuvre et de promotion des métiers et des professions dans le domaine de la santé et des services sociaux et le développement d’un plan détaillé de renforcement de la capacité des CHSLD à appliquer des mesures de prévention et de contrôle des infections.

« Juste avant l’arrivée de la COVID-19, le personnel était encore à se relever d’années d’austérité et de la réforme Barrette. Avec cette réforme, on a mis de côté la prévention et on a enlevé encore plus d’autonomie aux équipes de travail. Le résultat, c’est qu’on était déjà à bout de souffle avant que la pandémie nous frappe. En plus, on n’avait plus les outils pour agir en prévention. Plus tôt que tard, il va falloir revoir l’organisation du réseau, réinvestir et améliorer les conditions de travail du personnel si on ne veut pas revivre une telle crise », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux pour un règlement du maintien de l’équité salariale

Des centaines de préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) participent aujourd’hui à une manifestation nationale pour exiger du gouvernement qu’il règle leurs plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

Depuis plusieurs semaines, les PRDM de la FSSS–CSN multiplient les actions partout au Québec pour que le gouvernement mette fin à leur discrimination salariale. Ce sont des PRDM de plusieurs régions du Québec qui se sont donnés rendez-vous aujourd’hui à Trois-Rivières pour manifester ensemble et demander à la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, d’intervenir pour reconnaître leur travail.

Ces 2000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé jouent un rôle crucial dans les hôpitaux. Les PRDM ont la responsabilité de stériliser le matériel médical, notamment celui nécessaire pour les chirurgies. Leurs plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 ne sont toujours pas réglées, ce qui nuit à attirer et retenir le personnel dans le réseau.

« Ça fait plus de 10 ans que les PRDM, comme d’autres travailleuses et travailleurs du réseau, attendent d’être reconnus à leur juste valeur. On souligne ces jours-ci le 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale. Pourtant, il n’y a rien à fêter pour les PRDM! L’inaction du gouvernement a des conséquences négatives. Elles et ils sont nombreux à vouloir quitter la profession et il est difficile d’attirer la relève. Le gouvernement a tout en main pour régler ça. Qu’il se déniaise enfin et règle les plaintes de maintien de l’équité salariale », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Les paramédics visitent les députés de la CAQ

Des paramédics de l’Estrie se sont rassemblés ce midi devant les bureaux de la députée de la CAQ de la circonscription de Saint-François, Geneviève Hébert. Ceux-ci veulent rappeler qu’ils sont en pleine négociation de leur convention collective et que c’est l’occasion parfaite pour trouver des solutions pour améliorer leurs conditions d’exercice et, par conséquent, les services à la population. Les paramédics d’autres régions tiendront des mobilisations semblables au cours des prochains jours.

« Notre travail n’est pas reconnu à sa juste valeur, déplore le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Les paramédics, nous sommes à la fois des intervenants des services d’urgence et des travailleurs de la santé. Mais quand on se compare à nos collègues des deux secteurs, c’est clair que les salaires ne sont pas au rendez-vous. Le gouvernement doit nécessairement améliorer nos conditions salariales afin de régler définitivement cette iniquité qui persiste depuis beaucoup trop longtemps, et ce, malgré tous les efforts que nous avons déployés dans le passé. »

Santé–sécurité
« Pour nous, un autre enjeu majeur est de renforcer la santé et la sécurité dans notre milieu, poursuit Jean Gagnon. La charge de travail est beaucoup trop élevée. Trop souvent, on ne mange pas à l’heure et on ne finit pas à l’heure prévue parce qu’on ne suffit pas à la tâche. Il faut trouver des solutions ! Également, on veut des mesures qui vont permettre aux paramédics de prendre soin d’eux, par exemple qu’ils puissent prendre un congé quand ils sentent qu’ils en ont besoin pour leur santé psychologique. Dans notre secteur, nous sommes constamment exposés à des situations pouvant entraîner des chocs post-traumatiques. Il faut agir ! »

Les paramédics souhaitent également discuter d’un autre enjeu important pour l’Estrie, soit les horaires de factions. Il s’agit d’horaires de travail désuets qui consistent à être disponible 24 heures sur 24 durant sept jours consécutifs au lieu d’avoir des quarts de travail normaux. De tels horaires existent encore (nommer les secteurs 7/14) et ça occasionne des délais supplémentaires à chaque intervention alors que dans les cas urgents, nous savons tous que chaque seconde compte.

Une profession sur laquelle miser davantage
Enfin, les paramédics souhaitent également que les négociations avec Québec permettent de mieux baliser l’élargissement de la profession. « Les paramédics peuvent et veulent faire partie des solutions pour améliorer globalement notre système de santé, ajoute monsieur Gagnon. Nous voyons d’un bon œil l’intention du gouvernement de nous confier de nouvelles missions par exemple dans les urgences. Cependant, cela doit se faire dans l’ordre. Il faut négocier des balises claires et s’assurer que cette contribution supplémentaire des paramédics au réseau n’entraîne pas de conséquences négatives sur les services préhospitaliers que nous offrons actuellement et qui sont déjà sous pression un peu partout. »

Un enjeu de société
« Nous interpellons madame Hébert aujourd’hui comme députée du parti au pouvoir, explique le président du Syndicat des paramédics de l’Estrie – CSN, Christian Beaudin. Elle doit nous expliquer pourquoi le gouvernement de la CAQ laisse ainsi traîner ces négociations : notre convention collective est échue depuis plus d’un an et demi ! Elle peut nous aider à améliorer les choses en réclamant avec nous que tout soit mis en œuvre pour nous assurer que les citoyennes et les citoyens de l’Estrie ont accès aux meilleurs services préhospitaliers d’urgence possible. »

Gouverner par arrêtés dans le réseau de la santé et des services sociaux : ça suffit!

Devant l’urgence d’agir pour soulager la pression insoutenable qui repose sur les épaules des professionnelles en soins et dans le but d’offrir à la population québécoise un accès à de meilleurs soins et services de santé, la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ et le SCFP ont déposé une plainte d’entrave au travail syndical au tribunal administratif du travail en vertu de l’article 12 du Code du travail. La démarche vise à stopper le recours abusif et systématique du gouvernement à l’état d’urgence et aux décrets des conditions de travail.

 La stratégie du ministre de la Santé et des Services sociaux de se placer au-dessus des lois du travail et de dicter unilatéralement les conditions de travail des professionnelles en soins n’aura pas eu les effets attractifs ni rétentifs, soutiennent les leaders des cinq organisations syndicales représentant le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires.

« Depuis le début, nous avons salué la volonté du gouvernement de mettre sur la table un milliard de dollars supplémentaires pour tenter de renverser les effets de la crise de la pénurie de personnel et des conditions de travail qui sévit dans le réseau de la santé. Nous avons toujours levé la main pour collaborer à trouver des solutions pour continuer à offrir les services essentiels à la population. Devant le refus de ce gouvernement d’avoir des discussions franches avec les représentants des travailleuses et des travailleurs, nous n’avons malheureusement d’autres choix que de nous tourner vers la voie judiciaire. Les syndicats, à titre d’agents négociateurs nommés par la loi, sont incontestablement les mieux placés pour guider le gouvernement dans la mise en place de mesures efficaces. Aujourd’hui, c’est à nos membres et à la population que nous pensons, », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ et du SCFP.

La plainte déposée par les organisations syndicales dénonce le contournement du processus de négociation par le gouvernement. Les syndicats rappellent que l’enjeu de pénurie de personnel dans le réseau de la santé et des services sociaux n’a rien à voir avec l’urgence sanitaire, car la crise des conditions de travail et la pénurie qui en découle existaient bien avant la pandémie. Le recours à un arrêté ministériel dans ce contexte est injustifiable.

« Faire fi des conventions collectives, du droit du travail et s’entêter à décider unilatéralement sans l’écho du terrain : ça suffit! Pour nous, seule la concertation est un gage de succès, n’en déplaise au ministre », concluent les cinq syndicalistes.

L’article 12 du Code du travail stipule : « Aucun employeur, ni aucune personne agissant pour un employeur ou une association d’employeurs, ne cherchera d’aucune manière à dominer, entraver ou financer la formation ou les activités d’une association de salariés ».

Équité salariale : une campagne pour rappeler qu’il reste encore du chemin à parcourir!

À l’aube du 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale, la FTQ, la CSN et la CSQ unissent leur voix pour célébrer les avancées des femmes et rappeler qu’il ne faut pas baisser les bras, car il reste encore du chemin à parcourir.

La Loi sur l’équité salariale (LÉS) a transformé fondamentalement la façon dont le droit à l’équité salariale est protégé au Québec. Or, malgré les amendements à la loi en 2009 et en 2019, des problèmes de fond subsistent et portent encore préjudice aux femmes.

On poursuit la lutte!
La LÉS célèbrera donc son 25e anniversaire le 21 novembre prochain, en pleine effervescence autour de la relance économique du Québec. Dans ce contexte, il apparaît donc important pour les trois centrales syndicales de souligner que l’équité salariale est encore, à ce jour, un objectif inachevé et que la loi doit être modifiée afin que les iniquités salariales soient véritablement et durablement réparées.

En effet, l’expérience terrain nous permet d’affirmer que la loi n’atteint pas son objectif quant à la mise en œuvre et au maintien de l’équité salariale. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a pourtant répété à maintes reprises qu’il y aurait une autre occasion pour apporter une réforme plus substantielle à la Loi sur l’équité salariale.

Les trois organisations profitent donc des 25 ans de la loi pour lui tendre la main afin que cela se fasse rapidement. Les prochaines modifications devront permettre d’atteindre à 100 % l’objectif de la loi : des salaires égaux pour des emplois équivalents.

La campagne On a fait du chemin
La FTQ, la CSN et la CSQ s’unissent donc pour déployer une campagne sur les réseaux sociaux qui se déroulera du 15 au 21 novembre. L’objectif de la campagne est de rappeler les avancées faites grâce à cette loi importante qui protège nos droits fondamentaux, mais aussi d’expliquer ce qu’est l’équité salariale, d’illustrer les différentes iniquités qui perdurent et de rappeler que des changements majeurs restent à faire pour permettre à toutes les femmes du Québec d’être rémunérées à la juste valeur de leur travail.

Pour en savoir plus, visitez onafaitduchemin.com. Sur les réseaux sociaux, surveillez les différentes publications du 15 au 21 novembre 2021 et rejoignez la conversation! #OnAFaitDuChemin

Nos organisations (CSQ, CSN, FTQ) représentent plus de 1 100 000 travailleurs et travailleuses dans tous les secteurs d’activités tant public que privé.

Télétravail : les centrales invitent syndicats et employeurs à se doter de balises claires et objectives

Alors que le retour dans les milieux de travail s’intensifie avec la fin de certaines mesures sanitaires encadrant les espaces de bureaux, la FTQ, la CSN et la CSD dévoilent aujourd’hui des modèles de politique et d’entente visant à baliser le recours au télétravail.

Imposé par la force des choses dès les premiers jours de la pandémie, le recours au télétravail est bel et bien là pour rester, estiment les centrales syndicales. Afin que ce mode de travail ne devienne source de tension ou d’insatisfaction, des balises concrètes, basées sur des principes partagés par l’ensemble des parties concernées, doivent en régir son attribution.

Ainsi, les centrales syndicales estiment que le télétravail doit conserver son caractère volontaire. La décision de l’autoriser doit être accordée en fonction de critères objectifs et applicables équitablement à un groupe de personnes salariées partageant les mêmes réalités.

La volonté des employeurs de superviser les prestations de travail ne doit toutefois pas enfreindre certains principes protégeant la vie privée à laquelle ont droit les travailleuses et les travailleurs, peu importe le lieu où ils exercent leur prestation de travail, soulignent la FTQ, la CSN et la CSD.

Le modèle de politique de télétravail développé par les centrales syndicales prévoit également des dispositions claires quant aux horaires de travail et leur flexibilité, à la charge des coûts d’équipement entraînés et de l’ensemble des obligations et responsabilités dévolues aux parties. Les enjeux, complexes, reliés à la santé et la sécurité au travail des personnes salariées en mode de télétravail sont également abordés, ainsi que ceux reliés à la protection des données.

Enfin, les centrales syndicales suggèrent aux parties concernées de consigner des ententes particulières de télétravail explicitant ses modalités et sa période d’application.

Citations 

« Les 18 derniers mois auront démontré que nous sommes très loin d’une appréciation unanime du télétravail, tant parmi les salarié-es eux-mêmes qu’auprès des employeurs. Certains y ont pris goût, alors que d’autres s’impatient de retrouver leur bureau. Une chose est sûre, le télétravail ne doit ni être imposé ni attribué aléatoirement au gré des humeurs. Des balises claires et objectives sont nécessaires. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN 

« Ce que nous proposons aux organisations syndicales et patronales avec ce modèle de politique de télétravail, c’est un guide devant permettre à tous et à toutes d’être traités équitablement dans le respect des lois du travail. Peu importe ce qu’on en dit ou ce qu’on en pense, le télétravail est là pour de bon. Il s’agit maintenant de trouver un équilibre gagnant-gagnant pour les travailleurs et travailleuses et pour l’employeur. Ce guide doit permettre, entre autres, de baliser l’encadrement, la supervision, les horaires de travail, ainsi que la protection de la vie privée. Il s’agit d’un outil précieux. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Le télétravail va demeurer une réalité dans l’organisation du travail pour plusieurs secteurs d’activité. Certes, si le télétravail apporte son lot d’avantages, il doit tenir compte autant des besoins des travailleurs et travailleuses que des besoins organisationnels. Pour que tous et toutes y trouvent une voie durable et satisfaisante, il est impératif que cela se fasse avec un encadrement qui assure aux travailleuses et aux travailleurs des conditions de travail qui respectent leurs droits. » – Luc Vachon, président de la CSD