Les systèmes promoteurs de santé

Depuis une dizaine d’années, les systèmes promoteurs de santé sont en constante progression au Québec. Des démarches comme Entreprise en santé, Établissements promoteurs de santé, Planetree, pour ne nommer que celles-là, peuvent mener à une accréditation et gagnent en popularité autant dans le secteur privé que dans le secteur public. Mais pourquoi donc cette frénésie ?

Les coûts d’assurance maladie liés à la santé psychologique (dépressions, troubles anxieux, etc.) ne cessant d’augmenter, l’idée d’améliorer le climat de travail et de promouvoir le bien-être du personnel est une avenue qui tombe sous le sens. Avec de telles démarches, on vise à améliorer la satisfaction au travail, par exemple, en offrant un environnement de travail plus agréable, plus lumineux, moins bruyant, ou encore en favorisant la communication et la reconnaissance au sein des équipes. Certaines démarches telles qu’Entreprise en santé, visent également à favoriser des habitudes de vie plus saines chez les travailleurs comme une alimentation équilibrée et l’activité physique.

La mise en place de telles démarches peut également avoir pour but de favoriser l’embauche de meilleurs candidats et, surtout, de les retenir… Dans le secteur de la santé et des services sociaux, par exemple, le Ministère est tellement préoccupé par l’absentéisme et le roulement du personnel, qu’il impose aux établissements des cibles pour l’atteinte de telles accréditations. En 2015, 50 % des établissements de santé et services sociaux devront être accrédités par un programme reconnu d’amélioration du climat de travail tel qu’Entreprise en santé.

Se faire entendre

Se doter d’une accréditation permet sans aucun doute d’influencer l’image d’une entreprise ou d’un établissement. Cela lui permet de mettre à l’avant-plan les efforts investis en matière de santé au travail. Mais en quoi consistent ces efforts ? Sont-ils partie prenante d’une démarche rigoureuse de prévention des risques ? Rien n’est moins sûr… De nombreux syndicats ont vécu ou vivent présentement la mise en place d’une telle démarche dans leur milieu. Si certains constatent des bénéfices, d’autres témoignent de résultats mitigés et d’autres encore sont inquiets des conséquences qu’auront ces systèmes à moyen terme. Pour que la démarche porte des fruits, certains ingrédients sont essentiels : d’abord, la volonté de la direction d’apporter de réels changements et, ensuite, l’approche collaborative avec les travailleurs et leurs représentants.

Il est essentiel que les syndicats locaux s’interrogent sur l’utilisation de ces appro­ches et qu’ils fassent entendre leur point de vue. Si la direction tient à implanter l’un de ces systèmes, il faut que le syndicat soit impliqué à chacune des étapes afin d’y intégrer les considérations des travailleuses et des travailleurs. Par exemple, on souhaitera assurer la confidentialité des informations données par ceux-ci dans le cadre d’un son­dage sur leurs habitudes de vie et leur état de santé. Également, on voudra éviter qu’ils soient tenus de participer à des activités liées au bien-être lors de leur temps personnel, tel que le cours de yoga du mercredi midi !

Par ailleurs, le syndicat devra s’assurer qu’une telle démarche ne remplace pas la prise en charge globale de la santé et de la sécurité, car celle-ci n’a pas pour objectif d’éliminer tous les dangers à la source, tel que le prévoit la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Le syndicat doit donc veiller à ce que ces accréditations soient complémentaires au travail du comité paritaire en SST et non qu’elles le remplacent…

Battre Harper

De tous les partis qui ont gouverné le Parlement canadien dans notre histoire récente, peu ont causé autant de tort que le Parti conservateur de Stephen Harper. Certes, celui de Pierre Elliott Trudeau trouve une place de choix dans ce panthéon peu reluisant, avec la loi des mesures de guerre, en octobre 1970, qui a abouti à l’arrestation arbitraire de centaines de militantes et de militants, et avec les agissements de la GRC qui accentuèrent la crise. D’autant qu’il a aussi voté le Bill C-73, en 1975, pour geler les salaires. Bien sûr, les conservateurs de Brian Mulroney, notamment avec la première réforme du régime d’assurance-chômage, en 1989, ne sont pas en reste.

Mais aucun n’aura frappé aussi fort et fait autant de ravages que le gouvernement dirigé par Stephen Harper. En quelques années seulement, ce gouvernement aura changé la perception du Canada sur la planète. Et c’est totalement justifié.

Sur le plan environnemental, le président américain, qui a bloqué le projet d’oléoduc Keystone XL cher à Stephen Harper, pourrait passer pour un militant écologiste, en comparaison avec ce dernier. En centrant sa politique de développement économique sur une lubie pétrolière, le chef conservateur et sa bande ont causé la disparition de centaines de milliers d’emplois du secteur manufacturier, dont plusieurs dizaines de milliers au Québec. C’est ce que certains ont qualifié de « syndrome hollandais ». Et c’est sans compter les dégâts faits à l’environnement et aux populations vivant près des sites d’extraction des hydrocarbures, dont les Autochtones. Avouons qu’il est assez gênant de se faire rappeler que le Canada est le seul pays à s’être retiré du protocole de Kyoto…

À cet égard, la résistance populaire face aux projets pétroliers de TransCanada et d’Enbridge est aussi une opposition au gouvernement de Philippe Couillard. Ce dernier voit dans leur réalisation, qui ferait du fleuve Saint-Laurent une porte de sortie du pétrole sale des sables bitumineux de l’Ouest canadien, une occasion de « rembourser » le Canada pour la part versée en péréquation. Méchant calcul. Nous tenons à rappeler au premier ministre Couillard que la hauteur des surplus fédéraux est évaluée à quelque 110 milliards de dollars d’ici 20 ans, alors que les déficits cumulatifs des provinces seront de 172 milliards. C’est ce qu’on appelle le déséquilibre fiscal.

Philippe Couillard serait mieux avisé de réclamer une partie de ces ressources excédentaires pour financer les services publics et les programmes sociaux. J’ai déjà qualifié le tandem Couillard-Harper de dangereux duo pour le Québec, et ce n’est pas sans raison.

Une feuille de route entachée

Considérons une partie du bilan de Stephen Harper depuis son accession au pouvoir en 2006 : diminution du taux d’imposition des profits des entreprises, se privant ainsi de 7,5 milliards de dollars ; report de l’âge de la retraite, dès 2017, à 67 ans ; saccage du régime d’assurance-emploi ; introduction de la mesure de fractionnement de revenus pour les couples avec enfants, qui pourrait faire sortir quelque 7000 femmes du marché du travail ; abolition de l’obligation de remplir la version longue du recensement ; adoption de la loi répressive C-51 et dépôt des projets de loi antisyndicaux C-377 et C-525 ; retrait de la protection des cours d’eau ; suppression de 2000 postes de scientifiques ; changement radical de la nature de l’aide internationale en appuyant des projets liés aux intérêts des minières, entre autres, plutôt que de l’aide au développement international et du soutien aux ONG ; réduction massive du financement du diffuseur public Radio-Canada/CBC et suppression de 1300 postes. Et cette liste est loin d’être complète.

Par ses politiques, le gouvernement Harper atteint la qualité de vie de millions de personnes d’un océan à l’autre. C’est pourquoi, dans le respect de la loi électorale, le conseil confédéral de la CSN a voté un plan de campagne pour battre le Parti conservateur. Il est de la responsabilité des militantes et des militants des mouvements sociaux et syndicaux de s’impliquer dans cette mobilisation. Dans nos milieux de travail, échangeons sur le bilan des conservateurs. Dans nos familles et avec nos proches, discutons des effets de leurs politiques sur notre quotidien. Le 19 octobre, sortons Harper du Parlement !

L’austérité, les jeunes et l’éducation

Ils comprennent aussi que l’éducation est une clé pour l’avenir collectif du Québec. Les jeunes constatent que leur avenir et celui de l’État social sont menacés. C’est pour ces raisons qu’ils étaient présents et très impliqués politiquement ce printemps.

Des compressions et des tarifications sont prévues dans tous les secteurs du monde de l’éducation. Même des jeunes du secondaire se sont mobilisés et ont organisé des manifestations. Les étudiantes et les étudiants ont tenté une grève ce printemps et ils se préparent pour l’automne.

Le mouvement étudiant n’a eu aucune écoute de la part du gouvernement ces derniers mois. Leurs demandes, leurs revendications et leur espoir d’une société plus juste ont simplement été balayés du revers de la main. La seule réussite intéressante fut le départ d’Yves Bolduc qui n’avait visiblement pas les capacités pour diriger ce ministère. Maintenant, que fait-on avec M. Blais, un universitaire aguerri ? Sera-t-il capable d’être à l’écoute des jeunes cet automne ? Malheureusement, rien ne nous permet d’y croire. Que faire pour parvenir à nous faire entendre ?

Le mouvement étudiant a été accusé d’être trop diffus dans ses revendications. Devrait-il centrer son discours sur les coupes dans les institutions scolaires ? Pourtant, toutes les mesures d’austérité, et pas seulement celles qui touchent l’éducation, auront un impact sur l’avenir des jeunes. Le mouvement étudiant a eu aussi beaucoup de déchirement interne. L’avenir de la FEUQ est, disons, des plus incertains ; l’ASSÉ est en attente de nouveaux porte-parole. Ces groupes devront profiter de l’été pour évaluer leur situation. Dès l’automne, les étudiantes et les étudiants, les jeunes du Québec, devront donc s’unir autour d’un discours fédérateur afin de ne laisser aucun choix au gouvernement de nous écouter et de comprendre en quoi l’éducation est centrale pour notre avenir et celui de l’État.

À suivre cet automne.

Top 20 photos du 1er mai 2015

Le 1er mai 2015 fut une journée de mobilisation d’envergure, et ce, partout au Québec.

Blocage de route, ralentissement de circulation, occupation de lieu public ou privé, ligne de piquetage, manifestation régionale, grève sociale et opération de perturbation économique, nous avons mis notre imagination au service de la collectivité et à la défense de l’État social du Québec.

Quelles sont les meilleures photos des actions du 1er mai ?

20. Blocage du pont Dubuc à Chicoutimi

Photo : Jeannot Lévesque
Photo : Jeannot Lévesque

19. Plus de 2000 manifestants à Gatineau

Photo : Patrick Woodbury
Photo : Patrick Woodbury

18. Ralentissement de la circulation sur la route 138 à Sept-Îles

Photo : Martin Desmassieux
Photo : Martin Desmassieux

17. Blocage du chantier du CHUM à Montréal

Photo : Normand Blouin
Photo : Normand Blouin

16. Convoi de plus de 300 voitures en Montérégie

Photo : Annik De Carufel
Photo : Annik De Carufel

15. Occupation de la réserve faunique des Laurentides au Saguenay

Photo : Jeannot Lévesque
Photo : Jeannot Lévesque

14. Manifestation en Estrie

Photo : Julien Chamberland
Photo : Julien Chamberland

13. Le boulevard Laurier à Québec complètement bloqué

Photo : Pascal Ratthé
Photo : Pascal Ratthé

12. Les profs de Saint-Jérôme prennent la rue

12-cmilitante

11. Marche funèbre en Gaspésie

11-vdeseve

10. Perturbation économique à la Chambre de commerce de Trois-Rivières

10-cmilitante

9. Ralentissement de la circulation sur la route 117 en Abitibi-Témiscamingue

 9-cmilitante

8. Rassemblement à Joliette

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

7. Regroupement des usagers du transport adapté et collectif dans Lanaudière

Photo : Michel Chartrand
Photo : Michel Chartrand

6. Ralentissement de la circulation dans le Bas-Saint-Laurent

Photo : Jocelyn Landry
Photo : Jocelyn Landry

5. Rassemblement des profs de cégeps montrealais au Cégep Ahuntsic

Photo : Raynald Leblanc
Photo : Raynald Leblanc

4. C’est bruyant à Québec

Photo : Pascal Ratthé
Photo : Pascal Ratthé

3. On se bat pour l’avenir à Gatineau

Photo : Patrick Woodbury
Photo : Patrick Woodbury

2. Tous et toutes ensemble contre l’austérité à Joliette

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

1. Devant le bureau de Philippe Couillard au Saguenay. Nous n’arrêterons pas!

Photo : Jeannot Lévesque
Photo : Jeannot Lévesque

Marche Action Climat

Plus de 25 000 personnes ont défilé dans les rues de Québec pour signifier au gouvernement qu’il y a urgence d’agir contre les changements climatiques, et ce, trois jours avant la rencontre des premiers ministres du Canada qui discuteront du climat.

Cette marche, festive et familiale, est l’une des plus importantes de l’histoire canadienne consacrée aux enjeux climatiques. Des gens sont venus de plusieurs régions du Québec, mais aussi de l’Ontario et des Maritimes. Ils ont formé un «thermomètre» climatique rouge dans le but d’exiger un plan de lutte contre les bouleversements du climat mondial.


11156317_957977200913511_787003666014359616_n

11156117_957977814246783_7162225229410482396_n

11090317_957978500913381_8415942024076836824_n

Les pires annonces du budget 2015

Le budget 2015, en plus d’être un cadeau offert au patronat, poursuit l’opération de démantèlement de l’État menée par les libéraux de Philippe Couillard

Loin de vouloir être porteur de mauvaises nouvelles, il faut se demander : quelles sont les pires annonces du deuxième budget Leitão?


En sabrant 350 millions de dollars dans les commissions scolaires, le gouvernement présente le pire budget pour ces institutions dans l’histoire du Québec

Rappelons-nous qu’avec les coupes du premier budget, les commissions scolaires ont déjà dû subir des compressions dans leur financement de l’aide aux devoirs, de l’aide alimentaire, de l’aide aux élèves en difficulté, dans le transport scolaire et dans la lutte à l’intimidation.

Student girl with a backpack climbing stairs

Pas d’argent pour les écoles et les hôpitaux, mais du fric en masse pour le plan Nord

Le gouvernement a l’intention de mettre 360 millions de dollars dans les coffres du Fonds du Plan Nord. Ceci s’ajoute aux mesures fiscales qui favorisent les grandes entreprises minières de près de 5 millions de dollars par année.

Student girl with a backpack climbing stairs

Une attaque aux aîné-es

Le gouvernement veut nous garder au travail plus longtemps. L’âge d’admissibilité au crédit d’impôt pour les travailleuses et travailleurs plus âgés passe de 63 à 65 ans.

Student girl with a backpack climbing stairs

Égalité femmes-hommes : nouvelles compressions importantes

Le budget du Secrétariat à la condition féminine passe de 11 millions à 7 millions de dollars.

Student girl with a backpack climbing stairs

Hausse des tarifs ambulanciers

Les tarifs ambulanciers augmenteront. Une autre preuve que l’austérité vise une hausse de la tarification.

Student girl with a backpack climbing stairs

Le réseau de la santé dans le tordeur

Le gouvernement offre des miettes au réseau de la santé, soit une croissance de 1,4 % pour un réseau déjà chroniquement sous-financé. Cette hausse ne donne pas la marge nécessaire pour payer l’augmentation des dépenses de fonctionnement (électricité, salaires, entretien).

Student girl with a backpack climbing stairs

Un inventaire de l’austérité

Juin 2014

Août 2014

Septembre 2014

Octobre 2014

Novembre 2014

Décembre 2014

Février 2015

Mars 2015