La CSN demande le retrait du projet de loi 110

Intervenant à la Commission de l’aménagement du territoire ce midi, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) demande le retrait du projet de loi 110 sur le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal.

« Avec ce canon législatif, le PL110 mettrait en péril l’équilibre des forces dans ce secteur, dénaturerait les relations de travail et brimerait le droit de négocier des travailleuses et des travailleurs des municipalités, dénonce le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le gouvernement Couillard n’a absolument aucun motif d’agir ainsi. »

Arguant « équilibrer le rapport de forces » entre les municipalités et leurs salariés, le gouvernement s’apprête plutôt à saboter les relations de travail dans ce secteur. En outre, il favoriserait outrancièrement les municipalités et renforcerait les pouvoirs du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) dans le domaine des négociations collectives, où il ne détient aucune expertise, en créant un régime d’exception au Code du travail. En effet, le MAMOT se substituerait au ministère du Travail sur les questions de supervision des processus de négociation et d’arbitrage, le plaçant clairement en conflit d’intérêts en faveur des municipalités.

Contraintes à la libre négociation
En fait, sous le couvert d’une loi voulant faciliter le règlement des différends, le PL110 ouvre une voie de contournement à la libre négociation et au droit d’association en limitant dans le temps les pourparlers, en définissant certains paramètres et en donnant le mandat au ministère de nommer un « mandataire spécial » qui, à la suite du rapport qu’il déposerait, pourrait conduire le gouvernement à imposer les conditions de travail. Or, la mission du MAMOT touche l’administration et le développement des municipalités, donc l’intérêt de ces dernières et non ceux des travailleuses et des travailleurs.

« Or, rien ne justifie d’agir ainsi, déplore le président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Denis Marcoux. Lors des négociations dans les municipalités, l’exception est le conflit de travail. Depuis l’an 2000, plus de 539 conventions collectives ont été signées par les 118 syndicats CSN et seulement 19 l’ont été à la suite d’une grève. On peut donc parler de paix industrielle, contrairement aux scénarios catastrophes clamés en chœur par certains représentants des villes et du gouvernement. »

Droit de grève bafoué
En plus de la menace de nommer un « mandataire spécial » en cas de grève, le PL110 prévoit l’imposition d’un médiateur après 120 jours de négociation, sans pouvoir de convocation péremptoire des parties. Ainsi, plutôt que de laisser libre cours à la négociation, le projet de loi introduit un tiers qui ne détiendrait ni l’expertise ni les connaissances du milieu de travail aussi bien que celles et ceux qui y œuvrent au quotidien, mais qui aurait un impact déterminant sur leurs conditions de travail. Et c’est le ministère qui, à la demande de l’une des parties, nommerait le mandataire en question. Le pouvoir du MAMOT dans la négociation serait alors déterminant, puisque la voie serait ouverte pour imposer les conditions de travail.

« Quel intérêt auraient ainsi les représentants municipaux à négocier sérieusement avec un tel délai et l’impossibilité pour les syndiqué-es d’exercer leur droit de grève, pourtant reconnu par la Cour suprême du Canada ?, questionne Jacques Létourneau. Les employé-es municipaux négocieraient avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête et le processus de négociation perdrait beaucoup de crédibilité. »

La CSN estime que si le droit de lock-out et l’imposition des conditions de travail ont été refusés aux municipalités, elles ont tout de même finalement atteint leurs objectifs.

Avec la Loi sur la gestion et le contrôle des effectifs des ministères, des organismes et des réseaux du secteur public ainsi que des sociétés d’État (loi 15), qui a causé des reculs importants à la rémunération des travailleuses et des travailleurs, ces derniers se verraient de nouveau frappés avec le PL110 qui déséquilibrerait le rapport de force en faveur des employeurs et qui imposerait un tel carcan au processus de négociation que leur droit de négocier s’en trouverait nié.

ISQ : une méthodologie incomplète
Une étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui a établi que les personnes œuvrant dans ce secteur auraient une rémunération globale de 39,5 % plus élevée que celles œuvrant dans la fonction publique québécoise, est à l’origine de la perception de déséquilibre qui jouerait en faveur des salarié-es municipaux.

Selon la CSN, la méthode de calcul de l’ISQ est hautement contestable puisqu’elle écarte pas moins de 96 % de l’ensemble des municipalités, soit celles qui comptent moins de 25 000 habitants. Il a pourtant déjà été démontré par l’ISQ lui-même que les employé-es de ces dernières bénéficiaient d’une rémunération inférieure à celle qu’offraient les plus grandes municipalités. De plus, plusieurs emplois ont été exclus de cette comparaison parce qu’ils n’ont pas d’équivalent dans le privé. Finalement, la CSN estime qu’il faudrait plutôt dire que 16,9 % des employés de l’administration publique québécoise ont un retard salarial de 18,8 % et qu’il existe un écart de rémunération globale de 39,5 % avec un pourcentage inconnu d’employés des municipalités de plus de 25 000 habitants.

« Certains maires ont fait preuve de beaucoup d’opportunisme en prétextant cette étude de l’ISQ qui a peu à voir avec la réalité », dénonce Denis Marcoux.

À propos
La CSN représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans près de 2000 syndicats de tous les secteurs d’activité, dont 11 200 dans les municipalités membres de 188 syndicats affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La CSN affiche ses couleurs au défilé Fierté Montréal 2016

Plus de 6000 personnes, dont un cortège de militantes et militants de la CSN organisée par le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ont pris part au défilé. Le premier ministre du Canada comptait parmi les participants; c’était la toute première fois qu’un premier ministre se joignait à un défilé de la fierté.

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Photos : Cédric Martin

« Le ministre Leitão devrait sortir de sa tour d’ivoire », dit Jacques Létourneau

Réagissant aux propos du ministre Leitão, pour qui le salaire minimum actuel est « suffisant », le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau a déclaré « que le ministre devrait descendre de sa tour d’ivoire pour voir comment vivent les milliers de familles qui sont incapables de sortir de la pauvreté même si les parents travaillent à temps plein. Ses propos manquent, pour le moins, de considération à leurs égards. »

Au Québec, un salarié sur quatre (26 %) gagne moins de 15 $ l’heure. C’est nettement insuffisant pour vivre décemment.  En outre, en 2015, la rémunération hebdomadaire moyenne au Québec se situait à 868 $, soit moins que les 952 $ à l’échelle canadienne. Sur un an, l’écart est de plus de 4300 $ !

« Le relèvement du salaire minimum est l’une des mesures les plus identifiées pour contribuer directement à contrer la pauvreté et à mieux partager la richesse, a indiqué Jacques Létourneau. Un taux horaire de 10,75 $ est nettement insuffisant. Il n’est pas normal que des femmes et des hommes qui travaillent à temps plein doivent compter sur des banques alimentaires pour tenter de s’en sortir. Ce n’est certainement pas le cas du ministre et de ses collègues… »

Pour la CSN, une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure aurait un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages. Les économies régionales en bénéficieraient donc également. « Par ses propos, le ministre Leitão semble défendre des emplois mal rémunérés et encourager la dévalorisation des salarié-es, a poursuivi le président de la CSN. En relevant le salaire minimum, on améliorerait aussi la qualité de vie au travail et le roulement de personnel, qui est important dans les entreprises qui versent de bas salaires, diminuerait. »

Près de 40 % des travailleuses et des travailleurs qui reçoivent le salaire minimum actuel ont plus de 25 ans, dont 11 % sont âgés de 55 ans et plus. Au cours des prochains mois, le relèvement du salaire minimum à 15 $ l’heure sera au centre de la mobilisation des organisations syndicales et populaires, notamment celles qui défendent les non syndiqués. Jacques Létourneau : « Le mouvement CSN sera de ce combat, aux côtés de nos alliés, pour porter cette revendication essentielle pour l’amélioration de la qualité de vie de milliers de familles québécoises. »

Les jeunes de la CSN s’opposent aux propositions irréfléchies des jeunes libéraux

Au cours de la fin de semaine, les jeunes libéraux du Québec seront réunis sur le thème « Innover : notre révolution ». Les jeunes de la CSN impliqués quotidiennement dans leurs milieux de travail, souhaitent une toute autre révolution dans le monde du travail. Plutôt que de s’attaquer au principe de l’ancienneté, elles et ils aspirent à des changements progressistes et solidaires.

« Nous croyons que les disparités de traitement sont inacceptables dans notre société. Nous avons gagné l’interdiction des doubles échelles salariales basées sur la date d’embauche. Toutefois, nous militons toujours pour des régimes de retraite et pour des assurances collectives égaux qui font également partie de la rémunération. Aussi, la multiplication des statuts d’emploi, plus précaires les uns que les autres et où les jeunes sont surreprésentés, constituent une autre forme de disparité de traitement », de dénoncer Annik Patriarca, membre du Comité national des jeunes de la CSN (CNJ-CSN).

Le CNJ-CSN revendique davantage de conciliation travail-famille-études. La course de la vie quotidienne est d’autant plus complexe lorsque les parents travaillent selon des horaires atypiques.

« Nous croyons que les jeunes, ainsi que toute la population québécoise méritent un salaire décent. Pour ce faire, nous voulons une augmentation du salaire minimum le plus rapidement possible à 15 $ l’heure. Il est inconcevable qu’en 2016, une travailleuse ou un travailleur puissent être sous le seuil de la pauvreté en travaillant à temps plein », de déplorer Arianne Carmel-Pelosse, du Comité des jeunes du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN).

« Une vraie révolution dans le monde du travail serait une réelle fin des disparités de traitement, une conciliation-travail-famille-études plus présente et un salaire minimum à 15 $ l’heure. Pour nous, le débat sur l’ancienneté des jeunes libéraux est un écran de fumé pour s’en prendre aux conditions de travail. Nous ne nous laissons pas berner et nous continuons de lutter pour les travailleuses et les travailleurs », de conclure d’une seule voix les deux porte-parole.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

La CSN salue un homme engagé et dévoué pour le mouvement

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à rendre hommage à Raymond Parent, qui a été secrétaire général de la CSN de 1967 à 1972 et qui occupait des fonctions syndicales au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et à la Fédération de la métallurgie (FM–CSN) dès 1952. Après son départ de la CSN, il a cumulé plusieurs postes dans la haute fonction publique québécoise, dont la présidence du Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre.

Raymond Parent a fait sa marque dans le conflit des « Gars de Lapalme » qui se sont battus pour garder leur syndicat affilié à la CSN lors de la réorganisation du service des postes par le gouvernement fédéral en 1970. « Le gouvernement craignait comme la peste de voir arriver la CSN dans la fonction publique, évoque le président de la CSN, Jacques Létourneau. Raymond Parent a mené une lutte acharnée durant deux années et n’a jamais plié l’échine pour défendre les travailleuses et les travailleurs de Lapalme. Il a été un modèle de détermination et une inspiration pour les travailleurs qui se battaient pour conserver leur affiliation et faire respecter leurs droits. »

Raymond Parent a également tenu le fort, au printemps 1972, alors que le président Marcel Pepin était en prison avec les deux autres chefs syndicaux de la CEQ et de la FTQ pour avoir recommandé aux 210 000 membres du front commun intersyndical de défier les injonctions. « Deux mots viennent spontanément aux lèvres de ceux qui ont connu Raymond Parent : dévouement et fidélité. Il n’a ménagé aucun effort pour notre mouvement et a toujours été loyal envers la CSN. Par son action, il a permis à notre mouvement de garder sa cohésion et de poursuivre sa mission pour la défense de ses membres. Nous ne lui dirons jamais assez merci. »

La CSN tient à offrir ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Raymond Parent.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une victoire pour la CSN–Construction

Le Tribunal administratif du travail (TAT) vient de donner raison à la CSN-Construction dans sa décision du 8 juillet 2016.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la CSN-Construction se réjouissent de la décision rendue par la juge administrative Kim Legault, de la Commission des relations du travail, reconnaissant l’existence d’un système d’intimidation et de discrimination orchestré par la FTQ-Construction et certains de ses agents d’affaires sur les chantiers de la Côte-Nord, dans le but de favoriser l’embauche de ses membres au détriment de ceux des autres organisations syndicales de l’industrie de la construction (Communiqué de presse du 2 avril 2013).

Pour une large représentation du milieu en enseignement supérieur

Hier, lundi, la ministre de l’Enseignement supérieur annonçait des consultations sur l’implantation d’un Conseil des universités du Québec et d’un Conseil des collèges du Québec, consultations qui seront menées par MM. Claude Corbo et Guy Demers. La ministre Hélène David les a également mandatés afin de déterminer les paramètres d’une Commission mixte de l’enseignement collégial et universitaire.

Lors du Sommet sur l’enseignement supérieur et des travaux du chantier portant sur un éventuel Conseil national des universités en 2013, la CSN avait recommandé qu’un tel conseil ait pour objectif de partager une vision commune du développement des universités et d’améliorer la coordination et la cohérence entre les établissements tout en respectant leur autonomie. La CSN insistait afin que son fonctionnement repose sur la collégialité et que sa composition inclue une majorité forte de la communauté universitaire; le conseil doit assurer une participation représentative de chaque catégorie de personnel et d’étudiants. Dans cette optique, la création d’un conseil pour les cégeps pourrait être une mesure à envisager.

Par contre, la CSN s’oppose à ce que ces conseils jouent un rôle de contrôle de la qualité de l’enseignement supérieur ainsi qu’à la création de nouveaux organismes d’assurance qualité. « Il est pour le moins étonnant que la ministre David mandate MM.  Corbo et Demers pour établir les paramètres d’une commission mixte alors qu’il n’y a jamais eu de consensus à cet égard tout au long des travaux entourant le Sommet », observe Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

D’ailleurs, la volonté de la ministre « d’assouplir » le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) et de mettre en œuvre certaines des recommandations du rapport Demers est également inquiétante. Par exemple, modifier le RREC afin de permettre aux établissements d’établir localement la liste des compétences reconnues par les programmes d’études collégiales (DEC) n’est ni plus ni moins qu’une brèche au diplôme national. Cela risque de fragiliser la reconnaissance des diplômes et de limiter la mobilité étudiante, ce qui va à l’encontre des objectifs. La possibilité d’offrir des DEC par cumul d’attestations d’études collégiales (AEC) est une autre forme d’assouplissement qui risque de dénaturer l’enseignement collégial qui doit comprendre une solide base de formation générale.

« Enfin, nous nous questionnons sur l’urgence de lancer un tel exercice compte tenu de la difficulté de consulter tous les partenaires en pleine période estivale, tranche Véronique De Sève. Bien entendu, la CSN sollicitera MM. Corbo et Demers pour tenir de rencontres dès le début de la rentrée scolaire. »

À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2 000 syndicats qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux.

Trois fédérations représentent plus directement les intervenantes et les intervenants du réseau de l’enseignement supérieur :

  • La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec représente la majorité des enseignantes et des enseignants de cégeps et des chargé-es de cours à l’université;
  • La Fédération des professionnèles représente les professeur-es de l’UQÀM, de l’UQO ainsi que des professionnelles et professionnels d’universités;
  • La Fédération des employées et employés de services publics représente la majorité du personnel de soutien des cégeps et des universités.

Des surplus records, à quel prix ?

Les Québécoises et les Québécois n’ont aucune raison de se réjouir du prévisible surplus budgétaire record de 1,7 milliard de dollars engrangés durant l’année financière 2015-2016. C’est sans compter la somme de 1,5 milliard versée au Fonds des générations. « Le vrai record, c’est que la population est tarifée plus que jamais tout en subissant des coupes records dans les services publics », nuance d’entrée de jeu Jacques Létourneau, président de la CSN.

Demandez aux familles qui confient leurs enfants aux CPE et qui ont vu leur facture exploser en produisant leur dernier rapport d’impôt, si c’est une bonne nouvelle. Expliquez aux parents qui voient l’aide diminuer de jour en jour dans les écoles pour leurs enfants en difficulté, que ce surplus est souhaitable. Convainquez les personnes malades ou âgées en CHSLD qu’un bain par semaine et moins de fruits et légumes frais, c’est une bonne décision… Les exemples concrets de l’austérité sauvage pour en arriver à ce surplus gênant se multiplient depuis l’élection des libéraux de Philippe Couillard. Pas de quoi pavoiser. Le surplus se fait sur le dos des citoyennes et des citoyens.

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Le Fonds des générations ou taxer l’avenir

Visiblement, le gouvernement Couillard choisit d’engranger des sommes colossales alors que la population manque de services pourtant jugés essentiels et que l’économie a grandement besoin d’un électrochoc.

« Le gouvernement choisit de verser le surplus au Fonds des générations, au nom des générations futures, justement. Ce sont pourtant ces mêmes futurs adultes qui sont privés, dès maintenant et quotidiennement, des services auxquels ils ont droit dans le Québec qu’on s’est donné, déplore Pierre Patry, trésorier de la CSN. C’est une drôle de manière de voir l’équité entre les générations. »

Nous ne sommes pas dupes. L’objectif véritable de ce gouvernement est de ratatiner l’État dans un dessein purement idéologique. Pourtant, durant la campagne électorale du printemps 2014, les libéraux n’ont jamais annoncé aux électrices et aux électeurs qu’ils visaient le démantèlement de l’État québécois.

Alors que de plus en plus d’instances (FMI, OCDE) reconnaissent l’importance des mesures d’austérité dans les crises actuelles, le gouvernement de Philippe Couillard continue de faire la sourde oreille.

D’autres choix sont possibles. Dans la conjoncture trouble que le Québec vit présentement, suspendre les versements au Fonds des générations et investir massivement dans nos services publics serait un geste responsable et raisonnable.

 

La FSSS signe la nouvelle convention collective pour ses 110 000 membres du secteur public

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a signé hier la nouvelle convention collective qui s’appliquera pour les 110 000 travailleuses et travailleurs qu’elle représente dans le réseau public de la santé et des services sociaux.

La nouvelle convention collective de la FSSS–CSN, la plus grande organisation syndicale du secteur, entrera en vigueur le 10 juillet prochain. Cette signature est une étape importante d’une négociation difficile, où le gouvernement Couillard a tenté à chaque occasion de s’attaquer aux travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans le réseau de la santé et des services sociaux.

Rappelons que c’est la FSSS–CSN qui a obtenu au cours de la négociation le retrait de l’ensemble des propositions de reculs patronaux à la table sectorielle. La poursuite de la négociation en mars dernier a de plus permis de convenir d’une entente de principe améliorée, dont plusieurs gains qui profiteront à l’ensemble du personnel du réseau.

À propos de la FSSS–CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La CSN revendique des actions concrètes

Aujourd’hui, dans le cadre du dévoilement des principaux constats et enjeux provenant des consultations liées à l’actualisation de la politique en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, la CSN est satisfaite des résultats présentés par la ministre responsable de la Condition féminine, madame Lise Thériault.

« Pour nous, l’exercice se termine sur une note positive puisque la mise en commun des grands constats et des enjeux nous révèle un portrait fidèle des échanges que nous avons eus lors des consultations. Le gouvernement reconnaît la discrimination systémique que les femmes vivent et l’importance de l’analyse différenciée selon les sexes (ADS). Nous sommes toutefois surpris de l’absence de la lutte à la pauvreté dans la liste des enjeux qui influencent grandement ces inégalités alors que d’importantes disparités de revenus persistent entre les femmes et les hommes », de déclarer Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable politique de la condition féminine.

Selon les groupes présents aux Assises du Secrétariat à la condition féminine, ces constats et ces enjeux doivent se traduire rapidement et concrètement par des actions concrètes de la part du gouvernement. Plusieurs études révèlent que les politiques d’austérité de ce gouvernement qui sont plus que jamais imposées à la population affectent davantage les femmes. Il est important de lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes en ciblant les mesures qui contribuent à creuser les écarts qui nourrissent ces inégalités.

« Nous assistons actuellement à une importante perte d’expertise en région à cause des compressions et des fermetures des bureaux régionaux de plusieurs ministères. Chaque région avait développé des outils structurants pour les femmes qui leur permettaient de jouer le rôle de leader dans leur communauté. De plus, les budgets manquent cruellement aux groupes pour soutenir toutes les initiatives en égalité entre les femmes et les hommes. Si Lise Thériault souhaite jouer son rôle de ministre responsable de la Condition féminine, elle doit s’attaquer sérieusement au problème systémique des inégalités entre les femmes et les hommes par des gestes concrets et ce, dès maintenant », de conclure la responsable politique de la condition féminine.

Depuis l’automne 2015, le Secrétariat à la condition féminine (SCF) effectue une vaste démarche de consultation dans le but d’actualiser la politique Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait et d’élaborer un nouveau plan d’action en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

Un bonne décision pour le droit de manifester

C’est avec soulagement que le CCMM–CSN accueille le jugement de la Cour supérieure qui invalide l’article du règlement P6 de la Ville de Montréal interdisant le port du masque et, en partie, celui obligeant le dévoilement de l’itinéraire lors de manifestations. Les deux articles problématiques avaient été ajoutés au règlement P6 en 2012, alors que le mouvement étudiant luttait contre la hausse des frais de scolarité.

Pour le conseil central, ces deux articles portaient atteinte au droit de manifester prévu dans la constitution tout en donnant aux forces policières trop de pouvoir dans leur application. « Ce règlement a permis au SPVM de faire du profilage. Ainsi, l’application de ces deux articles s’est faite à géométrie variable selon qui prenait la rue », déplore Dominique Daigneault, présidente du CCMM–CSN.

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

Ce jugement, ainsi que celui ayant invalidé l’article 500.1 du Code de la sécurité routière, constitue un rappel à l’ordre. « Les gouvernements et les autorités vont devoir accepter que nous vivons dans un état de droit et qu’ils ne peuvent faire ce qu’ils veulent. Ainsi le droit de manifester est là pour rester, que ça leur plaise ou non », affirme Dominique Daigneault.

Le CCMM–CSN profite de l’occasion pour demander à la Ville de Montréal de cesser immédiatement les recours initiés en vertu du règlement P6 et pour lesquels plusieurs personnes sont encore en attente d’audition.

Le ministre Leitão doit apporter des solutions rapidement pour les salariés du Québec

La CSN déplore le retrait du Québec de l’entente intervenue entre les provinces canadiennes et le gouvernement fédéral sur la bonfication du Régime de pensions du Canada (RPC). Alors que les bonifications toucheront à terme tous les travailleurs et les travailleuses du Canada, les salarié-es québécois en seront exclus.

La CSN craint que les salarié-es du Québec deviennent des laissés-pour-compte. « Il est inacceptable que les salarié-es soient pris en otage parce que les employeurs refusent de voir leurs cotisations augmenter, alors que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des autres provinces profiteront d’un régime bonifié », déplore Francine Lévesques, vice-présidente de la CSN.

L’organisation syndicale doute de la réelle volonté du ministre Leitão qui affirme vouloir protéger les salarié-es les plus défavorisés en les mettant à l’abri d’une hausse des cotisations. « Ce gouvernement nous a habitués à plusieurs choses depuis son élection, mais certainement pas à le voir prendre la défense des intérêts des plus défavorisés », affirme Francine Lévesque. Il importe de trouver des solutions rapidement qui permettrait de bonifier les revenus de retraite sans appauvrir les plus précarisés pendant leur vie active, tout en s’assurant que la classe moyenne pourra compter sur des revenus de retraite suffisant.

La CSN constate également que le volontariat n’apporte pas les résultats escompté, les régimes volontaires d’épargne-retraite en sont la preuve. Pour Francine Lévesque, les solutions devront nécessairement inclure une participation des employeurs. « On ne peut pas compter uniquement sur l’épargne individuelle, les employeurs doivent faire leur part. Les solutions du ministre devront comporter un aspect de contrainte sinon, ce sera le retour à la case départ. » La CSN s’explique mal cette réaction des employeurs, alors que leur contribution aux différents programmes comme la CSST, les normes minimales du travail ou le RQAP, a diminué dans les derniers mois.

La CSN exige, sans délai aucun, que le gouvernement dévoile ses intentions dans le dossier de la bonification du RRQ. « Si M. Leitão veut développer des solutions propres au Québec, parfait, mais il doit faire connaître ses véritables intentions rapidement. Les travailleurs et les travailleuses du Québec ont le droit de savoir », plaide Francine Lévesque.