La CSN est heureuse de constater que les moyens de pression portent fruit

La CSN est satisfaite de l’annonce du ministre Barrette d’abolir les frais accessoires facturés aux patients pour des services assurés, tout en invitant à la prudence avant de crier victoire. « Depuis longtemps, les critiques fusent de toutes parts concernant cette pratique illégale qui instaurait un régime à deux vitesses et qui compromettait l’accès aux services de santé, particulièrement pour les personnes à revenu plus modeste » souligne d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Nous sommes donc bien contents d’apprendre l’annonce du ministre. Enfin, il entend raison. »

La campagne Ma place en santé, j’y tiens insiste notamment sur la protection de l’accès au réseau de la santé par l’abolition de ces frais. « Il est encourageant de constater que la mobilisation populaire, dont celle de la CSN avec sa campagne, a fait reculer le ministre sur la question de ces frais indus. Nous allons poursuivre la bataille sur les autres cibles de notre campagne », ajoute Jean Lacharité.

Rappelons que l’application de frais accessoires instaure la double facturation en permettant à un petit nombre de médecins de réaliser d’énormes profits – jusqu’à 80 millions – sur le dos des usagères et des usagers du système de santé. « Ceux-ci n’ont pas à payer des sommes supplémentaires pour des services qu’ils financent déjà par leurs taxes et impôts. C’est inconcevable », souligne-t-il aussi.

« Même si sous sommes heureux d’entendre que le ministre veut aujourd’hui abolir ces frais, nous devons rester prudents. Comment s’y prendra-t-il ? Dans son projet de loi 20, il ouvre la voie à leur légalisation en disant vouloir les « encadrer ». Le ministre annonce à présent le dépôt prochain d’un règlement qui devrait interdire cette pratique. Nous lui demandons également d’amender sa loi afin d’en retirer les éléments qui légalisent cette pratique. Il faut que celle-ci soit enrayée de façon définitive. Les sommes illégalement facturées aux citoyens doivent de plus leur être remboursées », conclut le vice-président de la CSN.

Vote d’une nouvelle banque de cinq jours de grève

Ce vendredi 16 septembre, le secteur de l’hôtellerie de la Fédération du commerce (FC–CSN) continuera à intensifier ses moyens de pression en proposant l’adoption d’une nouvelle banque de cinq jours de grève. Deux assemblées générales régionales auront lieu à Québec et à Montréal et les syndicats participant à cette neuvième ronde de négociations coordonnées y seront invités.

« Lors de ces deux assemblées générales, nous allons inviter nos membres à accentuer leurs moyens de pression. Alors que nous préparons les deux assemblées générales qui entérineront les deux ententes de principe obtenues au Marriott Château Champlain et au Ritz-Carlton, nous poursuivons notre démarche coordonnée pour faire en sorte que ces deux règlements à la hauteur de nos attentes viennent tracer la ligne des autres ententes que nous espérons conclure rapidement », de déclarer Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable politique du secteur du tourisme de la fédération.

Rappelons que les deux ententes conclues sont d’une durée de quatre ans et que les augmentations salariales prévues sont de 3 % les trois premières années et de 4 % la dernière année. Celles-ci incluent des bonifications des indemnités de vacances et des gains importants touchant aux indemnités de départ. Les deux syndicats doivent prochainement entériner ces ententes en assemblée générale.

« Nous relançons le même message que nous avons formulé dès le début de cette négociation coordonnée : nous sommes prêts à négocier sérieusement des ententes qui vont satisfaire les parties, et ce, dans les plus brefs délais », de conclure monsieur Valiquette.

Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce (FC–CSN) compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

La CSN salue la nomination d’Eva Ottawa

La Confédération des syndicats nationaux salue la nomination de madame Eva Ottawa à la présidence du Conseil du statut de la femme (CSF).

« Pour la CSN, la venue d’une femme autochtone de la nation Atikamekw au CSF représente une excellente nouvelle. Ce choix judicieux nous interpelle vivement. Nous souhaitons qu’il soit le signal de la volonté de faire toute la lumière sur les trop nombreux cas de violences envers les femmes autochtones, de souligner Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable politique de la condition féminine. En ce sens, nous sommes tout à fait confiants que l’impressionnant parcours professionnel et politique de madame Ottawa en matière de justice et d’équité sera un atout majeur dans l’exercice de ses nouvelles fonctions. Nous avons hâte de travailler avec elle et avec le CSF et nous lui souhaitons la meilleure des chances. »

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme

En ce 50e anniversaire de la Journée internationale de l’alphabétisation, il est toujours pertinent de souligner que 19 % de la population québécoise âgée de 16 à 65 ans, soit plus d’un million d’adultes, affichent actuellement de très faibles compétences en littératie. Depuis des décennies, le 8 septembre est l’occasion de se rappeler collectivement ces chiffres et… de s’alarmer de la situation ! Dès le lendemain, toutefois, la plupart d’entre nous sont déjà passés à autre chose. Et pourtant, les coûts sociaux et économiques de ce problème ne sont plus à démontrer. Au Québec, les coûts relatifs à l’analphabétisme sont estimés annuellement à plus de 7 milliards de dollars canadiens, soit 2 % de son produit intérieur brut (PIB) (World Literacy Foundation).

Il est urgent que le problème de l’analphabétisme (ou de la faible littératie) soit davantage pris en compte dans l’espace public et politique. Une intervention vigoureuse de l’État et de l’ensemble de la société est devenue incontournable. C’est précisément pour cette raison que vingt organisations nationales ont décidé d’unir leur force autour d’objectifs communs et d’une vision partagée de la lutte à l’analphabétisme. Le Réseau de lutte à l’analphabétisme s’est en effet donné pour mission de sensibiliser la société québécoise à cette question, à ses causes et conséquences ainsi que de mobiliser la société civile en vue de l’adoption par le gouvernement du Québec d’une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme.

Les sources du problème de l’analphabétisme sont multiples et complexes. La solution pour l’enrayer doit être à la hauteur.

Pour une société pleinement alphabétisée et inclusive, des réponses diversifiées sont nécessaires

Les compétences en littératie d’une personne évoluent tout au long de la vie en fonction des apprentissages et expériences de cette personne. Les actions permettant de favoriser l’acquisition, le maintien et le rehaussement des connaissances et des compétences en littératie doivent donc être diversifiées et tenir compte des besoins des individus.

En complément aux réponses éducatives, des solutions doivent être envisagées pour prévenir l’analphabétisme et ses conséquences ainsi que pour contrer l’exclusion des adultes peu ou pas alphabétisés. Conséquemment, un cadre d’intervention visant à lutter contre l’analphabétisme ne peut se limiter à la seule dimension de l’apprentissage.

Contrairement à l’approche partielle privilégiée jusqu’à présent au Québec pour contrer l’analphabétisme, le Réseau de lutte à l’analphabétisme propose de mettre en place des actions structurantes qui permettront de nous attaquer collectivement, à la fois aux causes multiples de l’analphabétisme et à ses conséquences sur les individus et l’ensemble de la société. Dans sa plateforme intitulée Pour une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme, le Réseau expose les premiers éléments clés d’un tel cadre d’intervention. Ce cadre doit impérativement s’appuyer sur une vision globale et cohérente du problème de l’analphabétisme et s’inscrire dans une perspective de justice sociale et de droit à l’éducation et à l’apprentissage tout au long de la vie.

Il nous faut dès maintenant entamer un dialogue et nous permettre d’écrire un avenir plus juste pour toutes et tous. Le Réseau de lutte à l’analphabétisme invite donc le gouvernement du Québec à ouvrir, en partenariat avec la société civile, un vaste chantier dont les travaux assureraient l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte à l’analphabétisme. En cette matière, les collaborations entre tous les acteurs sont essentielles.

Ensemble, faisons de la lutte à l’analphabétisme une priorité… C’est une invitation à laquelle tous les membres du Réseau de lutte à l’analphabétisme ont déjà répondu présents !

Pour consulter la plateforme du Réseau de lutte à l’analphabétisme : lutteanalphabetisme.ca

 

Les organisations signataires sont membres du Réseau de lutte à l’analphabétisme :

Association québécoise des intervenantes et des intervenants à la formation générale des adultes (AQIFGA)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)
Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’oeuvre (COCDMO)
Collectif pour un Québec sans pauvreté
Collège Frontière
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ)
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
Fédération québécoise des organismes communautaires Famille (FQOCF)
Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA)
Literacy Quebec (LQ)
Mouvement québécois des adultes en formation (MQAF)
Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ)
Relais-femmes
Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)
Table des responsables de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle des commissions scolaires du Québec (TRÉAQFP)

Mobilisation partout dans la province et manifestation à Québec

En colère, des employé-es du secteur municipal et des transports publics de partout dans la province ont exprimé leur profond sentiment d’injustice devant les locaux du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire à Québec, ce midi.

Pour les syndicats, le projet de loi 110 sur la négociation collective des employé-es municipaux, défendu par le ministre Martin Coiteux, est une attaque frontale contre le droit de négocier. Il apparaît comme une porte ouverte à l’adoption de lois spéciales pour décréter les conditions de travail des salarié-es syndiqués du secteur municipal, dans un contexte de paix industrielle entre les municipalités et leurs employé-es.

« C’est comme si le gouvernement utilisait un bâton de baseball pour tuer une mouche. Dans les faits, depuis l’an 2000, plus de 96 % des conventions collectives des syndicats affiliés à la CSN ont été négociées sans grève, ni conflit de travail. La paix règne au sein des municipalités, rappelle Yvon Godin, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Alors, pourquoi Martin Coiteux choisit-il de rompre cette paix de manière brutale ? »

PL 110 : un retour dans le passé

PL 110 modifierait le Code du travail pour imposer des conventions collectives d’une durée de cinq ans, réduirait la période de négociation à 120 jours maximum, limiterait le droit de grève à quatre mois, et surtout, permettrait au gouvernement de décréter les conditions de travail dans les municipalités.

« C’est carrément un régime d’exception qui nous ramène des décennies en arrière. Un déséquilibre majeur dans le rapport de force, au détriment des employé-es. Il brimerait les droits fondamentaux de négociation, pourtant garantis aux autres travailleuses et travailleurs, partout au Québec », ajoute Denis Savard, président du Secteur municipal à la FEESP–CSN.

Plusieurs élus municipaux sont très réceptifs à notre message. Ils comprennent que le pacte fiscal conclu avec Québec est un cadeau empoisonné. En échange de PL 110, le gouvernement Couillard impose aux municipalités des coupes de 300 millions de dollars par année, pour un total de 1,2 milliard de dollars. Ces compressions feront très mal aux petites municipalités, où le personnel est déjà réduit au minimum.

« À terme, il en va de la qualité des services offerts aux citoyens dans les municipalités et aux usagers des transports collectifs. Il en va aussi de la paix dans les relations de travail dans le monde municipal », prévient Luc St-Hilaire, président du Secteur transport à la FEESP–CSN.

Plan de mobilisation

En ce mercredi, les délégués de la fédération sont réunis à Québec pour mettre en place un plan de mobilisation afin de faire entendre raison au ministre Coiteux. Notamment, les employé-es visés par PL 110 sillonneront la province, informeront leur entourage afin de consolider les appuis et recueilleront leur signature.

La FEESP–CSN sera présente partout afin d’appuyer les membres des syndicats municipaux pour mener cette bataille contre une loi qui constitue une autre pièce dans un ensemble d’attaques contre le mouvement syndical.

À propos

Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services public et parapublic.

Un échéancier précipité, estime la FNEEQ

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) demande à la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme Hélène David, de prolonger le délai des consultations sur l’enseignement supérieur qui doivent se tenir du 6 au 14 octobre prochain. La FNEEQ–CSN salue néanmoins la volonté de la ministre de créer les conditions favorables à la collaboration plutôt qu’à la concurrence entre les réseaux universitaires et collégiaux ainsi qu’une cohérence dans l’enseignement supérieur.

Si le Conseil des universités du Québec est une idée sur laquelle plusieurs discussions et réflexions ont pu avoir lieu, il en est tout autrement du Conseil des collèges du Québec et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur. « Il s’agit d’éléments nouveaux que nous voulons analyser et comprendre afin de bien mesurer l’ensemble des enjeux qui s’y rattachent, explique Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ–CSN. Plusieurs aspects méritent d’être étudiés et approfondis avant de pouvoir se positionner de façon définitive sur ces deux nouvelles structures. »

Rappelons que l’idée du Conseil des universités du Québec est issue du Sommet sur l’enseignement supérieur de 2013. La CSN a alors accueilli avec intérêt cette proposition en insistant pour qu’un tel conseil ait pour objectif de partager une vision commune du développement des universités, d’améliorer la coordination et la cohérence entre les établissements, tout en respectant leur autonomie, et non pas de contrôler la qualité de l’enseignement supérieur. Pour la CSN, il est impératif que ce conseil soit composé d’une majorité claire d’acteurs de la communauté universitaire.

La FNEEQ–CSN s’explique mal qu’on veuille précipiter des réflexions et des débats aussi importants pour l’avenir et la qualité de l’enseignement supérieur au Québec. « Nous déplorons que la ministre David envisage de tenir ces consultations dans un horizon si bref, elle ne semble pas comprendre que nous devons réfléchir, analyser et surtout consulter nos membres avant de pouvoir se prononcer sur de tels enjeux. Un délai d’un mois, c’est non seulement déraisonnable, mais c’est également ne pas être attentif aux réalités du travail des enseignantes et des enseignants qui doivent faire partie intégrante des réflexions sur l’enseignement supérieur », déplore Caroline Senneville. « Enfin, si la ministre croit au sérieux d’une telle consultation, elle doit donner le temps à ses mandants de rencontrer l’ensemble de la communauté de l’enseignement supérieur québécois », conclut-elle.

5 raisons pour lesquelles la CSN s’oppose à l’oléoduc Énergie Est

Lundi devaient débuter les audiences de l’Office national de l’énergie (ONE) sur le controversé projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada. 60 % de la population québécoise s’y oppose tout comme quelque 300 municipalités et l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL).

Pour la CSN, il n’est pas question de laisser couler encore plus de pétrole sale des sables bitumineux chez nous. D’autant plus que le pétrole de l’Alberta passe déjà sur notre territoire par l’entremise de l’oléoduc 9B d’Enbridge, qui alimente deux raffineries dans l’est de Montréal. L’heure est venue de favoriser les projets d’énergie renouvelable, et ce, pour des raisons tant environnementales qu’économiques.

Bien qu’il existe un éventail de raisons de contester Énergie Est et d’autres projets pétroliers semblables, en voici cinq qui nous poussent à demander aux gouvernements canadiens et québécois d’abandonner ce projet hasardeux.


1. Le Québec n’est pas une passerelle pour le pétrole albertain

Avec Énergie Est, le territoire québécois deviendrait une voie de passage à grande vitesse, puisqu’il y aurait très peu de transformation sur notre territoire, ce projet instrumentalise donc le Québec. La catastrophe survenue à Lac-Mégantic ou encore le déversement qui s’est produit à Sept-Îles démontrent qu’il faut non seulement mieux régir le transport de ces ressources, mais aussi limiter leur déplacement sur notre territoire.

Les opérateurs de pipelines soutiennent souvent que le transport de pétrole par oléoduc est plus sécuritaire que par train, mais le Bureau de sécurité des transports (BST) indique que le pipeline ne serait pas nécessairement plus sécuritaire pour le transport du pétrole que le train. En effet, le nombre d’incidents majeurs serait comparable. Le BST fait aussi valoir que les risques liés au transport des hydrocarbures doivent être bien gérés, et ce, de façon proactive. Malheureusement, à la lumière des nombreux accidents environnementaux chez TransCanada, nous sommes en droit de nous interroger sur la capacité de la compagnie à assurer une sécurité sans faille aux populations.

En peu de mots, nous refusons que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain et s’expose aux risques environnementaux associés à ses modes de transport

2. Nos rivières et notre fleuve menacés

Énergie Est traversera 830 cours d’eau, mais TransCanada ne possède aucun plan d’intervention pour faire face à un déversement. Au Québec, ce sont les rivières de l’Outaouais, des Mille-Îles et des Prairies dans la région de Montréal, ainsi que le fleuve Saint-Laurent qui sont dans la mire d’Énergie Est.

Ce sont plus de 3,2 millions de Québécoises et de Québécois qui risquent de ne plus avoir accès à l’eau potable en cas de déversement. Sommes-nous vraiment prêts à assumer ce risque ?

3. Moins d’emploi créés que pour les énergies renouvelables

Il est faux de prétendre que le secteur des combustibles fossiles est une machine à créer des emplois. Certes, la construction d’oléoducs crée des emplois à court terme, mais ce que les partisans d’Énergie Est ne précisent pas, c’est que dollar pour dollar l’industrie des énergies propres génère six à huit fois plus d’emplois que celle du pétrole.

Voulons-nous continuer d’investir dans un projet polluant ou voulons-nous plutôt investir non seulement dans des projets d’énergie renouvelable, d’efficacité énergétique et de transport public, mais dans des programmes de formation pour aider les travailleuses et des travailleurs à sortir du secteur pétrolier ?

4. L’urgence de ralentir les dégâts causés par les changements climatiques

L’urgence de lutter contre les changements climatiques n’est pas un secret. Bien que Justin Trudeau et Catherine McKenna aient offert leurs plus beaux sourires et des paroles rassurantes lors des négociations sur le climat à Paris en décembre dernier, les engagements du gouvernement canadien sont inconciliables avec le développement d’oléoducs et l’exploitation des hydrocarbures qu’il préconise.

La firme indépendante Navius a évalué l’augmentation nette d’émission de gaz à effet de serre (GES) qui découlerait d’Énergie Est. Les données sont étonnantes : entre 0,7 et 4,3 millions de tonnes de GES pourraient être émises en plus. Bien que l’utilisation de ce pétrole puisse réduire l’extraction ailleurs dans le monde, cette baisse ne suffirait pas à faire contrepoids aux émissions générées par l’extraction de sables bitumineux de l’Alberta. Pire encore, la mise en marché de ce pétrole pousserait le prix du brut à la baisse, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la consommation.

Le mouvement syndical international l’a dit à maintes reprises au cours des dernières années : il n’y a pas d’emplois sur une planète morte. La communauté scientifique est catégorique : les actions nécessaires pour éviter un réchauffement catastrophique de la planète doivent être entreprises au cours des dix prochaines années. Nous devons laisser la majeure partie des ressources pétrolières connues dans le sol si nous souhaitons minimiser les effets désastreux des changements climatiques.

5. Le respect des traités avec les Premières Nations

L’APNQL, qui regroupe 43 communautés autochtones, s’oppose fortement au projet de TransCanada. Le gouvernement fédéral doit respecter ses obligations constitutionnelles ainsi que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et n’a aucune légitimité d’aller de l’avant avec Énergie Est sans le consentement libre et éclairé des communautés des Premières Nations qui se trouvent sur le trajet du projet.

Comme les communautés autochtones sont souvent les plus touchées par les projets d’extractivisme, dont font partie les sables bitumineux, le refus de respecter les traités nuit à la réconciliation avec les peuples des Premières Nations.

Journée de débrayage massif le 9 septembre prochain

La Fédération du commerce (FC–CSN) annonce un débrayage massif le 9 septembre prochain. À ce jour, neuf syndicats de l’hôtellerie se sont dotés d’une banque de 72 heures de grève et un syndicat possède un mandat de grève générale illimitée.

« Partout au Québec, la saison touristique 2016 s’annonçait tout simplement exceptionnelle et les données publiées aujourd’hui même confirment ces prévisions, plus élevées qu’en 2015, une autre année considérée record. Tout le secteur hôtelier québécois carbure à plein régime. Une très grande part de cette activité repose sur le travail des travailleuses et des travailleurs de l’hôtellerie, précise Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie. Toutefois, à la lumière de l’évolution des négociations actuelles, nous constatons que les employeurs ne semblent pas pressés de redonner à leurs salarié-es la juste part qui doit leur revenir. Les demandes que nous avons déposées demeurent légitimes et les membres le démontrent pleinement en adoptant des mandats forts qui exercent la pression nécessaire à l’atteinte de leurs objectifs. Nous sommes déçus de l’attitude des patrons qui nous forcent à en arriver là mais nous sommes confiants de pouvoir arriver à un règlement avant le 9 septembre. Nous réitérons donc notre invitation : les employeurs doivent négocier sérieusement aux différentes tables afin de conclure dès que possible des ententes. »

Depuis lundi dernier, cinq autres syndicats de la région montréalaise ont tenu un vote à scrutin secret afin de se doter d’un mandat de 72 heures de grève. Les résultats des votes sont les suivants : le STT du Marriott Château Champlain (FC–CSN) a adopté la proposition à 86 %, le STT Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (FC–CSN) a également voté en faveur à hauteur de 86 %, le vote du STT de Hilton Laval (FC–CSN) fut positif à 100 %, le résultat du scrutin du STT de l’Hôtel Quality Suites Pointe-Claire (FC–CSN) a atteint 100 % et le ST du Bonaventure (FC–CSN) a appuyé la résolution à 93%. La semaine dernière, quatre syndicats de Québec ont adopté des banques de 72 heures de grève dont certaines sont déjà entamées. Il s’agit du STT de Hilton Québec (FC–CSN) à 97 %, du SE de l’Hôtel Delta Québec (FC–CSN) à 85 %, du STT de l’Hôtel Pur Québec (FC–CSN) à 95 % et du STT de l’Hôtel Classique (FC–CSN) à 100 %. Dans la région de l’Estrie, le STT de l’Hôtel Quality (FC–CSN) de Sherbrooke a adopté un mandat de grève générale illimitée à 100 %.

De nouvelles assemblées générales sont prévues dans les prochains jours.

Quatre demandes

Rappelons que les quatre demandes incluses dans la plate-forme commune sont réalistes et légitimes : 1) obtenir davantage de reconnaissance pour nos années de service en améliorant nos indemnités de vacances; 2) obtenir une meilleure protection des emplois et de meilleures compensations; 3) consentir une convention collective de quatre ans, mais pas sans contrepartie et; 4) profiter de la croissance prévue dans notre secteur d’activité.

Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce (FC–CSN) compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN prête pour le vote d’allégeance syndicale

Les détails entourant le vote d’allégeance syndicale dans le réseau de la santé et des services sociaux sont maintenant connus. Le vote se tiendra au début de 2017, soit du 30 janvier au 24 février. L’opération sera chapeautée par le Tribunal administratif du travail (TAT). Les travailleuses et les travailleurs du réseau qui sont touchés par l’opération auront à voter par la poste, entre le 30 janvier et le 24 février.

Les résultats seront dévoilés entre la mi-mars et la mi-avril. Les nouveaux syndicats seront accrédités le 21 avril 2017.

Réforme Barrette
Le vote d’allégeance syndicale résulte de la réforme imposée en 2015 par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. Le projet de loi 10 force la fusion de plus de 180 établissements du réseau qui, au bout du compte, ne seront qu’une trentaine, incluant les nouveaux CISSS et CIUSSS. Une réforme austère qui fera passer le nombre d’accréditations syndicales de plusieurs centaines à moins de 100.

La CSN, une force incontournable
Bien avant la période du vote, la CSN mènera une vaste opération mettant en avant les arguments qui font d’elle une véritable force incontournable dans le réseau de la santé et des services sociaux. Au cours des prochains jours, la CSN lancera sa campagne de visibilité partout à travers le Québec. Restez à l’affût.

Avec ses 120 000 membres en santé et en services sociaux, la CSN est la plus importante organisation du réseau. À elle seule, elle y représente 47 % des travailleuses et des travailleurs.

Énergie Est n’est pas digne du 21e siècle

Photos : Michel Giroux

Hier matin à Montréal, lors de ce qui devait être le début des audiences de l’Office national de l’énergie (ONE), la CSN et d’autres groupes de la société civile ont manifesté contre le projet d’oléoduc Énergie Est.

Depuis, l’ONÉ s’est plié à la vague de contestation contre le projet en annonçant qu’aucune séance de consultation n’aura lieu avant qu’une décision soit prise d’ici le 7 septembre sur la requête concernant la récusation de deux de ses commissaires.


Les audiences de l’ONÉ débutent sur fond de remise en question de son impartialité et de sa crédibilité

Aujourd’hui, alors que débutent les séances du comité d’audiences de l’Office national de l’énergie (ONÉ) à Montréal, plusieurs organisations de la société civile se sont rassemblées pour accueillir les commissaires chargés d’étudier le projet Oléoduc Énergie Est. Le rassemblement visait à souligner le déficit de crédibilité de l’organisme, au vu des récentes révélations concernant une rencontre secrète entre le président de l’ONÉ, deux des trois commissaires responsables de l’évaluation d’Énergie Est et Jean Charest, alors en relation d’affaires avec TransCanada.

Tous s’entendent pour dénoncer un processus biaisé. « L’évaluation du projet Énergie Est est une mascarade » a déclaré Patrick Bonin de Greenpeace Canada.  « Le processus doit être suspendu et les commissaires qui sont au centre de la controverse doivent être exclus du dossier le temps qu’une enquête soit menée pour faire la lumière sur ces rencontres. La population n’a plus confiance en l’ONÉ et le gouvernement Trudeau doit maintenant agir, lui qui s’est fait élire en promettant de moderniser l’ONÉ et de la rendre crédible. »

Le 15 août dernier, 36 groupes environnementaux et citoyens ont écrit au ministre Jim Carr afin de lui présenter ces demandes. Cette démarche est restée lettre morte. « Notre ministre des Ressources naturelles, responsable de l’ONÉ, ne daigne pas répondre aux citoyens et aux organisations qui s’inquiètent de l’impartialité du processus, alors que notre ministre de l’Environnement et du Changement Climatique, Catherine McKenna refuse de s’en mêler et martèle qu’il faut faire confiance à nos institutions. Mais dites-moi, comment est-ce possible, après “l’affaire Charest”? » s’est indignée Carole Dupuis, du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ).

Les récentes révélations au sujet des contacts entre Jean Charest et des commissaires de l’ONÉ s’ajoutent au fait que l’évaluation du projet  Énergie Est  s’amorce sur la base d’un dossier incomplet. Comme l’a rappelé Anne-Céline Guyon des groupes citoyens Stop oléoduc, « le mode de traversée de la rivière des Outaouais n’a pas encore été précisé, alors que plus 3,2 millions de Québécois seraient à risque d’être privés d’eau potable en cas de déversement. Il n’y a non plus aucune information sur les risques de déversements et les plans d’intervention d’urgence pour les principales rivières du Québec! ».

Les groupes ont également tenu à rappeler que le projet Énergie Est est incompatible avec les engagements pris par les gouvernements dans le cadre de l’Accord de Paris. Selon une étude de l’Institut Pembina, Énergie Est entraînerait une production supplémentaire d’environ 700 000 barils par jour, soit une augmentation de près de 40 % de la production de pétrole des sables bitumineux. En termes d’émissions de gaz à effet de serre, cette hausse équivaudrait à ajouter  sept millions de voitures sur les routes du Canada annuellement. De plus, près de 30 % du pétrole transporté serait du pétrole américain venant du Dakota du Nord via le pipeline Upland, qui serait raccordé au pipeline Énergie Est au centre du pays. En fait, de 80 à 95 % des 1,1 million de barils transportés chaque jour seraient exportés.

Les groupes rassemblés aujourd’hui réaffirment qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale autour d’Énergie Est, alors que six Québécois sur dix s’y opposent, tout comme quelque 300 municipalités, l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), l’Union des producteurs agricoles (UPA) et les deux plus importantes centrales syndicales québécoises (CSN et FTQ). Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN, « nous nous opposons à l’idée que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain. Il est plus que temps que les gouvernements et TransCanada entendent ce que la population québécoise leur dit : nous ne voulons pas de ce projet ! »

La CSN prend la parole au comité d’accueil de l’ONÉ

Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable, prendra la parole lors du comité d’accueil pour le début des audiences de l’Office national de l’énergie (ONE) sur le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.

La CSN joint sa voix à l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) ainsi qu’aux quelque 300 municipalités qui s’opposent au projet de TransCanada. Elle réaffirme son opposition à l’idée que le territoire québécois devienne une voie de passage pour le pétrole albertain, ne récoltant que les risques environnementaux associés aux modes de transport de cette ressource.

La CSN demande aussi la suspension immédiate du processus illégitime de l’ONE qui est terni par des réunions secrètes et plusieurs manques d’information sur les impacts environnementaux du projet. Elle interpelle les gouvernements fédéral et provincial à tenir compte de leurs obligations internationales en matière de réduction de gaz à effet de serre en misant plutôt sur la création de projets générateurs d’emplois favorisant des énergies propres, locales, et renouvelables.

DATE : 29 août 2016
HEURE : 8 h
ENDROIT : Centre Mont-Royal, 2200, rue Mansfield, Montréal

 

Le gouvernement favorise encore le privé plutôt que de consolider le réseau public

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réagit vivement à l’annonce d’investissement du gouvernement Couillard dans les services à domicile. Encore une fois, le gouvernement profite de l’occasion pour investir des fonds publics et favoriser le privé plutôt que de consolider l’offre de services dans le système public de santé et de services sociaux. La CSN demande plutôt que des investissements majeurs soient faits dans les services à domicile donnés par les établissements du réseau afin que le secteur public soit en mesure de répondre efficacement à la demande grandissante de la population.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, annonçait hier un investissement de 22 millions de dollars dans les services à domicile. Pour la CSN, ces sommes devraient être injectées dans le système public de santé et de services sociaux, afin notamment d’embaucher du personnel pour répondre à la demande croissante de la population. La CSN constate à regret que ces sommes serviront plutôt à développer le secteur privé des services à domicile, représentant ainsi une énième forme de privatisation du règne libéral. La CSN mène actuellement la campagne Ma place en santé, j’y tiens, qui dénonce justement le démantèlement du système public de santé et de services sociaux.

« Le réseau public mise sur la présence de milliers de travailleuses et travailleurs qui se rendent chaque jour à domicile pour donner des soins de qualité à la population. C’est le cas notamment des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), qui sont les yeux et les oreilles du réseau public dans les domiciles. Grâce à la présence des ASSS, le réseau est en mesure d’adapter l’offre de soins selon les besoins réels des patients et des patientes. Comment parviendrons-nous à faire cela avec un morcellement de l’offre de services entre plusieurs entreprises privées? », se demande Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« Si nous martelons sans cesse l’importance d’investir dans le réseau public pour développer les services à domicile, c’est que c’est de cette manière que l’on peut le mieux s’assurer de la coordination des soins. Actuellement, quand le travail est pris en charge par le public, les équipes multidisciplinaires s’assurent de répondre en temps réel à l’évolution de la situation des patients. Comme professionnels, nous sommes inquiets parce que ce lien est presque inexistant quand les services sont donnés par le privé. La situation d’un patient pourrait ainsi se dégrader sans que nous en soyons informés », explique Nancy Corriveau, vice-présidente de la Fédération des professionèles (FP–CSN).

« Le jupon dépasse plus que jamais. Ceux et celles qui pensaient que le rôle d’un ministre de la Santé et des Services sociaux était de valoriser et de consolider nos services publics seront déçus. Encore une fois, le gouvernement Couillard utilise des fonds publics pour favoriser le privé. Quand on s’intéresse à la qualité des services qui sont offerts par le privé, il y a de quoi s’inquiéter. Lorsque les services offerts à domicile proviennent de sources aussi diverses, la sécurité des personnes n’est pas assurée. Si le gouvernement a réellement à cœur le sort des personnes en perte d’autonomie, il doit investir dans nos services publics », conclut Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

 

Les cégeps toujours dans le siècle

Plusieurs déclarations relatives aux cégeps récemment faites par la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, et par le premier ministre Philippe Couillard interpellent fortement la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

« Nous sommes étonnés d’entendre des décideurs politiques formuler des déclarations qui sous-entendent que nos institutions d’enseignement collégial n’auraient pas été réformées depuis 1993 et que celles-ci seraient déconnectées de la société québécoise. Depuis leur création, les cégeps demeurent en évolution constante, notamment grâce aux processus de révision des programmes qui y sont inhérents, que ce soit relativement aux savoirs qui y sont enseignés, aux approches pédagogiques ou aux formations qui y sont offertes qui préservent un équilibre entre théorie et pratique, souligne Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ responsable du regroupement cégep. En ce sens, nous dénonçons ces appels constants visant à assujettir la formation collégiale aux besoins à court terme des entreprises. »

« En matière de formation des adultes, la FNEEQ a toujours défendu une réussite éducative plus large incluant un fonds culturel commun plutôt que des formations cul-de-sac qui mènent à des qualifications restreintes et difficilement transférables », ajoute madame Lefebvre.

La question de la mobilité étudiante

« Il est intéressant de voir le gouvernement se préoccuper du sort des cégeps en région en consacrant des sommes à la mobilité étudiante. Nous croyons toutefois qu’il faut aussi des solutions structurantes qui passent nécessairement par le financement adéquat des institutions et non pas seulement par le financement des individus. Il faut s’assurer que l’offre de formation en région ne dépende pas de la volonté de se déplacer des étudiantes et des étudiants des grands centres », conclut Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.

À propos

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN invite le gouvernement à élaborer des politiques afin d’assurer une réelle intégration des personnes immigrantes

Dans le cadre des auditions sur la planification de l’immigration au Québec (2017–2019) la CSN entend encourager le gouvernement à orienter ses efforts vers une intégration réelle des nouveaux arrivants tant professionnellement que socialement. « Le Québec doit mettre en place des politiques et des mesures de soutien à l’intégration à l’intention des nouveaux arrivants, et ce, le plus tôt possible dans la trajectoire migratoire. Autrement, l’immigration ne permettra pas au Québec d’atteindre ses objectifs de vivre ensemble harmonieux, de pérennité et de vitalité du français, ni de prospérité économique » déclare, M. Jean Lortie, secrétaire général de la CSN et responsable politique des questions de relations interculturelles.

Le mémoire présenté rappelle les vingt-quatre recommandations de la CSN pour une politique d’immigration assurant une pleine intégration des nouveaux arrivants au Québec. Le mémoire de la CSN commente également les grandes orientations proposées par le gouvernement, soit la stabilisation des niveaux d’immigration, la croissance de la part de l’immigration économique et la recherche de l’adéquation avec les besoins du marché du travail, l’immigration temporaire, la connaissance du français à l’admission, la contribution à l’essor des régions du Québec par l’immigration, et la réaffirmation de l’engagement humanitaire du Québec.

S’attaquer à la discrimination et au racisme systémique
Pour la CSN, la mise en place de politiques et de pratiques visant à enrayer la discrimination et le racisme systémique s’impose pour assurer l’intégration des personnes immigrantes et la pleine participation des communautés culturelles à la société québécoise. « Des obstacles systémiques subsistent et empêchent les personnes issues de l’immigration et les membres des minorités visibles, d’accéder à un emploi, de le maintenir ou d’avancer dans leur carrière, dénonce M. Lortie. La Commission des droits a d’ailleurs démontré qu’à caractéristiques et à compétences égales, un candidat au nom de famille à consonance française a au moins 60 % plus de chances d’être invité à un entretien d’embauche.  Il faut s’attaquer sérieusement à cette problématique. Donner suite à la demande d’enquête publique sur le racisme systémique que plusieurs intervenants réclament serait un pas dans la bonne direction».

Rappelons que la CSN sonne l’alarme depuis des années sur l’urgence d’agir pour mettre fin à la discrimination systémique fondée sur la race, la couleur et l’origine ethnique. En 2005 elle avait présenté un mémoire en ce sens au Groupe de travail sur la pleine participation à la société québécoise des communautés noires.

La connaissance du français à l’admission
La langue est le premier vecteur d’intégration tant social que professionnel. La CSN voit d’un bon oeil l’objectif de sélection d’au moins 85 % de travailleurs qualifiés qui connaissent le français à l’admission. Pour assurer la vitalité du français, le budget gouvernemental alloué aux programmes d’accueil et de francisation doit impérativement être établi en fonction du volume prévu d’immigrants à franciser et du coût unitaire moyen de francisation.

Pour une véritable intégration
La CSN craint que l’instauration prochaine d’un système d’immigration par déclaration d’intérêts, similaire à celui de l’Australie, n’ait pour résultat d’encourager une sélection à la carte où le principal atout d’une personne immigrante serait sa capacité à occuper immédiatement un emploi. « La politique d’immigration québécoise ne saurait se réduire à l’arrimage mécanique de candidatures avec les besoins immédiats de main-d’œuvre. Elle doit poursuivre des objectifs beaucoup plus larges que de simplement répondre aux besoins des employeurs. La démographie, la pérennité du français, l’enrichissement du patrimoine socioculturel et la solidarité internationale doivent tout autant guider nos choix. Et le maitre mot doit être l’intégration harmonieuse des personnes immigrantes », de marteler M.Lortie.

La CSN sonne l’alarme sur un séisme appréhendé dans le dossier des hydrocarbures

La CSN a dénoncé les mesures de la Loi sur les hydrocarbures lors de son audience en commission parlementaire sur le projet de loi 106, qui concerne la mise en œuvre de la Politique énergétique 2030. Rappelons que la confédération revendique un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures depuis 2011.

Le projet de loi 106 devait être le point de départ de la mise en œuvre de la nouvelle politique énergétique, et bien que la CSN applaudisse certains aspects, dont la création de Transition énergétique Québec (TEQ), elle condamne le fait que le gouvernement libéral prenne prétexte du projet de loi pour introduire la Loi sur les hydrocarbures. En effet, la CSN se questionne sur la nécessité de proposer, à l’intérieur d’un même projet de loi, la création d’un organisme dont la mission est de coordonner la mise en œuvre de l’ensemble des programmes et des mesures visant l’atteinte des cibles en matière énergétique et de production de gaz à effet de serre (GES) et la Loi sur les hydrocarbures, alors que les objectifs de l’un et de l’autre sont contradictoires.

Confier au renard la garde du poulailler
Une plus grande participation citoyenne à la table des parties prenantes du TEQ, notamment celle du monde du travail, figure parmi les recommandations émises par la CSN dans son projet de mémoire sur la Politique énergétique 2030. « La transition vers une économie verte n’est possible qu’avec la participation active des travailleuses et des travailleurs, explique M. Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique des questions environnementales et du développement durable. Ces derniers seront parmi les premiers affectés par les changements qui s’amorcent. Il ne faut jamais oublier que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui mettront en œuvre, sur le terrain, les mesures annoncées dans la politique énergétique. »

L’absence de participation citoyenne se fait aussi sentir dans le processus de création de comités de suivi par les titulaires de licence d’exploration. La Loi sur les hydrocarbures accorde au détenteur de licence le pouvoir de choisir les personnes qui siégeront au comité et d’en déterminer le nombre. Pour la CSN, ceci donne un pouvoir décisionnel démesuré aux promoteurs qui ont un intérêt tout particulier à s’assurer de l’aboutissement de leurs projets.

De plus, la CSN émet de sérieux doutes quant à l’acceptabilité sociale des projets impliquant les hydrocarbures au Québec. Elle dénonce le manque de consultation sur l’acceptabilité des projets d’exploration et d’exploitation, et croit que des projets de cette envergure ne peuvent être réalisés au Québec sans l’aval des citoyennes et des citoyens.

Non-respect des droits autochtones
La CSN juge que le manque d’obligation de consulter les Premières Nations et d’obtenir d’elles leur consentement pour l’utilisation de leurs territoires est un oubli aberrant de la part du gouvernement Couillard. « Les Premières Nations doivent être consultées en amont de l’émission de toute licence touchant un territoire utilisé par celles-ci de même que pendant l’opérationnalisation de tout projet, dénonce Pierre Patry. Le gouvernement ne peut pas se soustraire à ses responsabilités envers la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les Premières Nations doivent donner leur consentement libre et éclairé à tout projet qui serait proposé sur des territoires pour lesquels elles pourraient avoir des revendications ou qu’elles utilisent. »

Des choix pour les générations futures
L’indépendance énergétique est une question névralgique pour le Québec, particu­lièrement par rapport aux hydrocarbures. Or, « le Québec a la chance de pouvoir compter sur un fort potentiel de production d’énergie propre. Il n’en tient qu’à nous, comme société, de faire les choix collectifs pour le canaliser dans le sens d’une révolution écologique qui serait aussi le gage de notre prospérité » de conclure Pierre Patry.