Évolution interrompue

L’époque de la non-réglementation des conditions de travail qu’a connue la classe ouvrière québécoise après la révolution industrielle semble être loin derrière nous. Mais est-ce véritablement le cas pour l’ensemble des salarié-es du Québec ou existe-t-il des lacunes dans la Loi sur les normes du travail qui permettent aux employeurs de contourner les règles établies pour protéger la sécurité et l’intégrité des travailleuses et des travailleurs ?

De passage au conseil confédéral de la CSN pour prononcer une conférence sur l’évolution des normes du travail, Jean Bernier, professeur émérite de l’Université Laval, explique que la révolution industrielle du dix-neuvième siècle a ouvert la voie à la transformation d’une société de production artisanale et agricole en une société commerciale. « Avec la révolution industrielle, on observe l’arrivée du capitalisme, la réorganisation des modes de production existants en modes de production en usine et en manufacture et la naissance du prolétariat, qui oppose la classe des travailleurs au grand capital. »

À la recherche de conditions minimales de travail

Au lendemain de la révolution industrielle, les conditions de travail sont déplorables : semaines de soixante à soixante-dix heures sur six jours, journées de quinze heures, repas pris au travail près des machines, travail des enfants à partir de dix ans, maigres salaires, et graves problèmes de santé et de sécurité.

En 1882, une commission d’enquête donne naissance à l’Acte des manufactures, l’ancêtre de la Loi sur les normes du travail telle que nous la connaissons aujourd’hui. Avec l’arrivée de cette loi, les travailleurs observent quelques améliorations à leurs conditions de travail, dont l’instauration de la semaine de soixante heures et d’un maximum de dix heures par jour de travail, d’une pause d’une heure pour le repas du midi, et d’un âge minimum pour le travail à 12 ans pour les garçons et à 14 ans pour les filles. Cependant, la loi ne prévoit pas de salaire minimum et la classe ouvrière devra attendre jusqu’en 1919 avant qu’une première loi impose un salaire minimum, mais uniquement pour les femmes.

Malheureusement, la Loi du salaire minimum des femmes n’est guère avant-gardiste, car elle est mise en place pour faciliter le retour au travail des hommes qui reviennent de la Première Guerre mondiale et qui peinent à se trouver du boulot parce que les femmes ont appris à faire « marcher » les usines pendant leur absence. En imposant un salaire minimum pour les femmes, le gouvernement incite les entreprises à embaucher des hommes parce qu’ils coûtent moins cher.

Le traité de Versailles met fin à la Première Guerre mondiale et amène dans son sillage la création de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui outillera le mouvement syndical pour revendiquer des normes de travail internationales visant à harmoniser les conditions de travail entre les nations et à mieux répartir la richesse entre les riches et les pauvres.

Après des années de luttes acharnées menées par le mouvement syndical, le gouvernement québécois adopte finalement la Loi des salaires raisonnables en 1937, qui devient trois ans plus tard la Loi du salaire minimum. Avec la mise en application de cette loi, le marché du travail commence à ressembler à ce que nous connaissons de nos jours : un salaire minimum, une semaine de quarante heures, vacances annuelles payées, et une compensation pour les heures supplémentaires. Les prochains — et derniers — changements majeurs aux normes du travail ne se produiront que quatre décennies plus tard et engendreront la Loi sur les normes du travail.

Les « faux indépendants » laissés pour compte

Bien que la Loi sur les normes du travail ait pu offrir un ensemble de conditions de travail de base aux travailleuses et travailleurs du Québec (jours fériés, pause café, préavis de fin d’emploi, congés spéciaux, etc.), plusieurs groupes de salarié-es ne bénéficient d’aucun recours face aux pratiques abusives des employeurs.

Lors de sa présentation, le professeur Bernier a souligné l’exemple des « faux indépendants », ces personnes embauchées en tant que travailleurs autonomes, mais pour qui le travail réel correspond à celui d’un salarié-e au sens de la loi (horaire fixe, poste de travail, supérieur immédiat, etc.). « C’est attrayant pour les entreprises parce qu’elles ne sont pas assujetties à la Loi sur les normes du travail, nous indique Jean Bernier. L’employeur ne cotise pas à la Régie des rentes du Québec et c’est au salarié-e lui-même à payer une double cotisation. De plus, ces travailleurs ne sont pas protégés par la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. »

La situation des « faux indépendants » est grave, surtout dans certains secteurs traditionnellement non syndiqués. « Dans mon ancien lieu de travail, au moins la moitié des salarié-es à temps plein étaient des travailleurs dits autonomes. Les abus que nous avons pu vivre étaient hallucinants : aucune reconnaissance de l’ancienneté, pas de rétribution pour les heures supplémentaires, pas de préavis de congédiement. L’employeur se faisait des économies incroyables sur notre dos en nous obligeant à payer la totalité des cotisations au gouvernement », s’indigne une travailleuse de l’industrie technologique qui tient à la confidentialité par peur de représailles.

Pagaille dans les agences de placement

Le professeur Bernier dénonce également le retard extraordinaire que vit le Québec par rapport à l’encadrement des pratiques des agences de placement. « Contrairement à ce qui se passe dans d’autres provinces et ailleurs dans le monde, le travail en relation tripartite n’est nullement réglementé au Québec. Ceci implique que les agences de travail temporaire n’ont besoin ni de permis ni de preuve de solvabilité, et qu’elles n’ont aucun rapport à faire à personne. Ces agences peuvent même pourvoir des postes permanents dans des commerces ou des usines avec des salarié-es qu’elles embauchent, qui se transforment en une main-d’œuvre jetable. Une pratique qui est complètement interdite dans d’autres pays. »

Photo : Pascal Ratthé

Pour le Centre des travailleuses et des travailleurs immigrants (CTI), ces agences prennent surtout pour cibles des travailleuses et travailleurs issus de l’immigration et des communautés racisées. « Souvent, les personnes nouvellement arrivées au Canada n’osent pas dénoncer les abus, surtout si elles n’ont pas de statut ou si leur statut est précaire, parce qu’elles craignent de mettre en danger leur demande de résidence permanente », souligne Mostafa Henaway, organisateur communautaire du CTI et l’un des responsables de l’Association des travailleurs et travailleuses temporaires d’agence de placement. « Un autre enjeu face à l’absence de réglementation des agences, c’est qu’elles ont le pouvoir de changer arbitrairement le lieu de travail d’un salarié-e. Quand un travailleur se met à organiser une campagne de sensibilisation ou de syndicalisation, l’agence le sort de son milieu de travail très rapidement. »

Beaucoup de chemin à parcourir

Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN, il est clair que plusieurs améliorations à la Loi sur les normes du travail s’imposent. « Dans le cadre de la Coalition cinq-dix-quinze, nous revendiquons qu’un salarié-e puisse connaître son horaire de travail cinq jours à l’avance, qu’il puisse bénéficier de dix jours de congés payés pour cause de maladie ou de responsabilités familiales, et que le salaire minimum augmente à 15 $ l’heure. » La CSN réclame aussi en tant que membre de la Coalition pour la conciliation famille-travail-études un assouplissement des règles entourant le droit de refus des heures supplémentaires, la bonification des jours fériés et l’amélioration du congé parental. Elle déplore également le manque d’encadrement en ce qui a trait aux disparités de traitement en fonction de la date d’embauche d’un salarié-e.

« La CSN ne s’occupe pas que des per­sonnes qui sont syndiquées. L’ensemble des travailleuses et des travailleurs doit bénéficier de bonnes conditions de travail, d’où le besoin fondamental de meilleures inspections des milieux de travail, affirme Jean Lacharité. Il ne sert à rien d’avoir des lois si nous n’avons personne pour nous assurer qu’elles sont appliquées. »

La CSN invite ses membres et la population à se serrer les coudes

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est extrêmement choquée par l’attentat islamophobe survenu hier au Centre culturel islamique du Québec à Sainte-Foy, qui a enlevé la vie à six personnes et blessé huit autres. Elle offre toute sa sympathie et sa solidarité aux familles et aux proches des victimes de cette épouvantable tuerie.

La montée des mouvements xénophobes, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde, doit être catégoriquement condamnée. « Le Québec se doit d’œuvrer vers une société juste, accueillante et inclusive, ouverte à l’ensemble de sa population, a réagi le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les musulmans québécois sont une partie intégrante du tissu social au Québec et nous invitons la population à être solidaire avec eux afin de contrer la violence, la haine et le terrorisme qui frappe aujourd’hui le Québec. Ensemble, nous devons intervenir et dénoncer les gestes et propos racistes dès qu’ils se manifestent. »

La CSN invite ses membres et la population à participer aux vigiles de solidarité qui se tiendront aujourd’hui à l’Église Notre-Dame-de-Foy à Québec , à 18 heures, au métro du Parc, à Montréal, à la même heure, et ailleurs au Québec.

La CSN, un choix incontournable

 Dès demain et jusqu’au 24 février, près de 200 000 travailleuses et travailleurs des établissements de santé et de services sociaux sont appelés à voter pour l’organisation syndicale qui les représentera et négociera leurs conditions de travail pour les prochaines années. Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau avec 47 % des syndiqué-es, l’un des enjeux de ce vote touche le type de syndicalisme à pratiquer pour améliorer les conditions de travail des salarié-es, tout en mettant de l’avant la lutte pour le maintien des services publics de qualité et accessibles à la population. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont donc invités à choisir la CSN lorsqu’ils rempliront le bulletin de vote postal transmis par le Tribunal administratif du travail (TAT) à compter du 30 janvier.

Jocelyn Riendeau

Ce vote d’allégeance a été imposé par le gouvernement libéral dans la foulée de la loi 10 régissant les mégafusions et la création des CIUSSS et des CISSS, le 1er avril 2015. Cette opération a fait passer de 182 à 34 le nombre d’établissements multivocationnels. Pour la CSN, il s’agit d’une concentration jamais égalée du nombre d’employeurs du réseau de la santé et des services sociaux, dont plusieurs emploient jusqu’à 20 000 salarié-es de toutes les catégories de personnel. La CSN s’était opposée à ce processus de fusions, l’une des multiples manifestations des mesures d’austérité imposées par le gouvernement libéral, qui vise à favoriser la privatisation des services.

Jamais, dans l’histoire des relations de travail, autant de travailleuses et de travailleurs n’ont été appelés à choisir en même temps leur syndicat. Jacques Létourneau, président de la CSN, estime que « dès le lendemain du dévoilement des résultats du vote, les syndicats accrédités devront être en mesure d’établir rapidement leur plan d’action et de s’organiser en prévision des négociations locales prévues à la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs publics et parapublics, mais ils devront aussi poursuivre les batailles contre l’arbitraire patronal et le démantèlement et la privatisation des services publics promus par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette ». Or, la CSN, dont certains syndicats ont été fondés il y a plus de 70 ans, est présente dans tous les types d’établissements et représente des travailleuses et des travailleurs dans toutes les catégories d’emplois, ce qui en fait une force incontournable dans le réseau de la santé et des services sociaux!

L’austérité dans la santé et les services sociaux

Jacques Létourneau ajoute que « le projet Optilab sur la régionalisation des laboratoires médicaux et les pertes d’emplois qui y sont associées, le transfert unilatéral de ressources humaines des CLSC vers les groupes de médecine familiale (GMF) sans les remplacer, le sous-financement et les surcharges de travail qui en résultent, ainsi que leurs conséquences sur la santé du personnel en soins dans les CHSLD, les centres de réadaptation, les centres hospitaliers, les centres jeunesse et les services auxiliaires, sont autant d’enjeux résultant des mesures d’austérité imposées par les libéraux depuis 2014. Il est nécessaire que les travailleuses et les travailleurs puissent se donner une organisation qui saura réunir et déployer les forces nécessaires pour relever les défis actuels et à venir ».

Ma place en santé, j’y tiens!

Au printemps dernier, la CSN a lancé une campagne nationale d’information et de sensibilisation ayant pour thème Ma place en santé, j’y tiens! Cette opération vise à dénoncer et à contrer les politiques austères du gouvernement Couillard qui cherche à affaiblir les services de santé et les services sociaux pour mieux les privatiser. Le retrait récent des frais accessoires par le ministre Gaétan Barrette n’est pas étranger à l’apport de la CSN dans ce débat social crucial.

« Il nous apparaît que la meilleure façon d’assurer les intérêts et la défense des travailleuses et travailleurs du réseau, c’est de le faire avec une centrale syndicale comme la CSN. Notre organisation est non seulement la plus représentative du fait qu’elle est présente depuis des décennies dans tous les types d’établissements du réseau, mais surtout en raison de sa combativité, de sa connaissance exhaustive du réseau et de son savoir-faire », renchérit Jacques Létourneau.

Toutefois, le président de la CSN constate que depuis des semaines, il se mène des campagnes d’allégeance très différentes d’une organisation à l’autre. Il y a celles et ceux qui présentent le syndicalisme comme un business ne se résumant qu’à une assurance collective ou qui s’apparentent à un ordre professionnel. Et à l’opposé, des militantes et des militants syndicaux qui s’activent pour défendre le syndicalisme propre à la CSN : c’est-à-dire inclusif, combatif et qui place la solidarité entre tous les syndiqué-es au cœur même de son action, dans le respect des particularités propres à chacune des catégories de personnel. La CSN est une force syndicale et sociale qui ne peut être ignorée, d’où le thème de la présente campagne de changement d’allégeance syndicale : La CSN, une force incontournable.

 

À propos de la CSN

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activités. Elle est la plus grande organisation dans le secteur de la santé et des services sociaux avec plus de 120 000 membres.

La FNC salue la publication d’une étude du FPP portant sur les médias

La Fédération nationale des communications–CSN salue la publication d’une étude du Forum des politiques publiques (FPP) portant sur les médias. Intitulé Le miroir éclaté : Nouvelles, démocratie et confiance dans l’ère numérique, le document diffusé hier pose un regard lucide sur la crise qui traverse actuellement l’univers des médias. Il contient une douzaine de recommandations pour soutenir les entreprises médiatiques et le journalisme.

« La publication de cette étude arrive justement au moment où nous rencontrons les membres de la FNC–CSN dans le cadre d’une tournée dans le but de partager les propositions que nous avons formulées afin de faire face aux nombreux bouleversements qui traversent actuellement les médias, de souligner Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Depuis plus d’un an, nous nous sommes penchés sur les nombreux enjeux qui sont énumérés dans le document du FPP et nous avons participé à plusieurs consultations publiques sur l’avenir des médias. À cet égard, nous avons également proposé 14 avenues prometteuses qui peuvent concrètement contrebalancer les effets négatifs de ces changements radicaux. »

« Nous partageons plusieurs observations quant aux bouleversements des médias traditionnels, à la fragmentation des auditoires et à la multiplication des fausses nouvelles qui minent notre démocratie. Plusieurs autres constats du FPP convergent avec les nôtres, dont l’importance de préserver la diversité des voix, l’idée d’un centre de recherche ou d’un observatoire sur les médias et la problématique des géants du Web que sont Google et Facebook qui ne créent pas de contenus mais qui les utilisent sans contrepartie », de poursuivre la présidente de la FNC.

« Nous sommes en accord avec la plupart des recommandations du FPP, mais nous sommes d’avis que le rejet de la piste des crédits d’impôt nous priverait d’une possible source importante de soutien aux médias que nous réclamons de toute urgence et ce depuis plus d’un an. Nous sommes sensibles à leur argument qui soutient qu’il est facile pour un gouvernement de retirer ces crédits d’impôt en guise de représailles ; nous pensons toutefois que les pouvoirs publics doivent légiférer afin de protéger l’intérêt public, tout en protégeant l’indépendance de la presse. Nous veillerons à ce que ce soit le cas. Aussi, la proposition d’ouvrir le financement des médias à la philanthropie nous paraît peu avantageuse à cause de son instabilité financière et du traitement spécial que certains généreux donateurs pourraient espérer en contrepartie de leur contribution. Les pistes de financement durables seront toujours préférables à celles qui peuvent s’effriter au gré des événements. Nous pensons que l’ampleur de la crise nous invite tout de même à considérer toutes les pistes de solutions de façon à ce que les plus rassembleuses et les plus efficaces soient mises en application dans les meilleurs délais, de préciser madame St-Onge. Les actualités récentes nous démontrent que le phénomène des fausses nouvelles et des faits alternatifs, les atteintes à la liberté de presse par la surveillance des sources journalistiques, les efforts pour faire taire les sonneurs d’alertes et les difficultés économiques de nos médias qui affectent la qualité et la diversité de l’information, mettent en péril notre tissu social, notre culture, et notre vie démocratique. Le temps est venu pour nos gouvernements d’agir afin de protéger le droit du public à l’information ».

Une invitation à sensibiliser nos proches

Ayant pour thème « Le suicide n’est pas une option », la 27e semaine nationale de prévention du suicide aura lieu du 29 janvier au 4 février 2017. La CSN vous invite à vous engager activement dans votre milieu en sensibilisant vos proches et vos collègues.

Chaque jour, trois personnes s’enlèvent la vie au Québec. Ce ne sont pas seulement des familles, des amis ou des collègues de travail qui en souffrent, c’est toute une communauté qui est affectée par ces décès. Malheureusement, nous vivons encore trop souvent ce drame dans la solitude et le silence. La Semaine nationale de prévention du suicide est l’occasion d’en parler en diffusant les ressources d’aide et en travaillant ensemble pour faire en sorte que le suicide ne soit plus une solution pour mettre fin à ses souffrances.

Nous vous invitons à partager les publications de la campagne menée par l’Association québécoise de prévention du suicide sur vos réseaux sociaux.

Informations : www.aqps.info/semaine et @preventiondusuicide sur Facebook

Si vous avez besoin d’aide pour vous ou pour un proche

  • Appelez sans tarder le 1 866 APPELLE (277-3553). Des ressources compétentes de votre région sont à votre disposition 24 h sur 24, 7 jours sur 7;
  • Visitez le site de l’AQPS : www.aqps.info/aider.

« Le filet de sécurité humain qu’on bâtit autour des personnes vulnérables et le sentiment d’appartenir à une communauté font partie des pistes de prévention, a indiqué le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Le travail est d’ailleurs une source d’intégration sociale qui peut fournir aux individus un réseau ainsi qu’un sens et une utilité. Les milieux de travail peuvent donc devenir des facteurs de protection efficaces lorsque les bons outils sont déployés.

La CSN poursuit ses interventions auprès du MSSS

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a reçu la confirmation que le MSSS lève l’obligation d’un prétest pour les infirmières détentrices d’un diplôme d’études collégiales (DEC). La CSN est intervenue à plusieurs reprises auprès du ministère pour s’assurer de défendre les droits des infirmières et infirmiers dans l’application de la lettre d’entente numéro 27 portant notamment sur le déploiement des activités réservées prévues à la Loi 90.

Des préoccupations au sujet du prétest, de l’évaluation post formation et du coût d’accréditation de la formation
La CSN a fait valoir à plusieurs reprises ses préoccupations et son désaccord au sujet de l’application par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de la lettre d’entente numéro 27 relative à la stabilité des postes et au déploiement des activités réservées prévues à la Loi 90. Depuis le 21 octobre dernier, alors que se tenait une rencontre avec le MSSS concernant le programme de formation découlant de la Loi 90, la CSN a multiplié les interventions pour exiger des modifications auprès du MSSS.

La CSN a reçu la confirmation que l’exigence d’un prétest pour les infirmières détentrices d’un DEC avant de suivre la formation accréditée de 25 heures a été levée. Pour la CSN, ce prétest doit être annulé pour l’ensemble des infirmières concernées, notamment celles qui souhaitent être exemptées de la formation accréditée.

La CSN profite de l’occasion pour rappeler au MSSS que ni ce prétest ni l’évaluation suivant la formation accréditée ne doivent menés à une évaluation inscrite au dossier des infirmières concernées. L’objectif du MSSS doit être de reconnaître et d’appuyer l’expertise des infirmières et non pas de nuire à leur développement professionnel. Pour la CSN, c’est de plus au MSSS d’assumer l’ensemble des coûts reliés à cette formation accréditée, notamment pour les infirmières qui souhaitent voir reconnaître cette formation par leur ordre professionnel.

« Pour la CSN, la reconnaissance de l’expertise des infirmières est incontournable. C’est pourquoi nous sommes intervenus à plusieurs reprises auprès du ministère. Si nous accueillons positivement la fin de l’obligation de suivre un prétest, nous continuons d’interpeller le MSSS sur plusieurs enjeux entourant la formation des infirmières. C’est la responsabilité des employeurs de s’assurer que le personnel reçoit les formations nécessaires. Et c’est ce que nous continuerons de faire valoir dans les prochaines semaines », explique Marie-Josée Tremblay, infirmière clinicienne et vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Les avocats de l’aide juridique appuient les juristes de l’État

Le regroupement des avocates et des avocats de l’aide juridique du Québec, représenté par la Fédération des professionnèles de la CSN et la Fédération des avocats de l’aide juridique du Québec (FAAJQ) appuie les revendications des juristes de l’État, actuellement en grève, afin d’obtenir la parité avec les avocats agissant comme procureurs aux poursuites criminelles et pénales.

Les avocates et les avocats de l’aide juridique partagent les principes de justice et d’équité qui animent leurs collègues à l’emploi de l’État québécois concernant leurs conditions de travail et leur rémunération. Par leur formation professionnelle, la fonction sociale qu’ils remplissent et l’importance de maintenir l’équilibre des parties dans une société de droit, les avocats et notaires représentant les pouvoirs publics méritent le même traitement que celui de leurs collègues œuvrant devant les tribunaux criminels.

D’ailleurs, l’État reconnaît depuis près de trente ans la valeur équivalente des fonctions occupées par les juristes, les procureurs et les avocats de l’aide juridique en accordant aux trois groupes les mêmes conditions de rémunération. Le regroupement des avocats de l’aide juridique du Québec estime que c’est au gouvernement du Québec que revient la responsabilité de maintenir cet équilibre en accordant aux juristes un traitement juste.

Photo : Thien | Creative Commons BY NC ND 2.0

La CSN poursuit sa lutte pour défendre les emplois et les services des laboratoires médicaux

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient aujourd’hui une rencontre d’information provinciale pour informer ses représentants syndicaux de partout au Québec sur le projet Optilab. Les travaux de la CSN démontrent que ce projet de fusion des laboratoires médicaux comporte de grands risques pour la population. C’est pourquoi la CSN demande un moratoire sur le projet Optilab.

Un projet qui suscite beaucoup d’inquiétude

Depuis plusieurs mois, la CSN intervient à différents paliers pour freiner le projet de fusion des laboratoires médicaux, dans toutes les régions du Québec. La rencontre d’aujourd’hui vise à faire le point sur l’avancement des travaux sur ce projet qui inquiète grandement le personnel des laboratoires médicaux. Rappelons que le projet Optilab aurait pour effet de faire perdre plusieurs emplois de qualité dans la région du Centre-du-Québec, en plus d’entraîner des risques importants pour les patientes et patients. Seulement pour la région, près de 70 postes qui seront coupés dans les laboratoires associés.

« Le personnel des laboratoires médicaux est inquiet et à raison! Les technologistes médicales et le personnel administratif des laboratoires sont tenus dans l’ombre alors qu’on leur annonce que plusieurs d’entre eux perdront leurs postes ou seront transférés. Ce n’est pas normal d’annoncer qu’on déplace du personnel des laboratoires associés vers les laboratoires serveur au cours des prochaines années sans donner d’information. Encore une fois, la visée centralisatrice du ministre Barrette affaiblit nos régions. La CSN n’entend pas en rester là. Nous continuerons de nous faire les porte-paroles des préoccupations du personnel et des patient-es », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

La CSN poursuivra ses interventions pour assurer l’avenir de nos laboratoires médicaux

La CSN est proactive face au projet Optilab. Elle a d’ailleurs émis plusieurs recommandations au Ministère de la Santé et des Services sociaux. Partout au Québec, elle intervient pour faire connaître les dangers de ce projet, aussi bien pour le personnel que pour les patientes et patients.

« Nous parvenons de plus en plus à faire comprendre au Ministère les risques du projet Optilab. Ce qui est certain, c’est que l’échéancier sur la table est absolument irréaliste. C’est pourquoi nous demandons un moratoire au ministre Barrette. Il est maintenant clair qu’aucune preuve ne démontre que cette fusion des laboratoires médicaux améliorerait les services à la population, ni qu’elle permettrait de faire des économies. À quoi bon s’entêter? », se demande Mélissa Gaouette, vice-présidente de la FSSS-CSN.

« La CSN continue de se mobiliser dans plusieurs régions pour faire face au projet Optilab et aux autres projets néfastes de la réforme Barrette. Ce que souhaite la population québécoise, c’est un meilleur accès aux services de santé et de services sociaux dans leur région. C’est dans le sens contraire que nous entraîne le ministre Barrette. La CSN continuera d’être aux côtés de la population pour revendiquer un réseau universel et accessible », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

À propos de la CSN

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activité. La CSN est la plus grande organisation dans le secteur de la santé et des services sociaux.

 

La CSN salue une grande femme

« Le départ de la députée de la circonscription de Gouin, Françoise David, laissera un grand vide à l’Assemblée nationale, a déclaré le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. Elle est une femme de cœur qui s’est engagée sans aucun compromis pour la cause des femmes et pour l’ensemble de la population du Québec. »

Militante de la condition féminine au sein de la CSN, coordonnatrice du Regroupement des centres de femmes du Québec, présidente de la Fédération des femmes du Québec, organisatrice de la Marche des femmes contre la pauvreté Du pain et des roses et de la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence, Françoise David a poursuivi son engagement au sein de l’organisme de défense des non syndiqués, Au bas de l’échelle, avant de se faire se élire députée de Québec solidaire.

« Militante de la première heure pour la cause sociale, elle a réussi à démontrer qu’il est possible pour les élu-es de l’Assemblée nationale de combattre le cynisme nourri par un trop grand nombre de députés, a poursuivi Jacques Létourneau. À l’écoute des gens, simple et chaleureuse, elle a été un exemple pour l’ensemble de la députation. Nous lui souhaitons bonne chance pour ses nouveaux projets. »

 

Le gouvernement doit donner suite aux travaux de la table d’évaluation de l’emploi

Ce midi, les délégué-es du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP) ont manifesté dans les rues de Québec, jusqu’à l’édifice Marie-Guyart. Leur action visait à revendiquer un décret de leurs conditions de travail, incluant un salaire de référence, dans le domaine du transport scolaire.

« Lors du processus rigoureux d’évaluation de nos emplois de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient notre taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 19,74 $, de souligner Stephen P. Gauley, président du STS. Or, en ce moment même, certains conducteurs ne sont payés guère plus que le salaire minimum à 10,75 $ l’heure, d’où toute l’importance de notre revendication ».

Le piège des appels d’offre

« À chaque renouvellement de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d’offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour les trajets à couvrir. Or, les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs salarié-es. Ce sont eux qui risquent d’obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l’emploi et les conditions de travail des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire », de dénoncer Yvon Godin, vice-président de la FEESP et responsable politique du STS.

« Les membres du STS luttent pour la reconnaissance de leur emploi et pour l’obtention d’un salaire décent depuis plus de 20 ans. À chaque étape de leur lutte, elles et ils ont dû défendre l’importance du travail qu’ils accomplissent chaque jour et la responsabilité importante de conduire en toute sécurité nos enfants vers leur milieu d’apprentissage. Nous avons maintenant un salaire de référence basé sur une évaluation solide et le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour que ce salaire soit versé aux femmes et aux hommes qui accomplissent ce travail », de conclure Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches.

Rappelons que plus de 575 000 écoliers, soit un peu moins de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours. À l’issue de la rencontre d’aujourd’hui, les délégué-es auront adopté un plan d’action dans le but de concrétiser leur revendication.

Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches rassemble 250 syndicats sur son territoire regroupant plus de 45 000 membres.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une attitude indécente du gouvernement Couillard

La ministre responsable du Travail, Dominique Vien, a choisi son camp avec la hausse du salaire minimum de 50 ¢ prévue pour le 1er mai prochain.  Un pan important de la société civile estime pourtant qu’une hausse substantielle du salaire minimum est nécessaire afin de sortir les personnes à bas salaire de la pauvreté.

S’ajoute à l’indécence l’annonce faite le 20 décembre par la ministre de diminuer la cotisation des employeurs pour financer l’application de la Loi sur les normes du travail (LNT) de 0,08 % à 0,07 % ! Serait-ce pour subventionner cette hausse du salaire minimum ?, se sont indignés les porte-parole de la campagne 5-10-15.

Ce faisant, le gouvernement Couillard se montre davantage à l’écoute des associations patronales qui ont évoqué à tour de rôle des scénarios plus apocalyptiques les uns que les autres sans être en mesure de les prouver. « Cette faible augmentation maintiendra dans la précarité des dizaines de milliers de familles, dénonce Christian Daigle, président général du SFPQ qui vient de se joindre à la coalition 5-10-15. On constate à quelle enseigne loge le PLQ en favorisant les entreprises au détriment des bas salarié-es. »

Pourtant, le 24 octobre dernier, lors d’une rencontre avec une délégation de la campagne 5-10-15, la ministre du Travail avait reconnu que, si un salaire minimum à 15 $ était trop élevé selon elle, une augmentation de 0,20 $ comme l’année dernière serait nettement insuffisante.

« On avait demandé à la ministre d’envoyer un signal fort pour l’atteinte de 15 $ l’heure le plus rapidement possible avec l’annonce de la prochaine hausse du salaire minimum, ce qui nous avait semblé bien accueilli. D’ailleurs, au sortir de cette rencontre, les représentants de la coalition présents à la rencontre avaient salué une certaine ouverture de la ministre. Aujourd’hui, l’augmentation annoncée est nettement insuffisante et indécente pour les personnes travaillant au salaire minimum. Son annonce est à des années-lumière du nécessaire coup de barre espéré par une partie importante de la population québécoise », d’expliquer François Vaudreuil, président de la CSD.

Selon Mélanie Gauvin, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 : « Cette augmentation haussera légèrement le pouvoir d’achat des personnes qui travaillent au bas de l’échelle. Elle démontre toutefois une absence de volonté politique à faire une différence marquée et soutenue pour les travailleuses et travailleurs. Alors que dans le contexte économique plus difficile des années 2008 à 2010, le salaire minimum avait augmenté de 50 cents, en 2017, le gouvernement aurait pu faire un effort beaucoup plus prononcé et planifier une atteinte d’un salaire minimum à 15 $ au Québec. Majoritairement non syndiquées, ces personnes dépendent des décisions du gouvernement pour voir leur revenu de travail augmenter. »

« Il s’agit d’une gifle pour les quelque 210 000 travailleurs et travailleuses qui gagnent le salaire minimum, s’indigne Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne 5-10-15. La ministre Vien a choisi de les maintenir dans la pauvreté. Rappelons que, selon la mesure de faible revenu ou la mesure du salaire viable, un travailleur ou une travailleuse à temps plein devrait gagner un revenu net qui dépasse les 23 000 $, pour une semaine de 35 heures. Avec l’augmentation proposée, c’est encore un manque à gagner de plus de 4000 $ par année. »

« Les libéraux de Philippe Couillard se comportent une fois de plus comme un gouvernement patronal, a réagi le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il désengage les patrons de leur responsabilité de payer convenablement leurs employé-es. En outre, avec leurs charges fiscales qui ne cessent de diminuer, comme avec la cotisation à la LNT et le taux effectif marginal d’imposition sur l’investissement qui est passé de 34,5 % en 1998 à 18,8 % en 2012, ce sont les particuliers qui se trouvent à subventionner les entreprises qui versent le salaire minimum. Le partage de la richesse, ça passe aussi par des salaires décents ! »

« Le gouvernement affirme vouloir être prudent. Mais une augmentation si basse frôle plutôt l’inertie politique. De 2008 à 2010, le salaire minimum a augmenté de 50 cents par année et les études, autant celles de l’Institut de la statistique que celle du Conseil québécois du commerce de détail, ont démontré des effets positifs sur l’emploi et sur les ventes, rappelle Louise Chabot, présidente de la CSQ. Donc nous sommes d’avis que le gouvernement aurait pu facilement, sans le moindre risque économique, dépasser les 50 cents déjà testés et, de cette façon, accélérer le pas vers l’atteinte d’un salaire minimum décent. »

La campagne 5-10-15 est menée par le Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

 Ses trois revendications sont : 

  • Le droit d’obtenir son horaire de travail 5 jours à l’avance;
  • Le droit de disposer de 10 jours de congés payés par année pour la maladie ou les responsabilités familiales;
  • Le droit de gagner un salaire minimum de 15 $ l’heure. 

 

Gouvernement Couillard : un bilan lamentable

L’année qui commence sera particulièrement animée pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN) avec la tenue de son 65e Congrès, en juin à Montréal, et la négociation des conventions collectives de quelque 600 syndicats et sections. « Mais une action soutenue sur le front social et politique demeure essentielle, a précisé le président Jacques Létourneau, car nous avons devant nous un gouvernement pro-patronal, loin du monde ordinaire. Il n’est donc pas surprenant que son bilan soit lamentable. »

Le porte-parole syndical estime que le début de 2017 sera déterminant et conditionnera la fin du mandat du gouvernement Couillard. Lorsqu’il a été élu, en avril 2014, Philippe Couillard s’était engagé à devenir « le premier ministre de tous les Québécois ». « Il doit maintenant s’activer à le démontrer, a déclaré le président de la CSN. Ses priorités doivent être de profiter du prochain budget pour réinvestir massivement dans les programmes de l’État, de relever substantiellement le salaire minimum et de permettre un développement économique créateur d’emplois de qualité et respectueux de l’environnement. C’est ce qui nous animera en 2017. »

Un réinvestissement massif nécessaire

Après deux ans et demi d’austérité, le temps est venu de réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux. La réforme Barrette dans la santé et les services sociaux a durement atteint l’accessibilité et la qualité des services, tout en détériorant les conditions de travail de celles et de ceux qui les donnent. Décriée de toutes parts, des syndicats aux gestionnaires en passant par des médecins et même la commissaire à l’éthique par intérim, Anne Robitaille, cette réforme ouvre la voie à des privatisations et centralise à l’extrême les pouvoirs entre les mains du ministre.

Entrevue : Jacques Létourneau dresse le bilan du gouvernement Couillard à Radio Canada

« La situation dans les CHSLD et dans les centres jeunesse n’a jamais été aussi dramatique, a dénoncé Jacques Létourneau. Les transferts des CLSC vers les GMF ont dénaturé les services sociaux et privé la population de services essentiels. La centralisation des laboratoires, avec le projet Optilab, connaît déjà des ratées troublantes, comme le rapportent certains médias. La manipulation et le transport d’échantillons sur de grandes distances par des entreprises du secteur privé comportent des risques d’erreurs et des enjeux de sécurité que nous devons dénoncer. Avec notre campagne Ma place en santé, j’y tiens !, nos membres continuent à se mobiliser pour dénoncer les effets de cette réforme austère et revendiquer un réinvestissement majeur dans le réseau. »

Avec le surplus de 1,7 milliard de dollars constaté par le ministre Leitão, au début décembre, sans compter celui de 3,7 milliards atteint l’an dernier, la CSN estime qu’il est maintenant temps de réinvestir massivement dans les programmes qui ont été décimés par les mesures d’austérité, en suspendant les versements au Fonds des générations : la santé et les services sociaux, l’éducation, les services de garde éducatifs, l’aide sociale, la protection de l’environnement et de la faune, l’application de la charte de la langue française, et le financement des groupes communautaires.

« Nous avons proposé au gouvernement qu’il accroisse les revenus de l’État, a rappelé Jacques Létourneau. La lutte à l’évitement fiscal et aux paradis fiscaux, l’instauration d’un impôt minimum pour les entreprises, l’ajout de paliers d’imposition pour les particuliers les plus fortunés seraient de bons moyens. Il doit aussi s’attaquer aux deux principales causes de la hausse des dépenses du réseau de santé, soit la rémunération des médecins, qui doit être revue, et les prix des médicaments, en instaurant un régime public d’assurance médicaments. L’équilibre budgétaire ne doit plus être maintenu par des coupes dans les programmes. »

Une hausse significative du salaire minimum

Pour la CSN, membre de la coalition 5-10-15 qui milite pour réformer les normes du travail et pour hausser le salaire minimum à 15 $ le plus tôt possible, le gouvernement doit donner le ton en annonçant une augmentation significative du salaire minimum pour le 1er mai. « La ministre Vien ne doit pas céder au chant des sirènes patronales qui évoquent les pires scénarios découlant d’une telle hausse, a poursuivi Jacques Létourneau. Elle doit aller beaucoup plus loin que ses prédécesseurs qui avaient augmenté de 0,50 $ l’heure par année le salaire minimum entre 2008 et 2010.

« Il n’est pas normal qu’une personne vive dans la pauvreté en travaillant à temps plein. Contrairement à ce que plaident les patrons, les mesures fiscales sont des compléments utiles au salaire minimum, dans des politiques de lutte à la pauvreté. Elles ne doivent pas se substituer à leur responsabilité de verser un salaire décent à leurs employé-es, surtout dans un contexte où les charges fiscales des employeurs ne cessent de diminuer. Agir ainsi équivaudrait à subventionner, avec les impôts des contribuables, les emplois à bas salaire. »

Peu avant les Fêtes, les libéraux avaient fièrement annoncé la réduction de la contribution patronale à la Loi sur les normes du travail, une mesure qui s’ajoute à toutes les autres qui ont diminué le fardeau fiscal des entreprises, dont le taux effectif marginal d’imposition sur l’investissement est passé de 34,5 % en 1998, à 24,1 % en 2008, puis à 18,8 % en 2012.

Emplois : absence de vision

Au regard du développement économique, le bilan du gouvernement Couillard n’est guère élogieux. « Il aurait dû suivre l’exemple de son homologue au fédéral en investissant pour soutenir la création d’emplois, a réagi le président de la CSN. Au rythme où vont les choses, il n’atteindra jamais son engagement de créer 250 000 emplois et encore faudrait-il que ceux qui sont créés soient de qualité et non atypiques, comme le démontre la tendance des dernières années. »

La formation du Conseil consultatif sur l’économie et l’innovation, composé essentiellement de figures patronales, et le ton qu’il donne aux Rendez-vous de la main-d’œuvre en voulant orienter l’enseignement post-secondaire vers les seuls intérêts des entreprises, sont d’autres exemples du parti pris patronal de ce gouvernement.

En route vers le 65e Congrès

Depuis octobre, les syndicats affiliés sont consultés sur de grandes revendications devant mener à la rédaction d’un manifeste qui sera présenté au 65e Congrès de la CSN, qui se tiendra en juin à Montréal. L’instance permettra aux quelque 2000 délégué-es syndicaux d’élaborer un plan d’action porteur d’un projet social pour contrecarrer le néoconservatisme qui domine dans les officines du pouvoir au Québec.

« L’échéance est le prochain scrutin québécois où nous interviendrons pour que les partis s’engagent sur des éléments d’un projet progressiste pour le Québec », a conclu le président de la CSN.

Plus de 600 syndicats de la CSN en négociation en 2017

L’année qui commence sera fort active pour quelque 600 syndicats affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) qui renouvelleront leurs conventions collectives en 2017. Autant dans le secteur privé que dans le secteur parapublic, des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs bénéficieront de l’appui de la CSN pour améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires.

C’est le cas de plus de 21 000 membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), dont les membres d’une cinquantaine de syndicats ou de sections du transport scolaire et de transport urbain, et de près de 90 syndicats ou sections dans les municipalités, de même que les membres du Réseau de transport de la capitale (personnel d’entretien et conductrices et conducteurs), de la Société de transport de Montréal (entretien), de la Société de transport de la Rive-Sud (personnel d’entretien et conductrices et conducteurs), de Loto-Québec, les 5400 employé-es de bureaux et de magasins de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN), les employé-es de Gaz Métro, les quelque 2000 membres des casinos de Montréal, de Gatineau, de Charlevoix et de Mont-Tremblant et de plus de 700 employé-es de soutien dans l’éducation post-secondaire, dont celles et ceux de Concordia.

En outre, les 2800 membres du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (CSN), sans contrat de travail depuis le 1er avril 2015, et en bute à un sous-financement chronique qui affecte leurs conditions de travail et les services qu’ils rendent, poursuivront leurs négociations.

Pas moins de 33 syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) renouvelleront leurs conventions collectives en 2017, soit 23 du regroupement des établissements d’enseignement privé représentant près de 2000 salarié-es ainsi que 7900 chargées et chargés de cours, tutrices et tuteurs en provenance de 10 universités. Outre l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’UQAM, dont les chargé-es de cours ont un mandat de grève en poche, c’est l’ensemble des composantes du réseau des universités du Québec qui seront en négociation.

Les 250 professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO–CSN) poursuivront aussi leur négociation. Ces derniers sont affiliés à la Fédération des professionnèles (FP–CSN), tout comme les 166 sages-femmes du Québec, qui tenteront d’obtenir une entente en 2017.

Les 7400 membres d’UCCO-SACC-CSN, qui regroupe toutes les agentes et tous les agents correctionnels des pénitenciers fédéraux, poursuivront pour leur part les discussions avec le gouvernement Trudeau. Les négociations ont commencé il y a deux ans.

À la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), 91 syndicats regroupant près de 4000 membres entreprendront des pourparlers au cours des prochaines semaines, dont ceux de Soucy International et des Industries Mailhot, qui en seront à leur première négociation à la CSN. En outre, les syndiqué-es d’Orica, de General Dynamics Produits de défense et Systèmes tactiques de Saint-Augustin, d’Acier Leroux de Boucherville, de Pharmetics, de MDA Espace, de la SOPFEU et ceux des syndicats au sein de 18 concessionnaires automobiles tenteront d’obtenir une nouvelle convention collective en 2017.

Soixante-deux syndicats de la Fédération du commerce (FC–CSN) négocieront aussi leurs contrats de travail au cours des prochaines semaines. De ce nombre, huit participent à la négociation coordonnée dans l’hôtellerie, dont celui de Gouverneur Place Dupuis, à Montréal, en lock-out depuis le 14 décembre. Dans le commerce de détail, l’entrepôt RONA, BMR, et le Métro-Richelieu de Newton, l’un des plus vieux syndicats de la fédération, seront aussi en discussion sur leurs conditions de travail et leurs salaires. Le secteur agroalimentaire sera aussi actif avec 11 négociations, dont Olymel, à Sainte-Rosalie. Dix-sept conventions collectives du secteur de la finance, incluant plusieurs caisses Desjardins, et 13 dans le secteur du tourisme, dont celle au Zoo de Granby, seront aussi en discussion.

Quelque 25 syndicats affiliés à la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) entameront ou poursuivront leurs négociations, dont les quatre de La Presse, celui des 3200 travailleuses et travailleurs de Radio-Canada, et celui représentant Transcontinental.

À la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), les syndicats présents dans plus de 360 centres de la petite enfance à travers le Québec poursuivront leurs négociations coordonnées et locales, le cas échéant, au cours de l’année qui commence. Les quelque 3600 membres des 46 accréditations syndicales représentant le secteur ambulancier (paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien) poursuivront aussi les pourparlers. Il en est de même d’une vingtaine de centres d’hébergement privés (CHP), réunis dans des négociations coordonnées et de 53 autres établissements communautaires ou de résidences privées de personnes âgées.

Pour leur part, les 12 000 membres de la CSN–Construction négocieront leurs conditions de travail aux côtés de leurs camarades des 4 autres organisations syndicales représentatives de l’industrie de la construction, comme le prévoit la loi.

Entre le 4 décembre 2015 et le 1er décembre 2016, la CSN a accueilli 2317 nouveaux membres regroupés dans 72 nouvelles accréditations syndicales.

2017: l’année de toutes les solidarités

Plus que jamais, l’action collective, l’action syndicale, l’égalité, l’équité et la protection des droits démocratiques sont essentielles pour une plus grande justice sociale. Le comité exécutif de la CSN vous offre ses meilleurs voeux à l’occasion du temps des Fêtes et vous souhaite une très belle année 2017.

Nous vous invitons à contribuer à la campagne des paniers de Noël de la CSN en solidarité avec les travailleuses et les travailleurs en grève, en lock-out ou qui ont été congédiés pour activités syndicales.

La Coalition pour les droits des peuples autochtones salue la décision du gouvernement du Québec

La décision d’instituer cette commission d’enquête, sous le titre « Écoute, réconciliation et progrès » est un premier pas d’importance vers la réconciliation, qui va dans le sens des recommandations de la Commission Vérité Réconciliation et de celles de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones à laquelle le Québec est assujetti.

Suite aux évènements de Val-d’Or, les membres non autochtones de la Coalition ont appuyé ardemment les demandes répétées des organisations autochtones pour que la justice soit enfin accessible aux femmes autochtones. Nous veillerons à que les recommandations de cette commission soient mises en œuvre et appuyées par une volonté sincère de changer les institutions et de mettre fin au racisme et à la discrimination systémiques.

Nous saluons par ailleurs le courage et la détermination des femmes autochtones. Il sera primordial de préserver leur dignité et leur bien-être lors de ces audiences.

« Les organismes signataires sont déjà disposés à faire part de leurs expériences, de leurs recherches et travaux liés à leur collaboration avec les communautés autochtones au Québec pour la reconnaissance et la défense de leurs droits, propose Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone. A ce sujet, nous rappelons que des rencontres ont déjà eu lieu afin de déterminer des solutions qui sont publiques et ont été portées à la connaissance du Premier ministre et du gouvernement».

Nous saluons le travail de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Femmes Autochtones du Québec et le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec pour avoir obtenu du gouvernement du Québec la mise sur pied de cette Commission.

Amnistie internationale Canada francophone
Centrale des Syndicats du Québec
Confédération des Syndicats Nationaux
Conseil Central Montréal Métropolitain-CSN
Fédération des Femmes du Québec
Front d’action populaire en réaménagement urbain FRAPRU
Ligue des droits et libertés

Un pas dans la bonne direction pour l’assurance-emploi, mais il faut faire plus

La diminution du délai de carence de deux semaines à une seule est un pas dans la bonne direction pour les chômeuses et les chômeurs, estime la CSN. Cependant, elle invite le gouvernement à faire beaucoup plus pour répondre à leurs besoins.

« L’élimination complète du délai de carence constitue une nécessite en soi. L’assurance-emploi doit servir à donner une aide concrète aux personnes qui perdent leur emploi et éviter qu’ils ne vivent une période sans revenus, aussi courte soit-elle », souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

À terme, c’est une réforme en profondeur du régime d’assurance-emploi que demande la CSN pour redonner au régime la vocation pour laquelle il a été créé, c’est-à-dire un soutien fiable et efficace aux travailleuses et aux travailleurs qui perdent leur emploi.

« Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis le milieu des années 80 se sont donné le mot pour affaiblir le régime. Nous avons toujours lutté contre ces attaques. À ce titre, on ne peut que saluer les efforts des libéraux pour rétablir les choses, mais il faut faire plus », enchaîne Jean Lacharité.

Selon le vice-président de la CSN, il faut de toute urgence régler le problème du trou noir, qui affecte des milliers de travailleuses et travailleurs du Québec et qui les prive de source de revenus durant la période de fin des prestations et la reprise de l’emploi. Le gouvernement doit aussi s’engager à hausser davantage l’accessibilité, à augmenter le taux de remplacement de revenu et à établir une véritable caisse autonome d’assurance-emploi, estime aussi Jean Lacharité.

Et bien sûr, l’accès à la justice doit être rétabli. « Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons dénoncé le mauvais accès à la justice, qui a été considérablement réduit et malmené par le gouvernement précédent. Ça n’a pas de bon sens de devoir attendre plus d’un an pour qu’un tribunal détermine si une personne a droit à des prestations d’assurance-emploi. Pendant ce temps-là, les chômeurs n’ont accès à aucune source de revenus. Il faut régler cette situation, ça presse », conclut-il.

Québec rate une fois de plus la cible et nous montre son vrai visage : celui de l’austérité

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) sont extrêmement préoccupées par les orientations que le gouvernement libéral est en train de prendre sur l’avenir du Régime de rentes du Québec (RRQ). Les dés de cette consultation semblent en effet pipés : avec les hausses dérisoires qui sont proposées, les libéraux vont carrément asphyxier la pension de retraite et s’éloignent encore de l’objectif d’une retraite décente pour tous.

Avec le dépôt du document de consultation sur l’avenir du Régime de rentes du Québec, ce gouvernement montre encore une fois son vrai visage : hausse anémique de la pension de retraite, augmentation de l’âge de la retraite, diminution de l’indexation, réduction de la rente au conjoint survivant, etc. « C’est complètement surréaliste de penser que le gouvernement peut proposer aux futurs retraités québécois moins que ceux du reste du Canada. Le gouvernement libéral est déconnecté de sa population. Il est temps d’agir. Il est urgent pour nos futurs retraités de bonifier le Régime de rentes du Québec. Ce gouvernement gouverne uniquement avec le lobby patronal. Après avoir fait une job de bras avec les maires dans le dossier des régimes de retraites municipaux, il fait une job de bras à ceux qui n’ont même pas de régime de retraite autre que le RRQ », déclare le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Actuellement, le RPC et le RRQ sont pratiquement identiques. Il est inacceptable qu’une amélioration au RPC n’ait pas son équivalence au Québec. Nous nous opposerons donc à toute proposition qui ira en deçà de l’entente conclue entre les provinces et le fédéral à Vancouver. Par ailleurs, le gouvernement mise sur les régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) pour assurer une sécurité financière à la retraite, mais cette mesure ne fonctionne pas. « Ce n’est pas un exercice de consultation que lance le gouvernement, mais plutôt un exercice de marketing. Les RVER ne sont pas une bonne solution, car les employeurs ont tout le contrôle sur le choix de l’institution financière et des placements, même s’ils n’ont aucune obligation d’y cotiser. Les RVER ne sont en fait que des regroupements de comptes individuels sans aucun partage de risques. Ce n’est pas équitable », déplore la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, qui dénonce, par ailleurs, la volonté du gouvernement de réduire la prestation pour les conjoints survivants. « Les libéraux prétendent que cette rente est moins justifiée à cause de l’intégration des femmes sur le marché du travail. Or, c’est complètement nier la réalité, car les femmes gagnent encore en général des salaires inférieurs à ceux des hommes. Diminuer cette rente contribuerait à les pénaliser encore plus à la retraite », ajoute-t-elle.

La proposition du gouvernement dans son document de consultation repose sur une analyse purement comptable et rate la cible en s’attaquant aux personnes les plus vulnérables de notre société. Si le gouvernement va de l’avant avec ses recommandations, le Québec offrirait le régime le moins généreux du Canada. « Les Québécois et Québécoises seraient donc considérés comme des retraités de deuxième ordre. C’est inadmissible. Par le fait même, dans la prémisse de sa consultation, le gouvernement rate déjà la cible en s’attaquant aux personnes les plus vulnérables de notre société. L’objectif d’une retraite décente n’est pas au cœur des réflexions et encore une fois ce sont principalement les femmes qui écoperont. C’est tout à fait inacceptable. Encore aujourd’hui, les femmes ont des revenus de l’ordre de 40 % inférieurs aux hommes à la retraite et les régimes publics font en sorte de réduire ces écarts. Les travailleurs et les travailleuses doivent pouvoir compter sur une sécurité financière décente à la retraite, c’est primordial », explique la présidente de la CSQ, Louise Chabot.

« Nos organisations invitent le gouvernement libéral à se ressaisir au plus vite. Les Québécois et Québécoises sont à la recherche d’un gouvernement qui mettra fin aux inégalités, particulièrement à l’endroit des femmes qui, pour bon nombre, sont dans une situation précaire au moment de la retraite. L’austérité doit avoir une fin », concluent les leaders syndicaux.

Commercialisation du cannabis : La SAQ est toute désignée

Pour le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (CSN), aucun acteur n’est mieux placé que la SAQ pour assurer la distribution du cannabis légalisé sur le territoire québécois. Tant d’un point de vue économique que sociétal, la collectivité québécoise en sortirait gagnante.

« Cela peut sembler aller de soi pour bien des gens que nous plaidions pour que la SAQ assure la distribution du cannabis, mais nous avons y avons longuement réfléchi avant de prendre position. Nous avons retourné toutes les pierres, explique le président de Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN), Alexandre Joly. Au final nous avons conclu que la SAQ et son réseau sont en mesure de répondre à tous les enjeux de santé publique et de sécurité qui sont posés par la légalisation. Et sur le plan économique, miser sur la SAQ est la meilleure façon de maximiser les retombées positives et assurer une source de revenus additionnelle pour financer nos services publics et nos programmes sociaux. »

L’étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) dévoilée aujourd’hui va d’ailleurs dans ce sens. En comparant un modèle de distribution privé au modèle de la SAQ, l’étude montre que les avantages économiques du recours au monopole public sont indéniables. Les retombées économiques, en termes d’emplois comme en termes de valeur ajoutée, militent en faveur du réseau public.

De plus, la SAQ compte déjà l’infrastructure nécessaire. Son personnel est formé pour veiller à l’application de la loi, notamment en ce qui a trait à la vente aux personnes mineures. Enfin, en tant que société publique, la SAQ est à l’abri des pressions anticoncurrentielles qui pourraient être exercées sur de petits commerçants par le crime organisé, qui pourrait tenter de récupérer son marché nouvellement légalisé.

Pour le SEMB–SAQ, il est inquiétant que le gouvernement québécois n’ait pas encore pris position sur la question, contrairement à plusieurs autres gouvernements provinciaux. La légalisation du cannabis étant dorénavant en voie de concrétisation, l’État québécois doit préparer la suite, et jouer un rôle de leadership, sinon ce sont les intérêts de quelques lobbies privés qui s’imposeront et profiteront du vide pour s’installer sans que nous puissions, collectivement, tirer le meilleur parti de la légalisation.

Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux qui réunit plus de 325 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Le gouvernement Trudeau délaisse les médias traditionnels

La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) dénonce la décision du gouvernement Trudeau de diriger une plus grande part de ses dépenses publicitaires vers les géants du Web américains Google et Facebook, plutôt qu’à nos médias traditionnels canadiens.

« Nous trouvons déplacé que le gouvernement fédéral envoie plus d’argent des taxes et impôts des contribuables canadiens vers des géants du Web américains qui ne contribuent à peu près pas à la fiscalité canadienne ou à la création d’emplois au pays. Pendant ce temps, nos entreprises médiatiques locales et nationales, qui elles, participent depuis des dizaines, voire des centaines d’années à la santé démocratique de notre pays peinent à survivre dans un univers numérique dans lequel elles sont systématiquement désavantagées », s’insurge Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN.

« Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) accaparent toujours plus les revenus publicitaires, mais en plus, ils s’enrichissent en utilisant gratuitement, ou contre des sommes dérisoires, les contenus produits à grands frais par d’autres. Pour ajouter l’insulte à l’injure, la plupart d’entre eux ne paient à peu près pas de taxes de vente ici, peu ou pas d’impôts et il est bien connu qu’ils utilisent tous les stratagèmes fiscaux possibles pour échapper au fisc dans les pays où ils font des affaires », de poursuivre madame St-Onge

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L’affaiblissement des médias traditionnels n’est pas sans risque pour l’équilibre démocratique de nos sociétés. Les études sur l’impact des réseaux sociaux dans l’élection de Donald Trump est un exemple éloquent de ce qui peut se produire lorsque plus de fausses nouvelles sont propagées que des informations recueillies, fouillées, mises en contexte et produites par des journalistes professionnels. « Imaginons un instant le vide que laissera sans aucun doute l’effondrement annoncé de nos médias d’information si rien n’est fait et les dérives qui risquent d’en découler. Un pays sans médias libres, indépendants, et financièrement viables, c’est une dictature », s’inquiète la présidente de la FNC–CSN.

Lors des consultations de la Ministre Joly sur la refonte de la politique culturelle canadienne ainsi que celles menées par le Comité permanent du patrimoine canadien sur l’information régionale, la FNC-CSN a proposé plusieurs solutions afin d’assurer la pérennité de nos médias traditionnels dans l’univers numérique du 21e siècle.

« Nous ne sommes pas déconnectés de la réalité. Les membres que nous représentons, dont la plupart sont des journalistes syndiqués et indépendants du Québec, sont aussi sur les réseaux sociaux et nous sommes tous conscients que nous devons y rejoindre le public. Ce que nous demandons, c’est un cadre réglementaire et fiscal qui permettra à nos médias d’adapter leurs modèles d’affaires et leurs pratiques. On l’a fait dans les années 90 en instaurant le Fonds des médias qui subventionne la production télévisuelle pour créer une télévision canadienne de qualité, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas capable d’en faire autant pour le numérique. Mais ça prend une volonté politique que nous ne sentons ni du côté québécois, ni du côté canadien », ajoute-t-elle.

Parmi les solutions proposées, la FNC-CSN favorise entre autres les crédits d’impôt sur la masse salariale afin de permettre aux entreprises de presse de maintenir les emplois. Rappelons que depuis cinq ans, plus du tiers d’entre elles ont disparu dans la presse écrite pour des raisons économiques. D’autres mesures doivent également être envisagées de toute urgence par le gouvernement fédéral telle que l’instauration d’une taxe sur la publicité placée en ligne, ou encore des programmes pour soutenir les investissements pour le développement technologique de nos entreprises médiatiques qui souhaitent explorer de nouveaux modèles.

« Les gouvernements trouvent toujours divers moyens de soutenir les secteurs de l’économie qui doivent se renouveler ou encore ceux de l’avenir. Pensons à l’aéronautique ou aux jeux vidéo. Je ne comprends donc pas cette inaction actuelle alors que de nombreux médias locaux ferment, que de moins en moins de journalistes peuvent exercer leur profession et que la qualité de l’information et du droit du public à l’information en souffrent. C’est le bon fonctionnement de nos sociétés qui est en jeu et nos gouvernements semblent préférer se mettre la tête dans le sable plutôt que de se hâter à trouver des solutions », de conclure Pascale St-Onge.

La FNC–CSN compte 6000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Elle représente les travailleuses et les travailleurs syndiqués de la majorité des médias québécois ainsi que plusieurs au Nouveau-Brunswick et en Ontario.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

L’assurance-emploi c’est pour tout le monde !

Les partenaires de la Coalition des Sans-Chemise, formée de la FTQ, de la CSN, de la CSQ, de la CSD, de l’AQTIS et du CNC, sont à Ottawa aujourd’hui afin de rencontrer le ministre responsable de l’assurance-emploi, l’Honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.

Les porte-parole de la Coalition des Sans-Chemise ont mené une campagne de sensibilisation sur l’ensemble du territoire québécois, du printemps à l’automne 2016, afin de soulever l’importance d’apporter de nouvelles améliorations au programme d’assurance-emploi. Ils sont venus échanger avec le ministre de ces questions et lui remettre en mains propres quelque 20 000 cartes signées individuellement par autant de citoyens, de toutes les régions québécoises.

Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ, est catégorique : « le gouvernement Trudeau doit nous écouter, et s’assurer que les travailleurs et les travailleuses bénéficient d’un meilleur accès aux tribunaux administratifs. Cet accès à la justice a été considérablement réduit sinon malmené par le gouvernement précédent. Et l’accès à la justice, c’est un droit. ». Pour sa part, Martin L’Abbée, vice-président de la CSD, rappelle que son organisation « milite depuis longtemps pour l’obtention d’une caisse autonome, afin de s’assurer que les cotisations à l’assurance-emploi ne servent qu’à financer ce programme. Nous avons assisté à un véritable vol dans les dernières années. C’est assez ! » D’autre part, le secrétaire-trésorier de la CSQ, Daniel B. Lafrenière, soutient l’importance de régler le problème d’accès à l’assurance-emploi pour les travailleurs et les travailleuses à temps partiel. En effet, « 20 % des salariés canadiens et québécois travaillent à temps partiel ; les deux tiers sont des femmes. Nous avons interpellé le ministre sur l’importance de trouver une solution à ce problème très concret ».

Les membres de la Coalition soulèvent également deux autres problèmes criants :

  • Le trou noir (c’est-à-dire la fin des prestations avant la reprise de l’emploi) qui affecte 16 000 travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière. Selon Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « pour plusieurs régions, c’est une véritable catastrophe humaine qui affecte des milliers de familles de l’Est du Canada (40 % des personnes affectées par le trou noir vivent au Québec et 27 % dans les provinces atlantiques). Il faut de toute urgence régler cette situation ».
  • Bernard Arseneau, président de l’AQTIS, rappelle que les prestations maladie sont limitées à 15 semaines depuis toujours et qu’il y a urgence d’adapter ce régime aux réalités des personnes aux prises avec une maladie grave. « Des pays du G8, le Canada est celui, après les États-Unis, qui a la protection la plus réduite en la matière. Le rehaussement des prestations maladie est essentiel. Des milliers de travailleurs et de travailleuses, entre autres pigistes, n’ont pas de régime d’assurance salaire. Il est plus que temps de bonifier ce programme pour protéger les travailleurs les plus vulnérables et leurs familles. »

« Au cours des dernières décennies, nous avons mobilisé la population québécoise contre tous les reculs, mesures de compression et autres contre-réformes imposées par tous les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis le milieu des années 1980. Jamais nous n’avons abandonné. Jamais ! C’est pourquoi nous saluons les améliorations apportées au programme d’assurance-emploi par le présent gouvernement tout en rappelant qu’il reste encore beaucoup à faire » mentionne Pierre Céré, porte-parole du CNC.

Les membres de la Coalition se demandent si le temps ne serait pas venu de revoir en profondeur le programme d’assurance-emploi. Et c’est d’une même voix qu’ils déclarent que « ce programme doit être modernisé, mis au goût du jour, être plus près des réalités du monde du travail, de façon à mieux protéger les travailleurs et les travailleuses qui se retrouvent en situation de chômage. Il y a place pour se doter d’un véritable programme d’assurance-chômage juste, équilibré et équitable. »