La FNC–CSN partage l’inquiétude de la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec

La Fédération nationale des communications–CSN partage l’inquiétude de la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec liée à l’adoption du projet de loi 122 qui abolirait la publication obligatoire des avis publics sur format papier dans les journaux de la province.

« Dans le contexte de la crise des médias qui affecte particulièrement les journaux, il s’agit d’un bien mauvais moment pour adopter un projet de loi qui priverait ces entreprises de revenus publicitaires annuels d’environ 20 millions de dollars, selon une estimation de l’éditeur du Courrier de Saint-Hyacinthe et président du conseil d’administration d’Hebdos Québec. Or, le déclin de la presse écrite n’est pas sans conséquence : selon le Bilan 2016 : État de la nouvelle, d’Influence Communication, les régions n’existent plus dans l’univers médiatique québécois. Si bien que 50 % de la population de la province n’entend presque plus parler de ce qui se passe dans leur région, de leur vie culturelle et de leur vie communautaire, de déplorer Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Pour nous, il est également clair que le projet de loi 122 mine l’obligation de transparence des municipalités, ce qui nuit à la santé des institutions démocratiques sur l’étendue de notre territoire. »

« Cette nouvelle coupure dans les revenus des médias écrits accélèrera cette tendance marquée de fermetures des journaux régionaux. À cet égard, nous attendons impatiemment les interventions gouvernementales adéquates, dont une politique culturelle provinciale et des mesures fiscales concrètes lors du prochain budget provincial, afin de répondre aux problématiques criantes de cette crise profonde », de conclure madame St-Onge.

La Fédération nationale des communications–CSN regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

4000 éprouvettes signées et plus de 7000 signatures arrivent à l’Assemblée nationale

Une délégation élargie de la Côte-Nord formée par la CSN a pris la route hier pour faire transiter vers l’Assemblée nationale les 4000 éprouvettes symboliques signées avec, en plus, au-delà de 7000 signatures amassées en un temps record dans le cadre de la campagne Ç’a pas d’bon sang!

Rappelons que le président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN), Guillaume Tremblay a lancé, le 13 février dernier, une campagne contre le controversé projet du ministre Barrette. Lorraine Richard, députée de Duplessis et Réjean Porlier, préfet de la MRC de Sept-Rivières, étaient présents lors de la conférence de presse afin de témoigner leur appui à la campagne. En plus de l’opération de sensibilisation sur les bancs de neige de Sept-Îles et de Baie-Comeau où apparaissait le slogan Ç’a pas d’bon sang!, l’offensive visait à interpeller les citoyennes et les citoyens afin qu’ils signent des étiquettes qui ont été collées aux éprouvettes qui seront livrées aujourd’hui au ministre.

« La réponse de la population a été extraordinaire. Depuis le lancement de notre campagne, on constate tous les jours sur le terrain que les gens sont très mobilisés contre le projet Optilab qu’ils suivent de près. S’ils pouvaient, ils signeraient de leurs deux mains. La population de la Côte-Nord est catégorique : transporter les échantillons de la Côte-Nord vers le Saguenay est complètement insensé », souligne le président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN), Guillaume Tremblay.

Photo : Clément Allard

« Le gouvernement s’entête à vouloir aller de l’avant, mais il a admis lui-même qu’il n’engrangera aucune économie avec cette opération. C’est une attaque inqualifiable envers les résidentes et les résidents d’ici qui vont perdre leurs services de proximité. Les gens de la Côte-Nord ont été clairs : ils refusent ce projet qui représente une perte nette de 80 postes au profit d’une autre région administrative. Nous allons nous battre pour défendre nos services et l’expertise que nous avons développés. Notre autonomie régionale, on y tient ! », a enchaîné Guillaume Tremblay.

« Ce que j’en conclus, c’est que le PLQ et Gaétan Barrette ne se préoccupent aucunement des impacts de leurs décisions sur ceux qui les vivent», a soutenu la députée de Duplessis, Lorraine Richard. « Il est nécessaire que le ministre de la santé se rende compte qu’Optilab n’est pas la solution qui lui fera faire des économies », a par ailleurs ajouté le député de René-Lévesque, Martin Ouellet.

« Pour signifier le mécontentement extrême des gens de la Côte-Nord, nous envoyons au ministre Barrette les seules éprouvettes qui sortiront de la région. Celles-ci sont symboliques bien sûr, mais il devra s’en contenter, car ce sera les premières et les dernières qui voyageront. Tous les échantillons médicaux qui seront prélevés ici resteront ici. On peut dire que nos services d’analyse, on les a dans le sang ! », a finalement conclu le président du Conseil central Côte-Nord (CSN), Guillaume Tremblay.

Délégation de la Côte-Nord
La délégation élargie qui a pris part à cette action à l’Assemblée nationale était constituée des personnes suivantes :
– Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN)
– Gisèle Charrette, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)
– Luc Noël, préfet de la MRC de la Minganie
– Réjean Porlier, préfet de la MRC de Sept-Rivières
– Yves Montigny, porte-parole – Ville de Baie-Comeau

L’austérité fait très mal aux services de garde éducatifs

Satisfaite d’avoir participé à la consultation menée par l’Institut du nouveau monde (INM) sur l’éducation à la petite enfance, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) constate que le gouvernement n’a pas changé d’un iota sa position, ni réagi devant le tollé engendré par ses actions régressives en matière de services de garde : « Le constat est d’autant plus alarmant, observe Jacques Létourneau, président de la CSN, qu’il a engrangé des surplus de 5,4 milliards de dollars en 2015-2016, réalisés notamment sur le dos des familles et des travailleuses des services de garde. D’où l’importance de réinvestir massivement pour rétablir un niveau de services adéquat. »

Une facture salée aux parents
En outre, fait valoir la CSN, les parents utilisateurs vont payer plus cher cette année le prix du désengagement de l’État. La facture va en effet couvrir douze mois plutôt que neuf mois en raison de la tarification fixée selon le revenu familial, entrée au cours du mois d’avril 2015. « C’est une attaque inadmissible aux principes d’universalité et d’accessibilité pour tous les enfants que l’on s’est donnés lors de la création du réseau, il y a plus de vingt ans », ajoute Jacques Létourneau.

Pour un réinvestissement massif
La CSN est d’avis que le réseau des services de garde, tant en centre de la petite enfance qu’en milieu familial régi, un joyau envié au Canada et ailleurs dans le monde,  a été l’objet d’un dénigrement systématique et d’attaques sans précédent du gouvernement libéral. À commencer par un encouragement fiscal jamais égalé de plusieurs centaines de millions de dollars versés aux parents qui optent pour les garderies commerciales plutôt que pour le réseau des services de garde déjà bien implanté, ce qui contribue à l’émergence d’un régime à deux vitesses.

En ce sens, la centrale syndicale partage l’idée du rapport de l’INM de « retirer l’offre de crédits d’impôt pour les enfants inscrits dans les milieux de garde non régis ». Ces services de garde n’ont en effet pas à répondre aux mêmes critères que les services régis, et subissent très peu de contrôle, voire aucun.

De plus, le gouvernement a imposé depuis 2014 des coupes de plus de 300 millions de dollars, affectant durement les services aux enfants. Et peu a été fait jusqu’à présent pour renverser la vapeur, souligne la centrale syndicale, hormis une diminution peu significative de la tarification consentie aux parents ayant plus d’un enfant et le saupoudrage de 30 millions non récurrents dans le but de calmer la grogne.

« Le gouvernement doit mettre fin au saccage des services de garde éducatifs et rétablir la situation qui prévalait avant son arrivée au pouvoir en avril 2014, d’ajouter le président de la CSN. Outre un réinvestissement massif, Québec doit poursuivre le développement de places en CPE et en milieu familial, et rétablir sans délai la tarification universelle à contribution réduite. En outre, nous accueillons favorablement la recommandation à l’effet « d’assurer le plus rapidement possible la gratuité pour tous les enfants de 0 à 4 ans.  La CSN propose d’ailleurs d’offrir dès maintenant aux familles à faible revenu la gratuité des services de garde. »

Par ailleurs, la CSN reçoit positivement les recommandations qui visent à valoriser et à favoriser l’accompagnement des responsables en service de garde en milieu familial, notamment par la reconnaissance des acquis et la formation.

Enfin, la centrale accueille favorablement la recommandation relative à un meilleur contrôle de la qualité des services, notamment dans les garderies commerciales. Rappelons que des recherches ont confirmé que la fréquentation d’un service de garde éducatif améliore le développement global de l’enfant et son bien-être si les services sont de qualité. D’autres  études ont démontré que la qualité des services en CPE et en milieu familial régi est supérieure à celle des services offerts dans les garderies commerciales.

Au cœur des priorités des OUI Québec en 2017

Les OUI Québec ont adopté un plan d’action ambitieux à l’issue de leur deuxième assemblée générale, où près de 150 personnes se sont prononcées sur les priorités et les orientations pour l’année 2017. Les travaux de convergence des forces indépendantistes et la mobilisation des citoyennes et des citoyens figurent ainsi parmi les chantiers les plus porteurs pour les OUI Québec.

Convergence : la constituante au cœur des travaux avec les partis politiques
Les OUI Québec portent un message clair et constant depuis un an : la convergence des forces indépendantistes est l’élément clé dans la promotion du projet de pays. « La situation actuelle est encourageante. Nous avons eu plusieurs rencontres avec les partis politiques au sein de la Table de concertation et nous constatons qu’il y a une réelle volonté de progresser, de faire converger nos forces. Nos travaux portent actuellement sur une démarche commune d’accession à l’indépendance », a d’abord expliqué la présidente des OUI Québec, Mme Claudette Carbonneau.

« C’est aussi un moment historique et il faut le souligner : c’est la première fois que les quatre partis indépendantistes s’assoient à la même table pour débattre d’options innovantes comme une démarche constituante. Nous nous en réjouissons, car la constituante est un processus concret qui permettrait au peuple québécois d’être indépendant et d’exister selon sa propre vision de la société. Les OUI Québec vont continuer d’appuyer cette réflexion, tant au niveau des idées que par la mobilisation de la société civile », a ajouté Mme Carbonneau.

La société civile : une force à mobiliser
Outre les travaux avec les partis politiques, les OUI Québec entendent poursuivre leur travail de mobilisation de la société civile. Plusieurs tables régionales ont été créées lors d’une tournée des régions du Québec et d’autres verront le jour en 2017. Les OUI Québec pourront ainsi compter sur un réseau de 15 tables qui s’activent à mobiliser les citoyennes et les citoyens autour du projet d’indépendance partout sur le territoire.

« La société civile, c’est l’ADN des OUI Québec. Il est donc essentiel, en amont du travail avec les partis politiques, de favoriser aussi la convergence des citoyens et citoyennes. Comme organisation militante, nous sommes convaincus que la population doit jouer un rôle de premier plan dans l’élaboration d’un projet de société tel que l’indépendance du Québec. C’est pourquoi les OUI Québec seront là pour unir les gens et les idées, mais aussi pour unir l’espoir à l’action. Maintenant, ce que ça prend, c’est de l’engagement, et cette idée, nous allons en faire la promotion sans cesse au cours de la prochaine année », a conclu Mme Carbonneau.

La population et la constituante
Les OUI Québec proposeront un évènement de mobilisation le 11 mars prochain afin de permettre aux citoyens et citoyennes de réfléchir collectivement sur la démarche constituante. Les détails de cette journée de réflexion seront dévoilés sous peu et les personnes intéressées pourront en savoir plus sur la page Facebook et le site internet des OUI Québec.

À propos des OUI Québec
Ayant succédé au Conseil de la souveraineté, les Organisations unies pour l’indépendance du Québec (OUI Québec) ont pour mission la promotion non partisane de l’indépendance du Québec, en représentant la société civile organisée et en agissant à ce titre comme un lieu de dialogue et de concertation de ses forces vives pour la promotion de l’indépendance du Québec.

Les professionnel-les particulièrement touchés par les coupes budgétaires

L’analyse des budgets des établissements du réseau de la santé et des services sociaux, menée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), démontre que les secteurs d’activité dans lesquels travaillent plus particulièrement les techniciennes, techniciens et professionnel-les sont durement touchés par les coupes budgétaires.

Des coupes budgétaires qui nuisent aux professionnels et techniciens
L’analyse menée par la CSN en vient à la conclusion qu’en raison de leur sous-financement les établissements de santé et services sociaux devront retrancher plus de 193 millions de dollars dans le financement de secteurs d’activité où œuvrent des professionnel-les, techniciennes et techniciens, au cours de l’année 2016-2017 seulement. Pour la CSN, ces coupes dans les budgets du personnel qui donne des services à la population au quotidien sont la démonstration de l’impact des mesures d’austérité libérale.

« Nous dénonçons depuis plusieurs années le sous-financement du réseau, les travailleurs nous rapportent plusieurs diminutions ou coupures dans les services publics. Le ministre Barrette a bien beau continuer de prétendre qu’il n’y a pas de coupes budgétaires, ce sont pourtant les budgets des établissements qui démontrent le contraire. Il semble que le ministre soit un adepte des faits alternatifs. La démonstration est pourtant frappante! Et elle permet de mieux comprendre la détresse des professionnel-les et technicien-nes qui témoignent de plus en plus des difficultés à donner les services à la population », explique Mélissa Gaouette, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« La CSN dénonce ces coupes budgétaires qui nuisent à la prestation des services donnés par les professionnels et les techniciens partout au Québec. Le sous-financement a des conséquences tragiques pour les usagères et usagers. Il est grand temps que le gouvernement cesse son œuvre de saccage de notre réseau public et réinvestisse massivement pour rétablir le financement des établissements. Le prochain budget doit être un rendez-vous à ne pas manquer si on veut sauver notre réseau », poursuit Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Prévention – santé publique -14 716 076 $
Jeunes – jeunes en difficulté -20 732 712 $
Santé mentale -44 696 318 $
Services de réadaptation (divers) -26 869 169 $
Ergothérapie et physiothérapie à domicile -2 798 512 $
Laboratoires de biologie médicale -23 146 606 $
Services psychosociaux -9 933 379 $
Audiologie et orthophonie -723 500 $
Physiothérapie -3 401 879 $
Ergothérapie -2 495 856 $
Dépendance -1 589 844 $
Déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme -21 876 494 $
Déficience physique -817 972 $
Médecine nucléaire et TEP -2 121 988 $
Imagerie médicale -17 738 324 $
 TOTAL -193 658 629 $

Le prochain budget Leitão doit prévoir un réinvestissement dans la formation et l’éducation

Au sortir du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, a invité le gouvernement Couillard à faire preuve d’audace et à profiter du prochain budget pour réinvestir massivement dans la formation, l’éducation et l’enseignement supérieur.

« Depuis hier, les interventions des participants et des participantes ont démontré que de façon générale le système d’éducation fonctionne très bien et qu’il remplit son rôle pour former des travailleuses et des travailleurs, mais aussi des citoyennes et des citoyens, a déclaré Jacques Létourneau. Toutefois, les mesures d’austérité ont fait très mal et un réinvestissement s’impose. Avec les surplus budgétaires qu’il engrange depuis 18 mois, il dispose de toutes les marges de manœuvre pour le faire. »

Ce forum, qui réunissait les centrales syndicales, les associations patronales et les organisations reliées au secteur de l’éducation, de la formation et de l’employabilité, notamment, a permis à la CSN d’intervenir sur toutes les questions qui la préoccupent au regard de l’emploi et de la main-d’œuvre. « Nous avons insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions générales de vie au travail pour pourvoir les postes vacants et pour maintenir les travailleuses et les travailleurs à l’emploi. Il est faux de prétendre que l’attraction et la rétention se résument à de la formation », a poursuivi Jacques Létourneau pour qui la formation ne doit pas être asservie aux stricts besoins à court terme des employeurs, comme le souhaitent notamment les associations patronales.

Le porte-parole syndical a rappelé des études de l’OCDE et de l’OIT qui ont établi une corrélation entre l’amélioration des conditions de travail et l’accroissement de la productivité. « En bonifiant les conditions de travail, on agit donc aussi sur l’économie du Québec et sur la rentabilité des entreprises. »

À cet égard, la CSN a bien accueilli l’annonce du premier ministre Couillard d’agir sur les agences de placement de main-d’œuvre et de réviser la Loi sur les normes du travail. En clôture de l’événement, M. Couillard a salué les interventions syndicales sur les agences de placement qui lui ont « rappelé des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête », en raison du sort que réservent ces bureaux de main-d’œuvre aux travailleurs immigrants.

« Une révision de la Loi sur les normes du travail doit viser à une bonification des conditions de travail, a expliqué le président de la CSN. Il n’est pas question de reculer et nous pousserons pour faire valoir les revendications de la coalition 5-10-15. Par ailleurs, nous avons très bien démontré la nécessité d’adopter une loi-cadre sur la conciliation famille-travail-études pour établir des conditions uniformes à toutes les entreprises québécoises qui profiteraient à tout le monde. »

Au cours de cet événement, la CSN a aussi plaidé pour que le gouvernement réinvestisse dans les programmes d’employabilité et de francisation, un domaine malmené par l’austérité, et pour qu’il enraye le racisme systémique, notamment en instituant une commission parlementaire, deux conditions pour favoriser une meilleure intégration des immigrantes et des immigrants et pour leur ouvrir le marché du travail. Elle a aussi lancé un appel pour que soit développée une stratégie d’emploi pour les femmes.

À l’ouverture du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, les centrales syndicales québécoises en avaient profité pour lancer une déclaration qui établissait leurs priorités.

Outre Jacques Létourneau, la délégation de la CSN était formée de Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, de Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, d’Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), de Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), de David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN), de Michel Forget, adjoint au comité exécutif de la CSN, et de Julie Audet, conseillère syndicale au Service des relations du travail de la CSN. Le Rendez-vous sur la main-d’œuvre, qui se tenait au Centre des congrès de Québec, s’est terminé vendredi.

Les entreprises doivent se responsabiliser davantage

Au jour 1 de cette rencontre au sommet, où le gouvernement a invité les centrales syndicales, les associations patronales et les organisations reliées au secteur de l’éducation, notamment, la CSN a défendu la nécessité que les entreprises se responsabilisent davantage.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a indiqué que l’une des conditions pour répondre adéquatement aux enjeux liés à l’emploi et à la disponibilité de main-d’œuvre dépasse la formation et les compétences pour pourvoir les postes vacants. Dans les entreprises, le dialogue est nécessaire pour identifier les besoins touchant à l’organisation du travail, en impliquant davantage les travailleurs et les travailleuses, mais aussi les besoins en formation. En outre, il faut que les employeurs réinvestissent dans leurs entreprises. Jusqu’ici, c’est un échec.

Illustration : Luc Melanson

Le vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr a plaidé pour relever le salaire minimum et favoriser la syndicalisation afin d’améliorer les conditions de travail au Québec. Il a aussi déploré le peu d’action gouvernementale pour favoriser le maintien des entreprises d’ici qui déménagent aux États-Unis, plutôt que d’investir et de les rendre plus performantes.

Plus tôt dans la journée, les présidences des centrales syndicales CSN, CSD, CSQ et FTQ ont rencontré les médias pour expliquer les grandes lignes de la déclaration syndicale lancée pour ce forum.

Outre Jacques Létourneau et David Bergeron-Cyr, la délégation de la CSN est formée de, Jean Lortie, secrétaire général de la CSN, Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), Michel Forget, adjoint au comité exécutif de la CSN, et Julie Audet, du Service des relations de travail de la CSN. Le Rendez-vous sur la main-d’œuvre, qui se tient au Centre des congrès de Québec, se termine vendredi.

Secteur préhospitalier, en grève !

Au cours des derniers jours, un vaste mouvement de grève s’est levé dans le secteur préhospitalier. Dans ce secteur soumis aux services essentiels, la stratégie de grève déployée par la CSN exerce dans les faits une pression très importante sur l’ensemble des décideurs du réseau. Les conséquences de la grève sont multiples pour l’administration et la régie interne des entreprises du secteur. Entre autres exemples, les paramédics ne remplissent plus les formulaires permettant aux entreprises de facturer les transports et ils et elles ne ramènent plus le personnel médical accompagnant un patient sauf dans quelques circonstances exceptionnelles, la responsabilité retombant sur les CISSS et CIUSSS. Plusieurs autres moyens de pression ont été acceptés par Tribunal administratif du travail. La liste des tâches touchées par la grève est plus diversifiée que jamais.

Actuellement, le ministre Gaétan Barrette refuse de s’impliquer dans les négociations malgré le fait que son ministère soit celui qui finance les services à la population. Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015. Les cinq priorités des 3600 paramédics, répartiteurs, répartitrices et employé-es de soutien du préhospitalier concernent les salaires, la progression dans les échelles salariales, le régime de retraite, la santé–sécurité ainsi que le problème épineux de la surcharge de travail et l’abolition des horaires de travail de faction (disponibilité continue durant sept jours sur une période de 14 jours).

Plusieurs conventions collectives renouvelées

Saint-Barnabé 

La convention collective a été signée le 15 février, à l’Hôtel de ville de Saint-Barnabé. Ce contrat de travail, qui doit se terminer le 31 décembre 2021, comprend des augmentations annuelles de 2,5 % par année. De plus, il précise l’horaire d’hiver qui permettra à l’un des salariés aux travaux publics de travailler toute l’année.

Les membres du Syndicat régional des employé-es municipaux de la Mauricie (Saint-Barnabé) – CSN : Julie Bordeleau, secrétaire du syndicat et secrétaire à la municipalité, Guy Castonguay, président du syndicat, le directeur général de la municipalité, Denis Gélinas, le maire Michel Lemay et la conseillère municipale Paule Jacques

Saint-Élie-de-Caxton 

Le vendredi 10 février, les membres du syndicat se sont prononcés à 100 % en faveur de l’entente de principe de leur première convention collective. Elle comporte plusieurs modifications aux conditions de travail : l’horaire de travail, le temps supplémentaire, l’encadrement de la sous-traitance et d’autres thèmes tels que les mécanismes relatifs à l’ancienneté.

Au chapitre des salaires, les augmentations prévues à la convention collective sont de 1,1 % la première année, 1,5 % la deuxième année et 2 % pour chacune des trois dernières années d’application. À cela s’ajoutent les ajustements faisant suite aux travaux en vertu de la Loi sur l’équité salariale qui ont été réalisés pendant la négociation.

Hérouxville 

Dans la soirée du 13 février, après deux jours de négociation, la convention collective a été acceptée et comprend des augmentations de 2 % par année pour les cinq années d’application du contrat de travail. Des ajustements salariaux ont également été consentis pour le poste de secrétaire municipale et à l’un des salariés attitrés aux travaux publics. La convention se signera le 6 mars prochain.

Saint-Cyrille de Wendover 

Dans l’après-midi du 9 février dernier, après plus d’un an de pourparlers, une entente de principe a enfin permis de conclure cette difficile négociation. Les membres du syndicat se prononceront le 27 février prochain et les paramètres du contrat de travail seront connus à ce moment.

Sainte-Thècle 

La prochaine rencontre de négociation est prévue pour le 24 février prochain.

Une partie de bras de fer semble vouloir se dessiner à propos des horaires de travail. Le climat à la table de négociation est inquiétant. La prochaine rencontre sera déterminante pour la suite des choses.

Notons que le contrat de travail est échu depuis le 31 décembre 2015.

Le gouvernement Couillard doit tenir compte des préoccupations des travailleuses et des travailleurs

À l’ouverture du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, les présidences des centrales syndicales québécoises lancent un message clair au gouvernement Couillard : la qualité de vie au travail doit être au cœur des moyens mis en œuvre dans une stratégie visant à assurer le développement économique du Québec et la prospérité de l’ensemble des Québécoises et Québécois.

Après près de trois années de ce gouvernement consacrées à l’austérité, les centrales syndicales accueillent favorablement l’ouverture au dialogue qui se concrétise par ce rendez-vous. Cependant, elles souhaitent que ce soit aussi l’occasion pour le gouvernement de Philippe Couillard de démontrer qu’il ne penche pas systématiquement du côté des employeurs, qui souhaitent orienter l’éducation selon leurs stricts besoins à très court terme, et qu’il prêtera une oreille attentive aux propositions du mouvement syndical.

Pour assurer un développement économique, les centrales syndicales plaident pour une relance des secteurs manufacturier et industriel, ainsi que pour la création d’emplois de qualité dans un contexte de développement durable. Le gouvernement du Québec doit se mettre en marche pour inciter les entreprises à investir en innovation, en recherche et en développement, et ce afin d’assurer la vitalité de l’économie québécoise. Les centrales rappellent également le rôle majeur des services publics comme moteur de développement économique, particulièrement en région, et soulignent que les problématiques de main-d’œuvre y sont aussi bien présentes, notamment en raison des mesures d’austérité des dernières années.

Le recul de la population en âge de travailler est préoccupant. De même, les impacts possibles des évolutions technologiques et de la lutte aux changements climatiques sur les travailleuses et les travailleurs et leur maintien en emploi doivent être au cœur des discussions. Toutefois, il faut préserver la mission des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, qui doivent former les jeunes et les adultes pour qu’ils puissent s’épanouir afin de participer pleinement à la société. Le gouvernement doit s’assurer d’un financement qui leur permet de préserver leur mission, en maintenant une formation générale et une offre variée de programmes, et de jouer adéquatement leur rôle à cet égard dans toutes les régions du Québec. Restreindre leur mission aux seules préoccupations patronales limiterait profondément les compétences des jeunes et des adultes et leur mobilité dans une économie en constante évolution.

Le gouvernement Couillard doit impérativement considérer la question des conditions de travail et de la qualité de vie au travail des emplois actuellement disponibles. Il est faux de prétendre à une pénurie de main-d’œuvre qui serait liée strictement à un manque de compétences et de qualification des travailleuses et des travailleurs. La qualité des emplois disponibles, le niveau de la rémunération, l’organisation du travail, les carences en santé et en sécurité du travail, notamment sur le plan de la santé mentale, l’existence de disparités de traitement dans la couverture de régimes de retraite dans certains milieux de travail, nuisent très certainement à la nécessité pour certains employeurs de combler les postes dans leurs entreprises.

En outre, l’adoption d’une loi-cadre sur la conciliation famille-travail-études et des services de garde éducatifs adéquats permettraient très certainement à un plus grand nombre de jeunes parents – au premier chef les femmes – de ne pas avoir à faire des choix déchirants pour accéder au marché du travail et de se maintenir en emploi, en plus de permettre de pourvoir les emplois disponibles et ceux qui le deviendront dans un avenir rapproché.

L’absence de règlementations, au Québec, visant les agences de placement, un vivier des pires conditions de travail dans lequel sont confinés des milliers d’ouvriers, dont un nombre considérable d’immigrantes et d’immigrants, constitue aussi un écueil important sur le chemin de la stabilisation des emplois et de la main-d’œuvre.

En ce sens, la bonification de la Loi sur les normes du travail et un salaire minimum qui permette de sortir de la pauvreté doivent aussi être considérés dans les pistes d’action du gouvernement. Il est également important que le Québec se rallie au projet de bonification du régime public de retraite (RRQ), que le reste du Canada a accepté.

Les centrales syndicales déplorent le peu d’espace qui est accordé à ces questions essentielles qui sont pourtant au cœur d’une stratégie visant à répondre à un marché du travail qui évolue rapidement. Dans ce débat qui concerne les emplois disponibles, l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre, les employeurs ont une responsabilité à laquelle ils ne peuvent se soustraire. Il en est de même de leur rôle dans le financement des différents programmes qui doivent être déployés.

À cet égard, les entreprises doivent s’engager à financer adéquatement la formation, l’accueil et l’intégration en emploi. Au fil des années, elles n’ont cessé de réclamer une diminution de leurs charges fiscales et il est déplorable que les gouvernements qui se sont succédé aient répondu positivement à leurs demandes, privant ainsi le Québec d’importantes ressources. L’éducation, l’enseignement supérieur, le perfectionnement et la formation continue ne peuvent être financés uniquement par les contribuables. Les entreprises doivent assumer pleinement leurs responsabilités sociales à ces égards.

Le gouvernement doit également agir sur les obstacles qui limitent l’accès à la formation. Pensons notamment à la formation professionnelle uniquement financée à temps plein, à l’enjeu des petites cohortes en région qui ne peuvent démarrer faute de ressources financières adéquates ou aux enveloppes fermées en formation continue. L’accessibilité est un vrai problème.

Nous sommes déterminés à agir en ce sens dans l’intérêt supérieur des Québécoises et des Québécois.

François Vaudreuil, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Pour une commission sur le racisme systémique

Blogue de Jean Lortie

Les problèmes causés par le racisme systémique au Québec et ailleurs en Amérique du Nord ne datent pas d’hier. Dans les faits, la violence engendrée par le racisme et la discrimination raciale fait partie de notre histoire depuis les expéditions de Jacques Cartier et de Samuel de Champlain. D’ailleurs, à titre d’exemple, qui parmi nous connaît l’histoire de Marie-Josèphe Angélique, jeune esclave noire accusée d’avoir provoqué un incendie majeur à Montréal en 1734? Plus de vingt personnes ont défilé devant un juge pour la condamner, même si aucun d’entre eux ne l’avait vue mettre le feu. Reconnue coupable malgré l’absence de preuve, elle sera pendue, et son corps brûlé. Que nos livres d’école ne fassent pas mention du drame de Marie-Josèphe témoigne des lacunes flagrantes quant à la capacité de nos institutions à refléter un portrait complet de notre histoire collective, et pas uniquement celui des descendants de souche européenne.

Voilà l’une des raisons pour laquelle plusieurs groupes, dont la Confédération des syndicats nationaux, réclament la tenue d’une commission parlementaire sur le racisme systémique, car près de 300 années après l’exécution de Marie-Josèphe, il reste beaucoup de chemin à parcourir en ce qui concerne les questions de discrimination raciale. Il ne faut pas chercher très loin pour trouver des exemples de ce que subissent les communautés racisées : attaques et vandalisme islamophobes à Sherbrooke, saccage d’une mosquée à Sept-Îles, allégations d’agressions de la part d’agents de la Sûreté du Québec (SQ) envers des femmes autochtones à Val-D’Or, banderole anti-réfugiée à Québec, et, bien sûr, la tuerie récente à la mosquée de Sainte-Foy.  Qu’on pense aussi au profilage racial et à la discrimination systémique que subissent  les  jeunes racisés de la part des forces policières et  qui ont été documentés par la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. Afin de combattre les effets toxiques du racisme, le gouvernement doit privilégier l’éducation populaire auprès de l’ensemble de la population et démontrer une volonté de réformer les institutions sur lesquelles repose notre société.

Affronter le racisme dans les milieux de travail
L’aspect systémique du racisme au Québec témoigne d’une crise majeure qui se répercute dans toutes les sphères de notre société et de ses institutions. Souvent, la conversation sur le racisme se limite aux aspects policiers ou juridiques, mais  le racisme s’étend bien au-delà de ces questions.

Une sortie récente de plusieurs acteurs culturels démontre que nos institutions culturelles n’échappent pas à ces difficultés. Pour ce qui est du monde du travail, nous devons nous questionner sur nos pratiques. Saviez-vous qu’au Québec le taux de chômage est deux fois plus élevé pour la population immigrante que pour les citoyennes et citoyens nés au Canada? Et que 43 % des immigrantes et immigrants sont surqualifiés pour leur emploi, comparativement à 29,7 % des natifs du Québec?

Cette discrimination dans les milieux de travail se fait sentir avant même les entretiens d’embauche, car les personnes portant un nom de famille à consonance francophone ont 60 % plus de chance d’y être convoquées que celles dont le nom a une consonance étrangère.

Montrer l’exemple
L’État, en tant qu’employeur, se doit d’être exemplaire en termes de représentativité des personnes immigrantes qu’il emploie, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. Les chiffres révélés par une enquête récente de Radio-Canada sont parlants. Parmi ses quelque 6000 salarié-es, la Société des alcools du Québec n’emploie actuellement que 38 personnes de « minorités visibles ». À Hydro-Québec, il n’y a que 312 personnes dites « de couleur » sur plus de 20 000 salarié-es. Au total, la fonction publique n’emploie que 5 % de salarié-es faisant partie des minorités visibles, alors qu’elles représentent 11 % de la population. Cette sous-représentation des personnes issues des communautés racisées ou de l’immigration au sein de la fonction publique doit être corrigée.

Le temps d’agir
Cela fait maintenant plusieurs mois que le gouvernement Couillard se dit en mode « réflexion » quant à la tenue d’une commission parlementaire sur le racisme systémique. Dans les faits, il démontre peu d’ouverture pour enclencher une véritable commission publique sur la question, disant vouloir trouver le « bon véhicule » pour aborder le sujet. Pour la CSN, ces enjeux exigent plus qu’une simple consultation en vue de se donner bonne conscience. Une commission d’enquête publique,  de même envergure que celles que nous avons connues pour d’autres grandes réflexions sociales,  s’impose. Et surtout, cette commission doit être organisée avec la collaboration étroite avec les communautés victimes de ce fléau.

Les établissements de santé et de services sociaux forcés de renoncer aux priorités du MSSS

Une analyse des budgets des établissements du réseau de la santé et des services sociaux, menée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), conclut que le sous-financement est beaucoup plus important que ce que le gouvernement laisse croire. L’analyse démontre l’existence de coupes nettes dans plusieurs secteurs pourtant identifiés comme des priorités par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). « Cette situation est plus inquiétante que jamais, selon le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous demandons au gouvernement de prendre acte des effets désastreux de l’austérité sur le réseau et de profiter du prochain budget pour réinvestir massivement afin de répondre adéquatement aux besoins de la population. »

Un sous-financement qui accélère le démantèlement du réseau public de santé et de services sociaux

Ayant pour objectif de répondre aux nombreux témoignages préoccupants de salarié-es du réseau, la CSN a étudié les données sur le financement des établissements du réseau. Elle constate que pour la seule période de 2010 à 2014, il aurait fallu investir près d’un milliard de dollars de plus pour pallier aux seuls effets de l’inflation et de la croissance de la population. Depuis 2014, la situation s’est aggravée, alors que le taux de croissance de financement est encore plus faible. Cette analyse démontre que nous investissons aujourd’hui autant par habitant qu’il y a 10 ans. De 2010 à 2014 seulement, en neutralisant l’effet de l’inflation, le financement des établissements est passé de 1357,20$ par habitant à 1238,80$, un recul de 9%. Depuis une décennie, les établissements disposent chaque année de moins en moins de moyens pour dispenser des services à une population de plus en plus nombreuse et vieillissante, ce qui est insoutenable.

« Depuis 2011, les établissements de la santé et des services sociaux n’ont plus les moyens de maintenir le même niveau de services à la population. Ce que le gouvernement appelle “mesures d’optimisation”, une façon de désigner des coupes, n’est donc que la pointe de l’iceberg. Nous devons prendre conscience de l’ampleur du sous-financement de notre réseau. Derrière les faibles taux de croissance du financement des établissements se cachent un manque à gagner considérable qui se traduit par d’importantes coupes de services, dont les effets sont cumulatifs d’une année à l’autre. Le réseau est en crise. Les salarié-es du réseau le savent, la population le sait, et en examinant les données budgétaires, on comprend pourquoi. Ce goulot d’étranglement entraîne une accélération de la privatisation et un abandon progressif de la mission sociale du réseau », lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Des coupes nettes dans les services du Grand Montréal
L’analyse des budgets des établissements de la région métropolitaine de Montréal démontre hors de tout doute l’impact du sous-financement sur les services à la population. Alors que le MSSS se donne plusieurs objectifs pour améliorer l’offre de services, ce sous-financement entraîne des coupes nettes directement dans ces cibles.

Dans le Grand Montréal, le portrait est alarmant, les établissements ayant par exemple pris la décision de couper cette année :

  • Près de 9 millions de dollars en prévention et en santé publique;
  • Plus de 10 millions de dollars dans les soins et services aux jeunes et aux jeunes en difficulté;
  • Près de 25 millions de dollars en santé mentale;
  • Plus de 83 millions $ dans divers soins et services destinés à l’ensemble de la population tels les urgences, blocs opératoires, unités de médecine, oncologie, hématologie, etc.;
  • Près de 20 millions $ de soins et services aux personnes en perte d’autonomie;
  • Plus de 14 millions $ dans les laboratoires;
  • Plus de 14 millions $ dans le soutien à domicile;
  • Plus de 4,5 millions $ en soins et services professionnels.

« Pour le grand Montréal, nous avons repéré pour plus de 217 millions $ de coupes dans des services. Quel est l’impact sur la population? C’est une véritable bombe à retardement! Les problèmes de santé que nous ne sommes pas en mesure de traiter efficacement aujourd’hui ne vont pas disparaître! Qu’adviendra-t-il des aîné-es qu’on ne parvient plus à soigner, des jeunes en difficulté qui ne recevront pas de services et des personnes qui ont besoin de soins de santé mentale? C’est d’abord aux sans-voix que ce sous-financement s’attaque. Mais est-ce vraiment dans le type de société que nous voulons vivre? », poursuit la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau.

Une hypocrisie qui mène à l’abandon de la population
Le MSSS a établi ses objectifs pour la période 2015-2020. Chaque année, il signe avec chaque établissement une entente de gestion et d’imputabilité où les parties s’engagent à ne pas couper dans les services et à réaliser les objectifs du MSSS. L’analyse des budgets démontre pourtant que c’est tout le contraire qui se produit, ce qui met en lumière toute l’hypocrisie qui règne dans la gestion du réseau. Pour la CSN, le silence, voire la complaisance entre les directions d’établissement et le MSSS ne sert que la vision du gouvernement qui favorise le démantèlement des services au bénéfice de la privatisation.

« On a bien beau se donner les meilleurs objectifs, on continue d’année en année à sous-financer le réseau, ce qui rend impossible l’atteinte des objectifs. Le ministre Barrette se défendra certainement en tentant de faire croire à la population que nous sommes alarmistes. Ce sont pourtant les données des budgets provenant du ministère qui démontrent l’état extrêmement préoccupant de la situation. C’est une arnaque érigée en système! On constate dans tous les établissements un alourdissement de la charge de travail dans toutes les catégories d’emplois. Si nous voulons commencer à réparer les erreurs des dernières années, il est temps d’agir sur le financement du réseau : entre autres en révisant le mode de rémunération des médecins, en agissant sur le coût des médicaments, sur le surdiagnostic et en favorisant l’interdisciplinarité des équipes. Le gouvernement Couillard dispose des surplus budgétaires pour permettre un réinvestissement massif dans les services publics. C’est ce que nous exigeons du prochain budget », de conclure Jacques Létourneau, président de la CSN.

La CSN lance la première phase de son enquête sur les impacts des transferts du personnel des CLSC vers les GMF

Alors que les transferts du personnel des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF) battent leur plein, la CSN lance la première phase d’une vaste enquête à l’intention de ses membres afin de documenter les effets de ces transferts sur le personnel concerné ainsi que sur l’accessibilité aux services sociaux pour la population.

« Nous continuons à soutenir les professionnel-les ainsi que le personnel de bureau et de l’administration directement touchés par la situation, comme nous l’avons fait depuis l’annonce initiale des transferts par le ministre Barrette, souligne d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Il est important pour nous de connaître la réalité sur le terrain de ces travailleuses et travailleurs afin de pouvoir mesurer les répercussions des transferts et d’être en mesure d’agir en conséquence ».

La CSN a dénoncé à de nombreuses reprises la philosophie du ministre Barrette qui fait de plus en plus graviter tout le système de santé et de services sociaux autour des médecins. « Prenons le cas d’une personne qui éprouve des problèmes d’ordre psychosocial, comme des difficultés relationnelles importantes à la maison ou au travail. Si elle a un médecin de famille en GMF, elle devra d’abord le consulter. Le médecin va facturer la RAMQ pour ensuite la référer à un travailleur social du GMF ou du CLSC si son cas est urgent et nécessite un suivi de moyen ou long terme. Cette manière de procéder va augmenter les coûts du système et menacer sa pérennité. C’est complètement irresponsable de la part du gouvernement ».

La CSN craint également que ce drainage des ressources des CLSC vers les GMF entraîne non seulement une surcharge de travail et une pression accrue sur le personnel des CLSC, mais une réduction de l’accès aux services sociaux pour la population, particulièrement pour les personnes vulnérables ainsi que pour celles qui n’ont pas de médecin de famille.

« Notre enquête nous donnera l’heure juste concernant les pressions que fait subir le gouvernement sur les personnes concernées par les transferts. Elle s’inscrit dans une série d’actions menées par la CSN pour protester contre la réforme Barrette du système de santé et de services sociaux. Jamais nous ne laisserons tomber les travailleuses et travailleurs du réseau », conclut Jean Lacharité.

La FSSS-CSN dénonce le projet de refonte de la carte électorale

La FSSS-CSN dénonce le projet de refonte de la carte électorale provinciale proposée par la Commission de la représentation électorale du Québec. Ce projet ne représente pas la volonté exprimée par les citoyennes et citoyens et l’absence de consultation publique sur le sujet est inquiétante. Pour la FSSS-CSN, les énergies devraient être mises à réformer le mode de scrutin bien plus qu’à modifier la carte électorale.

Le 7 février dernier était rendue publique la proposition de refonte de la carte électorale par la Commission de la représentation électorale du Québec. Les réactions ne se sont pas fait attendre et le projet a surpris plusieurs personnes tant il diffère de la version initiale proposée il y a quelques mois. La FSSS-CSN demande à la Commission de tenir une consultation publique sur ce nouveau projet de refonte. Une modification aussi importante de la carte électorale doit recevoir l’aval de la population.

L’urgence d’exiger une réforme du mode de scrutin

Depuis plusieurs années, la FSSS-CSN, comme plusieurs acteurs de la société civile comme le Mouvement pour une démocratie nouvelle (MDN), milite pour une réforme du mode de scrutin. Plutôt que de poursuivre cet exercice de refonte de la carte électorale, la FSSS-CSN invite le gouvernement et l’ensemble des députés à travailler sur une réforme du mode de scrutin le plus rapidement possible.

« Le réel enjeu démocratique sur lequel nous devons travailler au Québec est celui de la réforme du mode de scrutin. Avec un système plus proportionnel, nous pourrions améliorer la représentation de la volonté populaire à l’Assemblée nationale. Malheureusement, nous doutons que le projet de refonte de la carte électorale permette de répondre à cet enjeu primordial d’une meilleure représentation de la population québécoise dans nos institutions démocratiques », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La CSN revendique un soutien d’urgence aux médias écrits

Aujourd’hui, la CSN demande au gouvernement de Philippe Couillard de prévoir un soutien d’urgence aux médias écrits dans son prochain budget. Deux mesures sont avancées à cet égard : un crédit d’impôt sur la masse salariale et l’intégration de la presse écrite aux programmes existants de modernisation technologique.

« Lors du dernier congrès de la CSN, qui s’est tenu en mai 2014 à Québec, nous avions déjà interpellé le gouvernement au moment même où le Bureau de la concurrence du Canada acceptait l’acquisition par Transcontinental de 74 journaux hebdomadaires de Québecor Média, transaction qui a par la suite entraîné une vingtaine de fermetures et plus d’une centaine de pertes d’emplois dans des régions du Québec. Ce déclin de la presse écrite qui se poursuit n’est pas sans conséquence : selon le Bilan 2016 : État de la nouvelle, d’Influence Communication, les régions n’existent tout simplement plus dans l’univers médiatique québécois, de déplorer Jacques Létourneau président de la CSN. Il est inconcevable que 50 % de la population de notre province n’entend presque plus parler d’elle-même, de ce qui se passe dans leur région, de leur vie culturelle et de leur vie communautaire ».

À ce sujet, au début de la présente semaine, la FNC–CSN a fait parvenir aux 125 député-es de l’Assemblée Nationale une correspondance incluant un résumé de 14 recommandations visant à soutenir l’ensemble des médias dans la crise actuelle.

« Les médias écrits ont urgemment besoin de soutien pour faire face aux multiples transformations qu’ils vivent depuis plusieurs années. La Fédération nationale des communications–CSN se penche depuis plus d’un an sur les avenues prometteuses qui s’offrent aux pouvoirs publics afin d’aider la presse écrite à traverser cette crise. L’introduction d’un crédit d’impôt sur la masse salariale de 25 % dans les grands centres et de 35 % dans les régions coûterait annuellement entre 10 et 13 millions de dollars, de souligner Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Afin de soutenir le virage numérique de ces entreprises de presse, nous proposons d’inclure un volet presse écrite dans le Plan culturel numérique du Ministère de la culture ainsi que dans le volet Culture et numérique de la Stratégie numérique du Québec lancée par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation qui en est responsable. La firme MCE Conseils a évalué que ces deux mesures seraient compensées par le maintien des recettes fiscales dans ce secteur ».

Clément Allard

Nous vous invitons à prendre connaissance de l’étude complète de MCE Conseils commandée par la FNC–CSN et dévoilée en mai 2016. Plusieurs directions de médias écrits revendiquent également un soutien financier gouvernemental pour faire face aux bouleversements actuels.

« Nous assistons à un déclin général des médias, en grande partie à cause de l’instabilité économique créée par la perte des recettes publicitaires qui sont redirigées vers les géants du Web, tels Google et Facebook. Les entreprises qui produisent des contenus au Québec se retrouvent donc à financer les profits de multinationales qui ne contribuent pas à la vitalité de nos médias. En attendant des mesures concrètes pour contrer cette dynamique malsaine, le gouvernement doit garantir le droit du public à l’information et la diversité des voix, qui sont présentement fragilisés par des choix économiques. Voilà pourquoi nous demandons une action immédiate visant à stabiliser et renforcer une des bases incontournables de notre démocratie », de conclure madame St-Onge.

 

Un colloque de la CSN sous le signe de la santé et de la sécurité au travail

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient aujourd’hui un colloque sur le cadenassage et autres méthodes de contrôle des énergies, au Best Western Hotel Universel à Drummondville. Initié par la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), la Fédération du commerce (FC) et la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP), l’événement vise à faire le point sur l’état de la réglementation en matière de méthode de contrôle des énergies et ses impacts sur la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs.

Entre 2010 et 2014, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a recensé 4643 accidents de travail, soit une moyenne de 928 événements liés à l’absence ou à l’usage défaillant du cadenassage dans différents secteurs d’activités, tant industriel, commercial, municipal que scolaire. Chaque année, quatre personnes meurent d’un accident du travail faute d’un cadenassage sécuritaire de la machinerie en cas de démarrage accidentel ou volontaire.

Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN : « Il est absolument inconcevable qu’en 2017, des travailleurs et des travailleuses laissent leur santé et même leur vie en raison de l’inefficience des mesures de cadenassage. Les entreprises doivent prendre conscience qu’elles peuvent et doivent agir rapidement pour réduire, voire enrayer le nombre d’accidents du travail. De leur côté, les syndicats et leurs membres doivent être sensibilisés à la nécessité de mettre en place et de respecter les conditions entourant l’usage sécuritaire de la machinerie, peu importe le secteur d’activité. »

Le colloque porte sur la présentation de la réglementation sur le contrôle des différentes énergies, notamment mécanique, électrique, pneumatique, hydraulique, chimique, thermique. À cet effet, les participants pourront discuter avec un conseille-expert en prévention-inspection de la CNESST. La deuxième partie est axée sur la judiciarisation croissante par l’entremise de mesures disciplinaires en lien avec le cadenassage. Enfin, les délégué-es syndiqués présents au colloque vont faire état de l’application de la réglementation dans leur milieu de travail dans une perspective de prévention en santé et sécurité du travail.

Quelque 160 personnes issues notamment des secteurs de l’industrie manufacturière, du commerce, des municipalités et du réseau scolaire participent à cet événement avec le concours du service des relations du travail de la CSN et de la CNESST.

 

La bulle de Pierre-Yves McSween : une vision comptable des CPE

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) veut ici rectifier les faits rapportés dans la chronique de l’économiste Pierre-Yves McSween intitulée « La bulle financière des CPE », diffusée dans La Presse du 8 février. D’entrée de jeu, l’auteur pose la question de la pertinence des CPE strictement en termes comptables et financiers. C’est ignorer le fait que les services éducatifs de qualité offerts en CPE, tout comme en milieu familial régi d’ailleurs, ont un impact positif sur le développement des enfants et sur leur bien-être. L’impact est d’autant plus important pour les enfants de milieux défavorisés.

La CSN a souvent dénoncé et continue de décrier le choix du gouvernement qui, par ses mesures fiscales et tarifaires récurrentes, encourage ouvertement les parents à recourir aux garderies commerciales pour des motifs strictement financiers plutôt qu’au réseau des services de garde régi et subventionné. La qualité des services éducatifs devrait être leur critère le plus important. La plus récente enquête Grandir en qualité a démontré, une fois de plus, que les services offerts en CPE sont de meilleure qualité que ceux offerts en garderies commerciales.

Bien que les CPE ne fassent pas partie du réseau public de l’éducation, nous considérons à la CSN qu’ils ne doivent pas pour autant être considérés comme de simples PME fabriquant des produits de consommation. L’éducation des enfants ne doit donc pas être traitée comme une marchandise. L’impact de services de piètre qualité peut entraîner des effets négatifs à long terme sur le développement d’un enfant. Plusieurs études convergent en ce sens.

Par ailleurs, l’article de Pierre-Yves McSween suggère que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs empêchent des CPE d’optimiser leur gestion des ressources. Or, les conventions collectives respectent en tout point la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance et son règlement. D’ailleurs, sans ces conventions collectives, les travailleuses seraient maintenues dans des conditions de travail indécentes, ce qui génèrerait dans les CPE un roulement élevé de personnel contraire aux intérêts des enfants, comme c’est le cas dans les garderies commerciales.

Actuellement, plusieurs CPE regroupent les enfants en début et en fin de journée alors qu’ils sont moins nombreux. Par contre, on ne peut pas trimballer les enfants d’un groupe à l’autre tout au long de la journée pour s’assurer du ratio maximal. C’est faire preuve d’une méconnaissance des services éducatifs et des liens d’attachement que de penser ainsi.

Les CPE sont le prolongement des garderies communautaires créées et gérées par les parents et les travailleuses. Ce modèle a fait ses preuves. Y a-t-il  place à amélioration ? Bien sûr ! La formation aux nouveaux administrateurs devrait être largement offerte et promue. Des formations sur les enjeux spécifiques de certains CPE devraient aussi être disponibles. La présence de travailleuses au CA devrait être obligatoire, en raison de leur connaissance fine et complémentaire à celle des parents.

Mais pour bien fonctionner, les CPE ont également besoin d’un financement adéquat. Les CPE font partie d’un programme national de services éducatifs à la petite enfance, mis en place depuis une vingtaine d’années, dont le financement est versé aux prestataires de services et non aux parents. D’ailleurs, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) recommande ce type de financement pour les services de garde. Pourtant, le gouvernement a imposé depuis 2014 des compressions budgétaires de plus de 300 millions de dollars dans le réseau des services de garde en raison de ses politiques d’austérité. Il a en outre mis fin au tarif universel et décrété des hausses récurrentes variant en fonction du revenu familial, forçant les familles à assumer davantage pour les services de garde éducatifs.

Monsieur Pierre-Yves McSween, vous vous inquiétez pour les services de garde en CPE ? Il serait peut-être temps de jeter un coup d’œil sur les impacts des politiques d’austérité du gouvernement.

– Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN

Le gouvernement se prépare sciemment à sacrifier la santé de ses employés

La CSN condamne l’improvisation et la précipitation du ministre Barrette qui fonce tête baissée pour implanter le projet Optilab alors qu’il sait pertinemment que ce projet risque d’avoir des impacts sur la santé du personnel. La centrale exhorte le gouvernement libéral à imposer un moratoire au projet Optilab, une demande soutenue de toutes parts. Il doit reculer comme il l’a fait pour les établissements de santé du Grand Nord.

« Mais que va-t-il falloir au gouvernement pour renoncer à ce projet bâclé ? s’est exclamé le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Les documents obtenus en vertu de la loi d’accès à l’information et dont TVA faisait état hier nous apprennent que le ministre compte faire ses économies grâce à la réduction d’effectifs et donc sur le dos du personnel. Tout cela est inacceptable. »

Bloquer la privatisation
« Les répercussions d’Optilab sur la santé de la population ont été dénoncées à maintes reprises. Ce projet présente aussi des risques sérieux pour la santé des techniciennes et techniciens en laboratoire qui devront encaisser la surcharge de travail causée par les suppressions de postes. Et le gouvernement le sait. Au final, la population est perdante, les employé-es sont perdants et le gouvernement lui-même dit qu’il sera difficile d’évaluer la performance des laboratoires. À qui servira le projet Optilab ? », poursuit-il.

« On apprend aussi que le ministre aurait mis en place des scénarios d’optimisation au cas où l’efficacité de son projet ne serait pas au rendez-vous, poursuit Jean Lacharité. Le détail concernant ces plans B n’a malheureusement pu être obtenu par la loi d’accès à l’information. S’agit-il de projets de privatisation des laboratoires publics, une fois ceux-ci centralisés ? Si c’est ce que le ministre a en tête, qu’il sache que nous nous opposerons à toute privatisation complète ou partielle des laboratoires médicaux et de tous les services qui y sont associés, comme le transport des échantillons», conclut-il.

 

 

L’Assemblée nationale doit assumer ses responsabilités

À la veille de la reprise de la session parlementaire, le Syndicat des employées et des employés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (SECDPDJ) demande aux membres de l’Assemblée nationale de procéder rapidement à la nomination de nouveaux membres de la Commission dans le respect de la diversité de la société québécoise, afin de permettre à l’institution de remplir pleinement sa mission.

La Commission est l’institution québécoise chargée de combattre la discrimination et l’exploitation des personnes âgées et des personnes handicapées. Elle assure la promotion des principes et des droits reconnus par la Charte des droits et libertés de la personne, veille à l’application de la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans les organismes publics et à la protection de l’intérêt de l’enfant. La négligence de l’Assemblée nationale de nommer de nouveaux commissaires fragilise l’institution et met en péril l’exercice de sa mission.

Présentement, six des treize postes de commissaires prévus par la Charte sont vacants. Ces commissaires doivent notamment adopter les positions de la Commission et prendre des décisions dans les dossiers de plaintes de discrimination. Les postes cruciaux de vice-présidence Charte et de présidence sont au nombre de ces postes non pourvus. Cette dernière nomination se fait attendre depuis décembre 2015, date de l’annonce du départ de l’ancien président Jacques Frémont. Dans ce contexte, le président par intérim Camil Picard assume présentement seul les responsabilités de trois personnes, soit la présidence, la vice-présidence Charte et la vice-présidence jeunesse.

« C’est une situation inacceptable. Non seulement il manque près de la moitié des commissaires, il ne reste plus qu’une seule commissaire nommée en raison de son expertise relative aux droits et libertés de la personne », a précisé aujourd’hui la présidente du SECDPDJ, Catherine Gauvreau.

En effet, en vertu de la Charte, cinq des 10 membres à temps partiel sont nommés parmi des personnes susceptibles de contribuer d’une façon particulière à l’étude et à la solution des problèmes relatifs aux droits de la personne et cinq autres pour leur expertise relative aux droits de la jeunesse.

Afin de bien accomplir son mandat, il est essentiel que les nominations de commissaires tiennent compte des motifs de discrimination prévus à la Charte. Les membres de la Commission devraient notamment comprendre des personnes de groupes racisés, en situation de handicap, d’une diversité de religion et de la communauté LGBT, tout en représentant une diversité de groupes d’âge. De plus, il n’y a aucun représentant du monde syndical depuis avril 2015, alors que 55 % des plaintes concernent le milieu de travail.

Les 13 membres de la Commission sont nommés par l’Assemblée nationale, sur proposition du premier ministre. Ces nominations doivent être approuvées par les deux tiers de l’Assemblée nationale.

Affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, le Syndicat des employé-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse représente 137 salarié-es dans huit régions du Québec.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.