Les enseignantes et les enseignants de l’Université TÉLUQ en grève générale illimitée

Le conflit à l’Université TÉLUQ s’est intensifié avec le déclenchement de la grève générale et illimitée des tutrices et des tuteurs. C’est près de 20 000 étudiantes et étudiants qui se retrouvent dans l’impossibilité de terminer leur trimestre.

Après 17 mois de négociation en présence de conciliateurs du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, et après que les représentants syndicaux aient déposé plusieurs compromis pour parvenir à une convention collective acceptable, les parties sont revenues à la case départ. Vendredi dernier, l’Université est revenue à la table de négociation avec de nouvelles exigences et le retrait de propositions qu’elle avait pourtant annoncées. En agissant ainsi, l’Université TÉLUQ laisse toujours planer le doute sur la mise à pied de ces enseignantes et de ces enseignants expérimentés.

La contribution des tutrices et des tuteurs à l’excellente réputation de l’Université TÉLUQ est pourtant reconnue depuis 1972 par les nombreux étudiantes et étudiants qui y ont étudié. « C’est odieux de mettre ainsi au rancart des enseignantes et des enseignants hautement qualifiés, qui travaillent depuis des décennies dans cette institution. Nos membres sont déterminés à aller jusqu’au bout pour obtenir l’estime qu’ils méritent et préserver leur emploi, et aussi pour défendre le modèle d’encadrement de qualité que la direction semble s’acharner à vouloir détruire par tous les moyens possibles », précise Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université – CSN (STTTU).

La négociation se déroule dans un contexte de restructuration, ayant d’abord pris la forme de la sous-traitance du travail des tutrices et des tuteurs à des employés d’une entreprise privée, l’Institut MATCI. Des enquêtes demandées par la ministre de l’Enseignement supérieur avaient mené à la suspension de l’ancien directeur général ayant conclu cette entente. « La nouvelle direction n’a manifestement pas encore tiré de leçon de ces tentatives insensées de remplacer les tutrices et les tuteurs. Ce projet se poursuit par des embauches de nouvelles personnes qui doivent faire le même travail, mais en consacrant trois fois moins de temps d’encadrement par étudiant. Ceux qui en font les frais restent les mêmes : les étudiantes et les étudiants », martèle Yves Fortin, vice-président du Conseil Central Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA).

« Le modèle que souhaite imposer l’Université TÉLUQ pourrait avoir un impact considérable sur l’ensemble du réseau universitaire. La lutte des tutrices et des tuteurs est aussi celle des chargées et des chargés de cours du Québec », conclut Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN (FNEEQ).

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La majorité du personnel doute que le gouvernement Legault règlera rapidement la crise

La crise de surcharge de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux a encore une fois pris une place importante dans l’actualité des derniers jours. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a tenu un sondage électronique qui illustre que 61 % de ses membres dans le secteur public doutent que le gouvernement Legault parvienne à régler rapidement la crise qu’ils vivent depuis plusieurs mois. Si le gouvernement veut inverser cette tendance et regagner la confiance de celles et ceux qui soignent la population, il doit agir rapidement selon la FSSS-CSN.

À la question : Faites-vous confiance au nouveau gouvernement de la CAQ pour régler rapidement la crise de la surcharge de travail dans le réseau de la santé et des services sociaux ? 61 % des répondant-es du sondage réalisé par la FSSS–CSN disent que non. Le coup de sonde de la FSSS–CSN a été réalisé du 15 au 21 janvier 2019 et a permis d’obtenir l’avis de 2452 répondant-es pour une marge d’erreur de 2 % avec 95 % de niveau de confiance.

« On le voit, le personnel qui soigne la population au jour le jour doute que le nouveau gouvernement Legault fasse ce qu’il faut pour leur permettre de souffler. Mais il y a aussi une part importante de nos membres qui sont prêts à laisser la chance au coureur. Si le gouvernement veut augmenter sa cote de popularité auprès du personnel du réseau, il ne peut plus attendre. S’il est à la recherche de solutions, le gouvernement sait que nous en avons à proposer ! », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Dans les derniers jours, la détresse du personnel du réseau est revenue au-devant de la scène. C’est le cas des préposé-es aux bénéficiaires qui obtiennent plus que jamais la sympathie populaire pour exiger qu’on améliore leurs conditions de travail. C’est le cas aussi des soins à domicile qui font encore les frais des coupes en mettant une pression intense sur le personnel. Les services aux jeunes vulnérables et les délais inacceptables pour évaluer les cas à la DPJ sont un exemple supplémentaire des problèmes du réseau.

La CSN et la FTQ attendent un retour rapide du ministre Jean-François Roberge

À la suite d’une rencontre tenue cet après-midi avec le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ressortent satisfaits de leurs échanges. La Fédération des transporteurs par autobus — rassemblant la majorité des employeurs dans le transport scolaire au Québec — était également présente à cette rencontre.

« Nous sommes heureux d’avoir rencontré le ministre Roberge pour lui parler de l’état de la situation dans le transport scolaire au Québec. Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes de recrutement, de rétention et de pénurie de conductrices et de conducteurs de véhicule scolaire. Les salaires sont inadéquats et, pour faire face à ces problèmes, nous avons discuté avec le ministre de la mise en place rapide des mesures d’apaisement et de la création d’un comité de travail qui se penchera sur une solution permanente de financement visant l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail dans leur secteur, mesure pour lesquelles le ministre a montré de l’ouverture », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.

En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.

« Depuis près d’un an, la Fédération des transporteurs par autobus (FTA) a reconnu la problématique de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre, validant le constat de début de crise dans leur domaine. Depuis ce temps, nous avons été témoins de plusieurs autres problèmes importants, dont le risque que plusieurs circuits ne puissent être couverts, ce qui nous démontre que le gouvernement doit impérativement agir afin de régler ce problème une fois pour toutes, d’ajouter Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous attendons donc un retour rapide du ministre Roberge et le dépôt, dès que possible, d’une solution durable à ce problème, qui risque de tourner en crise majeure si le gouvernement n’en prend pas la juste mesure. »

Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux.

Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et conductrice de véhicule scolaire un comité de travail formé par la CSN, la FTQ, le gouvernement et les associations de transporteurs a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

La FIM souhaite que le contrat revienne au Québec

À la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) souhaite que le gouvernement favorise désormais un investissement local, au Québec.

« Le gouvernement dispose désormais de tous les pouvoirs lui permettant de confier la construction de ce navire à un chantier québécois qui dispose de la grande expertise que nous avons développée ici. Les déboires récurrents que connaît le F.A. Gauthier depuis les débuts de sa vie utile nous indiquent clairement que les chantiers navals étrangers ne disposent pas toujours de l’expertise pour faire face à nos conditions météorologiques, de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN. Nous comprenons les inquiétudes des Madeliniennes et des Madelinots et nous ne souhaitons pas que cette annulation mette en péril le service essentiel de traversier auquel ils ont droit. »

Contestée devant les tribunaux par le chantier naval Davie, la CTMA avait décidé unilatéralement de confier le contrat de construction de son futur navire à un chantier européen. Selon la poursuite déposée, les règles entourant le processus d’appel d’offres pour l’achat d’un navire subventionné entièrement par les fonds publics n’auraient pas été respectées.

« Après la perte récente de plusieurs contrats importants qui nous ont filé entre les doigts au bénéfice de compagnies étrangères, nous croyons qu’il est grand temps que le gouvernement fasse appel à des entreprises manufacturières québécoises, particulièrement lorsque ces projets sont financés à 100 % par les contribuables », de conclure le président de la FIM–CSN.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les travailleurs spécialisés dans les chemins de fer obtiennent 1 million d’heures de travail

La CSN–Construction est fière d’annoncer qu’elle vient d’obtenir gain de cause dans un litige qui l’opposait au local 2182 affilié au Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) (CPQMCI), qui représente les mécaniciens de chantiers, et au local 711 également affilié au CPQMCI, qui représente les monteurs-assembleurs. Tous deux revendiquaient la totalité des travaux ferroviaires du chantier du REM à Montréal.

Malgré les différentes revendications, le comité de conflit de compétence a statué sur le fait que les travailleurs du rail ont une expertise historique qui méritait d’être reconnue. Grâce à cette décision, les manœuvres ferroviaires qui travaillent sur le chantier obtiennent un million d’heures de travail protégées pour la construction du REM. « La décision est claire : le règlement sur les métiers ne peut donner l’exclusivité des travaux aux deux métiers, explique le vice-président du génie civil et voirie de la CSN–Construction, Jean-Luc Deveaux. Les mécaniciens de chantiers prétendent qu’un chemin de fer constitue de la machinerie. Les monteurs-assembleurs, pour leur part, disent que le REM est comparable à un métro. Les deux groupes ont été déboutés. »

Le vice-président de la CSN–Construction ajoute qu’en plus de la protection d’emploi des manœuvres, les citoyennes et les citoyens sortent eux aussi gagnants de cette affaire. « Une décision qui serait venue favoriser les mécaniciens de chantiers et les monteurs-assembleurs aurait généré un impact important sur l’assiette fiscale globale », ajoute Jean-Luc Deveaux.

Celui-ci se désole toutefois de constater que les deux organisations syndicales de métiers ne sont jamais intervenues au cours des huit dernières années pour défendre les travailleurs du secteur ferroviaire.

En plus de cette victoire, les comités des conflits de compétence ont récemment donné raison à la CSN–Construction pour l’opération d’un appareil de levage et pour la pose de gouttières sur le chantier du pont Champlain, ainsi que pour les travaux d’aqueduc et de géothermie au chantier Zibi à Gatineau. La CSN–Construction demande de plus la juridiction exclusive des manœuvres de pipelines pour appliquer le revêtement protecteur sur l’oléoduc d’Enbridge à son chantier de Mirabel. « Nous aurons la décision en février et nous sommes sûrs d’avoir gain de cause pour les manœuvres. Le tout vise à faire respecter les droits des travailleurs à exercer leur emploi dans l’esprit et le respect des conventions collectives négociées pour les quatre secteurs de l’industrie de la construction. »

Entente bafouée

Jean-Luc Deveaux a finalement rappelé l’importance de l’annexe de la convention du Génie civil et voirie concernant les comités sur les chemins de fer (Z-6). Cette annexe prévoit qu’il faut dégager des forums de discussions entre les parties pour parler des conditions des travailleurs sur les chemins de fer. Or, malgré sa ratification par les travailleurs et les employeurs de l’industrie, elle a été bafouée par les métiers mécaniques et les opérateurs du local 791. « Ceci démontre toute l’importance à la prochaine négociation de s’assurer que les travailleurs aient en même temps, quelle que soit leur association, région par région, accès à leur comité de négociation. La ratification unifiée, voilà la solution », conclut-il.

 

L’emploi, la main-d’œuvre et l’environnement, au cœur des priorités pour l’année 2019

Alors que s’amorce l’année 2019, la CSN a exposé les principaux chantiers de travail qui occuperont la centrale syndicale au cours des prochains mois. La situation de l’emploi, les problèmes occasionnés par les pénuries et la rareté de main-d’œuvre ainsi que la lutte contre les changements climatiques figurent au centre de ses priorités.

L’arrivée d’un gouvernement de la CAQ et la reprise prochaine des travaux à l’Assemblée nationale attireront évidemment l’attention de la CSN. « Nous jugerons le gouvernement actuel au gré des décisions qui seront prises et des projets de loi qui seront déposés. En matière d’économie, nous l’avons dit à plusieurs reprises : pour ce qui est de préserver de bons emplois au Québec, François Legault aura tout notre soutien », de déclarer le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Or, les derniers mois ont été passablement difficiles pour l’emploi au Québec, alors que les mauvaises nouvelles se sont succédé parmi les Rona, Bombardier, Sico, Davie et autres entreprises québécoises. « Encore une fois, nous demandons à François Legault de bien vouloir convoquer les organisations syndicales et patronales afin que nous puissions faire le point sur la situation, indique M. Létourneau. Il est temps de responsabiliser les entreprises, qui bénéficient largement du soutien de l’État, afin de préserver nos emplois et d’assurer la vitalité de l’économie du Québec. »

Un forum sur la main-d’œuvre en février

Les 26 et 27 février prochain, la CSN tiendra un forum de réflexion sur les problèmes de pénurie et de rareté de main-d’œuvre. Plus de 600 participantes et participants, issus des milieux syndicaux, patronaux et gouvernementaux, se réuniront au Palais des congrès de Montréal afin de se pencher sur ces questions qui menacent le développement économique du Québec.

Pour Jacques Létourneau, il est de la responsabilité du mouvement syndical d’interpeller l’ensemble des acteurs concernés. « Quand la rareté de main-d’œuvre met en péril la capacité de nos entreprises de fonctionner à plein régime, il y a lieu de s’inquiéter. Selon Emploi Québec, d’ici à peine trois ans, environ 1,3 million de postes seront disponibles en raison du vieillissement de la population et de la croissance économique. Nous devons collectivement nous pencher sur cette question qui touche tant les secteurs public que privé. L’immigration constitue une partie de la solution. Nous devons également tout mettre en œuvre pour la création de programmes de formation professionnelle qui permettront aux travailleuses et aux travailleurs de secteurs en déclin de réorienter leur carrière. Il en va de l’économie du Québec, mais également de la capacité des citoyennes et des citoyens de gagner leur vie dignement. »

Changements climatiques et transition juste

« La CSN est extrêmement préoccupée par le report du gouvernement des cibles de réduction des gaz à effet de serre, s’inquiète Jacques Létourneau. Quand on sait que plus de 40 % des émissions proviennent du transport, le fait de promettre autoroutes et autres troisièmes liens ne constitue certainement pas le coup de barre espéré. La ministre de l’Environnement devra présenter un plan ambitieux, notamment en termes de transport, de transfor­mation des matières et de production d’énergie. Ces changements ne sont pas sans impact sur les travailleuses et travailleurs que nous représentons, tout comme sur les communautés dans lesquelles nous évoluons. Voilà pourquoi le mouvement syndical est unanime pour exiger de Québec qu’il mette en place des mesures pour assurer une transition énergétique qui s’inscrit dans une perspective de transition juste, particulièrement en matière de formation de la main-d’œuvre, afin d’accompagner les salarié-es et les entreprises dans ces nécessaires changements. »

Au cours de l’année 2019, la CSN continuera sa lutte pour obtenir l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure. La centrale syndicale poursuivra également sa campagne, en collaboration avec la FTQ et la CSQ, pour que les gouvernements québécois et canadien mettent en place une assurance-médicaments publique et universelle.

Négociations à venir

L’année 2019 marquera l’envol des négociations du secteur public pour les 150 000 travailleuses et travailleurs représentés par la CSN dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux. Alors que les syndicats en sont à consulter leurs membres en vue de l’élaboration des cahiers de revendications, le dépôt des demandes syndicales s’effectuera l’automne prochain.

Dans le secteur privé, d’importantes négociations sont à prévoir dans les secteurs de la métallurgie, des médias, de la vente au détail et de la transformation alimentaire.

Présente tant dans les secteurs public que privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Entente de principe à la Station Mont-Sainte-Anne

Une entente de principe est intervenue cet après-midi dans le dossier de la Station Mont-Sainte-Anne après une séance de conciliation.

Les membres du Syndicat des employé-es de la Station Mont-Sainte-Anne- CSN prendront connaissance du contenu de l’entente de principe et seront appelés à se prononcer lors d’une assemblée générale qui aura lieu le samedi 22 décembre. Le syndicat ne fera pas d’autres commentaires d’ici là.

 À propos du syndicat

Le Syndicat des employé-es de la Station Mont-Sainte-Anne – CSN compte entre 350 et 400 membres en haute saison. Il est affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), à la Fédération du commerce (CSN) ainsi, bien entendu, qu’à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

35e édition de la campagne C’est Noël pour tout le monde

Camarades,

La période des fêtes est à nos portes et, comme chaque année, je fais appel à la grande générosité de notre mouvement afin que les membres des syndicats CSN en conflit ainsi que nos camarades congédiés pour activités syndicales puissent, en ces temps de froidure, sentir le souffle chaud de la solidarité à la manière CSN. 

Je vous invite donc à contribuer à la 35e édition de notre campagne de paniers de Noël. Grâce aux contributions que vous verserez au compte Solidarité paniers de Noël, nos camarades privés de revenus en raison d’une grève, d’un lock-out ou d’un congédiement pour activités syndicales, pourront aussi prendre part aux festivités et célébrer avec leurs proches. Ce sont vos dons qui nous permettront de dire : C’EST NOËL POUR TOUT LE MONDE !

Je vous remercie à l’avance de votre générosité et vous souhaite une excellente période des fêtes.

Salutations solidaires !

Véronique De Sève
Vice-présidente de la CSN

Formulaire Accès D


Le gouvernement doit s’engager à plus long terme

La CSN salue l’annonce du ministre Roberge de verser en cours d’année 7,5 millions de dollars à cinq composantes régionales du réseau de l’Université du Québec. La CSN aurait cependant souhaité un engagement à plus long terme pour soutenir l’ensemble des dix établissements de ce réseau public et ainsi assurer l’atteinte des visées de développement social et économique qu’il incarne pour la société québécoise.

« On remarque une hésitation du ministre Roberge à promettre une majoration du financement du réseau de l’Université du Québec dans le prochain budget. L’éducation est pourtant la priorité du gouvernement », s’inquiète Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN. Cette dernière souligne que le réseau de l’Université du Québec, qui célèbre ses 50 ans, est pourtant une pierre angulaire pour l’accès aux études supérieures dans toutes les régions du Québec.

Il n’est pas trop tard pour revoir le mode de financement de l’ensemble des universités. « Une de ses faiblesses repose sur le fait que le calcul, presque exclusivement basé sur le nombre d’étudiantes et d’étudiants à temps plein, ne tient pas compte des particularités d’un grand nombre d’entre eux, qui sont inscrits à temps partiel dans les universités du réseau. Il faut donner un coup de barre pour permettre à ces institutions de jouer pleinement leur rôle dans toutes les régions », déclare Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

Par ailleurs, la CSN accueille favorablement la volonté du ministre de vouloir corriger les iniquités que subissent les universités du réseau lorsque comparées aux universités à charte. « Le ministre a annoncé son intention de réexaminer la déréglementation des frais de scolarité introduite par le précédent gouvernement ainsi que le financement particulier de certaines disciplines. Nous espérons que le ministre ajoutera à sa réflexion la question de la concentration des fonds de recherche pour une analyse globale du financement de la mission de l’ensemble des universités québécoises », a soutenu Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le syndicat de l’administration régionale Kativik a une nouvelle convention collective

Le Syndicat des employé-es de l’administration régionale Kativik (SEARK) a une nouvelle convention collective. Il y a eu une entente de principe en avril dernier, mais depuis, la partie patronale tentait de revenir sur cette entente négociée de bonne foi. L’ARK a finalement entendu raison et a décidé d’honorer l’entente d’avril.

Le syndicat, affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), se dit très satisfait des gains obtenus pour les membres.

« Nos membres ont été mobilisés du début à la fin et nous avons démontré une belle solidarité tout au long du processus. L’ARK a reculé sur l’ensemble de ses demandes qui étaient non négociables pour nous et nous avons obtenu des augmentations salariales de 2,5 % sur trois ans et de 2 % la dernière année de la convention, ce qui est plus que respectable. Nous avons également obtenu une rétroactivité pour nos membres et l’indexation des indemnités quotidiennes », explique Victor Mesher, président du SEARK.

Demande exagérée et inattendue

Après avoir accepté les termes d’une entente de principe en avril, l’ARK avait demandé qu’on retire de la convention collective une lettre d’entente qui permettait d’attirer et de retenir une main-d’œuvre qualifiée au sein de l’organisation. Le retrait de cette mesure aurait coûté aux membres de 5000 $ à 10 000 $ annuellement en pertes salariales. Heureusement, cette demande a été abandonnée par l’ARK dans les derniers jours.

« Une fois cette situation clarifiée, le climat est devenu beaucoup plus sain et cordial à la table de négociation, permettant de ficeler les derniers détails de l’entente. Les membres sont comblés et très satisfaits, c’est un dénouement heureux non seulement pour nous, mais aussi pour l’ensemble des communautés du Nunavik qui vont pouvoir bénéficier de nos bons et loyaux services. Nous souhaitons maintenant développer une meilleure collaboration avec l’employeur et nous assurer d’avoir des relations de travail saines et cordiales », conclut M. Mesher.

Forum sur la pénurie et la rareté de main-d’œuvre au Québec

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) annonce l’organisation d’un important forum sur la pénurie et la rareté de la main-d’œuvre sur le thème « Enjeux et défis pour le mouvement syndical ». L’événement se déroulera les 26 et 27 février 2019, à Montréal, au Palais des congrès. Plus de 600 personnes sont attendues.

Au cours des derniers mois, les questions de la pénurie et de la rareté de la main-d’œuvre sont devenues un sujet brûlant d’actualité. Le Québec n’a pas connu une telle situation au chapitre de l’emploi depuis plus de 40 ans et, selon toute vraisemblance, cette situation risque de perdurer et sans doute se détériorer.

Plusieurs régions et secteurs d’activités économiques, tant du secteur privé que du secteur public, principalement en santé et services sociaux, connaissent des difficultés de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre. D’ici 2022, selon Emploi Québec, plus de 1 million de postes seront disponibles en raison du vieillissement de la population et de la croissance économique. « Y aura-t-il suffisamment de travailleuses et de travailleurs pour pourvoir ces postes? La question est préoccupante. » explique Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.

Participation au forum

Nous souhaitons faire les efforts nécessaires afin d’assurer une participation massive de nos organisations affiliées, tant du secteur public que privé ainsi que des organisations patronales, des centrales syndicales, du réseau partenarial de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), qui sont les Conseils régionaux des partenaires du marché du travail (CRPMT), les Comités sectoriels de main-d’œuvre (CSMO) et les Comités consultatifs (CC). Le ministre du Travail de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), monsieur Jean Boulet, a également été invité.

 Il faut, comme organisation syndicale, prendre l’initiative de proposer à nos syndicats et nos partenaires sociaux des pistes d’action.

La risée

Le mot du président

Bombardier Aviation qui abolit 2500 emplois au Québec. Lowe’s qui décide de fermer une trentaine de magasins Rona. Sico se voit déménagée en Ontario au souhait des patrons de l’américaine PPG — les boss ont eu cette délicatesse de se déplacer à Longueuil et à Beauport pour l’annoncer eux-mêmes à leurs employés… en anglais s’il vous plaît. La Davie qui se meurt, boudée par Ottawa puisque les libéraux fédéraux semblent à la solde des lobbys politiques de Vancouver et d’Halifax — alors que le chantier peut accueillir près de 2000 travailleuses et travailleurs lorsqu’il fonctionne à plein régime, à peine quelque soixante employé-es sont au travail présentement. Et puis Bombardier Transport qui est en voie de perdre un appel d’offres pour le renouvellement de la flotte de trains de l’axe Québec-Windsor puisque VIA Rail lui préférerait l’allemande Siemens. Les trains seront construits en Californie plutôt qu’à La Pocatière, où travaillent près de 400 membres de la CSN.

Le Québec fait tellement rire de lui que je ne serais même pas surpris qu’une énième mauvaise nouvelle ne s’ajoute entre l’écriture de ces lignes et leur lecture.

Certes, les accords de libre-échange compliquent (c’est le cas de le dire, on y perd son latin) la capacité de nos gouvernements d’exiger que tout soit fabriqué ici. Mais ça ne veut pas dire que nous devons rester les bras croisés. Surtout lorsque les pays étrangers, le pays de Trump au premier chef, ne se gênent pas pour exiger du contenu local et mettre de l’avant des mesures protectionnistes.

Pour des emplois de qualité
Certains analystes nous rétorquent que le libre-échange profiterait au Québec. Qu’au total, il y a plus d’acquisitions étrangères effectuées par des entreprises d’ici que l’inverse. On veut bien. Nous pouvons nous réjouir qu’une multinationale implantée au Québec puisse prendre possession d’une usine en Asie. Malheureusement, ce n’est pas de cette façon que nous procurerons de l’emploi de qualité à nos concitoyennes et nos concitoyens. Faire de l’argent avec de l’argent, en transmutant les capitaux de frontière en frontière, sans égard à la valeur réelle du travail, ne signifie à long terme qu’à déposséder les travailleuses et les travailleurs de leur moyen concret à gagner leur vie et faire vivre leur famille.

Devant la volonté de François Legault de créer des « jobs à 30 $, 35 $ de l’heure », nous avons martelé tout au long de la campagne électorale qu’il serait peut-être bien de commencer par hausser le salaire minimum à 15 $. Nous sommes tentés d’ajouter, aujourd’hui, qu’il faudrait aussi commencer… par préserver les bonnes jobs qu’on a.

Il est plus que temps de responsabiliser nos sociétés d’État, nos entreprises et l’ensemble des paliers de nos gouvernements. Voilà pourquoi nous avons formellement invité le nouveau premier ministre à convoquer tous les acteurs concernés, tant patronaux que syndicaux, afin qu’ils puissent collectivement réfléchir à des mesures concrètes pour stopper cette désolante hémorragie.

Lors de sa mise à jour économique, le gouvernement de François Legault annonçait des surplus de 3,9 milliards de dollars. Nous sommes d’avis qu’après des années d’austérité, il a aujourd’hui pleinement les moyens d’améliorer les conditions de travail des salarié-es du secteur public, de rehausser l’accès aux services publics pour l’ensemble de la population, mais aussi de mettre en place des mesures structurantes afin de développer l’emploi au Québec, et cela, au bénéfice de toutes et de tous.

Nous n’avons peut-être pas une multitude d’atomes crochus avec la Coalition avenir Québec, j’en conviens. Mais pour ce qui est de la défense de l’emploi québécois, le nouveau gouvernement pourra compter sur notre pleine collaboration.

Sortir du cadre traditionnel

« Nous sommes sur la ligne de départ. Ensemble, nous lançons les travaux de la prochaine négociation du secteur public. La lutte à venir s’annonce musclée et nous ne pourrons nous permettre d’être sur le pilote automatique. Cette négo, c’est la vôtre. Le secteur public, c’est vous. Maintenant, faites entendre votre voix. »

C’est sur ces mots de Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN, que s’est ouvert le forum de consultation du secteur public auquel ont participé plus de 500 militantes et militants des quatre fédérations du secteur public de la CSN, soit la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec–CSN (FNEEQ), la Fédération des professionnèles–CSN (FP) et la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS).

Rapprocher la négociation des membres, c’était l’objectif premier du forum qui s’est tenu à Québec les 16 et 17 octobre dernier. L’exercice de consultation qui a débuté avec le forum, et qui se poursuit toujours, s’inscrit dans une démarche nouvelle et ambitieuse mise de l’avant par les quatre fédérations regroupées au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic de la CSN (CCSPP). Cette démarche, proposée en amont du renouvellement des conventions collectives des 540 000 employé-es de l’État québécois, vise à répondre aux interventions de nombreux membres qui, au cours des dernières années, ont signifié qu’ils se sentaient loin de leur négociation ; un sentiment d’éloignement qui en a mené plusieurs à se questionner sur la culture syndicale actuelle, tant sur ses structures que sur son fonctionnement.

Caroline Sennevile, vice-présidente de la CSN // Photo : Jean-François Coutu

C’est donc avec la volonté de renouveler les pratiques syndicales, de faire les choses autrement, que les fédérations ont réfléchi aux moyens à mettre de l’avant pour que les travailleuses et les travailleurs occupent le haut du pavé tout au long du processus de négociation. Inverser la pyramide, tel que proposé, est un défi colossal. Colossal parce que la négociation du secteur public à la CSN, c’est 150 000 travailleuses et travailleurs occupant plus de 350 titres d’emploi dans divers secteurs, de l’Outaouais à la Gaspésie, en passant par le Grand Nord. Colossal aussi parce qu’il demande une plus grande implication de toutes et de tous, tant des élu-es, des délégué-es, que des membres des syndicats.

La parole est à vous
Partir de la base, susciter l’adhésion en consultant très largement et de façon ouverte dès le départ, ce sont là les principes qui ont guidé le CCSPP dans l’organisation de ce rassemblement des membres des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux.

Inverser la pyramide, tel que proposé, est un défi colossal. Colossal parce que la négociation du secteur public à la CSN, c’est 150 000 travailleuses et travailleurs occupant plus de 350 titres d’emploi dans divers secteurs, de l’Outaouais à la Gaspésie. // Illustration : Benoit Tardif 

Afin de maximiser la participation des délégué-es à tout moment pendant le forum, ceux-ci ont été informés dès leur arrivée qu’ils seraient appelés à interagir en direct avec leur téléphone intelligent, leur tablette électronique ou leur ordinateur portable, par l’entremise d’une application mobile. Les documents produits pour l’événement étaient aussi disponibles en ligne, via l’application.

La première matinée fut consacrée à diverses présentations dynamiques et interactives sur l’histoire, la structure et le fonctionnement de la négociation du secteur public, ainsi que sur les particularités des quatre fédérations (FEESP, FNEEQ, FP et FSSS) et sur les processus décisionnels du CCSPP ; l’objectif étant d’outiller les militantes et les militants pour les discussions à venir. C’est également à ce moment que les délégué-es ont pu participer en direct à la construction du programme du forum en proposant, à l’aide de l’application, des thèmes pour les ateliers à venir. Précarité, surcharge, alliances, grève, salaire, sont les mots qui sont revenus le plus souvent dans les thèmes soumis. Plus de 1500 sujets ont été lancés en moins de 15 minutes !

Les périodes d’échanges qui ont suivi représentaient le cœur de l’exercice démocratique qu’était le forum. Au total, les militantes et les militants ont eu accès à près d’une soixantaine d’espaces de discussion. La formule était novatrice, mais aussi exigeante : chaque atelier pouvait recevoir un maximum de 50 participants, assis en cercle pour favoriser les échanges directs, et ceux-ci devaient nommer une personne animatrice et une autre pour prendre les notes. Les ateliers étaient donc entièrement autogérés.

Les points qui ont été abordés tournaient autour des trois grandes thématiques suggérées, soit la négociation, la mobilisation et l’information. Plusieurs sujets ont suscité un grand intérêt et ont été repris plus d’une fois, dont les deux suivants : « Quelles devraient être les priorités de la table centrale ? » et « Front commun : avantages, inconvénients et conditions requises ». À la sortie des ateliers, de nombreux délégué-es ont mentionné qu’en discutant avec des membres d’autres secteurs, ils avaient pu en apprendre davantage sur leur réalité, et qu’il devenait maintenant plus facile de comprendre la diversité des points de vue.

Avant de revenir en plénière, les participants se sont rassemblés sur la colline Parlementaire pour interpeller l’ensemble des nouveaux élu-es de l’Assemblée nationale sur l’état actuel des services publics à la suite des compressions budgétaires des dernières années. Les militantes et militants ont manifesté bruyamment malgré la pluie, le vent et la grêle, et ont réclamé que cesse enfin l’opération de démantèlement de l’État, entreprise par Jean Charest en 2003. Leur demande était on ne peut plus claire : que le changement promis par la CAQ se réalise par le biais d’un réinvestissent massif dans les services à la population.

Réfléchir ensemble et agir
Afin de faire un retour constructif sur les discussions et de donner de la perspective à l’exercice démocratique auquel se sont adonnés les militantes et les militants au cours de ces deux journées, le CCSPP avait invité Jean-Noël Grenier, professeur en relations industrielles à l’Université Laval. Celui-ci s’est dit emballé par le forum et par la teneur des débats. Ayant lui-même assisté à plusieurs ateliers, il a tenu à souligner l’importance d’un tel travail et la nécessité de faire ce genre d’exercice avec les membres, dans les syndicats. « Il faut conscientiser, organiser, mobiliser. Sortir du cadre. Faire autre chose que des rencontres syndicales formelles comme des assemblées générales. »

Jean-Noël Grenier, professeur en relations industrielles à l’Université Laval // Photo : Jean-François Coutu

M. Grenier a partagé différentes idées à déve­lopper, notamment quant à la construction du rapport de force. Avec la négociation du secteur public, qui n’a rien d’une négociation ordinaire puisqu’elle se fait avec l’État qui est à la fois employeur et législateur, M. Grenier affirme que la lutte doit se mener sur le terrain, au jour le jour, et doit être portée par toutes et tous. « Il faut faire en sorte que l’État ne puisse plus mener le jeu comme il a l’habitude de le faire. L’avantage stratégique doit passer du côté des travailleuses et des travailleurs. Et ça, c’est en rapprochant la négo des membres qu’on va y arriver. »

Il a terminé en invitant les militantes et les militants à prendre les devants, à se faire les ambassadeurs des services publics, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur milieu de travail. « Vous devez construire votre projet syndical : dire ce que vous désirez, trouver ce qui vous unit, établir ce que vous souhaitez mettre de l’avant, pour vous et pour la population. Il n’y a pas de mal à revendiquer de bonnes conditions de travail. »

Le forum d’octobre dernier est venu jeter les bases d’une consultation plus large de tous les membres CSN du secteur public ; une consultation qui se tient jusqu’en janvier 2019 et qui mènera à l’élaboration du projet de négociation dans les mois qui suivront. C’est l’engagement des membres des quatre fédérations qui permettra l’atteinte de leurs objectifs communs : un projet mobilisant, une négociation fructueuse et des gains tangibles pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs du secteur public.


Si vous êtes membre d’un syndicat du secteur public, participez à la consultation en répondant au sondage en ligne.

De l’audace, vraiment ?

Voilà pourquoi le discours inaugural du nouveau premier ministre, prononcé le 28 novembre dernier par François Legault, était attendu par plusieurs. Maintenant, qu’avons-nous appris ?

Pour quiconque a suivi la dernière campagne électorale, peu de choses. Sinon que le premier ministre entend mettre « l’audace » au service des Québécoises et des Québécois.

« De l’audace, ç’aurait d’abord été de confirmer le respect des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 ! », indique d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau. La première véritable annonce de ce gouvernement aura été de renier cet engagement, sous le prétexte que les libéraux se seraient traîné les pieds. On a déjà joué dans ce film d’une nouvelle équipe ministérielle qui tombe par hasard sur un gouffre des finances publiques. Il y a un consensus au Québec quant à l’urgence d’agir pour mettre en œuvre les solutions nécessaires à la crise climatique. Le nouveau gouvernement doit travailler avec l’ensemble des acteurs concernés afin que nous puissions respecter nos objectifs.

La CSN voit néanmoins d’un bon œil le désir du nouveau gouvernement de faire de l’éducation une réelle priorité nationale, de valoriser l’ensemble du personnel de l’éducation et de mieux le rémunérer. Peu d’informations ont toutefois été partagées concernant l’enseignement supérieur. Le meilleur arrimage souhaité entre les collèges, les universités et les entreprises inquiète la centrale syndicale en ce qui a trait à une éventuelle remise en question de la mission fondamentale de nos institutions d’enseignement supérieur.

En matière de services à la petite enfance, la CSN se réjouit de l’intention de revenir à un tarif unique. Mais certaines déclarations du premier ministre l’inquiètent. Il est faux de dire qu’une petite proportion des enfants de quatre ans fréquente un CPE. C’est près de 70 % de ces enfants qui bénéficient d’un service de garde régi. Malgré l’intention du gouvernement de créer des maternelles quatre ans de façon complémentaire au réseau de services de garde, la CSN est toujours préoccupée d’un éventuel affaiblissement du réseau de services de garde régis, en CPE et en milieu familial.

Sur le plan économique, la CSN accueille favorablement l’idée de créer des pôles d’innovation dans l’ensemble des régions du Québec. Néanmoins, elle estime que « la protection de l’emploi local ne peut se résumer à exiger 25 % de contenu local lors d’appels d’offres. Après les mauvaises nouvelles qui s’accumulent depuis quelques semaines [voir l’édito en page 2], nous sommes d’avis que le gouvernement doit responsabiliser les entreprises établies sur notre territoire. Nous réitérons notre invitation au premier ministre de convoquer les organisations patronales et syndicales pour trouver des solutions à long terme qui nous permettront de conserver au Québec les emplois à 25 $, 30 $ l’heure qu’il désire promouvoir. »

« Créer de la richesse afin de financer nos services publics, nous en sommes, indique Jacques Létourneau. Toutefois, le gouvernement devra s’attaquer aux problèmes des écarts de richesse. Se mettre au service de la classe moyenne ne peut se résumer à réduire les tarifs pour remettre de l’argent dans les poches des citoyennes et des citoyens. Le gouvernement doit également s’assurer que la richesse créée soit équitablement redistribuée. »

La CSN aurait aimé voir le premier ministre prendre des engagements clairs quant au financement du réseau de la santé et des services sociaux et à la valorisation de son personnel. « La grande inconnue demeure le financement du réseau, déplore Jacques Létourneau. Nous saluons la décision de François Legault de protéger le réseau de l’éducation, mais dans notre esprit, cette annonce aurait également dû s’appliquer à la santé. »

Enfin, la CSN prend acte de l’intention de M. Legault de respecter son engagement à revoir le mode de scrutin, dès la première année de son mandat. « Il y a également un consensus parmi la population à cet égard. Le premier ministre ne doit pas attendre l’unanimité de tous les partis pour légiférer en ce sens. Et il peut compter sur l’appui de la CSN pour aller de l’avant », conclut le président.

Échange de seringues en prison : vigilance

Mis en place sous forme de projet-pilote à l’été 2018, le programme cause de vives inquiétudes chez les membres du Syndicat des agentes et des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN), qui a multiplié les démarches au cours des derniers mois afin de trouver une solution.

Instauré par le Service correctionnel du Canada à la demande des libéraux de Justin Trudeau, le Programme d’échange de seringues en prison (PESP) permet la libre circulation de seringues non souillées à l’intérieur des pénitenciers fédéraux, et cela, même si l’usage de drogues y est formellement interdit. Pour l’instant, deux centres carcéraux fédéraux appliquent le programme sous forme de projet-pilote, soit l’établissement de Renous au Nouveau-Brunswick et l’établissement ontarien pour femmes Grand Valley.

Déjà implantés dans plusieurs pays d’Europe, ces programmes ont pour objectif de limiter le plus possible le partage de seringues souillées et ainsi réduire les cas de maladies infectieuses à l’intérieur des pénitenciers. Cette approche recommandée pour la première fois il y a plusieurs années par l’enquêteur correctionnel, chien de garde des prisons fédérales, a finalement été instaurée en juin. Le projet-pilote se termine en décembre et son implantation large est prévue pour janvier. Les membres d’UCCO-SACC-CSN exigent que l’étude complète des résultats des deux projets-pilotes soit terminée avant de prendre une décision concernant la suite du projet.

« Plusieurs aspects de ce programme nous inquiètent, explique le président national d’UCCO-SACC-CSN, Jason Godin. Plus il y a de seringues en circulation, plus il y a de risques que les détenus nous piquent avec des seringues infectées. Nos outils ne sont pas suffisamment adaptés pour faire face à cette nouvelle réalité. De plus, en permettant la libre circulation des seringues partout dans les établissements — en particulier dans les cellules —, on augmente les risques pour nous. Il s’agit d’un réel enjeu de santé et de sécurité pour les agents correctionnels parce que les assauts par des détenus sont fréquents. » Le syndicat s’explique mal cette mise en place précipitée, d’autant qu’au cours des 10 dernières années, entre 2007 et 2017, le taux de prévalence de l’hépatite C a décliné de 7,8 % pour se situer à 31,6 % et celui du VIH a diminué de 1,2 % et se situe maintenant sous la barre des 2 % dans l’ensemble des pénitenciers fédéraux. Toutefois, ces maladies demeurent largement plus répandues que dans la population générale.

L’expérience européenne
À la suite de l’annonce de la mise en œuvre prochaine du PESP, une délégation de trois représentants d’UCCO-SACC-CSN s’est déplacée en Europe afin de comprendre le fonctionnement de ce genre de programme. « Ce que nous avons découvert là-bas nous a outillés. Nous avons constaté que dans certains pays d’Europe, les programmes similaires ne permettent pas l’injection en cellule, mais uniquement en centres supervisés et seuls des professionnels de la santé manipulent les seringues », précise le président national.

En revenant au pays, les démarches politiques ont débuté. « Forts de ce que nous avons constaté en Europe, nous avons sollicité l’ensemble des politiciens fédéraux afin de les sensibiliser à nos craintes envers le PESP. Il faut dire que le Service correctionnel du Canada n’avait pas pris la peine de nous consulter en amont. Nous avons donc dû travailler très fort auprès du gouvernement et de ses représentants pour faire entendre notre voix dans ce débat », note Jason Godin.

Des dizaines de députés et de sénateurs issus de tous les partis ainsi que le personnel du bureau du premier ministre ont été rencontrés. Des interventions à la Chambre des communes ont été effectuées à la suite des démarches engagées par UCCO-SACC-CSN et des rencontres avec la Commissaire de Service correctionnel du Canada, Ann Kelly, ainsi qu’avec le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, se sont finalement tenues. Parallèlement, plusieurs actions de mobilisation ont été menées par les membres pour sensibiliser les médias et la population canadienne aux enjeux soulevés par ce genre de programme.

« Nos multiples échanges semblent porter leurs fruits. Nous tentons de faire comprendre au gouvernement qu’il existe d’autres options. Nous ne sommes pas en faveur du programme, mais en même temps, si le gouvernement décide d’aller de l’avant, nous souhaitons qu’il soit implanté de manière à ce que notre sécurité soit assurée », explique Jason Godin.


Système de paye Phénix
Parallèlement au Programme d’échange de seringues en prison, les agents correctionnels d’UCCO-SACC-CSN mènent toujours la bataille contre le fiasco de Phénix. Ils se sont rassemblés à la fin novembre pour dénoncer, une fois de plus, les ratés du système de paye. Réunis devant les bureaux du Service correctionnel du Canada à Laval, les agents ont rappelé que des milliers d’entre eux sont aux prises avec les ratés de ce système. À ce jour, uniquement pour le Québec, environ 1300 griefs sont toujours pendants.

Presse écrite : le péril est-il évité ?

Il était minuit moins une. On pouvait craindre le pire pour plusieurs journaux jusqu’à la récente annonce d’un soutien fédéral de 600 millions de dollars sur cinq ans pour les médias.

L’abolition de postes et la fermeture de titres de journaux s’accéléraient ces derniers mois. On risquait fort de se retrouver avec plusieurs déserts d’information au Québec et au Canada au même titre que certains villages et quartiers vivent déjà dans un désert alimentaire. L’aide d’Ottawa donne un répit, mais le problème de fond de l’érosion des revenus publicitaires n’est toujours pas réglé.

« La population doit se questionner à savoir si elle désire recevoir une information de qualité, livrée par des journalistes professionnels. Si elle juge que c’est nécessaire pour une société démocratique, il va falloir mettre les outils en place pour les soutenir adéquatement », lance Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC–CSN). Sans presse de qualité, qui détient la confiance de la population, on ouvre la porte à toutes les dérives autoritaires et aux fausses nouvelles. « Le président Trump sème toujours le doute sur les médias, c’est à dessein, c’est pour faire taire la presse », estime la présidente.

Le Point syndical a pris le pouls d’artisanes et d’artisans de divers journaux, qui avaient tous de mauvaises nouvelles à communiquer. Nous nous attarderons aussi aux diverses solutions possibles pour maintenir une presse de qualité.

L’hémorragie s’accélère
« On a perdu quatre titres cet été à Montréal, et trois hebdos sont maintenant publiés aux deux semaines », déplore Johanna Pellus, présidente du Syndicat de l’information de Transcontinental. Le nom de ce syndicat devra d’ailleurs bientôt changer étant donné la vente de ses hebdomadaires par Transcontinental. Deux titres anglophones faisant partie du même syndicat ont également disparu en 2015. « À Montréal, c’est une chute libre, il y a une morosité dans les salles de rédaction », constate Johanna Pellus, qui s’inquiète du remplacement de Transcontinental par de plus petits joueurs aux reins moins solides. La fin de l’obligation de publication des avis municipaux a donné un coup dur en 2018.

Au moment de notre entretien avec la nouvelle présidente du Syndicat des travailleurs de l’information du quotidien La Presse–CSN, Laura-Julie Perreault, on annonçait la suppression de 37 postes au quotidien montréalais.

Il s’agira heureusement de « départs volontaires ». La salle de rédaction comprend toujours 210 syndiqué-es contre environ 300 à son apogée, en 2010, alors que le journal papier et la version électronique du journal étaient produits en même temps.

Les régions subissent également la crise de plein fouet. Le Quotidien de Chicoutimi compte maintenant 15 journalistes réguliers et quatre surnuméraires, alors qu’avant la crise, il y en avait plus d’une vingtaine de réguliers. Les départs à la retraite n’ont tout simplement pas été remplacés et des postes administratifs et de représentant publicitaire ont également été abolis. C’est sans compter les efforts fournis par ceux qui restent. « On a beaucoup réduit les dépenses pour éviter les mises à pied. On parle d’environ 16 millions de dollars pour le Groupe Capitales Médias, mais il y a une limite à diminuer les dépenses », explique Louis Tremblay, président du Syndicat des communications du Quotidien–CSN.

« Le phénomène papier peut résister un peu plus longtemps en région, mais on va prendre la même tangente que les autres. On vit beaucoup de la publicité des commerces de détail en région, mais ils se font cannibaliser par Amazon et les ventes en ligne. C’est une crise profonde qui touche toutes les régions », estime le président

Autres solutions possibles
En plus d’une aide directe comme celle annoncée le 21 novembre par Ottawa, une autre piste est de ramener de l’argent qui circule ailleurs, par exemple chez les fournisseurs d’Internet, un peu comme on le fait avec la redevance de 5 % perçue chez les câblodistributeurs.

On pourrait aussi exiger une contribution ou taxer les grandes plateformes comme Facebook et Google et prendre l’argent recueilli pour la production d’information locale et nationale. Selon une étude publiée en janvier 2017 par le Forum des politiques, taxer Facebook et Google pourrait rapporter quelque 700 millions de dollars au Canada.

L’Union européenne veut forcer les GAFA à négocier une sorte de droit d’auteur (droit voisin) avec les producteurs de contenus comme les journaux. La FNC–CSN travaille sur une approche similaire avec une société de gestion des droits d’auteurs qui va négocier avec les différentes plateformes.

Des taxes en hausse quand le journal disparaît
Quand on parle du rôle de surveillance du pouvoir de la presse, ce n’est pas seulement une question de principe et de démocratie. L’impact peut aussi être financier pour les citoyens.

Selon une étude publiée en juillet dernier par les chercheurs américains Gao, Lee et Murphy, des universités Notre Dame et de l’Illinois, les municipalités des États-Unis qui n’ont pas de média ont un taux d’emprunt allant jusqu’à 11 points de base plus élevé que celles qui en ont un. Ils estiment que le fait de ne plus devoir rendre de comptes à des journalistes contribue à une moins bonne gestion des finances publiques.

Une autre étude de mars 2018 du Massachusetts Institute of Technology indique de son côté que le manque d’adéquation entre le territoire d’un média et un district électoral fait diminuer la couverture de la politique. Le chercheur James M. Snyder établit que dans les régions mal desservies médiatiquement, les gens se souviennent significativement moins du nom de leurs élus et sont moins en mesure de les évaluer. Ces districts sans média attitré reçoivent par ailleurs moins de dépenses fédérales que les autres.

« On constate une corrélation entre l’affaiblissement des médias et la capacité de surveiller les gens de pouvoir », résume Pierre Trudel, professeur en droit public à l’Université de Montréal et chroniqueur au journal Le Devoir. Ce dernier estime que la presse fait partie de « l’écologie démocratique ».

La disparition du Northern Times, dans la municipalité franco-ontarienne de Kapuskasing, donne un avant-goût de ce que peut représenter l’apparition d’un désert d’information. « C’est une tragédie », lance d’emblée le maire sortant de Kapuskasing, Alan Spacek. « Il y a un fossé entre la Ville et les citoyens. Pour une communauté rurale, pour notre société, c’est une perte majeure », renchérit-il dans une entrevue du 1er novembre à #ONfr du Groupe Média TFO. Il ajoute que des « rumeurs » se propageaient dans la dernière élection sans que jamais un journal ne puisse donner l’heure juste.


En chiffres
Depuis 2012 : 38 journaux de moins au Québec
De 2005 à 2015 : 415 journalistes en moins

Source: Marie-Ève Martel, Plaidoyer pour la sauvegarde de l’information régionale

Innover pour une protection mur à mur

Grâce à la CSN–Construction, ces travailleurs à deux statuts sont désormais mieux protégés. Christian Brossard travaille à l’année pour PNR Railworks depuis 23 ans. Durant l’été, il opère tout type de machinerie lourde. Mais l’hiver, il effectue du déneigement sur le réseau de chemins de fer. Christian cesse donc, pendant cette période, d’être considéré comme un travailleur de la construction. Il n’est plus couvert par la loi R-20. Comme il travaille beaucoup pendant l’été, il peut, l’hiver, cotiser à son régime d’assurance Médic Construction ainsi qu’à son régime de retraite. Mais les travailleurs qui accumulent peu d’heures durant la saison estivale n’ont pas cette chance. Christian a donc décidé de participer au projet de la CSN–Construction pour syndiquer les travailleurs hybrides comme lui. « J’ai voulu m’impliquer pour que tous puissent avoir une protection qui a de l’allure à tout moment de l’année. »

Nouveau venu dans le monde syndical
L’unité d’accréditation qu’il a contribué à mettre sur pied relève du nouveau Syndicat des travailleurs et travailleuses non assujettis (STTNA–CSN), créé par la CSN–Construction en 2018. Celle-ci viendra s’ajouter à d’autres accréditations, comme celle de Rail Cantech, l’autre gros joueur dans les chemins de fer au Québec. Les entreprises PNR Railworks et Rail Cantech détiennent notamment les contrats d’entretien du CN, du CP et de Rail Bonaventure. Elles auront leur part du gâteau pour l’entretien du Réseau express métropolitain (REM).

Le syndicat nouvellement créé concrétise ainsi la thèse contestée selon laquelle les régimes de protection du Code du travail et de la loi R-20 peuvent coexister dans une entreprise. « Quelle que soit leur allégeance syndicale, les travailleurs pourront compter sur le STTNA–CSN pour prendre soin de leurs droits complémentaires », explique le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard.

Ce nouveau syndicat constitue en outre un pas important vers la revendication historique de la CSN–Construction sur la sécurité d’emploi des travailleurs de l’industrie. « De gros joueurs, comme les SNC-Lavalin de ce monde, pourraient bien un jour décider d’embaucher leurs propres employés-es. Cela assurerait aux travailleurs la stabilité en emploi que nous demandons depuis longtemps », conclut-il.


Autres besoins criants
La CSN–Construction veut aussi, par le biais du STTNA–CSN, donner une meilleure qualité de vie à des travailleurs de sous-secteurs de l’industrie dont les conditions sont exécrables et qui échappent à la loi R-20. C’est ainsi qu’elle vient de syndiquer les signaleurs de BML Transport. Les mots de Patrick Rivard, chef d’équipe en signalisation pour cette entreprise, sont éloquents : « On connaît toujours notre horaire la veille, vers 21 h. Ça va mal pour se planifier une vie. Notre rôle est de protéger les usagers de la route et les autres travailleurs sur le site d’un accident, par exemple. Mais on doit faire face à des automobilistes agressifs, qui en viennent parfois aux coups. Notre salaire tourne autour de 14 $ l’heure, alors que nous risquons notre vie tous les jours. Les membres sont impatients d’améliorer leur sort. Merci à la CSN–Construction d’avoir pensé à nous. »

Après plus d’une centaine de séances de négociation, enfin une entente de principe à la SAQ

Après avoir réuni, le 29 novembre, plus de 2000 de ses membres à Québec pour une grande manifestation marquant leur dixième journée de grève, le SEMB-SAQ–CSN est parvenu à une entente de principe le 1er décembre. Plus d’une centaine de séances de négociation en deux ans auront été nécessaires. L’entente sera présentée aux instances du syndicat en décembre, puis soumise au vote de tous les membres, en janvier. Soulignons leur détermination à toute épreuve tout au long de ces difficiles négociations. Solidarité !

Révision des cégeps et rapprochement avec l’entreprise privée

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) invite Youri Chassin, adjoint parlementaire du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à préciser ses intentions concernant la révision du modèle de financement des cégeps et le rapprochement envisagé avec l’entreprise privée.

La FNEEQ apprécie que le gouvernement s’engage à consolider les cégeps en régions. La baisse du nombre d’étudiantes et d’étudiants met en péril certains programmes souvent essentiels au dynamisme régional. « Cependant, si monsieur Chassin souhaite réellement comprendre la réalité terrain des cégeps, il doit prendre en considération les 85 % des enseignantes et des enseignants de ce réseau que nous représentons », souligne Josée Chevalier, vice-présidente et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.

C’est d’ailleurs cette réalité terrain qui incite les enseignantes et les enseignants à craindre un trop grand rapprochement avec l’entreprise privée. Prévoir des formations collégiales calquées sur des besoins ponctuels d’une entreprise s’assimile à développer chez les étudiantes et les étudiants des compétences difficilement transférables. Selon la FNEEQ, le danger serait de confiner les gens à des tâches bien spécifiques en les rendant plus vulnérables aux changements du marché de l’emploi. « Nous sommes prêts à discuter de solutions qui rendraient les gens moins tributaires des aléas du marché et ne réduiraient pas les cégeps à un rôle d’auxiliaire des entrepreneurs. Après tout, les cégeps sont aussi là pour former des citoyennes et des citoyens éclairés », ajoute madame Chevalier.

L’arrivée de Youri Chassin au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur suscite beaucoup d’inquiétude dans le milieu collégial. La FNEEQ espère cependant que les décisions qu’il prendra dans les prochains mois seront plus nuancées que les positions qu’il a défendues dans le passé.

Manque d’audace

Alors que le Québec nage littéralement dans les surplus budgétaires, la CSN demeure déçue du peu d’audace assumé par le nouveau gouvernement de François Legault.

« La semaine dernière, le premier ministre parlait de la nécessité de faire preuve d’audace, rappelle Jacques Létourneau, président de la CSN. Aujourd’hui, il mentionne l’importance de trouver le bon équilibre entre le portefeuille des Québécoises et des Québécois et les services auxquels ils s’attendent. Malheureusement, en ne parlant pratiquement que du portefeuille, le premier ministre n’a pas su trouver ce juste équilibre. Aucune nouvelle mesure n’a été annoncée aujourd’hui en matière d’accessibilité aux services d’éducation et de santé et de services sociaux – deux de ses priorités – alors que le ministre des Finances prévoit toujours un surplus de 1,7 milliard de dollars à la fin de l’année financière en cours, et ce, même après les versements au Fonds des générations. »

« François Legault était impatient de se mettre au service des Québécoises et des Québécois, de poursuivre M. Létourneau. L’occasion était belle aujourd’hui d’annoncer un réel changement de cap par rapport au précédent gouvernement, dont les politiques d’austérité ont mis à mal nos services publics. Nous sommes quelque peu déçus du manque d’envergure et d’audace affiché aujourd’hui par le gouvernement. »

Alors que l’emploi québécois vit une période particulièrement difficile, la CSN accueille positivement les mesures annoncées aujourd’hui en matière d’amortissement des investissements effectués par les entreprises. « Le gouvernement doit favoriser les investissements des entreprises afin d’améliorer leur productivité », indique le trésorier de la CSN, Pierre Patry. À la suite des mauvaises nouvelles des dernières semaines, après les pertes d’emploi chez Bombardier, chez Rona et chez Sico, nous nous attendons à des mesures beaucoup plus musclées lors du dépôt du budget au printemps prochain. Tout comme nous nous attendons à des mesures structurantes pour faire face à l’urgence climatique, notamment pour faciliter une transition énergétique juste envers les travailleuses, les travailleurs et les communautés. »