Équité salariale : quand Québec fait fi de la Cour suprême

Plus de vingt ans après l’adoption de la loi sur l’équité, la lutte pour mettre un terme définitif aux discriminations salariales envers les femmes demeure une nécessité. À coups d’interminables discussions avec les employeurs ou devant les tribunaux.

Ce combat sans fin se déplaçait récemment à l’Assemblée nationale.

En mai dernier, la Cour suprême avait rendu un jugement invalidant certains articles de la Loi sur l’équité salariale, forçant ainsi le gouvernement québécois à la réviser. Principal enjeu : les correctifs doivent être rétroactifs au moment où une discrimination salariale est apparue – par l’effet d’une modification aux tâches ou aux exigences d’un titre d’emploi, par exemple –, plutôt qu’au moment où l’exercice de maintien de l’équité est effectué, obligatoirement tous les cinq ans. D’autres dispositions de la loi ont également été invalidées par la Cour suprême. Le gouvernement du Québec disposait d’un an pour modifier sa loi.

Afin de se conformer à ce jugement, le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé le projet de loi 10 adopté le 9 avril dernier, par l’Assemblée nationale. Pour la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, ce projet de loi fera perdurer les discriminations envers les femmes. C’est ce qu’elle a défendu en commission parlementaire en février dernier.

« Il ne faut pas oublier qu’en tant que plus grand employeur au Québec, le gouvernement est lui-même assujetti à sa propre loi sur l’équité, rappelle-t-elle. Or, son projet de loi introduit une mesure d’exception pour les plaintes de maintien de l’équité déposées avant l’adoption du projet de loi ! L’exercice de maintien du secteur public en 2010 a été l’objet de milliers de plaintes le contestant. Aucune entente n’a été possible avec le Conseil du trésor pour régler ces plaintes, malgré les efforts de conciliation. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) n’a toujours pas rendu une décision sur ces plaintes. Et le gouvernement nous dit que, malgré l’inconstitutionnalité de sa loi, les modifications apportées aux paramètres de rétroactivité ne s’appliqueraient que pour le futur ? C’est d’un total mépris envers les femmes, qui représentent plus de 75 % du personnel du secteur public. »

La vice-présidente de la CSN souligne également que cette mesure d’exception s’applique tout autant aux employeurs du secteur privé. « Le gouvernement vient en quelque sorte cautionner le laxisme des employeurs. Il était pour le moins insultant, en commission parlementaire, d’entendre le patronat affirmer que, “oui, on est pour ça, l’équité salariale, mais faudrait que ce soit plus simple et que ça ne coûte pas trop cher”. Certaines organisations patronales sont allées jusqu’à déclarer que les “bons” employeurs ne devraient pas être punis à cause du comportement des “mauvais” employeurs. Désolée messieurs, mais l’équité salariale, ça ne se fait pas à moitié. Ni à rabais : vous avez économisé sur notre dos pendant des années, il serait temps qu’on puisse faire autre chose que d’avoir à se battre constamment pour que l’esprit de la loi soit enfin respecté ! »

Brimer la liberté d’association
D’autres éléments du projet de loi demeurent inacceptables pour la CSN. « Il arrive que différentes organisations déposent des plaintes de maintien de même nature, explique la vice-présidente de la CSN. Dans un souci de faciliter le processus de conciliation, la CNESST peut demander aux parties plaignantes de regrouper ces plaintes afin d’en arriver à une entente avec l’employeur. Ce regroupement s’est toujours fait sur une base volontaire. »

Or, le projet de loi déposé par le ministre du Travail permettrait à la CNESST de regrouper l’ensemble des plaintes, et ce, sans l’aval des organisations les ayant déposées. Si, par le processus de conciliation, l’employeur et des organisations représentant une majorité de salariées visées en arrivaient à une entente, cela aurait pour effet de disposer de l’ensemble des plaintes. « Cette disposition va totalement à l’encontre de la liberté d’association des salariées et de leur droit d’être pleinement entendues », déplore Caroline Senneville.

Vers une négo coordonnée dans les magasins d’alimentation

Les 5, 6 et 7 février dernier, les délégué-es du sous-secteur 1A – Magasins d’alimentation de la Fédération du commerce–CSN se sont rassemblés à Québec afin de tenir une réunion de coordination sectorielle.

La rencontre a débuté avec le partage d’informations sur la situation dans chacun des établissements de manière à bien situer chaque syndicat dans ce processus de coordination. Il a notamment été question des changements technologiques imposant une place grandissante aux caisses libre-service et aux commandes en ligne ainsi que de la rareté de la main-d’œuvre. Par la suite, les délégué-es ont pris connaissance du bilan de la négociation coordonnée de 2014. En fin de journée, ils ont convenu de retenir à nouveau le mode de négociation coordonnée, tout en acceptant le modèle de coordination qui y sera appliqué. Par ailleurs, les délégué-es ont assisté à deux présentations du Service des relations du travail de la CSN, l’une portant sur la conjoncture économique du Québec, l’autre offrant une analyse de l’impact de la robotisation dans le secteur de l’alimentation. En effet, ce secteur doit désormais tenir compte de la place des Wal-Mart, des Costco et, plus récemment, de celle que voudrait prendre Amazon dans le secteur de l’alimentation fraîche.

De plus, les délégué-es ont renouvelé leur adhésion au principe de constituer un fonds d’appui aux syndicats en conflit. Ils ont également adopté les documents visant à consulter leurs membres en assemblée générale afin d’obtenir les mandats nécessaires pour participer à cette démarche de négociation coordonnée. Puis, c’est en ateliers qu’ont été ciblés les enjeux communs de cette prochaine négociation.

Au final, les revendications retenues touchent à la vie syndicale, aux changements technologiques, au régime de retraite, au salaire et à la durée de la convention collective. 

Cette rencontre sectorielle s’est terminée avec l’adoption des demandes reflétant les préoccupations des délégué-es, demandes désormais intégrées à la plateforme des revendications. Les syndicats sont donc partis avec le mandat de consulter leurs membres, d’une part sur l’adhésion à la prochaine négociation coordonnée et, d’autre part, sur l’adoption du fonds d’appui et la plateforme de revendications. À suivre.

Que les négos d’UCCO-SACC–CSN commencent !

C’est sur le thème « Plus forts ensemble, Stronger together » que les agentes et agents correctionnels d’UCCO-SACC–CSN ont entamé leur nouvelle ronde de négociations avec le Service correctionnel du Canada (SCC) à la fin mars. Un projet de convention collective ambitieux, adopté à 97 %, qui vise l’amélioration du bien-être des 7400 membres.

En tournée d’un océan à l’autre
Bien qu’elle ait été signée en février 2018, la convention collective d’UCCO-SACC–CSN est arrivée à échéance le 31 mai dernier. Rapidement, le syndicat a entrepris à l’automne une vaste tournée afin de consulter les agentes et agents à propos de la prochaine ronde de négociations.

De la consultation menée auprès des membres des 49 pénitenciers fédéraux, quatre grands principes en sont ressortis. Il a été convenu que les prochaines négociations seraient ciblées en identifiant les enjeux majeurs ; que la durée de la prochaine convention collective serait prolongée afin qu’elle soit mise en application et vécue par les membres avant de commencer une nouvelle ronde ; le syndicat négocierait afin que les enquêtes de l’employeur soient menées dans un délai raisonnable et, finalement, que l’employeur paierait les frais juridiques d’un membre qui fait face à des accusations criminelles dans le cadre de son travail, lorsque celui-ci est reconnu non coupable pour une partie ou l’ensemble des chefs d’accusation.

Après cette première tournée de consultation, le comité de négociation s’est mis au travail pour préparer le projet de convention collective et analyser les coûts des demandes, avec le soutien des actuaires de la CSN.

Une fois le travail terminé, le comité exécutif a entrepris une seconde tournée pancanadienne, de novembre à février. Adopté par une immense majorité, le projet de négociation ciblée priorise les éléments suivants : l’amélioration du régime de retraite , la bonification des vacances annuelles et le rehaussement des salaires.

Outre ces demandes prioritaires, le projet de convention collective inclut aussi des demandes concernant les heures supplémentaires, la conciliation travail-famille, l’allocation pour les maîtres-chiens ainsi que la rétention du personnel dans les régions éloignées.

Pour un bien-être accru
Les enjeux ciblés possèdent un objectif commun : l’amélioration du bien-être des agentes et agents correctionnels. « Il faut dire que leur métier est l’un des plus difficiles à exercer, particulièrement du point de vue psychologique. Ces hommes et ces femmes côtoient quotidiennement la souffrance humaine et la maladie mentale. Il est évident qu’à la longue, ça mine », explique François Enault, conseiller syndical et négociateur pour UCCO-SACC–CSN. C’est pourquoi le projet de négociation propose, en premier lieu, une retraite plus généreuse, et donc une possibilité d’y accéder plus rapidement. « Même chose pour les vacances annuelles : on souhaite que les agents puissent bénéficier davantage de vacances pour mieux prendre soin de leur propre santé mentale et physique ». Finalement, le salaire, qui permet aussi aux agentes et agents de mener une meilleure vie, fait partie du projet.

Une mobilisation prête
Parallèlement à la tournée d’adoption du projet de convention collective, une importante session de formation en mobilisation s’est tenue les 29 et 30 janvier derniers. Près de 100 militantes et militants provenant de l’ensemble des 49 sections locales y ont assisté dans les locaux de la CSN, à Montréal. Puisque des négociations réussies ne se font jamais sans une mobilisation efficace, tous ceux qui en sont responsables ont été invités à échanger sur les secrets d’une mobilisation couronnée de succès. Bref, les membres sont prêts.

UCCO-SACC–CSN a déposé son projet de convention collective au Conseil du Trésor le 25 mars dernier. Au même moment, dans tous les pénitenciers du pays, les agentes et agents organisaient des actions pour souligner le déclenchement de leurs négociations. Les pourparlers devraient débuter à l’automne.

Lettres sur le devenir du Québec

Les auteurs et épistoliers Hélène Pelletier-Baillargeon et Pierre Vadeboncoeur échangent leurs réflexions du moment sur une période allant de 1983 à 2006. Elle, l’espérante, lui, le fataliste sur le devenir du pays du Québec. Elle, journaliste et chroniqueuse, est notamment l’auteure de Marie Gérin-Lajoie – De mère en fille, la cause des femmes, en 1985. Lui, syndicaliste depuis la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC, l’ancêtre de la CSN), est devenu l’un des plus importants essayistes de la littérature québécoise. Il a notamment écrit La dernière heure et la première, en 1970. Les deux ont toujours été des grandes causes de la justice sociale, mais surtout, partisans de l’indépendance du Québec.

L’échange de leurs réflexions débute en 1983, trois ans après le refus de la population par référendum de faire la souveraineté. Nous les suivons à travers les événements marquants : la Constitution de 1982 et le refus de celle-ci par l’Assemblée nationale du Québec ; le « Beau Risque » ; l’échec des accords du lac Meech menant au deuxième référendum en 1995 où la population rejette à nouveau le statut d’État souverain pour le Québec.

« La correspondance, nous dit Vadeboncoeur, permet de formuler une pensée encore inachevée avec ses flous, ses ombres, ses contradictions ». À la lecture de ces lettres, le lecteur plonge dans leurs réflexions, leurs hésitations, leurs états d’âme. À la fin des années 1990, une « fatigue culturelle » s’installe chez eux : le projet du pays stagne dans l’opinion publique. Si Pelletier-Baillargeon refuse de baisser les bras, Vadeboncoeur, lui, doute de l’aboutissement du projet souverainiste. « Nous avons voulu forcer l’histoire ; cela se peut, cela se fait, mais cela n’a pas marché », écrit-il.

Durant toutes ces années, politiquement, les deux auteurs n’ont jamais voulu chercher un véhicule autre que celui du Parti québécois (PQ) bien que l’orientation tanguait depuis 1995. À la lumière de la conjoncture actuelle, il semble que le PQ ne pourra être le seul à porter ce projet de pays.

Contre les maternelles 4 ans mur à mur

La campagne 4 ans, c’pas grand, menée par la CSN afin de freiner le projet d’implantation de maternelles 4 ans partout au Québec, a été lancée avec succès le 4 avril dernier devant le bureau du premier ministre, à Montréal. D’autres actions avaient eu lieu auparavant, dont la visite aux député-es, partout au Québec, qui se poursuivait encore en avril.

Pour le moment, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ne cesse d’adapter son projet pour répondre aux pressions populaires. Il affirme aussi que les maternelles 4 ans sont complémentaires aux services de garde éducatifs. Seulement voilà, tout l’argent frais du dernier budget (1 G $ sur 5 ans) est dédié aux maternelles et non au réseau déjà en place pour la petite enfance. Une chose est sûre, 4 ans, c’pas grand pour commencer l’école !

La fin du Far-West

La CSN a favorablement accueilli, le 10 avril dernier, le dépôt d’un règlement venant enfin activer les modifications à la Loi sur les normes du travail déjà adoptées en juin dernier par l’Assemblée nationale, concernant les agences de placement de personnel et les agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires. Dorénavant, les entreprises utilisant celles-ci seront tenues d’offrir les mêmes salaires à tous leurs salarié-es, peu importe de quelle façon ceux-ci seront embauchés.

Pour la CSN, l’obligation imposée aux employeurs d’offrir les mêmes salaires au personnel d’agence constitue un pas dans la bonne direction afin de répondre aux défis occasionnés par les pénuries et la rareté de main-d’œuvre. « Alors que les entreprises peinent à recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin, il est pour le moins surprenant que le gouvernement soit obligé de les forcer à offrir les mêmes conditions salariales à tout le monde, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. On aurait préféré que les employeurs se rendent à l’évidence plus tôt. Mais bon, pour le mouvement syndical, il s’agit de l’aboutissement logique d’une bataille que nous menons depuis longtemps. »

L’édition savante francophone menacée

Le monde de l’édition savante francophone, principalement au Québec, est menacé. Des dizaines de revues en sciences humaines et sociales risquent de disparaître si rien n’est fait. Ce constat émane d’un rapport et financé par le Fonds de développement académique du réseau de l’Université du Québec (FODAR–UQ), pour lequel 31 responsables de revues savantes ont été consultés.

Le problème n’est pas nouveau, mais l’évolution des contextes alimente leur vulnérabilité. D’abord, un contexte économique lié au monopole des grands éditeurs commerciaux dont les marges de profit sont particulièrement fortes. Puis le contexte technologique, car les revues savantes francophones ont peu de ressources pour s’adapter aux nouvelles réalités. Enfin, le libre accès mis de l’avant pour contrer la mainmise des grands éditeurs n’engendre pas les revenus espérés.

Les solutions pour éviter le pire consisteraient à diversifier les modèles économiques pour réduire la dépendance des revues aux subventions et revenus d’abonnement. Également, augmenter le soutien financier permettrait d’innover; c’est particulièrement l’appui à la rédaction et à l’édition des publications de recherche qui fait défaut.

Consulter le rapport

23e édition du Camp Vol d’été Leucan–CSN

Depuis 1996, en partenariat avec Leucan, la CSN mène chaque année une campagne de financement auprès de ses syndicats affiliés au profit du Camp Vol d’été Leucan–CSN. Ce camp unique permet aux enfants atteints d’un cancer ainsi qu’à leur famille de se donner un moment de répit face à la maladie. Au total, ce sont plus de 20 000 enfants qui ont pu bénéficier du programme au cours des vingt dernières années.

L’an dernier, une nouvelle formule a été mise en place pour atteindre les objectifs de financement : la campagne du « 1 $ par membre ». Pour cette 23e édition, la CSN sollicite de nouveau la collaboration et la générosité de ses syndicats afin d’atteindre l’objectif de 100 000 $.

À la CSN, la solidarité des membres à l’égard de ces familles éprouvées est toujours très présente et demeure essentielle à la tenue du camp. À l’été 2019, c’est sur la thématique du pays imaginaire que les familles de Leucan vivront l’expérience.

Saviez-vous que la FAPSCQ a aussi choisi le Camp Vol d’été Leucan-CSN?

La Fondation des agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec (FAPSCQ) est un organisme sans but lucratif qui a entre autres pour but de promouvoir la fonction d’agent des services correctionnels (tous les détails se retrouvent ici). En 2019, elle a choisi de soutenir le Camp Vol d’été Leucan-CSN en s’imbriquant dans la collecte de fonds que mène la CSN depuis maintenant 23 ans pour financer le camp.

La FAPSCQ amasse des dons principalement deux façons : le Défi karting et la Loto-Évasion.

  • Vous pouvez vous procurer un (ou plusieurs!) des 350 billets pour le concours Loto-Évasion au bureau du syndicat SAPSCQ.
  • Le Défi Karting est une journée loin d’être ordinaire et un challenge sportif hors du commun. La population, divers partenaires, corps d’emploi d’agent de la paix et autres viennent défendre honneur et fierté pour une bonne cause.

Le Défi Karting de la FAPSCQ est donc une course de karting où jusqu’à 80 pilotes s’affronteront amicalement, mais tous avec un objectif de victoire sur un circuit à plus de 70 km/h avec des karts de 9 hp. L’activité aura lieu le 24 août prochain chez Karting H2O (à Trois-Rivières). Chaque volant (inscription) est au coût de 100 $ et vous pouvez amasser un minimum de 100 $ en dons pour le Camp Vol d’été Leucan-CSN). Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien.

Les ASSS assistent à la dégradation des soins à domicile

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) dévoile les résultats d’un sondage sur le quotidien des Auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) et sur les services aux usagers. Ce sondage diffusé en marge du Forum national sur la profession d’ASSS illustre la dégradation des conditions de travail de ces intervenant-es qui font tout pour donner des soins de qualité alors que les employeurs et les gouvernements ouvrent toute grande la porte au privé.

Cette consultation a été menée du 17 janvier au 1er mars 2019. Ce sont 2 693 ASSS qui ont répondu à ce sondage, ce qui représente près de 50 % de l’ensemble des ASSS du Québec. Les ASSS sont celles qui rencontrent le plus souvent les usagères et usagers qui reçoivent des soins à domicile. Si elles répondent massivement aimer leur travail (90 %), elles sont aussi près de 97 % à considérer que le gouvernement ne reconnaît pas leur contribution.

Des conditions de travail qui se dégradent alors que les besoins de la population augmentent
Les ASSS sont bien placées pour voir l’ampleur des besoins des usagers. Pourtant, elles rencontrent plusieurs problèmes au travail :

  • Manque de personnel (selon 76 % des répondantes)
  • Manque de reconnaissance (69 %)
  • Surcharge de travail (62 %)
  • Problèmes de gestion (57 %)
  • Pression au travail (47 %)

Avec des années de sous-financement chronique et la réforme Barrette, c’est plus de 82 % des répondantes qui ont vu leur charge de travail s’alourdir depuis le 1er avril 2015. Cela en raison de l’alourdissement des profils des usagers (82 %), de l’augmentation du nombre d’usagers (79 %) et de l’instabilité du personnel dans les équipes de travail (55 %).

Cela a des conséquences néfastes sur leur santé.

  • Elles vivent de la fatigue durant ou à la fin de leur quart de travail (selon 74 % des répondantes) et de la douleur physique durant ou à la fin de leur quart de travail (68 %)
  • 90 % empiètent sur leur temps de pause et 80 % sur leur temps de repas
  • 60 % ont un niveau de détresse psychologique élevé
  • Près de 47 % se sont absentées du travail au cours des 12 derniers mois en raison de détresse psychologique
  • 88 % ont été victime de violence psychologique ou physique de la part des usagers ou de leur famille

Et sur les services à la population :

  • Compromis sur la qualité des services (61 %)
  • Délais dans les services à la population (56 %)
  • 92 % ont observé des situations mettant à risque la sécurité des usagers
  • 79 % ont observé des situations exposant les usagers à de la maltraitance, des abus, de l’extorsion, de l’intimidation, de la violence verbale ou physique ou à des vols

« Ce que souhaitent les ASSS, c’est une réelle reconnaissance de leur expertise et une organisation du travail qui mise sur les besoins des usagers. Elles veulent que le travail d’équipe retrouve ses lettres de noblesse pour pouvoir ajuster les soins en cours de route. Les ASSS veulent que les employeurs écoutent ce qu’elles ont à proposer pour mieux servir les besoins de la population », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Vers la dislocation de la mission du réseau public
La désorganisation du réseau public observée par les ASSS vient nuire à la mission des soins à domicile. Un des avantages clés des soins à domicile offerts dans le public, c’est le travail d’équipe réalisé par l’ensemble des intervenant-es (ASSS, infirmière, professionnel-le). Pourtant, c’est plus de 83 % des répondantes qui ne sont pas invitées à participer à des rencontres visant la planification des plans de travail.

Comme elles manquent de temps, elles sont seulement 10 % à avoir toujours le temps d’effectuer les tâches qu’elles doivent accomplir et plus de 70 % n’ont pas le temps de répondre aux imprévus.

Les tentacules du privé nuisent à l’offre de soins à la population
Pendant que les conditions de travail des ASSS et le secteur public se dégradent, le privé prend de plus en plus de place dans les soins à domicile. Pour l’année 2016‐2017, le recours aux agences privées était de 38,2 % dans la région de Montréal. Que ce soit des entreprises privées, des entreprises d’économie sociale ou par le biais du chèque emploi service, les sommes investies par l’État pour financer le privé sont beaucoup plus importantes que ce qui finance le secteur public. Le constat est inquiétant : plus de 51 % des ASSS craignent pour l’avenir de leur titre d’emploi au sein de leur CSLC.

« La privatisation des soins à domicile est une tendance lourde qui va de pair avec la dislocation du réseau public. L’éclatement de l’offre nous nuit pour organiser des services qui répondent aux besoins. On a tout un retard à rattraper dans ce domaine. C’est pourquoi nous interpellons la ministre McCann et lui demandons de réagir aux résultats du sondage. Il est encore temps de changer de cap et de consolider nos CLSC », de conclure Jeff Begley.

Le syndicat dénonce le double discours de la direction

Pendant qu’à l’intérieur des murs de la TÉLUQ la direction soulignait la 3e édition de la Semaine des employé-es de la TÉLUQ, les tuteurs et tutrices ont rappelé, sur le trottoir, que leurs négociations piétinent depuis maintenant 10 semaines.

En grève générale illimitée depuis le 28 janvier, les 200 tuteurs et tutrices ont dénoncé le double discours de la direction qui, d’une part, dit souhaiter saluer l’apport inestimable de ses employé-es et souligner leur désir de s’impliquer dans la réussite de l’Université TÉLUQ, mais qui, d’autre part, se traîne les pieds dans les négociations avec ses tuteurs et tutrices. « Nous sommes en grève depuis 75 jours et nous n’avons eu que deux séances de négociations, a dénoncé la présidente du STTTU–CSN, Nancy Turgeon. Si l’employeur a réellement à cœur la réussite de la TÉLUQ, pourquoi tarde-t-il à régler avec nous ? »

MISES À PIED ET POURSUITE-BAILLON
Rappelons que la TÉLUQ a procédé sans préavis à des mises à pied déguisées de plusieurs de ses tuteurs et tutrices, qui comptent en moyenne 14 ans d’ancienneté. « Elle les a d’abord remplacés en ayant recours à la sous-traitance, via une entreprise privée. Ce n’est qu’à la suite d’une intervention ministérielle, qui a mené à la suspension du directeur général, que la situation s’est résorbée. Toutefois, ces enseignantes et enseignants d’expérience sont toujours remplacés par d’autres nouvellement embauchés », a pour sa part dénoncé Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN. La TÉLUQ a aussi déposé une poursuite en diffamation à l’encontre du syndicat pour ses dénonciations de mises à pied de ses enseignantes et enseignants d’expérience, entre autres choses. « Le syndicat a dû rétorquer en contestant juridiquement cette atteinte alléguée à la liberté d’expression, qui viserait à museler le syndicat dans le débat public sur les orientations de leur université », a ajouté Caroline Quesnel.

REPRÉSAILLES CONTRE LA PORTE-PAROLE DU SYNDICAT
Rappelons aussi qu’en avril, la TÉLUQ a été condamnée par le Tribunal administratif du travail pour avoir retiré illégalement ses affectations à la présidente du syndicat, à la suite de ses interventions médiatiques dénonçant la sous-traitance du travail d’encadrement des tuteurs et tutrices, entre autres choses. Une pratique antisyndicale plutôt peu fréquente de la part d’un établissement d’enseignement de cette envergure.

« Après 18 mois de négociations, il est temps pour la direction de la TÉLUQ de concrètement reconnaître l’apport de ses tuteurs et de ses tutrices, et de négocier pour régler », a conclu Nancy Turgeon.

La CSDM met en demeure un transporteur de Montréal

Nouvel élément dans la crise qui menace le transport scolaire au Québec : à la suite de plusieurs problèmes directement liés à la rareté de main-d’œuvre rencontrés par le transporteur Autobus Transco (1988) Inc., la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a envoyé le 4 avril dernier une mise en demeure au transporteur afin de lui signifier une possible rupture de contrat.

« Le 5 avril, nous avons reçu un mémo interne pour nous aviser que notre taux d’absentéisme mettait en péril les contrats que notre employeur détient avec la CSDM. Or, le réel problème, ce n’est pas qu’il y ait des absences, ce qui est normal dans toutes les entreprises, mais plutôt le fait que notre employeur, bien malgré lui, ne dispose pas de remplaçantes ou remplaçants pour faire face à ces absences. Nous nous retrouvons donc à recevoir cette menace de perdre notre emploi si la CSDM décide de retirer des circuits à notre employeur. En plus de ne pas recevoir une rémunération adéquate, qui tient compte du travail que nous accomplissons à chaque jour d’école, nous devons porter le fardeau de cette rémunération trop faible pour attirer et retenir la main-d’œuvre dans notre secteur. C’est carrément insultant d’être pris au piège de la sorte », de dénoncer Carole Laplante, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco (STTT–CSN).

« Dans le secteur du transport scolaire, nous sommes témoins à chaque semaine de problèmes en lien avec la rareté de main-d’œuvre qui sévit dans notre domaine. Les employeurs, et ce n’est pas de leur faute, n’ont tout simplement pas de remplaçantes ou remplaçants pour faire face aux divers congés normaux, qu’ils soient pour maladie ou pour d’autres raisons fondées. Ce faisant, des salarié-es se présentent au travail malades, des cadres doivent prendre le volant, des parcours doivent être doublés ou peuvent ne pas être faits, ce qui occasionne des problèmes de transport, de sécurité, des retards et des erreurs dans les trajets, de préciser Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Pour nous, il est clair que tous ces problèmes sont liés au manque de main-d’œuvre, et, plus précisément, au sous-financement du transport scolaire et aux salaires insuffisants qui en découlent. »

« Les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 $ —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux. Or, dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conductrice et de conducteur de véhicule scolaire, un comité de travail formé par des organisations syndicales, le gouvernement et les associations de transporteurs a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ l’heure à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté. Les graves problèmes de recrutement, de rétention et de pénurie de conductrices et conducteurs de véhicule scolaire que nous connaissons actuellement sont directement liés à ces mauvaises conditions de travail », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Au Québec, plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Le STTT–CSN compte près de 330 membres responsables d’environ 300 parcours de transport scolaire. Le STS regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la FEESP-CSN. Celle-ci compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services public et parapublic.

Pourquoi choisir un service de garde subventionné plutôt que la maternelle 4 ans?

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La campagne 4 ans, c’pas grand de la CSN vise à souligner que l’école n’est pas le lieu qui convient le mieux pour une grande majorité des enfants de 4 ans. Le personnel en CPE et les responsables de services de garde en milieu familial régi et subventionné sont les véritables spécialistes de la petite enfance. 4 ans, c’pas grand pour aller à l’école !

Voici huit raisons de choisir un service de garde subventionné plutôt que la maternelle 4 ans :

SERVICE DE GARDE SUBVENTIONNÉ

  1. Une responsable en milieu familial pour un maximum de 6 enfants et une éducatrice pour un maximum de 10 enfants en CPE.
  2. La responsable ou l’éducatrice sont disponibles quand vous allez chercher votre enfant.
  3. Les repas, les collations et le matériel sont compris dans le prix en tout temps.
  4. Un milieu de vie éducatif adapté à un enfant de 4 ans qui laisse du temps pour le jeu, la sieste, les câlins et l’accès aux activités extérieures.
  5. Dans un environnement comprenant que des enfants de moins de 5 ans.
  6. Ouverture l’été, tout en ayant la possibilité de garder avec vous les tout-petits lors de vos congés.
  7. Possibilité d’accompagnement par une conseillère pédagogique et par d’autres ressources professionnelles si l’enfant a des besoins spécifiques.
  8. Identification d’un retard de développement dès la petite enfance.

MATERNELLE 4 ANS

  1. Une enseignante peut avoir 17 enfants à sa charge.
  2. Si le tout-petit termine sa journée au service de garde, il est impossible de parler à l’enseignante.
  3. À payer : repas et collation, services de garde, journées pédagogiques et camps de jour l’été.
  4. Milieu adapté… pour l’apprentissage scolaire.
  5. Groupes d’enfants du même âge ET aussi des plus vieux (jusqu’à 12 ans).
  6. C’est l’école : obligation d’envoyer les enfants en classe.
  7. Actuellement, les écoles manquent de locaux en bon état et de personnel (enseignants, éducatrices, orthophonistes, etc.)
  8. Identification de problèmes d’apprentissage à quatre ans seulement.

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Agences de placement : la CSN se réjouit d’un règlement attendu depuis longtemps

Près d’un an après l’adoption du projet de loi 176 modifiant la Loi sur les normes du travail, la CSN se réjouit du règlement publié aujourd’hui par le gouvernement du Québec qui vient enfin en activer les principales mesures visant à encadrer les agences de placement et les agences de recrutement de travailleurs étrangers temporaires.

« Nous saluons la décision du gouvernement de venir encadrer le Far West qu’était devenu le secteur des agences de placement de personnel et des agences de recrutement des travailleurs temporaires étrangers, de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN. Enfin, le gouvernement impose aux entreprises d’offrir les mêmes conditions salariales au sein d’un même milieu de travail, et ce, peu importe de quelle façon la personne a été embauchée. »

Pour la CSN, l’obligation imposée aux employeurs d’offrir les mêmes salaires au personnel d’agence constitue un pas dans la bonne direction afin de répondre aux défis occasionnés par les pénuries et la rareté de main-d’œuvre.

« Alors que les entreprises peinent à recruter la main-d’œuvre dont elles ont besoin, il est pour le moins surprenant que le gouvernement soit obligé de les forcer à offrir les mêmes conditions salariales à tout le monde, affirme Jacques Létourneau. On aurait préféré que les employeurs se rendent à l’évidence plus tôt. Mais bon, pour le mouvement syndical, il s’agit de l’aboutissement logique d’une bataille que nous menons depuis longtemps. »

Enfin, la CSN se réjouit que les entreprises soient dorénavant déclarées solidairement responsables des obligations pécuniaires envers le personnel d’agences en cas de fermeture ou de faillite de ces dernières.

La centrale syndicale analysera néanmoins le règlement en profondeur et se réservera la possibilité de faire les représentations appropriées auprès du gouvernement.

Mon expérience, c’est pas relatif!

Quelques centaines de salarié-es des réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux membres de syndicats CSN ont tenu une action de visibilité ce midi, devant les locaux du Conseil du trésor, à Québec. Les travailleuses et les travailleurs revendiquent la pleine reconnaissance de leur expérience acquise.

Depuis le 2 avril dernier, tous les salarié-es sont intégrés dans une même structure salariale au sein de 28 rangements distincts, ce qui détermine notamment leur échelle de salaire. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle que le rang qu’ils occupaient au 1er avril, car les années d’expérience n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon, alors qu’une personne nouvellement embauchée par l’établissement pourrait faire reconnaître son l’expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e échelon, le sommet de l’échelle.

 « Dans le contexte de rareté de main-d’œuvre que nous connaissons actuellement, le gouvernement devrait se montrer plus sensible à une situation comme celle-ci, très démoralisante pour le personnel, explique la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous avons soumis des pistes de solutions au Conseil du trésor. Nous espérons qu’elles seront étudiées sérieusement et que nous pourrons trouver une issue favorable pour les salarié-es touchés ».

 « C’est vraiment décourageant un tel manque de reconnaissance, déplore la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras. Personne n’accepterait de voir ainsi son expérience dévaluée. Il n’y a pas un député de la CAQ qui aurait accepté cela dans sa vie antérieure… Faut absolument corriger la situation, sans attendre ».

Plus d’information au https://secteurpublic.quebec/relativite

Triste journée pour l’équité salariale

La CSN déplore que le projet de loi 10, visant à modifier la Loi sur l’équité salariale, ait été adopté par l’Assemblée nationale hier soir. Pour la centrale syndicale, les modifications apportées par le projet de loi ne répondent pas au jugement de la Cour suprême de mai dernier et, en ce sens, ne mettront pas un terme définitif aux discriminations salariales envers les femmes.

Rappelons qu’en mai dernier, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait statué que les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue – par l’entremise d’une modification aux tâches ou aux exigences d’un titre d’emploi, par exemple – plutôt qu’au moment où l’exercice de maintien de l’équité est effectué, obligatoirement à tous les cinq ans.

En introduisant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou initiées au moment de la sanction de la loi, la CSN est d’avis que le gouvernement discrimine les salariées visées par le jugement de la Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux.

En tant que plus grand employeur au Québec, le gouvernement est lui-même assujetti à sa propre loi sur l’équité, rappelle Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. « Or, il ne faut pas oublier que l’exercice de maintien de l’équité salariale du secteur public réalisé en 2010 a été l’objet de milliers de plaintes le contestant – tout comme l’exercice de 2015, par ailleurs. Aucune entente n’a été possible avec le Conseil du trésor pour régler ces litiges. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) n’a toujours pas rendu une décision sur ces plaintes. Et le gouvernement affirme aujourd’hui que, malgré l’inconstitutionnalité de sa loi, les modifications apportées aux paramètres de rétroactivité ne s’appliqueraient que pour le futur? C’est d’un total mépris envers les femmes, qui représentent plus de 75 % du personnel du secteur public. »

Cette mesure d’exception, souligne la CSN, s’appliquera tout autant aux employeurs du secteur privé. En adoptant cette loi, le gouvernement vient en quelque sorte cautionner leur laxisme des dernières années.

« Nous prendrons le temps d’étudier la loi en profondeur et d’évaluer l’ensemble des recours juridiques à notre disposition, précise Caroline Senneville. La CSN prendra toutes les actions nécessaires afin de faire respecter l’esprit de la Loi sur l’équité salariale ainsi que le jugement de la Cour suprême. Jamais nous ne baisserons les bras avant de nous assurer que les droits des femmes à une rémunération juste et équitable soient entièrement respectés. »

Temps supplémentaire obligatoire: la FSSS–CSN propose trois solutions

Depuis plusieurs mois, le temps supplémentaire obligatoire augmente dans le réseau de la santé et des services sociaux et devient une méthode de gestion pour des employeurs qui ne parviennent plus à gérer convenablement les équipes de travail dans les mégastructures engendrées par la réforme Barrette. Cette épidémie du TSO touche les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes, mais aussi les préposé-es aux bénéficiaires, les préposé-es à l’entretien ménager, les assistant-es techniques à la pharmacie et plusieurs autres titres d’emploi.

Récemment, le CISSS des Laurentides annonçait qu’il mettait un terme au TSO pour les préposé-es aux bénéficiaires suite aux interventions du syndicat affilié à la CSN. Cette décision illustre qu’il est possible de cesser le TSO. La FSSS-CSN propose 3 mesures pour mettre fin au TSO :

  1. Rehausser les structures de postes en augmentant et valorisant les postes à temps plein pour stabiliser les équipes de travail.
  2. Offrir des formations payées en milieu de travail pour attirer le personnel et combler les postes vacants.
  3. Mettre en place un mécanisme national d’encadrement du temps supplémentaire qui pénalise les employeurs qui ont recours au TSO avant de s’assurer que l’ensemble des salarié-es pouvant effectuer un quart de travail ont été contactés.

« Le TSO, c’est le meilleur exemple pour illustrer l’ampleur de la crise que vit actuellement le réseau. Le personnel est surchargé et tombe au combat. Et tout ce qu’on trouve à faire, c’est en rajouter une couche en les forçant à rester au travail. C’est irresponsable et ça montre le peu de reconnaissance de bien des employeurs envers le personnel. La ministre McCann semble être ouverte à appliquer des solutions. Nous lui en soumettons trois aujourd’hui pour régler la crise au plus vite », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Le gouvernement continue d’improviser

Avec la pénurie actuelle d’enseignantes, d’enseignants et de professionnel-les, on ne sait toujours pas qui pourra occuper les deux postes requis pour chaque classe de maternelle 4 ans. Le poste à mi-temps pour accompagner l’enseignante ou l’enseignant sera-t-il occupé par des éducatrices, des techniciennes en éducation spécialisée ou par un autre type de professionnel? Dans tous les cas, il risque de manquer de personnel. « Le ministre Roberge doit improviser au gré des pressions populaires et des problèmes qui surgissent », affirme Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, qui rappelle que le ministre a récemment évoqué l’idée d’embaucher des éducatrices en CPE pour combler le manque anticipé d’enseignante pour la maternelle 4 ans.

On signale par ailleurs un nombre d’inscriptions aux maternelles 4 ans plus bas que prévu, ce qui fera en sorte d’augmenter les coûts puisqu’il faudra quand même embaucher une enseignante et une éducatrice à mi-temps pour chaque classe.

Pas d’impact

La prémisse de base du gouvernement est que les maternelles 4 ans apporteraient une plus-value pour la scolarisation des enfants. Or, rien n’est moins sûr. Selon la chercheure Christa Japel de l’Université de Montréal, dans une étude réalisée au Québec et publiée en 2017, les maternelles 4 ans « ont très peu d’effet sur la préparation à l’école et, ainsi, ne réduisent pas de façon significative l’effet des conditions sociodémographiques des enfants sur leur préparation à l’école. »

En fait, le pédiatre de Sainte-Justine, Jean-François Chicoine, estime que les enfants les plus fragiles, qui ont des problématiques affectives, ont besoin d’un milieu plus « apaisant » avec un « référent » plus accessible, comme dans un service de garde éducatif. « Si l’enfant n’est pas capable de faire quelque chose, il faut lui dire en s’agenouillant, en le regardant dans les yeux : “je vais t’aider.” Et pour faire ça, ça prend une relation d’un individu à un autre. Un bon rapport entre l’éducatrice et l’enfant », a expliqué Jean-François Chicoine en entrevue avec le journal de la CSN.

 Des solutions

« Depuis le début, ce qu’il faut, c’est compléter l’offre de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné pour pouvoir offrir un service de qualité aux enfants de 0 à 5 ans, partout au Québec », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Il manque encore aujourd’hui des places en CPE et chez les responsables en services de garde (RSG) dans certaines régions du Québec. Les parents n’ont donc pas vraiment de choix.

Dans le dernier budget du Québec, on voit qu’il faudra attendre 2022-2023 pour obtenir la fin de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants, ce que la CAQ avait dénoncé sous le vocable de la « taxe famille ». Pour mieux respecter le choix des parents, la CSN demande au gouvernement d’aller beaucoup plus vite pour respecter sa promesse et rétablir le tarif unique. « Pourquoi ne pas éliminer la taxe famille dès l’an prochain? », suggère Véronique De Sève.

La CSN propose aussi de mettre fin au crédit d’impôt pour les services de garde non régis et pour les garderies non subventionnées. Les services de garde privés en milieu familial ne devraient pas être financés par les fonds publics. Le crédit d’impôt accordé pour les services de garde vient démontrer que ce sont tous les Québécois qui financent ce service de garde alors que l’encadrement y est minimaliste. Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’améliorer le sort de la petite enfance, il doit prendre tous les moyens pour favoriser les services de garde éducatifs encadrés.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La FSSS–CSN compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Renseignements :

Thierry Larivière, Service des communications de la CSN

Cellulaire : 514 966-4380 ; bureau : 514 598-2139 ; thierry.lariviere@csn.qc.ca

Des représailles avérées contre la présidente du syndicat de la TÉLUQ

Dans une décision rendue hier, la juge Annie Laprade du Tribunal administratif du travail a condamné l’Université TÉLUQ pour avoir exercé illégalement des mesures de représailles à l’endroit de la présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université – CSN (STTTU), madame Nancy Turgeon. Pour la juge, la décision de l’université conduisant à priver la présidente du syndicat de ses affectations est vraisemblablement liée à ses interventions médiatiques qui visaient à dénoncer l’attitude de l’université et la sous-traitance avec une entreprise privée, l’Institut MATCI.

« C’est scandaleux de voir un établissement d’enseignement de cette envergure tenter de museler la porte-parole d’un syndicat en la privant de son gagne-pain. Une université qui gère des fonds publics devrait être davantage respectueuse des lois et particulièrement des libertés d’expression et d’association. Le ministre Roberge doit rapidement mettre fin à ce bordel qu’est devenue la TÉLUQ », martèle Richard Bousquet, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN).

Pour Nancy Turgeon, présidente du STTTU, l’Université TÉLUQ fait preuve depuis près de deux ans d’une réelle arrogance envers ses tutrices et ses tuteurs. « La décision du tribunal rappelle d’une certaine façon qu’il y a des limites à mépriser le monde. J’ignore cependant si la direction de l’université a la capacité de reconnaître qu’elle est allée trop loin », conclut-elle.

Dans la même veine, l’université a aussi déposé un autre recours contre la présidente du syndicat et des représentantes et des représentants de la FNEEQ et du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches pour des interventions publiques. Les représentant.es syndicaux allèguent que cette dernière poursuite est une poursuite bâillon. La Cour supérieure devra se pencher sur cet autre litige au cours des prochaines semaines.

En négociation depuis plus de 18 mois, la situation à l’Université TÉLUQ s’est envenimée à la suite de nouvelles exigences patronales forçant les membres du syndicat à déclencher la grève générale illimitée le 28 janvier 2019.

Deux nouveaux concessionnaires automobiles syndiqués à la CSN

La Confédération des syndicats nationaux vient tout juste de déposer deux nouvelles requêtes en accréditation syndicale au Tribunal administratif du travail (TAT), dans le secteur des concessionnaires automobiles.

Les deux nouvelles accréditations visent les vendeuses et les vendeurs de Jaguar/Land Rover Brossard, membre du Groupe Park Avenue, et de Audi Prestige Saint-Laurent, membre du Groupe Gabriel.

« Ces deux nouveaux groupes de travailleuses et travailleurs s’ajoutent aux deux autres qui ont récemment joint les rangs de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Nous nous réjouissons d’accueillir ces salarié-es à commission œuvrant dans un milieu non traditionnellement syndiqué, de déclarer André Miousse, vice-président de la FIM. Pour nous, il est clair que ces travailleuses et travailleurs ont compris qu’en se regroupant, ils se donnaient un rapport de force pour faire face à leur employeur. »

Syndiqués depuis près de deux ans, les vendeuses et vendeurs de Mercedes-Benz West Island détiennent désormais la meilleure convention collective du secteur. La quinzaine de membres couverts par ce contrat de travail sont très satisfaits des conditions qu’ils ont négociées avec leur employeur. De leur côté, les salarié-es à commission de Subaru Des Sources sont syndiqués depuis un peu plus d’un an et ont déjà conclu leur négociation, également à leur entière satisfaction.

« Nous savons qu’actuellement, les propriétaires des concessions du secteur de l’automobile procèdent à une restructuration majeure de leur mode de rémunération, ce qui attaque directement les conditions de travail et, surtout, les salaires et autres avantages versés aux vendeuses et vendeurs, de souligner monsieur Miousse. Or, nous savons que cette rémunération tient compte des longues heures, des horaires de soir et des fins de semaine, de la très grande compétition liée à ce secteur, et, de ce fait, de la grande pression que vivent ces représentantes et représentants aux ventes. Voilà pourquoi nous invitons toutes les travailleuses et tous les travailleurs de ce secteur à joindre nos rangs. »

Pour obtenir confidentiellement de l’information à ce sujet, nous vous invitons à communiquer avec la CSN au 1 800 947-6177.

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.