Quand intérêts syndicaux et patronaux se rencontrent

Quand le Point syndical a voulu aborder les enjeux d’organisation du travail avec le syndicat d’Énergir, son président, André Léonard, a tenu à le faire aux côtés de Jules Langlois, directeur des ressources humaines de l’entreprise. Une formule pour le moins inusitée, mais à l’image du climat qui règne au sein de la société énergétique. Et à voir les gains réalisés par le syndicat au cours des dernières années, force est d’admettre que les travailleuses et les travailleurs ont su en tirer leur épingle du jeu.

M. Léonard, en tant que président du syndicat, pourriez-vous nous expliquer sur quelles bases reposent vos relations avec la direction ?
« D’abord, il faut préciser que cette collaboration ne s’est pas bâtie du jour au lendemain. Au milieu des années 90, les relations avec l’employeur n’étaient pas toujours été évidentes. Nous étions davantage dans une situation de confrontation plutôt qu’en mode “résolution de problèmes”. Au tournant des années 2000, nous avons convenu qu’il fallait remédier à cette situation et trouver une nouvelle manière de gérer nos relations de travail. C’est à ce moment que nous nous sommes tournés vers un modèle de partenariat. À coup d’échanges, d’ouverture et de discussion avec l’employeur, nous avons réussi à bâtir un dialogue ouvert basé sur la confiance, la transparence et le respect mutuel. Sans ces ingrédients, il n’y a pas de collaboration possible. Cela ne signifie pas pour autant que nous sommes toujours d’accord avec l’employeur ! Mais à la base, les deux parties conviennent d’un respect réciproque et d’une écoute active envers l’autre. C’est ce qui nous permet de nous influencer mutuellement et de progresser ensemble. »

M. Langlois, comme employeur, qu’est-ce qu’exige un tel partenariat en matière de gestion des relations de travail ?
L’important est de ne pas partir avec des positions toutes faites de part et d’autre. L’employeur doit se positionner sur le même terrain que le syndicat et ses membres. Il faut partir d’une problématique plutôt que d’une solution immuable. Cela exige notamment de nous donner le temps nécessaire pour faciliter la discussion et la communication avec le syndicat. Ainsi, plutôt que de consacrer notre temps à vendre une idée toute faite, nous allons nous concentrer à trouver collectivement la meilleure idée. Cela nécessite aussi un engagement clair et sincère de la part de la direction de l’entreprise à adopter une attitude d’ouverture et d’écoute envers nos partenaires syndicaux. Lorsque c’est réciproque, nous sommes à même de développer, au fil du temps, la confiance nécessaire qui nous permet de maintenir un tel rapport et de bâtir un partenariat durable. »

M. Léonard, ce modèle de gestion vous a-t-il permis de réaliser des gains syndicaux significatifs et, si oui, lesquels ?
« Absolument ! Nous avons réussi à négocier, entre autres, la semaine de quatre jours pour nos travailleuses et travailleurs syndiqués en mettant sur pied une formation à l’interne permettant de développer une plus grande polyvalence chez les employé-es. L’acquisition de nouvelles compétences, notamment sur le plan technique, a ainsi permis de créer de nouveaux emplois et de développer une expertise interne capable de répondre aux besoins de l’entreprise, tout en limitant le recours à de l’impartition externe, ce qui est très positif pour nos membres.

Un autre gain notoire est sans contredit la révision de la clause “camions-maison” en 2003. Ce gain a permis à un plus grand nombre d’employé-es de bénéficier du véhicule d’Énergir à domicile. Cela signifie qu’ils n’ont plus besoin, le matin, de se rendre au siège social de l’entreprise pour récupérer le véhicule de service ni de le retourner en fin de journée. C’est donc une économie considérable en termes de temps de service, qui bénéficie à la fois à l’entreprise et aux travailleuses et travailleurs. Dans le même esprit, nous avons également négocié avec l’employeur que des secteurs de travail soient circonscrits selon le lieu de résidence des employé-es de manière à faciliter la prestation de services tout en favorisant la proximité travail-maison. »

Du côté de l’employeur, est-ce que ce bon climat avec le syndicat se répercute sur vos rapports avec les salarié-es de manière générale ?
« C’est certain. Le respect que nous accordons à nos partenaires syndicaux se transmet, par ricochet, à l’ensemble de nos travailleuses et travailleurs. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, où tout le monde se bat pour les meilleures ressources, nous croyons fondamentalement que la qualité des relations et du climat de travail qui en découlent constituent des atouts majeurs pour une organisation. C’est le meilleur moyen pour garder notre monde. »

Enfin, nous avons appris qu’une lettre d’entente avait été adoptée récemment relativement à la création de 41 postes. M. Léonard, pouvez-vous apporter des précisions sur cette entente importante en termes de création d’emplois ?

« L’entreprise a récemment adopté de nouveaux standards en matière de santé et sécurité au travail. Pour satisfaire à ces nouvelles exigences, il a fallu s’entendre avec l’employeur sur la meilleure façon d’y arriver, sans générer des heures supplémentaires ou recourir à de la sous-traitance. C’est ainsi que nous nous sommes entendus sur la création de 41 postes syndiqués, en veillant à une répartition équitable au sein de l’entreprise. Voilà un autre bel exemple d’un accord gagnant-gagnant.  Et à la veille de la négociation entourant le renouvellement de notre convention collective, nous entendons préserver ce climat avec l’employeur afin de continuer à améliorer les conditions de travail de nos membres. »

Nouvelles cartes de Noël du Collectif pour un Québec sans pauvreté

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté a dévoilé au début de novembre sa nouvelle série de cartes postales, conçues pour sensibiliser la population à la réalité de la pauvreté. Il y en a quatre et elles ont été illustrées par Élise Gravel, figure bien connue dans l’univers des livres jeunesse.

Les dernières séries de cartes du Collectif mettaient l’accent sur la grande pauvreté qui empêche de couvrir ses besoins de base. La série de cette année aborde une autre facette de la pauvreté, celle des familles et des personnes qui, sans être dans la misère noire, ont de la difficulté à arriver : pour faire ou acheter cette chose-ci, elles doivent renoncer à cette chose-là.

Si vous souhaitez passer une commande pour votre organisation, contactez le Collectif : collectif@pauvrete.qc.ca

Ce que le progressisme doit d’abord accomplir

Propulsé par la multiplicité des luttes qui le composent, le progressisme doit trouver – et plus tôt que tard – une manière cohérente d’unir ses forces afin d’opérer les changements sociopolitiques souhaités. C’est du moins l’une des leçons qui peuvent être tirées de Dire non ne suffit plus (Naomi Klein, 2017).

Bien que publié il y a deux ans et faisant largement écho à l’électrochoc qu’aura été l’élection de Donald Trump aux États-Unis, cette notion que le progressisme doit, plus que jamais, trouver le point de jonction entre ses diverses luttes demeure d’une criante actualité.

Cette idée est développée dans le dernier tiers de son livre et ouvre la voie à une introspection nécessaire de tout mouvement progressiste. Les luttes, aussi diverses soient-elles, font face à un certain nombre d’ennemis communs et le mouvement, au lieu de s’entredéchirer, a la responsabilité d’ouvrir un dialogue interne permettant la convergence et, ultimement, un meilleur rapport de force devant la résistance au changement et l’ampleur des défis auxquels nous faisons collectivement face.

Naomi Klein parle ainsi de la nécessité de créer un autre récit sur lequel l’ensemble des progressistes pourra bâtir les assises d’une lutte commune. Ils seront surtout aptes à profiter de la conjoncture favorable aux changements espérés. Pour cela, il faut se parler, même si, de prime abord, les intérêts peuvent sembler divergents.

Des exemples ? Des travailleuses et travailleurs de l’industrie du pétrole, réunis dans la même salle que des leaders autochtones et des militants écologistes. Les échanges sont chargés et difficiles, mais ils permettent d’aboutir à des propositions et des solutions inclusives. Le mandat est immense, mais l’urgence l’est tout autant.

La sécurité d’abord et avant tout

La CSN-Construction salue l’initiative du gouvernement et est heureuse de contribuer au Sommet sur le transport ferroviaire qui se conclut aujourd’hui à Drummondville.

Cependant, la CSN–Construction tient à réaffirmer la nécessité de mettre de l’avant la sécurité ferroviaire. « Nous sommes très préoccupés pour les travailleurs sur les chantiers ainsi que pour la population. Le gouvernement devra s’assurer de mettre en place des mesures concrètes, d’autant plus dans un contexte de pénurie et de rareté de la main-d’œuvre », a soutenu Pierre Brassard, président de la CSN–Construction.

«Pour qu’un réseau soit construit dans les règles de l’art, cela nécessite l’apport de milliers de travailleuses et de travailleurs aguerris, dont l’expertise entraîne une économie de coûts importante à différents paliers. À ce titre, il est important qu’ils soient reconnus dans la loi R-20 encadrant l’industrie de la construction », a ajouté le spécialiste de la construction des chemins de fer, Jean-Luc Deveaux, vice-président de la CSN–Construction.

Le transport ferroviaire contribuera à créer des emplois directs avec la construction d’un chemin de fer qui emploiera des milliers de travailleurs de la construction, ainsi que des emplois indirects dans les hôtels, les restaurants et autres commerces où passe le rail. En ce sens, la construction d’un réseau sécuritaire, performant et efficace, avec une faible empreinte environnementale, constituera un apport économique majeur pour le Québec.

La CSN–Construction somme le gouvernement et les entrepreneurs d’agir

La CSN–Construction est affligée d’apprendre qu’une signaleuse routière est morte hier après avoir été happée en Montérégie par un véhicule ; elle réclame de toute urgence les mesures de sécurité qui s’imposent pour empêcher de tels drames de se produire.

« La révision de la loi sur la santé et sécurité devait sortir avant les fêtes et se fait encore attendre, se désole le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard. Or, les décès de signaleurs au Québec se multiplient de façon indue depuis trop longtemps. En trois mois seulement, trois signaleurs sont morts au travail! Ceux-ci font face à des automobilistes inconscients des dangers de leur conduite, parfois même agressifs. Combien de fois encore allons-nous assister à des tragédies comme celle d’hier avant que des mesures efficaces ne soient prises pour les éviter ? », a-t-il ajouté.

Pour Pierre Brassard, le gouvernement n’a pas d’excuses : il doit voir à ce que la sécurité soit assurée dans tous les secteurs d’activité assujettis et non assujettis à la loi R-20, qui encadre l’industrie de la construction au Québec. Et jusqu’à maintenant, il est loin d’avoir démontré assez d’empressement à ce sujet. « Les travailleuses et travailleurs de la construction et hors construction sont les plus exposés aux décès sur les lieux de travail. Ils sont souvent obligés d’agir dans des conditions exécrables qui mettent leur vie en danger. La société québécoise ne peut plus tolérer cette situation. »

Un cadre plus serré pour les entrepreneurs
La CSN–Construction exige que tous les entrepreneurs au Québec soient soumis à l’obligation de mettre en place des programmes de prévention qui ont du mordant sur les chantiers. « Dès le début de travaux sur un chantier donné, des représentants à la prévention devraient être déployés sur le terrain pour prévenir les risques à la source. Pourquoi, en 2019, faut-il encore se battre à ce sujet ? », s’indigne Pierre Brassard.

L’obligation pour les grands chantiers de prévoir la mise en place d’un programme de prévention avant que les travaux ne débutent est aussi trop souvent négligée, estime le président de la CSN–Construction. « Les plans de prévention sont déployés souvent très tard, ce qui met la vie de nos travailleurs et travailleuses en danger », déplore-t-il.

Le président de la CSN–Construction exhorte le gouvernement et les entrepreneurs à agir, maintenant. « Cette situation a trop duré ; il n’y a aucune raison d’attendre une journée de plus pour y voir. Il faut que quelque chose soit fait maintenant. Pas demain, il faut que ça cesse. »

 

Le gouvernement Trudeau doit être au service des travailleuses et des travailleurs

La FTQ, la CSN et la CSQ pressent le gouvernement Trudeau de répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs du Québec et du reste du Canada. Pour les trois centrales syndicales québécoises, il est urgent de mettre en place un régime d’assurance médicaments public et universel ainsi que d’apporter rapidement les modifications nécessaires au régime d’assurance-emploi.

Alors que Justin Trudeau a promis, lors de la campagne électorale, la mise sur pied d’un régime national d’assurance médicaments, les organisations syndicales réclament que le premier ministre précise rapidement que le régime sera entièrement public et universel. « Nous connaissons trop bien les profondes iniquités entraînées par le système hybride du Québec, où se côtoient une assurance publique et une panoplie de couvertures privées, indique Jacques Létourneau, président de la CSN. La recommandation du Comité consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, rendue publique en juin dernier, allait exactement dans le sens de nos revendications : seul un régime entièrement public et universel pourrait mettre un terme à ces injustices et répondre aux valeurs canadiennes en matière d’universalité d’accès aux soins de santé. Le premier ministre Trudeau doit y donner suite sans délai. »

Dans le dossier de l’assurance-emploi, les attentes du mouvement syndical n’ont pas changé. Ottawa doit poursuivre le travail amorcé par le ministre précédent et s’engager fermement à réformer le régime d’assurance-emploi pour le rendre plus flexible afin que les chômeuses et les chômeurs puissent bénéficier de prestations justes et équitables. « 60 % des personnes au chômage ne peuvent recevoir de prestations, alors que tous les travailleurs et travailleuses contribuent à la caisse d’assurance-emploi, souligne le président de la FTQ, Daniel Boyer. Cela est un scandale. L’urgence de réformer le régime n’est plus à démontrer. Il faut entre autres revoir les normes d’admissibilité, limiter les exclusions, ne plus pénaliser les travailleuses et les travailleurs saisonniers, augmenter le taux de remplacement de la rémunération assurable et poursuivre le rétablissement des tribunaux tripartites de contestation de l’assurance-emploi où siégeront des représentants du gouvernement, des employeurs et des organisations syndicales. Nos attentes sont grandes, ne nous décevez pas. »

Compte tenu de la situation entraînée par l’élection d’un gouvernement minoritaire par la population canadienne, les centrales syndicales pressent le gouvernement d’agir avec écoute et ouverture afin de faire progresser ces dossiers. « Le premier ministre a promis de remettre de l’argent dans les poches des Canadiennes et des Canadiens, rappelle la présidente de la CSQ, Sonia Éthier. Les revendications du mouvement syndical du Québec vont exactement en ce sens. Les études nous démontrent que, collectivement, ce sont des milliards que nous pourrions économiser avec la mise en œuvre d’un programme public et universel d’assurance médicaments. Quant à l’assurance-emploi, il est grand temps que les chômeuses et les chômeurs retrouvent la possibilité de bénéficier pleinement des sommes qu’ils ont cotisé au régime. »

Ensemble, la FTQ, la CSN et la CSQ représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs.

50 ans à faire école par nos luttes

C’est aujourd’hui qu’aura lieu, au Palais des Congrès de Montréal, le lancement d’un livre sur les 50 années d’existence de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN). Ce récit met l’accent sur certains épisodes qui ont forgé son identité et sa culture.

Pour souligner cet important événement, la Fédération a adopté le slogan « 50 ans à faire école par nos luttes ». Il résume bien le dynamisme de ses membres et le caractère progressiste de leurs actions collectives. Lutte pour la place des femmes dans la Fédération, pour la reconnaissance des personnes chargées de cours, pour le maintien des établissements en région, pour l’autonomie professionnelle et pour la liberté d’expression : la liste des causes défendues et des victoires obtenues est inspirante. Cependant, ce qui frappe à la lecture du livre, c’est la pérennité des enjeux fondamentaux et des questionnements sur la profession enseignante qui caractérisent l’histoire de la Fédération.

Pour l’heure, la Fédération souhaite rendre hommage aux militant-es, aux élu-es et aux salarié-es qui ont fait de la FNEEQ l’organisation syndicale unique, percutante et audacieuse qu’elle est aujourd’hui et qu’elle sera encore demain. « Ce sont des femmes et des hommes engagés, qui ont défendu et qui continuent à défendre avec passion des valeurs humanistes et citoyennes, souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. Ils sauront toujours trouver en la Fédération un instrument privilégié pour leur permettre d’aller au bout de leurs aspirations. »

La présence de ces enseignantes et ces enseignants au sein d’une centrale ouvrière a eu un impact non négligeable sur la société québécoise. Depuis 50 ans, la Fédération vit et se développe à l’intérieur de la CSN avec fierté, de manière affirmée, autonome et solidaire. « Au cours des cinq dernières décennies, la contribution des militantes et des militants de la Fédération à la réflexion collective sur des enjeux touchant les travailleuses et les travailleurs de tous les secteurs d’activités a été enrichissante. L’inverse est tout aussi vrai : La perspective des autres membres de la CSN favorise une compréhension plus immédiate et plus étendue des questions sociales », précise Caroline Quesnel.

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec regroupe actuellement quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 41 établissements privés et 13 syndicats d’université. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec. Elle est l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux.

La FAPSCQ remet 30 000 $ pour le Camp Vol d’été Leucan-CSN

Le syndicat des agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec, via sa fondation (FAPSCQ), avait confirmé son association au Camp Vol d’été Leucan-CSN pour une première année en 2019. Chaque année, pour un organisme, ce syndicat organise différentes activités de collecte de fonds :

  • Un tournoi de golf
  • Loto-Évasion, un concours parmi 350 billets vendus au courant de l’année et dont le tirage a lieu en août
  • Le Défi Karting, une course de karting qui a eu lieu le 24 août dernier à Trois-Rivières où plus de 90 pilotes se sont affrontés amicalement à plus de 70 km/h avec des karts de 9 hp.

Lors  de cet événement, c’est un montant impressionnant de 30 000 $ qui a été remis à Leucan pour le financement du Camp Vol d’été Leucan-CSN, dans le cadre de la campagne annuelle de la CSN. Une générosité importante qui permet aux enfants atteints de cancer et leur famille de bénéficier d’un camp unique et adapté à leurs besoins. Une opportunité de profiter de vraies vacances, d’oublier ne serait-ce qu’un instant la maladie!

Michel Désourdie (1 vice-président SAPSCQ), Jean-François Longtin (sous-ministre associé à la Direction générale des services correctionnels), Guerty Généus (2 IIème vice-présidente du SAPSCQ), Mathieu Lavoie (président du SAPSCQ), Jean Lacharité (2e vice-président à la CSN), Jean-Pascal Bélisle (secrétaire général du SAPSCQ), Suzie Mailloux (Leucan) et Daniel Kenny membre du comité de soutien National.

De plus, Vigil, la mascotte de la SAQSCQ, est venue rencontrer les familles de Leucan lors de leur fête de Noël en décembre 2018 et bien sûr, durant les deux semaines du camp à Beauport l’été dernier. Puis-je vous dire que les enfants ADORENT Vigil.

Les agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec ont réellement un grand cœur et les grands gagnants de ce partenariat sont les enfants atteints de cancer. Un merci particulier à tous les participants et bénévoles des différentes activités.

Restez à l’affut de leurs prochaines activités de collecte de fonds au profit du Camp Vol d’été Leucan-CSN en 2020 :

  • Le tournoi de golf du DGA de l’Est : le 6 juin
  • Le Défi-karting : le 20 juin
  • Le tournoi de golf des agents des services correctionnels du Québec : le 28 août

Violence conjugale au travail : impossible de fermer les yeux

Billet de blogue de Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN

Nous soulignons aujourd’hui les 30 ans de la tuerie de Polytechnique qui a coûté la vie à 14 jeunes femmes. Trente ans avant de reconnaître sur le panneau commémoratif à Montréal que ce fut un attentat antiféministe. Et si la tragédie s’était passée aujourd’hui, elle aurait eu les caractéristiques d’un féminicide, c’est-à-dire l’assassinat de femmes pour le seul fait qu’elles sont des femmes.

Au début des années 2000, la CSN se souvient de son implication pour mettre fin à l’impunité du gouvernement mexicain face au féminicide de plusieurs centaines de femmes à Ciudad Juárez. Plus récemment, un décompte de femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint s’effectue en France depuis le début de l’année et s’élève à plus de 100 victimes. Le nombre de meurtres de femmes recensés dans un contexte conjugal illustre le phénomène des féminicides. Cette prise de conscience a soulevé la population française pour dénoncer un système impliquant plusieurs acteurs dans les domaines juridique, policier et de la santé qui ne fonctionnent pas pour protéger ces femmes.

Avec le Service aux collectivités de l’UQAM, la professeure Rachel Cox relate dans sa recherche qu’au Canada, une règlementation de la violence et du harcèlement s’implante de plus en plus au sein du régime de la santé et de la sécurité du travail. Mais elle s’intéresse aussi à la réalité de la violence conjugale au travail ou à proximité, qu’en est-il?

Les coûts de la violence conjugale au travail génèrent des effets sur la victime, facilement localisable par son agresseur qui peut la harceler constamment, la déranger au travail, la dénigrer devant des collègues ou même l’empêcher de se rendre au travail. Les collègues de travail peuvent en subir les dommages collatéraux soit en augmentant leur charge de travail pour compenser les absences de la victime, soit en délaissant leurs tâches pour être attentifs à l’état de la victime. L’ensemble du milieu de travail est alors exposé aux manifestations de violence conjugale. Mais bien peu de milieux de travail sont pourvus de moyens législatifs pour intervenir.

Il aura fallu l’assassinat de femmes, en Ontario et en Alberta sur leur lieu de travail, pour réformer leur législation en matière de santé et de sécurité du travail. Leur loi reconnaît l’obligation de l’employeur de gérer les risques et de prendre des précautions envers la violence conjugale qui se produit au travail ou à proximité. D’autres provinces canadiennes ont des lois qui comportent des obligations de facto en matière de violence qui inclut la violence conjugale, ou susceptible de l’englober.

Pendant ce temps, la Loi sur la santé et sécurité du travail du Québec est très générale, même trop, en ce sens que « l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique du travailleur ». Il est donc temps de s’attarder au phénomène de violence conjugale et des impacts dans les milieux de travail.

De grâce, n’attendons pas que se produisent des meurtres de femmes au travail avant d’agir. Le maintien du lien d’emploi et, par le fait même, d’une source de revenus constitue pour les victimes des remparts pour mieux se soustraire à la violence conjugale. Il leur offre la sécurité financière et la possibilité de demander de l’aide, tout en limitant leur exposition à l’agresseur. Pour permettre à une victime de rester en emploi, différentes mesures d’accommodement peuvent être prises.

En cette douloureuse commémoration du 6 décembre, pourquoi ne pas choisir le scénario de la prévention de la violence, d’éviter le meurtre de femmes pour le seul fait qu’elles sont des femmes. Car il faut ouvrir les yeux : la violence conjugale, c’est l’affaire de tout le monde. Arborons fièrement le ruban blanc en solidarité avec toutes les femmes qui souffrent en silence.

Le gouvernement doit agir rapidement

Afin de donner rapidement suite aux conclusions du Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) pressent le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de mettre en œuvre les deux mesures comprises dans leur rapport final.

« Après seulement trois rencontres, nous avons convenu unanimement des deux mesures concrètes qui peuvent atténuer la problématique de la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine du transport scolaire, à savoir une prime d’attraction versée à tous les nouveaux conducteurs et conductrices de véhicules scolaires à la suite de leur premier mois à l’emploi ainsi qu’une seconde prime favorisant la rétention versée mensuellement à tous les conducteurs et conductrices de véhicules scolaires, de souligner Jacques Létourneau, président de la CSN. Nous sommes d’avis que ces mesures renforceront la stabilité du service et la sécurité des élèves ».

Le Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire est composé de la CSN, de la FTQ, de la Fédération des transporteurs par autobus, des représentants des commissions scolaires, du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et du ministère du Travail. Il a été formé expressément pour discuter des enjeux et des solutions liés à la pénurie de main-d’œuvre dans le transport scolaire.

« Nous sommes satisfaits des travaux du comité et nous espérons un retour rapide du gouvernement, le ministre de l’Éducation doit prendre acte des graves problèmes de ce secteur. Les conducteurs et conductrices portent actuellement le service à bout de bras. Les mauvaises conditions de travail, les salaires et les horaires atypiques découragent les travailleurs et travailleuses qui œuvrent dans ce secteur et rendent le recrutement de nouveaux employés très difficile. Le temps est compté, il y a urgence d’agir », conclut le président de la FTQ Daniel Boyer.

Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Près du quart du personnel veut quitter les services de garde d’ici deux ans !

Un récent sondage montre que l’ajout des maternelles 4 ans partout au Québec risque d’être la claque de trop qui va déstabiliser un réseau de services de garde éducatifs déjà amoché par des années d’austérité. Diverses réponses à notre sondage montrent également que l’offre de ce service indispensable pourrait chuter dans les prochaines années et créer un grave problème pour les parents du Québec.

Plus de 2700 personnes provenant du secteur des services de garde éducatifs ont répondu à ce sondage interne qui visait à évaluer les problèmes actuels liés au manque de personnel et ceux qui sont à prévoir si rien n’est fait pour stabiliser ce réseau et prouver qu’il demeure, pour le gouvernement, la pierre angulaire des services à la petite enfance.

Voici quelques résultats inquiétants pour la pérennité de ce service incontournable :

  • 23 % disent qu’elles pensent prendre leur retraite ou quitter la profession d’ici deux ans.
  • 44 % affirment que le débat sur les maternelles 4 ans affecte leur moral.
  • 90 % des répondantes affirment que leur CPE éprouve de la difficulté à recruter des éducatrices avec une formation collégiale.
  • 27 % indiquent que des postes sont actuellement vacants dans leur CPE.
  • 72 % des RSG en milieu familial régi et subventionné affirment que la pénurie de remplaçantes les affecte personnellement.
  • 74 % des responsables de garde en milieu familial régi et subventionné constatent des fermetures de collègues dans leur environnement.

« Le personnel des services de garde éducatif est à bout. Il manque de relève et il risque d’en manquer encore plus dans les prochaines années. Le gouvernement doit prendre au sérieux le risque d’une pénurie de personnel dans le secteur », soutient Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

« La mise en place du réseau de services de garde pour la petite enfance a été une avancée sociale pour le Québec, particulièrement pour les femmes. Le manque de considération pour ce réseau est cependant en train d’éroder les bases sur lesquelles il reposait, soit le personnel qualifié en nombre suffisant », estime Louise Labrie, représentante du secteur CPE à la FSSS-CSN.

Climat peu invitant
Le débat sur la maternelle 4 ans, qui risque d’ébranler les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, ne fera rien pour attirer plus de jeunes à s’inscrire dans ce programme. « À force de négliger le réseau de la petite enfance, le gouvernement risque d’avoir bien du mal à maintenir le nombre de places actuel, alors qu’il admet lui-même qu’il faudrait augmenter l’offre », ajoute Karine Morisseau, représentante du secteur RSG à la FSSS-CSN.

Bien que la CSN salue le retour du tarif unique dans les services de garde subventionnés, le ministre de la Famille et le premier ministre doivent prendre d’autres mesures afin de rassurer les parents, le personnel et les futures étudiantes. Il faut consolider les CPE et les responsables des services de garde éducatifs à l’enfance.

Chute des inscriptions dans les cégeps
La baisse significative des inscriptions en Technique d’éducation à l’enfance (TEE) risque de compliquer encore plus le renouvellement des ressources humaines. Au SRAM (région de Montréal), on constate que le nombre d’inscriptions dans ce programme est passé de 1334 en 2012 à seulement 946 en 2019, et ce, malgré que le nombre de cégeps qui offre cette option est passé de 15 à 19. Une baisse de près de 30 % ! Les cégeps des autres régions constatent aussi des diminutions importantes des inscriptions en TEE.

Nouvelle maison de Radio-Canada: y a-t-il des fondations solides ?

Il y a beaucoup plus de questions que de réponses dans le dossier de la nouvelle maison de Radio-Canada, et les affirmations de la haute direction inquiètent le Syndicat des communications de Radio-Canada (SCRC).

Le vice-président principal de Radio-Canada, Michel Bissonnette, a affirmé que le projet se ferait à coût neutre pour les contribuables. La facture de la nouvelle maison s’élèvera 287 millions de dollars, c’est déjà 17 millions de dollars en dépassement de coût.

Dans un contexte où Radio-Canada continue à procéder à des suppressions de postes chez les artisans, le SCRC se demande quelles seront les conséquences du projet sur les employés. Depuis la signature de la dernière convention collective, c’est plus de 50 postes qui ont été supprimés.

« Radio-Canada continue d’affirmer que le déménagement n’aura pas de conséquences sur le nombre d’employés et sur l’organisation du travail de nos membres. Il serait inacceptable que ces derniers subissent les contrecoups de la mauvaise gestion de ce projet et des dépassements de coûts du déménagement », a indiqué le président du SCRC, Pierre Tousignant.

C’est sans compter que le SCRC n’a pas été consulté dans tout cet exercice de déménagement.

À propos
Le Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC) compte près de 3000 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et à la Fédération nationale des communications (FNC).

36e édition de la campagne C’est Noël pour tout le monde

Camarades,

La période des fêtes arrive à grands pas et, comme chaque année, je fais appel à la solidarité et à la grande générosité de notre mouvement afin que ces réjouissances offrent à toutes et à tous de bons moments et de chaleureux souvenirs.

Je vous invite donc à contribuer à la campagne de paniers de Noël. Grâce aux contributions que vous verserez au compte Solidarité paniers de Noël, nos camarades privés de revenus en raison d’une grève, d’un lock-out ou d’un congédiement pour activités syndicales, pourront aussi prendre part aux festivités et célébrer avec leurs proches. Grâce à vous, nous pourrons dire : C’est Noël pour tout le monde!

Je vous remercie à l’avance de votre générosité et vous souhaite une excellente période des fêtes.

Salutations solidaires !

Véronique De Sève
Vice-présidente de la CSN

Formulaire Accès D

Letter and form in English


Pour réaliser les maisons des aîné-es, il faut d’abord investir dans le personnel

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), il faut d’urgence investir pour améliorer les conditions de travail et salariales du personnel du réseau si nous voulons réaliser le projet de maison des aîné-es.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a donné plus de détails hier sur la vision gouvernementale du projet de maison des aîné-es. Si la FSSS-CSN réclame depuis longtemps une amélioration des conditions de vie des usagères et usagers des CHSLD, elle s’inquiète néanmoins de la qualité des soins qui pourra être prodiguée dans ces maisons si le gouvernement ne s’attaque pas d’urgence aux problèmes vécus par le personnel du réseau. Après le sous-financement dans le réseau dans les dernières années, l’annonce de ces investissements est bienvenue. Mais pour la FSSS-CSN, le gouvernement doit s’assurer d’investir dans les infrastructures et dans le personnel.

De plus, ce projet doit être complété d’un plan rigoureux et sérieux de prise en charge des pertes d’autonomies liées au vieillissement, ce qui passera nécessairement par le développement de beaucoup plus de places d’hébergement que ce qui est actuellement prévu, mais surtout par le développement massif des soins à domicile.

Dans une étude dévoilée récemment, la FSSS-CSN indiquait que 74 % des préposé-es aux bénéficiaires (contre 18 % des autres salarié-es québécois) vivent une détresse psychologique élevée alors que le réseau de la santé et des services sociaux traverse une crise inégalée. Cela n’est certainement pas étranger aux effets négatifs de la réforme Barrette sur le quotidien du personnel et au manque à gagner des établissements du réseau qui se chiffre maintenant à 9 milliards depuis 2013-2014.

« Le projet de maison des aîné-es commence à se dessiner. Si par ce projet le gouvernement veut miser sur le réseau public pour donner de meilleurs soins aux aîné-es et aux personnes handicapées, tant mieux. Mais la question qui se pose, c’est comment va-t-on trouver du personnel pour travailler dans ces maisons ? Dans les conditions actuelles et avec la crise de surcharge qui se poursuit, ça ne sera pas facile. Et malheureusement, force est de constater que le gouvernement n’a pas annoncé bien des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail et salariales du personnel du réseau jusqu’à maintenant. C’est pourtant le passage obligé pour parvenir à réaliser tout projet d’envergure dans le réseau », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Le premier ministre ne peut pas décentraliser les conditions de travail dans les écoles

Questionné ce matin par l’opposition officielle, le premier ministre François Legault a déclaré que le projet de loi 40 permettrait « plus de latitude pour les conditions de travail des employé-es dans les écoles » en raison de la « décentralisation » qui y est prévue.

« On ne peut pas sérieusement penser décentraliser les conditions de travail dans les écoles. Ce serait ingérable et cela créerait des iniquités au sein d’une même région », rétorque Jacques Létourneau, président de la CSN, qui était d’ailleurs directement cité dans la question du chef de l’opposition officielle, Pierre Arcand.

 Dans le reste de sa réponse, François Legault a reproché à M. Arcand de soutenir les syndicats, alors que le gouvernement, lui, « va supporter les enfants ».

« Les demandes syndicales ne sont pas en opposition par rapport aux besoins de la population. Pour bien soutenir les enfants, il faut que le personnel des écoles soit en nombre suffisant et que l’organisation du travail permette de consacrer suffisamment de temps à chaque enfant », fait valoir Jacques Létourneau. Ce dernier précise par ailleurs que les critiques de la CSN envers le projet de loi 40 ne se concentrent pas que sur les conditions de travail du personnel, mais également sur les risques liés aux regroupements de services, sur la centralisation de certains pouvoirs et sur l’accentuation prévisible d’un système scolaire à trois vitesses.

 Une réforme souhaitée
Il ne s’agit pas, pour la CSN, de défendre le statu quo. « La CSN souhaite une réforme du système scolaire, mais pas à la pièce et pas sans avoir consulté tous les acteurs du milieu et les meilleurs experts », soutient le président de la CSN, qui propose une vaste consultation sur le sujet, tout comme une dizaine d’organisations du milieu scolaire.

La CSN se réjouit par ailleurs de l’affirmation du premier ministre qui dit vouloir laisser l’étude du projet de loi suivre son cours en commission parlementaire. « Un tel projet de loi mérite une étude approfondie, car il y a un risque réel qu’on déstabilise le réseau pour des années à venir », conclut Jacques Létourneau. La CSN entend suivre de près l’étude du projet de loi.

Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) subissent la crise du réseau

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) dévoile les résultats d’une vaste enquête sur les conditions de travail des assistant-es techniques seniors en pharmacie. Cette étude illustre l’ampleur de la crise qui touche l’ensemble du personnel du réseau, alors que 88 % des répondantes indiquent être constamment pressées par le temps à cause d’une forte charge de travail.

Les assistant-es techniques seniors en pharmacie (ATSP) et les assistant-es techniques en pharmacie (ATP) ont la responsabilité de préparer les médicaments dans les établissements du réseau. S’agissant d’un secteur en constante évolution, elles doivent s’adapter en plus de se voir confier de plus en plus de responsabilités.

La FSSS-CSN les a consultés à l’aide d’un sondage électronique, mené du 16 avril au 1er juillet 2019. Ce sont 987 ATSP et ATP œuvrant dans le réseau public de santé et de services sociaux qui y ont répondu, soit environ 40 % des ATSP et ATP à l’emploi du réseau.

Une surcharge de travail croissante pour les ATSP et ATP
Ce qui ressort principalement des résultats de l’étude de la FSSS-CSN, c’est le fait que les ATSP et ATP subissent une surcharge de travail de plus en plus importante.

Les résultats l’illustrent : 

  • 97 % des répondantes notent que leur travail est plus exigeant avec le temps.Les causes de la surcharge de travail sont :
    • Le manque de personnel (82 % des répondantes),
    • L’augmentation du nombre de patients (60 %),
    • Les changements dans la structure (53 %).
  • 74 % ont fait du temps supplémentaire dans les 6 derniers mois.
  • 79 % soulignent qu’elles se sont rendues au travail alors qu’elles auraient dû rester à la maison pour cause de maladie dans les 12 derniers mois (contre 56 % pour les salarié-es québécois).
  • 61 % ont le sentiment que leur travail n’est pas accompli selon les règles de l’art et cela les perturbe.
  • 97 % indiquent qu’il arrive que des collègues absents ne soient pas remplacés.

« Les compressions budgétaires successives et une réforme qui a désorganisé le réseau ont eu pour effet d’accentuer la charge de travail et de freiner l’offre de services des pharmacies des établissements du réseau aux patient-es », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Une surcharge qui touche les services à la population
Cette surcharge de travail constante ne peut faire autrement que d’entraîner des conséquences négatives pour la population, comme en témoignent les résultats du sondage :

  • Augmentation des situations à risque (erreur de médicaments, erreur de transcription, etc.) (87 % des répondantes)
  • Compromis sur la qualité du travail (64 %)
  • Des délais dans la réponse aux demandes des pharmaciens et/ou des médecins (50 %)

« Le poids que les assistant-es techniques seniors en pharmacie ont sur les épaules se transfère sur les services à la population. Quand la pharmacie d’un hôpital ne parvient pas à répondre aux demandes, les patient-es attendent plus longtemps et le risque d’erreur grimpe », lance Marie-Line Séguin, assistante technique en pharmacie et vice-présidente régionale de la FSSS-CSN.

Des solutions pour améliorer le quotidien des ATSP et ATP
L’analyse de la FSSS-CSN a permis de recueillir les solutions des ATSP et ATP pour améliorer leur quotidien au travail et les services à la population. Selon elles, il faut agir en priorité sur :

  • L’embauche de personnel (74 % des répondantes)
  • La réduction de la charge de travail (64 %)
  • Des augmentations salariales (98 % jugent que leur salaire est insuffisant)
  • Une accentuation de la formation continue (88 %)
  • La possibilité de participer aux décisions qui ont un impact sur leur travail (62 %)
  • Une meilleure gestion (60 %)
  • Des mesures de conciliation travail-famille-études (53 %)

« Le gouvernement Legault donne l’impression de ne se soucier que de certains titres d’emploi dans le réseau. Si on veut mettre fin à la crise du réseau, il faut agir en profondeur et avec une vision d’ensemble. La parole des assistant-es techniques en pharmacie est claire : il est temps d’appliquer des mesures pour améliorer les conditions de travail et salariales et régler dès maintenant les plaintes de maintien de l’équité salariale actuellement en discussion avec le Conseil du trésor afin d’éliminer la discrimination salariale qui perdure pour ces travailleuses depuis 2010 », de conclure Jeff Begley.

À propos de la FSSS-CSN
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

90 % des employé-es trouvent anormal de payer de leur poche pour venir soigner la population

Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) révèle que 90 % des travailleuses et travailleurs du réseau considéreraient anormal que le gouvernement de la CAQ oblige les employé-es à payer de leur poche les tarifs de stationnement alors qu’il vient d’annoncer une réduction de tarifs pour les usagères et usagers.

Le sondage mené par la FSSSCSN s’est tenu du 19 au 25 novembre et a permis de récolter 3046 réponses et plus de 1100 commentaires du personnel du réseau de santé. Parmi ces travailleuses et travailleurs, certains doivent payer jusqu’à 800 $ par année pour avoir une place de stationnement dans l’établissement dans lequel ils travaillent. Alors que le réseau peine à attirer et retenir le personnel, le tarif élevé des stationnements est un élément de plus qui limite l’attrait du réseau.

Dans sa mise à jour économique du 7 novembre dernier, le gouvernement de la CAQ a annoncé une baisse des tarifs de stationnement pour la population. Cela permettra aux usagères et usagers et à leur famille d’économiser. Par contre, aucune déclaration publique du gouvernement jusqu’à maintenant ne laisse sous-entendre une volonté d’agir sur cette question pour les employé-es du réseau.

« Le gouvernement Legault annonce qu’il baisse les tarifs pour la population et c’est tant mieux. Mais je peux vous dire que plusieurs travailleuses et travailleurs du réseau trouvent ça bien ordinaire qu’on leur impose une importante dépense dans le cadre de leur travail, surtout quand on sait que les salaires et les conditions de travail ne sont pas au rendez-vous. Est-ce que c’est normal de payer de notre poche pour venir soigner la population ? », se demande Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

L’égalité entre les hommes et les femmes ne peut plus attendre!

Sous le signe du rassemblement, plusieurs organisations syndicales et de la société civile ont joint leur voix dans le cadre du lancement d’une pétition en ligne sur le site Web de l’Assemblée nationale du Québec réclamant une révision de la Loi sur l’équité salariale. Parrainée par les députées de Sherbrooke (Christine Labrie) et de Gaspé (Méganne Perry Mélançon), la pétition vise à interpeller le gouvernement du Québec afin qu’il corrige les lacunes qui subsistent toujours en matière d’équité salariale malgré les lois en vigueur et les modifications législatives des dernières années. Parmi les revendications, la pétition réclame notamment de verser rétroactivement tous les ajustements salariaux qui sont dus à la date de l’événement discriminatoire.

« Au Québec, près de 25 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, les femmes font encore l’objet d’une discrimination systémique fondée sur le sexe. Avant la mise en vigueur de la Loi en 1997, l’écart salarial horaire moyen était de 15,8 %. Aujourd’hui, il demeure encore au-dessus de la barre des 10 %. Cette situation est inadmissible. À ce rythme, devra-t-on attendre encore 40 ans avant que l’équité soit enfin devenue réalité? Le gouvernement doit rapidement corriger les inégalités qui subsistent. L’égalité entre les hommes et les femmes ne peut plus attendre! », ont mentionné les partenaires de l’opération.

Une campagne vidéo sur les réseaux sociaux
Le lancement de la pétition fut également l’occasion de dévoiler de courtes capsules vidéo qui abordent de front la question de l’équité salariale. Elles mettent en vedette Marie Turgeon, Sophie Prégent et Louise Richer. Diffusées sur les réseaux sociaux des organisations partenaires prenant part à l’opération, ces capsules invitent les citoyens à signer la pétition afin que le gouvernement du Québec corrige les inégalités salariales qui subsistent.

Les différentes organisations qui participent à la diffusion de la pétition sont les suivantes :

  • Centrale des syndicats du Québec
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
  • Confédération des syndicats nationaux
  • Centrale des syndicats démocratiques
  • Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux
  • Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec
  • Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
  • Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec
  • Fédération des femmes du Québec
  • Pour les droits des femmes du Québec
  • Comité jeunes féministes du YWCA
  • Conseil d’intervention et d’action pour les femmes au travail
  • Réseau des tables des femmes
  • Femmes, politique et démocratie
  • Réseau québécois d’action pour la santé des femmes

Les acteurs du réseau public d’éducation demandent au ministre Roberge de surseoir à l’adoption du projet de loi 40

Plus d’une dizaine de groupes d’acteurs du monde de l’éducation ont demandé aujourd’hui au ministre Jean-François Roberge de surseoir à l’adoption du projet de loi no 40 et d’inviter la population du Québec à une large réflexion sur l’avenir de l’école publique.

Citations

« Le projet de loi no 40 propose un modèle de gouvernance qui est complexe, déroutant, compliqué et difficile à mettre en oeuvre. De plus, il limite les droits constitutionnels de la minorité linguistique anglophone de contrôler et gérer notre système scolaire. », Dan Lamoureux, président de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec

« Le projet de loi no 40 et son éventuelle adoption sous bâillon montrent encore une fois le déficit démocratique dans les décisions du gouvernement visant l’éducation. On constate son habitude de prendre des décisions sans consulter la population ni obtenir un consensus social. Nous ne pouvons plus laisser les pouvoirs politiques et administratifs décider seuls de l’avenir de notre société. À nous d’occuper l’espace décisionnel qui nous revient ! », Suzanne-G. Chartrand, porte-parole du collectif Debout pour l’école!

« Le projet de loi no 40 dévalorise la profession enseignante et nie l’expertise des profs. Vous devez le retirer Monsieur le Ministre. », Nathalie Morel, vice-présidente à la vie professionnelle, Fédération autonome de l’enseignement (FAE)

« Le projet de loi no 40 est un mirage. Il y a une perte réelle d’influence des parents et de leur participation dans l’organisation. », Marc Étienne Deslauriers, président du Comité de parents de la CSDM

« Une adoption sous bâillon signifierait une imposition autoritaire de ce rouleau compresseur législatif, organisationnel et anti-démocratique. Le milieu de l’éducation a besoin d’amour, de mobilisation et de large adhésion, pas d’une nouvelle démonstration de force et de chamboulements précipités.» Je protège mon école publique

« Le projet de loi no 40 ouvre la porte à toutes sortes de regroupements de services par des partenariats, notamment avec le secteur privé. Ça risque de désorganiser le secteur scolaire et de créer d’importantes disparités entre les régions. Ce sont des changements majeurs, et cela impose qu’on prenne le temps de bien analyser les conséquences sur la qualité des services de même que sur les emplois, en particulier pour le personnel de soutien scolaire. », Jacques Létourneau, président de la CSN

« Nous croyons que la lutte à la ségrégation scolaire devrait être l’enjeu principal du gouvernement du Québec. Est-ce que l’important projet de loi no 40 est utile à ce combat? Non. Est-ce qu’au contraire, le projet de loi no 40 pourrait amplifier l’iniquité de notre système scolaire? C’est très probable.» Mouvement L’école ensemble

« Tout ce brassage de structures s’apparente à la dernière réforme du réseau de la santé qui est un véritable désastre. Le projet de loi no 40 ne répond à aucune des urgences ni à aucun des besoins réels et criants auxquels le réseau scolaire est actuellement confronté. » Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

« Le projet de loi 40 ne respecte ni la charte canadienne, ni la charte québécoise, ni le principe constitutionnel qu’il ne peut y avoir de taxation sans représentation. », Daniel Turp, Professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Montréal

« Ce projet de loi constitue un danger d’inégalités à plusieurs égards et ne répond aucunement aux enjeux actuels en éducation. Plutôt que d’imposer une nouvelle réforme à la pièce et sans vision, le ministre Roberge devrait tendre l’oreille à celles et ceux qui font l’école : le personnel enseignant, le personnel de soutien et le personnel professionnel. », Line Camerlain, première vice-présidente de la CSQ

« Notre système de gouvernance scolaire n’a pas besoin de changements si radicaux, nous demandons le retrait du projet de loi no 40. » Association des administrateurs des écoles anglophones du Québec

« La FQAFÉ est d’avis que c’est trop demandé aux parents que de participer à des comités et à des activités qui concernent directement leurs enfants dans leur école locale, ainsi que de songer à des conseils d’établissement et aux conseils d’administration des centres de services proposés. », Carol Meindl, directrice générale, Quebec federation home & school association

« Aucun brassage de structures n’a apporté les économies et l’efficacité promises. Notre école publique mérite une vraie réflexion, avec tous les partenaires. Rien dans le projet de loi no 40 n’améliore la réussite et la persévérance scolaires. », Alain Fortier, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec.

Pour tous ces enjeux touchant l’équité de notre école publique, la reconnaissance du personnel de l’éducation, la démocratie, les coûts, la représentativité, l’autonomie des régions, nous demandons au ministre de l’Éducation de ne pas déstabiliser le réseau. Prenons le temps de réfléchir ensemble à notre système d’éducation, pour la réussite des élèves.

Le prix Pierre-Vadeboncœur 2019 remis au romancier et essayiste Yvon Rivard

Le jury du prix Pierre-Vadeboncœur a porté son choix sur l’essai Le chemin de l’école, de l’écrivain Yvon Rivard, publié chez Leméac. Le prix a été remis le dimanche 24 novembre dans le cadre du Salon du livre de Montréal en présence de Marie Vadeboncoeur, veuve de l’écrivain.

Photo : Michel Giroux

Des mentions d’honneur ont été adressées à Dominique Payette pour son essai Les brutes et la punaise, publié chez Lux Éditeur, et à Alain Noël pour son essai Utopies provisoires, publié chez Québec Amérique. Le jury, présidé par Claudette Carbonneau, compte aussi Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke, et l’auteure Anne-Marie Saint-Cerny.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, doté d’une bourse de 5000 $, a été créé en 2011 par la CSN pour souligner la mémoire de ce grand écrivain et syndicaliste, conseiller durant 25 ans à la centrale syndicale québécoise. Il est remis à l’auteur d’un essai qui s’est démarqué sur des questions économiques, sociales ou politiques.

La présidente du jury a souligné la qualité de la langue dans l’œuvre primée, « une langue somptueuse», a-t-elle précisé, une langue mise au service de l’éducation, « qui demeure le socle sur lequel doit se bâtir une nation ».

Madame Carbonneau a félicité Dominique Payette pour s’être attaquée avec courage aux radios-poubelles qui sévissent à Québec. De l’essai d’Alain Noël, elle a dit qu’il était une contribution remarquable au vivre-ensemble dans une société plus juste et équitable.