Transporter le Québec vers la modernité

En matière de transport collectif, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) est bien loin de pouvoir se péter les bretelles. À l’heure des consultations prébudgétaires 2024-2025, la société québécoise risque de foncer dans un mur, si le financement du transport en commun n’est pas massivement bonifié. Parce que oui, ça urge !

Pour justifier l’échec d’un domaine qui devrait être en pleine croissance, le gouvernement continue de marteler des arguments comptables. Il semble évident que M. Legault et la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, estiment que le transport en commun constitue une dépense plutôt qu’un investissement.

Les derniers mois ont été marqués par une crise qui a grandement affecté les différentes sociétés de transport du Québec. Or, au lieu de pérenniser le financement du secteur, la CAQ décide plutôt d’exiger de leur part qu’elles se soumettent à des audits de performance. La ministre Guilbault a scandé pendant des mois que son ministère devait s’assurer que les ressources à la disposition des sociétés de transport sont utilisées de manière économique, efficiente et efficace. Encore une fois, c’est la logique comptable qui prime. Cet exercice d’audit vise à élaborer un diagnostic de la performance financière pour chacune des organisations. Les sociétés de transport du Québec, tout comme l’État lui-même d’ailleurs, ne devraient pas avoir à répondre à des objectifs de performance propres au modèle d’affaires des entreprises privées.

Des promesses, M. Legault

Engagement du respect de la Politique de mobilité durable 2030, élaboration d’un plan de décongestion de la région de Montréal, amélioration du réseau de transport interurbain, report du projet de tramway à Québec, retrait de CDPQ Infra du projet de prolongement du REM sur la Rive-Sud, ce qui risque sérieusement de retarder l’aboutissement du projet… la liste est longue. Le gouvernement du Québec a manqué plusieurs occasions de tenir ses promesses et de faire preuve de vision en matière de mobilité durable. Dans un contexte de crise climatique, c’est désastreux d’être si inconséquent.

Le gouvernement doit impérativement investir dans l’offre de services ; il faut le voir comme un pacte social. Dans le cadre des consultations prébudgétaires 2024-2025 du ministre des Finances du Québec, la CSN, conjointement avec la FTQ, la CSQ et la CSD, soutient que la transition énergétique doit s’appuyer davantage sur le transport en commun qu’elle ne le fait actuellement. Même si la voiture électrique émet moins de gaz à effet de serre que celle à essence, elle est loin d’être la solution miracle. Les impacts environnementaux provoqués par l’usage de l’auto solo ne s’évaporeront pas grâce à la voiture électrique. La filière des batteries lithium-ion, bien que peu écologique, est pourtant la voie principale empruntée par la CAQ.

Les citoyennes et les citoyens utiliseront davantage le transport en commun si les services sont plus fréquents, plus rapides et peu coûteux. Les quatre centrales syndicales s’entendent pour affirmer que « le transfert modal vers le transport collectif dépend de façon cruciale d’un financement adéquat des opérations des sociétés de transport et de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) afin que leurs infrastructures soient exploitées à la hauteur de leur potentiel. »

Diverses solutions peuvent être appliquées à la bonification du financement du transport collectif. Pour contrer la baisse attendue des revenus issus de la taxe sur les carburants, qui finance notamment le transport collectif, le gouvernement doit miser davantage sur les mesures d’écofiscalité. Une des avenues à étudier serait l’introduction d’une tarification kilométrique. Une autre pourrait être l’application de lois, comme dans l’État de Washington, où les entreprises de 100 employé-es et plus sont contraintes de trouver des moyens pour diminuer l’utilisation de l’auto solo.

Le Québec a besoin d’un gouvernement novateur en matière de transport collectif. Pour toutes les travailleuses et les travailleurs de demain, il doit se doter d’une culture de la mobilité durable. Sortir de la logique marchande afin d’emprunter pour de bon la voie de l’investissement à long terme devient, plus que jamais, incontournable.

La CSN réclame une loi-cadre au plus vite, mais pas sans dialogue social

La CSN salue, de manière générale, les recommandations contenues dans le rapport que le Conseil de l’innovation du Québec a rendu public aujourd’hui relativement à l’intelligence artificielle (IA), mais réclame que la société civile – nommément les organisations syndicales et les travailleuses et travailleurs qu’elles représentent – soit au cœur de la démarche menant à l’adoption, dans les meilleurs délais, d’une loi-cadre en matière d’IA et à son application éventuelle dans les milieux de travail.

« Là où nous rejoignons le ministre Fitzgibbon, c’est dans la nécessité, pour le Québec, de se doter d’une gouvernance basée sur la confiance qui va nous permettre de développer l’IA de manière éthique, durable et responsable, tout en limitant la perte d’emplois. Cela dit, l’essentiel se jouera sur le plan de l’application et de la mise en œuvre de la future loi-cadre que le gouvernement souhaite confier à une autorité indépendante. Pour nous, il est clair que la société civile – et les syndicats au premier chef – devra être partie prenante des décisions entourant le déploiement de cette loi, car les travailleuses et les travailleurs sont les premières personnes concernées par cette révolution technologique », a martelé la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

En ce qui concerne la question de l’emploi et du travail, la CSN répondra présente à l’appel d’un chantier visant à moderniser les lois du travail et les politiques sociales. « À l’instar des recommandations du conseil, nous devons nous inspirer des mesures les plus avant-gardistes pour protéger les travailleuses et les travailleurs face aux risques posés par l’IA, telles que la reconnaissance d’un droit à la décision humaine, comme c’est prévu dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen », ajoute Mme Senneville.

Quant à l’encadrement de l’utilisation de l’IA dans le secteur public, la CSN appuie la recommandation de renforcer le cadre de gouvernance de l’administration, mais souligne que de nombreuses discussions devront se poursuivre avec les représentantes et les représentants syndicaux. « La venue de l’intelligence artificielle dans des réseaux aussi névralgiques que l’éducation et l’enseignement supérieur pose d’importants problèmes en ce qui a trait aux risques de plagiat et à la détérioration de la relation pédagogique entre les étudiants et le personnel », poursuit Caroline Senneville.

Rappelons que la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ), affiliée à la CSN, avait réclamé d’urgence, au printemps dernier, un moratoire sur le développement des systèmes d’intelligence artificielle afin de permettre un encadrement international, national et local. « Maintenant que le rapport est déposé, il est impératif de légiférer, et ce, pour le bénéfice de l’ensemble de la société », de conclure la présidente.

 

 

Réforme de la construction : il faut rendre les métiers plus attirants, plus stables et pas le contraire! estime la CSN

La crise du logement et les nombreux projets de construction au Québec exigent que l’on attire plusieurs milliers de nouvelles personnes dans les métiers de la construction. Pour y arriver, il faut rendre ces métiers plus attirants et plus stables, et pas le contraire !

« La vraie solution n’est pas de permettre à un métier d’exercer les tâches d’un autre métier, mais d’attirer plus de monde en formation et de développer les compétences. La vraie productivité passe par là. On a eu 47 000 inscriptions dans le nouveau programme de formation accélérée. Il faut plus de moyens pour favoriser l’inscription à des formations plus complètes, ça presse », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN. Le projet de loi dans sa forme actuelle risque au contraire d’enlever de la valeur aux métiers et même de compliquer les formations. Les jeunes ne peuvent pas, en effet, apprendre rapidement plusieurs métiers en même temps. La polyvalence a des limites.

De l’ouvrage en masse

Rappelons que la Société canadienne d’hypothèques et de logement estime qu’il manquera 860 000 nouveaux logements d’ici 2030 au Québec, selon Hydro-Québec, ses seuls chantiers nécessiteront 35 000 travailleurs et travailleuses de la construction au cours des prochaines années et qu’il faudra en plus bâtir de nouvelles écoles, de nouveaux hôpitaux et de nouvelles usines ! « Ce n’est pas en pressant le citron de celles et de ceux qui sont déjà en place qu’on va y arriver. Ça va prendre des milliers de nouvelles personnes compétentes », ajoute Pierre Brassard, président de la CSN–Construction. Ce dernier rappelle que la spécialisation des métiers a une raison d’être. « Ce sont les patrons qui ont souhaité une spécialisation des métiers dans le passé et je suis convaincu que c’est ce qu’ils vont vouloir à nouveau quand la pénurie de main-d’œuvre actuelle sera réglée. La demande de “flexibilité” des entrepreneurs en construction, qui se retrouve en partie dans le projet de loi, est une position à courte vue », explique Pierre Brassard.

Démocratie syndicale et emplois en région

La CSN–Construction demande par ailleurs que le projet de loi facilite la démocratie syndicale en rendant le vote plus simple et en éliminant la paperasse qui tire la participation à un taux anémique depuis plusieurs périodes de changement d’allégeance syndicale. 

La CSN-Construction estime aussi qu’il est primordial de continuer à accorder une priorité aux travailleuses et aux travailleurs de la région où se trouve le chantier. Or, le projet de loi interdit aux futures conventions collectives de limiter la mobilité interrégionale. L’accès aux chantiers de sa région est un élément important pour stabiliser les emplois et pour attirer des jeunes de toutes les régions dans le secteur. « Il n’y a aucune raison que les emplois en construction soient précaires quand on voit la montagne de chantiers qui va nous occuper pendant les prochaines décennies », ajoute Pierre Brassard. Le projet de loi ne reconnaît pas les efforts de celles et de ceux qui ont fait des études, comme les arpenteurs, qui ont un diplôme d’études professionnelles de 1800 heures. Il est décevant que cette tâche importante ne soit encore qu’un simple titre occupationnel et qu’elle ne soit pas reconnue comme un métier », ajoute-t-il.

Le président de la CSN–Construction salue par ailleurs la nouvelle possibilité de négocier la rétroactivité dans les prochaines conventions collectives.

La CSN–Construction réagira plus en détail après une étude approfondie du projet de loi dans la perspective de protéger les travailleuses et les travailleurs de toutes les régions. 

À propos 

CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. 

CSN–Construction

Fondée en 1924, par et pour les travailleuses et les travailleurs, la CSN–Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et pour améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN–Construction représente 15 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

Salaire minimum : une hausse nettement insuffisante, juge la CSN

« Ce n’est certainement pas en augmentant le salaire minimum à 15,75 $ qu’on va sortir le monde de la pauvreté », martèle la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Cette hausse est nettement insuffisante. Alors que l’inflation pousse les travailleuses et les travailleurs à bas revenus dans une situation financière extrêmement précaire, l’augmentation prévue pour 2024 demeure inférieure à celle consentie ces dernières années. »

Pour la présidente de la CSN, l’augmentation du salaire minimum demeure le principal levier du gouvernement pour lutter contre la pauvreté, alors que la crise du logement et l’augmentation du prix des denrées de base provoquent une pression financière accrue sur de nombreux ménages.

« On le voit de plus en plus : des femmes et des hommes travaillant à temps plein ainsi que leur famille doivent avoir recours aux banques alimentaires pour survivre. On le dit depuis plusieurs années : le salaire minimum, même à 15,75 $, ne permet pas à une travailleuse ou à un travailleur de subvenir à ses besoins, même en travaillant 40 heures par semaine. Que le gouvernement demeure aussi insensible devant cette situation et limite à 50 cents l’augmentation du salaire minimum, ça dépasse l’entendement. »

Fondée en 1921, la CSN regroupe 325 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Journée internationale des droits des femmes : ça gronde !

Ce thème illustre l’offensive populaire et féministe devant les nombreuses crises qui secouent notre société.

Le Collectif 8 mars dévoile aujourd’hui le slogan et le visuel de la Journée internationale des droits des femmes 2024 : ÇA GRONDE. Ce thème puissant s’inspire de la colère et de l’indignation que nous éprouvons devant les multiples crises qui ébranlent notre société. Entre autres, les effets des changements climatiques sur notre environnement et sur nos vies, la pénurie et les coûts excessifs des logements, l’impact de la hausse du coût de la vie sur les ménages qui peinent à subvenir à leurs besoins de base, le sous-financement par le gouvernement de la CAQ des services publics et des programmes sociaux, où se retrouvent une main-d’œuvre majoritairement féminine. Toutes ces perturbations contribuent aux fractures sociales et aux polarisations, alimentant du même coup la division plutôt que la coopération.

À l’extérieur de nos frontières, les droits des femmes continuent d’être bafoués et niés dans de nombreux pays : selon un rapport de l’ONU, d’ici 2030, quelque 340 millions de femmes et de filles vivront dans une pauvreté extrême et près d’une sur quatre souffrira d’insécurité alimentaire, laquelle s’accentuera en raison des changements climatiques. Les inégalités de revenus demeurent importantes : à l’échelle mondiale, pour chaque dollar gagné par un homme, les femmes sont en moyenne rémunérées 51 cents et leur taux d’emploi est de 61 % contre 90 % chez les hommes.

De la colère à l’offensive!
Devant une telle conjoncture politique, économique, sociale et environnementale, la colère gronde! Ce 8 mars, passons à l’offensive et transformons notre indignation en un mouvement de sororité afin de bâtir une société juste, féministe, inclusive, pacifiste et durable!

Voir et télécharger tous les outils de visibilité du 8 mars 2024

La parole est maintenant aux 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun

Après des semaines de négociations intensives et après avoir consulté ses instances intermédiaires, le Front commun confirme que l’entente de principe conclue à la fin décembre avec Québec sera soumise aux membres représentés par le Front commun.

« La parole est maintenant aux membres! Les détails de cette entente leur seront présentés en assemblée générale et ce sera à eux de jouer. Parce que oui, bien entendu, les salaires sont une chose. Mais la proposition qui leur est faite comporte plusieurs autres éléments intéressants. L’entente doit être prise comme un tout : les gains obtenus concernant les matières négociées à la table centrale s’additionnent à ceux des tables sectorielles quant aux conditions de travail et d’exercice. Bref, les prochaines semaines seront porteuses d’importantes discussions dans nos milieux », ont lancé les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, en conférence de presse aujourd’hui.

« Il faut le dire, cette négociation n’aura pas été facile. Il est encore tôt pour mettre toute cette année et demie en perspective mais, chose certaine, il est clair que la très forte mobilisation des membres – partout à travers le Québec – a fait toute la différence pour que le gouvernement comprenne les besoins dans nos réseaux. C’est un travail colossal qui s’est effectué à plusieurs niveaux, au quotidien. Bien loin des caméras, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui, depuis le tout début, ont consolidé les actions sur le terrain, assuré la visibilité du Front commun, fait connaître nos revendications et diffusé notre message. Pour tout ceci, nous voulons aujourd’hui les féliciter et leur dire merci », d’indiquer les leaders syndicaux.

Sur le plan des paramètres salariaux l’entente prévoit une augmentation de salaire de 17,4 % sur 5 ans, négociée pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de tous les secteurs. Fait à souligner : une augmentation de 6 % est prévue pour la première année de la convention, rétroactive au 1er avril 2023, si l’entente est acceptée. Il s’agit de la plus grande augmentation de salaire annuelle depuis des dizaines d’années.

Le Front commun rappelle que l’offre du gouvernement sur 5 ans était de 9 % en décembre 2022, puis de 10,3 % en octobre 2023 et de 12,7 % au 6 décembre 2023. L’offre actuelle, à 17,4 %, constitue la plus grande augmentation sur la durée d’une convention collective depuis 1979. À cette hausse s’ajoute aussi une protection du pouvoir d’achat, pouvant aller jusqu’à 1 %, pour chacune des trois dernières années de la convention collective.

L’entente prévoit plusieurs améliorations à la convention collective, en plus des augmentations salariales : vacances, régime de retraite, assurances, droits parentaux et autres gains. Au nombre de celles-ci, on compte notamment :

  • l’acquisition du droit à la 5e semaine de vacances après 15 ans d’ancienneté et l’atteinte de la pleine 5e semaine de vacances à compter de 19 ans d’ancienneté plutôt que de 25 ans;
  • des améliorations au régime de retraite, dont la possibilité de prolonger l’entente de retraite progressive jusqu’à 7 ans;
  • des améliorations au régime de droits parentaux, notamment l’ajout d’une journée à la banque de congés spéciaux pour suivi de grossesse;
  • une bonification des contributions conventionnées de l’employeur pour l’assurance maladie;
  • une bonification de la prime d’attraction et de rétention pour contrer la pénurie pour les ouvriers spécialisés, passant de 10 % à 15 %;
  • une majoration salariale de 10 % pour les psychologues de tous les réseaux, prise en compte par le régime de retraite.

Les assemblées générales seront convoquées du 15 janvier au 19 février prochains, par plus de 300 syndicats faisant partie du Front commun.

« C’est une immense fierté pour nous d’avoir contribué à ce grand mouvement historique en Front commun. Nous, d’une seule voix. Notre pari quant à l’union de nos forces et à la solidarité aura été le bon. Dès la mise sur pied du Front commun, nous avons dit qu’il s’agissait d’abord et avant tout de la volonté des membres. De constater à quel point ils se le sont rapidement approprié fera assurément partie des moments marquants de nos organisations syndicales. L’appui de la population aura aussi été un élément clé. D’une certaine façon, les Québécoises et les Québécois ont aussi fait partie de cette voix en soutenant massivement les revendications des travailleuses et des travailleurs. Pour ça aussi, merci! », ont conclu les porte-paroles du Front commun.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Proposition d’entente de principe à la table centrale pour les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun

Le Front commun annonce être parvenu à conclure une proposition d’entente de principe à la table centrale pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, après 11 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs aux tables de négociation.

« Sur le plan des salaires, les objectifs du Front commun reposaient sur deux principes phares : protéger nos 420 000 travailleuses et travailleurs contre l’inflation, et obtenir un certain rattrapage général des salaires pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Et c’est ce qui nous a guidé tout au long de ce blitz de négociation pour parvenir à une proposition d’entente. Nous souhaitons maintenant en faire d’abord la présentation à nos instances respectives », ont expliqué les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Les organisations syndicales convoqueront leurs délégations au cours des prochains jours dans le but de leur présenter le contenu des propositions d’ententes intervenues à la table centrale et à chacune des tables sectorielles afin de déterminer si oui ou non elles constituent une entente de principe globale. Après quoi, les membres seront appelés à se prononcer en assemblée générale afin de l’entériner. « La présente ronde de négociation sera officiellement réglée lorsque les conditions de travail et de pratique ainsi que les conditions salariales seront jugées satisfaisantes. »

D’ici la tenue de leurs instances respectives, les porte-paroles du Front commun n’accorderont pas d’entrevues.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Négociations du secteur public – À défaut d’une entente, le Front commun déclenchera la grève générale illimitée en début d’année 2024

Réunies hier dans leurs instances respectives, les délégations de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS ont réitéré le mandat de déclencher la grève générale illimitée (GGI), ultime moyen de pression. Elles ont déterminé qu’à défaut d’entente satisfaisante d’ici là pour les 420 000 travailleuses et travailleurs qu’elles représentent la GGI sera exercée rapidement au moment opportun en début d’année 2024.

« Le message envoyé par nos instances pourrait se résumer en deux mots : ouverture et détermination. Après 11 jours de grève, forts de la mobilisation historique de 420 000 travailleuses et travailleurs et avec l’appui de la population à nos revendications, nous sommes ouverts à négocier une entente – favorable autant pour nos membres que pour la population du Québec – mais nous sommes aussi déterminés à obtenir les conditions nécessaires pour maintenir la pression tant qu’il le faudra », font valoir les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Une entente possible, si la volonté politique est au rendez-vous

Au lendemain de ces instances, les porte-paroles du Front commun rappellent qu’une entente demeure possible d’ici la fin de l’année mais que pour y parvenir, il est essentiel que le gouvernement accepte de garantir la protection du pouvoir d’achat et d’assurer un enrichissement réel, permettant un rattrapage général des salaires et une amélioration des conditions de travail et d’exercice pour que les réseaux publics puissent faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe de plein fouet. Des ouvertures ont été démontrées par les organisations syndicales, notamment sur la durée de la convention, mais, devant un contexte économique volatile, le gouvernement doit garantir aux 420 000 travailleuses et travailleurs qu’ils et elles ne courront pas le risque de voir leur pouvoir d’achat s’effriter au cours des prochaines années.

À la veille du temps des fêtes, le Front commun continuera de négocier et de mettre les bouchées doubles pour conclure une entente favorable dans les meilleurs délais pour les 420 000 travailleuses et travailleurs ainsi que pour la population. Ces avancées sont possibles, à condition que le gouvernement trouve des solutions pour répondre aux priorités des travailleuses et des travailleurs. Devant l’état actuel des réseaux l’heure n’est pas au statu quo, et encore moins aux attaques. Des mandats pour répondre aux propositions syndicales devront être confiés dès aujourd’hui aux tables sectorielles afin d’arriver à un règlement global.

« La balle est maintenant dans le camp du gouvernement. Nos membres sont mobilisés et déterminés. Nous avons un mandat clair pour avoir recours à la grève générale illimitée afin d’obtenir les conditions de travail nécessaires pour mettre un terme à la pénurie de main-d’œuvre. Nous allons exercer ce mandat si nécessaire et au moment jugé opportun en début d’année. Maintenant, ce que l’on veut d’abord et avant tout, c’est négocier sérieusement », concluent les porte-paroles.

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Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • retard salarial : 16,6 % ;
  • retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.
À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Cessez les expulsions, régularisez les sans-papiers !

Or, face aux difficultés réelles des Canadiennes et Canadiens à se loger et à se nourrir en raison de l’inflation, de la spéculation immobilière et de l’accroissement des inégalités, votre gouvernement a contribué ces derniers mois à alimenter les discours haineux en transformant les « immigrants » en boucs émissaires responsables de la crise du logement, contribuant ainsi à la montée d’un sentiment xénophobe envers des personnes migrantes, majoritairement racisées, qui sont évaluées seulement sous l’angle de leur utilité économique.

L’annonce, le 1er novembre dernier, de la politique d’immigration du Canada pour les prochaines années, a en outre laissé dans l’ombre le sort des centaines de milliers de personnes qui vivent dans des conditions précaires, parce qu’elles sont des travailleurs étrangers temporaires, réfugiés ou demandeurs d’asile et sont à risque de basculer dans la situation de sans-papiers.

Un système à deux vitesses

Au cours des 15 dernières années, les politiques d’immigration du Canada, à l’origine axées sur l’accueil et l’intégration de citoyennes et citoyens, ont été réduites à des politiques de gestion de flux de main-d’œuvre étrangère. En effet, si l’immigration est en progression au Canada, c’est surtout grâce à la croissance vertigineuse du nombre d’entrées annuelles de personnes avec un statut temporaire : il dépasse le nombre de délivrances annuelles de résidence permanente depuis 2008.

En particulier, le Programme des travailleurs étrangers temporaires connaît une croissance soutenue depuis 2002 : ce programme permet aux employeurs de tous secteurs d’activité de pourvoir des emplois délaissés par les Canadiennes et Canadiens en raison de leurs mauvaises conditions de travail, en embauchant des personnes migrantes provenant principalement des pays du Sud global. Or, leur accès à la résidence permanente et donc aux droits citoyens effectifs est en réalité limité : au Canada, selon les chiffres du ministère de l’Immigration, seulement 1 personne sur 14 a réussi à l’obtenir entre 2015 et 2022, et, au Québec en particulier, l’accès à la résidence permanente est quasiment impossible pour ceux et celles occupant un emploi peu spécialisé.

En outre, en tant que titulaires d’un permis fermé qui les lie à un employeur pouvant directement influencer le maintien ou le renouvellement de leur statut migratoire, ces personnes majoritairement racisées sont étiquetées comme des travailleuses et travailleurs de seconde classe et exposées aux abus de toutes sortes, y compris à du harcèlement et des violences psychologiques et sexuels lorsqu’il s’agit de femmes.

Le rapporteur spécial de l’ONU Tomoya Obokata a souligné en septembre dernier que ce permis « fermé » ouvrait la porte à une forme d’esclavage moderne.

Or, la réforme envisagée consiste pour l’instant non pas à abolir ce permis qui rend un travailleur captif d’un employeur, mais à autoriser le transfert du permis fermé aux employeurs d’une région ou d’un secteur, ce qui n’empêchera pas les abus.

Nous réclamons que soit mis un terme à cette politique d’immigration qui repose sur un système à deux vitesses. La politique d’immigration doit à nouveau reposer sur une vision à long terme et assurer à court terme la protection de toutes les personnes qui sont déjà ici, notamment en mettant rapidement en œuvre un programme de régularisation véritablement inclusif et en cessant immédiatement les expulsions. Il est aussi essentiel d’abolir le permis fermé au profit de la délivrance d’un permis ouvert et d’un statut permanent, comme le réclament de nombreuses organisations communautaires et syndicales depuis plusieurs années.

C’est une approche citoyenne et respectueuse des droits de la personne qui doit prévaloir.

* Organisations signataires : Action populaire Rimouski-Neigette, Amnistie internationale Canada francophone, Association pour les droits des travailleuses.rs de maison et de ferme (DTMF-RHFW), Au bas de l’échelle (ABE), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI), Centre international de solidarité ouvrière (CISO), Centre justice et foi (CJF), CLEF Mitis-Neigette, Collectif Bienvenue – Welcome collective, Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS), Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN), Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM), Corporation de développement communautaire (CDC) Rimouski-Neigette, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Hoodstock, Illusion Emploi de l’Estrie, Le Québec c’est nous aussi (LQCNA), Ligue des droits et libertés (LDL), Médecins du Monde Canada, Mission communautaire de Montréal (MCM), Service jésuite des réfugiés Canada (JRS), Solidarité populaire Estrie (SPE), Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

Les paramédics n’en peuvent plus de la gestion chaotique du gouvernement

Des représentants du secteur du préhospitalier de Montréal et de la Montérégie affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont fait le point en conférence de presse ce matin sur la gestion chaotique du gouvernement qui leur crée davantage de surcharge.

« Il faut comprendre que l’imposition de nouveaux protocoles ministériels exige, notamment dans la région métropolitaine de Montréal, de demeurer disponible après la fin de notre quart de travail jusqu’à notre retour en caserne. Du jamais vu pour les paramédics d’Urgences-santé à Montréal et à Laval. De plus, à l’extérieur de Montréal et de Laval, nous devons nous montrer disponibles pour un nouvel appel en centre hospitalier, même si notre matériel n’est pas décontaminé ni prêt pour une nouvelle intervention. Ces mesures nous obligent à accomplir encore plus d’heures supplémentaires à la fin de nos quarts de travail. Or, nous revendiquons depuis plusieurs années la fin de nos quarts de travail à l’heure afin de limiter les heures supplémentaires obligatoires qui nous sont imposées, précise Jean Gagnon, représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN. En voulant s’attaquer au temps de réponse des appels urgents, ce qui est un objectif louable, la direction nationale des soins préhospitaliers d’urgence augmente la pression sur les paramédics au lieu de régler à la base les problèmes de surcharge. Pour nous, le gouvernement fait encore une fois fausse route. »

« Un véhicule sale sur la route, c’est un danger pour les patients et pour les paramédics. Alors qu’on manque de paramédics et de véhicules, la solution consiste pour le ministère à nous forcer à rester au travail plus longtemps. Ces mesures accentuent la dégradation de nos conditions de travail dans un secteur déjà en pénurie de personnel, ce qui risque d’augmenter les bris de services que nous connaissons depuis plusieurs années, ajoute Mathieu Lacombe, vice-président à l’information, à la mobilisation et à la vie syndicale du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie–CSN. Nous le savons parce que nous le vivons : ces nouvelles mesures vont inciter de plus en plus de paramédics à tout simplement quitter la profession ou à précipiter leur retraite. »

Depuis le 1er janvier 2023, chez Urgence-santé, les paramédics cumulent plus de 240 000 heures supplémentaires tandis qu’à la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), ce sont plus de 4200 heures supplémentaires qui sont enregistrées.

« À l’image des négociations actuelles dans le secteur public, le gouvernement de François Legault est complètement déconnecté du réseau préhospitalier. En imposant encore plus d’heures supplémentaires, il nous dit qu’il veut sauver plus de vies, mais ça se fera sur le dos des paramédics, au détriment de leur qualité de vie, souligne Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN et responsable des secteurs privés. Il faut cesser de presser le citron de celles et de ceux qui jouent un rôle central dans la prestation de soins à la population, puisque nous savons que cette pression accentue l’exode de notre réseau déjà en grande pénurie de main-d’œuvre. Les solutions existent et nous savons également que la bonification des conditions de travail en fait partie. »

La FSSS–CSN est la plus importante organisation syndicale dans le secteur des soins et des services préhospitaliers d’urgence au Québec. Elle représente plus de 3600 syndiqué-es parmi lesquels on retrouve des paramédics en soins primaires et en soins avancés, des répondantes et des répondants médicaux d’urgence (RMU), du personnel de bureau ainsi que du personnel de soutien, comme les mécaniciens et les préposés. Dans l’ensemble, la FSSS–CSN compte plus de 145 000 membres dans les secteurs privé et public.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le gouvernement encore coupable de négociations de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales

Dans une décision tranchante, le Tribunal administratif du travail (TAT) remet à sa place le gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé et ses négociateurs, en trouvant ces derniers coupables de négocier de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales. Le TAT, dans son jugement rendu hier, impose des dommages punitifs exemplaires de l’ordre de 45 000 $ par organisation syndicale, pour un total de 315 000 $.

Les organisations syndicales avaient déposé des plaintes pour donner suite à l’imposition de mesures COVID par directives ministérielles unilatérales venant modifier les conditions de travail entravant ainsi le travail de représentation syndicale.

« Après avoir fait plusieurs déclarations antisyndicales dans les derniers jours, le gouvernement Legault se fait taper sur les doigts en pleine période de négociations. Les organisations syndicales en santé et services sociaux invitent le gouvernement à changer d’attitude et appellent ce dernier à mieux collaborer afin d’offrir de meilleures conditions de travail et salariales aux travailleuses et travailleurs des services publics » lancent d’une seule voix Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP–CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ, Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) et Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

En modifiant unilatéralement les conditions de travail du personnel sans négociation avec les organisations syndicales, le gouvernement a, une fois de plus, fait de l’entrave syndicale. Dans sa décision, le TAT déplore un « un irrespect total du processus de négociation collective » et « une attitude délinquante » du ministre de la Santé, de ses négociateurs et de son ministère. En plus des dommages punitifs, le TAT force le MSSS à afficher la décision en ligne, mais surtout à cesser d’entraver les activités syndicales et de négocier de mauvaise foi. Rappelons que le gouvernement n’en est pas à sa première condamnation. Des décisions récentes du TAT ont déjà reconnu ses entraves syndicales et sa négociation de mauvaise foi.

« Qu’est-ce que ça va prendre pour que le gouvernement comprenne que ce n’est pas en agissant seul qu’il va arriver à améliorer les conditions de travail pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux? Le gouvernement n’est pas au-dessus des lois. Non seulement il refuse d’écouter les solutions proposées par le personnel en négociation, mais, maintenant, c’est le tribunal qui lui envoie un message clair et le ramène à l’ordre. Il est grand temps qu’il se montre ouvert aux solutions proposées par les représentants syndicaux qui sont d’ailleurs la voix des membres qu’ils et elles représentent », de conclure les organisations syndicales.

Lutte contre l’homophobie et la transphobie : la CSN salue les orientations du plan de lutte, mais dénonce l’incohérence gouvernementale

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) salue l’octroi par le gouvernement du Québec de près de 24 millions de dollars au Plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2023-2028, qui bonifie enfin l’aide à l’action communautaire. Toutefois, la CSN s’interroge sur le peu de ressources allouées à la défense des droits en milieu de travail et à la poursuite des initiatives dans les réseaux de l’éducation.

« Ce plan représente une bonne nouvelle pour les organismes communautaires qui œuvrent auprès des personnes LGBTQ+, indique Caroline Senneville, présidente de la CSN. Malheureusement, les budgets octroyés à la défense des droits en milieu de travail s’avèrent limités. Avec un investissement de 1 M$ sur cinq ans, ces nouvelles ressources nous apparaissent trop limitées pour avoir un impact significatif. »

Comité de sages
Par contre, le gouvernement du Québec manque de cohérence. D’un côté, il nous annonce une stratégie intéressante qui prône l’inclusion. Mais de l’autre, il annonce la mise sur pied d’un comité de sages sur l’identité de genre, dont on peut remettre en question la nécessité et la composition. « La CSN tient à rappeler l’absence de personnes trans ou non binaire au sein du comité, souligne Mme Senneville. Nous faisons écho aux propos du Conseil québécois LGBT et à la communauté qui se questionne sur la raison d’être de ce comité de sages. »

L’autre exemple d’incohérence gouvernementale est le report de l’ajout du marqueur X sur le permis de conduire et la carte d’assurance maladie. Alors que le plan de lutte prône la reconnaissance de la diversité sexuelle et la pluralité des genres, le respect et l’exercice des droits, il est consternant de constater que le gouvernement retarde lui-même la mise en place de mesures porteuses pour lesquelles il a légiféré il y a moins d’un an et demi. Pour la CSN, il doit faire preuve de plus de courage pour faire avancer les droits LGBTQ+.

Pour sa part, la CSN est engagée dans le travail d’éducation concernant la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Elle est également active du côté de la mise en œuvre des modifications relatives aux récents changements législatifs dans nos conventions collectives, nos communications et nos syndicats.

À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

 

Le personnel de tous les cégeps du Québec doit être entendu!

Les porte-parole des organisations syndicales membres du Front commun représentant la quasi-totalité du personnel enseignant, de soutien et professionnel du réseau collégial public ainsi que des travailleuses et des travailleurs du réseau collégial se rassemblent ce matin devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur, à Montréal, afin de rappeler que le gouvernement doit appuyer sur la pédale d’accélération dans les négociations sectorielles les concernant.

Des attaques patronales injustifiées
Alors que les problèmes d’attraction et de rétention du personnel s’accentuent dans les cégeps, il est pour le moins renversant de constater que la partie patronale souhaite imposer des reculs aux tables de négociation du réseau collégial.Alors que des solutions existent, il est urgent que la partie patronale s’engage à réellement négocier. « Nos membres sont déterminés à ne pas s’appauvrir et à obtenir des conditions de travail modernes qui reconnaissent la valeur de leurs compétences professionnelles. De son côté, la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) demeure tout aussi déterminée dans sa recherche de solutions et encourage la partie patronale à s’engager dans un blitz de négociations d’ici le congé des fêtes pour améliorer l’attractivité des emplois et, donc, la qualité des services professionnels offerts au collégial », affirme Matthieu St-Pierre-Poulin, vice-président de la FPPC-CSQ.« En restreignant l’accès au congé sans solde et au programme de réduction volontaire du temps de travail, le gouvernement s’attaque aux rares avantages qu’il restait de travailler dans le réseau public. Cette négociation ne peut pas être celle des reculs ou du statu quo. Si l’on n’améliore pas les conditions de travail, les départs massifs de professionnelles et de professionnels vers d’autres secteurs vont se poursuivre. Il en va de la survie des cégeps comme service public essentiel », souligne Kathrin Peter, deuxième vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).
Où est la ministre de l’Enseignement supérieur?
Ce matin, les travailleuses et les travailleurs du réseau collégial aimeraient bien mieux être au chaud, dans les cégeps, à offrir des services aux étudiantes et aux étudiants plutôt que d’être encore obligés de faire la grève et de se rassembler devant le ministère de l’Enseignement supérieur!« Mais ce gouvernement ne nous donne pas d’autres choix. Notre négociation n’avance pas, malgré tout ce que les ministres du gouvernement Legault peuvent dire, à l’exception de la ministre responsable du réseau collégial, qu’on ne voit nulle part. À la veille du congé des fêtes, la partie patronale n’a toujours pas de mandats nous permettant d’avancer sur les demandes syndicales prioritaires : les assurances collectives, les congés rémunérés, les primes, les libérations syndicales, le télétravail et, enfin, le travail du personnel de soutien en cas de suspension des cours. Le Conseil du trésor doit donner les mandats nécessaires aux équipes de négociation pour négocier réellement avec nous, au plus vite. Pas demain, pas dans deux jours, maintenant! », enchaîne Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).Encore une fois, le réseau collégial semble être complètement ignoré par le gouvernement Legault dans cette négociation pourtant cruciale pour les services publics.« Le personnel de soutien collégial est complètement invisible présentement. Personne n’est là, au ministère, pour soulever les enjeux de notre réseau. La ministre Déry représente-t-elle vraiment l’enseignement supérieur à l’Assemblée nationale? Pourtant, on vit les mêmes choses que les autres réseaux. Malgré ça, on veut toujours nous imposer des reculs qui vont complètement à l’encontre de l’attraction et de la rétention du personnel. Après un an de discussion, il est plus que temps que la partie patronale ait les mandats en poche pour régler cette négociation. C’est assez! », s’insurge Valérie Fontaine, présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ).« Le gouvernement n’a pas de stratégies de négociation viables. Ces différents reculs et le refus obstiné depuis un an de parler des solutions syndicales ne peuvent plus durer. Mettons l’épaule à la roue et réglons pour le bien de tous les jeunes, qui méritent un système collégial efficace et florissant », ajoute Éric Gascon, président du Conseil provincial des collèges du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ).

Les enseignantes et les enseignants grandement préoccupés
À l’instar des réseaux scolaire et de la santé, plusieurs enjeux sectoriels se négocient actuellement aux tables de négociation du réseau collégial. En ce qui concerne la profession enseignante, « si les cégeps constituaient un des réseaux “gérés par les syndicats”, comme l’a déclaré le premier ministre, nous n’aurions pas besoin de négocier. La réalité, c’est plutôt que, depuis 2010, le nombre de cadres a explosé, un phénomène rendu tangible par l’augmentation de 22 % de leur poids dans la masse salariale, alors que le poids des profs n’a crû que de 2 %. Afin de rétablir l’équilibre, il est grand temps que le gouvernement attribue de véritables mandats de négociation, car, en ce qui nous concerne, il s’avère clair qu’il n’y aura pas d’entente sans gains sectoriels significatifs », terminent Yves de Repentigny et Youri Blanchet, respectivement vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), organisations qui ont joint leurs forces dans le cadre de cette négociation au sein de l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC).
À propos
Regroupés en Front commun, la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) représentent la quasi-totalité du personnel des cégeps du Québec.

La réforme Dubé exploite le travail des femmes

Alors que le projet de loi 15 n’a pas été soumis à un réel débat public, alors que de nombreuses organisations directement touchées n’ont pas été entendues, alors que pratiquement l’ensemble des amendements soumis en commission parlementaire ont été refusés, son adoption sous le bâillon le 9 décembre démontre le contrôle que veut exercer la Coalition avenir Québec (CAQ) sur la société québécoise, et particulièrement sur les femmes.

La réforme Dubé constitue en effet un recul pour les travailleuses du réseau de la santé, des services sociaux et du communautaire, mais aussi pour les femmes ayant droit à des soins et services de santé. Les femmes doivent être partie prenante des décisions qui les impliquent et qui les affectent directement. Le gouvernement de la CAQ nous trouvera sur son chemin et nous ne reculerons pas. Nous, signataires de cette lettre, disons : non, ça suffit ! La réforme Dubé est tout sauf santé.

Alors que le terme « exploiter les femmes » est maintenant considéré comme un propos non parlementaire, nous ne pouvons que nous insurger contre le fait que, sur le terrain, l’exploitation du travail des femmes suit son cours. Doit-on rappeler qu’encore l’an dernier, les Québécoises ont gagné 90 % du salaire des Québécois, ce qui marque symboliquement le 25 novembre comme étant le jour à partir duquel les femmes travaillent gratuitement ? Doit-on rappeler que les travailleurs de nos réseaux publics sont à 80 % des travailleuses ?

Doit-on rappeler, aussi, que, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), les travailleuses et les travailleurs des services publics accusent un retard de 7,4 % sur le plan de la rémunération globale et un retard de 16,6 % en ce qui concerne les salaires ?

Et la cerise sur le gâteau : le projet de loi 15, sous le prétexte de rendre notre système public plus efficace, accentue cette tendance à dévaloriser et à contrôler le travail des femmes. La vision du ministre de la Santé, Christian Dubé, pour notre réseau de la santé et des services sociaux est si centralisatrice et autoritaire qu’elle abolit pratiquement tous les espaces du pouvoir citoyen au profit de « top guns » du privé et d’une agence qui deviendra le plus gros employeur du Canada.

Cette vision menace l’autonomie des travailleuses, des groupes communautaires et des sages-femmes dans l’identification des meilleures pratiques, ce qui aura à terme des conséquences sur le libre-choix des femmes. Alors même que ce sont les femmes les principales utilisatrices de ces services, rien n’est proposé au chapitre de la prévention, des déterminants sociaux de la santé ou du bien-être de la population.

La volonté, par ailleurs, du ministre Dubé de ne pas inclure les services sociaux dans le nom de la future Agence santé Québec en dit long à ce sujet. Nous invitons donc les femmes et leurs alliés à exprimer leur opposition à la réforme Dubé en portant le carré mauve.

Lettre ouverte publiée dans Le Devoir, édition du 13 décembre 2023.

Signataires (plus de 115)

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN

Katia Lelièvre, 3e vice-présidente de la CSN

Judith Huot, 1re vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)

Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN

Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN

Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN

Annick Charette, présidente de la Fédération nationale de la communication et de la culture (FNCC–CSN)

Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN

Ramatoulaye Diallo, responsable politique du comité de condition féminine du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN

Josyane Giroux, Regroupement Les sages-femmes du Québec

Stéphanie Vallée, L’R des centres de femmes du Québec

Mélissa Lessard, Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)

Nadia Morissette, L’R des centres de femmes du Québec

Mandoline Blier et Katie Dufresne, Centre de femmes l’Autonomie en soiE

Marie-Claude Goudreault, Maison des femmes des Bois-Francs

Mercédez Roberge, Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles

Marie-Andrée Gauthier, Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec

Louise Boivin, Collectif de recherche-action sur le travail et l’association socioéconomique (CREATAS)

Geneviève Lamarche, Coalition solidarité santé

Mylène Bigaouette, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

Roxanne Lorrain, Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement

Marjolaine Goudreau, présidente et porte-parole pour le RÉCIFS

Sylvain Dubé, Réseau communautaire en santé mentale (COSME)

Karen Messing, Équipe de recherche sur le travail SAGE (SAnté, Genre, Egalité), Université du Québec à Montréal

Jessica Riel, directrice de l’Équipe de recherche sur le travail SAGE et professeure à l’École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal

Isabelle Marchand, professeure, Département de travail social, Université du Québec en Outaouais.

Ruth Rose, Professeur retraitée en sciences économiques, UQAM

Sylvie Riendeau Langlais, Centre de femme Entre Ailes

Dominique Damant, École de travail social, Université de Montréal
Milca Bibeau, Fédération du Québec pour le Planning des Naissances (FQPN)

Andrée-Anne Chevrier, coordonnatrice du Regroupement des femmes La Sentin’Elle

Gabrielle Juneau, Directrice du Quartier des femmes

Colette Cummings, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT)

Véronique Dommerc, Centre des femmes de Laval

Jeanine Fournier, coordonnatrice Regroupement des Femmes de la Côte-de-Gaspé

Jolyane Annett, animatrice-intervenante Regroupement des Femmes de la Côte-de-Gaspé

Mathilde Trou, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Nathalie Latreille, Centre de femmes l’Éclaircie

Sylvie St-Amand, Fédération des femmes du Québec

Véronique Laflamme, FRAPRU

Sarah Landry, Coalition pour la pratique sage-femme

Line Camerlain, première vice-présidente, Centrale des syndicats du Québec

Annie Tanguay, La Collective des femmes de Nicolet et région

Rose NGO NDJEL, Direction Afrique au Féminin

Ghazala Munawar, Coordonnatrice Centre C

Carole Boulebsol, professeure, Université du Québec en Outaouais.

Constance Allain, Centre de femmes L’Antre-Hulloises

Megan Audet, Centre de femmes l’Érige

Joanne Blais, Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM)

Cynthia Damboise, Centre des Femmes du Ô Pays

Mélanie Lefrançois, professeure, École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) et membre de l’Équipe de recherche interdisciplinaire sur le travail SAGE (Santé – Genre – Égalité)

Karine Drolet, Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches

Lucie Martin, Signée Femmes, centre de femmes de Rivière-Rouge

Isabelle Bazinet, Avec des Elles

Nathalie Bernier, Table de concertation des groupes de femmes Bas-Saint-Laurent

Etni Cortés, Centre des Femmes de Montréal-Est/Pointe-aux-Trembles

Hamida Melouane, Assemblée des groupes de femmes d’Interventions régionales Outaouais

Ghazala Munawar, Centre Communautaire des femmes sud-asiatiques

Sandra Etienne, vice-présidente, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

Josée Turbis, Centre Femmes d’aujourd’hui

Marie-Eve Desroches, Table des groupes de femmes de Montréal

Linda Crevier, Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie

Justine Chénier, Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)

Catherine Paquet, La Marie Debout centre d’éducation des femmes

Cyrielle Casse, Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)

Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, Regroupement intersectoriel des organismes communautaire de Montréal (RIOCM)

Élise Landriault-Dupont, Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale

Andrée Pelletier, Le Havre des Femmes

Isabelle Thibault, Réseau des femmes des Laurentides (RFL)

Clara Bastiani, Centre de Femmes du Témiscamingue

Christine Drolet, Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CÉAF)

Audrey Corriveau, Centre-Femmes de Bellechasse

Lucie Gosselin, Centre ressources pour femmes de Beauport

Shana Blanchette, Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS Rive-Sud)

JC Chayer, Centre de femmes l’Essentielle

Josée Robidas, Centre de femmes Ainsi soit-elle

Mylène Beaulieu, Regroupement des Femmes de la Côte-Nord

Marika Poulin, Centre femmes l’ancrage

Marianne Pertuiset-Ferland, Association féministe d’éducation et d’action sociale (Afeas)

Claudie Hovington, Centre de femmes L’Alliance des femmes, Côte-Nord

Christiane Bourgault, Centre-Femmes La Jardilec

Monic Brazeau, Centre Femmes aux 4 Vents, Côte-Nord

Martine Duchesne, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec

Caroline Dépault – Regroupement québécois des CALACS

Micheline Guillaume, Centre des Femmes du Témiscouata – Bas-Saint-Laurent

Karine Harvey, Centre-Femmes aux Plurielles (La Malbaie)

Julie Drolet, Centre des femmes de Longueuil

Annik Gagné-Laferrière, ESPACE région de Québec

Nathalie Lizotte, Centre de femmes Ilot d’Espoir, N-d-Q

Nathalie Babin, coordonnatrice Centr’Elles, comité d’action des femmes d’Avignon

Mélanie Landry, intervenante-animatrice Centr’Elles, comité d’action des femmes d’Avignon

Joanie Béland, Table de concertation de Laval en condition féminine

Annie-Christine Tardif, Fédération autonome de l’enseignement

Christine Arseneault-Boucher, animatrice-intervenante Regroupement des femmes La Sentin’Elle

Lyne Monette, présidente Afeas Lachute

Françoise Ramel, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ

Marie-Eve Blanchard, Regroupement Naissances Respectées (RNR)

Johanie Dupras Renaud, responsable provinciale à la condition féminine, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Diane Thomas, responsable régionale à la condition féminine Québec/Chaudière-Appalaches – CSD

Jordanne Lavoie, responsable régionale à la condition féminine Richelieu/Yamaska, CSD

Véronique l’Heureux, responsable régionale à la condition féminine Estrie – CSD

Adèle Tremblay, responsable régionale à la condition féminine Saguenay/Lac-Saint-Jean – CSD

Joanie Lussier, responsable régionale à la condition féminine Montréal – CSD

Cynthia Gauthier, responsable régionale à la condition féminine Mauricie/Centre-du-Québec – CSD

Kim Paradis, conseillère syndicale, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

Gabrielle Pitre, Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM)

Kathleen Couture, Coordonnatrice en santé mentale, L’Arc-en-Ciel des Seigneuries, groupe d’entraide en santé mentale.

Tania Bond, coordonnatrice, À la Source Sept-Îles et Port-Cartier

Jade St-Georges, Mère au front (MAF) et doctorante management Université Laval

Rosalie Fournier-Paré, co-coordinatrice, ROSE du Nord

Maud Provost, Organisation communautaire, Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux (RAFSSS)

Isabelle Auclair, professeure, Université Laval

Céline Beauregard, Signée Femmes, le Centre de Femmes de la MRC d’Antoine-Labelle

Katherine Robitaille, doctorante en management Université Laval

Kimberley Plante, La Maison d’hébergement L’Égide (2e étape)

Les travailleuses et travailleurs ont assez fait le grand écart

En pleine séquence de grève de sept jours, les organisations syndicales représentant le personnel de la santé et des services sociaux membres du Front commun dénoncent les reculs que le gouvernement veut implanter dans les conditions de travail. Le mantra gouvernemental sur la flexibilité et la souplesse cache mal une volonté de contrôler davantage le travail du personnel essoufflé du réseau.

Après plus d’un an de négociation et alors que le réseau est frappé par une des plus grandes crises de son histoire, les organisations syndicales s’étonnent que le gouvernement maintienne des propositions de reculs aux tables sectorielles. Son intention de revoir les matières locales vise à pouvoir déplacer le personnel dans plusieurs services et sites et à imposer des horaires avec plusieurs quarts de travail. Pourtant, ce que les travailleuses et les travailleurs du réseau et la population souhaitent, c’est plus de stabilité dans l’offre de services.

« Actuellement, le personnel quitte le réseau par les portes et les fenêtres. En attaquant le peu de stabilité qui demeure dans les conditions de travail, le gouvernement pèse sur l’accélérateur pour entrer dans le mur. Il faut faire tout à fait l’inverse. Il faut améliorer dès maintenant les conditions de travail de l’ensemble des titres d’emploi du réseau. En exerçant une troisième séquence de grève partout au Québec en fin de semaine, les travailleuses et les travailleurs du réseau montrent qu’elles et ils sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail et à se battre pour de meilleurs services à la population », lancent Réjean Leclerc, président de la FSSS-CSN, Jessica Goldschleger, première vice-présidente de la FP-CSN, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’APTS, Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ-CSQ, Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ et Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).

À cela s’ajoute le fait que le gouvernement, en pleine négociation, a mis fin au temps supplémentaire à taux double pour l’ensemble du personnel, ce qui était pourtant une mesure importante de rétention du personnel. Depuis le début des négociations sectorielles, le gouvernement propose des mesures temporaires et des mesures uniquement pour quelques titres d’emploi, ce qui est loin d’être suffisant pour convaincre le personnel de rester dans le réseau et pour attirer la relève.

« Le ministre Dubé et le premier ministre Legault devraient passer moins de temps à faire de basses attaques contre les syndicats et plus de temps à donner les mandats pour améliorer les conditions de travail du personnel aux tables sectorielles. Ce n’est pas les syndicats qui sont en cause s’il manque de monde dans bien des titres d’emploi ni si le personnel est à bout de souffle. Les travailleuses et les travailleurs en grève s’attendent à plus du gouvernement », de conclure les porte-paroles syndicaux.

La CSN dénonce l’usage du bâillon pour l’adoption de la réforme Dubé

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénonce l’usage du bâillon pour forcer l’adoption de la réforme Dubé, la plus vaste réforme que le réseau de la santé et des services sociaux n’a jamais vue.

« S’il y a une chose que je peux vous assurer, c’est que la CSN va se battre pour que les travailleuses et les travailleurs du réseau ne fassent pas les frais des réformes nocives du gouvernement », a expliqué Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Le projet de loi, vivement critiqué par la CSN, ouvre la porte toute grande à l’usage du privé en santé, de même qu’à la centralisation du réseau. La centrale syndicale craint notamment que ces transformations n’exacerbent les problèmes criants de pénurie de main-d’œuvre dans le milieu.

« Le Québec est pris dans une relation toxique avec le privé, particulièrement dans le domaine de la santé et des services sociaux. Plus on va donner de la marge de manœuvre aux cliniques privées, plus on va créer des fuites de personnel vers ce secteur, plus on va augmenter la pression sur le public et surtout, sur les travailleuses qui le tiennent à bout de bras », a ajouté Caroline Senneville.

En plus d’un rebrassage inutile des structures syndicales, la réforme verra aussi la création d’un employeur unique pour les 310 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux. À plusieurs reprises, le ministre Dubé a présenté sa réforme comme l’achèvement des transformations entamées par les ministres Couillard et Barrette. Ces réformes ont d’ailleurs elles aussi été adoptées sous bâillon.

Récemment, une coalition de plus de 300 organisations syndicales, communautaires et médicales, dont la CSN fait partie, remettait en question l’adoption précipitée et antidémocratique de la réforme.

« Pour un gouvernement qui gouverne à coups de sondages, je trouve qu’il ignore pas mal ce que la société civile pense de sa réforme. Une chose est certaine, les Québécoises et les Québécois ne veulent pas d’une américanisation du réseau », a conclu Mme Senneville.

Les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun entament une grève de 7 jours

Plus de 2 500 travailleuses et travailleurs du Front commun ont marqué le déclenchement de la plus longue grève du secteur public des 50 dernières années en accueillant les députés en cette dernière journée de la session parlementaire régulière à Québec. C’était aussi l’occasion de rappeler haut et fort leurs revendications et que, même si les fêtes approchent à grands pas, pas question de mettre la pédale douce sur la mobilisation tant que des offres qui répondent à leurs besoins ne seront pas sur la table.

« Si le gouvernement cherche à profiter de la conjoncture actuelle et à nous coincer pour briser notre mouvement, les jours qui viennent lui donneront une idée de ce qui pourrait l’attendre s’il poursuit son entêtement. Notre mouvement ne s’essouffle pas, au contraire. Les dernières semaines ont été galvanisantes, et la population appuie clairement les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux. La dernière offre était insuffisante, on continue de négocier et on ne lâche pas! », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en point de presse vendredi matin.

« Personne ne souhaite faire la grève, c’est un moyen, pas une fin en soi. Mais plus encore, personne ne souhaite que nos réseaux continuent de se détériorer de la sorte. La situation est intenable, et, cette fois, tout le monde comprend bien que l’amélioration passe en grande partie par cette négociation. Notre détermination est grande, celle des membres l’est plus encore. Notre monde mérite mieux, le Québec mérite mieux. Et c’est aussi ce que signale la population au gouvernement. C’est le temps de faire le choix politique qui s’impose : des conditions de travail et de pratique qui permettent enfin de revaloriser tout le travail investi par celles et ceux qui éduquent, soutiennent, accompagnent et prennent soin. »

L’objectif du Front commun demeure d’en arriver à un règlement avant les fêtes, et le mandat voté par les membres permettait d’utiliser des séquences de grève selon les besoins de la négociation. C’est donc une ultime séquence de journées de grève qui s’amorce aujourd’hui, et il s’agit aussi du dernier avertissement. Rappelons que le Front commun détient un mandat très fort, adopté à plus de 95 %, de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun.

Pour le Front commun, il est clair que le gouvernement porte une importante part de responsabilité face au recours à la grève. Son refus de proposer des offres à la hauteur des besoins urgents des travailleuses et des travailleurs crée le blocage actuel aux tables de négociations.

« C’est quand même fou d’en arriver là après plus d’un an de négociation! Et on est toujours devant les mêmes vieilles stratégies gouvernementales : d’abord, ne pas montrer de véritable volonté de négocier, puis le faire sur la place publique à coup de déclarations vaines, attendre que la mobilisation soit à son comble et que les moyens de pression éclatent pour tout précipiter en quelques semaines. Cette fois, notre monde en a eu assez et ils ne sont pas les seuls! Les solutions existent, et c’est le temps de prendre les enjeux qui secouent nos réseaux à bras le corps. Là, ça suffit! »

Rappelons que le gouvernement a présenté une nouvelle offre au Front commun mercredi après-midi, laquelle a été jugée insuffisante à sa face même. Mais le Front commun rappelle que tout est en place pour faire atterrir la négociation. Les équipes sont entièrement disponibles, et les instances respectives sont même prévues dans la semaine du 18 décembre afin de faire le point sur la négociation. L’objectif demeure un règlement satisfaisant pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux. Et ce ne sera possible que si les conditions de travail ET le salaire sont à la hauteur de leurs attentes!

Le Front commun représente 420 000 travailleuses et travailleurs des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des cégeps, qui seront en grève du 8 au 14 décembre inclusivement. Le conflit touche l’ensemble des centres de services scolaires, des cégeps et des établissements de santé et de services sociaux du Québec.

Santé – Les enjeux sont trop grands, nous ne nous tairons pas

Bâillon pas bâillon, la société civile, les organismes communautaires et l’ensemble des organisations syndicales en santé et services sociaux continueront à défendre âprement les services publics à la population. La création d’une nouvelle agence de gestion, Santé Québec, ne les améliorera pas. Pourquoi le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’entête-t-il à ignorer toutes les critiques à l’égard de son projet de loi 15 ? Cela inquiète les représentantes et les représentants de centaines d’organisations citoyennes et communautaires et les 310 000 travailleuses et travailleurs du réseau public. La réforme Dubé, tout sauf santé, tel était le message d’une immense bannière déployée ce matin depuis le pont de Québec.

« Jamais une réforme n’aura attaqué de façon si frontale nos valeurs collectives de justice et de solidarité. Or, en ces temps de crises, plus que jamais, nous devons resserrer les mailles de notre filet social. Ce n’est certainement pas ce qui arrivera si nous confions notre destinée à une poignée de gestionnaires qui auront pour mandat de développer le secteur privé en santé. Nous exigeons et lutterons pour que la prévention, la promotion de la santé, les réalités régionales et l’autonomie des organisations citoyennes communautaires soient assurées. En somme, pour garantir le respect de la démocratie et du droit à la santé pour toutes et tous », lance la présidente de la Coalition Solidarité Santé, Lise Goulet.

« Le ministre sait que son projet de loi est imparfait bien qu’il ne montre pas de volonté de le modifier substantiellement d’ici son adoption. Il lance les établissements dans la plus vaste réforme centralisatrice jamais vue en reportant l’étude de questions pourtant fondamentales comme la perte de transparence, la centralisation accrue, l’insuffisance des mécanismes de reddition de compte et l’ouverture inédite à la privatisation des soins et des services. Les enjeux sont beaucoup trop grands pour que nous renoncions à exiger que les voix du personnel soient entendues, » enchaîne-t-elle. Rappelons que toutes les organisations syndicales du réseau public soit l’APTS, la CSN, la CSQ, la FIQ, la FP–CSN, la FSSS–CSN, la FSQ–CSQ, le SCFP, le SPGQ et le SQEES–FTQ travaillent de concert avec les organisations citoyennes et communautaires afin de contrer les conséquences négatives de la réforme Dubé.

Période de transition
Les prochains mois constitueront une période de transition cruciale. Les syndicats demeurent convaincus que la réforme Dubé doit être améliorée, et ce, au bénéfice de l’ensemble de la population qui tient à conserver des services publics de qualité, accessibles et universels. Si, jusqu’à maintenant, le ministre a choisi d’ignorer complètement les attentes et les inquiétudes de son personnel, les syndicats promettent de se rendre incontournables.

« On va se le dire, c’est majoritairement des femmes qui sont les grandes perdantes de l’approche du ministre Dubé. Que ce soit comme salariée du réseau, travailleuse du milieu communautaire, proche aidante ou utilisatrices, bien des femmes subiront encore une fois ces mauvaises solutions sans qu’aucune réflexion n’ait été menée quant aux répercussions sur les conditions de vie et de travail des principales concernées », de poursuit la représentante du secteur communautaire de la Coalition Solidarité Santé, Nathalie Déziel.

En date d’aujourd’hui, plus de 300 associations et organisations issues des milieux communautaire, syndical, coopératif et médical ont signé une lettre d’opinion pour dénoncer l’absence évidente de consensus autour de la réforme santé du ministre Dubé. Malgré de nombreuses demandes de rencontre auprès du ministre, seules quelques-unes de ces organisations ont été reçues et aucune des solutions proposées n’a été retenue. De très nombreuses organisations et plus de 120 individus ont répondu à l’appel de la Coalition Solidarité Santé et ont fait parvenir, au cours des derniers jours, des centaines de lettres aux 125 député-es de l’Assemblée nationale pour les sensibiliser aux dangers d’imposer unilatéralement le projet de loi 15. Un tel message citoyen ne peut être ignoré !

Pas d’entente possible sans une garantie de la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial

« Il n’y aura pas d’entente sans la protection du pouvoir d’achat et sans un enrichissement permettant un rattrapage pour nos membres. Nous ne laisserons personne s’appauvrir et ça, le gouvernement de la CAQ doit le comprendre ». C’est en ces termes que les porte-paroles du Front commun ont répondu à l’offre de table centrale déposée hier par le gouvernement.

Pour François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, le gouvernement a finalement déposé hier – un an après le début des discussions – une première offre salariale qui permettra de négocier de manière plus sérieuse. Toutefois, il semble toujours aussi déconnecté de la réalité vécue par les travailleuses et les travailleurs des services publics, en offrant 12,7% sur cinq ans. « Pas 16,7% comme il l’affirme publiquement, mais bel et bien 12,7%, tel qu’écrit noir sur blanc dans le dépôt ».

Appauvrir les femmes

Rappelons que selon les chiffres du ministère du Travail, les conventions collectives signées en 2022 incluent une augmentation moyenne de 9 % pour la première année. Que propose le gouvernement aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux publics pour la première année? Un maigre 4,3 %, alors que l’inflation de 2022 a été de 6,7 %.

« Est-ce que les médecins spécialistes, est-ce que les policiers de la SQ, est-ce que les juges accepteraient de s’appauvrir? La réponse est NON. Comment le gouvernement de la CAQ peut-il sérieusement proposer cela aux femmes des services publics? »

Aucun rattrapage

En plus de l’appauvrissement qui est sur la table, la nouvelle offre ne permet toujours pas un rattrapage. « Les travailleuses et les travailleurs continueront de subir un retard important par rapport aux autres salarié-es du Québec, tant sur les salaires que sur la rémunération globale, même quand on considère le régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu primordial si le gouvernement souhaite remettre les services publics sur les rails en attirant et en retenant la main-d’œuvre nécessaire, au lieu de quoi, les travailleuses et les travailleurs actuels seront nombreux à choisir de fuir les réseaux. » Le plus récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec indique d’ailleurs que ce retard dans la rémunération globale est de 7,4 % par rapport aux autres salariés du Québec.

La retraite

Rare point positif de cette nouvelle offre : le recul du gouvernement à propos de ses attaques sur le régime de retraite. « Enfin, le gouvernement s’est rendu à l’évidence : les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas à être pénalisés par la bonification du Régime des rentes du Québec. En ayant réglé cette question, nous pourrons enfin parler des salaires, des assurances, des ouvriers spécialisés et des disparités régionales, des enjeux importants pour lesquels le statut quo est impensable ».

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : 16,6 % ;
  • Retard de rémunération globale : 7,4 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Le prix Pierre-Vadeboncoeur remis à Dahlia Namian

Le prix Pierre-Vadeboncoeur, créé par la CSN en 2011, a été remis à la sociologue Dahlia Namian pour son essai La société de provocation, publié chez Lux éditeur. Ce prix est doté d’une bourse de 5000 $ et a été remis à la lauréate par la secrétaire-générale de la CSN, Nathalie Arguin.

L’annonce en a été faite aujourd’hui à l’occasion d’une réunion du conseil confédéral de la centrale qui se tient à Lévis. Pierre Vadeboncoeur, considéré par plusieurs comme l’un des plus importants essayistes québécois, a été conseiller syndical à la CSN de 1950 à 1975.

Cette œuvre, dont le sous-titre est Essai sur l’obscénité des riches, illustre de manière absolument convaincante à quel point l’étalage de la richesse de milliardaires comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Bernard Arnault constitue un outrage à l’égard de la multitude qui peine à se nourrir et à se loger. La présidente du jury, Claudette Carbonneau, qui a présidé la CSN de 2002 à 2011, a déclaré en remettant le prix : « Les militantes et les militants vont trouver dans cet essai matière à nourrir leur argumentaire quand il s’agira de faire la démonstration de ces injustices et de ces inégalités qu’il nous faut combattre au quotidien. »

Outre la présidente, le jury était composé des lauréats de l’année dernière, l’auteure Mélikah Abdelmoumen, le journaliste Jean-François Nadeau du Devoir et Catherine Ladouceur, professeure de littérature au Cégep de Sherbrooke et syndiquée à la CSN.

Madame Namian enseigne à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa. Ses travaux de recherche portent sur la pauvreté et l’exclusion.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.