Déclaration du syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN

À la lumière des informations confirmées par la santé publique et par le Service correctionnel Canada, UCCO-SACC-CSN souhaite faire la déclaration suivante : Depuis la confirmation d’un premier cas de Covid-19 à l’Établissement de Port-Cartier le 25 mars, UCCO-SACC-CSN a maintenu la pression sur l’employeur afin qu’il mette en œuvre les mesures nécessaires pour protéger tous nos membres et limiter la propagation du virus parmi les autres employé-es et la population carcérale.

En date du 29 mars, voici certaines des mesures mises en œuvre à l’Établissement de Port-Cartier :

  • L’établissement a été placé en isolement cellulaire pour empêcher toute nouvelle propagation, alors que les responsables de la santé publique et des services correctionnels effectuaient la recherche des contacts établis avec les personnes infectées ;
  • Seuls les agents et agentes correctionnels qui n’ont eu aucun contact avec ceux qui ont été testés positifs se présentent au travail ;
  • Le personnel médical prend la température de chaque employé-e lors de son entrée dans l’établissement, et ce, à tous les quarts de travail ;
  • Chaque agente et agent correctionnel reçoit un masque, et des instructions appropriées ont été données sur l’enfilage et le retrait en toute sécurité de cet équipement de protection individuel (EPI) ;
  • Des protocoles améliorés de nettoyage ont été mis en place ;
  • Les employé-es doivent également changer d’uniforme lorsqu’ils quittent l’établissement et doivent laver leurs vêtements chaque jour pour empêcher la propagation indirecte du virus ;
  • Les visites, les absences temporaires (sauf pour nécessité médicale) et les transferts internationaux et/ou interrégionaux sont suspendus ;
  • Les deux détenus qui ont reçu un diagnostic positif sont mis en quarantaine par rapport à la population générale et sont traités par des professionnel-les de la santé.

Ces mesures, qui ont été mises en place à Port-Cartier, devraient être immédiatement appliquées dans nos établissements dès qu’un cas positif de COVID-19 est confirmé, qu’il s’agisse d’un membre du personnel ou d’un détenu.

Outre ces mesures, UCCO-SACC-CSN demande au gouvernement fédéral d’établir des critères différents pour traiter les tests des agents correctionnels et des autres membres personnels d’urgence. Afin de maintenir la ligne de front dans nos établissements, il peut être nécessaire de tester les employés qui ne présentent pas de symptômes, mais qui ont pu avoir des contacts avec une personne confirmée positive, car la mise en quarantaine pendant une période de 14 jours peut ne pas être réalisable sur le plan opérationnel. 

Comportement des détenus
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN demande également à Service correctionnel Canada de renseigner la population carcérale sur toutes les recommandations formulées par la santé publique. Nos établissements doivent fournir des conseils sur la distanciation sécuritaire, la minimisation des rassemblements de groupe, une hygiène appropriée et des techniques d’auto-isolement afin de contrôler toute propagation potentielle de la COVID-19. Cela nécessitera des changements dans les routines institutionnelles, mais cette procédure implique un changement qui doit être effectué immédiatement.

Libération des détenu-es
L’appel récent de la sénatrice Kim Pate et d’autres groupes de défense des prisonniers en faveur de la libération immédiate des détenu-es sous la garde de Service correctionnel Canada marque un mépris total pour la sécurité publique.

La libération de quelques individus ne résoudra pas la propagation potentielle de la COVID-19 dans nos établissements. Elle ne fera qu’augmenter le risque pour les Canadiennes et les Canadiens. Nous n’avons qu’à nous rappeler la récente tragédie vécue en janvier dernier au Québec où un détenu en semi-liberté a assassiné une citoyenne. Même les détenu-es en liberté sous condition peuvent constituer une menace pour la société.

L’accent doit être mis sur la modification des routines dans nos établissements dans le but de respecter la distanciation sociale imposée et les directives d’auto-isolement. Le Canada est en crise et ses citoyennes et citoyens font face à une menace potentiellement mortelle. Il serait irresponsable d’accentuer cette menace.

L’importance d’une bonne ergonomie

Du jour au lendemain, pour éviter la propagation de la COVID-19, bien des organisations et des entreprises québécoises se sont mises au télétravail. Dans ce premier d’une série d’articles sur le sujet, l’ergonome de la CSN, Patricia Richard, rappelle aux travailleuses et aux travailleurs peu habitués au travail à domicile les principes à respecter pour aménager leur poste à la maison.

Plusieurs personnes disposent déjà d’un endroit dédié au travail à la maison, mais encore faut-il qu’elles trouvent les postures les plus favorables afin de réduire la fatigue et d’éviter le développement de douleurs musculaires, souligne Patricia Richard.

Voici les principes à respecter pour aménager votre poste de travail existant :

  • Gardez vos épaules relâchées près du corps ; elles ne pas doivent pas être rehaussées par la hauteur de la surface de travail. Dans ce cas, rehaussez la hauteur de votre fauteuil.
  • Gardez les poignets et les coudes à la même hauteur. Si vos coudes ne sont pas égaux à vos poignets, ajustez la hauteur de votre chaise pour obtenir un angle droit au niveau des poignets.
  • Si vous avez des appuis-bras, ajustez-les pour pouvoir déposer les coudes et les avant-bras sans écart ou élévation des épaules. Si cela est impossible, ou si vous n’avez pas d’appui-bras, déposez vos avant-bras directement sur la table.
  • Le cou ne doit pas être trop fléchi vers l’avant, ajustez la hauteur de l’écran afin de conserver la tête droite. La ligne de regard doit être vis-à-vis le haut de votre écran.
  • Si vous portez des verres à foyer progressif ou à double foyer, la trajectoire de votre regard à l’écran doit être à la même hauteur que votre foyer. Ainsi, votre écran sera plus bas.
  • Si vous ne touchez pas au sol avec vos pieds, placez un repose-pied afin de déposer les pieds sur une surface solide. Un repose-pied de fortune peut très bien faire l’affaire (boîte, poubelle, valise, etc.).

Travailler sur un ordinateur portable, une autre histoire
Il est difficile de suivre les principes d’ergonomie cités précédemment lorsqu’on travaille avec un ordinateur portable. « Si on veut placer le clavier à une hauteur convenable pour les poignets, la tête doit être penchée pour consulter l’écran. Si on veut positionner l’écran à une hauteur permettant une posture droite du cou, les poignets, les bras et le dos se retrouvent dans une posture très inconfortable. Des douleurs apparaissent alors après peu de temps », explique Patricia Richard.

Il faut donc aménager son environnement de travail pour adopter des postures plus favorables, sans quoi c’est la douleur quasi assurée. On peut, par exemple, relier son portable à un écran externe ou encore utiliser un clavier et une souris externes et rehausser son écran. Si vous n’avez d’autre choix que de travailler sur la table de la cuisine, pensez à élever la hauteur de votre chaise avec des coussins. Vous pouvez aussi utiliser un coussin au niveau de votre dos pour plus de confort ainsi qu’un livre, un plat, ou un autre objet pour surélever votre écran.

Varier, ça fait du bien
Quand on bosse à la maison, il peut être intéressant de modifier nos positions de travail, tout respectant, bien sûr, les principes d’ergonomie. Vous avez un comptoir haut ? Pourquoi ne pas en profiter pour travailler en position debout à l’occasion ? Vous pouvez aussi travailler dans le salon de temps à autre ! L’utilisation d’un coussin ou d’un plateau-repas peut être utile pour déposer votre portable afin d’obtenir une posture confortable pour les bras. Pensez à ajuster l’angle et la distance de votre écran afin d’optimiser la posture du cou.

Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas de prendre régulièrement des pauses. Après 30 à 60 minutes de travail sur un ordinateur portable, prenez quelques minutes de repos actifs. Levez-vous, étirez-vous et faites quelques exercices.

Bon télétravail !

Primes et protections additionnelles dans les quincailleries

Les travailleuses et les travailleurs des quincailleries Rona et Réno-Dépôt ont accueilli avec un certain soulagement l’annonce de Lowe’s Canada, qui s’engage à leur verser une prime salariale et à mettre en œuvre de nouvelles mesures de sécurité pour les protéger contre la COVID-19.

Même si les mesures annoncées sont somme toute modestes et que leur mise en place se fait toujours attendre, elles contribueront néanmoins à améliorer le moral et la sécurité des salarié-es. La mesure permettant le contrôle du nombre de clients présents de façon simultanée dans chaque magasin est particulièrement bienvenue.

Rappelons que les quincailleries font partie des services jugés essentiels par le gouvernement du Québec. Certains médias ont même fait état d’une augmentation importante, au cours des derniers jours, du nombre de travaux de rénovation résidentielle au Québec. Les travailleuses et les travailleurs de ce secteur invitent la population à faire preuve de patience et de tolérance à leur endroit — et, surtout, à se conformer aux directives de la santé publique.

Des primes pour les employé-es de la chaîne alimentaire

À la demande des autorités gouvernementales et de la santé publique, seules les entreprises jugées essentielles sont actuellement en opération. Parmi celles-ci, nombre d’entreprises issues de la chaîne alimentaire — en allant des serres jusqu’au comptoir d’épicerie.

Obligés de travailler, les employé-es de ces commerces ont dû exercer beaucoup de pression afin que des mesures de santé et de sécurité soient mises en place. Installation de plexiglas, gants et lavage de mains sont autant de moyens qui ont été instaurés par les employeurs pour aider à combattre la propagation du coronavirus.

Mais heureusement, ces mesures de prévention en matière de santé et de sécurité au travail ne sont pas les seuls moyens offerts aux travailleuses et aux travailleurs qui doivent nourrir et/ou servir les Québécoises et les Québécois.

À la demande de la Fédération du Commerce–CSN, plusieurs employeurs ont accepté d’offrir des compensations financières à leurs employé-es. Les grandes bannières du secteur de l’alimentation (Loblaws, Metro/PJC et Sobey’s) ont ouvert le bal en offrant des primes sur le salaire. Elles ont été suivies d’entreprises de transformation de la viande, notamment Olymel, Viandes du Breton, ainsi que d’autres telles Nutreco, Canada Bread et McKesson.

À ce jour, les compensations salariales obtenues pour les travailleuses et les travailleurs de ces entreprises vont de 2 $ l’heure à des bonis de 1000 $. D’autres syndicats de la FC–CSN entendent formuler le même type de revendication auprès de leur employeur au cours des prochains jours.

Secteur industriel : certaines usines pourront continuer leur production

Après la frousse qui a suivi l’annonce du gouvernement du 23 mars, certaines usines d’importance pourront continuer à fonctionner sur une base limitée.

C’est le cas pour Alcoa à Baie-Comeau ainsi que pour Fer et Titane à Sorel et Sorel Forge à Saint-Joseph-de-Sorel. « Elles vont pouvoir faire virer les fours », explique Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui n’a pas ménagé ses efforts après l’annonce de fermeture de toutes les entreprises non essentielles. Le président salue l’ouverture du gouvernement qui s’est finalement rallié au « gros bon sens ».

Il faut savoir, en effet, que fermer des cuves en fusion représente une perte, puisqu’elles ne peuvent pas être réactivées sans des frais importants par la suite. Pour Alcoa, cela représentait quelque 200 M$ et l’entreprise n’aurait pas eu le choix que de fermer l’une de ses alumineries. Il y aura quand même des mises à pied temporaires dans ces entreprises, mais moins que prévu.

L’autre bonne nouvelle concerne les usines de papier qui produisent du papier de toilette, des mouchoirs ou des serviettes hygiéniques. Ces usines tournent à plein régime étant donné la demande, tant au Canada qu’aux États-Unis. On pense ici, notamment, à des usines de Kruger et de Cascades. Quelques scieries qui approvisionnent en copeaux ces usines de papier pourront également continuer leurs activités. Il faudra toutefois qu’elles justifient auprès du gouvernement, à l’aide de contrats, ce à quoi ces copeaux sont destinés.

Les usines chimiques peuvent aussi poursuivre leurs opérations. Plusieurs d’entre elles, d’ailleurs, se tournent vers la production de produits désinfectants.

La FIM–CSN est cependant plus inquiète pour son secteur du béton qui dépend de celui de la construction. Les cas de Bombardier et d’Alstom demeurent également incertains, même si le métro constitue un service essentiel et que le transport en commun continuera à être une priorité après la crise actuelle.

Louis Bégin en appelle à la solidarité des Québécoises et des Québécois pour favoriser l’achat local quand c’est possible. Il a d’ailleurs décidé d’acheter des pneus Bridgestone de Joliette pour son changement de pneus du printemps, dans les prochains jours. L’usine de Joliette est en fermeture temporaire pour deux semaines, comme toutes les usines du groupe en Amérique du Nord. Pour reconnaître les pneus produits à Joliette, portez attention à la petite feuille d’érable imprimée sur le flan.

Les syndicats des employé-es de la SAQ et de la SQDC déplorent le maintien de l’ouverture des succursales

Le syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) et le syndicat des employé-es de la SQDC (SEE-SQDC–CSN) dénoncent le fait que leurs succursales demeurent ouvertes au grand public sans qu’aucune mesure de prévention supplémentaire n’ait été mise en place. À ce jour, le secteur privé est plus proactif en matière de prévention que ces deux sociétés d’État. On serait en droit de s’attendre à ce que le gouvernement donne l’exemple. De plus, l’annonce qu’a faite le gouvernement à 13 h, sans aucune précision, a créé une ruée vers les succursales de la SAQ et de la SQDC, ce qui va totalement à l’encontre des mesures de prévention adoptées jusqu’ici. Les files extérieures sont très longues et les règles de distanciation de 2 m n’y sont pas respectées, ce qui met les clients à risque.

« Est-ce que l’alcool et le cannabis sont réellement des services essentiels au point de mettre en danger la santé des employé-es et de la population ? », s’est exclamée Katia Lelièvre, présidente du SEMB-SAQ. « Nous avons vécu plusieurs situations problématiques dans les derniers jours, dont le cas d’un client contaminé qui a visité une succursale. Jusqu’où va-t-on se rendre avant de les fermer ? », a-t-elle ajouté. Pour Stéphanie Martel Gill, présidente du SEE-SQDC, il y a un manque de cohérence de la part du gouvernement : « Si Loto-Québec suspend ses ventes de loteries par mesure de prévention, pourquoi ne peut-on pas faire la même chose avec les succursales de la SQDC ? D’autant plus que le service de vente en ligne existe déjà. On s’attend à une réponse de la part du gouvernement. »

Malgré certaines mesures mises en place, comme de limiter le nombre de personnes en succursale, les employé-es des deux sociétés d’État doivent composer avec des facteurs de risque considérables. Pour Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN : « Les mesures mises en place ne sont pas suffisantes pour protéger les employé-es. La circulation ininterrompue dans les succursales dans des lieux exigus et la manipulation des produits par la clientèle, dans le cas de la SAQ, sont des facteurs très inquiétants pour les employé-es et cela augmente les risques de contamination pour la population. »

« Nous avons proposé des solutions pour maintenir les services tout en limitant le contact entre les employé-es et la clientèle. Nous espérons que notre message sera entendu et que nos employeurs miseront sur le développement du service de commande en ligne », a conclu Mme Lelièvre.

Services de garde d’urgence pour le personnel du transport

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) déplore que les chauffeurs d’autobus, le personnel d’entretien et les employé-es du transport par canalisation n’aient pas accès aux services de garde d’urgence alors que d’autres travailleuses et travailleurs essentiels y ont droit. Malgré les modifications à la liste des emplois admissibles, ces corps de métier n’en font toujours pas partie.

« Tous ces métiers répondent à un besoin crucial : celui du transport. Puisqu’ils sont requis au travail, il est impératif qu’ils aient accès à ces services de garde », s’est exclamé Joe Martorello, président du secteur transport.

« En temps de pandémie comme celui que nous vivons actuellement, les services considérés comme essentiels ne sont pas les mêmes qu’en temps normal. Si l’on ne pose pas des gestes concrets dès maintenant, un problème de main-d’œuvre pourrait se présenter prochainement », a ajouté Jean-Pierre Bourgault, vice-président trésorier de la FEESP–CSN.

À propos

La FEESP–CSN représente notamment les syndicats des chauffeurs et du personnel d’entretien de plusieurs villes et municipalités du Québec, de compagnies privées ainsi que des syndicats de transport par canalisation. Elle compte plus de 425 syndicats qui représentent environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Message aux syndicats du secteur public : Mise à jour du 18 mars

Le premier ministre nous a aussi demandé « Qu’est-ce que le gouvernement peut faire pour améliorer les conditions de travail du personnel du réseau de la santé? » Depuis, les fédérations multiplient les discussions pour regarder ce qu’il faut mettre en place pour, d’abord et avant tout, préserver la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs qui sont sur la ligne de front.

Nous considérons aussi qu’il est de notre devoir de garder mobilisées toutes ces personnes qui travaillent sans relâche en ce moment dans les centres de santé et de services sociaux ainsi que dans les services de garde en milieu scolaire, en installations et en milieu familial. C’est là-dessus que les fédérations travaillent sans relâche, ainsi que sur les préoccupations soulevées par les travailleuses et les travailleurs sur le terrain.

Beaucoup de questions demeurent sans réponse pour le moment, mais nous ne chômons pas et nous faisons tout en notre pouvoir pour y répondre le plus rapidement possible. Nous tenons aussi à vous indiquer que nous continuerons à vous tenir informé-es régulièrement, même lorsque nous avons peu de nouvelles à vous transmettre.

Revenez voir notre page, nous y ferons des mises à jour régulièrement.

De mauvaises nouvelles pour le réseau des services de garde éducatifs

Au moment où le gouvernement investit pour développer des places de maternelles 4 ans, il réduit plusieurs postes budgétaires du réseau des services de garde éducatifs. Selon la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), cela envoie un bien mauvais message aux travailleuses de ce secteur.

Un budget qui ne répond pas aux craintes des travailleuses des services de garde éducatifs
Si le gouvernement annonce certains investissements sur une période de cinq ans, il annonce pourtant des reculs dans des parties importantes du budget du réseau des services de garde éducatifs. Par exemple, le gouvernement prévoit un recul dans le budget pour le financement des infrastructures des CPE et pour le soutien financier aux responsables en service de garde (RSG) en milieu familial. Avec les listes d’attentes actuelles, nous ne nous attendions pas du tout à des coupes dans ce secteur important pour l’économie du Québec.

« Dans ce budget, le gouvernement Legault devait envoyer un message aux travailleuses des CPE et aux RSG au moment où il développe les maternelles 4 ans. Malheureusement, le message qu’il envoie c’est qu’il ne prend pas les moyens de développer le réseau et de convaincre les travailleuses d’y rester », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

La FSSSCSN demandait un montant de 300 millions de dollars pour attirer et retenir le personnel dans le réseau des services de garde éducatifs (CPE et RSG). Un récent sondage mené par la CSN démontre que de plus en plus de travailleuses des CPE et des RSG songent à quitter la profession.

« Non seulement le gouvernement ne répond pas à notre demande pour ce budget, mais en plus il ne fait pas grand-chose pour freiner les fermetures dans les RSG et le départ de travailleuses dans les CPE. Les demandes des familles sont pourtant au rendez-vous et elles veulent que le gouvernement mise sur le réseau des services de garde éducatifs pour le développement de leurs enfants », de conclure Jeff Begley.

Le gouvernement ne prend pas les moyens de régler la crise en santé et services sociaux

Le budget 2020 n’annonce pas de mesures ambitieuses pour mettre fin à la crise de surcharge du personnel du réseau de la santé et des services sociaux et répondre aux besoins de la population. En refusant d’adopter un plan de sortie de l’austérité libérale, le gouvernement maintient le poids du manque à gagner qui fait souffrir les travailleuses et travailleurs.

Un manque à gagner de 10 milliards : le poids de l’austérité libérale s’accentue
Les annonces du budget 2020 n’apportent pas de réponses satisfaisantes aux besoins de la population et à l’épuisement du personnel. Pour les établissements publics, une fois que les coûts de système sont couverts dans ce budget, on n’ajoute que 224 millions dollars sur un budget de 23 milliards. Depuis la réforme Barrette, les gouvernements ont récupéré plus de 10 milliards de dollars dans les établissements publics. Ce manque à gagner cumulatif des établissements publics depuis 2013-2014 pèse sur le dos du personnel. Le plan de sortie de l’austérité libérale aurait nécessité une hausse des budgets de 13,5 % des établissements publics cette année et de 11 % pour les 3 prochaines années. La situation est particulièrement inquiétante pour le personnel du secteur administratif, encore touché par des coupes budgétaires.

« Après avoir étranglé le réseau, on investit une petite portion des économies des dernières années. Ce n’est pas ces petites sommes qui vont améliorer la situation. Ce que le gouvernement Legault annonce aujourd’hui, c’est qu’il n’a pas l’intention d’effacer l’austérité libérale. Si on manque de monde et que tant de travailleuses et travailleurs tombent au combat, c’est en bonne partie parce que les budgets ne sont pas au rendez-vous », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN).

Des réponses insatisfaisantes aux demandes de la FSSSCSN
La FSSSCSN avait présenté 4 demandes en santé et services sociaux. Les annonces du budget 2020 n’apportent pas de réponses complètes aux demandes. Malgré des annonces d’investissements dans les soins à domicile et pour créer de nouvelles places en CHSLD, peu est fait pour épauler le personnel. Dans le secteur préhospitalier, nous espérons que les investissements annoncés permettront de se concentrer principalement à appuyer les paramédics et les répartiteurs médicaux d’urgence. Malheureusement pour le personnel du réseau, le gouvernement ne fait que budgéter ses offres salariales nettement insuffisantes.

« À en juger par le ton de ce gouvernement, nous aurions pensé que les mesures pour répondre aux besoins extraordinaires dans le réseau de la santé et des services sociaux auraient été importantes ! Malheureusement, il n’en est rien. Les besoins des bénéficiaires et du personnel surchargé vont rester largement sans réponse avec ce budget », de conclure Jeff Begley.

Un moratoire s’impose avant de nouveaux déploiements

Après la multiplication de centres d’études collégiales et d’antennes universitaires au cours des dernières années, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) et la Fédération des professionnèles (FPCSN) s’interrogent sur les intentions du ministère de l’Enseignement et de l’Éducation supérieur (MEES) de permettre la création de nouveaux campus universitaires sans consultation et sans étude approfondie.

« C’est avec stupéfaction que nous avons appris dans les médias le projet de création d’un campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) à Terrebonne alors que l’UQAM et l’Université de Montréal offrent déjà des programmes dans la région de Lanaudière. Tout cela se passe vraisemblablement avec la complicité intéressée des autorités politiques locales poussées par le développement immobilier. Les établissements d’enseignement supérieur sont publics et les créations de campus satellites créent une concurrence indue entre eux », déclare le vice-président, regroupement université à la FNEEQCSN, Richard Bousquet.

Un moratoire s’impose
Si les créations de campus ont, par le passé, assuré une plus grande accessibilité de l’enseignement supérieur, la majorité des initiatives des dernières années n’ont aucune visée académique : elles relèvent davantage d’une course à la clientèle sans considération sur la cohésion de l’offre de programmes d’un territoire donné, sur les conditions d’études et de travail ainsi que sur la vie au sein des campus. L’ouverture de nouveaux points de service même à Montréal par les établissements d’enseignement des régions doit aussi être réévaluée.

« Nous exigeons un moratoire sur le déploiement des centres d’études collégiales et universitaires. La construction de nouveaux campus accroît les dépenses immobilières et il ne semble pas qu’elle s’accompagne d’une augmentation des effectifs étudiants. Si un nouveau campus peut sembler attrayant, il faut tout de même s’assurer que celui-ci n’en videra pas un autre », soutient la vice-présidente, secteur universitaire à la FPCSN, Louise Briand.

Rappelant le rapport des États généraux de l’enseignement supérieur, la FNEEQCSN et la FPCSN réitèrent la nécessité de créer des organismes de coordination du développement des réseaux collégial et universitaire, composés majoritairement de membres issus de la communauté collégiale et universitaire (professeur-es, chargé-es de cours, personnel professionnel et de soutien, étudiantes et étudiants) afin de freiner la compétition entre les établissements et assurer un déploiement basé sur l’intérêt public et la formation des étudiantes et étudiants.

Le budget doit être à la hauteur des besoins pour éliminer les violences faites aux femmes

Les reportages et les émissions sur les violences faites aux femmes abondent ces jours-ci et mettent en relief le grave problème qui se pose. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes et à deux jours du budget, la CSN demande au gouvernement un plan d’action concret et du financement pour contrer les violences envers les femmes.

La CSN a récemment été saisie de l’histoire bouleversante d’une femme qui, en ce moment même, doit se cacher de son conjoint qui a proféré des menaces de mort envers elle et sa fille. L’histoire a été reprise dans certains quotidiens et illustre toute la tragédie que subissent de trop nombreuses femmes.

« Les maisons d’hébergement ont encaissé de plein fouet les compressions des politiques d’austérité et leur pouvoir d’action est de plus en plus limité. Elles débordent et peinent à offrir tous les services pour lesquels elles sont sollicitées. En 2018-2019, c’est 14 997 demandes d’hébergement qui ont dû être refusées. Cette situation est absolument inacceptable », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Au Québec, 10 féminicides en moyenne se produisent chaque année. Depuis trois mois, sept Québécoises ont connu un tel sort. On ne peut plus attendre : il faut des mesures structurantes et l’injection de sommes importantes pour que les choses changent. « À quelques jours du dépôt du budget, le gouvernement ne peut faire la sourde oreille. Il a le devoir d’entendre le cri à l’aide des femmes et de protéger leur vie et leur sécurité », conclut Véronique De Sève.

Vague de syndicalisation chez les archéologues du Québec

La CSN est heureuse d’accueillir au sein de son organisation un tout nouveau syndicat issu d’un secteur qui était non syndiqué jusqu’alors : il s’agit d’une première dans le milieu de l’archéologie québécoise. Le Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQCSN), qui est affilié à la Fédération des professionnèles (FPCSN),  a tenu dimanche son assemblée générale de fondation et a élu son premier président ainsi que trois membres du comité exécutif de transition.

« Regrouper plusieurs dizaines de professionnèles qui partagent la même profession, mais qui travaillent chez différents employeurs à travers la province est un défi de taille. N’empêche, l’union fait la force : il faut absolument regrouper ces archéologues pour rehausser collectivement leurs conditions de travail qui ne sont pas à la hauteur de leur expertise ni de leur niveau de qualification présentement », déclare la présidente de la FPCSN, Ginette Langlois.

Le syndicat, qui vise l’ensemble du milieu québécois, et donc plusieurs employeurs, cherche à améliorer les conditions de travail des archéologues oeuvrant en archéologie contractuelle, secteur de recherche essentiel à la sauvegarde de notre patrimoine.

Un travail de construction à venir
À ce jour, le Syndicat national des archéologues du Québec compte cinq unités d’accréditation confirmées et quatre autres sont en processus d’accréditation. D’autres dépôts pourraient suivre. Le syndicat est confiant d’arriver à terme à syndiquer l’ensemble du milieu à l’échelle de la province.

À l’heure actuelle, les archéologues en milieu privé font face à des conditions de travail souvent difficiles et précaires. Les contextes d’intervention atypiques ne favorisent pas toujours le respect des normes de santé et sécurité au travail. De plus, les salaires trop bas et le manque d’échelle salariale placent un trop grand nombre d’entre eux sous le seuil de faible revenu, malgré plusieurs années d’expérience et une scolarité universitaire. Il en résulte un haut taux d’abandon de la profession par ses membres les plus expérimentés. Par amour pour leur profession trop longtemps dévalorisée, les archéologues du Québec ont pris la décision de s’unir pour améliorer leurs conditions de travail et assurer une pratique saine et viable de leur métier.

« Nous sommes fières de nous rassembler de part et d’autre de la province pour permettre au milieu de l’archéologie professionnelle de se doter d’outils qui favoriseront son rayonnement, sa valorisation, et sa croissance. L’espoir est d’améliorer les perspectives d’avenir pour tous les archéologues », soutient solidairement le nouvel exécutif du SNAQCSN.

Le projet de conventions collectives sera élaboré à partir de ce printemps en tenant compte de la réalité de chaque milieu de travail. Un comité de négociation national est déjà élu.

La CSN et la FTQ dénoncent l’annulation de circuits d’autobus scolaire par manque de conducteurs et de conductrices

L’incapacité de plusieurs transporteurs à recruter des conductrices et conducteurs d’autobus scolaire entraîne de nombreux retards à l’école. La situation devient intenable dans de nombreuses régions du Québec. Les parents des 500 000 élèves qui prennent l’autobus scolaire chaque jour ne peuvent plus compter sur un service constant.

Les deux centrales syndicales demandent donc la mise en place de primes d’attraction et de rétention comme le Comité de réflexion sur la pénurie de main-d’œuvre dans le transport scolaire l’a recommandé au ministre Jean-François Roberge.

« À la Commission scolaire des Samares (maintenant un centre de services scolaires), de quatre à cinq circuits d’élèves du primaire et du secondaire sont tout simplement annulés depuis plus d’une semaine, déplore le président de la CSN, Jacques Létourneau. À la Commission scolaire Marie-Victorin, des circuits sont interrompus et les parents sont avisés le matin même, à 8 h 15, que l’autobus scolaire ne passera pas. » Un tel avis émis le jour même affecte également les parents de la Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais.

« La situation va empirer de semaine en semaine si rien n’est fait pour attirer et retenir les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaire. Horaires brisés, conditions d’exercice d’emploi déplorables ; Québec doit agir et a la responsabilité de régler le problème. Les parents doivent pouvoir se fier à un transport scolaire fiable et sécuritaire pour leurs enfants », souligne Daniel Boyer, président de la FTQ.

Les leaders syndicaux rappellent que le prochain budget du 10 mars doit contenir des mesures favorables afin d’éviter de vivre une autre année chaotique de service intermittent.

La CSN et la FTQ représentent près de 6 000 conducteurs et conductrices dans le transport scolaire à travers tout le Québec.

Grève nationale des responsables de service de garde de la CSN

Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial de la CSN tiennent aujourd’hui une demi-journée de grève (de 7 h à 12 h) à l’échelle nationale. Les RSG–CSN souhaitent interpeller le gouvernement et avertir la population de la précarité croissante d’un réseau qui assure quotidiennement des services à près de 92 000 enfants et leur famille.

Le manque de places pourrait s’aggraver
« Partout au Québec, les parents ont raison de s’inquiéter. Il y a un manque criant de places et le peu d’intérêt du gouvernement pour notre travail risque d’aggraver la situation. En l’espace de quelques années, plus de 20 % des RSG ont choisi de quitter la profession faute de conditions attrayantes. Pourtant, ce sont les RSG qui ont contribué à développer l’offre de services de garde au Québec et le gouvernement sait que nous pourrions très vite répondre à la demande. Mais pour y arriver, il doit commencer à reconnaître notre travail à sa juste valeur », affirme Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

Les RSG–CSN sont actuellement en négociation avec le ministère de la Famille pour le renouvellement de leur entente collective. Après bientôt un an de rencontres, les offres proposées par le gouvernement n’ont rien de valorisant et se situent en deçà de ce qui est nécessaire pour assurer la pérennité du réseau de services de garde en milieu familial.

« Je dois saluer le courage de nos RSG, car elles sont en train de faire un travail extraordinaire afin d’alerter la population sur les difficultés que vit le réseau. Il s’agit certes d’une négociation, mais l’enjeu, comme pour beaucoup de nos services publics, dépasse largement la seule question des travailleuses et des travailleurs. Il s’agit ici d’un réseau qui a fait grandir le Québec et qui, aujourd’hui, est mis à mal par un gouvernement qui ne semble pas en mesurer la pleine valeur », estime Jacques Létourneau, président de la CSN.

Le désintérêt du gouvernement ne favorise pas la conciliation famille-travail-études
« Il faut que le message soit clair pour les parents : les RSG de la CSN enclenchent cette grève dans l’objectif d’assurer la survie d’un réseau qui contribue grandement à la conciliation famille-travail-études. Si le gouvernement est inquiet des répercussions de cette grève sur les familles, nous lui signalons qu’il devrait plutôt s’inquiéter des répercussions qu’aura son manque de vision et d’intérêt pour le réseau. Nous sommes convaincus que les parents qui bénéficient des services de garde en milieu familial tiennent à la pérennité du réseau. Cette survie passe par une reconnaissance réelle du travail accompli quotidiennement par les milliers de RSG du Québec », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Reconnaître le temps réel de travail
Bien que les RSG ne soient pas rémunérées à l’heure, elles revendiquent une reconnaissance réelle de leur temps de travail. « Nous travaillons 50, 55, 60 heures par semaine, car c’est le temps nécessaire pour offrir un service de qualité qui répond aux besoins des familles. Or, lorsqu’on tient compte du temps réel de travail, notre rémunération se situe sous le salaire minimum. Pour valoriser notre profession, le gouvernement nous propose donc une augmentation qui ne couvre même pas la hausse du coût de la vie ! En somme, il nous demande de nous appauvrir. On ne fait pas la grève pour demander des privilèges, on la fait pour exiger l’équité », ajoute Karine Morisseau.

« Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN)) appuie sans réserve les revendications des RSG–CSN. Il est plutôt inquiétant de voir que le manque de vision du gouvernement met en danger un réseau qui permet justement aux familles de concilier le travail et la famille. D’autant plus que le secteur des RSG est composé à 99 % de femmes ! Le gouvernement peut et doit faire mieux, c’est une question de respect et de survie du réseau », commente Dominique Daigneault, présidente du CCMM–CSN.

Avec cette grève, les RSG–CSN espèrent interpeller le gouvernement et lui faire prendre conscience de l’importance de soutenir le réseau de service de garde en milieu familial. « Nous estimons que nous accomplissons un travail bénéfique pour l’ensemble de la société québécoise. Or, pour combien de temps encore pourrons-nous assurer le service ? Des milliers de femmes ont dû abandonner depuis quelques années, et ce, en raison des conditions de travail décourageantes. Le gouvernement doit changer d’attitude, sans quoi il risque d’aggraver la pénurie de places. À moins que cela soit sa volonté », conclut Karine Morisseau.

Les centrales syndicales pressent les élus à Ottawa de travailler ensemble

Dans le cadre du dépôt, par le Nouveau Parti démocratique du Canada (NPD), du projet de loi édictant la Loi canadienne sur l’assurance médicaments, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) invitent le gouvernement fédéral et l’ensemble des parlementaires à travailler sérieusement pour mettre en œuvre dès maintenant un véritable régime d’assurance médicaments public et universel.

« L’accès aux médicaments essentiels fait partie intégrante du droit à la santé, tel que reconnu par l’Organisation mondiale de la santé. Il est inconcevable que le Canada soit le seul pays ayant un système public de santé qui ne couvre pas le coût des médicaments. Près de 10 % de la population n’a toujours pas accès aux médicaments », déplore le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, rappelle aux parlementaires fédéraux que le Canada figure parmi les pays où le coût des médicaments est le plus élevé dans le monde. « La présence de centaines de régimes d’assurance différents nous prive d’un important levier de négociation devant les multinationales pharmaceutiques. Il est grand temps de les rappeler à l’ordre. Seul un régime d’assurance médicaments public et universel permettrait de réduire le fardeau financier qui pèse sur les travailleuses et les travailleurs, tout comme sur les employeurs. »

Une collaboration essentielle
De son côté, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, reconnaît que le gouvernement fédéral a besoin de la collaboration des provinces et des territoires pour aller de l’avant. « Nous savons également que le régime hybride québécois actuel – public/privé – est de plus en plus inéquitable et onéreux et qu’il doit être remplacé par un régime public universel. Or, peu importe les modalités de collaboration nécessaires pour l’atteinte de nos objectifs communs, nous demandons à Ottawa de prévoir un droit de retrait avec pleine compensation pour le Québec, à la condition qu’il mette sur pied un régime offrant une protection au moins équivalente à celle du futur régime pancanadien. »

Un appel à la bonne volonté
En terminant, les présidences des trois grandes centrales syndicales du Québec rappellent l’importance et l’urgence d’agir promptement afin d’assurer l’accès aux médicaments essentiels. Elles font appel au gros bon sens et à la bonne volonté de tous les partis politiques. Il en va tant de la santé de la population canadienne que de celle du Québec.

La CSN appelle à la prudence, mais craint les mises à pied

La CSN interpelle le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, les premiers ministres des provinces ainsi que les représentantes et les représentants des nations autochtones pour qu’ils trouvent une solution pacifique, rapide et durable à la multiplication des blocus à travers le pays, et ce, dans le respect des droits des nations autochtones, de l’environnement et du cadre juridique canadien.

Au cours des derniers jours, de nombreux syndicats affiliés à la CSN ont été informés par leur employeur de possibles mises à pied si la crise devait se poursuivre – certaines étant en vigueur depuis ce matin. Les secteurs des scieries et des papetières, des mines et des fonderies ainsi que de l’industrie manufacturière sont particulièrement touchés dans plusieurs régions du Québec.

La centrale syndicale est d’avis que la crise actuelle met en lumière les nombreuses contradictions du gouvernement fédéral en matière de dialogue avec les nations autochtones et de politique environnementale. L’ensemble des acteurs impliqués doit néanmoins faire preuve d’un leadership éclairé afin de régler la situation.

Fondée en 1921, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

Des travailleuses et des travailleurs s’opposent à la centralisation des pouvoirs en éducation

Des travailleuses et des travailleurs du réseau de l’éducation, que ce soit du personnel de soutien des commissions scolaires et des cégeps ou encore des enseignantes et des enseignants du milieu collégial, rappellent aujourd’hui au ministre Roberge que le réseau de l’éducation souffre et que sa réforme des commissions scolaires risque d’aggraver les problèmes d’attraction et de rétention du personnel.

Le personnel de soutien, notamment, ne manquera aucune occasion de rappeler son apport important en éducation au ministre Roberge, dans un contexte où ce dernier chamboule tout le réseau avec une réforme centralisatrice rappelant celle désastreuse de l’ancien gouvernement en santé et services sociaux, et ce, au moment du renouvellement des conventions collectives.

« À voir la manière avec laquelle se comporte le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, nous sommes inquiets de ce qu’il s’apprête à faire avec les conditions de travail du personnel qui œuvre dans les écoles et les cégeps. Nous vivons encore les impacts désastreux de la réforme Barrette dans le réseau de la santé et des services sociaux, tant pour le personnel que pour les services à la population. Le gouvernement Legault est bien en selle pour reproduire la même erreur en éducation! »
– Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN

Notons que, dans le cadre de la négociation des conventions collectives du secteur public, les demandes patronales en éducation font tout pour éloigner les personnes qui souhaiteraient venir travailler dans le réseau, déjà fortement touché par des pénuries de personnel importantes. Les patrons veulent augmenter les postes précaires et réduire les droits des travailleuses et des travailleurs du réseau, particulièrement celles et ceux en début de carrière.

« Du côté de l’enseignement supérieur, à part venir parler aux Chambres de commerce, le ministre Roberge n’a rien à proposer pour remettre le réseau sur les rails. C’est un peu comme si ce dernier n’existait pas au Québec. Le ministre devrait passer plus temps sur le terrain plutôt que de parler d’adéquation de la formation avec les besoins des entreprises dans des hôtels huppés du centre-ville de Montréal. »
– Yves de Repentigny, FNEEQ-CSN

« Au lieu de venir parler d’éducation sous un angle économique à la Chambre decommerce, le ministre aurait pu prendre ce temps pour continuer les débats sur le projet de loi abolissant les commissions scolaires. C’est le quatrième bâillon en deux ans de pouvoir. Nous allons le suivre partout dans la grande région de Montréal pour lui rappeler que l’éducation, contrairement à ce que la Chambre de commerce ou qui que ce soit peut prétendre, ça ne se marchande pas! »
– Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN

La FSSS–CSN présente ses cinq demandes

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) dévoile ses priorités pour le prochain budget du Québec. Ces cinq demandes visent à mettre fin à la crise dans le réseau de la santé et des services sociaux et à répondre aux besoins des familles et des travailleuses dans les services de garde éducatifs.

Cinq mesures fiscales pour le budget du Québec 2020
Le réseau de la santé et des services sociaux subit une crise inégalée qui trouve sa source dans la réforme Barrette et le manque à gagner des établissements du réseau depuis 2013-2014 qui se chiffre maintenant à 9 milliards de dollars. Le cumul de l’austérité et de la forte hausse de rémunération des médecins a créé une spirale de sous-financement pour le personnel et plusieurs services à la population.

Dans le secteur préhospitalier, les délais de réponse posent problème dans plusieurs régions et des cas sortent régulièrement pour faire état de la surcharge de travail des paramédics. Dans le réseau des services de garde éducatifs, les CPE et les RSG doivent jongler avec la menace des maternelles 4 ans, ce qui pousse plusieurs travailleuses à quitter la profession.

Pour régler ces problèmes criants, la FSSSCSN demande cinq mesures fiscales :

  • Un montant de 500 millions de dollars dédiés à des mesures d’attraction et de rétention du personnel dans le réseau de santé et de services sociaux
  • Un financement récurrent de 500 millions de dollars en soins à domicile pour augmenter le personnel des CLSC et répondre aux besoins grandissants de la population
  • Un montant de 500 millions de dollars pour renforcer les soins dans l’hébergement de longue durée
  • Un montant de 80 millions de dollars pour freiner la surcharge de travail et améliorer les temps de réponse dans les services préhospitaliers d’urgence
  • Un montant de 300 millions de dollars pour attirer et retenir le personnel dans le réseau des services de garde éducatifs (CPE et RSG)

« Le gouvernement Legault doit saisir l’ampleur de la crise vécue par le personnel en annonçant des mesures fiscales concrètes et ambitieuses dans le budget 2020. Nos cinq demandes sont des solutions pour améliorer les choses et donner de l’air au personnel surchargé. Le gouvernement ne peut pas tout mettre sur le dos de la pénurie. Il doit agir ! », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Des mesures fiscales au cœur des priorités du personnel
Un récent sondage mené par la FSSSCSN auprès de ses membres a permis de dresser les priorités fiscales des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux et du réseau des services de garde éducatifs. C’est 1345 membres de la FSSSCSN qui ont répondu au sondage électronique mené entre le 5 et le 12 février 2020.

  • Pour 51 % des répondant-es, la priorité doit être d’investir pour des mesures d’attraction et de rétention du personnel dans le réseau de santé et de services sociaux
  • 26 % considèrent qu’il faut freiner la surcharge de travail et améliorer les temps de réponse dans les services préhospitaliers d’urgence
  • 26 % pensent qu’il faut investir dans les soins à domicile publics
  • 22 % demandent du financement pour attirer et retenir le personnel dans les CPE et les RSG

Formation en soins infirmiers au Québec : des faits à rétablir

Dans la foulée de la publication, par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), de sa planification stratégique 2020-2023, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) réagit aujourd’hui afin de rétablir les faits dans un débat qui dure depuis trop longtemps : le DEC en Soins infirmiers est et doit demeurer qualifiant.

Encore une fois, l’Ordre réclame que le diplôme qualifiant à la profession infirmière soit le baccalauréat universitaire plutôt que le DEC. Il est utile de rappeler que les arguments principaux brandis par ce dernier s’appuient sur une étude comparative des formations en soins infirmiers offertes dans différents pays du monde qui ne tient pas compte de la réalité des cégeps propre au Québec ni de la teneur de ces formations. Malgré les décisions des gouvernements précédents ayant maintenu le DEC qualifiant, l’OIIQ revient à la charge avec cette idée.

Pourtant, le ministère de l’Enseignement supérieur prescrit actuellement pour cette formation 2 805 heures de cours, dont 1 110 heures de laboratoire et 1 035 heures de stage en milieu hospitalier. « Il s’agit d’une formation solide qui prépare adéquatement à la réalité du milieu. De plus, celle-ci est régulièrement mise à jour en tenant compte des personnes intervenant dans le milieu de la santé », affirme Yves de Repentigny, vice-président de la FNEEQ responsable du regroupement cégep. « Les enseignantes et les enseignants donnant la formation en soins infirmiers sont pour la plupart issus du milieu de la santé et tout à fait en mesure de poser un regard critique sur la formation », ajoute-t-il.

M. de Repentigny rappelle que l’examen d’entrée de l’Ordre est unique, quelle que soit la formation suivie, et que les étudiantes ayant un DEC en soins infirmiers le réussissent aussi bien que celles qui possèdent un baccalauréat, même mieux selon les années. Le taux de placement des détentrices du DEC dépasse souvent les 90 %. Cela n’exclut pas que des diplômées collégiales poursuivent des études universitaires afin d’approfondir leur formation, notamment à travers les cheminements DEC-bac : cependant, les profils de sortie du baccalauréat sont plutôt tournés vers des actes très spécialisés, comme la recherche ou la gestion, et non pas directement vers les soins directs aux patientes et aux patients.

Les détentrices du DEC représentent environ les deux tiers de l’effectif infirmier. Or, les besoins en santé sont criants, notamment en ce qui a trait aux infirmières qui dispensent des soins directs aux patientes et aux patients. Selon le ministère de la Santé, c’est près de 24 000 infirmières qui devront être embauchées d’ici 2023. Exiger une prolongation des études aurait pour effet de retarder l’entrée dans la profession de plusieurs d’entre elles, aggravant ainsi la pénurie de personnel. De plus, le réseau des cégeps est présent sur tout le territoire du Québec avec 53 autorisations de donner ce programme et la formation collégiale est gratuite : la proximité est le premier facteur d’inscription dans un programme. Dans cette perspective, le DEC répond directement à la nécessité d’endiguer la pénurie de main-d’œuvre et de diplômer des gens dans toutes les régions du Québec. « Le cégep est un trait distinctif de la nation québécoise et la formation qu’il offre en soins infirmiers en est un élément phare toujours pertinent. L’OIIQ peut-il en prendre acte une fois pour toutes? » demande M. de Repentigny. « Décourager les candidates et les candidats à la profession en criant au loup, ce n’est vraiment pas rendre service à la population. »

Afin de faire face aux défis actuels et futurs de la formation en soins infirmiers, la mise en place d’un comité de programme national regroupant des enseignantes de toute la province serait une avenue judicieuse et intéressante à considérer. Cela permettrait de partager cette expertise et, s’il y a lieu, de proposer des solutions aux problèmes identifiés pour maintenir une formation de qualité.