Les « bulles » du ministre Roberge vont éclater

La Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN) et son secteur scolaire n’ont pas été rassurés par la rencontre demandée aujourd’hui avec le ministère de l’Éducation sur l’application des mesures limitant la propagation de la COVID-19 dans les services de garde en milieu scolaire.

La Fédération estime que le concept de « bulles », où les élèves seront maintenus dans les classes, ne tiendra pas la route lorsque ceux-ci devront se rendre aux services de garde le matin, le midi et en fin de journée. Les groupes seront mélangés et les ratios éducatrices-enfants ne pourront pas toujours être respectés. Selon une vaste enquête de la CSN menée au printemps 2020, 41 % des éducatrices en services de garde constataient déjà un dépassement des ratios prévus au moins une fois par semaine. L’enquête portait sur la période d’avant la pandémie et les retraits préventifs d’éducatrice n’amélioreront certainement pas la situation cet automne. Même le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement (FQDE), Nicolas Prévost, a déclaré récemment à La Presse que la pénurie de personnel « la plus dramatique » se retrouve chez les éducatrices en services de garde.

« Les “bulles” donnent une fausse impression de sécurité aux parents, puisque les élèves seront en contact avec plusieurs autres enfants, tant dans les autobus scolaires que dans les services de garde. Les conditions ne sont pas optimales pour y maintenir des groupes stables toute la journée », indique Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN).

« Il est temps qu’on cesse d’oublier les services de garde scolaire. Notre personnel est inquiet et se pose encore de nombreuses questions en raison du manque de directives claires sur le fonctionnement qui doit être mis en place pour la rentrée », mentionne Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN.

1 milliard pour les écoles

 Les services de garde en milieu scolaire doivent très souvent se contenter de locaux ou de corridors trop petits par manque d’espace dans des écoles surchargées, notamment à Montréal. Le croisement et la proximité avec les autres élèves seront difficiles à éviter. « Nous souhaitons vraiment que des sommes soient prévues pour des locaux de services de garde dans le milliard de dollars annoncé aujourd’hui par le ministre Jean-François Roberge pour les écoles », souhaite d’ailleurs Annie Charland.

Personnel d’entretien ménager débordé

Le ministère espère que les concierges travaillant dans les écoles pourront effectuer la désinfection requise contre la pandémie. Cependant, ils sont déjà débordés et ne peuvent pas être toujours présents à l’ouverture et à la fermeture des services de garde. Quand la cloche sonnera à la fin de la journée d’école, il sera très difficile de désinfecter toutes les classes qui serviront aux services de garde. Or, les groupes des services de garde ne seront pas les mêmes que les « bulles » des classes des enseignant-es. « Pour toutes ces raisons, si un cas de COVID-19 se déclare dans une école, le nombre de contacts possibles sera élevé et il sera parfois difficile de tous les retracer », estime Annie Charland.

Enseignement supérieur : mais où est donc la ministre Danielle McCann?

Madame Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur,

Soixante jours bien comptés se sont écoulés depuis votre nomination au ministère de l’Enseignement supérieur. Tous les gens du milieu, dont les 34 000 membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), se sont réjouis de la création de votre poste. Mais depuis, rien ! Pas une seule déclaration, pas un seul mot ! Les plus critiques affirmeront que ce silence est à l’image du vide politique de votre gouvernement en matière d’éducation supérieure depuis son élection.

En contrepartie, nous sommes au rendez-vous ! Comme toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec, celles et ceux du milieu de l’enseignement supérieur doivent apprendre à s’acclimater à une époque inédite qui force, encore une fois, au dépassement et à l’adaptation. Ici, aucun compromis. Quand il s’agit de la qualité de l’enseignement et du développement des connaissances de nos cégépiennes, cégépiens et universitaires, nos membres, présents dans toutes les régions du Québec, ne ménagent aucun effort. Vous le savez, c’est une question de professionnalisme, d’engagement, mais aussi de passion. Sans délai, en pleine pandémie et confinés, nous avons innové et su modifier nos méthodes d’enseignement dans un contexte de sous-financement, bien documenté avant même la COVID-19. Nous avons sauvé les meubles, pour ainsi dire.

Cependant, permettez-nous d’exprimer une inquiétude répétée de nombreuses fois ces derniers mois par celles et ceux qui défrichent désormais le « terrain virtuel » de l’enseignement supérieur au Québec. Nous faisons face plus que jamais à une « cannibalisation » de l’enseignement à distance au détriment des cours en présence. Bien avant le coronavirus, le discours ambiant, au nom de « la révolution numérique incontournable » dans un monde « globalisé », exerçait des pressions pour déloger l’enseignement en mode présentiel. La crise actuelle accentue ce phénomène.

Vous le savez comme nous, madame McCann, qu’un enseignement à distance efficace nécessite une préparation méticuleuse et coûteuse, ainsi que toute une équipe autonome travaillant en étroite collaboration. Ce type d’enseignement n’est pas nécessairement reconnu pour être adapté aux besoins de toutes les étudiantes et tous les étudiants. C’est sans compter les inégalités sociales qu’il provoque, liées aux problèmes d’accessibilité et de manque de connaissances numériques de plusieurs. Aussi, les risques de décrochage sont bien réels et nous préoccupent grandement.

Nous ne sommes pas opposés à l’enseignement à distance. Toutefois, nous devons souligner ses défis et ses limites quand il est imposé intégralement à l’improviste. Cette transmission du savoir doit demeurer un complément fortement encadré aux études en présence. Depuis la mi-mars, nous assistons davantage à un enseignement « palliatif » en mode non présentiel qu’à un enseignement à distance bien balisé et conforme aux règles de l’art. Il ne doit surtout pas servir de modèle ni perdurer. Nous souhaitons, de toute urgence, connaître vos intentions et votre vision à ce sujet.

Par ailleurs, depuis une cinquantaine d’années, les cégeps et les universités sont des vecteurs économiques essentiels non seulement à la vitalité des grands centres, mais à celle de toutes les régions du Québec. Ils attirent en leur sol cerveaux, étudiantes et étudiants d’ici et d’ailleurs, assurent l’accessibilité d’un très large éventail de programmes aux quatre coins de la province et jouent un rôle de rétention des jeunes. Y a-t-il lieu de craindre pour cette vitalité économique et cette vivacité du savoir dans un monde où l’enseignement à distance deviendrait la norme ? Poser la question, c’est y répondre. À quoi bon s’imprégner d’un milieu de vie riche en relations humaines et en connaissances quand on peut s’isoler devant son écran ?

À quelques jours de la rentrée, nous réclamons, madame McCann, votre présence et une prise de position claire sur ces enjeux afin de soutenir les actrices et les acteurs du terrain. Nous vous demandons de résister aux pressions insistantes de l’enseignement à distance improvisé systématisé. Résistez au nom de la qualité de l’enseignement supérieur. Résistez au nom de la vitalité économique des régions du Québec, que nous représentons toutes.

Caroline Quesnel,

Présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)

Les conductrices et conducteurs de véhicules scolaires dénoncent fermement le manque de clarté du ministre Roberge

Les conductrices et conducteurs de véhicules scolaires représentés par la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN) dénoncent le manque d’information, de transparence et de clarté de la part du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. À la suite des annonces des derniers jours, plusieurs questions demeurent sans réponses pour les personnes responsables du transport des élèves.

« La conférence de presse du ministre ne nous a pas rassurés. Les contradictions sont nombreuses, notamment en ce qui concerne la règle de distanciation de 1 mètre que l’on doit faire respecter et les ratios par véhicule scolaire. Comment peut-on accueillir 48 élèves par véhicule si l’on doit les distancier ? », souligne Stephen Gauley, président du secteur transport de la FEESP–CSN. En plus de devoir faire respecter la distanciation, les syndicats se préoccupent également du flou qui entoure les procédures à suivre. « Si un élève se présente sans son masque ou refuse de le porter, quelle est la démarche à suivre ? Le gouvernement doit nous aiguiller davantage. »

Outre cette confusion, d’autres éléments préoccupent les conductrices et conducteurs de véhicules scolaires, dont la question de la désinfection des véhicules scolaires. « À plusieurs endroits, nous avons l’entière responsabilité de la désinfection de leur véhicule, ce qui entraîne des heures supplémentaires. Qui sera responsable de payer ces heures ? », rajoute Monsieur Gauley. Il invite également les centres de services à prendre acte de leurs responsabilités quant aux éléments de protection pour les travailleuses et travailleurs du secteur, ceux-ci ayant le pouvoir de faire respecter certaines mesures comme la mise en place de parois, ce qui augmenterait le nombre d’élèves par véhicules.

 

À propos

La Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN) représente 3500 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires réunis au sein de 84 syndicats partout au Québec.

Des questions demeurent pour le secteur scolaire de la FEESP–CSN

Le secteur scolaire de la FEESP–CSN accueille les éclaircissements apportés aujourd’hui par le ministre de l’Éducation, tout en demeurant préoccupé par certains éléments qui devront être précisés d’ici la rentrée.

« À trois semaines de la première journée de classe, nous sommes toujours dans le flou concernant les services de garde en milieu scolaire. Comment ferons-nous dans un contexte de pénurie de personnel si la directive d’une éducatrice par classe demeure ? Nous avons en plus la gestion des groupes et des déplacements, qui était déjà une problématique en juin. », souligne Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP–CSN. « L’enjeu de pénurie de main-d’œuvre se pose également au niveau du personnel auparavant affecté à la désinfection. Lors de la réouverture des écoles, qui aidera les employé-es de l’entretien ? », a-t-elle poursuivi.

Les syndicats du secteur scolaire s’inquiètent aussi du niveau d’approvisionnement en équipements de protection individuels. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et s’assurer que chaque membre du personnel en contact constant avec d’autres personnes, comme les secrétaires d’école, soit protégé et en sécurité », ajoute Mme Charland.

Le secteur scolaire salue néanmoins l’effort du gouvernement de vouloir uniformiser les directives et améliorer les communications avec le personnel, et espère que cela permettra de surpasser les écueils vécus ce printemps.

Le ministère de la Sécurité publique refuse de mettre ses culottes

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) condamne fortement le plan de déconfinement des Établissements de détention du Québec que le ministère de la Sécurité publique (MSP) met en branle à partir d’aujourd’hui.

« Le ministère serre la vis aux agentes et agents en nous forçant maintenant à porter la visière en tout temps, alors qu’il n’a même pas le courage d’imposer le port du masque aux personnes incarcérées, s’insurge Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN. On impose le masque à la population entière dans tous les lieux publics fermés. Quel raisonnement tordu amène le MSP à conclure que les corridors et les salles communes d’un établissement de détention ne sont pas des lieux publics fermés ? On aimerait bien le savoir. »

Rappelons qu’avant le plan de déconfinement, les agentes et agents correctionnels devaient porter des masques, des gants et des chemises de protection dans les zones chaudes et tièdes. Le plan de déconfinement élaboré par le MSP leur impose maintenant la visière en tout temps alors qu’il laisse les personnes incarcérées décider si elles veulent porter le masque lors de leurs déplacements et lorsqu’elles se trouvent dans les aires communes.

« Encore une fois, les hauts dirigeants des services correctionnels et du MSP font preuve de négligence et démontrent un manque de reconnaissance flagrant pour le travail de leurs agentes et de leurs agents », poursuit M. Lavoie.

Du côté de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP–CSN), on s’interroge sur la pertinence de précipiter le déconfinement dans un milieu où les risques sont aussi importants.

« Nous avons vu à Bordeaux ce qui se produit quand la maladie s’introduit dans un établissement de détention, rappelle Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN. Le gouvernement affirme souvent craindre une deuxième vague de COVID-19, alors on comprend mal pourquoi il est si urgent de réduire les mesures de protection dans les prisons. »

La FSSS–CSN dépose des plaintes pour assurer la protection du personnel du réseau de santé

Des syndicats de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) déposent ces jours-ci des plaintes à la CNESST pour réclamer un rehaussement des mesures de protection des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux en prévision d’une deuxième vague.

Plaintes déposées à la CNESST
Ces plaintes déposées à la CNESST demandent à l’organisme d’obliger les employeurs à appliquer le principe de précaution et d’émettre les avis de correction pour que les équipements de protection et que les mesures de prévention soient établis en fonction d’une possible transmission de la COVID-19 par aérosol, et ce, jusqu’au moment où il y aura consensus scientifique sur le mode de transmission. Les plaintes déposées par les syndicats de la FSSS–CSN avancent que les obligations des employeurs, en vertu de l’article 51 de la Loi sur la santé et sécurité du travail (LSST), vont beaucoup plus loin que de simplement suivre les recommandations de l’INSPQ. Pour la FSSS–CSN, il faut notamment favoriser le port d’un appareil de protection respiratoire (par exemple, un masque N-95) à l’ensemble du personnel du réseau.

« Le temps passe et il est très préoccupant de constater que ni la CNESST, ni la santé publique, ni le gouvernement n’annoncent de changements concrets pour assurer une meilleure protection du personnel face à une deuxième vague. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour réaliser qu’on a échoué dans la première vague. De plus en plus d’études scientifiques pointent vers la possibilité d’une transmission aérienne du virus. Nous déposons des plaintes pour que la CNESST passe à l’action et joue son rôle pour assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs du réseau », explique Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

L’OMS confirme le risque de transmission dans l’air
La semaine dernière, l’OMS a confirmé le risque de transmission du virus dans l’air, suite à l’appel lancé par plus de 200 chercheurs en provenance de plusieurs pays dans le monde. Les études sont de plus en plus nombreuses à démontrer que le virus se transmet non seulement par les grosses gouttelettes émises par la toux et les éternuements, mais aussi par de microscopiques gouttelettes qui sont libérées dans l’air lorsque nous respirons ou parlons. Ces microscopiques gouttelettes sont si légères qu’elles restent longtemps en suspension dans l’air, ce qui met à risque les personnes qui sont mal protégées.

« Les équipements de protection fournis actuellement au personnel du réseau ainsi que les procédures mises en place ne protègent pas le personnel contre le risque de la transmission dans l’air. Il faut corriger le tir maintenant, en prévision de la deuxième vague », indique Jeff Begley.

Des réponses insatisfaisantes des employeurs à l’interpellation des syndicats de la FSSS–CSN
Le dépôt de ces plaintes fait suite au lancement il y a quelques semaines d’une opération d’interpellation des employeurs pour faire la lumière sur les erreurs commises lors de la première vague et mettre en place les changements nécessaires pour assurer la protection du personnel face à une deuxième vague. Cette opération a été menée par les syndicats de la FSSS-CSN représentant le personnel le plus touché par la pandémie. Elle vise à éviter de revivre le drame de la première vague, où plus de 13 600 travailleuses et travailleurs du réseau ont été infectés par le virus. C’est face à des réponses insatisfaisantes des employeurs que les syndicats ont pris la décision de déposer ces plaintes.

La FSSS–CSN souhaite la bienvenue aux PAB stagiaires

C’est cette semaine que la plupart des préposé-es aux bénéficiaires (PAB) stagiaires font leur arrivée dans les CHSLD. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), qui représente la vaste majorité des PAB, leur souhaite la bienvenue et remercie le personnel en place pour l’accueil et le support. Toutefois, la FSSSCSN déplore que le gouvernement poursuive sur la voie de l’imposition et crée des tensions évitables sur le terrain.

Une relève bienvenue, mais des équipes en place déçues et épuisées
Les stagiaires de la formation accélérée du gouvernement Legault arriveront sur le terrain cette semaine, à raison de trois jours par semaine de stage en CHSLD. Selon les informations obtenues par la FSSSCSN, les conditions gagnantes ne sont pas toutes réunies, alors que le gouvernement a jusqu’à maintenant refusé de prendre en compte nos recommandations. Si certains établissements favorisent le volontariat pour identifier les PAB en place qui superviseront les stagiaires, d’autres imposent le tout aux PAB. Et alors que les vacances débutent après des mois intenses en raison de la pandémie, la supervision des stages occasionnera une surcharge de travail supplémentaire chez les PAB superviseurs. Plusieurs des stagiaires n’ont pas reçu pour l’instant toute la formation sur les soins à la personne, notamment sur le déplacement des résident-es, ce qui ouvre la porte à des risques de blessures lors du stage.

« Il faut accueillir cette relève à bras ouverts. Ça fait des années qu’on réclame du monde pour faire face au manque de personnel. Cette aide viendra à terme donner de l’air aux équipes en place. Mais le gouvernement a pris goût à ne faire qu’à sa tête en n’écoutant personne. Il a créé des tensions sur le terrain, alors que bien des choses auraient pu être évitées s’il avait été à l’écoute. C’est dommage parce que ce sont aussi bien les stagiaires que les équipes en place qui ont un lot de stress dont ils se seraient bien passés », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Des demandes claires pour réussir l’accueil des PAB stagiaires
La FSSSCSN porte plusieurs demandes depuis l’annonce de cette formation abrégée. Notre objectif est clair : parvenir à bien appuyer les stagiaires tout en donnant tout le support aux équipes en place dans un environnement de travail sécuritaire.

Pour la FSSSCSN, il faut :

  • Favoriser le volontariat dans la sélection des PAB superviseurs
  • Prioriser un stagiaire par PAB pour prendre en compte la distanciation physique et limiter la surcharge
  • Veiller à ne pas surcharger les équipes en place en réduisant la charge des PAB superviseurs
  • Créer dès cet été, des postes de qualité à temps plein, pour le personnel en place
  • Assurer la santé et sécurité des équipes de travail.
  • S’assurer que les suivis et l’évaluation des stagiaires soient menés par les enseignant-es
  • S’assurer de la présence des stagiaires sur tous les quarts (jour, soir, nuit)

« Il faut donner tout le support aux équipes en place pour bien accueillir les stagiaires. On ne se le cachera pas que c’est tout un défi d’accueillir autant de monde en même temps avec une formation accélérée en plus. Le gouvernement doit rapidement envoyer le signal qu’il veut réussir cette opération et pour ça il doit prendre en compte les préoccupations des préposé-es aux bénéficiaires. Elles sont au front depuis des mois. La moindre des choses, ce serait de les écouter et de reconnaître leur contribution essentielle », de conclure Jeff Begley.

Loi 15 sur les régimes de retraite : jugement très décevant pour les employé-es du secteur municipal

La Cour supérieure vient de rendre une décision qui confirme plusieurs dispositions de la loi 15 qui a permis de sabrer les droits acquis des travailleuses et des travailleurs du secteur municipal pour leur retraite. Seul point positif de la présente décision, les retraité-es n’auront pas à concéder de droits pour financer les déficits des caisses de retraite municipales. C’est tout le contraire qui attend celles et ceux qui sont encore actifs.

Rappelons que la loi 15, votée en 2014, a eu des conséquences dramatiques pour certains employé-es municipaux qui ont parfois perdu jusqu’à 40 % de leur rente de retraite en étant forcés de céder des droits sur le passé. Après la loi 15, plusieurs syndiqué-es ont été forcés de payer 50 % des déficits de leur régime de retraite, même si les conventions collectives convenaient d’un autre arrangement plus favorable envers les travailleuses et travailleurs. À la CSN, c’est quelque 8000 membres qui sont touchés par cette décision. Au Québec, on parle de plusieurs dizaines de milliers d’employé-es des municipalités ou des sociétés de transport en commun.

La CSN dénonce l’attaque que ce jugement du 9 juillet porte aux droits des associations et à leur capacité de négocier. Le juge Benoit Moulin confirme plusieurs effets néfastes de la loi 15. Selon la centrale syndicale, cette orientation est contraire à des arrêts passés de la Cour suprême. Cette loi permet en effet de revenir sur des droits déjà négociés et impose des limites pour la négociation du financement des régimes de retraite dans le futur. Selon la jurisprudence, revenir de façon substantielle sur les droits passés n’est pas constitutionnel. C’est une entrave sérieuse au droit d’association.

La CSN analysera rigoureusement ce jugement du 9 juillet 2020 afin de décider si elle le porte en appel.

Projet 42 Québec : la FNEEQ demande un suivi scrupuleux des conditions exigées

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) accueille avec circonspection l’annonce faite le 2 juillet dernier par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. Jean Boulet, de l’octroi, de concert avec la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), d’un financement de cinq millions de dollars sur cinq ans à Québec numérique afin de l’aider à mettre en œuvre le projet 42 Québec. Ce programme de formation non créditée gratuit se base sur l’apprentissage par projets, une approche qu’on qualifie de pédagogique dans ce contexte en dépit de l’absence d’enseignantes et d’enseignants pour encadrer les étudiantes et les étudiants, pour les évaluer et pour s’assurer de l’atteinte des compétences par ces derniers.

« Ce projet, sous prétexte d’innovation et de volonté de rejoindre des populations ne trouvant pas leur place dans les modes d’enseignement traditionnels, ne donne pas accès à un diplôme sanctionné par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) et n’est pas encadré par ce dernier en termes de pédagogie et de conditions d’apprentissage », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. « Il constitue une attaque frontale contre la profession enseignante. On nous dit qu’on étudiera, en collaboration avec des cégeps et des universités, la faisabilité d’une démarche de reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) pouvant mener à l’obtention d’un diplôme de formation créditée. Pourquoi ne pas avoir conçu dès le départ un tel programme crédité fondé sur des approches pédagogiques permettant d’attirer les personnes qu’on dit vouloir former, à savoir celles qui ont des parcours d’apprentissage atypiques ou encore qui sont moins représentées dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment les femmes? On complique les choses pour rien », ajoute Mme Quesnel. La FNEEQCSN compte suivre de près la situation afin de s’assurer que, comme le stipule l’une des 15 conditions imposées par la CPMT pour le financement du projet, il y ait confirmation, d’une part, que les futures étudiantes et les futurs étudiants seront informés par écrit que 42 Québec ne mène à aucune diplomation reconnue par le MEES et, d’autre part, que celles-ci et ceux-ci en seront conscients.

Parmi les autres conditions dont la Fédération demande un suivi rigoureux, mentionnons l’engagement de Québec numérique à effectuer la promotion de 42 Québec auprès de populations faisant partie de groupes sous-représentés sur le marché du travail ainsi qu’à ne pas solliciter directement les étudiantes et les étudiants actuellement inscrits à des programmes dans le système d’éducation du Québec et, ce qui s’avère particulièrement important en cette période où une vague de dénonciations frappe l’industrie du jeu vidéo, la confirmation écrite des mesures mises en place pour garantir un milieu de formation exempt de harcèlement, notamment sexuel. « On peut s’interroger, vu le rôle inexistant du MEES dans ce projet, sur la façon dont on pourra garantir que ce projet promeut une culture dénuée de toute forme de violence, de misogynie et de discrimination », poursuit la présidente de la FNEEQCSN.

En terminant, signalons que, contrairement à ce qu’affirme le communiqué de presse du ministre Boulet, la formation conçue par Québec 42 n’est pas ouverte à toutes et à tous malgré le fait que son démarrage dépend en grande partie de l’injection de fonds publics. En effet, l’admission dépend du succès dans la passation de deux tests en ligne, de la participation à une séance d’information au cours de laquelle on présente la philosophie du programme et, surtout, de la réussite de l’expérience de la « piscine », qui consiste en un séjour intensif de 28 jours visant à sélectionner les gens qui seront en mesure de développer la créativité et l’empathie nécessaires à ce type d’apprentissage. Qui jugera de ce potentiel?  En fonction de quelle grille critériée? Malheureusement, à cet égard, nous avons droit au silence radio et l’évocation d’une éventuelle solution de rechange pour les candidatures non retenues (appelée « projet Simplon ») ne s’avère guère rassurante.

Arrivée de milliers de PAB : travaillons à la mise en place des conditions gagnantes

Le président de la FSSS–CSN, Jeff Begley, invite le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à cesser de dicter les conditions de travail par arrêté ministériel et à travailler en partenariat pour trouver des solutions aux problèmes du réseau public en commençant par deux enjeux pressants. La FSSS–CSN souhaite convenir sans tarder des conditions gagnantes pour relever le défi d’accueillir adéquatement des milliers de préposé-es aux bénéficiaires dans le réseau public. L’autre chantier urgent pour la FSSS–CSN est de renforcer la santé et la sécurité dans tous les milieux de travail pour être mieux préparés à faire face à une seconde vague de la pandémie.

Une relève bienvenue
C’est encore une fois par arrêté ministériel que le gouvernement a choisi d’édicter les conditions de travail entourant l’arrivée massive de PAB stagiaires. L’arrêté ministériel ne répond pas à toutes les interrogations du personnel en place. Pour la FSSS–CSN, le montant forfaitaire de 5 $ par jour offert par le gouvernement aux personnes qui accompagneront les stagiaires est nettement insuffisant considérant l’ampleur que semble prendre le rôle des PAB accompagnateur de jour en jour.

Pour l’ensemble du personnel du réseau, l’arrivée imminente en renfort de milliers de préposé-es aux bénéficiaires pour consolider les services, particulièrement en CHSLD, est une excellente nouvelle. « Ce qui est dommage, c’est que le gouvernement a procédé sans aucune discussion avec nous, déplore Jeff Begley. Or, sur le terrain, on risque d’affronter toutes sortes d’écueils que nous aurions tous intérêt à éviter tant qu’on le peut. Par exemple, il ne faudrait pas que ça ait pour conséquence de surcharger davantage le personnel. »

Ces nouveaux stagiaires arriveront dans les établissements dès les prochains jours après quelques semaines seulement de formation accélérée. Par exemple, selon les informations recueillies par la FSSS–CSN, certains n’ont pas encore appris entièrement les principes pour le déplacement sécuritaire des bénéficiaires ni à poser des gestes inhérents au travail quotidien des PAB, comme donner un bain à une personne en perte d’autonomie. Ils et elles en auront donc beaucoup à apprendre une fois sur le plancher.

« Pour poursuivre leur apprentissage, ils seront jumelés en milieu de travail avec des PAB des établissements qui sont déjà surchargés. Ce serait un minimum que le MSSS reconnaisse adéquatement la contribution des PAB d’expérience qui seront appelés à former les nouveaux. Nos membres accueillent cette relève à bras ouverts et ils vont tout faire pour que ça fonctionne et que cela soit bénéfique pour tous. Pour ces personnes qui ont choisi de s’engager dans le réseau comme pour le personnel déjà en place et bien entendu pour les résidentes et les résidents. En ce sens, je crois que nous partageons les mêmes objectifs que le ministère. Il faut nous asseoir rapidement et régler les problèmes envisageables avant même qu’ils ne surgissent et cesser d’agir à coup d’arrêtés ministériels. La FSSS–CSN demande également que les établissements offrent dès maintenant des postes de qualité à temps complet au personnel en place et que le gouvernement offre un juste salaire à l’ensemble des PAB.

La FSSS–CSN demande également que les établissements offrent dès maintenant des postes de qualité à temps complet au personnel en place et que le gouvernement offre un juste salaire à l’ensemble des PAB.

Premier contact
Cette invitation de la FSSS–CSN fait suite à une conférence téléphonique tenue le 30 juin 2020, en présence de toutes les organisations syndicales du réseau, au cours de laquelle le ministre Dubé a dit souhaiter travailler en partenariat avec les représentants des salarié-es. 

Santé–sécurité
Par ailleurs, la FSSS–CSN réclame la création d’une table de travail d’urgence réunissant non seulement les syndicats et le ministère, mais également l’INSPQ, la Direction nationale de santé publique ainsi que la CNESST, et ce, afin que des mesures de prévention efficaces soient déployées sans délai, tant dans le réseau public que privé.

Le réseau était mal préparé à faire face à la première vague de la pandémie. Les employeurs n’ont pas su protéger la santé et assurer la sécurité de leur personnel, et des correctifs majeurs doivent être apportés, à commencer par le rehaussement du niveau de protection pour faire face efficacement à une possible transmission aérienne du virus.

« Il n’y a pas de consensus sur le mode de transmission de la COVID-19, explique Jeff Begley. On est en train de faire les mêmes erreurs que lors de la crise du SRAS de 2003. Pourtant, nous aurions dû en tirer des leçons. Tant que la question du mode de transmission ne sera pas tirée au clair, on se doit d’appliquer le principe de précaution en fournissant au personnel les équipements de protection nécessaires. On ne peut plus prendre de chance au sujet d’une question si importante. »

Autres mesures à mettre en place sans tarder : la stabilisation des équipes de travail. On ne peut plus tolérer des déplacements incessants de personnel quand on sait quelles en ont été les conséquences. Des personnes asymptomatiques ou pré symptomatiques peuvent transmettre le virus. Quand on déplace le personnel, on propage le virus. On doit conséquemment cesser de faire appel à des agences de personnel. La formation en prévention ainsi que le dépistage dans les milieux de travail doivent aussi être renforcés. Et le temps est compté.

« Plus de 13 500 travailleuses et travailleurs du réseau ont contracté la COVID-19 durant la première vague, certains au prix de leur vie. C’est inacceptable et le statu quo n’est pas une option. Si on doit assister à une seconde vague de la pandémie, nous devrons être entièrement préparés pour y faire face, en prenant toutes les précautions possibles, souligne Jeff Begley. On ne doit plus jamais revivre ce que nous avons vécu ce printemps. Ce fut un échec et pourtant nous avons formulé plusieurs propositions et demandes concrètes qui ont été ignorées. Les autorités de santé publique et en santé et sécurité au travail doivent agir rapidement, de concert avec nous, pour qu’on s’assure que les employeurs du réseau mettent en place des mesures réellement efficaces. Nous avons l’obligation de réussir. Nous savons tous que ce qui s’est passé dans les CHSLD ce printemps est inacceptable. J’espère ardemment que nous trouverons le moyen de mieux travailler ensemble, au bénéfice de nos membres, mais également de toute la population ».

La CSN, signataire de la charte de la CNESST à l’égard du coronavirus en milieu de travail

À titre d’organisation siégeant au conseil d’administration de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), la CSN a signé la Charte d’engagement à combattre le coronavirus en milieu de travail.

Reconnaissant que le dialogue social multilatéral est la clé pour identifier et pour mettre en œuvre des solutions durables qui auront une influence directe sur les suites de cette crise, la CSN invite ses organisations affiliées ainsi que l’ensemble des employeurs à prendre les mesures suivantes :

• Collaborer étroitement, employeurs, travailleurs, travailleuses et leurs représentants ainsi que la CNESST, pour convenir du cadre de prévention en santé et sécurité du travail pour accompagner une reprise des activités durable et inclusive de l’ensemble des employeurs et des travailleurs et travailleuses ;
• Repenser l’organisation du travail et reconfigurer nos milieux pour répondre aux défis de la situation actuelle afin de réduire le risque de propagation du virus ;
• Mettre en place les règles de distanciation sociale et les méthodes de travail nécessaires qui pourront rassurer et protéger autant les travailleurs et les travailleuses que les clientèles ;
• Favoriser les meilleures pratiques et encourager, lorsque possible, le télétravail et l’utilisation de moyens de communication numériques avec les clients et les fournisseurs afin de ne pas exposer les clients et les travailleurs et travailleuses à une source de contamination ;
• Prendre, comme employeur, les mesures de prévention nécessaires afin de protéger la santé et la sécurité des travailleurs et travailleuses et veiller notamment à ce qu’ils n’exécutent pas leur travail lorsque leur état représente un risque pour leur santé ou leur sécurité, ou encore celles des autres ;
• Assurer, comme travailleur ou travailleuse, sa santé et sa sécurité, mais aussi celles de ses collègues de travail en ayant notamment l’obligation d’adopter une étiquette d’hygiène sanitaire adéquate et de divulguer sans délai la présence de symptômes associés à une infection à la COVID-19 ;
• Déployer, collectivement, tous les efforts nécessaires pour combattre la pandémie et maintenir, jusqu’à l’existence d’une option thérapeutique approuvée, les mesures de prévention de haut niveau afin de protéger la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs et travailleuses.

Le contenu intégral de la charte d’engagement ainsi que la liste des organisations signataires peuvent être consultés ici : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/covid-19/Pages/charte-engagement.aspx

Lancement d’une opération pour faire de la protection du personnel de la santé une priorité face à une deuxième vague

Des syndicats de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) des établissements les plus touchés par la crise de la COVID-19 lancent cette semaine une opération d’interpellation des employeurs pour faire la lumière sur les erreurs commises lors de la première vague et mettre en place les changements nécessaires pour assurer la protection du personnel face à une deuxième vague.

La FSSS-CSN étant la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, elle représente des travailleuses et travailleurs touchés par la COVID-19 partout au Québec. « Nous apprenions récemment que c’est plus de 13 600 travailleurs du réseau qui ont été infectés par le coronavirus. Certains y ont même laissé leur vie. Cela montre bien que tout n’a pas été fait pour assurer la sécurité du personnel. De manière conjointe, c’est plus de 10 syndicats qui interpellent leur employeur pour mieux comprendre ce qui avait été prévu dans l’établissement pour faire face à une pandémie, ce qui a été mis en place durant la première vague et les changements qui sont prévus pour améliorer la situation face à une deuxième vague qui pourrait survenir dès l’automne. Il faut dès maintenant appliquer le principe de précaution et rehausser les mesures de protection », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Des demandes claires pour assurer la protection du personnel

Les syndicats de la FSSS-CSN demandent à leur employeur de mettre en place dès maintenant les moyens de contrôle, incluant l’utilisation d’équipements de protection individuelle, requis pour protéger adéquatement les travailleuses et travailleurs contre le mode de dispersion de la COVID-19 par voie aérienne. L’ensemble des procédures de prévention déployées dans l’établissement devront être révisées selon la FSSS-CSN. Les syndicats ont ainsi transmis un questionnaire et donnent à leur employeur jusqu’au 6 juillet pour leur transmettre les réponses.

« S’il y a une chose qui est sûre, c’est que les travailleuses et travailleurs ne veulent pas revivre l’échec de la première vague. Rentrer au travail avec la peur au ventre chaque jour parce qu’on n’est pas assez protégé, ça ne marche pas. Les employeurs doivent envoyer le signal qu’ils ont appris la leçon et qu’ils vont changer leur fusil d’épaule », de conclure Jeff Begley.

 

La ministre Joly doit venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs

Dans une lettre envoyée à la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, la Fédération du commerce (FC–CSN) demande à la ministre de venir au secours des travailleuses et des travailleurs de l’industrie touristique, les grands oubliés de l’annonce d’investissements qu’elle a faite plus tôt cette semaine.

« Plusieurs travailleuses et travailleurs saisonniers du tourisme ne pourront pas effectuer un nombre d’heures suffisant au cours de l’été pour avoir droit aux prestations d’assurance-emploi durant la saison morte. Ces personnes risquent donc de se retrouver sans aucun revenu l’automne venu », peut-on lire dans la lettre signée par Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Nous demandons donc à votre gouvernement de s’assurer que ces professionnel-les puissent continuer à avoir droit à la PCU tant que leur situation ne sera pas régularisée. »

M. Valiquette reconnaît toutefois que le gouvernement fédéral a mis de l’avant certaines idées que la FC–CSN appuie et qu’elle avait elle-même proposées, comme une campagne de promotion du tourisme local et l’aide à la rénovation pour adapter les installations en conformité avec les nouvelles normes sanitaires. Le signataire de la lettre apporte cependant quelques bémols significatifs à ce sujet.

« Nous craignons cependant que les sommes prévues pour ces programmes soient insuffisantes et nous aurions souhaité qu’un tel financement soit également disponible pour les entreprises souhaitant améliorer la performance écoénergétique de leurs établissements », précise M. Valiquette.

Ce dernier, qui est également trésorier de la FC–CSN, termine sa lettre par un appel à la collaboration de toutes les forces en présence.

«  Nous croyons enfin qu’un groupe de travail formé de représentants des deux paliers gouvernementaux, d’entrepreneurs, de groupes de consommateurs et de représentants syndicaux doit être mis sur pied, conclut-il. Un tel groupe aurait comme mandat de se pencher sur ces mesures et sur d’autres qui pourraient être instaurées afin d’aider les entreprises touristiques à se sortir du marasme actuel tout en veillant au maintien des conditions de travail des salarié-es de l’industrie. »

Services de garde en milieu familial : le ministère de la Famille ne négocie pas

Après deux rencontres de négociation infructueuses les 18 et 23 juin, les responsables de service de garde (RSG–CSN) n’ont d’autre choix que de dénoncer le manque de volonté du gouvernement à offrir un minimum d’espoir aux milliers de femmes qui portent le réseau à bout de bras. Ce constat oblige les RSG à remettre en cause la pertinence de poursuivre le processus de négociation, alors que le gouvernement persiste et signe avec des offres qui vont accentuer l’exode des RSG vers d’autres professions.

« Il est tout simplement impensable de continuer à se présenter de bonne foi à une table de négociation, à faire des contre-propositions, à démontrer une volonté d’avancer et à se heurter continuellement au même discours. C’est tout le temps la même approche, nos demandes monétaires sont systématiquement écartées et ne sont pas considérées. Les RSG ferment leurs milieux par centaines depuis le début de l’année et le ministère de la Famille semble déjà être en vacances au lieu de chercher activement des solutions à l’impasse actuelle. La pénurie de places, elle, ne prendra pas de vacances. Lorsque la crise sera bien installée et que les parents du Québec seront mal pris, il faudra se souvenir que ce gouvernement a manqué de vision », commente Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

« Pour négocier, il faut une volonté d’avancer et de travailler ensemble. Les RSG–CSN ont cette volonté, mais il est maintenant clair que le gouvernement, le ministère de la Famille et le Conseil du trésor choisissent d’abandonner le réseau de services de garde en milieu familial. Je souhaite qu’on se souvienne collectivement que nous avons tiré la sonnette d’alarme. Le réseau est en train de s’effondrer. Lorsqu’il sera en ruine, nous n’aurons pas à chercher les responsables très loin. D’ici là, nous allons laisser un peu de temps à la nouvelle présidente du Conseil du trésor, peut-être fera-t-elle preuve de leadership en faisant descendre des directives plus positives à la table de négociation », ajoute Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Les RSG–CSN annulent la grève prévue le 25 juin et se concentreront au cours des prochains jours sur l’élaboration de leur plan d’action de mobilisation en vue d’obtenir une entente respectueuse et digne du travail qu’elles exécutent au quotidien.

Circonspection et ouverture

La Fédération des professionnèles de la CSN (FP‑CSN) salue le courage du gouvernement du Québec de procéder à un remaniement ministériel en pleine crise de la COVID-19. Toutefois, elle émet des réserves quant aux choix des nouveaux et des nouvelles ministres.

« Ce nouveau portrait du conseil des ministres affecte grandement tous les principaux secteurs de notre fédération. Bien que nous demeurons ouverts à la discussion avec chacune et chacun, nous accueillons les principales venues avec circonspection en raison de leur style de gestion ou de leur parcours », déclare la présidente de la FP-CSN, Ginette Langlois.

Santé

 La santé a toujours été un ministère majeur et encore plus depuis la COVID-19, et l’arrivée d’un érudit de la finance fait sourciller. La FP-CSN comprend que le gouvernement souhaite mettre l’accent sur une plus grande gestion et imputabilité à la suite de la difficile implantation de plusieurs directives et de nombreuses tragédies dans les CHSLD, mais il ne faut pas oublier l’essentiel.

« La santé est d’abord et avant tout une histoire humaine autant pour les usagers que pour ceux et celles qui portent le réseau à bout de bras. Il y a urgence d’améliorer les conditions de travail et ainsi favoriser une meilleure rétention et attraction de la main-d’œuvre qui mine notre capacité à donner les meilleurs services à la population. Le dialogue demeure donc ouvert avec le ministre à la négociation du secteur public, mais cette fois-ci, à la table sectorielle et non à la table centrale », soutient le vice-président, secteur santé, Danny Roy. La FP-CSN représente les professionnèles et les techniciens et techniciennes du CIUSSS de la Capitale-Nationale et du CHU Sainte-Justine.

Éducation

La FP-CSN a longtemps réclamé la scission du poste de ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Elle ne peut donc que se réjouir de l’ajout d’une nouvelle ministre, d’autant plus que la FP-CSN a été échaudée par son expérience depuis le début de la pandémie. La FP-CSN espère que la recherche sera éventuellement rapatriée sous son ministère et non au ministère de l’Économie et de l’Innovation.

« Nous saluons la capacité d’écoute reconnue de la nouvelle ministre. Considérant qu’elle ne possède pas de bagages dans le milieu universitaire, ni dans le milieu de la recherche scientifique, nous espérons qu’elle prendra le temps de bien saisir les enjeux complexes, particulièrement en ce qui a trait au financement des universités, à la formation en ligne et au soutien à la recherche. Nous sommes heureux d’entendre du premier ministre que l’éducation est sa priorité et qu’il faut accorder de l’importance à la recherche fondamentale et appliquée », affirme la vice-présidente, secteur universitaire, Louise Briand. La FP‑CSN représente les professeures et professeurs de l’UQAM et de l’UQO, ainsi que les professionnèles de l’Université Concordia.

Justice et Conseil du trésor

La Fédération des professionnèles de la CSN représente les avocats de l’aide juridique des régions de Montréal, Lanaudière – Laurentides et Bas-Saint-Laurent – Gaspésie, actuellement en renégociation de leur convention collective, ainsi que les travailleurs et travailleuses de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

Alors que le système de la justice fait face à de colossaux défis de modernité et de surcharge, les solutions ne pourront s’imposer de façon unilatérale : elles devront se faire dans la collégialité et le consensus.

« Nous souhaitons toujours obtenir la parité avec les juristes de l’État et les procureurs de la couronne, nous estimons que tous les avocats et avocates travaillant pour l’État devraient obtenir la même rémunération, peu importe leur secteur. Nous avions bon espoir d’y parvenir avec la ministre précédente; nous espérons que la porte reste ouverte avec son successeur », avance Ginette Langlois.

Et enfin, nous saluons l’arrivée d’une femme au sein du trio économique du gouvernement. Nous espérons que son sens du droit et du respect des champs de compétences se poursuivront dans les négociations du secteur public. À sa demande de collaboration de la part des syndicats, elle pourra compter sur la bonne foi de la FP-CSN.

 

Éducation : une nouvelle ministre et un nouveau ministère, une décision bien accueillie en enseignement supérieur

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) accueille favorablement la décision du premier ministre François Legault de scinder le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et félicite Danielle McCann de sa nomination à la tête du nouveau ministère et Émilie Foster au poste d’adjointe parlementaire. Les nombreuses hésitations et voltefaces du ministre Jean-François Roberge depuis le début de la crise sanitaire ont semé la confusion à l’égard des orientations du gouvernement. La Fédération espère que l’arrivée de madame McCann permettra enfin de placer l’enseignement supérieur au cœur des préoccupations gouvernementales ce que n’a pas su réaliser son prédécesseur.

« Avec le gouvernement Legault, l’enseignement supérieur a été pratiquement absent du paysage politique. Avoir un ministère dédié à l’enseignement supérieur facilitera les échanges sur des enjeux qui touchent de près les 30 000 enseignantes et enseignants membres de la fédération », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN.

Dans le contexte actuel, l’arrivée de la ministre McCann représente de nombreux défis dont le principal sera d’assumer un véritable leadership en enseignement supérieur. La Fédération revendique depuis plusieurs semaines d’assurer une équité entre les membres du personnel enseignant, entre les étudiantes et les étudiants ainsi qu’entre les établissements d’enseignement. De plus, la situation nécessite que des ressources spécifiques soient accordées aux établissements collégiaux et universitaires pour soutenir les conditions d’enseignement et d’apprentissage et pour répondre aux circonstances de la crise sanitaire et de l’enseignement en mode non présentiel.

« Nous avons par ailleurs besoin de balises nationales pour protéger les membres du personnel et les étudiantes ou étudiants ayant des problèmes de santé qui amplifient leur vulnérabilité à la COVID-19. Nous devrons obtenir des garanties sur la sécurité des milieux d’éducation et d’enseignement supérieur et nous devrons, avec la collaboration du ministère, porter une attention particulière au bien-être physique et psychologique de tous nos membres », précise-t-elle.

Le remaniement survient par ailleurs en pleine période d’intensification des négociations pour le renouvellement du contrat de travail des enseignantes et des enseignants de cégep. « Madame McCann a maintenant l’occasion de prendre soin des cégeps en y investissant les ressources nécessaires pour l’enseignement. Avec de la volonté, la nouvelle ministre pourrait débuter son mandat avec le règlement d’une convention collective pour l’ensemble du personnel enseignant du réseau collégial », conclut Caroline Quesnel.

Deuxième journée de grève pour 3000 services de garde en milieu familial

Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial affiliées à la CSN tiendront une deuxième journée de grève le 25 juin, alors que la table de négociation du ministère de la Famille (MFA) persiste à imposer des conditions de travail bien en deçà des besoins nécessaires à la pérennité du réseau.

« Soyons claires : nous ne demandons pas de privilège, nous demandons la reconnaissance réelle de notre travail. C’est un principe de base, le MFA doit reconnaître que nous travaillons toutes plus de 55 h par semaine et établir notre rémunération et nos conditions en fonction de ce principe. S’il continue à ne pas reconnaître ce simple fait, c’est comme s’il disait aux milliers de femmes de la profession qu’elles doivent travailler au rabais », explique Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

Les faits

  • L’entente collective des RSG–CSN est échue depuis le mois de mars 2019 et la négociation perdure depuis plus d’un an.
  • Devant l’ampleur de la pandémie, les RSG–CSN ont proposé au gouvernement de suspendre temporairement la négociation afin de permettre aux autorités de se concentrer sur les nombreux défis auxquels on fait face. Le gouvernement a refusé de procéder à cette suspension.
  • Le ministre Mathieu Lacombe affirme souhaiter que les syndicats restent à la table de négociation. Les RSG–CSN n’ont en aucun moment quitté la table et souhaitent progresser.
  • Les RSG–CSN ont déposé des contre-offres au MFA afin de favoriser l’avancement de la négociation : ces contre-offres ne semblent pas avoir été étudiées par le MFA, malgré les récentes séances de négociation.

« Il y a un vrai décalage entre le discours public et ce qui se passe en coulisse. Les RSG–CSN ont fait preuve de bonne foi et ont toujours collaboré avec le MFA dans un esprit d’ouverture, avec la volonté d’avancer. Nous sommes à la table de négociation, nos observations sont constructives et nous faisons des contre-offres afin de stimuler le dialogue. Mais pour qu’il y ait un vrai dialogue, les deux parties doivent y participer. En ce moment, le MFA ne participe pas à ce dialogue », commente Lucie Longchamps, vice-présidente du secteur privé de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« En tant que groupe de femmes qui ne souhaitent que poursuivre leur travail dans des conditions respectables et assurer la survie du réseau, nous invitons le ministère à faire preuve de discernement dans ses commentaires publics. Affirmer que les parents et les enfants font les frais de notre négociation, c’est nous jeter le blâme pour une situation que nous sommes les premières à dénoncer. Nous continuons à offrir un service de qualité, nous nous adaptons à la réalité de la COVID-19 et assumons le surcroît de travail qu’elle entraîne, nous favorisons l’échange en proposant des contre-offres, bref, nous sommes dans un esprit de collaboration en tous points. Je crois que le MFA peut faire un bout de chemin aussi », conclut Karine Morisseau, porte-parole des RSG–CSN.

Les RSG–CSN seront en négociation le 23 juin toute la journée et espèrent que cette séance sera marquée par une volonté réelle d’avancer de la part du MFA.

Mise à jour économique : des cibles ambitieuses et des moyens à préciser, estiment les centrales syndicales

Réagissant à la mise à jour économique du ministre des Finances Éric Girard, la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD accueillent positivement le recours à la réserve de stabilisation afin de contrer le déficit de 14,9 milliards et la création d’une provision budgétaire de 4 milliards de dollars pour anticiper les effets d’une possible deuxième vague de contamination.

Les centrales sont toutefois perplexes quant au versement intégral des sommes prévues au Fonds des générations. Elles estiment que ces 2,6 milliards de dollars auraient été beaucoup mieux utilisés en étant investis dans la relance économique et dans la consolidation de nos services publics, grandement mis à l’épreuve depuis le début de la crise de la COVID-19. Les organisations syndicales rappellent que c’est justement cette obsession du remboursement de la dette qui est en partie tributaire de l’hécatombe constatée ces dernières semaines dans le réseau de la santé et des services sociaux.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD notent également que les prévisions de croissance économique, ambitieuses, de 6,0 % en 2021 et de 2,4 % de 2022 exigeront d’importantes mesures de relance économique. Afin d’y parvenir, le gouvernement doit rapidement convier l’ensemble des acteurs socioéconomiques afin de détailler les mesures de relance à privilégier. C’est en ce sens qu’elles ont publié hier la plateforme Repenser et relancer le Québec disponible sur leur site Internet respectif.

Par ailleurs, les centrales syndicales indiquent qu’une fois soustraits la provision de 4 milliards et les versements au Fonds des générations, le déficit réel s’approche de la somme de 8,3 milliards, un déficit important, certes, mais bien moindre que les 15 milliards annoncés aujourd’hui. Aussi, elles soulignent que l’année 2019-2020 s’est soldée, une nouvelle fois, avec un surplus beaucoup plus élevé qu’initialement prévu. Le Québec amorçait donc la crise économique dans une situation financière plus qu’enviable.

Citations

« La FTQ se réjouit de l’engagement public du ministre de ne pas reprendre la stratégie de l’austérité de l’ancien gouvernement libéral qui a tant fait mal à nos services publics. Nous saluons aussi la volonté de Québec de mettre le temps qu’il faut pour lutter contre le déficit. Cependant, le gouvernement devra être au rendez-vous pour améliorer les conditions d’exercice d’emplois et les salaires des travailleuses et travailleurs du secteur public. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Les objectifs de croissance économique du gouvernement sont ambitieux, mais atteignables. Pour y parvenir, le gouvernement doit réunir l’ensemble des acteurs économiques afin de réfléchir aux meilleures stratégies pour appuyer la relance. Celles-ci ne peuvent se réduire à l’accélération de projets d’infrastructure déjà prévus. Des choix de société sont à faire et des mesures particulières doivent être pensées et développées collectivement. Le gouvernement doit favoriser le dialogue social pour atteindre les objectifs qu’il se fixe aujourd’hui. » – Jacques Létourneau, président de la CSN

« La mise à jour économique confirme que le Québec a évité le pire avec des surplus importants accumulés lors des dernières années, notamment le nouveau surplus de 3 milliards pour 2019-2020. Ces montants nous permettent de mieux passer au travers de la pandémie. C’est une bonne nouvelle, puisque personne ne veut revivre l’austérité qui a coupé les services aux familles et aux aîné-es, particulièrement à celles et à ceux en situation de vulnérabilité. Pour soutenir la relance, il nous apparaît plus pertinent que jamais d’investir en éducation, en enseignement supérieur, en santé et en petite enfance, où les besoins sont criants. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ

« Le gouvernement s’engage à retourner à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans, et ce, sans que ça se fasse au détriment des services publics ou par une hausse du fardeau fiscal des Québécoises et des Québécois. S’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les services publics, nous croyons sincèrement qu’il y a des choses à explorer du côté des entreprises qui tentent d’échapper au paiement de leur juste part, notamment les géants du numérique. Québec doit augmenter la pression sur Ottawa pour mettre en place une taxe temporaire, le temps que les travaux de l’OCDE aboutissent. » – Luc Vachon, président de la CSD

 

 

Formation abrégée des préposé-es en CHSLD : une opération improvisée menant à une vague de déception

Les employeurs du réseau ne sont pas en mesure de promettre des postes à temps plein aux futurs préposé-es qui débutent leur formation cette semaine. Et ces étudiant-es apprennent que le salaire promis est loin d’être garanti, alors qu’il inclut des primes temporaires. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) a eu cette confirmation aux tables de discussions avec des représentants du gouvernement. Cela vient jeter une douche froide sur l’opération improvisée du gouvernement.

Dès l’annonce de la formation abrégée des préposé-es, le premier ministre Legault a répété à de nombreuses reprises que les travailleuses et travailleurs auront accès à des postes à temps plein et à un salaire de 26 $ de l’heure. 10 000 personnes ont répondu à l’appel sur cette base et apprennent maintenant qu’on ne leur a pas tout dit. Pour la FSSSCSN, il aurait été possible d’éviter cette vague de déception en se mettant à l’écoute dès le départ des préposé-es aux bénéficiaires et de notre organisation syndicale qui représente la très grande majorité des préposé-es aux bénéficiaires.

Pas de temps plein automatique
Dans les récents échanges avec la partie patronale, la FSSSCSN a eu la confirmation que les futurs préposé-es n’auront pas automatiquement accès à des postes à temps plein. Ils devront néanmoins garder une disponibilité pour du temps plein durant une année, sans savoir à l’avance s’ils pourront effectivement travailler à temps plein. Cela était à prévoir. Depuis des années, nous intervenons auprès des employeurs pour rehausser des postes à temps plein. Nous avons même obtenu un engagement de leur part dans le cadre de la dernière convention collective. Ils ont tellement tardé qu’il y a encore trop peu de postes à temps plein.

« Si on crée des postes à temps plein, il y a de bonnes raisons de penser que bien des gens actuellement à l’emploi seront preneurs. On ne pouvait donc pas promettre aux nouveaux que ce serait le cas pour eux. Je ne serais pas surpris que le premier ministre fasse comme depuis le début de la crise et tente de nous mettre la faute sur le dos. Mais s’il avait été à l’écoute, c’est le genre de problèmes qu’on aurait pu éviter. Nous avons besoin de la relève, mais il faut leur donner l’heure juste », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Des fausses promesses sur le salaire
Le salaire promis par le gouvernement dans cette opération inclut des primes temporaires et conditionnelles. C’est donc dire que bien des futurs préposé-es n’auront pas accès à un salaire de 26 $ de l’heure, par exemple si la personne travaille dans un CHSLD où il n’y a pas de cas de COVID. Pendant ce temps, le gouvernement tarde toujours à régler la question de la rémunération des préposé-es aux bénéficiaires, des ASSS et de l’ensemble du personnel en respect de la Loi sur l’équité salariale.

« Cette opération ne fait que créer de la déception, aussi bien chez les futurs préposé-es que chez les gens qui sont à l’emploi. Non seulement celles et ceux qui sont dans le réseau n’ont pas eu accès à cette formation, mais en plus rien n’est prévu pour aider le personnel à orienter les nouveaux. On court après le trouble. Mais il y a moyen de corriger le tir rapidement. Pour y arriver, le gouvernement doit s’asseoir avec nous afin de trouver des solutions durables qui vont assurer que cette démarche donne des résultats positifs sans effets secondaires nocifs », de conclure Jeff Begley.

Des projections urbaines pour réclamer des investissements dans les services publics

Ce soir, dès la tombée du jour, les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN utiliseront des projections urbaines dans le centre-ville de Montréal pour envoyer un message clair au gouvernement de la CAQ, en vue de l’énoncé économique qui sera déposé demain : Le Québec doit faire mieux et investir massivement dans les services publics.

« La crise actuelle met en lumière les dégâts causés par des années de compressions et de mesures d’austérité. Dans bien des secteurs, la situation était déjà critique avant la pandémie; et ça ne va pas en s’améliorant. Ça prend des investissements importants pour mettre en place des mesures structurantes, pas de simples pansements », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Pour la CSN, ces investissements dans les services publics doivent permettre d’améliorer à la fois les salaires et les conditions de travail. L’organisation syndicale rappelle qu’en novembre dernier, l’Institut de la Statistique du Québec confirmait à nouveau que le personnel des services publics était moins bien rémunéré que le reste des salariés québécois. « Il faut briser cette spirale qui tire tout le secteur public vers le bas : des salaires insuffisants qui n’attirent plus, des pénuries de personnel qui se multiplient, des surcharges de travail qui entraînent des maladies professionnelles, de nouvelles pénuries qui s’ajoutent… Ça ne peut plus continuer comme ça ».

Les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN sont conscients que le Québec doit faire des choix. Ils demandent aujourd’hui à la CAQ de choisir le bien-être de la population.

« La négligence des derniers gouvernements envers les besoins criants des réseaux publics a rendu l’attraction et la rétention du personnel extrêmement difficiles. Le gouvernement de la CAQ a maintenant le devoir de réparer ce qui a été brisé pour que la population du Québec puisse bénéficier des services auxquels elle a droit », conclut Caroline Senneville.