La CSN amasse un montant record pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a fracassé des records en amassant plus de 135 000 $ lors de la première édition de Marche-don Cours-don, une course à relais hivernale au profit de Leucan. Ces sommes sont consacrées à la tenue du Camp Vol d’été Leucan–CSN, le seul camp estival permettant aux enfants atteints de cancer et à leur famille de vivre ensemble des moments de répit.

« La CSN et Leucan, c’est une histoire d’amour, confie Caroline Senneville, présidente de la CSN. Depuis maintenant plus de 25 ans, nos membres s’organisent année après année pour venir en appui aux familles traversant des périodes charnières. La solidarité et la bienveillance sont au cœur de notre mouvement depuis 1921, et c’est toujours touchant de voir nos membres se mobiliser pour la collectivité québécoise. »

Les dons récoltés pendant Marche-don Cours-don permettent au mouvement de financer entièrement la prochaine édition du Camp Vol d’été Leucan–CSN. Somme toute, ce sont près de 400 personnes provenant des quatre coins du Québec qui ont accepté ce défi enneigé en parcourant plus de 3 750 kilomètres, ce qui correspond à un aller-retour entre les bureaux de la CSN à Chandler et à Rouyn.

« C’est incroyable de voir ce que le mouvement CSN peut accomplir quand il décide de relever un défi, commente Lysanne Groulx, directrice, engagement et relations aux donateurs de Leucan. Jamais une activité de financement n’a réussi à atteindre de tels sommets en 25 ans de partenariat. Au nom de Leucan, je lève mon chapeau bien bas aux militantes et aux militants de la CSN pour leur solidarité indéfectible envers les enfants atteints de cancer et leur famille. »

Des baisses d’impôt qui hypothéqueront l’avenir du Québec, déplore la CSN

Personnel surchargé et épuisé des réseaux de la santé et de l’éducation, logement social, transport collectif, lutte aux changements climatiques, jeunes en difficulté : nombreuses sont les victimes collatérales de l’entêtement de la CAQ à vouloir baisser les impôts et augmenter les versements au Fonds des générations. Le budget du Québec, présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Éric Girard, hypothéquera grandement l’avenir du Québec, déplore la CSN.

« Ce n’est pas parce que c’est une promesse que c’est une bonne idée », a réagi la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Alors qu’on abolit des services dans nos écoles, qu’on ferme des urgences et qu’on ne parvient pas à recruter le personnel nécessaire aux réseaux publics d’éducation et de santé et de services sociaux, le gouvernement Legault préfère priver l’État québécois de plus de 9 milliards au cours des cinq prochaines années plutôt que de réinvestir ces sommes dans nos services publics et notre économie. »

La centrale syndicale dénonce le fait que de nouvelles cibles de réduction de la dette soient dictées par le budget présenté aujourd’hui, et ce, pour les 15 prochaines années. « Sans aucune forme de débat public, le ministre des Finances impose aujourd’hui de nouveaux objectifs de réduction de la dette, et ce, jusqu’en 2038, s’étonne Caroline Senneville. Le Québec demeure la seule province au pays à utiliser ses revenus budgétaires courants pour réduire sa dette. Concrètement, c’est jusqu’à 5 milliards par année que le Québec continuera de pelleter par en avant par l’entremise du Fonds des générations. Il n’est pas surprenant que, dès l’an prochain, les budgets de la Santé et des Services sociaux, de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur aient des augmentations nettement en deçà des coûts de système, laissant entrevoir une nouvelle ronde de compressions dans les services à la population. »

Saluant la poursuite des efforts gouvernementaux visant à augmenter les services à domicile pour personnes en perte d’autonomie, la CSN s’inquiète du peu de ressources consacrées aux services de première ligne du réseau de la santé et des services sociaux. La création d’une nouvelle structure, Santé Québec, accaparera pour sa part d’importantes ressources financières dont une large partie aurait dû être consacrée à alléger la tâche du personnel et à réduire le recours grandissant au secteur privé.

Alors que le réseau de l’éducation se voit confronté à un nombre grandissant d’élèves aux prises avec des troubles d’apprentissage, la somme de 12 M$ en 2023 pour les élèves ayant des besoins particuliers s’avère nettement insuffisante, estime la CSN. Quant à la conversion de 5 000 places en services de garde subventionnées, la CSN rappelle que plus de 30 000 familles sont toujours en attente d’une place en centre de la petite enfance ou en milieu familial régi.

En matière d’enseignement supérieur, la CSN s’inquiète des nombreuses références liées à la « culture de l’innovation » et à « l’adoption d’avancées technologiques » contenues dans le budget. « Le budget passe sous silence le consensus du milieu collégial et universitaire, à savoir la nécessité d’un rehaussement des budgets permettant un meilleur soutien aux étudiants et aux étudiantes ainsi qu’un financement inconditionnel, prévisible et non ciblé des établissements d’enseignement supérieur », ajoute la présidente de la CSN.

Alors que les pénuries de main-d’œuvre frappent de nombreuses entreprises en plus des services publics, la CSN demeure peu impressionnée par les mesures préconisées dans le présent budget. « Nous saluons les démarches visant l’intégration socioéconomique et la francisation des nouveaux arrivants, affirme la présidente de la CSN. Toutefois, en matière de formation et de mobilité de la main-d’œuvre, les annonces d’aujourd’hui demeurent bien timides par rapport à l’ampleur des difficultés. Dans plusieurs régions, l’accès au logement demeure un problème criant pour les travailleuses et les travailleurs. Et ce n’est pas avec 1 500 logements abordables additionnels que l’on résoudra ce problème… »

Sur le plan de la lutte aux changements climatiques, la CSN estime grandement insatisfaisantes les annonces faites aujourd’hui. « Il faudrait être daltonien pour y voir un budget vert ! », se désole la présidente de la CSN. « Le budget ne contient aucune mention de moyens concrets pour atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre. Le gouvernement annonce un risible 5 M$ pour l’innovation en matière de transport, un maigre 10 M$ pour la décarbonisation des entreprises et, malgré un 200 M$ cette année pour contrer la crise postpandémie que traverse le transport en commun, le ministre ne prévoit, à compter de l’an prochain, aucun investissement en matière de transport collectif. Aucun. Et c’est désolant ! »

 

Rencontre avec la ministre Biron – Le Collectif 8 mars reste sur sa faim

En marge de la Journée internationale des droits des femmes le Collectif 8 mars – qui représente près de 800 000 femmes au Québec – a rencontré Martine Biron, la ministre responsable de la Condition féminine, le 16 mars dernier. Cette première rencontre devait être l’occasion de connaître sa vision sur l’importance du mouvement féministe au Québec ainsi que ses priorités pour défendre et faire avancer les droits de toutes les Québécoises.

L’ensemble des représentantes du Collectif sont malheureusement déçues de cette rencontre. « La ministre en charge de défendre les intérêts des Québécoises devant le Conseil des ministres n’a pas de plan d’action concret ni de priorités pour les femmes marginalisées. « Les membres du Collectif se désolent du ton de la ministre, peu propice à des échanges constructifs pour améliorer les conditions de vie de toutes les femmes. Nous restons sur notre faim », se navre Marie-Andrée Gauthier, porte-parole du Collectif 8 mars.

Les participantes ont insisté sur la nécessité de tenir compte des différentes réalités vécues par les femmes et des enjeux distincts auxquels elles peuvent être confrontées. « Cette rencontre a été l’occasion d’expliquer le sens de notre slogan – Résistances féministes. Le thème du 8 mars est basé sur nos diversités, alimenté par nos colères, nourri par notre sororité. Toutes les femmes ont le droit d’être respectées et défendues équitablement », explique Karine Drolet, également porte-parole du Collectif.

L’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+)

En raison du rejet gouvernemental de la motion traitant de l’ADS+ proposée par le Collectif 8 mars et les partis d’opposition le 21 février dernier à l’Assemblée nationale, une large part de la rencontre a été consacrée à l’importance de cet outil. Pour le Collectif, l’ADS+ permettrait au gouvernement de prévenir la reproduction ou la création d’inégalités entre les femmes et les hommes dans les actions gouvernementales ainsi que de contrer la discrimination systémique qui peut se produire dans le cadre d’interventions en apparence neutres. C’est également un outil important pour faire obstacle aux discriminations croisées vécues par les femmes marginalisées.

Les services publics et les programmes sociaux

La pandémie a prouvé le caractère essentiel du travail des femmes dans les services publics, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que dans celui de l’éducation. Ce sont les femmes, que ce soit à titre de travailleuses dans les services publics et les programmes sociaux ou en tant qu’utilisatrices majoritaires, qui subissent les plus grands impacts du sous-financement chronique de ces secteurs.

À moins d’une semaine du dépôt du budget du Québec, le Collectif réitère qu’il est nécessaire de réinvestir massivement dans les services publics pour répondre aux besoins et aux attentes légitimes de la population. Le gouvernement doit voir l’argent qu’il injecte dans les services publics comme un investissement et non comme une dépense. 

De nombreuses femmes rencontrent d’ailleurs plus d’obstacles dans l’accès aux services publics et aux programmes sociaux, notamment de par leur situation de handicap, leur âge, leur apparence, leur identité de genre, leur religion, leur couleur de peau, leur orientation ou leur statut migratoire.

Les discriminations sur le marché du travail

La participation des femmes au marché du travail contribue à leur autonomie financière ainsi qu’à l’enrichissement de l’ensemble de la société. Malheureusement, les femmes issues de communautés marginalisées y accèdent plus difficilement et plusieurs sont surreprésentées dans les emplois à risque et faiblement rémunérés.

Alors que le gouvernement s’évertue à trouver de nouvelles façons de pallier la pénurie de main-d’œuvre, il a là une occasion à saisir pour mettre fin aux discriminations dont les femmes marginalisées sont victimes sur le marché du travail.

Le droit au logement

De plus, la crise actuelle du logement combine un manque de logements sociaux avec une montée en flèche des loyers et des prix des propriétés alors que le pouvoir d’achat recule en raison de l’inflation et que la pauvreté augmente. Cette crise n’affecte pas toute la population de la même façon. Les femmes, les familles et les personnes racisées y sont particulièrement vulnérables.

Le Collectif 8 mars encourage donc Québec à reconnaître formellement le droit au logement. Il s’agit d’un déterminant social important de la santé globale des individus. Lorsque l’accès au logement constitue un problème, une préoccupation constante s’ajoute à la charge mentale des femmes – déjà très lourde – plutôt que de les aider à se créer un espace où la qualité de vie et la sécurité sont assurées.

Enfin, les membres du Collectif 8 mars souhaitent maintenir des collaborations fructueuses avec les équipes de travail du gouvernement. C’est une étape incontournable pour que tous les enjeux présentés à la ministre puissent être abordés et que les problèmes qui en découlent soient réglés rapidement.

À propos

Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 Tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

Personne ne devrait être prisonnier de son employeur

Lettre de Caroline Senneville, présidente de la CSN

L’arrivée massive de personnes immigrantes sur le marché du travail québécois force la prise de conscience de nos besoins de main-d’oeuvre, mais aussi du traitement qui leur est réservé. Bienvenue en 2023 !

Le ministre du Travail Jean Boulet a admis, lors d’une conférence de presse tenue avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qu’il y a une forte augmentation des accidents de travail chez les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires. Ensemble, ils ont annoncé des mesures visant à réduire le nombre d’accidents et à mieux protéger ce personnel qui ne parle pas toujours français et qui ne connaît aucunement la législation québécoise.

Avec l’augmentation exponentielle du nombre d’immigrantes et d’immigrants au statut temporaire dans les dernières années, le gouvernement a annoncé l’ajout de 10 employé-es à « l’escouade prévention » de la CNESST. À moins que cette escouade ne possède une baguette magique, cette mesure n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

Vu les milliers d’entreprises qui font appel à cette main-d’oeuvre, cet ajout est nettement insuffisant pour qu’on explique à ces personnes l’ensemble de leurs droits et de leurs recours. D’autant plus qu’elles ne connaissent ni nos lois ni nos institutions et ne maîtrisent pas encore le français. Même si l’escouade est trilingue, les documents explicatifs et les répondantes et les répondants à la CNESST le sont rarement. Il faut aussi avouer que même pour les gens nés au Québec, se dépatouiller avec la CNESST est un défi en soi.

Le ministre prétend aussi qu’il va s’assurer que les entreprises, les agences de placement et les agences de recrutement à l’étranger suivent les règles. Pourtant, plusieurs règles existent, et elles sont allègrement outrepassées par des employeurs qui n’ont aucun scrupule à utiliser des humains comme une marchandise productive.

Les exemples ont frappé l’actualité des derniers mois et ont démontré que même des multinationales lourdement subventionnées à même nos impôts ne se gênent pas pour utiliser les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires d’une façon que des expertes et des experts n’hésitent plus à qualifier d’esclavagisme moderne.

Plutôt que de saupoudrer quelques ressources pour essayer de cerner le problème, la CNESST doit jouer pleinement son rôle, intervenir, et faire appliquer les lois afin qu’elles aient un réel effet dissuasif sur ces employeurs qui nous font honte.

Pensons-y : ces personnes sont recrutées par des entreprises qui les font venir ici. Ces compagnies doivent s’assurer que leurs besoins de base sont comblés et que leurs droits sont respectés. Mais quels sont les recours de ces personnes si elles sont maltraitées ? Il leur est impossible de changer de travail, même pour un autre identique, puisque leur permis n’est valide que pour un seul employeur. La concurrence est inexistante entre les différents « donneurs d’ouvrage », les salarié-es sont captifs et ont souvent très peur. Peur de se faire retourner chez eux, peur de représailles.

La véritable solution passe par des permis ouverts qui permettent aux travailleuses et aux travailleurs de quitter une entreprise pour aller travailler dans une autre.

Il faut aussi que l’offre de cours de francisation soit accessible dans toutes les entreprises et pour toutes les personnes immigrantes, et ce, peu importe leur statut. C’est par le français que passe la prévention des accidents dans les milieux de travail.

Il est honteux qu’en 2023, au Québec, nous traitions des êtres humains comme une sous-classe de citoyennes et de citoyens, alors que nous en avons cruellement besoin et que nous prétendons former une société démocratique.

À cette fin, les gouvernements doivent avoir la volonté et le courage de mettre fin aux contrats de travail fermés et abolir les permis fermés, parce qu’ici, chez nous, personne ne devrait être prisonnier de son employeur.

Projet de loi 10 : Les agences de placement privées doivent cesser de cannibaliser le réseau public

La CSN se présentera aujourd’hui en commission parlementaire pour dénoncer la cannibalisation du réseau public de santé et de services sociaux par les agences de placement privées et le manque de transparence du projet de loi 10, qui est pourtant censé en restreindre l’accès. La centrale syndicale propose des moyens concrets pour mettre fin au recours aux agences. Plusieurs gouvernements, dont celui de la CAQ, ont laissé péricliter le réseau public pour justifier l’arrivée du privé. Ce petit jeu néfaste doit cesser.

« Avec les agences, nous sommes face à un véritable cercle vicieux. Le réseau agit à court terme en recourant aux agences sans s’attaquer aux conditions de travail et ce faisant, il amplifie le problème de pénurie de main-d’œuvre qui est le problème numéro un du réseau public en ce moment », explique Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La présidente dénonce également cette injustice : « Les employé-es d’agence de placement de personnel ont bien souvent de meilleurs salaires et de meilleurs horaires que leurs collègues du public. Pour ajouter l’insulte à l’injure, il revient régulièrement au personnel du réseau public de superviser et de former les employé-es d’agences qui ne savent habituellement pas grand-chose de leur nouvel environnement de travail temporaire. »

Le problème des agences touche bien entendu les infirmières, mais aussi d’autres professions. De 2010-2011 à 2020-2021, le nombre d’heures octroyées à des agences a augmenté de 347 % pour les préposé-es aux bénéficiaires, de 601 % pour les préposé-es à l’entretien ménager, de 917 % pour les éducatrices et les éducateurs et de 326 % pour les diététistes. En 2022, c’est 960 M$ qui sont allés aux agences, en hausse de 380 % depuis 2016.

Un projet de loi qui manque de substance
La CSN estime que le gouvernement doit mettre fin à ce régime avec du personnel « à deux vitesses » le plus tôt possible. Le projet de loi 10 n’explique pas quand et comment le gouvernement compte vraiment agir. Il faudrait que le projet de loi prévoie un échéancier contraignant et pas seulement des vœux pieux. « Remettre le contenu du projet de loi à un futur règlement démontre le manque de détermination et de transparence du gouvernement », critique la présidente de la CSN. Il faudrait aussi définir le type d’organismes qui seront touchés par les restrictions dans le recours aux agences privées de placement. La CSN conseille d’exclure complètement les agences de toutes les parties du réseau public et de tous les titres d’emploi, pas seulement les infirmières dans les hôpitaux.

Pour connaître les solutions mises de l’avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La langue devrait être maîtrisée avant les études supérieures 

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) souligne le paradoxe entre le discours officiel du gouvernement Legault qui se targue d’être un défenseur de la langue française et l’année qui s’est écoulée avant de rendre public le Rapport du comité d’expertes sur la maîtrise du français au collégial. « Pourquoi une telle attente si le français est une priorité pour le gouvernement ? A-t-il choisi de ne pas faire de vagues avant les élections de l’automne dernier ? » se questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ–CSN.  

Ce rapport risque de choquer les membres de la FNEEQ–CSN qui enseignent la littérature au collégial. « Le rapport insinue qu’après onze années de formation au primaire et au secondaire, il faudrait repartir à zéro. C’est comme si on demandait aux profs de mathématiques d’enseigner les tables de multiplication au cégep. Quand on arrive en enseignement supérieur, il faut que la langue soit maîtrisée en amont, pour que l’on puisse bâtir sur des acquis », souligne Caroline Quesnel.  

Du même souffle, le rapport semble enfoncer des portes ouvertes en recommandant un enseignement explicite du fonctionnement de la langue en relation étroite avec la lecture et l’écriture : cela se fait déjà au quotidien dans le cadre de l’enseignement de l’analyse littéraire. 

Le numérique : obsession du premier ministre 
Le rapport, visiblement rédigé avant l’utilisation accélérée des robots conversationnels, fait écho au plan d’action numérique gouvernemental et à l’amour démesuré du premier ministre Legault pour la technologie comme gage de solution à tous les maux. « Le numérique fait partie de nos vies, mais on ne doit pas se fier qu’aux machines et aux robots pour écrire à notre place. Il faut maîtriser la langue et comprendre comment elle fonctionne. C’est capital », martèle Caroline Quesnel. 

Par ailleurs, la FNEEQ–CSN partage le constat des chercheuses avançant que la valorisation de la langue est une responsabilité partagée et l’affaire de tout le milieu, de tous les enseignantes et enseignants, peu importe la discipline. Le ministère doit fournir des données supplémentaires pour dresser un portrait plus complet et doit consulter les spécialistes de l’enseignement que sont les profs.

La Fédération, qui représente 85 % des profs de cégep, s’intéresse de près au dossier. En décembre dernier, les syndicats membres ont mandaté la fédération pour réfléchir aux moyens de valoriser la langue : le chantier en cours prévoit une consultation des membres qui enseignent en français littérature et langue seconde.  

La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce les compressions budgétaires que doivent effectuer plusieurs centres de services scolaires pour pouvoir payer toutes les factures de frais extraordinaires liés à la pandémie.

Dans ce contexte, il est très difficile de concevoir que le gouvernement Legault puisse accorder des baisses d’impôt tout en réinvestissant suffisamment en santé et en éducation pour assurer à la population des services de qualité. « Il vaut mieux pour le gouvernement de revenir sur sa promesse que de compromettre l’avenir de milliers d’enfants. Ce serait la chose responsable à faire », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Comme le rapporte Radio-Canada aujourd’hui, des centres de services scolaires ont diminué leurs services de soutien aux élèves, comme les services en orthopédagogie et en psychologie ou encore ceux qui sont effectués par les techniciennes en éducation spécialisée. Au CSSC, dans la Capitale, c’est près de 1,5 M$ de manque à gagner qui doivent être récupérés dans le budget existant.

« C’est inadmissible de nuire aux enfants les plus vulnérables en provoquant une sorte d’austérité postpandémique. Il faut impérativement augmenter les budgets pour éponger tous les frais imprévus liés à la pandémie et pour permettre non seulement de maintenir, mais d’améliorer les services. La pandémie a eu des effets dévastateurs sur plusieurs élèves, ce n’est vraiment pas le moment de baisser les bras ; j’espère que le ministre Drainville va pouvoir défendre son ministère adéquatement », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN. La confédération estime en outre que le déficit scolaire des élèves vulnérables est majeur.

Notons que la facture pandémique est également très lourde dans les secteurs de la santé et des services sociaux ainsi que du transport en commun, pour ne nommer que ceux-là. Ne pas tenir compte de cela équivaut à plonger plusieurs administrations publiques en période d’austérité postpandémique.

Le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander – encore une fois – de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Féminisme et syndicalisme, même combat

Il y a 15 jours, à l’Assemblée nationale, le gouvernement de la CAQ refusait de débattre d’une motion portant sur la Journée internationale des droits des femmes et sur les luttes féministes québécoises. À l’initiative du Collectif 8 mars, cette motion demandait au gouvernement de tenir compte des différentes formes de discriminations que peuvent vivre les femmes avant d’élaborer de nouvelles politiques publiques. Avec raison, le Collectif, dont font entre autres partie la CSN et la FTQ, s’est désolé de cette fermeture digne d’une autre époque.

Même si des plafonds de verre sont brisés tous les jours – nous sommes pour la première fois de l’histoire deux femmes à diriger les plus grandes centrales québécoises – cela ne signifie pas que tout est rose pour les femmes dans le monde du travail et dans la société québécoise. Tout comme les luttes syndicales sont encore nécessaires, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas atteinte.

Résistances féministes
Année après année, le 8 mars est l’occasion, pour les femmes et ceux qui soutiennent leur combat, de prendre conscience à la fois des pas de géantes accomplis pour l’égalité, du long chemin qu’il reste à parcourir et des nouvelles menaces qui planent sur leurs droits. Rien ne peut être tenu pour acquis, surtout pas dans le contexte actuel où l’on observe la montée d’une droite qui remet en question les revendications féministes et la raison d’être du mouvement syndical.

Au Québec comme ailleurs, les femmes doivent se battre contre les violences qu’elles subissent, que ce soit la violence conjugale ou à caractère sexuel, les féminicides, la cyberintimidation ou encore le cyberharcèlement. Certains droits qui semblaient acquis se trouvent menacés, dont celui à l’avortement aux États-Unis. Des femmes ne peuvent travailler, faute d’accès à des services de garde éducatifs à l’enfance. Aussi, les femmes demeurent surreprésentées dans les emplois à bas salaire et à temps partiel. Elles se trouvent ainsi plus touchées par la pauvreté.

Toujours d’actualité
Plus de 25 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, la bataille n’est toujours pas gagnée. Selon l’Institut de la statistique du Québec, les femmes ont touché 91 % de la rémunération horaire des hommes en 2021. Au rythme où vont les choses, l’égalité salariale femmes-hommes ne sera pas atteinte avant une bonne cinquantaine d’années, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

Ces inégalités touchent particulièrement les femmes immigrantes et les travailleuses non syndiquées, note pour sa part le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail. Voilà qui illustre le caractère essentiel et toujours pertinent des luttes syndicales féministes, alors que de nombreux combats doivent être menés, tant aux tables de négociation que dans la rue, pour la pleine reconnaissance sociale, professionnelle et politique des femmes.

Et maintenant…
Aujourd’hui, nous demandons à la CAQ de reconnaître que les femmes peuvent être discriminées non seulement en raison de leur genre, mais aussi, par exemple, de leur origine ethnoculturelle, de leur situation de handicap, du fait qu’elles sont autochtones ou racisées, ou encore qu’elles proviennent de la communauté LGBTQ+.

C’est au nom des femmes qui militent au sein de nos organisations respectives, mais également au nom de toutes les Québécoises, que nous réclamons la fin des inégalités. Nous revendiquons du même coup la valorisation et la pleine reconnaissance des métiers occupés majoritairement par des femmes.

Femmes du Québec, soyons vigilantes, solidarisons-nous !

Caroline Senneville, présidente de la CSN
Magali Picard, présidente de la FTQ

Centres d’hébergement privés : une 14e entente à atteindre le 18 $ l’heure

Le 6 mars 2023, les membres de la section Résidence Jo-Li du Syndicat régional des CHP de Lanaudière–CSN ont adopté à 92 % une entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective.

Leur nouvelle convention intègre tous les paramètres de la plateforme commune de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP), dont l’augmentation de salaire de 2,85 $ sur 3 ans, la mise en place d’un comité santé et sécurité de même que l’échéance de la convention au 31 mars 2025. La convention comporte aussi le salaire de 18 $ l’heure dès l’embauche comme le réclament la CSN et la Coalition minimum 18.

L’entente à la Résidence Jo-Li constitue la 14e de la négociation coordonnée des CHP.

Mini-hôpitaux privés – Un choix idéologique qui minera le réseau public

Le gouvernement de la CAQ annonce ce matin l’ouverture d’appels d’intérêt auprès des entreprises privées pour construire et gérer deux nouveaux mini-hôpitaux. Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), il s’agit d’une décision idéologique qui fera mal au réseau public et qui ne va pas du tout dans le sens de l’intérêt des patientes et des patients.

« Ce n’est pas une addition du privé au secteur public, c’est une soustraction des ressources du secteur public qui seront dorénavant redirigées vers le secteur privé à but lucratif, dénonce la présidente CSN, Caroline Senneville. La grande majorité du personnel qui œuvrera dans ces nouveaux hôpitaux proviendra forcément du réseau public, déjà aux prises avec de sérieuses pénuries de main-d’œuvre. »

Pour la CSN, rien ne justifie qu’on ouvre davantage les soins de santé et les services sociaux au secteur privé à but lucratif. Le gouvernement se veut rassurant en promettant que les soins et les services continueront d’être pris en charge par l’assurance maladie universelle. « C’est de la poudre aux yeux, ajoute Caroline Senneville. D’une part, il faudra bien payer une marge de profit substantielle à ces entreprises, et ces coûts supplémentaires, ce sont tous les citoyens et les citoyennes qui les assumeront par leurs taxes et leurs impôts. En outre, rien ne garantit qu’un prochain gouvernement s’en tiendra à cet engagement, devant une explosion prévisible des coûts pour le trésor public. De plus, partout où le privé est présent dans le système de santé, on voit apparaître des frais accessoires et des contributions additionnelles. Cela ne doit pas nous étonner : c’est le but premier de toute entreprise privée à but lucratif de réaliser des profits. Mais la santé des Québécoises et des Québécois ne doit pas devenir une marchandise. Nous nous opposons catégoriquement à la création de nouveaux marchés privés. »

La CSN rappelle enfin les difficultés énormes que rencontre le gouvernement pour mettre un terme au coûteux recours aux agences de placement de personnel qui rend les établissements dépendants du secteur privé. Cela illustre parfaitement à quel point il est difficile de rapatrier les services au sein du secteur public après que le secteur privé s’est vu confier un rôle important dans la dispensation des soins et services.

Vraiment public
La CSN met de l’avant une foule de solutions afin d’assurer la pérennité du réseau public de la santé et des services sociaux. Pour la confédération, la clé est de décentraliser, de démocratiser et de déprivatiser les soins et les services. Pour plus d’information, visitez le csn.qc.ca/vraiment-public.

Atteintes inacceptables aux droits linguistiques de fonctionnaires fédéraux à la table de négociation

Actuellement engagé dans la négociation d’une convention collective auprès du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, le syndicat UCCO-SACC–CSN, représentant 7 500 agentes et agents correctionnels fédéraux partout au pays, dénonce une atteinte significative, préoccupante et inédite à l’esprit de la Loi en matière de langues officielles.

En effet, depuis la création du syndicat il y a 20 ans, soit depuis les quatre dernières rondes de négociations, le gouvernement fédéral a toujours offert un service de traduction simultanée dans les deux langues officielles, le français et l’anglais. Or, en rupture totale avec cette pratique, depuis janvier 2023, le gouvernement fédéral oblige les négociateurs syndicaux à renoncer à la traduction simultanée ou à assumer 50 % des frais pour ce service, sous peine de refus de négocier.

Le gouvernement fédéral se justifie en invoquant la nécessité d’avoir recours à des traducteurs externes et mentionne au passage que de toute façon, le Commissariat aux langues officielles n’a pas le pouvoir de le forcer à fournir et à financer la traduction simultanée à la table de négociation.

Un mépris inquiétant

Le président national d’UCCO-SACC–CSN, Jeff Wilkins, dénonce un mépris aussi dangereux qu’inquiétant pour les agentes et les agents correctionnels :

« Lors des négociations, les mots comptent. Si toutes les parties à la table ne peuvent pas comprendre le contenu ou le contexte des débats, nous ne pouvons pas représenter nos membres comme il se doit. Nos membres s’attendent à ce que nous parlions en leur nom à la table de négociation, et nous ne pouvons pas le faire dans ces circonstances. Dans un monde parfait, toutes les parties seraient parfaitement bilingues, mais ce n’est pas le cas de part et d’autre à la table de négociation. Tout le monde doit comprendre ce qui se dit et cette responsabilité appartient à l’employeur, qui a le devoir de promouvoir les deux langues officielles au Canada. »

Au-delà de la seule situation des agentes et agents correctionnels, le vice-président national, Frédérick Lebeau, déplore que le gouvernement ne laisse pas le syndicat négocier de bonne foi dans la langue de son choix :

« Comme syndicat, nous représentons des membres partout au Canada, et à leur image, notre comité de négociation inclut des anglophones et des francophones. Peu importe la langue officielle qu’ils choisissent d’utiliser, ils doivent pouvoir être compris dans la langue de leur choix et comprendre ce qui est dit à la table de négociation. C’est leur droit et c’est aussi le droit des membres qu’ils représentent. Le droit de discuter, d’échanger avec notre employeur fédéral en français comme en anglais est au cœur de la démocratie canadienne. Ce n’est ni un accommodement ni une faveur qu’on nous concède, mais une obligation régulièrement réaffirmée par les plus hautes instances au pays. »

UCCO-SACC–CSN invite donc le gouvernement fédéral à prendre ses responsabilités et à fournir un service linguistique de qualité aux syndicats avec qui il négocie, comme il le fait depuis plus de 20 ans. Nous réaffirmons ainsi avec la plus grande fermeté que cette demande est nécessaire à des négociations sereines et fructueuses dans le respect de la loi, de l’histoire du Canada et des parties.

À propos

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC–CSN) représente plus de 7500 membres, répartis dans les cinq grandes régions du Canada: Pacifique, Prairies, Ontario, Québec et Atlantique. UCCO-SACC–CSN représente les agentes et agents correctionnels dans les 49 établissements fédéraux.

Baisses d’impôt: le gouvernement du Québec fait fausse route

Les présidentes et présidents des quatre centrales syndicales, Magali Picard (FTQ), Caroline Senneville(CSN), Éric Gingras (CSQ) et Luc Vachon (CSD), rencontrent ce matin, à 10 h 30, le ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des consultations prébudgétaires.

Si 2022 devait être l’année au cours de laquelle les Québécoises et les Québécois pouvaient s’attendre à renouer avec une certaine normalité, c’est surtout le retour de l’inflation qui aura marqué leur esprit. Cette conjoncture économique teinte inévitablement les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement, qui voit clairement un gain politique à faire en mettant de l’avant des baisses d’impôt. « Il est clair pour nous que le gouvernement fait fausse route en privant le trésor public de ressources essentielles pour soulager la pression dans les services publics, diminuer les tensions qui résultent de la pénurie de main-d’œuvre et relever les nombreux défis du Québec, notamment en matière de lutte aux changements climatiques et de développement économique. Se priver de 2 milliards de dollars dans le contexte où les services publics craquent de partout et où ils atteignent plusieurs points de rupture, c’est incompréhensible et irresponsable! », soutiennent d’emblée les leaders syndicaux.

Dans un mémoire conjoint, les centrales présentent, au total, 21 recommandations déployées autour de quatre grands axes, soit les finances publiques du Québec et la fiscalité, l’état des services publics et les difficultés qui sont vécues par les femmes et les hommes qui y œuvrent, les nombreux enjeux de développement économique et les défis actuels du marché du travail et les attentes des travailleuses et des travailleurs pour une formation qualifiante et accessible.

Le gouvernement justifie sa proposition de baisses d’impôt des particuliers par le fait qu’elles n’impliqueraient pas de compressions budgétaires, étant financées par le Fonds des générations. Or, pour les centrales syndicales, un des moyens les plus sûrs de garantir l’équité intergénérationnelle est d’investir dans le Québec de demain par un financement adéquat en santé et en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur, dans les services de garde éducatifs à la petite enfance et dans les infrastructures publiques, par exemple.

« L’an passé, nous avions demandé la tenue de consultations larges sur la gestion de la dette publique et sur le retour à l’équilibre. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus. Nous réitérons notre demande. Les finances publiques sont saines. Le gouvernement en a assez fait pour accélérer le remboursement de la dette, qui est sous contrôle. Il est grand temps qu’il s’attaque au réinvestissement dans les services publics, plutôt que de promettre des baisses d’impôt », soutiennent les présidences.

Les centrales syndicales soutiennent la décarbonation du Québec d’ici 2050, mais précisent que l’atteinte de cet objectif n’autorise pas le gouvernement à agir dans le désordre. Le Québec a besoin d’une stratégie de transition énergétique cohérente, claire et réfléchie. « Nous demandons au gouvernement de tenir une vaste consultation publique sur l’avenir énergétique du Québec et portant notamment sur les orientations que le gouvernement entend mettre de l’avant. Il devra mobiliser tous les groupes de la société civile pour assurer le succès de cette transition énergétique. Ici comme ailleurs, le dialogue social sera donc essentiel », insistent Magali Picard, Caroline Senneville, Éric Gingras et Luc Vachon.

Les quatre centrales syndicales rappellent aussi au gouvernement l’importance d’accroître ses efforts pour réduire la dépendance du secteur manufacturier aux importations pour ainsi maintenir et accroître la diversité du tissu économique québécois.

Finalement, elles s’accordent aussi à l’effet que les pénuries de main-d’œuvre maintiendront les pressions sur le marché du travail et que, dans ce contexte, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour protéger l’employabilité et la mobilité de la main-d’œuvre en lui offrant les formations adéquates.

« La Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre – appelée loi du 1 % – est plus importante que jamais. Nous exigeons qu’elle soit maintenue, malgré les pressions patronales qui s’exercent aujourd’hui. »

Consulter le mémoire de la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD déposé auprès du ministre des Finances en cliquant ici.

Les leaders syndicaux sont également disponibles pour commenter le mémoire et la rencontre avec le ministre.

Résistances féministes et urgences climatiques

Lettre ouverte

De génération en génération, dans la rue ou dans l’espace privé, des féministes luttent tous les jours pour faire respecter leurs droits. D’une riche diversité, alimentées par leur colère et nourries par leur sororité, elles s’unissent – ne veulent plus négocier – et ne resteront certainement pas silencieuses. L’urgence climatique fait partie des enjeux actuels qui interpellent les féministes dans la pluralité des résistances qui les animent.

De par leurs impacts environnementaux néfastes, certains projets accentuent la crise climatique et creusent les fossés entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes. Des liens existent entre la pauvreté chez les femmes – plus grande que chez les hommes – et l’augmentation de leur vulnérabilité face aux changements climatiques, notamment les canicules.

Les catastrophes naturelles diminuent leur espérance de vie et augmentent leur stress en raison de leur statut socioéconomique, de la division genrée du travail et de leur rôle traditionnel de dispensatrices de soins. Plusieurs études de cas à l’occasion d’épisodes climatiques extrêmes ont aussi démontré une augmentation de la violence envers les femmes, notamment en milieu familial.

L’écoféminisme
Les impacts des changements climatiques sont encore plus grands sur les groupes de femmes exposées à un croisement de discriminations. Elles sont en effet plus susceptibles d’avoir une situation d’emploi précaire, de rencontrer des embûches dans l’accès aux soins de santé et aux services sociaux ainsi qu’à une alimentation saine, basée sur des produits de qualité et accessibles à proximité. Fondamentalement, il faut reconnaître l’existence de liens entre la domination sur les femmes, les peuples colonisés ou racisés et celle sur la nature. La résistance apparaît comme une évidence face au duo capitalisme-patriarcat qui prend toute la place: politique, économique, médiatique, etc. L’écoféminisme nous invite à repenser nos relations avec la Terre et sa population. Mais encore faut-il prendre conscience des changements systémiques nécessaires à implanter.

Cette analyse de l’impact des enjeux climatiques sur l’ensemble des femmes n’est malheureusement pas faite systématiquement par le gouvernement du Québec. Elle est pourtant nécessaire à la mise en place de mesures d’atténuation des inégalités à toutes les étapes d’un projet, de sa préparation à son évaluation. Nos gouvernements ont tous les outils pour mener une analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+), mais leur volonté politique reste à prouver.

Engagement
Le gouvernement du Québec doit également respecter l’engagement pris lors de la signature de la Déclaration et du Programme d’action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995. En refusant d’adopter une motion dans le cadre du 8 mars, l’Assemblée nationale a rejeté une occasion de reconnaître la multiplicité et la diversité des luttes féministes au Québec. Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement choisit sciemment de continuer d’ignorer les luttes féministes.

M. Legault, Mme Biron, nous vous interpellons pour que l’ADS+ soit appliquée en amont dans tous les ministères et organismes gouvernementaux.

Nous défendons les droits de toutes les femmes, ici et ailleurs. Puisque le Québec fait partie des responsables de la crise climatique, il doit assumer ses responsabilités envers les populations les plus durement touchées, dont les femmes à la croisée d’oppressions. Il est temps d’agir.

Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

Signataires

  • Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice générale, RTRGFQ
  • Nathalie Arguin, secrétaire générale, CSN
  • Jessica Bourque, 2e vice-présidente, SPGQ
  • Maryève Boyer, vice-présidente représentant les femmes, FTQ
  • Line Camerlain, 1re vice-présidente, CSQ
  • Karine Drolet, présidente, RTRGFQ
  • Johanie Dupras-Renaud, responsable provinciale à la condition féminine, CSD
  • Sandra Etienne, 4e vice-présidente, APTS
  • Femmes de diverses origines (FDO)
  • Fédération des femmes du Québec (FFQ)
  • Nathalie Garvin, vice-présidente condition féminine, SFPQ
  • Mélanie Hubert, présidente, FAE
  • Françoise Ramel, vice-présidente, FIQ

COVID-19 : la transmission en milieu de travail existe encore

La pandémie mondiale de la COVID-19 a bouleversé l’ensemble de la société et ses pratiques. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) s’est heureusement ajustée à cette nouvelle réalité afin de faciliter la reconnaissance de la COVID-19 comme lésion professionnelle. Par la même occasion, elle a contribué à limiter la pression sur notre système de santé.

Or, nous apprenons que la CNESST s’apprête dès le 1er mars prochain à revenir à un cadre plus conventionnel qui rendra beaucoup plus difficile la reconnaissance d’une lésion professionnelle en ce qui concerne la COVID-19. Nos organisations s’inquiètent des répercussions directes et immédiates de cette décision sur l’engorgement de notre réseau de la santé et des services sociaux.

La pandémie avait poussé la CNESST à modifier ses critères afin d’évaluer la reconnaissance des lésions professionnelles résultant de la COVID-19. En effet, l’utilisation d’un résultat positif à un test COVID faisait office d’attestation médicale et n’obligeait pas les travailleuses et les travailleurs à consulter un professionnel de la santé.

Or, la CNESST annonce désormais qu’elle changera cette pratique à compter du 1er mars 2023. Pour toutes réclamations liées à la COVID-19, elle exigera que les travailleuses et les travailleurs consultent un professionnel de la santé afin de fournir une attestation médicale.

Nous croyons fermement que prendre cette avenue est néfaste et prématuré. Le taux d’occupation de nos services d’urgence et de nos cliniques médicales n’a certainement pas besoin d’accueillir des patients supplémentaires dont la visite aura pour seul et unique but d’interpréter le résultat d’un test COVID. Tout cela au moment où les médecins lancent un appel demandant la réduction de la paperasse.[1]

On exigera des travailleuses et des travailleurs malades d’exposer le personnel de la santé afin d’obtenir une attestation médicale leur permettant de déposer un formulaire de réclamation à la CNESST. Nous sommes d’avis qu’il s’agit d’un mélange explosif qui mettra une pression supplémentaire sur le réseau de la santé et qui poussera indéniablement les absences pour maladie à la hausse.

Par ailleurs, la décision de la CNESST se fait dans un contexte où l’on commence seulement à comprendre l’importance des conséquences du syndrome post-COVID (ou COVID longue) sur le plan des problèmes de santé et des importantes absences qu’ils peuvent entraîner.

La CNESST soutient que cette décision est basée sur la science et que la contamination à la COVID-19 se fait sur base communautaire et non dans les milieux de travail. Or, depuis plusieurs mois, nous avons demandé à plusieurs reprises à voir les études qui documentent cette décision, sans jamais les obtenir. Il est facile de douter de leur existence, puisqu’il ne se tient plus d’enquête épidémiologique systématique et qu’il y a, de toute évidence, des enfants dans les écoles, des patients dans les hôpitaux et des clients dans les commerces. Et tout ce beau monde ne crie pas à qui veut l’entendre avoir la COVID-19 lorsque c’est le cas. Dans ces circonstances, quelle est vraiment la différence entre transmission communautaire et transmission dans un contexte de travail ?

À notre avis, la CNESST a simplement décidé de revenir à une gestion en mode conventionnel sans s’assurer que les milieux de travail ne sont plus des vecteurs de transmission de la maladie.

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Magali Picard, présidente de la FTQ

Éric Gingras, président de la CSQ

Kaven Bissonnette, vice-président de la CSD

[1] https://www.ledevoir.com/societe/779761/sante-appel-a-reduire-la-paperasse-pour-les-medecins-au-pays

 

Journée internationale des droits des femmes: la CAQ doit cesser d’avoir peur de son ombre

Le Collectif 8 mars dénonce fermement le refus de la Coalition avenir Québec (CAQ) de débattre d’une motion portant sur la Journée internationale des droits des femmes et sur les luttes féministes québécoises. La motion, qui était appuyée par tous les partis d’opposition, proposait d’encourager l’usage de l’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+). Cette analyse est nécessaire à la mise en place de mesures d’atténuation des inégalités à toutes les étapes d’un projet, de sa préparation à son évaluation

« Ce refus du gouvernement est incompréhensible et décevant. Le premier ministre répète sans cesse qu’il veut être jugé sur les résultats. Et pourtant, la CAQ refuse d’envisager le meilleur outil possible pour évaluer les impacts de ses politiques. Personne du gouvernement n’a même daigné venir nous expliquer leur refus de discuter de cette motion. La CAQ doit cesser d’avoir peur de son ombre et doit agir pour qu’on accepte enfin d’appliquer l’ADS+ dans tous les ministères et organismes gouvernementaux », tonne Marie-Andrée Gauthier, porte-parole du Collectif 8 mars.

« Nous sommes confrontées à l’urgence climatique, aux polarisations et aux privatisations. Nous faisons face à l’effritement des droits des femmes, à l’augmentation des violences à nos égards et à l’exacerbation des inégalités. Nous luttons contre la montée du racisme, le sexisme décomplexé et la haine assumée. C’est pourquoi le slogan Résistances féministes est apparu comme une évidence. Cette année particulièrement, il vise à donner la voix aux groupes qui ne sont pas entendus », explique Mme Gauthier.

Les représentantes du Collectif 8 mars rencontreront la ministre responsable de la Condition féminine le 16 mars prochain.

À propos
Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

Des emplois durables, oui, mais pas sans une transition juste

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit du lancement aujourd’hui par le gouvernement fédéral du Programme pour des emplois durables, qui conjugue finalement environnement et emploi, mais se questionne sur l’absence de mesures touchant à la transition juste. En rappel, la transition juste, économique et écologique, consiste à assurer que les travailleuses et les travailleurs œuvrant dans les secteurs touchés par les changements climatiques aient une place à la table pour élaborer des solutions durables quand il est question de leur travail.

Pour la CSN, bien que les objectifs du programme soient tout à fait louables et qu’elle accueille favorablement l’approche tripartite des ministères concernés, la décision d’écarter la transition juste met en péril son succès.

« Ça fait maintenant plus de vingt ans que les syndicats parlent de la transition juste, économique et écologique. Le gouvernement Trudeau ne peut pas faire l’autruche sur ces enjeux, déplore Caroline Senneville, présidente de la CSN. Il sait très bien qu’il est primordial que les travailleuses et les travailleurs aient une place à la table pour décider de l’avenir des secteurs d’activités touchés par les bouleversements climatiques, en plus de leur offrir des formations et des garanties de revenus adéquats pour les aider à faire la transition vers de nouveaux secteurs plus écologiques. »

La confédération applaudit le programme qui vise la création de milliers d’emplois durables dans les prochaines années et qui ouvre la porte à un dialogue constructif entre les gouvernements, les employeurs, et le mouvement syndical. La CSN insiste pour que le gouvernement, dès le lancement du programme, mette en place des mesures qui impliqueront directement le personnel des secteurs visés.

« Le gouvernement Trudeau est doué pour fixer des objectifs ambitieux qui semblent bien beaux sur papier, mais il oublie souvent de nous donner les moyens de les atteindre. Il nous paraît irréaliste de promettre la création d’autant d’emplois durables sans passer par une transition juste des travailleuses et des travailleurs des secteurs qui sont affectés par les changements climatiques, » conclut la présidente.

Une rencontre constructive avec la ministre de la Famille

La vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre et celle de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, rencontraient hier la nouvelle ministre de la Famille, Suzanne Roy.

Lucie Longchamps souligne que ce type de rencontres peut avoir des effets positifs et constructifs tant pour les travailleuses des CPE que pour les responsables en services de garde éducatifs en milieu familial (RSGE). « Ce qui est important, c’est qu’on puisse faire avancer le réseau même si on n’est pas tout le temps d’accord sur tout ! ».

La rencontre était cordiale. Nous avons le sentiment que la ministre était, tout comme nous, en mode solutions. « Pour nous le modèle des services de garde au Québec est une richesse qui a permis de sortir des milliers de femmes de la pauvreté et de la dépendance économique, rappelle Katia Lelièvre. Nous avons dit à la ministre que nous souhaitions être des partenaires pour travailler à leur maintien et à leur élargissement ».

Pour la FSSS et la CSN, ce fut l’occasion de faire le point sur quelques chantiers des plus urgents. Notamment, il faut trouver des solutions pour stabiliser les services de garde régis. L’inflation a des impacts sur les coûts des opérations en CPE. Dans les RSGE, cela se fait sentir très lourdement, puisque cela a un impact direct et immédiat sur leurs revenus. C’est un appauvrissement total pour ces travailleuses qui assure la continuité alors que le réseau a déjà perdu plus de 24 000 places au cours des dernières années.

De plus, il a été question de l’éviction de 14 CPE annoncée par le Centre de services scolaires de Montréal et des mesures à mettre en place pour pallier les nombreux problèmes que cela engendre pour le personnel des CPE comme pour les tout petits et leur famille.

Lucie Longchamps a profité de l’occasion pour remettre à la ministre une copie du rapport final du Comité consultatif paritaire national portant sur les enfants en services de garde éducatifs à l’enfance et présentant des besoins de soutien particulier. Il en ressort un consensus sur l’urgence d’agir, notamment sur la charge de travail du personnel. Il faut proposer rapidement des solutions, car de nombreuses travailleuses en petite enfance vivent des surcharges de travail et de l’épuisement. Pour qu’elles continuent à offrir ces services si importants pour la population, il faut qu’elles sentent l’appui de tous, y compris de leur direction.

Par ailleurs, durant cette rencontre, nos représentantes CSN et FSSS ont eu l’occasion de revenir sur des propos récents de la ministre qui rappelaient que les dernières négociations avaient entraîné des hausses de salaire importantes. Nous tenions à rappeler à la ministre que ces sommes constituaient un rattrapage et que selon nous, il reste encore du chemin à faire pour la pleine reconnaissance de la valeur du travail dans les services de garde à l’enfance.

Enfin, elles ont abordé le problème des fiches d’assiduité qui doivent être remplies toutes les deux semaines dans les RSGE. La ministre a indiqué qu’elle était prête à se pencher sur cet aspect.

FIERS BÂTISSEURS DEPUIS 100 ANS

Réunis en congrès ces trois derniers jours à Montréal, les délégué-es membres de la CSN–Construction, affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), se sont donné l’occasion d’échanger sur l’avenir de la fédération ainsi que sur les moyens à mettre en œuvre afin de mieux rejoindre les travailleuses et les travailleurs de l’industrie de la construction.

Les congressistes ont notamment procédé à l’élection de leur comité exécutif, de leurs directeurs d’associations de métiers et d’occupations, et du comité de surveillance. Cependant, d’autres sujets ont pu être abordés, dont la modification de la loi R-20 qui régit les relations de travail entre les associations syndicales et patronales dans l’industrie de la construction. Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé récemment son intention de la moderniser. Le congrès a permis de mentionner haut et fort que la CSN–Construction sera extrêmement vigilante sur cette réforme. Pierre Brassard, président de la fédération, a tenu à rassurer les délégués du congrès. « Le ministre Boulet est à l’étape des consultations, mais nous ne lui laisserons pas carte blanche pour la suite. S’il y a modernisation de la loi R-20, elle ne se fera pas sur le dos de nos membres et la CSN–Construction devra obtenir des gains significatifs sur des éléments aussi essentiels que la modernisation du mode de scrutin lors des périodes légales de changement d’allégeance syndicale, une loi anti-briseur de grève et la rétroactivité des salaires. »

Par ailleurs, les membres réunis en congrès ont aussi été informés qu’un anniversaire important sera à souligner au cours du prochain mandat. Ainsi, après le 100e anniversaire de la CSN en 2021, ce sera à la CSN–Construction à célébrer ses 100 ans. La Fédération catholique des métiers du bâtiment (FCMB), ancêtre de la CSN–Construction a été fondée le 4 octobre 1924. « L’histoire de la CSN ne serait pas celle que nous connaissons s’il n’y avait pas eu l’apport indéniable de cette fédération à la fondation de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, ancêtre de la CSN. Vous nous avez démontré hors de tout doute que vous êtes de fiers bâtisseurs », a souligné Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Enfin, notons que le comité exécutif est composé de Pierre Brassard, réélu à la présidence, de Richard Galarneau, élu à la vice-présidence du secteur Génie civil et voirie, de Jean-Louis Simard, réélu à la vice-présidence du secteur Institutionnel et commercial et Industriel, de Félix Ferland, élu à la vice-présidence du secteur Résidentiel et de Jennie-Claude Lafontaine-Morin, élue au poste de secrétaire-trésorière de la fédération.

Fondée en 1924, par et pour les travailleuses et les travailleurs, la CSN–Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN–Construction représente plus de 18 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie.

Un pas dans le bon sens… sans grande audace

L’idéal d’un système VRAIMENT public commande l’affranchissement du réseau public de toute dépendance à l’égard de l’entreprise privée à but lucratif. La première mesure pour redevenir un employeur de choix est d’abolir les agences de personnel et de mettre fin à la concurrence qui prévaut actuellement entre les conditions du secteur public et celles des agences. En outre, il est crucial d’assurer au personnel du réseau public de bonnes conditions de travail et de rémunération pour y ramener les travailleuses et les travailleurs et retenir celles et ceux qui y sont demeurés.

La CSN aurait voulu que le gouvernement fasse preuve de plus d’audace en s’engageant dès maintenant dans un plan visant le rapatriement de l’ensemble des ressources dans le secteur public. Elle invite donc le gouvernement de la CAQ à aller plus loin pour éradiquer complètement les recours aux entreprises de placement de main-d’œuvre en santé et services sociaux.

« Pour mettre fin définitivement aux recours aux agences privées, il lui faudra travailler avec nous, les organisations syndicales, souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Redevenir un employeur de choix, comme réseau public, constitue la pierre angulaire de toute solution à long terme. Pour cela, ce que nous demandons, c’est que le gouvernement soit en mode écoute. Parce que des solutions, le personnel du réseau en a tout plein. Elles sont concrètes et réalistes, mais trop souvent ignorées. »

La CSN réitère la nécessité d’avoir un échéancier indiquant clairement les étapes pour s’affranchir complètement et définitivement de cette dépendance envers l’entreprise privée à but lucratif, parce que l’heure est grave. En définitive, il faudra voir le règlement qui sera adopté par le gouvernement pour savoir si on assiste à un véritable changement de cap.

Un problème généralisé
Le recours à des agences de placement de personnel crée aussi de l’instabilité pour les équipes de travail et nuit à la sécurité et à la qualité des soins et des services. Les agences sont dorénavant partout dans le réseau ! Dans les soins infirmiers, chez les préposé-es aux bénéficiaires, dans les services alimentaires, dans les services sociaux…  Bref, le problème touche plusieurs titres d’emplois et il a également pris beaucoup d’ampleur dans le secteur des centres d’hébergement privés ces dernières années. Là aussi, il faut agir, sinon on ne fait que déplacer le problème.

Pour la CSN, cette situation de dépendance doit alerter toute la population quant aux conséquences réelles de la privatisation en santé et services sociaux, et ce, même quand les frais sont couverts par l’assurance maladie publique. Elle entraîne inévitablement la fuite des ressources et de l’expertise du secteur public vers des entreprises à but lucratif dont l’objectif premier est de réaliser des profits. Des groupes de médecine familiale et centres médicaux spécialisés aux centres d’hébergement privés, aucun exemple de privatisation en santé et services sociaux n’a permis à l’État de payer moins cher que dans le secteur public tout en atteignant les objectifs, notamment en matière d’accessibilité.

Pour connaître les solutions mises en avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/