Projet de loi 15 en protection de la jeunesse : Ce ne doit pas être la fin, mais le début

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) appuie globalement le projet de loi 15 modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse, lequel sera étudié cette semaine en commission parlementaire.

Pour la CSN, c’est l’occasion de réitérer la nécessité de décentraliser le système de santé et d’assurer le financement adéquat des services en protection de la jeunesse. Le manque de budget, le délestage, le roulement de personnel et les nombreux postes non comblés dans les centres jeunesse compromettent des programmes destinés aux jeunes vulnérables.  Il faudra également renforcer la première ligne en CLSC pour offrir des services aux familles vulnérables, au moment opportun. On doit donc aller au-delà du projet de loi 15, dans l’intérêt des enfants.

« La protection de la jeunesse, c’est aussi s’assurer que tous les enfants puissent avoir un toit, manger à leur faim, accéder à des services de garde éducatifs, à la culture et à des services professionnels au moment voulu, et que leurs parents aient un revenu adéquat pour assurer ces frais.. En ce sens, la CSN veut qu’on aille beaucoup plus loin et surtout que l’on agisse de façon préventive », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Pas de refondation sans décentralisation

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Depuis quelques semaines, le gouvernement annonce son intention de procéder à une refondation du réseau de la santé et des services sociaux. La pandémie a démontré hors de tout doute que l’organisation du réseau doit être revue aussi bien pour répondre aux besoins de la population que pour freiner la détresse du personnel.

En 2017, une coalition réunissant la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN), représentant les salarié-es de toutes les catégories de personnel, ainsi que l’Alliance des patients pour la santé, l’Association médicale du Québec et l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, proposait 15 pistes de solutions. La crise de la COVID-19 a montré que ces solutions sont plus pertinentes que jamais pour améliorer et pérenniser le réseau de la santé et des services sociaux.

Pour une réelle décentralisation
Décentraliser le système de santé et de services sociaux, c’est beaucoup plus que de saupoudrer quelques postes de cadres par-ci par-là dans les établissements. Il faut revoir l’organisation du réseau et s’attaquer en priorité à la situation des services aux aîné-es et des services de protection de la jeunesse. Les CHSLD et les centres jeunesse se trouvent noyés dans les mégastructures que sont les CISSS et les CIUSSS, au sein desquels les centres hospitaliers sont des poids lourds.

Décentraliser le réseau, c’est aussi redonner une voix à celles et ceux qui donnent les services comme à celles et ceux qui les reçoivent. La refondation du réseau doit permettre une plus grande participation aux décisions de la part du personnel, en misant sur son expertise et son autonomie professionnelle et celles de la population, notamment au sein des conseils d’administration.

Redevenir un réseau où il fait bon travailler
Après deux ans de pandémie, le personnel est à bout de souffle. Il faut mettre fin à la surcharge de travail et au temps supplémentaire obligatoire (TSO). La meilleure manière d’attirer la relève, c’est de donner de meilleures conditions de travail, dès maintenant, en ouvrant le dialogue entre le gouvernement et les organisations syndicales, comme cela a été fait lors de la 5e vague de COVID-19. Il n’y a qu’une cible à viser et c’est de retrouver la fierté de travailler pour attirer les jeunes dans leur choix de carrière.

Réinvestir pour effacer les ravages de l’austérité
Le réseau peine toujours à se relever de l’austérité des dernières années. Non seulement ces coupes ont miné son fonctionnement, mais ce manque à gagner n’a jamais été comblé. Une refondation du réseau apparaît irréalisable sans investir les sommes nécessaires pour y parvenir. Pensons seulement aux coupes à la santé publique qui ont rendu impossibles la préparation et l’adaptation de la stratégie nationale lorsque la pandémie a frappé. Elles expliqueraient l’hécatombe vécue dans les CHSLD, selon la commissaire à la santé et au bien-être. De plus, un réinvestissement en santé mentale est absolument crucial.

Le renforcement du soutien à domicile est non seulement une nécessité pour la qualité de vie des citoyennes et des citoyens, c’est aussi un choix budgétaire tout à fait cohérent. À cet égard, le Québec a un énorme retard à combler par rapport à des États comparables et aux autres provinces. Il doit donc y avoir des sommes dédiées aux soins en santé physique et mentale à domicile.

Mieux investir là où ça compte n’est pas tant une question de ressources disponibles que de choix politiques. À elles seules, deux mesures comme l’instauration d’une assurance médicaments universelle et une révision du mode de rémunération des médecins permettraient d’octroyer des sommes importantes vers ces priorités structurantes.

Le gouvernement aura-t-il le courage nécessaire pour procéder à une véritable refondation du réseau, notamment sur ces trois axes prioritaires que nous proposons ? L’heure n’est plus aux belles paroles. Il faut intervenir. Il y a urgence d’agir !

La CSN salue le lancement de l’appel de projets du programme Ambition-Compétences par le ministre Jean Boulet

La CSN salue l’annonce ce matin par le ministre du Travail et la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), dont fait partie la centrale syndicale, d’un budget de 46 millions de dollars pour soutenir le rehaussement des compétences et la requalification dans les entreprises en transformation. Tant au niveau de la transition verte que de la transition technologique, les travailleuses et travailleurs affectés ont un besoin urgent de formation et de requalification pour leur permettre de conserver leur emploi ou de développer leurs compétences.

Transition verte et juste
Depuis plusieurs années, la CSN est préoccupée par l’impact des changements climatiques sur les travailleurs et travailleuses et réclame une transition juste, c’est-à-dire la création d’emplois de qualité dans les technologies propres et des mesures permettant de limiter les pertes d’emplois dans les secteurs à risque. « Les changements climatiques engendrent de grands bouleversements en matière d’emploi. Des mesures phares pour favoriser la requalification des travailleuses et des travailleurs sont attendues depuis longtemps », déclare Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN et représentante de la centrale à la CPMT.

Un exemple concret ? Les alumineries et la production d’acier, dont la modernisation pour une transition écologique est incontournable. « Les travailleurs reçoivent des formations pointues pour œuvrer dans ces domaines, mais d’intégrer à leur formation des éléments concernant la transition verte aidera grandement les entreprises à passer au niveau supérieur. Le travailleur a un rôle concret à jouer dans la transition de son entreprise, et ça passe par la formation », ajoute Mme Arguin.

Transition technologique
Un autre exemple : le secteur des médias, qui est en pleine transformation numérique. Soutenir cette transition, notamment pour les plus petits joueurs souvent régionaux, est nécessaire. Aussi, certains secteurs du monde de la culture, comme les musées par exemple, pourraient développer davantage de diversité dans leur offre et rejoindre un public plus large s’ils avaient la possibilité de se développer numériquement. Idem pour le milieu de l’agroalimentaire, où l’on fait face à de nombreux enjeux en lien avec l’automatisation des procédés de travail.

« Tout est en place pour que les joueurs concernés dans les secteurs qui en ont le plus besoin présentent des projets permettant le rehaussement des compétences et la requalification des salarié-es, conclut la secrétaire générale. C’est dès maintenant qu’il faut passer à l’action. »

Projet de loi C-11 : les associations québécoises du milieu culturel saluent la rapidité du gouvernement

Les principales associations québécoises du milieu des arts et de la culture – l’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, la SARTEC, TRACE, l’UDA et l’UNEQ – se réjouissent du dépôt rapide du projet de loi C-11 visant à assujettir les géants du numérique aux règles canadiennes en matière de radiodiffusion.

Le projet de loi C-11 reprend les éléments clés du projet de loi C-10 qui faisaient consensus, soulignent les organisations : inciter les entreprises de diffusion en ligne à appuyer la production de contenus canadiens tout en assurant la protection du français, lui reconnaissant le statut particulier de langue minoritaire en Amérique du Nord.

Les organisations sont d’avis que les nouvelles dispositions concernant les médias sociaux pourront faire consensus. Il appartiendra au CRTC d’imposer un cadre réglementaire en matière de mise en valeur et de découvrabilité du contenu. Le projet de loi C-11 prévoit toutefois que les utilisateurs, peu importe leur statut, ne peuvent en aucun cas être considérés comme une entreprise de radiodiffusion. Il reviendra aussi au CRTC de statuer sur la définition de contenu canadien pour l’ensemble des plateformes de diffusion en ligne et s’assurer qu’une place prioritaire est faite aux artistes et artisans d’ici.

Les associations d’artistes du Québec appellent l’ensemble des partis fédéraux à compléter avec diligence l’analyse du projet de loi en vue de son adoption rapide. Elles souhaitent ainsi que le CRTC puisse développer l’ensemble des outils et des dispositions dont l’organisme réglementaire aura besoin pour assumer son nouveau mandat. À ce titre, elles entendent collaborer activement aux travaux de consultations parlementaires ainsi que celles devant précéder toute instruction au CRTC dans la mise en œuvre de ces outils réglementaires.

Remettre le réseau de la santé et des services sociaux sur ses pieds

Lettre de Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)

Il ne fait plus de doute pour personne que notre réseau de la santé et des services sociaux est fragile. La pandémie a prouvé ce que les travailleuses et travailleurs savaient depuis longtemps. La question qui se pose maintenant, c’est qu’est-ce qu’on fait?

Le mirage du privé en santé
La fragilité de notre réseau fait saliver ceux qui voudraient augmenter la place du privé. On entend déjà certains dire que c’est parce que notre réseau ne laisse pas assez de place au privé et à sa supposée efficacité que nous avons un si mauvais bilan dans cette pandémie. Certains parlent même de notre réseau comme d’un monopole d’État. C’est pourtant plus de 30% des investissements en santé qui proviennent du privé. Méchant monopole… Comment la privatisation peut-elle sérieusement être amenée comme une solution aux problèmes que nous vivons? En quoi cela va aider le personnel à bout et les patients qui attendent pour avoir accès aux services?

Notre réseau se privatise depuis des années et c’est loin de nous avoir aidés à faire face à la pandémie. Pensons aux agences privées qui ont fait des profits immenses durant cette crise, au manque d’accès aux soins de santé mentale ou encore aux CHSLD privés qui ont un bilan désastreux. C’est autant d’exemples que le privé n’est pas ce qu’il nous faut pour faire mieux. Même chose pour le soutien à domicile, où le privé augmente sans cesse sans que cela mène à une amélioration des services pour la population. Choisir d’accentuer la place du privé en santé comme réponse à la mauvaise gestion de la pandémie serait de redonner le même remède inefficace que nos gouvernements déploient depuis trop longtemps.

Redonner espoir
Un des grands problèmes auxquels nous faisons face quand on parle de notre réseau de la santé et des services sociaux, c’est que les gens ont perdu espoir qu’il soit possible de faire mieux. Il faut dire que les réformes centralisatrices et l’austérité des dernières années n’ont pas aidé. Mais il n’est pourtant pas nécessaire de remonter à si loin pour se rappeler d’un temps où on parvenait à répondre aux besoins de la population et où travailler dans le réseau était un honneur. C’était le cas des CLSC par exemple avant que nos gouvernements et les médecins les brisent en morceau pour mieux financer des GMF privés.

Ce qu’il faut faire, c’est mener le réseau dans la direction opposée à celle préconisée par les gouvernements des dernières années. Jetons par-dessus bord la centralisation qui éloigne le personnel et la population de leurs soins de santé. Faisons confiance à celles et ceux qui donnent les services en leur donnant de bonnes conditions de travail.

Le privé est un mirage, c’est avec un réseau public décentralisé qui mise sur les compétences de son personnel qu’on parviendra à répondre aux besoins de la population.

Services préhospitaliers d’urgence : mais à quoi joue le gouvernement ?

Lettre ouverte de Jean Gagnon, Représentant du secteur préhospitalier

Le gouvernement a annoncé récemment de nouvelles mesures incitatives temporaires pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux, au cœur de la crise sanitaire. Il offre aussi ces mesures aux salarié-es de certaines entreprises privées avec qui il est lié par contrat. Des centaines de milliers de personnes toucheront ces sommes, mais pas les paramédics ni les autres membres du personnel du secteur préhospitalier.

Nous avons d’abord pensé que le gouvernement nous avait oubliés lorsqu’il en a fait l’annonce. Après tout, il n’avait pas pensé à nous non plus lorsqu’il avait annoncé les premières primes au tout début de la pandémie. À la suite de nos représentations, le gouvernement avait rapidement admis son erreur. Pas cette fois. Dans une réponse laconique envoyée par courriel cette semaine, les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux nous indiquent que nous ne faisons pas partie du plan.

Et pourtant… Sur le terrain, nous la sentons bien la pression, la crise. Nous transportons, chaque jour, des patientes et des patients positifs. Plusieurs d’entre nous ont d’ailleurs contracté la maladie. Après deux ans de crise, nous voyons nos collègues épuisés, surchargés. À cela s’ajoute le cynisme de plus en plus grand à l’égard d’un gouvernement qui ne nous respecte pas.

Le défi d’attirer de nouvelles recrues, de retenir les plus expérimentés dans notre secteur était déjà bien réel avant la pandémie. Les salaires insuffisants font des paramédics les moins bien payés de tous les services d’urgence. Quant aux conditions de travail, elles sont devenues intenables. Les heures supplémentaires sont devenues monnaie courante. Il est impossible  pour plusieurs de prendre leur repas et de finir leur journée à l’heure prévue. En région, des paramédics doivent se tenir disponibles durant sept jours et nuits consécutifs. Sans parler des enjeux de santé mentale inhérents à notre métier où nous sommes exposés continuellement au risque de choc post-traumatique en raison des situations éprouvantes auxquelles nous faisons chaque jour..

Nous sommes sans convention collective depuis bientôt deux ans et nous attendons toujours des réponses constructives à nos propositions à la table de négociation. Durant tout ce temps, le gouvernement a su trouver un terrain d’entente avec pratiquement tous les secteurs où il est le principal payeur. Mais pas avec nous, les paramédics, les répondantes et répondants médicaux d’urgence, le personnel de soutien. De toute évidence, nous ne sommes pas prioritaires pour ce gouvernement. En cas d’urgence, c’est nous qu’on appelle en premier, mais quand vient le temps de négocier il faudrait qu’on passe en dernier !

La CAQ nous méprise
Nous avons beau sauver des vies chaque jour et donner le meilleur de nous-mêmes, le gouvernement nous traite comme des pions. Comme nous avons l’obligation de maintenir les services essentiels, il agit comme s’il n’y avait pas d’urgence à s’entendre avec nous.

Doit-on s’en étonner ? Après tout, c’est toute l’histoire des services préhospitaliers au Québec qui est en train de se rejouer. Depuis 40 ans, nous avons construit ce secteur par notre action syndicale envers et contre tous. C’est grâce à nous, à nos luttes, que les services se sont professionnalisés au point où l’on déploie maintenant des paramédics de soins avancés et qu’on fait appel à notre expertise plus largement que jamais. Les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais eu le courage de se responsabiliser, d’instaurer des règles claires dans notre secteur où se côtoient une société d’État –, Urgences-santé – des coopératives, des OBNL et des entreprises privées. Ce chaos organisationnel, tous les gouvernements s’en sont servis comme prétexte à leur inaction.

Nous aurions souhaité que la CAQ se démarque. Nous leur avons tendu la main à de multiples reprises pour tenter de trouver des solutions à long terme. Nous aurions souhaité sincèrement pouvoir démarrer sur de nouvelles bases. Laisser de côté les coups de gueule pour nous concentrer sur l’atteinte des objectifs que nous nous fixons. Mais le message que ce gouvernement nous envoie reste le même. Il n’acceptera de nous entendre que lorsque nous aurons fait mal à son image et que nous aurons suffisamment perturbé la paix sociale !

J’invite le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, à consulter de nouveau ses plus anciens conseillers au ministère. Il découvrira que nous avons déjà fait la preuve de notre capacité à nous battre et à nous faire entendre, si c’est vraiment la voie que le MSSS et le Conseil du trésor souhaitent que nous prenions.

Une première vraie reconnaissance des sages-femmes par le gouvernement

Pour une des premières fois depuis le début de la pandémie, les sages-femmes du Québec obtiennent une reconnaissance de leur travail en temps de COVID-19. Elles pourront toucher toutes les primes et les incitatifs en place dans le reste du réseau de la santé.

« C’est un soulagement parce que depuis le début de la crise, les sages-femmes sont appelées à soutenir le réseau de la santé », commente Josyane Giroux, présidente du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ). Les sages-femmes et responsables des services de sage-femme ont notamment mis en place des solutions concrètes et adaptées aux besoins de la population lors de ruptures de services anticipées ou avérées, en périnatalité et en obstétrique.

De plus, depuis le début de la crise, elles arrivent à maintenir l’offre de services à leur clientèle, alors qu’il y a plus d’absences qu’à l’habitude parmi les sages-femmes. « Notre 4,5 % des suivis de grossesses au Québec, effectués par les 180 sages-femmes actives, a vraiment son importance et l’on en tient enfin compte. C’est un premier pas vers la reconnaissance », ajoute Josyane Giroux.

« Les pourparlers avec le ministère et les ministres réalisés par le RSFQ et la Fédération des professionnèles auront aussi tracé la voie pour que l’ensemble des professions de la catégorie 5 bénéficie des incitatifs offerts aux autres catégories d’emploi. Nous pouvons en être fiers », ajoute Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Concrètement, les sages-femmes auront accès à la prime d’assiduité « en escalier » qui permet d’accumuler jusqu’à 1000 $ par mois lorsqu’on travaille à temps plein. Pour les personnes à temps partiel, l’assiduité complète permet maintenant d’obtenir 100 $ par semaine. S’ajoutent à cela les heures payées en double lorsqu’il s’agit d’une journée qui s’ajoute à la semaine normale de travail. Le tout est en place pour 12 semaines à partir de la mi-janvier.

Encore du chemin à faire
La profession de sages-femmes n’est cependant pas encore reconnue à sa juste valeur. Il restera du chemin à faire après l’échéance de ces mesures afin de trouver des solutions plus pérennes.

La négociation pour le renouvellement de l’Entente collective sur les conditions de travail est malheureusement au point mort en ce moment, et ce, depuis des mois. « Notre apport est encore plus important avec l’essoufflement sur le terrain et les difficultés en obstétrique dans plusieurs régions », fait valoir la présidente, qui rappelle que des bris de service en obstétrique ont été observés en Abitibi, en Gaspésie, en Outaouais et dans différents hôpitaux de la grande région de Montréal.

Santé mentale : les services publics ne résisteront pas à la vague

La prochaine vague liée à la COVID-19 ne sera probablement pas causée par une mutation du virus, mais par une déferlante de problèmes en santé mentale qui risque fort de faire sauter la digue de notre système public.

La CSN salue donc la volonté du ministre Lionel Carmant et du gouvernement d’investir 361 M$ de plus en santé mentale et le plus grand apport du communautaire, mais remarque que ce qui limite l’efficacité du réseau demeure intouché, soit d’encarcaner les cliniciens et les usagers dans une approche rigide. Le ministre ne cesse de vendre le Programme québécois pour les troubles mentaux (PQPTM) comme l’unique réponse au meilleur accès aux soins en santé mentale, alors que sur le terrain les professionnels-les rapportent une perte d’autonomie et une multiplication des étapes dans le parcours de soin des patients. Ce chemin de croix en décourage plusieurs et fait baisser artificiellement les listes d’attente.

Il faut absolument revoir l’organisation pour vraiment améliorer l’accès. « Nous avons besoin d’une refondation de nos services en santé mentale et il faut le faire avant qu’il ne soit trop tard », affirme Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), qui rappelle que la mauvaise santé mentale entraîne une perte de 50 G$ par année au Canada ainsi qu’une grande souffrance.

Consultation des intervenantes et intervenants
En 2021, la FP–CSN a mené une importante consultation auprès de ses membres qui travaillent en santé mentale. « Nous proposons une approche globale axée sur les besoins de la personne tout au long de son parcours de soins dans le réseau public », insiste Jessica Goldschleger. Il faut, par exemple, éviter qu’une personne attende de longs mois entre le traitement pour la toxicomanie et celui pour l’anxiété. « Les patients ne devraient pas être comme des balles de ping-pong que l’on se renvoie d’une équipe à l’autre », ajoute la vice-présidente.

La CSN recommande notamment que l’on nomme une personne ou une équipe pivot qui va s’assurer que chaque patient qui consulte en santé mentale puisse être suivi pour l’ensemble de ses problèmes dans un court délai. Quelque 16 recommandations sont par ailleurs sorties de la consultation de 2021 menée par la FP–CSN.

« Une des clés pour améliorer la situation c’est de miser sur l’interdisciplinarité. Il ne suffit pas d’en parler, il faut donner du temps et des lieux pour le faire. Il faut que tous les acteurs du réseau qui interviennent auprès de cette clientèle puissent travailler en équipe en se partageant l’information et les solutions à mettre en place, et cela bien entendu, en tout respect des enjeux de sécurité et de confidentialité », enchérit le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc.

De plus, la CSN souhaite la mise en place de formations d’appoint pour tous les intervenants et intervenantes de la chaine de services et de soins, permettant à chacun de jouer pleinement son rôle dans ce vaste chantier nécessaire.

Régler le problème en amont
Un des meilleurs moyens pour réduire l’ampleur de la détresse psychologique dans la population du Québec serait d’agir en amont sur des facteurs de stress importants comme la pauvreté, le manque de logement abordable ou la violence envers les femmes. « C’est un défi de société que nous avons devant nous, plaide la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il faut reconstruire notre filet social, car il s’est étiolé. Augmenter le salaire minimum, renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs, assurer l’accès au logement ou encore un accès rapide aux différents services de soutien et d’aide sont quelques exemples de leviers dont dispose le gouvernement pour prévenir une dégradation et améliorer les choses. »

Pénurie de main-d’œuvre dans le transport scolaire : le ministre Roberge ne peut faire cavalier seul pour régler la situation

La semaine dernière, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, annonçait au réseau des Centres de services scolaires le déploiement de la seconde phase du Programme d’aide financière visant la rétention des conductrices et conducteurs d’autobus scolaire (PAFCAS). Le Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui a pourtant largement contribué à la création de ce programme, dénonce les manières de faire du ministre qui, une fois de plus, a choisi d’exclure les principaux concernés, c’est-à-dire les conductrices et conducteurs de véhicules scolaires et leurs représentants syndicaux, du processus de mise en place du programme en annonçant sa poursuite sans donner de détails ni de préavis.

« C’est tellement frustrant de constater qu’après tous les efforts que nous avons déployés et toutes les recommandations que nous avons formulées au ministère de l’Éducation pour tenter de corriger la pénurie de main-d’œuvre dans le transport scolaire, nous nous retrouvons une fois de plus exclus du processus de mise en œuvre du programme d’aide financière », a déclaré d’entrée de jeu Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN et présidente du Syndicat des travailleurs des Autobus Gil-Ber–CSN.

« Quand on regarde le fiasco qu’a généré le déploiement de la première phase du programme, avec de nombreux ratés qui auraient pu facilement être évités en consultant les principaux acteurs concernés, c’est à se demander si le ministre souhaite réellement s’attaquer au cœur du problème ou s’il souhaite plutôt n’en faire qu’à sa tête en ignorant celles et ceux à qui s’adresse pourtant le fameux programme », poursuit Mme Dubé.

Respect des engagements
Rappelons qu’une rencontre avec le Ministère et les différents partenaires concernés avait eu lieu en novembre dernier pour dresser le bilan de la première phase du programme. Lors de cette rencontre, les représentants du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN avaient fait part de plusieurs problématiques en lien avec le déploiement du programme, notamment les enjeux liés à l’assurance-emploi, l’absence de soutien offert aux conducteurs, l’insuffisance du montant de la prime, etc. Le ministère s’était alors engagé à revenir devant ses partenaires avant de lancer la phase II du programme, ce qui n’a pas été fait.

« À quoi bon convoquer les partenaires à des rencontres pour dresser des bilans et tenter de corriger le tir si, en bout de piste, le ministre ignore les recommandations soulevées par le milieu et n’écoute que lui-même ?, se questionne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Le ministre Roberge ne pourra pas continuer à agir de la sorte et faire cavalier seul s’il souhaite réellement régler l’enjeu de la pénurie de main d’œuvre qui sévit depuis des mois dans le transport scolaire. La concertation et la collaboration, ce n’est pas à sens unique. Lorsqu’on fait des engagements auprès de ses partenaires, le minimum, c’est de les respecter ! ».

Notons que le Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN entend solliciter incessamment une rencontre auprès du ministère afin de faire le point sur la situation.

Une importante majoration des salaires s’impose
Bien que satisfaits de l’élargissement de l’accessibilité du programme d’aide aux conductrices et conducteurs de berlines, les représentants du secteur estiment que la prime, dont le montant est toujours fixé à 2000 $, est loin d’être suffisante pour enrayer la problématique. « Ça fait plusieurs fois qu’on le répète, la prime à elle seule, même bonifiée – ce que nous réclamons depuis plusieurs mois déjà – ne suffira pas à régler le problème. Considérant l’urgence de la situation, ce que nous demandons, c’est une importante majoration des salaires des conductrices et conducteurs, et ce, à la grandeur de la province », conclut Mme Dubé.

Culture et communications : lutte à la précarité et assainissement des milieux de travail, au cœur de priorités syndicales

Le 25e Congrès de la Fédération de la culture et des communications (FNCC–CSN) s’est terminé aujourd’hui, au terme de quatre journées de débats et d’ateliers portant sur les principaux enjeux en matière de relations de travail, de financement et d’encadrement législatif du secteur des médias, de l’information et de la culture.

Les travaux effectués par les congressistes ont permis de mettre au jour de nombreux facteurs contribuant à la précarisation des conditions de travail du secteur de l’information et de la culture : des encadrements législatifs déficients, notamment à l’endroit des travailleurs autonomes et du statut de l’artiste, la déstabilisation des productions culturelles et médiatiques par les géants du Web et les transformations entraînées par le recours intensif au télétravail. La cyberintimidation dans le milieu journalistique et les cultures de gestion contribuant aux environnements de travail malsains ont également retenu l’attention des représentantes et représentants syndicaux.

Ceux-ci ont par ailleurs salué les nombreux combats menés par les syndicats de la fédération au cours des trois dernières années. L’instauration d’un crédit d’impôt sur la masse salariale des salles de nouvelles devra être maintenue et renforcée. Le sauvetage du Soleil, du Droit, de la Tribune, du Nouvelliste, de la Voix de l’Est et du Quotidien du Saguenay par la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), mise sur pied par les syndicats de la fédération, aura contribué à freiner l’érosion de l’information dans les régions du Québec.

« Au cours des dernières années, ce sont les travailleuses et les travailleurs que nous représentons qui ont été les premiers à identifier les menaces à notre environnement journalistique, médiatique et culturel, a rappelé la présidente de la fédération, Annick Charette. Ce sont ces personnes qui ont su faire preuve de courage, d’imagination et d’une très grande solidarité pour stabiliser la situation. Notre action doit se poursuivre afin de protéger nos droits en matière de travail et d’assainir nos milieux de travail, trop souvent soumis à des dynamiques malsaines en matière d’organisation du travail. »

Nouveau comité exécutif
Les congressistes ont reporté à la présidence de la fédération Annick Charette, qui en assumait l’intérim depuis l’été dernier. Annick Charette provient du Syndicat général des employé-es de Télé-Québec. Elle sera épaulée de Stéphane-Billy Gousse, issu du Syndicat des employé-es de bureau du Soleil et élu au poste de secrétariat général et trésorerie. Aux postes de vice-présidence ont été élus Karine Tremblay, du Syndicat des employé-es de La Tribune, ainsi que Pierre Tousignant et Josianne Létourneau, tous deux du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada.

Plus d’une centaine de participantes et de participants ont pris part, en format virtuel depuis mardi, au 25e Congrès de la Fédération nationale des communications et de la culture, affiliée à la CSN.

Rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être : Il faut passer à l’action !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, le rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, remet en perspective de nombreuses lacunes qui existaient déjà dans le réseau avant l’arrivée de la COVID-19. Les solutions sont connues depuis longtemps et en ce sens, la CSN appuie en grande partie les recommandations formulées. La CSN appelle le gouvernement à saisir cette occasion pour instaurer un véritable dialogue avec tous les partenaires, dont les syndicats, pour s’assurer de ne jamais revivre un tel drame.

Toutefois, la CSN relève plusieurs éléments sur lesquels le rapport n’insiste pas assez et qui doivent être pris en compte pour pouvoir effectuer le virage nécessaire. Par exemple, il faut prendre en considération la question de la santé et de la sécurité au travail. Il faudrait creuser davantage pour comprendre les lacunes observées sur le terrain par les syndicats. Il s’avère notamment que la gestion inadéquate des équipements de protection individuelle a eu un impact significatif. De même, les mauvaises conditions de travail du personnel ont contribué aux problèmes d’attraction, de rétention et à la rareté de la main-d’œuvre. Le sous-financement des services, le rôle croissant du secteur privé et les lacunes quant à la planification de la main-d’œuvre constituent autant de volets qui nécessitent des changements tant au niveau de la santé publique que de la gouvernance du réseau. Pour la CSN, ces éléments ont tous grandement contribué à la catastrophe.

Enquête publique
« Une enquête publique sur la gestion de la pandémie demeure nécessaire, estime la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il faut aller au fond des choses. Ce ne sont pas des coupables qu’on cherche, mais le portrait global afin de pouvoir appliquer des solutions structurantes. Malheureusement, les recommandations formulées dans ce rapport sont parfois timides. Nous les appuyons de façon générale, elles vont dans le bon sens, mais il faut faire beaucoup plus et instaurer des changements en profondeur pour consolider cet acquis précieux qui est mis à mal depuis trop longtemps. »

Pour la CSN, il faudra nécessairement revoir certaines façons de faire pour éviter une telle hécatombe dans le futur et corriger les lacunes identifiées dans le rapport, notamment la gouvernance défaillante, le leadership insuffisant et le manque d’imputabilité.

« Nous n’avons pas le droit de ne pas apporter les changements nécessaires dès maintenant, plaide le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. La clé c’est de pouvoir se parler pour vrai, syndicats, établissements, gouvernement et de travailler ensemble. La gestion par arrêtés ministériels, ça a fait mal non seulement aux relations de travail, mais à notre capacité même de trouver des solutions ensemble, pour le bien de toute la population. Il faut absolument renouer avec le dialogue même dans ce climat d’urgence. La FSSS–CSN sera au rendez-vous d’une telle approche ».

Du côté de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), on relève que, malheureusement, comme le mentionne le rapport, le réseau de la santé et des services sociaux a mis ses employé-es en danger en ne respectant pas complètement le principe de précaution. « Nous demandions pourtant depuis le début de la pandémie d’élargir la distribution du meilleur équipement de protection disponible, comme les masques N95. Une réelle approche de précaution aurait alors rassuré et protégé la santé du personnel qui se trouvait au cœur de la tempête », affirme Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

La Fédération nationale des communications et de la culture lance son congrès

Une voix, une force, une solidarité : c’est au terme d’un mandat ponctué de nombreuses batailles que la Fédération nationale des communications et de la culture, affiliée à la CSN, ouvre aujourd’hui son 25e Congrès. Plus d’une centaine de participantes et de participants y prendront part, en format virtuel, jusqu’à vendredi.

En ouverture, la présidente de la fédération, Annick Charette, a rappelé les moments forts des trois dernières années : instauration par Ottawa et Québec, après des années de crise de la presse écrite, d’un crédit d’impôt sur la masse salariale des salles de nouvelles; sauvegarde des six quotidiens de Capitales Médias par la Coopérative nationale de l’information indépendante, créée à l’initiative des syndicats de la FNCC–CSN concernés; pressions politiques pour l’encadrement législatif et fiscal des géants du web et la mise à jour du cadre fédéral en matière de radiodiffusion; et enfin, de nombreuses négociations liées au renouvellement des conventions collectives des 80 syndicats que compte la fédération.

« Alors que les secteurs du journalisme, des communications et de la culture traversaient des bouleversements majeurs, les syndicats de la FNCC–CSN ont fait preuve d’audace, d’imagination et de persévérance essentielles et nécessaires à la sauvegarde de grands pans de notre écosystème journalistique, médiatique et culturel », a souligné la présidente de la fédération, Annick Charette.

Elle a par ailleurs rappelé les nombreuses percées effectuées par les militantes et les militants de la fédération sur le plan de la syndicalisation, comme en témoigne la création du Syndicat de l’événementiel et du Syndicat national des salarié-es des musées, et de la défense des droits des travailleuses et travailleurs autonomes.

Au cours de la semaine, les congressistes aborderont les questions de la cyberintimidation dans le milieu journalistique, de harcèlement et de climat de travail dans le secteur de la culture et des actions syndicales devant être menées face à la croissance des formes de précarité dans le secteur des communications. Des ateliers seront également menés sur les programmes de retraite et d’assurance collective des syndicats membres de la fédération, notamment en lien avec les nouveaux régimes à prestations cibles développées par la CSN et les firmes externes qui lui sont partenaires.

Les élections aux postes du comité exécutif auront lieu en clôture du congrès, vendredi. Pour l’instant, la présidente sortante, Annick Charette, qui assume l’intérim de la présidence de la fédération depuis le départ en politique fédérale de Pascale St-Onge, est la seule candidate annoncée à la présidence de l’organisation. La période de mise en candidature prend fin ce jeudi à 13 h 15.

L’horaire détaillé et les documents du 25e Congrès de la FNCC–CSN sont disponibles à l’adresse suivante : https://fncc.csn.qc.ca/congres/. Les journalistes désirant assister à l’une ou l’autre des séances peuvent contacter francois.lecuyer@csn.qc.ca afin d’obtenir les coordonnées virtuelles nécessaires.

Le syndicat craint pour la sécurité des salarié-es de la SAQ

Pour le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN), les mesures que la SAQ met en place à compter d’aujourd’hui pour répondre à l’obligation du passeport vaccinal sont insuffisantes pour garantir pleinement la sécurité du personnel des succursales.

Le SEMB-SAQ–CSN réclame notamment la présence d’un gardien de sécurité en tout temps dans les succursales de la SAQ afin d’éviter que des salarié-es se trouvent dans une position inconfortable, voire dangereuse, s’ils doivent eux-mêmes refuser l’accès au magasin à une personne non vaccinée et récalcitrante face à cette nouvelle obligation.

Le syndicat aurait souhaité que la direction de la SAQ travaille davantage avec les salarié-es pour trouver des solutions afin de répondre adéquatement à cette nouvelle obligation. En l’absence de balises cohérentes fixées par la SAQ, ce sont les salarié-es qui doivent improviser actuellement quant aux moyens à mettre en place dans chaque succursale pour organiser concrètement le contrôle de l’accès aux magasins, et ce, en toute sécurité.

« Dès l’annonce faite par le gouvernement, nous avons approché la direction de la SAQ avec des propositions, souligne la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche. Notre impression c’est que la SAQ a choisi de gérer les risques, de ne réagir que si des situations intenables surviennent. Nous aurions préféré une approche de prévention visant à éliminer les risques autant que possible pour tout le monde. Nous entendons continuer nos démarches auprès de l’employeur pour obtenir un changement de cap. Pour le moment, comme syndicat nous allons nous efforcer d’être présents partout sur le terrain et nous suivrons la situation de près. »

À propos
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) regroupe quelque 5500 travailleuses et travailleurs de la Société des alcools du Québec, notamment le personnel travaillant dans les succursales et dans les bureaux.

La FSSS–CSN suivra de près le programme de recrutement dans les services de garde

Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), continuer d’améliorer les conditions des travailleuses et travailleurs reste le meilleur moyen de recruter la relève dans les services de garde éducatifs à l’enfance. Le ministre de la Famille annonçait aujourd’hui son programme de recrutement ayant pour but d’attirer le personnel pour augmenter le nombre de places dans le réseau.

La FSSS–CSN est heureuse de constater que le ministère de la Famille prend des moyens d’attirer la relève pour combler le manque de places en service de garde. Le gouvernement doit agir pour attirer l’ensemble du personnel des services de garde et des bureaux coordonnateurs. Elle suivra de près l’application du programme de recrutement et invite le ministre à discuter avec nous de l’application des mesures. La Fédération veut de plus s’assurer que le niveau de formation soit maintenu. Elle rappelle que la création de nouvelles places doit se faire uniquement dans les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, là où les services aux enfants sont de la meilleure qualité. La FSSS–CSN réclame aussi plus d’actions pour mieux protéger le personnel des services de garde, dont l’accès aux masques N95.

« Les résultats de la dernière négociation des CPE, où la détermination des travailleuses a entraîné de nombreux gains, sont la meilleure carte de visite pour convaincre des gens de venir travailler dans le réseau des services de garde éducatifs. Il faut continuer de faire mieux, notamment en réglant l’enjeu des ratios d’enfants par éducatrice. C’est la clé pour rendre le réseau plus attrayant », lance Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

8 mars 2022 : L’avenir est féministe

Le Collectif 8 mars dévoile aujourd’hui le visage de la Journée internationale des droits des femmes 2022 qui se déroulera sur le thème L’avenir est féministe. Pour une deuxième année consécutive, son contenu sera marqué par la crise sanitaire qui a mis au jour les inégalités et les discriminations systémiques vécues par les femmes, que ce soit à titre de travailleuses ou de citoyennes.

Atteindre un monde plus juste
Depuis près de deux ans, celles-ci sont touchées de multiples façons par les conséquences de la COVID-19. Qu’on aborde ou non les pertes d’emploi et de revenus, la violence conjugale et les féminicides, l’augmentation du travail invisible, la surexposition au risque de contamination ou les questions de santé mentale et de solitude, il demeure indéniable que les femmes ont subi de plein fouet la crise sanitaire et qu’elles ne sont toujours pas au bout de leur peine.

À titre d’exemple, bien qu’il y ait eu reprise des activités économiques dans de nombreux secteurs, les femmes accusent encore un retard quant à leur retour au travail. Ainsi, en septembre 2021, elles étaient moins nombreuses en emploi qu’elles ne l’étaient avant la pandémie, alors que chez les hommes, le niveau d’emploi observé au même moment était identique à celui de septembre 2019, soit avant la crise sanitaire.

Slogan et visuel évocateurs
Le slogan « L’avenir est féministe » met en lumière la nécessité d’agir pour un monde tissé de liberté, de solidarité, de justice, de paix et d’équité. L’identité visuelle conjugue art graphique et collage pour rompre avec l’atmosphère de morosité et de cynisme politique des dernières années. Elle appelle à converger nos efforts afin de créer une société qui unit nos voix et nos horizons pluriels et qui respecte les droits et la dignité de toutes et de tous.

Voir et télécharger tous les outils de visibilité du 8 mars 2022

Les paramédics demandent la conciliation

Constatant une impasse à la table de négociation, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), représentant le personnel du secteur préhospitalier, dont 3500 paramédics partout au Québec, demande au ministère du Travail de nommer un conciliateur ou une conciliatrice qui aidera les parties à identifier des voies de rapprochement. Sans convention collective depuis le 1er avril 2020, les syndicats CSN détiennent actuellement des mandats de grève renforcée à utiliser au moment opportun.

« Les représentants du gouvernement ferment la porte à nos propositions sur presque tous les enjeux, dénonce le représentant du secteur préhospitalier de la FSSS–CSN, Jean Gagnon. On ne peut pas accepter le statu quo faisant des paramédics les moins bien payés de l’urgence. Nos salaires ne soutiennent plus aucune comparaison avec ceux versés aux autres acteurs de la sécurité publique ni avec les travailleuses et les travailleurs que nous côtoyons au quotidien dans le réseau de la santé et des services sociaux. Nous avons tous les arguments pour justifier un redressement salarial considérable dans notre secteur. C’est déplorable que le gouvernement ne se donne même pas la peine d’y répondre ».

Les paramédics FSSS–CSN réclament un reclassement de leur emploi à sa véritable valeur. Les taux de salaire doivent refléter davantage la réalité du marché de l’emploi, tant dans les autres services d’urgence que dans le réseau public de la santé et des services sociaux, pour avoir un impact positif sur l’attraction de nouvelles recrues et la rétention des plus expérimenté-es.

Les paramédics veulent également s’attaquer aux surcharges de travail du personnel ayant des horaires à l’heure, éliminer les horaires de faction et renforcer la santé et la sécurité au travail, notamment en matière de santé mentale et psychologique.

Conciliation
En vertu du Code du travail, le conciliateur n’a pas le pouvoir d’imposer une solution. Il joue un rôle de facilitateur. Il peut par exemple formuler des recommandations aux parties, mais les équipes de négociation sont libres d’y adhérer ou non.

Transport gratuit pour toute la population
Les syndicats CSN représentant les paramédics ont le mandat de renforcer la grève qui a cours depuis l’été 2021 au moment jugé opportun. Déjà, plusieurs moyens de pression sont en cours. Par exemple, les transports en ambulance sont entièrement aux frais du gouvernement, peu importe la raison de l’intervention et l’état du patient. Si cela s’avère nécessaire, les paramédics augmenteront encore la pression, en présentant une nouvelle liste plus pointue des services essentiels. « Nous ne déclencherons pas ces nouveaux moyens de pression immédiatement, explique Jean Gagnon. En demandant la conciliation, nous espérons que le gouvernement s’active et mette enfin l’énergie nécessaire à notre négociation pour pouvoir conclure une entente satisfaisante. Du côté syndical, nous serons pleinement disponibles pour conclure cette négociation dans les meilleurs délais. Toutefois, si l’on doit augmenter la pression, nous sommes prêts ».

Salaire minimum : « une autre occasion ratée », estime la Coalition Minimum 18 $

En se limitant à une maigre augmentation de 0,75 $ du salaire minimum, le gouvernement Legault rate encore une fois l’occasion de lutter contre la pauvreté, d’appuyer la reprise économique et d’apporter des solutions concrètes aux problèmes de rareté de main-d’œuvre, estiment les membres de la Coalition Minimum 18 $. De plus, cette hausse ne pourra permettre à une personne seule travaillant à temps plein au salaire minimum de se sortir de la pauvreté, préviennent-ils. En raison notamment des augmentations marquées du coût de la vie ces dernières années, le salaire minimum aurait dû être haussé à 18 $ l’heure, font-ils valoir.

« Alors que l’augmentation actuelle du coût de la vie menace de nombreux travailleurs et travailleuses à faible revenu, cette hausse nous apparait complètement déconnectée de la réalité », ont réagi les porte-paroles de la FTQ, de la CSN, de la CSQ, de la CSD, de l’APTS, du SFPQ, du SPGQ, du Collectif pour un Québec sans pauvreté, du Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS) et du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.

« Le gouvernement ne réalise pas que le salaire minimum actuel, qu’il soit à 13,50 $ ou 14,25 $, ne permet aucunement aux travailleuses et aux travailleurs qui le gagnent de vivre dignement. Avec une telle hausse, il envoie également un message aux employeurs : il ne faudrait surtout pas donner le coup de barre nécessaire en matière de rémunération pour réussir à attirer cette main-d’œuvre dont ils se plaignent ne pas trouver. Enfin, le gouvernement ne semble pas comprendre à quel point le salaire minimum constitue non seulement un moyen approprié de lutter contre la pauvreté, mais également un levier de relance économique. En ce sens, nous nous serions attendus à un plan clair de la part du gouvernement afin d’atteindre le 18 $ l’heure le plus rapidement possible. »

La Coalition reproche au gouvernement de persister à vouloir établir le salaire minimum à hauteur de 50 % du salaire horaire moyen. Pour le milieu syndical et communautaire, cette cible ne prend nullement en compte en compte des besoins des individus et ne leur permet pas de vivre autrement que dans la pauvreté. Pour effectuer la mise à jour de leur revendication relative au salaire minimum, les membres de la coalition prennent en considération différentes données, notamment la mesure de faible revenu à 60 % de la médiane des revenus (MFR-60), un indicateur utilisé par l’Union européenne, beaucoup plus englobant que la mesure du panier de consommation (MPC), qui ne tient compte que des besoins de base (à savoir se nourrir, se loger, se vêtir et se déplacer).

Un changement d’approche qui met à risque le personnel des services de garde

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) s’étonne d’un énième changement d’approche qui vient mettre à risque les travailleuses et travailleurs et les enfants qui fréquentent les CPE et les services de garde en milieu familial. La FSSS–CSN réclame l’accès aux masques N95 pour le personnel des services de garde.

Le gouvernement annonce aujourd’hui de nouvelles consignes pour la gestion des cas et des contacts, remettant en question les consignes annoncées le 4 janvier dernier. Ces consignes, venant notamment affaiblir les mesures d’isolement en maintenant ouverts des groupes après la découverte d’un cas, ont de quoi inquiéter. Il en va de même de la gestion des cas confirmés à l’aide de tests rapides en lieu et place de tests confirmés par laboratoire. Cette décision, qui accroît considérablement les risques auxquels sera exposé le personnel des services de garde, intervient alors même que tout n’est pas fait pour assurer la protection du personnel et des enfants face à la transmission aérienne du virus. La FSSS–CSN demande l’accès aux tests rapides pour le personnel, que l’ensemble du personnel atteint de la COVID-19 soit automatiquement couvert par la CNESST et une augmentation des journées de la banque Covid pour les responsables de services de garde en milieu familial.

« Ces incessants changements dans les consignes finissent par perdre tout le monde. Ce qu’il faut actuellement, ce n’est pas d’assouplir les consignes, mais bien de mieux protéger les travailleuses, les enfants et les familles de ceux-ci. Ce que le gouvernement doit faire, c’est rendre disponibles les masques N95 dans les CPE et les milieux familiaux », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Rencontre d’urgence réclamée avec la CNESST
La FSSS–CSN interpelle aussi la CNESST afin qu’elle convoque d’urgence les acteurs du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et les experts en santé et sécurité au travail afin que des directives claires et conformes à la Loi sur la santé et la sécurité au travail soient émises sans délai.

« Il n’y a pas de compromis à faire avec la santé et la sécurité du personnel dans les services de garde. La CNESST a un rôle important à jouer, alors qu’on s’apprête à accroitre les risques dans ces milieux », de conclure Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Reprise des classes : des conditions loin de rassurer la CSN

Alors que le gouvernement annonce la reprise des activités dans les écoles préscolaires, primaires, secondaires et professionnelles, le changement de paradigme complet dans la gestion de la pandémie en milieu scolaire inquiète le personnel des établissements publics et privés syndiqués à la CSN.

Ces changements, présentés en catastrophe hier soir aux syndicats, et sans possibilité d’en discuter, impliquent que dorénavant, en dépit des éclosions qui pourraient survenir dans certaines classes, celles-ci devront rester ouvertes. En fonction des lignes directrices émises par le ministère, les centres de services scolaires et les commissions scolaires anglophones devront eux-mêmes développer leur propre plan de contingence. Ceux-ci devront à tout prix éviter les bris de service, malgré le taux d’absentéisme élevé à prévoir.

« Le personnel de nos écoles s’attend à d’autres formes de mesures de contrôle que le recours aux arrêtés ministériels, déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Or, les cours n’ont même pas repris en présence, la contamination est à un état maximal, et voilà qu’on nous avise qu’on met un stop à la possibilité de fermer des classes qui seront des foyers d’éclosion. On nous exige que la totalité des services de garde soient maintenus, et ce, en dépit du fort taux d’absence à prévoir en raison de la contamination du personnel. »

Pour la présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN, Annie Charland, le gouvernement doit assurer des conditions sécuritaires au personnel et aux élèves, et ce, dès lundi. « L’accès aux tests PCR offert en priorité au personnel doit être maintenu. L’accès aux masques N95 pour le personnel dans les écoles spécialisées nous a été garanti pour la semaine prochaine, tout comme la disponibilité des tests rapides. D’ailleurs, et j’insiste, les masques N95 devraient être accessibles à tout le personnel des milieux scolaires. Aussi, nous sommes toujours très inquiets par rapport aux problèmes de ventilation, qui ne sont toujours pas réglés après 22 mois de pandémie. Un non-sens. »

La présidente de la FNEEQ–CSN, qui représente les enseignantes et enseignants des écoles privées du Québec, estime qu’il est inquiétant d’envisager le maintien des classes coûte que coûte. « Bien sûr que nous voulons que nos écoles restent ouvertes le plus possible. Mais nous ne voulons pas qu’elles deviennent des foyers de contamination incontrôlables. Dans cette perspective, envisager qu’il ne sera plus possible de fermer une classe en cas d’éclosion constitue un changement majeur qui nous apparait fort préoccupant », a réagi Caroline Quesnel.

L’intersyndicale en santé et services sociaux salue l’ouverture du gouvernement sur les nouvelles mesures pour le personnel

En plein cœur de la vague Omicron, l’intersyndicale en santé et services sociaux et le gouvernement ont eu des échanges constructifs dans l’objectif de poser des actions concrètes pour appuyer le personnel. Pour la FSSS–CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ, le SCFP, l’APTS, la FP–CSN et le SPGQ, la clé pour casser cette vague est de tout faire pour bien protéger le personnel et de déployer rapidement des mesures de reconnaissance pour agir sur l’attraction et la rétention.

L’ensemble des organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux ont échangé avec le gouvernement dans les derniers jours pour proposer des solutions pour aider les travailleuses et travailleurs et regagner leur confiance. Plusieurs mesures annoncées par le gouvernement qui visent certaines catégories d’emploi permettront de soulager de façon appréciable, mais temporaire, la pression qui pèse depuis 22 mois sur le dos du personnel du réseau. L’intersyndicale invite donc le gouvernement à poursuivre les discussions dans le même état d’esprit afin de se sortir de la situation de crise liée à la pandémie et au manque de personnel.

La clé, c’est de bien protéger le personnel
Tout au long des échanges, l’intersyndicale a indiqué que l’élément prioritaire pour faire face au variant Omicron est d’appliquer le principe de précaution et d’implanter toutes les mesures nécessaires pour bien protéger les travailleuses et travailleurs, à commencer par l’accès au masque N95 pour l’ensemble du personnel. Si le changement de ton du gouvernement est bienvenu, il doit continuer d’en faire davantage pour prôner des mesures plus fortes, claires et simples à appliquer pour assurer la protection du personnel.

Des mesures pour attirer et retenir le personnel
Les mesures annoncées aujourd’hui par le ministre Dubé ont pour objectif d’avoir le personnel nécessaire pour les trois prochains mois. L’intersyndicale a invité le gouvernement à mieux reconnaître les efforts des travailleuses et travailleurs. L’élargissement de la prime de temps complet est une avancée intéressante, bien que l’intersyndicale continue de demander que les primes s’appliquent à l’ensemble du personnel au front de la lutte à la pandémie depuis des mois.

« Nos échanges avec le gouvernement l’ont convaincu de poser des gestes à très court terme pour freiner la crise. C’est la preuve que c’est en travaillant ensemble et en prenant en compte les solutions du personnel qu’on peut mieux gérer cette pandémie. C’est de cette manière qu’il faut continuer à travailler pour s’attaquer d’urgence aux problèmes de fond du réseau de la santé et des services sociaux », soulignent les leaders de la FSSS–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP–CSN et du SPGQ.