Difficile de saisir toute l’ampleur du travail des quelque 140 travailleuses et travailleurs de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) membres de la CSN. Le territoire couvert s’étend de Baie-Comeau à Havre-Saint-Pierre sur la Côte-Nord, de Saint-Jean-Port-Joli à Gaspé sur la rive sud du fleuve et de Kipawa à Caniapiscau pour l’Abitibi-Témiscamingue et une grande partie du nord. Au total, c’est un peu plus de 500 millions de km2, soit près du tiers de la superficie totale du Québec que ces hommes et ces femmes protègent chaque été. Comme le tiers de la superficie du Québec est trop au nord pour avoir de réelles forêts à protéger du feu, c’est donc dire que les équipes des trois régions forment la principale force de frappe contre les incendies de forêt ayant lieu sur la moitié du territoire.
Ces braves viennent tout juste de terminer leur première négociation de convention collective en regroupement. Ce n’était pas la première fois qu’ils négociaient, mais les équipes des trois régions ont, malgré toutes les similitudes dans leur travail, trois conventions collectives distinctes. Jérémie Prud’homme, pompier forestier en Abitibi-Témiscamingue le place bien : « On fait le même travail ». Dès lors, il semblait normal de faire certaines demandes de façon concertée. « On s’est entendus sur douze points à négocier ensemble […], c’est sûr que l’unification de certains points, ça nous a aidés [ndlr] ». Nicolas Boulay, pompier forestier sur la Côte-Nord est du même avis. La négociation regroupée, c’était vraiment une bonne chose, […] ça nous a mis en contact avec les réalités des autres bases. On a ciblé ce qui était important pour chaque base et on a mis l’accent là-dessus. » David Maguire, pompier forestier sur la Rive-Sud en arrive à la même conclusion : « Ç’a permis d’avoir un rapport de force intéressant et d’atteindre nos objectifs. »
À voir les résultats des assemblées s’étant terminées le 30 avril 2018, les membres partagent largement cet avis. La négociation qui s’est conclue en quelques mois seulement a permis de faire plusieurs grandes avancées.
(Rimouski, le 9 mai 2018) À moins d’avancées significatives en négociation au cours des prochains jours, les travailleuses et les travailleurs sylvicoles de sept entreprises de l’est du Québec déclencheront prochainement une grève perlée pouvant évoluer jusqu’à la grève générale illimitée. Des actions musclées et des coups d’éclat sont également prévus au plan de mobilisation adopté par les délégué-es du Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN), réunis en conseil syndical spécial les 8 et 9 mai.
Rappelons que les syndicats des sept entreprises suivantes mènent des négociations coordonnées pour le renouvellement de leur convention collective. Ceux-ci seront visés par le mouvement de grève :
SER des Monts;
SER de la Vallée;
SER de la Neigette;
Groupement forestier du Témiscouata;
Groupement forestier de Kamouraska;
Les entreprises agricoles et forestières de Percé;
Groupement Forestier Coopératif de la Péninsule.
Plusieurs rencontres de négociation ont eu lieu à chacune de ces tables de négociation depuis novembre 2017. Peu de progrès ont été réalisés sur les principales revendications syndicales. Au contraire, certains employeurs voudraient faire reculer les conditions de travail alors que l’industrie ne s’est jamais aussi bien portée! À quelques semaines de l’ouverture des opérations sylvicoles pour l’année 2018, le SNS–CSN souhaite mettre davantage de pression sur les employeurs afin qu’ils s’engagent sérieusement dans les négociations pour conclure des ententes satisfaisantes. Le SNS–CSN recherche des contrats de travail de trois ans, comportant une augmentation de la rémunération globale totalisant 12 % sur la période ainsi que le maintien de la rémunération lorsque les salarié-es exercent leur droit de refuser de travailler dans des conditions dangereuses pour leur santé et leur sécurité.
« Nos employeurs ont eu plusieurs mois pour répondre à nos demandes et pour engager sérieusement les négociations, explique le président du SNS–CSN, René Martel. Ils ont peut-être cru nous avoir à l’usure, et pensé que nous n’oserions pas exercer notre rapport de force. Nous leur disons aujourd’hui que nous entendons bel et bien avoir recours à nos mandats de grève si nous ne constatons pas de progrès significatifs, et ce, dès les prochaines rencontres de négociation. Cette fois, les travailleurs sylvicoles sont déterminés à toucher la part de la richesse qu’ils ont générée par leur travail. Les employeurs doivent partager avec nous une partie de leurs profits et nous n’en démordrons pas ».
Grève historique S’il doit y avoir grève dans le secteur, ce sera une première historique. Au cours des dernières décennies, les sylvicultrices et les sylviculteurs ont vu leurs entreprises croître et diversifier grandement leurs activités, en exploitant la forêt qu’ils ont entretenue tout ce temps. Aujourd’hui, ces entreprises se trouvent en bonne santé financière. Lors des périodes plus creuses, les travailleuses et les travailleurs ont accepté de faire des compromis pour assurer la pérennité des entreprises; ils considèrent aujourd’hui qu’ils ont droit au retour du balancier.
« S’il y a une grève en sylviculture, les employeurs n’auront qu’eux-mêmes à blâmer, poursuit la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN), Nancy Legendre. Les demandes des travailleuses et des travailleurs sont très raisonnables. En 2018, réclamer des salaires décents et des protections contre les risques d’accident de travail n’a rien d’extravagant. Le syndicat a fait ses devoirs en commandant une étude indépendante de la situation financière réelle des entreprises démontrant hors de tout doute qu’elles sont capables de répondre favorablement à nos demandes ».
« Le travail sylvicole est précieux pour tout le Québec, rappelle le trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Michel Tétreault. Toute notre économie bénéficie de forêts en bonne santé. Or, on le sait, c’est un travail difficile, physiquement et mentalement en plus d’être un emploi saisonnier, entraînant une grande précarité pour les travailleurs. Les employeurs ont déjà de la difficulté à recruter et à retenir leur main-d’œuvre alors que les besoins sont en forte croissance. La seule façon d’assurer la pérennité de l’industrie, c’est de relever significativement les salaires et d’améliorer les conditions de travail pour notamment assurer la santé et la sécurité des travailleurs ».
À propos Le Syndicat national de la sylviculture (SNS–CSN) représente quelque 350 travailleuses et travailleurs sylvicoles. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs du secteur manufacturier et forestier. Il est également affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), comptant quelque 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activités, partout au Québec.
Réunis en assemblée générale le 28 avril 2018, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Horticulture Sun Gro – CSN, se sont prononcés, à 100 %, en faveur des termes de leur première convention collective. Adoptée à scrutin secret, cette entente est intervenue au terme de quinze mois de négociation.
D’une durée de trois ans, le contrat de travail de ces syndiqué-es, prévoit des augmentations salariales de 9 % sur la durée de la convention collective, et ce, rétroactivement au 1er avril 2017, ainsi qu’une reconnaissance des compétences et du syndicat.
« Je suis très content du résultat de l’entente intervenue entre les deux parties. Les relations de travail se sont bien déroulées tout au long du processus de négociation. Quant au vote, la réponse des membres fut plus que satisfaisante, a déclaré M. Dany Tremblay, président du STT d’Horticulture Sun Gro – CSN ».
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Horticulture Sun Gro – CSN représente une trentaine de membres. Il est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui compte plus de 25 000 membres.
À propos
Le Conseil central Côte-Nord regroupe plus de 50 syndicats, représentant au-delà de 5 500 travailleuses et travailleurs. Quant à la CSN, elle compte plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité, tant public que privé.
L’entente de principe conclue le 24 mars 2018 entre la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) et le regroupement des syndicats CSN de la SOPFEU a été adoptée à 86 % par les membres des syndicats. Les débats se sont tenus lors de trois assemblées générales distinctes à Amqui, Val-d’Or et Baie-Comeau les 23, 25 et 30 avril. En tout, 112 membres ont voté, pour un taux de participation de 80 %. « Pour une première fois, les syndicats CSN de la SOPFEU se sont regroupés pour négocier en commun certaines de leurs conditions de travail. Cette approche a été très constructive et a permis de régler notre convention dans un temps record, avant le début de la saison des feux », a expliqué Steve Champagne, président du Syndicat des pompiers forestiers de la Côte-Nord–CSN. « Rien n’est jamais parfait, mais je crois qu’aujourd’hui nous pouvons nous réjouir. Nous avons obtenu plusieurs gains importants, notamment en ce qui concerne l’encadrement de la main-d’œuvre auxiliaire, un enjeu majeur pour nous », a poursuivi Vincent Coulombe, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la SOPFEU Bas-Saint-Laurent–Gaspésie–CSN. « Ça a été une négociation constructive, on s’est parlé, mais on s’est surtout écouté. On a maintenant une entente qui reconnaît davantage le travail particulier qu’on fait », a ajouté Jean-Rémi Gauthier, vice-président du Syndicat des pompiers forestiers de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James–CSN.
« Nous sommes vraiment satisfaits du résultat, commente Michel Tétreault, trésorier de la Fédération de l’industrie manufacturière. Non seulement nous avons réussi à uniformiser plusieurs aspects de la convention collective entre les membres des différentes régions, mais en plus nous avons réglé la négociation pour le début de la saison de travail. Nous voyons bien dans le résultat du vote que les membres sont également heureux de la négociation et de pouvoir profiter d’un climat de travail serein tout l’été. »
Les principaux gains
Une des principales demandes du regroupement concernait l’encadrement de l’utilisation de la main-d’œuvre auxiliaire (MOA), qui est une forme de sous-traitance. La MOA regroupe diverses personnes qui devraient normalement venir en appui à l’équipe de la SOPFEU, principalement aux pompiers forestiers, lorsqu’un ajout de personnel est requis pour combattre un incendie qui cause des débordements. Le regroupement a ainsi obtenu que les MOA ne puissent plus agir à un autre titre que celui de combattant, assurant ainsi que les autres fonctions soient maintenant réservées aux pompiers de la SOPFEU. De plus, un ratio a été établi pour s’assurer que, lors du travail hors du territoire couvert par le certificat d’accréditation, pour chaque tranche de trois MOA appelés, au moins un pompier de la SOPFEU soit également appelé. Toujours sur le même sujet, le regroupement a obtenu qu’avant de faire appel à des MOA sur le territoire couvert par la juridiction du syndicat, tous les salarié-es de la SOPFEU membres de ce syndicat et disponibles doivent être au travail.
Un second enjeu important pour le regroupement était la durée saisonnière d’emploi. Pour résumer, les travailleuses et travailleurs de la SOPFEU sont à l’emploi sur une base saisonnière. Pour assurer une certaine stabilité et une sécurité d’emploi pour les membres, il importe qu’un minimum de semaines de travail soit garanti. D’une façon générale, le regroupement a réussi à faire augmenter le nombre de semaines ainsi garanties. Le plancher précédent était de 16 semaines après un an d’ancienneté à 20 semaines après cinq ans d’ancienneté et passe maintenant à 17 semaines après un an et à 20 semaines après trois ans d’ancienneté. De plus, le précédent plancher de 20 semaines a été brisé en conventionnant des dizaines de postes pour lesquels de 22 à 28 semaines de travail seront garanties. Il s’agit d’une importante modification qui peut avoir des répercussions importantes sur la vie des membres.
Le regroupement a aussi fait plusieurs autres gains concernant notamment l’heure de dîner payée, le nombre minimum de jours de congé pour maladie, la prime de départ à la retraite, etc. Concernant la rémunération, les assurances et le régime de retraite, le regroupement a atteint ses objectifs de négociation. Entre autres, les augmentations de salaire totalisent près de 11 % au terme de la convention collective d’une durée de cinq ans. À cela s’ajoute une majoration de 1 % de la contribution de l’employeur au régime de retraite.
« Mais finalement, le plus grand gain que nous ayons fait lors de cette négociation, c’est d’avoir réussi à se solidariser dans le but d’améliorer et d’uniformiser une grande partie de nos conventions collectives. Nous sommes trois syndicats distincts, dans trois régions distinctes, et nous avions des conditions de travail différentes à bien des égards. Aujourd’hui, nos conditions de travail comportent encore quelques différences, mais une grande partie d’entre elles seront les mêmes qu’on travaille à Val-d’Or, à Rimouski ou à Sept-Îles et, ça, c’est une grande avancée pour nos membres », a conclu Steve Champagne.
Des militantes et militants des régions de la Côte-Nord et de Québec–Chaudière-Appalaches occupent ce matin les bureaux du G7 à La Malbaie afin de réclamer à nouveau un ajustement d’urgence à l’assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers. Des actions se tiennent aussi en parallèle au Nouveau-Brunswick et nous avons l’appui des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie qui vivent la même situation. « Pour nous, les locaux devant lesquels on manifeste n’ont pas été choisis par hasard. Cet été, des travailleurs de la région accueilleront ici les décideurs des plus grands pays du monde, mais en attendant, le Canada ne daigne même pas les aider à subvenir à leurs besoins de base. On voulait souligner l’absurdité de la situation » a critiqué Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.
Dans la région de Charlevoix seulement, ce sont 2500 personnes qui occupent des emplois saisonniers et occasionnels. « Ce sont des milliers de femmes et d’hommes qui ne reçoivent pas d’aide du gouvernement en ce moment. Pourtant, cet été, les leaders du G7 qui vont s’enfermer ici dans leur tour d’ivoire vont pouvoir bénéficier des services qui seront justement donnés par ces travailleuses et travailleurs qui ont passé une partie de l’hiver sans aucun revenu. Ça n’a aucun sens que nos décideurs soient à ce point déconnectés de la population », a dénoncé Julie Brassard coordonnatrice du Mouvement action-chômage Charlevoix.
Par ailleurs, le Canada fait piètre figure lorsque vient le temps de faire une comparaison avec les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). À titre d’exemple, le Canada est le seul pays membre où l’admissibilité à l’assurance-emploi est basée sur le taux de chômage dans la région où vivent les travailleuses et les travailleurs visés. De plus, le découpage de ces régions pour l’assurance-emploi ne suit pas le découpage administratif des régions, ce qui crée des aberrations statistiques, dont ce trou noir de l’assurance-emploi. Du coup, des dizaines de milliers de travailleurs saisonniers de la Côte-Nord, de Charlevoix, du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et même du Nouveau-Brunswick se retrouvent sans aide alors que la saison de travail n’est pas encore entamée. « Question assurance-emploi, le Canada sera le cancre de la classe à la rencontre de cet été », a lancé Line Sirois, coordonnatrice du Mouvement action-chômage Côte-Nord.
Le 23 mars dernier, le ministre Blais est venu annoncer une formation à Sept-Îles pour venir en aide aux travailleurs aux prises avec le trou noir. Malheureusement cette offre arrive beaucoup trop tard. De plus, les centres locaux d’emploi (CLE) où ils doivent s’inscrire ne sont pas en mesure de mettre en place des programmes de formation qui répondent à la fois aux besoins des entreprises et des travailleurs dans des délais aussi courts.
« Nous avons encouragé nos membres à aller s’inscrire auprès des CLE, explique Guillaume Tremblay, mais la réponse des centres est inégale et on voit bien qu’ils ne sont pas préparés à ça. Le ministre est venu faire sa petite annonce avec tambours et trompettes, mais ça semble être une démarche politique improvisée. »
« La mise sur pied d’une table de travail sur l’enjeu du trou noir au court des prochaines semaines prend toute son importance. Nous sommes prêts à nous asseoir avec les gouvernements fédéral et provincial, ainsi qu’avec les régions concernées pour trouver des solutions permanentes et durables à cette situation problématique qui dure depuis trop longtemps et qui a des conséquences désastreuses sur l’emploi et l’économie dans nos régions », a conclu Guillaume Tremblay.
La signature, hier soir, des conventions collectives de nombreuses entreprises privées du secteur préhospitalier, par les représentants syndicaux des 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien membres de la CSN met fin au plus long conflit de travail de l’histoire du secteur préhospitalier. Pour la FSSS–CSN, le gouvernement et les employeurs doivent tenir les engagements qu’ils ont pris et travailler activement à rebâtir la confiance. Les nouvelles conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2020. Les anciennes conventions étaient échues depuis mars 2015.
« Nous n’avons pas la prétention d’avoir réglé tous les problèmes avec cette nouvelle convention, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. Toutefois, elle s’accompagne d’engagements précis sur la charge de travail et sur la conversion des horaires de faction en horaires à l’heure. Nous n’attendons rien de moins qu’une application complète et entière de ces engagements.»
Retards dans l’application
Rappelons que le 21 décembre 2017, le ministère de la Santé et des Services sociaux faisait parvenir à tous les syndicats une lettre détaillant la nouvelle politique ministérielle. Celle-ci le guidera dans la décision d’ajouter des ressources sur certains territoires, notamment en se basant sur un examen de la charge de travail des paramédics. Cette nouvelle politique est en bonne partie le fruit d’échanges tenus tout l’automne entre la CSN et le ministère. Elle aura entraîné la conversion immédiate d’une vingtaine d’horaires de travail dits de faction en horaires de travail à l’heure partout au Québec, en plus d’ajouts de ressources dans quelques grands centres urbains. Le ministère s’engageait par le fait même à réévaluer la situation pour l’ensemble du Québec dans les trois mois.
Or, trois mois plus, tard, la FSSS–CSN déplore que cette réévaluation promise n’ait pas encore eu lieu. Nous sommes toujours en attente des données probantes pour tous les secteurs alors que nous savons que certaines zones fracassent le critère du 28h clinique, édicté par le ministère et devraient voir les horaires de travail convertis immédiatement. C’est notamment le cas de la zone de Plessisville.
Horaires de faction
Lorsqu’ils travaillent sur un horaire de faction, les paramédics doivent assurer une pleine disponibilité durant 168 heures consécutives. Pour la CSN, l’enjeu dépasse la qualité des conditions de travail et touche directement la qualité des services à la population. On estime que les horaires de faction peuvent induire jusqu’à 10 minutes de délai supplémentaire par rapport aux horaires à l’heure, ce qui peut s’avérer fatal dans les situations critiques nécessitant une intervention urgente.
« Ce que le MSSS a mis sur la table constitue pour nous un bon point de départ, rappelle le vice-président de la FSSS–CSN, Dany Lacasse qui a mené les discussions avec le ministère. Nous sommes d’avis qu’il faudra dans un deuxième temps bonifier ces critères pour améliorer encore davantage les temps de réponse en zone rurale et semi-urbaine. C’est de bonne foi que nous avons choisi de travailler dès maintenant avec le ministère sur la base de données probantes. Pour rebâtir la confiance dans le secteur, après plus d’un an de grève, il est impératif que le gouvernement se montre proactif et qu’il livre ce à quoi il s’est engagé ».
Conventions collectives
Les nouvelles conventions collectives du secteur préhospitalier de la CSN couvrent une période de cinq ans, du 1er avril 2015 au 31 mars 2020. En plus de mécanismes sur la charge de travail et la révision des horaires désuets, l’entente prévoit des augmentations de salaire totalisant 7,65 % sur cinq ans en plus de montants forfaitaires de 1,5 %. Les salarié-es du préhospitalier ont par ailleurs obtenu la mise sur pied d’un régime de retraite à prestations déterminées respectant l’équité intergénérationnelle. Parmi les autres avancées réalisées, notons l’amélioration du programme de retraite progressive et des dispositions entourant la fourniture des uniformes de travail.
Plusieurs militantes et militants sont réunis ce matin devant divers bureaux de Service Canada de la Côte-Nord, de Charlevoix, du Bas-St-Laurent ainsi que du Nouveau-Brunswick pour dénoncer les mesures nettement insuffisantes en assurance-emploi prévues au budget Morneau. Les conseils centraux de la CSN de chacune des régions touchées, Action-chômage Côte-Nord ainsi que le Comité d’action de l’assurance-emploi des travailleuses et des travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick exigent une aide immédiate pour combler le « trou noir de l’assurance-emploi » que vivent des milliers de travailleurs.
« Le 6 mars dernier, les attentes étaient très élevées avec le dépôt du budget ! Malheureusement, le gouvernement de Justin Trudeau n’a pas été à la hauteur de ces attentes qu’il avait lui-même créées en nous faisant croire qu’il avait compris nos réalités. Dix millions de dollars pour tous les chômeurs, ce ne sont que des miettes. Et dire que le ministre Duclos a eu l’audace de qualifier ces mesures d’aide pour l’assurance-emploi d’ “historiques” ! C’est inhumain de sa part et cela nous démontre à quel point il est insensible aux familles qui sont de plus en plus nombreuses à n’avoir aucun revenu » a résumé Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN.
« Nous saluons l’idée de permettre à des travailleurs d’avoir accès à de la formation lorsqu’ils sont sur l’assurance-emploi. D’ailleurs, plusieurs programmes existent déjà! Malheureusement, on ne règle pas le problème réel qui touche 6 500 travailleuses et travailleurs qui occupent des emplois saisonniers et occasionnels. La majorité d’entre eux n’ont pas besoin de formation supplémentaire pour faire le travail qu’ils occupent chaque année », a déclaré Line Sirois, coordonnatrice d’Action-chômage Côte-Nord.
Les employeurs qui œuvrent dans le tourisme, la pêche, la construction et l’exploitation des richesses naturelles ont investi dans leur main-d’œuvre et ont formé leurs travailleurs. Lorsque ces entreprises redémarrent leurs activités, elles doivent pouvoir compter sur leurs travailleurs formés et expérimentés.
Les nouvelles mesures de l’assurance-emploi pour les règles d’admissibilité et le nombre de semaines de prestation ont un impact économique majeur sur nos régions. Seulement sur la Côte-Nord, 6 500 travailleurs seront 6 semaines sans revenu, selon les évaluations de Service Canada. Alors que ces travailleurs touchent en moyenne des prestations s’élevant à 400 $ par semaine, cela représente concrètement des pertes de 18 millions de dollars dans notre économie. Le phénomène est semblable au Bas-St-Laurent, dans Charlevoix, en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick.
« En janvier, Jean-Yves Duclos, le ministre de la Famille, des enfants et du Développement social, nous avait dit bien comprendre la réalité de l’industrie saisonnière et par le fait même, les difficultés auxquelles les travailleuses et les travailleurs doivent faire face. Il nous avait promis que nos actions serviraient à quelque chose. Aujourd’hui, on se réunit à nouveau devant les bureaux de Service Canada parce que l’aide, on ne l’a toujours pas et ça devient intenable. Le gouvernement doit faire quelque chose et le faire maintenant », a conclu Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-St-Laurent.
Le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), qui représente 650 travailleurs, versera un montant de 30 000 dollars en guise d’appui aux 1030 travailleurs de l’usine ABI, mis en lockout le 11 janvier dernier. Il s’agit de l’un des dons les plus importants octroyés ces dernières années à des travailleurs en conflit.
« Avec cet appui financier, nos membres ont voulu démontrer leur solidarité avec les travailleurs d’ABI, en les aidant durant cette période difficile, a déclaré Michel Desbiens, président du syndicat CSN. Les travailleurs de Baie-Comeau se sentent aussi concernés par les enjeux qui touchent les travailleurs d’ABI sur les questions touchant le régime de pension et l’attribution des postes par ancienneté. Nous leur souhaitons un retour rapide de l’employeur à la table de négociation. »
Au lendemain du déclenchement du lockout, le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN) et la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) avaient donné leur plein appui aux travailleurs de Bécancour. Le don, puisé à même les fonds du syndicat, « concrétise cette solidarité à leur égard », ajoute Michel Desbiens. Le don leur sera versé en main propre dans les prochaines semaines.
Le Syndicat national de l’aluminium de Baie-Comeau se prépare en vue des négociations pour le renouvellement de la convention collective, dont l’échéance est prévue le 31 mai 2019.
À propos de la CSN
Le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui compte près de 30 000 membres répartis dans 320 syndicats. Il est également affilié à la CSN, laquelle compte près de 2000 syndicats regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.
Devant la multiplication des cas de personnes sans emploi qui se retrouvent actuellement sans prestations d’assurance-emploi dans l’est du Québec, la CSN réclame du gouvernement fédéral qu’il annonce des mesures d’urgence, le temps d’en arriver à des solutions durables à ce problème récurrent. C’est le message qu’ont livré à Montréal des représentantes et représentants de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), dont trois conseils centraux concernés par cette situation, soit celui de la Côte-Nord (CCCN–CSN), celui de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et celui du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN).
« Il est carrément inacceptable que des travailleurs et des travailleuses soient aspirés dans une spirale de pauvreté et d’endettement parce que le régime d’assurance-emploi, pour lequel ils cotisent, est établi sur des bases qui ne tiennent pas compte de la réalité du travail saisonnier, indique Jacques Létourneau, président de la CSN. Le gouvernement Trudeau doit régler ce problème une bonne fois pour toutes. »
Le « trou noir » de l’assurance-emploi désigne la période, parfois longue de plusieurs semaines, où les chômeurs et chômeuses perdent leur couverture en raison des règles de calcul dans les différentes régions. Ce problème récurrent affecte particulièrement les travailleuses et travailleurs saisonniers des secteurs des pêches, de la forêt, du tourisme et de la construction. Des milliers de salarié-es se voient ainsi privés de revenus alors qu’ils sont dépendants du rythme des saisons.
Au cours des dernières semaines, les conseils centraux de la CSN de l’est du Québec, en partenariat avec différents regroupements de chômeurs et de chômeuses, ont multiplié les pressions sur le gouvernement. Le 12 janvier dernier, des militantes et militants du Conseil central Côte-Nord–CSN, ont occupé durant plus de 30 heures les bureaux du ministre Duclos. Puis, le 12 février, s’est joint le Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN pour une série d’occupations simultanées dans cinq centres de Service Canada de l’est du Québec.
« Notre région vit au rythme du travail saisonnier, les victimes du “trou noir”, ce sont des membres de nos familles, nos amis, nos voisins, c’est pour eux qu’on se mobilise », explique Guillaume Tremblay, président du CCCN–CSN. De son côté, Anatole Chiasson, président du CCGIM–CSN explique « qu’il n’y a pas une journée qui passe sans qu’on rencontre des personnes touchées ou à la veille de l’être. Tout le monde se demande quand le gouvernement va réagir. » Même son de cloche chez Nancy Legendre, présidente du CCBSL–CSN : « Les personnes qui perdent leurs prestations nous interpellent, ne sachant ni vers quoi ni vers qui se tourner, et dans plusieurs cas, ce sera vers le crédit. Ça ne peut plus durer. »
Bien que plaidant pour une solution durable, la CSN rappelle qu’il faut impérativement mettre en place sans délai des mesures d’urgence. « Les sans-emploi ont besoin d’une action forte et immédiate de la part du gouvernement fédéral. C’est maintenant qu’ils éprouvent des difficultés et c’est maintenant qu’ils doivent recevoir l’aide qui leur permettra de passer au travers d’ici la reprise du travail », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
Le « trou noir » en chiffre
Le nombre d’heures minimal pour avoir accès à l’assurance-emploi et le nombre minimal de semaines de prestations sont calculés selon le taux de chômage de la région concernée. Ainsi, dans la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, où le taux de chômage est établi à 12,7 %, un prestataire doit avoir travaillé 455 heures pour recevoir un minimum de 24 semaines de prestations. Dans la région du Bas-Saint-Laurent–Côte-Nord, où le taux de chômage est à 5,9 %, ce sont 700 heures qui sont nécessaires pour obtenir 14 semaines de prestations. En moyenne, au Canada, la durée du « trou noir » s’élève à plus de six semaines.
On dit des « trous noirs » que même la lumière ne s’en échappe pas, pourtant, c’est tout le contraire qui s’est produit aujourd’hui dans l’Est du Québec, puisque du « trou noir » de l’assurance-emploi s’est dégagé un élan de solidarité et d’espoir. À l’appel du conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et de celui de la Côte-Nord, ainsi que de groupes de chômage de l’Est du Québec et du Nouveau-Brunswick, plus d’une centaine de militantes et militants solidaires, et de chômeurs et chômeuses ont occupé une dizaine de bureaux de Service Canada afin de dénoncer les règles inacceptables de l’assurance-emploi du Canada qui privent de revenus de nombreuses personnes.
Bureau de Service-Canada à Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine.
Le « trou noir » de l’assurance-emploi, un problème cruel et malheureusement récurrent La problématique du « trou noir » n’est pas nouvelle, elle est en effet décriée par les groupes de chômeurs et par la CSN depuis de nombreuses années, mais le phénomène prend une ampleur plus importante cette année en raison des règles de calcul qui s’appliquent aux différentes régions. « Dans le fond, plus le taux de chômage est bas, plus on demande des heures pour se qualifier et plus le nombre de semaines de prestation auquel on a droit diminue. En février-mars, les gens n’ont plus de prestations et doivent attendre le retour du travail en avril ou en mai, selon l’emploi qu’ils occupent », explique Line Sirois d’Action chômage Côte-Nord. « Le problème n’est pas nouveau, mais il n’a jamais été aussi important, car aujourd’hui on parle de gens qui n’arriveront même pas à se qualifier à l’assurance-emploi », ajoute-t-elle.
Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN et Line Sirois d’Action chômage Côte-Nord.
Selon Line Sirois, il existe deux façons de faire face au « trou noir ». L’aide sociale pour les personnes seules ou qui ont un conjoint également touché, ou le crédit pour les autres « qui vivent à crédit jusqu’au retour du travail. Ils devront ensuite rembourser leurs dettes et reprendre leur souffle en attendant que tout cela recommence », dénonce madame Sirois.
Le couple Nancy Gendreau et Jimmy Pelletier de Forestville, vit actuellement la situation du « trou noir ». Alors que monsieur Pelletier a déjà perdu ses prestations depuis une semaine, madame Gendreau, elle, attend avec anxiété ce moment : « Dans deux semaines, c’est le néant pour nous », lance-t-elle avec angoisse. Elle et son conjoint multiplient les recherches d’emploi, mais il y en a peu dans leur secteur et ils refusent de quitter la Côte-Nord : « On ne veut pas s’exiler à Québec ou à Montréal, on a passé notre vie ici », poursuit-elle.
Le couple de Forestville n’est pas au bout de ses peines, l’année 2018-2019 s’annonce pire encore. « Cette année, l’emploi que j’occupe depuis cinq ans ne me permettra pas de me qualifier, je fais 554 heures par saison, et ça en prend 700 », explique Nancy Gendreau.
Richard Leblanc, des Îles-de-la-Madeleine, connaîtra le même sort à la fin du mois. Tout comme le couple Gendreau-Pelletier de Forestville, il multiplie les demandes d’emploi en vain. « Comme je reprends la pêche en avril ou en mai, ce n’est pas n’importe quel employeur qui est intéressé de m’engager pour un mois ou deux mois », indique-t-il. Bien qu’inquiet, le Madelinot prend la chose avec optimisme : « Moi, je suis chanceux parce que j’ai une conjointe qui travaille. J’évite la catastrophe grâce à elle. Si les deux nous perdions notre emploi, on devrait sûrement envisager partir des Îles. »
Nancy Gendreau et Jimmy Pelletier n’ont pas la même situation, ils croient devoir se résoudre à faire une demande d’aide sociale. « Quand t’es rendu dans une situation pareille, je trouve ça humiliant, et de loin. On fait juste transférer le problème du fédéral au provincial », confie Nancy Gendreau avec amertume.
Nancy Gendreau, observatrice à quai dans l’industrie de la pêche, et Jimmy Pelletier, travailleur de la forêt, couple de Forestville, tous deux en chômage saisonnier et victimes du « trou noir » de l’assurance-emploi.
La CSN au front pour mettre un terme au « trou noir » C’est pour dénoncer ce phénomène injuste et inacceptable que les conseils centraux–CSN de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord ont entrepris une campagne de mobilisation au cours des dernières semaines. Soucieux d’accroître la pression sur le gouvernement, des efforts ont été faits pour élargir la mobilisation. « Ce matin, on voulait que la mobilisation prenne de l’ampleur. La Gaspésie et les Îles ont décidé d’embarquer avec nous, mais aussi des groupes de chômeuses et chômeurs du Nouveau-Brunswick », explique Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord. Déjà, en décembre dernier, le conseil central accompagné du groupe Action chômage Côte-Nord avaient occupé pendant 36 heures les bureaux du ministre Duclos à Québec. À ce moment, le ministre avait assuré aux militantes et militants qu’il se pencherait rapidement sur le dossier : « Visiblement, il s’en est occupé, mais pas dans le bon sens, parce que dans la région, au lieu de devoir faire 665 heures pour se qualifier pour 15 semaines, ça en prend maintenant 700 pour 14 semaines de prestations. C’est de pire en pire », affirme Guillaume Tremblay.
Les manifestantes et manifestants ne demandent rien de compliqué. « Nous avons décidé de faire cette action aujourd’hui en appui aux revendications que nous portons depuis plusieurs années auprès du gouvernement fédéral sur la question de l’assurance-emploi. Nous voulons qu’il change les règles de base d’admissibilité pour les prestataires pour éviter le “trou noir”. Ce n’est pourtant pas très compliqué », fait valoir Anatole Chiasson, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN. Guillaume Tremblay renchérit : « La caisse d’assurance-emploi génère des surplus toutes les années. Ce n’est pas le gouvernement qui remplit cette caisse, ce sont les travailleurs, les travailleuses et les employeurs. »
Dix occupations simultanées, et ce n’est pas fini! À 10 h ce matin, les bureaux de Service Canada à Chandler, à Cap-aux-Meules, à Baie-Comeau, à Forestville, à Sept-Îles ainsi que cinq bureaux au Nouveau-Brunswick ont été pris d’assaut par des militantes et militants solidaires et par des chômeurs. Bien que tout ait été calme et paisible, Service Canada a préféré demander l’aide de la Sûreté du Québec pour faire expulser les occupantes et occupants.
Anatole Chiasson, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN et Danièle Bélanger, conseillère syndicale à la CSN, s’adressant aux médias dans la foulée de l’action contre le « trou noir ».
Alors que la Sûreté du Québec évinçait les occupants des différents bureaux, Anatole Chiasson en est allé de cette annonce : « On ne lâchera pas, au contraire, on va rester mobilisé et on va sûrement augmenter la pression sur le gouvernement pour qu’il change rapidement les règles d’admissibilité. »
Tant au Conseil central Côte-Nord qu’à celui de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, on promet d’autres actions d’éclat et on demande aux militantes et militants de rester à l’affût.
Richard Leblanc, pêcheur en chômage saisonnier, bientôt victime du « trou noir ».
Depuis 10 h ce matin, des dizaines de militantes et militants de la CSN, accompagnés de plusieurs chômeuses et chômeurs, occupent près d’une dizaine de bureaux de Service Canada dans l’Est du Québec afin de dénoncer le « trou noir » de l’assurance-emploi. Des militants du Nouveau-Brunswick ont décidé de joindre leur voix à ce mouvement afin de dénoncer ce phénomène qui les affecte également.
Le « trou noir » de l’assurance-emploi désigne la période, parfois longue de plusieurs semaines, où les chômeurs et chômeuses perdent leur couverture en raison des règles de calcul dans les différentes régions. Ce problème récurrent affecte particulièrement les travailleuses et travailleurs saisonniers des secteurs des pêches, de la forêt, du tourisme et de la construction. Des milliers de salarié-es se voient ainsi privés de revenus alors qu’ils sont dépendants du rythme des saisons.
La série d’actions simultanées d’aujourd’hui fait suite à de nombreuses interpellations auprès des autorités fédérales, dont le ministre Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social. Rappelons qu’en décembre dernier, des militantes et militants de la Côte-Nord ont occupé les bureaux du ministre pendant plus de 36 h.
Liste des bureaux Service Canada ciblés dans l’Est du Québec :
Centre Forestville, bureau 800
25, route 138 Est
Forestville, Québec
Centre Forestville
Centre commercial Laflèche, bureau 204
625, boulevard Laflèche Ouest
Baie-Comeau, Québec
Photo : Alain Therrien, Centre commercial Laflèche
701, boulevard Laure, étage 3
Sept-Îles, Québec
380, chemin Principal, bureau 200
Cap-aux-Meules, Québec
75, boulevard René-Lévesque Est, suite 201
Chandler, Québec
Chandler
À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1700 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Réunis en assemblée générale, les travailleurs de la compagnie Tourbières Lambert, à Les Escoumins, se sont prononcés, le 19 décembre 2017, à l’unanimité en faveur des termes de leur nouvelle convention collective.
D’une durée de 8 ans, à compter de la signature jusqu’au 30 avril 2025, le contrat de travail de cette vingtaine de syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire d’environ deux pour cent par année.
De plus, il y aura création de trois nouvelles primes de postes, une bonification de la prime de soir, une meilleure répartition des montants alloués pour les bottes de sécurité, l’ajout d’un fondaction sans contribution de l’employeur ainsi qu’une amélioration de la reconnaissance syndicale.
L’employeur et le syndicat, qui est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) et au Conseil central Côte-Nord (CSN), n’ont pas eu besoin de recourir à leur droit de lock-out ou de grève.
Après un siège de près de 36 heures dans les bureaux du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, à Québec, les représentants des travailleurs de Charlevoix et de la Côte-Nord en ressortent avec un certain optimisme quant à la suite du dossier. De retour dans leur région, ils dressent un bilan positif de leur action et assurent qu’ils maintiendront la pression pour qu’une solution soit trouvée rapidement.
« Nous avons réussi à obtenir une rencontre en tête-à-tête avec le ministre qui a duré plus d’une heure. Nous avons pu bien lui expliquer l’état d’urgence dans lequel se retrouvent des centaines de travailleurs dont la plupart des emplois sont saisonniers. À partir de maintenant, le ministre a un portrait très clair de la situation. Il a fait preuve d’une grande écoute en nous assurant que notre geste n’aura pas servi à rien. La balle est maintenant dans son camp pour la suite des choses », a résumé le président de la CSN Côte-Nord, Guillaume Tremblay.
« La situation que vivent les travailleurs de Charlevoix et de la Côte-Nord est inacceptable. Des mesures d’urgence doivent être mises en place rapidement pour éviter que des familles ne se retrouvent sans revenus. Notre rencontre avec le ministre nous donne espoir qu’il saura trouver une solution à court terme pour régler le problème actuel et revoir la méthode de calcul pour l’obtention de prestation », a ajouté Line Sirois d’Action Chômage Côte-Nord en expliquant que les travailleurs de l’industrie saisonnière doivent désormais travailler 140 heures de plus pour obtenir 6 semaines de prestation de moins.
« En campagne électorale, le Parti libéral s’était engagé à revoir le dossier de l’assurance-emploi. Le ministre a aujourd’hui une belle occasion de respecter cet engagement », a conclu Julie Brassard du Mouvement Action Chômage Charlevoix en invitant la population à joindre les rangs de la mobilisation pour sauver des travailleurs du trou noir.
L’occupation du bureau du ministre fédéral Jean-Yves Duclos, qui a débuté vendredi matin, se poursuit toujours. Les personnes qui occupent les bureaux souhaitent rencontrer le ministre cet après-midi.
Rappelons qu’un groupe de travailleuses et de travailleurs de Charlevoix et de la Côte-Nord occupent depuis vendredi les bureaux du ministre Duclos pour protester contre le trou noir de l’assurance-emploi qui fait en sorte qu’un nombre grandissant de personnes occupant des emplois saisonniers, qui avaient droit à l’assurance-emploi tout l’hiver, n’y ont plus droit qu’une partie de la saison morte. D’ici la mi-mars, ce seront des milliers de travailleuses et de travailleurs qui seront victimes de ce trou noir.
Le groupe, appuyé par le Conseil central de la Côte-Nord (CSN), le Mouvement Action-Chômage de Charlevoix et Action-Chômage Côte-Nord, revendique une solution juste au problème.
L’année 2018 sera mouvementée sur le plan des relations de travail et en ce qui a trait aux enjeux politiques de la région. Comme chaque année, le Conseil central Côte-Nord–CSN fait le point avec les médias sur ce qui s’annonce au cours des douze prochains mois. « Des négociations se dérouleront dans plusieurs secteurs où nous sommes présents. Nous serons prêts à nous mobiliser et à mener les luttes nécessaires pour que les travailleuses et les travailleurs obtiennent de bonnes conditions dans le renouvellement de leurs conventions collectives. En cette année électorale, nous comptons également faire entendre les revendications de nos membres ainsi que nos positions sur les enjeux sociaux et économiques nord-côtiers. Toutes les actions du conseil central iront dans ce sens », a souligné d’entrée de jeu le président du Conseil central Côte-Nord – CSN, Guillaume Tremblay.
« De nombreuses négociations s’annoncent sur la Côte-Nord. Certains employeurs pourraient vouloir mettre en place des mesures pour presser toujours plus le citron de leurs employé-es tout en réduisant les conditions dans lesquelles ils travaillent. C’est ce qu’on appelle faire plus avec moins, et nous allons nous élever contre cette méthode. Le conseil central de la Côte-Nord suivra de près le déroulement de toutes les négociations qui se dérouleront sur son territoire pour s’assurer que non seulement les travailleuses et les travailleurs conservent leurs acquis, mais pour qu’ils réalisent des gains concrets. Si on veut retenir une main-d’œuvre qualifiée dans la région, il faut que les bons emplois soient au rendez-vous. »
2018 doit être l’année des réinvestissements
« Malgré les surplus budgétaires faramineux qu’ils ont accumulés en grande partie grâce à leurs mesures d’austérité, les libéraux se mettent déjà à l’œuvre pour continuer à asphyxier nos services publics. Les baisses d’impôts annoncées lors de la mise à jour économique dévoilent clairement quelles sont leurs intentions : donner le coup de grâce aux services offerts par l’État. On va réagir et prendre tous les moyens pour dénoncer les dangers d’une telle manœuvre. »
Pour Guillaume Tremblay, les libéraux sont déjà en campagne électorale. « À moins d’un an des élections, ils distribuent les cadeaux, comme en témoigne le chèque de 100 $ envoyé pour chaque enfant en âge scolaire. Ce genre de mesure ne nous fera pas oublier les assauts qu’ils ont fait subir à nos services publics depuis le début de leur mandat. Après le 1er octobre 2018, le gouvernement qui sera en place ne doit pas nous faire rejouer dans ce même mauvais film : nous allons exiger de la part de l’ensemble des candidates et des candidats aux élections un engagement ferme pour un réinvestissement massif dans les services publics » a-t-il enchaîné.
« Tous les ans, de l’argent est injecté dans le fonds des générations afin de rembourser la dette, dont nous n’entendons même plus parler. À écouter Philippe Couillard et Carlos Leitao en ce moment, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes au Québec, alors que leur discours était vraiment alarmiste durant les deux premières années de leur mandat », ajoute Guillaume Tremblay. Le gouvernement et ceux qui appuient le fonds des générations prétendent qu’il s’agit d’une façon de penser aux générations futures. Selon le président du Conseil central Côte-Nord – CSN, ce raisonnement ne tient absolument pas la route. « Les dernières annonces sont loin de suffire pour combler les compressions que les libéraux nous ont fait subir. Des rattrapages importants s’imposent et des ressources humaines et financières doivent être investies autant en santé qu’en éducation et dans les autres missions de l’État. C’est en refusant d’agir ici et maintenant que le gouvernement handicapera sérieusement l’avenir des jeunes ainsi que la qualité de vie des aîné-es et des personnes les plus démunies de notre société. Nous serons aux aguets dans le prochain budget à ce sujet. »
Emplois : absence de vision
Guillaume Tremblay est également préoccupé au sujet de l’emploi dans la région. « Alors que certains secteurs connaissent une pénurie sur le plan de la main-d’œuvre, comme celui de la santé et des services sociaux, par exemple, d’autres secteurs où se trouvent de bons emplois subissent des pertes importantes. Les employeurs des secteurs en pénurie doivent s’ajuster pour attirer les travailleuses et les travailleurs dans la région et pour créer de la rétention. Il n’y a pas de recette miracle pour ça; les bonnes conditions de travail doivent être une priorité », souligne-t-il aussi.
Un autre secteur de développement névralgique sur la Côte-Nord qui nous préoccupe est celui de la construction. Dans cette industrie, le nombre d’heures travaillées a baissé de 60 %, ce qui est considérable. La Commission de la construction du Québec prévoit d’ailleurs que cette diminution se poursuivra jusqu’en 2020, puisque le chantier de la Romaine tire à sa fin et qu’aucune perspective de nouveaux chantiers ne pointe à l’horizon. On le sait bien, la construction génère plusieurs emplois directs et indirects. Ici, c’est 4000 travailleuses et travailleurs qui sont concernés, ainsi que leurs familles et toutes les personnes qui gravitent autour de cette industrie. Cette question devra être au cœur des préoccupations du prochain gouvernement. »
Pour le Conseil central Côte-Nord–CSN, la réforme de la Loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum à 15 $ l’heure doivent aussi faire partie des priorités du gouvernement. « Il n’est pas normal qu’une personne vive dans la pauvreté en travaillant à temps plein », explique Guillaume Tremblay. La question de l’assurance-emploi sera également au cœur des enjeux de l’année 2018 sur la Côte-Nord. « Nous étions optimistes à la suite de notre rencontre sur le sujet avec le ministre Duclos au printemps dernier. Malheureusement, il n’a pas remédié à la question du trou noir qui laisse des gens sans prestations durant plusieurs semaines. Nous venons à ce sujet de lancer une pétition et nous espérons qu’il entendra notre appel. Nous luttons depuis une quinzaine d’années contre le trou noir, il faut régler ce problème pour les chômeuses et les chômeurs. Nous irons d’ailleurs très bientôt faire une petite visite de courtoisie au ministre pour le lui rappeler », a conclu Guillaume Tremblay.
À propos
Sur la Côte-Nord, le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 5500 membres qui œuvrent dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 50 syndicats.
À compter de minuit ce soir, les paramédics membres de la CSN dans les Laurentides, en Mauricie, dans le Centre-du-Québec (Manseau), en Moyenne et Basse-Côte-Nord et en Abitibi-Témiscamingue reprendront la grève, pour laquelle le Tribunal administratif du travail permet des moyens de pression renforcés.
Ainsi, les paramédics ont pu faire reconnaître le caractère non essentiel de tâches supplémentaires qu’ils font habituellement, mais qu’ils ne feront plus à compter de minuit ce soir. Il s’agit de gains importants pour l’établissement du rapport de force des salarié-es, notamment en ce qui a trait à la facturation des patients et au rôle des cadres en temps de grève. Ceux-ci s’ajoutent aux moyens déjà prévus aux services essentiels depuis le début des grèves, en mars 2017. Ces moyens ont un impact sur l’administration des entreprises ainsi que sur le gouvernement.
Entre autres, les paramédics
Ne rempliront plus le formulaire AS–810 qui permet de facturer le patient ;
Rempliront le formulaire AS–803 sur format papier seulement, et ne les remettront qu’aux établissements, sans information personnelle sur le patient qui permettrait de reconstruire la facturation ;
Dans les cas de transferts d’un patient d’un établissement à un autre, ils ne se déplaceront plus à l’intérieur des établissements, sauf dans des situations particulières ;
Ne feront plus de liste exhaustive de tâches et de commissions connexes allant de la gestion du bac de récupération à la gestion des factures d’essence de l’employeur. Les cadres des entreprises devront effectuer plusieurs de ces tâches connexes durant la grève;
Ne feront plus de retour à domicile de priorité 8, sauf entre 12h et 17 h, du lundi au vendredi ;
Ne feront plus de retour d’escortes médicales, habituellement une infirmière, lorsqu’il n’y a pas de patient à bord ;
Verbaliseront les codes radio de communication sans utiliser le protocole ;
Ne se rendront plus disponibles durant la rédaction de formulaires ;
N’accueilleront plus de stagiaire ;
Ne participeront plus au « briefing » de début de quart ;
Ne participeront plus aux formations données par l’employeur, à l’exception de celles qui sont obligatoires ;
Ne feront plus le lavage intérieur sauf si requis pour la prévention des infections. Ils ne feront plus le lavage extérieur sauf les éléments requis pour la sécurité routière ;
Ne rempliront plus les formulaires demandés par l’employeur et non obligatoires en vertu des lois ;
Ne récolteront plus les informations bancaires auprès des non-résidents canadiens ;
Enfin, il n’y aura plus de service dédié aux athlètes et aux artistes dans le cadre d’évènements spéciaux. Il n’y aura plus de paramédics dans les véhicules dédiés à des festivals, expositions et autres opérations de relations publiques. Le service d’ambulance dédié ne sera plus assuré sur les plateaux de tournage, comme les films.
Les négociations sont présentement au point mort avec l’association patronale représentant toutes les entreprises visées, la Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ). Pour le représentant du secteur préhospitalier à la Fédération de la santé et des services sociaux, Jean Gagnon, le renforcement de la grève doit forcer le gouvernement et les entreprises à faire leurs devoirs. « Nos conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015 et quant à nous, un règlement est tout à fait à portée de main. Mais nos employeurs privés veulent nous utiliser dans le conflit qui les oppose au gouvernement. Le ministre Barrette, pour sa part, a complètement échoué à faire atterrir les négociations du secteur préhospitalier, bien que son ministère soit le bailleur de fonds du secteur et malgré que nous nous soyons entendus avec lui en juillet, chez Urgences-santé, quant aux grands paramètres qui doivent s’appliquer à l’ensemble des salarié-es du secteur. Ça ne peut plus durer ».
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) regroupe quelque 3600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier. Elle compte plus de 120 000 membres dans les services de santé, les services sociaux et les services de garde. Elle est affiliée à la CSN qui compte 300 000 adhérents de tous les secteurs d’activité.
Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, doit agir pour assurer des services de proximité à la population des Escoumins. La FSSS-CSN réagit à l’annonce du CISSS de la Côte-Nord à l’effet de réduire le nombre de lits d’hospitalisation à l’installation des Escoumins.
Une intervention est nécessaire pour assurer les services à la population des Escoumins Le 13 novembre dernier, le CISSS de la Côte-Nord émettait un communiqué de presse pour annoncer la réduction des services d’hospitalisation aux Escoumins. L’employeur y explique que cette décision est prise en raison de la pénurie de médecins dans cette localité. Pour la FSSS-CSN, c’est la responsabilité du ministre Barrette de s’assurer que les citoyennes et citoyens des Escoumins puissent compter sur des services de proximité dans leur localité.
« Les gens de la région ont le droit d’avoir des services de santé de proximité comme partout ailleurs au Québec. Déplacer les patientes et patients vers Baie-Comeau pour des séjours d’hospitalisation de plus de 72 heures ne fait pas de sens. On est en train de dire aux familles qu’elles devront faire plus de 170 kilomètres pour visiter leurs proches en hospitalisation. Il faut trouver une autre solution! », lancent Robert Blais et Verna Jean, présidents des deux syndicats du CISSS de la Côte-Nord, affiliés à la CSN.
La réforme Barrette réduit les services de proximité dans la région Depuis l’entrée en vigueur de la réforme Barrette, la FSSS-CSN s’inquiète du niveau de prestation de services de proximité dans l’ensemble des régions du Québec. La réduction de services aux Escoumins illustre bien cette conséquence néfaste de la réforme Barrette en s’en prenant directement aux services de proximité pour la population.
« La réforme Barrette, c’est une centralisation abusive de notre réseau de la santé et des services sociaux. Cela mène à des situations déplorables comme ce qui se passe actuellement aux Escoumins. Nous demandons au ministre Barrette d’agir. Il doit se mettre au travail pour s’assurer que les citoyennes et citoyens des Escoumins puissent continuer d’avoir des services dans leur localité », de conclure Gisèle Charette, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN et Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.
Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, des élu-es de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont questionné les modes de gestion appliqués au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS Côte-Nord) par son président directeur général (PDG), monsieur Marc Fortin, à la suite du départ de madame Vicky Lapierre de la direction des ressources humaines (DRH), survenu mercredi dernier.
« Depuis les tout débuts de l’application de la réforme du ministre Gaétan Barrette, le CISSS de la Côte-Nord traverse une importante crise de gestion avec tous les graves problèmes que celle-ci nous impose sur le terrain. Mercredi dernier, nous avons appris le départ de la quatrième DRH depuis avril 2015 et plus que jamais, nous questionnons la gestion centralisée et despotique du PDG, Marc Fortin, d’autant plus que celui-ci cumulera désormais les tâches de PDG et de directeur des RH », de marteler Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN).
« Ces changements constants de vis-à-vis provoquent une instabilité dans les relations de travail et dans la mise en place de relations de confiance entre l’employeur et les salarié-es. En avril 2016, lors de la nomination de Nathalie Roussin, la seconde DRH du CISSS de la Côte-Nord depuis sa fondation, j’avais souligné au ministre de la Santé et des Services sociaux que la DRH était assise sur un siège éjectable. Même si le PDG Fortin nous avait alors précisé que le problème de DRH était désormais réglé, celui-ci l’a congédié en mars 2017 », de poursuivre monsieur Tremblay.
« Depuis le mois d’août 2016, nous avons demandé la mise en place du comité portant sur la santé et la sécurité du travail. Aujourd’hui encore, nous n’avons pas eu de retour sur cette structure essentielle au bon fonctionnement d’une organisation comme le CISSS de la Côte-Nord, de souligner Robert Blais, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN. Actuellement, nous devions débuter la négociation locale où nous devons aborder 26 matières qui ont des impacts directs sur l’ensemble de nos conditions de travail. Le 15 septembre dernier, nous avons déposé à l’employeur un protocole de négociation et nous attendons toujours sa réponse ».
« Les événements des deux dernières années nous démontrent clairement l’incroyable niveau d’improvisation d’une direction au sein d’une mégastructure complètement ingérable. Pour nous, chaque jour qui passe nous révèle que la réforme Barrette est un cuisant échec. La fusion de tous les établissements selon un modèle unique de gestion centralisée est tout simplement catastrophique. Nous avons plus d’une cinquantaine de points de service sur un immense territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon et de Fermont à Schefferville et cette réforme n’a jamais tenu compte de cette importante réalité. Le climat malsain qui règne affecte grandement nos travailleuses et nos travailleurs qui sont tout simplement à bout de souffle. Les départs en maladie et la détresse psychologique sont le quotidien de nos collègues de travail. Les postes vacants sont difficiles à combler et l’ambiance ne favorise pas la rétention de celles et de ceux qui travaillent avec nous », de déplorer Verna Jean, présidente du Syndicat du personnel de bureau, des technicien-nes et des professionnel-les de l’administration de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des services paratechniques, auxiliaires et de métiers de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN compte quelque 1300 membres et le Syndicat du personnel de bureau, des technicien-nes et des professionnel-les de l’administration de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord–CSN en totalise environ 560.
Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant quelque 5500 membres sur un territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon en passant par Anticosti et Fermont.
Réunis en assemblées générales à Baie-Comeau, Sept-Îles et Fermont, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de la Manicouagan–CSN (STT CPE M), Syndicat des travailleuses et travailleurs de CPE de Sept-Îles–CSN (STT CPE SI) et le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CPE le Mur-Mûr–CSN (STT CPE MM) se sont prononcées fortement, à la hauteur de 93 %, en faveur d’une banque de six (6) journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. Elles veulent ainsi mettre la pression nécessaire pour faire débloquer la négociation des dispositions nationales avec les associations d’employeurs et le ministère de la Famille.
Les quelque 200 membres des syndicats de la Côte-Nord sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015, soit environ 30 mois. « Les travailleuses envoient ainsi un message clair au gouvernement de même qu’aux employeurs, déclare monsieur Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord. Le message est qu’elles sont déterminées à obtenir un contrat de travail leur garantissant des conditions qui leur permettent d’effectuer adéquatement leur travail auprès des enfants. »
Pour sa part, Mme Julie Pellerin, présidente du STT CPE M, explique « qu’après 30 rencontres de négociation, seules les matières non monétaires ont fait l’objet d’entente ». Elle mentionne également que « dans cette négociation, les demandes des employeurs représentent des reculs importants, non seulement dans les conditions de travail des syndiquées, mais également dans la qualité des services offerts aux enfants ».
« Il y a là bien plus qu’un conflit employeurs/employées. Par nos revendications, nous permettrons aussi d’assurer la pérennité du réseau des centres de la petite enfance, un réseau fiable et mondialement réputé dont s’est dotée la population du Québec dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants », conclut Mme Stéphanie Tanguay, présidente du STT CPE SI.
La Côte-Nord compte 10 centres de la petite enfance regroupant plus de 200 travailleuses et travailleurs. Ils sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central Côte-Nord. La CSN regroupe pour sa part quelque 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.
« Jouer dans les horaires pour rien, ça coûte cher aux citoyens ! » C’est ce que sont venus scander des dizaines de travailleuses et de travailleurs de Port-Cartier à la réunion du conseil municipal hier soir. Lors de la réunion précédente du conseil, le 28 août dernier, des membres du Syndicat national des employés de la ville de Port-Cartier–CSN s’étaient présentés à l’hôtel de ville pour demander à la mairesse d’expliquer sa décision de créer dès l’automne un quart de travail de soir. Celle-ci, ayant du mal à argumenter sa décision, avait alors ouvert la porte à une discussion avec les employé-es municipaux.
« Il semble bien que les belles paroles de la mairesse n’étaient que de la poudre aux yeux ! Elle refuse d’entendre ce que nous avons à dire et c’est pourquoi nous sommes ici ce soir », a lancé d’entrée de jeu Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord (CCCN–CSN).
Le syndicat s’oppose à la décision unilatérale de l’administration municipale de chambarder les horaires puisque cette mesure ne permettra aucune économie. Depuis l’annonce de cette décision, les employé-es se battent pour se faire entendre et faire respecter la convention collective. « Des dispositions spécifiques dans la convention encadrent déjà les modalités d’utilisation d’un horaire de soir aux travaux public. Nous sommes sur le terrain au quotidien, nous sommes au cœur des opérations de la ville de Port-Cartier. Notre principale préoccupation est de donner les meilleurs services au meilleur coût pour les citoyens de Port-Cartier », a poursuivi Nelson Coulombe, président du syndicat.
Les travailleuses et les travailleurs municipaux profitent de l’occasion pour inviter les résidents à participer à la discussion. « C’est une lutte syndicale, mais qui concerne aussi les citoyennes et les citoyens de Port-Cartier. La mairesse essaie de berner la population, et ça, c’est inacceptable. Nous allons organiser une rencontre publique pour pouvoir partager notre point de vue », a conclu Guillaume Tremblay.