Réussir en prévention

Du 13 au 20 octobre se tient la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (SST). À cette occasion, la CSN souhaite rappeler à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, de même qu’à ses quelque 300 000 membres des secteurs privé et public l’importance de la prévention.

À titre d’exemple, le personnel du département de l’imagerie médicale du CHU Sainte-Justine compte une centaine de techniciennes et techniciens répartis dans huit secteurs. Avec l’augmentation constante des examens à effectuer, plusieurs d’entre eux ont éprouvé des symptômes d’épuisement, de stress, avec pour conséquence des arrêts de travail et un roulement de personnel.

Le syndicat a alors rencontré la partie patronale afin de créer un comité de travail pour résoudre cette problématique. Une démarche approfondie a alors été réalisée paritairement et une reconnaissance des problèmes de surcharge de travail et des facteurs de risque psychosociaux a permis d’élaborer des pistes de solutions sur le plan de l’organisation du travail.

Parmi ces solutions, on trouve la mise à jour des devis techniques, un plan de travail qui permet d’optimiser la distribution des tâches, un meilleur encadrement des nouveaux employé-es, ainsi qu’une révision des ressources financières allouées au département. Ces pistes de solution permettent de réduire la charge de travail et favorisent le climat de travail et la santé du personnel. Malgré les difficultés rencontrées au cours de la démarche, le syndicat est très heureux du climat de confiance qu’il a entretenu avec la direction et des résultats que cette démarche a apportés.

Bâtir la solidarité régionale pour développer une voix forte

Les conseils centraux de la CSN jouent un rôle politique important dans chacune de leur région, mais comment s’y prennent-ils pour que leur voix porte encore plus et que les préoccupations des travailleuses et des travailleurs soient entendues ?

Le Point syndical a interviewé les 13 présidentes et présidents de conseils centraux au sortir de leurs congrès pour qu’ils rendent compte des façons de faire qui ont fait leurs preuves, mais aussi des innovations en cours partout au Québec. Nous avons, du même coup, dressé un portrait des enjeux régionaux qui préoccupent le plus les conseils centraux à la veille de la rentrée.

S’appuyer sur la base
La participation des membres est au centre des préoccupations des conseils centraux. Leur proximité avec les syndicats qu’ils représentent a toujours été un atout, mais plusieurs approches nouvelles visent à renforcer ce lien.

On veut, par exemple, rendre les réunions moins formelles pour donner la parole aux membres dès le début, plutôt que de simplement valider des documents. Certaines régions mettent en place des réunions thématiques qui vont changer de secteur en fonction du sujet abordé. Cette façon de faire fonctionne d’ailleurs déjà très bien au Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis trois ans. On veut aussi miser sur des rencontres informelles où il est plus facile de s’exprimer, même pour les membres qui ont tendance à rester muets dans les assemblées.

Photo des présidences des conseils centraux, prise d'un étage plus haut que les élu-e-s.

Présidences des conseils centraux // Photo : D. Morissette

Divers conseils misent par ailleurs sur un comité de mobilisation, souvent renouvelé, pour soutenir les enjeux des syndicats. Par endroits, les conseils centraux ont décidé de trouver le moyen de rendre davantage disponibles les membres du comité exécutif, même si cela signifiait parfois une diminution du nombre de personnes y siégeant. Des conseils ont aussi choisi de donner la responsabilité de secteurs (géographiques ou d’activité) à chacun des membres du comité exécutif, parfois en spécialisant une vice-présidence sur le secteur privé.

L’idée générale est de s’appuyer sur la base pour définir les enjeux régionaux et de mieux les porter, par une plus grande mobilisation des membres. On pense ici à des causes politiques ou sociales, mais aussi à la solidarité manifestée à l’égard des luttes des autres syndicats de la région.

Approches de communication
Pour communiquer avec les membres, au moins quatre conseils centraux ont déjà installé de l’équipement pour produire des vidéos, ou le feront bientôt. Ce dispositif sera offert aux syndicats qui veulent parler à leurs membres à distance.

Les régions ont toutes plus de facilité à communiquer avec les médias que la métropole. Les présidentes et présidents ont souvent des liens directs avec les journalistes depuis des années. Au Cœur-du-Québec, certains médias enregistrent même de longues entrevues qui servent dans différents topos dans les semaines suivantes.

Sur la Rive-Nord et la Rive-Sud dans la région de Montréal, c’est beaucoup plus difficile, et la présence de médias est plus aléatoire. Curieusement, la montréalisation de l’information n’aide pas vraiment à ce que la voix des travailleuses et travailleurs soit mieux entendue. La vente ou la fermeture de journaux a même empiré la situation par endroits.

Québec s’en tire mieux à cet égard, même si le conseil central a décidé de ne pas du tout compter sur les radios poubelles de la capitale.

En Outaouais, on mise sur des études chiffrées sur l’iniquité dont souffre la région en matière de services de santé, d’éducation et même en culture. Cette approche fonctionne bien avec les médias qui ont des données à se mettre sous la dent, qui sont basées sur des études.

Coalitions et rencontres
Les conseils centraux misent tous sur des coalitions intersyndicales ou basées sur des enjeux spécifiques pour se donner un plus grand poids régional. À Montréal, par exemple, on mise sur un comité intersyndical en place depuis plus de 45 ans, de même que sur des rencontres régulières avec les élu-es municipaux de tous les partis en place. De son côté, la coalition Équité Outaouais réussit à marteler son message, qui a même eu un impact électoral en 2018 en mettant fin au monopole d’un seul parti qui prévalait depuis plusieurs années. L’environnement est un sujet de plus en plus chaud et rassembleur un peu partout.


Ce que Les présidentes et présidents des conseils centraux ont dit :

« On veut attirer plus de monde pour les actions comme celle du 27 septembre. On mise beaucoup sur notre comité de mobilisation. »
– Manon Tremblay, Saguenay–Lac-Saint-Jean

« Il faut un meilleur réseau entre nous parce que le vent de droite souffle encore très fort. Quand tu t’intéresses plus aux autres syndicats, tu vas aussi t’intéresser plus au conseil central. »
– Patricia Rivest, Lanaudière

« Il faut s’investir dans différents milieux, se joindre à des tables et à différents groupes pour amener une vision CSN sur les façons de nous développer comme région. »
– Guillaume Tremblay, Côte-Nord

« Les membres participent déjà pas mal, mais ce sont souvent les mêmes. Notre défi, c’est d’essayer que ça descende plus. On veut inviter les gens à s’exprimer, notamment dans des activités informelles comme les 5 à 7. »
– Annette Herbeuval, Montérégie

« On veut consolider la solidarité intersyndicale avec notre réseau de mobilisation. »
– Dominique Daigneault, Montréal métropolitain

« Il faut se coller sur la réalité des syndicats, leurs enjeux sociaux. Quand ta voix et tes idées ont une importance, ça te donne plus envie de t’impliquer et on le constate. »
– Nancy Legendre, Bas-Saint-Laurent

« On croit que les liens entre les enjeux régionaux et nos syndicats sont là. Il faut les alimenter par une plus grande participation pour que nos luttes soient portées par les membres. »
– Alfonso Ibarra, Outaouais

« On a une bonne collaboration avec les médias régionaux, mais on veut redévelopper le réflexe des journalistes à nous interpeller. »
– Félix-Antoine Lafleur, Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

« À toutes les interventions d’élu-es, on donne systématiquement notre opinion. Ça fait comprendre aux syndiqué-es à quoi sert le conseil central. On est un outil essentiel au développement régional. »
– Serge Saint-Pierre, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

« On a décidé d’interpeller davantage nos syndicats par téléphone et d’augmenter la présence des membres aux assemblées en rendant les rencontres moins formelles, en donnant plus de temps d’antenne aux membres. »
– Paul Lavergne, Cœur-du-Québec

« Les gens se sont aperçus qu’ils ne se connaissaient pas, mais qu’ils voulaient plus partager. On va organiser trois ou quatre rencontres par an sur les priorités régionales. »
– Chantal Maillé, Laurentides

« Plus nos membres sont au courant des luttes menées par d’autres syndicats, plus notre solidarité peut s’exprimer. Et si on peut syndiquer le concurrent d’à côté, plus notre rapport de force est grand. »
– Denis Beaudin, Estrie

« S’il y a une mauvaise nouvelle, le conseil central est tout de suite au jeu avec le syndicat. Le conseil central est un incontournable. »
– Ann Gingras, Québec–Chaudière-Appalaches.

Les employé-es de transport ferroviaire de Schefferville déclenchent la grève générale illimitée

Après une longue journée de négociation qui n’a débouché sur aucune avancée de la part de l’employeur, les deux syndicats de transport ferroviaire de la compagnie Tshiuetin ont déclenché la grève générale illimitée, aujourd’hui même à 00 h 01.

« De façon générale, l’employeur est resté sur ses positions, souligne le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Jean-Pierre Bourgault. Il veut que le syndicat accepte sa proposition de couper des postes et des heures de travail, tout en annonçant qu’une restructuration s’en vient. Il est hors de question que les employé-es disent oui maintenant à des reculs alors qu’ils ne savent pas ce qui leur pend au bout du nez dans quelques mois », ajoute-t-il.

Les syndiqué-es sont pourtant prêts à mettre de l’eau dans leur vin, le temps que la compagnie procède à certaines restructurations. Ils ont fait des concessions sur leurs demandes salariales. Ils ont proposé des solutions à court terme pour essayer d’empêcher la grève, comme une convention sur deux ans pour sauver la saison du minerai. L’employeur refuse. Ils ont suggéré la création d’un comité paritaire pour discuter de restructuration, mais l’employeur estime que ce serait trop lent.

« Un comité paritaire serait trop lent, mais alors que la grève était imminente, l’employeur n’a pas mis tous les efforts nécessaires pour régler la situation. Le directeur général de la compagnie s’était planifié des vacances au Chili ; le porte-parole du comité de négociation, lui, n’a pas jugé bon de se déplacer et a préféré participer à la séance par une visioconférence de Québec. Ça dénote le manque de sérieux de l’employeur qui dit vouloir trouver des solutions rapidement », renchérit le président du conseil central de la Côte-Nord, Guillaume Tremblay.

« Les employé-es sont déterminés à rester en grève le temps qu’il faudra pour se faire respecter et on sera derrière eux jusqu’au bout. », ont conclu les deux porte-parole.

 

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

Du fumier pour cultiver un règlement fertile

Ce matin, le Syndicat régional des salariées des Caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN a de nouveau manifesté son impatience face à leur employeur.

« Nous avons livré environ 600 livres de fumier de mouton à notre employeur en guise d’appréciation de son attitude générale à notre égard. Notre second message est tout aussi clair : nous ne sommes pas des moutons et nous souhaitons un retour rapide et fertile à la table de négociation, afin d’y faire germer un règlement négocié de bonne foi », de revendiquer Chantale Vaillancourt, présidente du syndicat.

En grève générale illimitée depuis le 3 mai dernier, les salarié-es ont déposé une pétition le 11 juin dernier qui rassemble plus de 2600 signatures d’appui à leur négociation de la part de la population.

« Nous attendons impatiemment que la Fédération des caisses Desjardins intervienne et donne enfin un mandat clair à cet employeur afin de régler ce conflit qui traîne déjà depuis trop longtemps. Depuis la dernière rencontre tenue le 6 juin dernier, en plein conflit de travail, l’employeur n’a proposé aucune nouvelle date de négociation, une attitude digne des pires entreprises. Lors de la dernière séance de négociation, nous avions pourtant proposé deux scénarios de règlements qui ont été rejetés sans aucune explication », de dénoncer David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

En assemblée générale le 7 juin dernier, les membres ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la grève, tout en se préparant à augmenter les moyens de pression.

« Même si le Mouvement Desjardins se targue d’agir différemment des autres banques dans le cours normal de ses affaires, les récentes actualités nous révèlent que sa direction semble quelque peu manquer de rigueur et leur comportement dans cette négociation nous indique effectivement tout le contraire. Nous réitérons que ces agissements sont dignes des mauvais employeurs. La Fédération des caisses doit agir, et ce, dans les plus brefs délais afin de donner un mandat de négocier de bonne foi à la direction de la Caisse de Hauterive », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN (CCN—CSN).

Le syndicat demande à nouveau à la population de ne pas franchir la ligne de piquetage des employé-es de la caisse Desjardins de Hauterive, ce qui aide les syndiqué-es à régler plus rapidement leurs différends avec Desjardins.

 À propos

La Fédération du commerce–CSN regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération représente près de 2000 travailleuses et travailleurs de Desjardins partout au Québec et compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Dépôt d’une pétition d’appui de la population

Ce matin, le Syndicat régional des salariées des Caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN a déposé à leur employeur une pétition rassemblant plus de 2000 signatures en appui à leur négociation.

« Après plus d’une vingtaine de rencontres, dont les dernières en présence du conciliateur, nous faisons toujours face à un employeur qui ne veut tout simplement pas négocier. Jeudi dernier, nous avons tenté de dénouer l’impasse à laquelle nous sommes confrontés, mais l’employeur reste inflexible, de déplorer Chantale Vaillancourt, présidente du syndicat. Le dépôt de cette pétition nous démontre que la population n’appuie pas la position et l’attitude de la Caisse. L’employeur fait du présentéisme, arrive aux rencontres sans mandat et ne fait aucune proposition pour en arriver à une entente avec ses salarié-es. Son comportement frôle la mauvaise foi. »

En grève générale illimitée depuis le 3 mai dernier, les salarié-es ont rassemblé plus de 2000 signataires en appui à ce message : Nous appuyons les syndiqué-es du Syndicat régional des salariées des caisses Desjardins de la Côte-Nord et demandons à l’employeur de la caisse populaire Desjardins de Hauterive de convenir d’un règlement immédiatement au bénéfice de tous les membres de Desjardins ainsi que de la population.

« Nous trouvons inconcevable qu’un employeur de cette envergure agisse de cette manière. En plein conflit, il n’a proposé aucune date de négociation alors que celle-ci est au point mort, à cause de son attitude. Jeudi dernier, nous avons proposé deux scénarios de règlements et l’employeur n’a pas bougé d’un iota de ses positions. Pour nous, il est clair que les paramètres de règlement sont dictés directement de la Fédération des Caisses Desjardins, ce qui empêche une négociation de bonne foi », a renchéri David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

En assemblée générale vendredi dernier, les membres ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la grève, tout en se préparant à augmenter les moyens de pression.

« Tout ce que fait Desjardins actuellement, c’est de confirmer qu’il est un mauvais employeur, ce que nous répétons depuis déjà plusieurs semaines. La Fédération des caisses nous donne raison : elle refuse de confier des mandats clairs, des pistes de règlement et laisse la direction de la Caisse de Hauterive se présenter les mains vides en négociation. Nous sommes heureux du soutien de la population qui voit clair dans le jeu de l’employeur », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Après avoir reçu ces appuis, le syndicat demande à nouveau à la population de ne pas franchir la ligne de piquetage des employé-es de la caisse Desjardins de Hauterive, ce qui aide les syndiqué-es à régler plus rapidement leurs différends avec Desjardins.

À propos

La Fédération du commerce–CSN regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération représente près de 2000 travailleuses et travailleurs de Desjardins partout au Québec. La fédération compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

La maternelle 4 ans pourrait nuire à la vitalité des villages de la Côte-Nord

L’ouverture de classes de maternelle 4 ans pourrait avoir un effet négatif insoupçonné dans les petites localités. Si on faisait le choix d’inscrire les enfants de 4 ans actuellement en CPE à la maternelle, ça pourrait mettre en péril certaines installations en raison de la faible densité de population.

« Dans un village nord-côtier, l’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait aussi faire fermer un des services de garde en milieu familial en place et ainsi laisser en plan des enfants de moins de 4 ans », insiste Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord – CSN, qui souligne que la vitalité de plusieurs villages dépend de l’offre de services de garde éducatifs 0-5 ans pour tous les enfants.

Concertation régionale indispensable

Dernièrement, le ministre Jean-François Roberge a ouvert la porte à des comités de concertation au niveau régional et national sur les maternelles 4 ans. « Si on veut éviter de déséquilibrer le réseau des services de garde éducatifs par des fermetures, il faut absolument asseoir tous ceux qui s’occupent de la petite enfance dans notre région », soutient Steve Heppell, vice-président régional de la FSSS-CSN Côte-Nord, qui ajoute qu’un conseil consultatif sur l’organisation des services de garde éducatifs existe déjà dans chaque région. Pour être cohérent, il faudrait que les commissions scolaires y siègent avant d’ouvrir des places de maternelle 4 ans n’importe où. Sinon, on risque de déstabiliser l’offre de services de garde éducatifs dans certains secteurs.

Le travail en silo des ministères (Famille, Santé, Éducation) ne permettra pas d’utiliser toutes les ressources spécialisées, comme les orthophonistes, peu importe si celles-ci sont à l’emploi du réseau de la santé et des services sociaux ou de celui de l’éducation. « L’accès à un spécialiste pour un enfant fragilisé de 2, 3 ou 4 ans ne devrait pas dépendre du réseau dans lequel le ou la professionnelle disponible travaille », soutient Julie Pellerin, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la Manicouagan–CSN.

Atouts des services de garde éducatifs

« Il ne faut pas oublier que pour certaines familles la maternelle 4 ans n’est pas gratuite. Elle peut même coûter plus cher que le CPE puisqu’il faut payer pour les lunchs, le service de garde scolaire et le camp de jour pendant l’été », rappelle par ailleurs Stéphanie Tanguay, présidente du Syndicat des travailleuses et de travailleurs de CPE de Sept-Îles–CSN. Cette dernière s’inquiète par ailleurs du manque d’enseignant-es et de ressources professionnel-les spécialisées pour les enfants fragilisés dans le réseau scolaire.

« Nous avons, au Québec, un réseau de service de garde éducatif qui donne le choix aux parents. Ils ont le choix d’envoyer leur tout-petit en CPE ou en milieu familial régis et subventionnés. La maternelle n’est pas ce qui convient le mieux pour tous les enfants de 4 ans » explique, Guillaume Tremblay. « Si on veut préserver ce choix, il faut se coordonner pour faire une offre qui convient aux besoins de l’ensemble des tout-petits, pas seulement ceux qui ont 4 ans », ajoute Julie Pellerin.

À propos

 Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs, soit en CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés (RSG).

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Les membres acceptent l’entente de principe à 85,6 %

Les membres du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN (SNEABC) ont accepté à 85,6 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 21 mai dernier. Après avoir pris connaissance du contenu de celle-ci dans le cadre de deux assemblées générales, qui ont eu lieu mardi et mercredi dernier, les 700 travailleurs se sont prononcés en faveur de l’entente ce vendredi 31 mai, par voie d’un scrutin secret tenu de 6 h à 21 h.

« Notre nouveau contrat de travail de six ans ne comprend aucune nouvelle sous-traitance, ce qui implique qu’aucune des tâches actuellement faites par nos membres ne sera confiée à des travailleurs hors accréditations. Notre entente stabilise la main-d’œuvre actuelle, prévoit l’ouverture de 15 nouveaux postes permanents et l’introduction de 45 postes de relève. En plus des augmentations de salaire totalisant près de 16,55 % sur 6 ans, notre nouveau régime de retraite à prestation cible, qui entrera en vigueur seulement en janvier 2021, comporte des gains importants tels qu’une rente supérieure au régime à prestation déterminée et une contribution patronale supérieure, ce qui représente un investissement majeur », de préciser Michel Desbiens, président du SNEABC.

« Nous sommes très fiers de ce nouveau contrat de travail qui vient garantir des emplois de qualité bien rémunérés dans un domaine où notre expertise est reconnue mondialement. En tout, ce sont plusieurs millions de dollars qui sont répartis sur la durée de la nouvelle convention collective et qui viennent bonifier les régimes de retraite, la masse salariale et les autres conditions de travail », de souligner Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.

« Nous sommes toujours très heureux lorsque nous réussissons à nous entendre avec un employeur avant même l’échéance de la convention collective, qui se terminait aujourd’hui même. Je tiens à saluer chaleureusement le travail des comités de négociation et de mobilisation qui, en moins de quatre mois, ont bouclé cette négociation avec brio, à la satisfaction des membres du syndicat », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Le Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau–CSN rassemble 700 travailleurs affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, qui compte plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

L’employeur doit revenir à la table de négociation

Lors d’un rassemblement tenu ce matin devant la caisse populaire Desjardins de Hauterive, appuyé par plusieurs travailleuses et travailleurs syndiqués de la CSN, le Syndicat régional des salariées des Caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN a lancé un appel à l’employeur pour que celui-ci revienne rapidement à la table de négociation.

« Même si Desjardins se targue d’être un bon employeur, nous sommes actuellement sans contrat de travail, et ce, depuis 22 mois. Alors que nous demandions le statu quo, la partie patronale ne cherche qu’à faire reculer les conditions de travail que nous avons acquises depuis longtemps, ce que nous refusons catégoriquement. Depuis le 3 mai dernier, date où nous avons voté la grève générale illimitée à 97 %, l’employeur laisse volontairement traîner la négociation, de dénoncer Chantale Vaillancourt, présidente du syndicat. Le 3 mai dernier, lorsque nous nous sommes présentés à la table de négociation, nous avons pourtant déposé une contre-offre globale et proposé plusieurs solutions sur différents enjeux, dont l’ancienneté et les horaires de travail pour lesquels l’employeur est en demande, mais celui-ci n’a rien voulu concéder en échange. »

« Lors des rares conflits que nous traversons, ça n’a tout simplement pas de bon sens de ne pas avoir de rencontres durant un mois. Or, depuis le 3 mai, l’employeur proposait seulement des dates de négociation au début du mois de juin. Que ce soit sur les services aux membres ou sur les travailleuses et travailleurs, l’employeur devra vivre avec les conséquences négatives de ce conflit. Depuis le début, nous prétendons que les mandats de négociation viennent directement de la Fédération des caisses Desjardins qui veut à tout prix niveler les conditions générales de ses salarié-es vers le bas. Si c’est le cas, nous trouvons encore plus inconcevable que la haute direction du mouvement cautionne une telle attitude de mépris envers ses membres et ses salarié-es », de déclarer Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord.

Le syndicat demande l’appui et le respect de la population en leur demandant de ne pas franchir la ligne de piquetage des employé-es de la caisse Desjardins de Hauterive. Cet appui aidera les syndiqué-es à régler plus rapidement leurs différends avec Desjardins.

À propos

La Fédération du commerce (CSN) regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération représente près de 2000 travailleuses et travailleurs de Desjardins partout au Québec. La fédération compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

 

 

 

 

Le Canada ne doit pas laisser tomber le bois d’œuvre

Le premier ministre Trudeau s’est réjoui à juste titre de la fin des tarifs américains sur l’acier et l’aluminium, mais il ne doit pas oublier le conflit au sujet du bois d’œuvre avant de ratifier le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

« Si nous avons dû repousser la ratification lorsque l’acier et l’aluminium étaient injustement taxés, pourquoi ne pas adopter la même approche pour le bois d’œuvre qui est pourtant un produit important d’est en ouest au Canada ? », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que nous en sommes au cinquième conflit au sujet du bois d’œuvre et que lors de tous les autres conflits, le Canada a obtenu des décisions favorables tant devant le tribunal de l’OMC que devant celui de l’ALENA. « Après la ratification, le Canada n’aura plus le même rapport de force pour pouvoir accélérer le règlement du conflit au sujet du bois d’œuvre », estime Louis Bégin, qui demande au gouvernement Trudeau de repousser la ratification de l’ACEUM tant et aussi longtemps que ce conflit commercial majeur perdure entre deux pays qui disent pourtant vouloir le libre-échange.

Seulement au Québec, l’industrie forestière génère près de 30 000 emplois directs et indirects. « On ne doit pas oublier le secteur du bois d’œuvre », réitère Louis Bégin.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Une vie syndicale forte

Forestville, le 14 mai 2019 – Le Congrès du Conseil central Côte-Nord – CSN s’ouvre aujourd’hui à Forestville sous le thème de la vie syndicale. « Être à la CSN, c’est aussi vouloir un monde plus juste, plus équitable et d’avoir des préoccupations environnementales. C’est aussi faire des luttes qui dépassent celles des relations de travail, et c’est ce que nous réaffirmerons encore une fois lors de ce congrès » a déclaré le président, Guillaume Tremblay. « Nous avons démontré au fil des années la force que nous avons lorsque nous décidons de se mobiliser collectivement, et je souhaite cette semaine que chaque membre de la CSN prenne conscience du pouvoir d’action qu’il a en tant que citoyenne et citoyen. »

Lors de ce congrès, les membres auront donc l’occasion de se pencher sur les enjeux des écarts de richesse, de la pénurie et de la rareté de main-d’oeuvre et de la condition féminine. « Malgré qu’on soit en 2019, nous avons toujours beaucoup de travail à faire sur les questions d’équité homme/femme, de la conciliation travail/famille et de la violence conjugale. » a-t-il rajouté.

Le congrès sera aussi l’hôte de conférences d’invité-es de marque. Parmi ceux-ci, Natasha Kanapé Fontaine, poète, militante innue et comédienne fera une présentation sur les inégalités hommes/femmes, tout en tissant des liens avec les communautés autochtones qui rappelons-le, représentent 20% de la population nord-côtière. Nous aurons aussi l’occasion d’entendre Laurent Ferrier, du département de technologie de maintenance industrielle du Cégep de Sept-Îles, sur la Révolution industrielle 4.0 et comment les grands changements technologiques de notre époque modifient le monde du travail. Christian Nadeau, professeur de philosophie à l’Université de Montréal, animera une conférence et un atelier sur la vie syndicale et Alain Deneault, auteur et philosophe québécois, viendra nous démontrer l’impact majeur des paradis fiscaux sur les inégalités économiques et comment elles se manifestent dans notre région.

« Après plus de 50 ans de présence CSN sur la Côte-Nord, nous démontrerons encore une fois la force de notre organisation et de la solidarité des 5 500 membres de la CSN sur la Côte-Nord lors de ce congrès. » a conclu Guillaume Tremblay.

À propos
Sur la Côte-Nord, le Conseil central Côte-Nord – CSN regroupe plus de 5 500 membres qui oeuvrent dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 50 syndicats.

Le salaire minimum à 12,50 $ : encore trop loin de la cible

À l’occasion de l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire du salaire minimum à 12,50 $ l’heure et de la Journée internationale des travailleuses et travailleurs, les porte-paroles des sept organisations membres de la campagne 5-10-15 tiennent à exprimer leur déception. En campagne électorale, le parti de François Legault, la Coalition avenir Québec, disait vouloir créer des « jobs payants ». Il aurait pu commencer par améliorer le salaire de près de 900 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, mais il a raté l’occasion. « Il ne faut pas oublier que 15 $ l’heure, c’est ce qui est nécessaire, quand on travaille à temps plein, pour sortir de la pauvreté au Québec et pour cesser de vivre dans la crainte constante d’une dépense imprévue », a déclaré Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

L’augmentation de 50 cents l’heure arrive dans un contexte économique extrêmement favorable qui aurait dû éliminer toutes les craintes, souvent non fondées, liées à un salaire minimum plus élevé. Le taux de chômage est à un plancher historique (5,4 %), la pénurie de main-d’œuvre affecte plusieurs secteurs et régions et l’inflation demeure faible malgré une croissance forte. « Le gouvernement aurait dû faire preuve de courage et avancer vers les 15 $ l’heure. Cela aurait été une action en faveur d’une plus grande égalité homme-femme, car les femmes occupent environ 58 % des emplois à moins de 15 $ l’heure au Québec », comme le rappelle Mélanie Gauvin, porte-parole du Front de défense des non-syndiquéEs.

Pour une obligation de donner l’horaire de travail au moins cinq jours à l’avance
Outre l’augmentation du salaire minimum, la campagne 5-10-15 porte deux autres revendications qui visent à permettre de mieux concilier le travail et la vie personnelle et familiale. D’abord, les organisations membres demandent à ce que les personnes salariées aient le droit de connaître leur horaire au moins cinq jours à l’avance. Dans un monde où les emplois atypiques sont la réalité pour une part de plus en plus importante des travailleuses et travailleurs, l’instabilité des heures de travail entraîne des défis de taille pour la planification de la vie personnelle et familiale et la gestion du budget. « Le gouvernement doit continuer sur la lancée de la récente réforme de la Loi sur les normes du travail (LNT). Celle-ci permet désormais à une personne de refuser de travailler si elle n’est pas avisée à l’intérieur d’un délai de cinq jours. Ce premier gain doit être bonifié. La responsabilité doit être mise du côté de l’employeur avec une règle qui oblige la divulgation de l’horaire à l’avance », d’expliquer Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

Dix jours de congé payé en cas de maladie ou de responsabilités familiales
Actuellement, la Loi sur les normes du travail prévoit seulement deux jours de congé payé lorsque les travailleuses ou travailleurs s’absentent pour raisons familiales ou de santé. Au-delà de deux jours, les personnes salariées doivent choisir : soit s’appauvrir pour se soigner ou s’occuper d’un proche, soit travailler malgré la maladie ou une responsabilité familiale.

« Les chiffres démontrent que ce sont encore aujourd’hui les femmes qui souffrent davantage de cette situation, a expliqué Jacques Létourneau, président de la CSN. En 2016, les femmes se sont absentées en moyenne 74 heures pour des obligations personnelles ou familiales alors que chez les hommes, la moyenne était de moins de 20 heures. L’équité homme-femme s’en trouve lourdement affectée », précise-t-il. Pour contribuer à établir l’équité homme-femme, le gouvernement doit rendre accessibles dix jours de congé payé à toutes et à tous.

La théorie démentie par la réalité
Plusieurs exemples démontrent que l’augmentation du salaire minimum n’a pas les impacts défavorables sur l’emploi que présument certaines théories économiques. Le seuil théorique de 50 % du salaire moyen qui avait été établi, bien que ce dernier était hautement discutable, ne peut certainement plus apparaître comme un critère valable et encore moins représentatif de la réalité du marché du travail. « Surtout, les données choisies par le ministère pour établir le salaire moyen excluent toutes les personnes employées à salaire fixe, ce qui fait baisser lourdement la moyenne, a clarifié Luc Vachon, président de la CSD. S’il y a eu corrélation dans les années 1970 ou 1980 entre le dépassement du ratio de 50 % et la hausse du chômage des jeunes, d’autres facteurs sont aussi à prendre en compte tels que l’arrivée des baby-boomers sur le marché du travail ou les crises économiques. Le contexte actuel est totalement différent et doit appeler à une autre approche », a-t-il dit.

Richard Perron, président du SPGQ, renchérit : « D’ailleurs, les prévisions de pertes d’emploi lancées par certains opposants de la hausse ne se sont pas concrétisées ailleurs. En Ontario, la hausse du salaire minimum à 14 $ l’heure en janvier 2018 devait, selon eux, provoquer la perte de centaines de milliers d’emplois. Or, on constate en Ontario une croissance de 2 % de l’emploi entre l’année 2017 et le premier trimestre de 2019 alors que la moyenne canadienne est de seulement 1,2 % », a-t-il poursuivi.

Et si l’effet de la hausse sur l’emploi était positif? C’est ce que démontre une étude récente de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). « On ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas quelques pertes d’emploi, mais ça n’a rien à voir avec les prédictions catastrophistes, de mentionner Christian Daigle, président général du SFPQ. En contrepartie, la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure stimulera l’économie locale en ajoutant de 2,2 à 3,4 milliards de masses salariales. Celles et ceux qui en bénéficieront dépenseront leurs revenus supplémentaires pour mieux combler leurs besoins essentiels, plutôt que de les placer dans un paradis fiscal! »

Secteur public : cinq organisations syndicales conviennent d’un protocole de solidarité

Les cinq plus grandes organisations syndicales présentes dans le secteur public ont convenu, cette semaine, d’un protocole de solidarité. Afin de concentrer toutes leurs énergies à la prochaine négociation du secteur public qui s’amorcera cet automne, la CSN, la CSQ, la FTQ, la FIQ (FIQP) et l’APTS se sont entendues sur un protocole de non-maraudage en prévision de la période de changement d’allégeance prévue en juillet prochain.

Ce protocole de non-maraudage s’appliquera pour tous les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux affiliés aux organisations signataires. Celles-ci ont convenu de ne pas solliciter les membres d’une autre organisation et de n’appuyer aucune initiative locale allant en ce sens.

Les organisations syndicales rappellent que, pour ce qui est du secteur de la santé et des services sociaux, des votes d’allégeances syndicales ont été tenus il y a moins de deux ans. Bien que ces votes aient été imposés par le gouvernement libéral dans la foulée du projet de loi 10 fusionnant les établissements du réseau de la santé, la quasi-totalité des travailleuses et travailleurs de ce secteur a pu se prononcer sur l’organisation qui les représenterait.

Ensemble, les cinq organisations syndicales représentent plus de 425 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.

Grève à la caisse Desjardins de Hauterive

Alors que la négociation d’une nouvelle convention collective s’étire depuis juillet 2017, les travailleuses et les travailleurs syndiqués de la Caisse populaire Desjardins de Hauterive, à Baie-Comeau, ont décidé de déclencher la grève pour lancer un message clair à l’employeur : les offres patronales ne sont tout simplement pas recevables.

« On ne peut pas accepter les demandes de reculs de l’employeur qui cherche à niveler nos conditions de travail vers le bas », affirme Chantale Vaillancourt, présidente du Syndicat régional des salarié-es des caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN, section caisse populaire Desjardins de Hauterive.

L’employeur souhaite notamment ne plus respecter l’ancienneté lors de l’attribution des postes. La caisse Desjardins demande des changements d’horaires qui compromettent la conciliation travail-famille, sans compter un recul au niveau des vacances. « Nous n’avons même pas d’offre salariale à ce jour », déplore la présidente.

La mission coopérative de Desjardins est de contribuer au « mieux-être économique et social des personnes et des collectivités ». « On constate depuis quelque temps que Desjardins demande systématiquement des reculs des conditions de travail, alors que ses bénéfices sont pourtant au rendez-vous. Je ne pense pas qu’Alphonse Desjardins aurait souhaité augmenter les profits de son organisation sur le dos des travailleurs », lance Guillaume Tremblay, président du Conseil central de la Côte-Nord–CSN.

« Une institution financière comme Desjardins a les moyens d’améliorer les conditions de travail de ses travailleuses et travailleurs partout au Québec. Il n’est pas question de reculer », affirme David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN).

La caisse de Hauterive à Baie-Comeau compte près de 40 syndiqué-es. La prochaine séance de négociation se tiendra les 26 et 27 février prochains. Les membres du syndicat ont voté pour à 96 % pour des journées de grève, le 20 décembre dernier.

Une réforme est indispensable

Les règles actuelles de l’assurance-emploi nuisent sérieusement aux travailleuses et travailleurs des petites localités et, par ricochet, à l’économie des régions. Le gouvernement libéral de Justin Trudeau doit le réaliser et agir en conséquence.

La pénurie de main-d’œuvre provoque une baisse du taux de chômage et, par conséquent, une plus grande étanchéité du programme. Il devient de plus en plus difficile de se qualifier pour l’assurance-emploi. Pour cette raison, les PME issues de secteurs saisonniers comme le tourisme, la pêche ou la foresterie ont de la difficulté à trouver du personnel, causant ainsi une dévitalisation de petites localités en région.

La baisse générale du taux de chômage d’une région provoque en effet la baisse automatique du nombre de semaines de prestation d’assurance-emploi et fait augmenter le nombre d’heures travaillées pour se qualifier. Ce dispositif fait en sorte que de plus en plus de travailleuses et travailleurs saisonniers voient augmenter leur nombre de semaines sans aucun revenu. En ce moment, ce « trou noir » sans revenu oscille entre 5 et 18 semaines.

Des travailleuses et travailleurs ont donc décidé d’occuper le bureau de Justin Trudeau à Montréal, en février, afin de lui faire entendre raison.

La CSN s’attend à ce que tous les partis politiques fédéraux se prononcent sur la nécessaire réforme de l’assurance-emploi et compte mener une lutte effrénée afin d’obtenir gain de cause.

La CSN sollicite le soutien de la population

Face à la crise que doivent gérer les membres du Syndicat des employé-es de la traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout–CSN (SETMBCG), depuis le 17 décembre 2018, la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN et le Conseil central Côte-Nord–CSN sollicitent le soutien de la population en appui au travail difficile que ces salarié-es doivent accomplir.

« Tous les employé-es de notre unité, les réguliers, les temporaires, sur appel et même des retraité-es ont mis l’épaule à la roue depuis la mise à l’arrêt du F.-A. Gauthier, de déclarer Mélanie Ouellet, présidente du SETMBCG. En plus des trois traversiers impliqués depuis un mois et demi, nous devons gérer tous les vols, ce qui ne fait habituellement pas partie de nos tâches. À tous les jours, nous sommes très bien placés pour comprendre toute la frustration et les inconvénients que la situation cause à notre clientèle. Nous pouvons toutefois compter sur l’appui et le soutien de notre employeur ».

« Nous désirons exprimer tout notre soutien et toute notre solidarité aux travailleuses et travailleurs qui doivent gérer cette crise à bout de bras avec tout le professionnalisme dont elles et ils font toujours preuve. En ce sens, nous sollicitons un appui bienveillant de la population à leur égard », de souligner Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN.

Au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord, toutes et tous reconnaissent l’importance de cette traverse, et ce, autant pour les déplacements personnels que pour le transport.

« Nous saluons le travail remarquable qui a été accompli par ces femmes et ces hommes depuis le tout début de cette difficile saga. Nous souhaitons vivement un retour à la normale, qui fera un grand bien à ces salarié-es ainsi qu’à leur famille », de renchérir Pauline Bélanger, secrétaire-trésorière du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« En temps normal, quand tout va bien, les gens ne remarquent généralement pas toute l’importance du travail effectué par les salarié-es affectés à la traverse Matane–Baie-Comeau–Godbout. Aujourd’hui, nous demandons à nos concitoyennes et nos concitoyens de joindre nos voix et de manifester leur appui en ces temps difficiles », de conclure Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord–CSN.

Le Syndicat des employé-es de la traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout–CSN regroupe environ 50 salarié-es. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, qui compte plus de 425 syndicats représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN regroupe 110 syndicats et représente 10 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité. Le Conseil central Côte-Nord–CSN regroupe plus de 50 syndicats représentant sur une base régionale plus de 5500 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

Syndicat régional des salariées des caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 6 novembre 2018, le Syndicat régional des salariées des caisses Desjardins de la Côte-Nord–CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exception de l’adjointe à la direction générale et communication »

Ce groupe de travailleurs, oeuvrant dans le domaine financier, a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central Côte-Nord et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.