Déclaration du syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN

À la lumière des informations confirmées par la santé publique et par le Service correctionnel Canada, UCCO-SACC-CSN souhaite faire la déclaration suivante : Depuis la confirmation d’un premier cas de Covid-19 à l’Établissement de Port-Cartier le 25 mars, UCCO-SACC-CSN a maintenu la pression sur l’employeur afin qu’il mette en œuvre les mesures nécessaires pour protéger tous nos membres et limiter la propagation du virus parmi les autres employé-es et la population carcérale.

En date du 29 mars, voici certaines des mesures mises en œuvre à l’Établissement de Port-Cartier :

  • L’établissement a été placé en isolement cellulaire pour empêcher toute nouvelle propagation, alors que les responsables de la santé publique et des services correctionnels effectuaient la recherche des contacts établis avec les personnes infectées ;
  • Seuls les agents et agentes correctionnels qui n’ont eu aucun contact avec ceux qui ont été testés positifs se présentent au travail ;
  • Le personnel médical prend la température de chaque employé-e lors de son entrée dans l’établissement, et ce, à tous les quarts de travail ;
  • Chaque agente et agent correctionnel reçoit un masque, et des instructions appropriées ont été données sur l’enfilage et le retrait en toute sécurité de cet équipement de protection individuel (EPI) ;
  • Des protocoles améliorés de nettoyage ont été mis en place ;
  • Les employé-es doivent également changer d’uniforme lorsqu’ils quittent l’établissement et doivent laver leurs vêtements chaque jour pour empêcher la propagation indirecte du virus ;
  • Les visites, les absences temporaires (sauf pour nécessité médicale) et les transferts internationaux et/ou interrégionaux sont suspendus ;
  • Les deux détenus qui ont reçu un diagnostic positif sont mis en quarantaine par rapport à la population générale et sont traités par des professionnel-les de la santé.

Ces mesures, qui ont été mises en place à Port-Cartier, devraient être immédiatement appliquées dans nos établissements dès qu’un cas positif de COVID-19 est confirmé, qu’il s’agisse d’un membre du personnel ou d’un détenu.

Outre ces mesures, UCCO-SACC-CSN demande au gouvernement fédéral d’établir des critères différents pour traiter les tests des agents correctionnels et des autres membres personnels d’urgence. Afin de maintenir la ligne de front dans nos établissements, il peut être nécessaire de tester les employés qui ne présentent pas de symptômes, mais qui ont pu avoir des contacts avec une personne confirmée positive, car la mise en quarantaine pendant une période de 14 jours peut ne pas être réalisable sur le plan opérationnel. 

Comportement des détenus
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN demande également à Service correctionnel Canada de renseigner la population carcérale sur toutes les recommandations formulées par la santé publique. Nos établissements doivent fournir des conseils sur la distanciation sécuritaire, la minimisation des rassemblements de groupe, une hygiène appropriée et des techniques d’auto-isolement afin de contrôler toute propagation potentielle de la COVID-19. Cela nécessitera des changements dans les routines institutionnelles, mais cette procédure implique un changement qui doit être effectué immédiatement.

Libération des détenu-es
L’appel récent de la sénatrice Kim Pate et d’autres groupes de défense des prisonniers en faveur de la libération immédiate des détenu-es sous la garde de Service correctionnel Canada marque un mépris total pour la sécurité publique.

La libération de quelques individus ne résoudra pas la propagation potentielle de la COVID-19 dans nos établissements. Elle ne fera qu’augmenter le risque pour les Canadiennes et les Canadiens. Nous n’avons qu’à nous rappeler la récente tragédie vécue en janvier dernier au Québec où un détenu en semi-liberté a assassiné une citoyenne. Même les détenu-es en liberté sous condition peuvent constituer une menace pour la société.

L’accent doit être mis sur la modification des routines dans nos établissements dans le but de respecter la distanciation sociale imposée et les directives d’auto-isolement. Le Canada est en crise et ses citoyennes et citoyens font face à une menace potentiellement mortelle. Il serait irresponsable d’accentuer cette menace.

Le budget doit être à la hauteur des besoins pour éliminer les violences faites aux femmes

Les reportages et les émissions sur les violences faites aux femmes abondent ces jours-ci et mettent en relief le grave problème qui se pose. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes et à deux jours du budget, la CSN demande au gouvernement un plan d’action concret et du financement pour contrer les violences envers les femmes.

La CSN a récemment été saisie de l’histoire bouleversante d’une femme qui, en ce moment même, doit se cacher de son conjoint qui a proféré des menaces de mort envers elle et sa fille. L’histoire a été reprise dans certains quotidiens et illustre toute la tragédie que subissent de trop nombreuses femmes.

« Les maisons d’hébergement ont encaissé de plein fouet les compressions des politiques d’austérité et leur pouvoir d’action est de plus en plus limité. Elles débordent et peinent à offrir tous les services pour lesquels elles sont sollicitées. En 2018-2019, c’est 14 997 demandes d’hébergement qui ont dû être refusées. Cette situation est absolument inacceptable », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Au Québec, 10 féminicides en moyenne se produisent chaque année. Depuis trois mois, sept Québécoises ont connu un tel sort. On ne peut plus attendre : il faut des mesures structurantes et l’injection de sommes importantes pour que les choses changent. « À quelques jours du dépôt du budget, le gouvernement ne peut faire la sourde oreille. Il a le devoir d’entendre le cri à l’aide des femmes et de protéger leur vie et leur sécurité », conclut Véronique De Sève.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Une 7e Assemblée générale nationale réussie

C’est à Calgary, où se tient le fameux Stampede, qu’UCCO-SACC-CSN a tenu sa 7e Assemblée générale nationale (AGN), du 6 au 9 mai dernier. À l’instar du congrès de la CSN, l’AGN, la plus haute instance du Syndicat des agents correctionnels du Canada, se tient aux trois ans.

L’assemblée s’est ouverte en grand en présence du ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale. Devant une assemblée attentive, composée de quelque 250 délégué-es issus des 49 pénitenciers du pays, le ministre a voulu se faire rassurant à propos du Programme d’échange de seringues en prison, rappelant que son gouvernement avait réussi à obtenir une dérogation permettant l’installation de sites de prévention de surdose. Il a aussi fait mention du projet de loi C-83, qui met fin au recours à l’isolement, insistant sur le fait que le gouvernement devait composer avec cette nouvelle réalité due à des démarches judiciaires entamées par certains groupes de défense des détenu-es.

Les délégué-es se sont également prononcés sur de nombreux amendements, dont un concernant la possibilité de tenir des votes électroniques. Plusieurs agents correctionnels sont venus au micro pour expliquer à quel point, selon eux, le recours à cette technologie viendrait donner un coup très dur à la vie syndicale, à la qualité des débats et à la solidarité. La proposition a été battue à forte majorité.

De plus, l’assemblée fut le cadre d’un débat important, soit celui de l’offre gouvernementale d’indemnisation concernant le système de paye Phénix. Après des échanges costauds, le syndicat a finalement accepté l’offre sur la table, ce qui n’arrête en rien les recours et, surtout, n’efface pas la responsabilité du gouvernement de régler, une fois pour toutes, ce fiasco.

Finalement, l’AGN aura été l’occasion de rendre hommage à Jason Godin, président national sortant et membre fondateur d’UCCO-SACC-CSN, et d’élire un nouveau président, Jeff Wilkins, issu de la région de l’Atlantique.

La FIM–CSN salue le choix de la Davie

À la suite de l’annonce de Marc Garneau, ministre fédéral des Transports, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) salue la décision du gouvernement fédéral d’avoir retenu les chantiers Davie pour mener à bien la construction de ces deux nouveaux navires.

« L’annonce du remplacement du CTMA Madeleine est une excellente nouvelle, d’abord pour les Madeliniennes et les Madelinots, mais tout autant pour les travailleurs et les travailleuses de la Davie. Nous attendions cette nouvelle avec impatience et nous nous réjouissons davantage qu’un autre traversier soit annoncé en même temps. Nous savions très bien qu’actuellement la Davie était le seul chantier disposé à accepter un tel projet puisque les autres chantiers canadiens peinent déjà à livrer au gouvernement fédéral plusieurs navires attendus depuis fort longtemps. Nous souhaitons  donc  que les travaux débutent le plus rapidement possible afin de favoriser un retour au travail tout aussi rapide pour les travailleurs et les travailleuses sur la liste de rappel de la Davie », de souligner Louis Bégin, président de la FIM–CSN.

Depuis le 18 janvier dernier, à la suite de l’annulation du contrat de desserte maritime des Îles-de-la-Madeleine liant le gouvernement du Québec et la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), la FIM–CSN avait formulé à plusieurs reprises le souhait que les pouvoirs publics favorisent un investissement local.

La FIM–CSN rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec.

Mise en place d’un nouveau comité exécutif d’UCCO-SACC–CSN

Du 6 au 9 mai dernier, UCCO-SACC–CSN tenait sa 7e Assemblée générale nationale à Calgary. Tenue aux trois ans, il s’agit de l’instance démocratique la plus importante du syndicat. À cette occasion, près de 200 agentes et agents correctionnels provenant des 49 pénitenciers fédéraux ont discuté d’enjeux importants, tels le Programme d’échange de seringues en prison, le système de paie Phénix et la ronde de négociations qui débutera à l’automne.

L’assemblée fut aussi l’occasion d’élire plusieurs membres des comités exécutifs régionaux ainsi qu’au national. Jason Godin, président national sortant — et membre fondateur d’UCCO-SACC–CSN, il y a 20 ans — a laissé sa place à Jeff Wilkins, de la région de l’Atlantique. Le comité exécutif national est maintenant composé de Derek Chin, président de la région Pacifique, James Bloomfield, président de la région des Prairies, Rob Finucan, président de la région de l’Ontario, Frédérick Lebeau, président de la région du Québec, Bev McKibbon, président de la région de l’Atlantique, de Gord Robertson et Éric Thibault, vice-présidents, et de Jeff Wilkins, président national.

Que les négos d’UCCO-SACC–CSN commencent !

C’est sur le thème « Plus forts ensemble, Stronger together » que les agentes et agents correctionnels d’UCCO-SACC–CSN ont entamé leur nouvelle ronde de négociations avec le Service correctionnel du Canada (SCC) à la fin mars. Un projet de convention collective ambitieux, adopté à 97 %, qui vise l’amélioration du bien-être des 7400 membres.

En tournée d’un océan à l’autre
Bien qu’elle ait été signée en février 2018, la convention collective d’UCCO-SACC–CSN est arrivée à échéance le 31 mai dernier. Rapidement, le syndicat a entrepris à l’automne une vaste tournée afin de consulter les agentes et agents à propos de la prochaine ronde de négociations.

De la consultation menée auprès des membres des 49 pénitenciers fédéraux, quatre grands principes en sont ressortis. Il a été convenu que les prochaines négociations seraient ciblées en identifiant les enjeux majeurs ; que la durée de la prochaine convention collective serait prolongée afin qu’elle soit mise en application et vécue par les membres avant de commencer une nouvelle ronde ; le syndicat négocierait afin que les enquêtes de l’employeur soient menées dans un délai raisonnable et, finalement, que l’employeur paierait les frais juridiques d’un membre qui fait face à des accusations criminelles dans le cadre de son travail, lorsque celui-ci est reconnu non coupable pour une partie ou l’ensemble des chefs d’accusation.

Après cette première tournée de consultation, le comité de négociation s’est mis au travail pour préparer le projet de convention collective et analyser les coûts des demandes, avec le soutien des actuaires de la CSN.

Une fois le travail terminé, le comité exécutif a entrepris une seconde tournée pancanadienne, de novembre à février. Adopté par une immense majorité, le projet de négociation ciblée priorise les éléments suivants : l’amélioration du régime de retraite , la bonification des vacances annuelles et le rehaussement des salaires.

Outre ces demandes prioritaires, le projet de convention collective inclut aussi des demandes concernant les heures supplémentaires, la conciliation travail-famille, l’allocation pour les maîtres-chiens ainsi que la rétention du personnel dans les régions éloignées.

Pour un bien-être accru
Les enjeux ciblés possèdent un objectif commun : l’amélioration du bien-être des agentes et agents correctionnels. « Il faut dire que leur métier est l’un des plus difficiles à exercer, particulièrement du point de vue psychologique. Ces hommes et ces femmes côtoient quotidiennement la souffrance humaine et la maladie mentale. Il est évident qu’à la longue, ça mine », explique François Enault, conseiller syndical et négociateur pour UCCO-SACC–CSN. C’est pourquoi le projet de négociation propose, en premier lieu, une retraite plus généreuse, et donc une possibilité d’y accéder plus rapidement. « Même chose pour les vacances annuelles : on souhaite que les agents puissent bénéficier davantage de vacances pour mieux prendre soin de leur propre santé mentale et physique ». Finalement, le salaire, qui permet aussi aux agentes et agents de mener une meilleure vie, fait partie du projet.

Une mobilisation prête
Parallèlement à la tournée d’adoption du projet de convention collective, une importante session de formation en mobilisation s’est tenue les 29 et 30 janvier derniers. Près de 100 militantes et militants provenant de l’ensemble des 49 sections locales y ont assisté dans les locaux de la CSN, à Montréal. Puisque des négociations réussies ne se font jamais sans une mobilisation efficace, tous ceux qui en sont responsables ont été invités à échanger sur les secrets d’une mobilisation couronnée de succès. Bref, les membres sont prêts.

UCCO-SACC–CSN a déposé son projet de convention collective au Conseil du Trésor le 25 mars dernier. Au même moment, dans tous les pénitenciers du pays, les agentes et agents organisaient des actions pour souligner le déclenchement de leurs négociations. Les pourparlers devraient débuter à l’automne.

Coup dur pour les employé-es de Radio-Canada

La Société Radio-Canada (SRC) a annoncé aujourd’hui la suppression de neuf postes à la station de Radio-Canada à Moncton. C’est près de 10 % du personnel!

« C’est un coup dur pour la station de Moncton. On est inquiet pour le maintien des services en français à l’extérieur du Québec », affirme Michel Nogue, représentant des employé-es de Moncton au Syndicat des Communications de Radio-Canada (SCRC).

Le syndicat déplore cette deuxième vague de coupe de postes qui survient après celle qui a coïncidé avec le déménagement de la station dans un nouvel édifice. Concrètement, Radio-Canada Moncton perd notamment sa seule maquilleuse, le dernier technicien informatique à travailler en région, d’autres techniciens et un chroniqueur.

La SRC a-t-elle un plan?
Dans les derniers mois, la SRC a annoncé l’abolition d’une trentaine de postes et le SCRC s’inquiète pour l’avenir.

« On ne comprend pas pourquoi la SRC supprime des postes alors que son budget n’est pas réduit comme ce fut le cas dans les dernières années. Quelle est la place des employé-es dans cette stratégie dont les objectifs demeurent nébuleux? », s’interroge Johanne Hémond, présidente du SCRC.

UCCO-SACC-CSN rencontre Justin Trudeau

L’exécutif du Syndicat des agents correctionnels du Canada a réussi un bon coup vendredi matin à Moncton. Apprenant que par hasard le premier ministre séjournait au même hôtel qu’eux, le président national Jason Godin ainsi que le président de la région de l’Atlantique Jeff Wilkins ont réussi à obtenir une rencontre avec M. Trudeau. Ils en ont largement profité pour lui faire part de leurs préoccupations entourant le Programme d’échange de seringues en prison, dossier qui a fait l’objet de nombreuses démarches au cours des derniers mois.

Jason Godin a aussi rappelé au premier ministre son engagement à régler la question de la Loi sur le prélèvement d’échantillons de sang ainsi que l’importance de financer les soins en santé mentale pour les membres d’UCCO-SACC-CSN.

Justin Trudeau n’a eu d’autre choix que de les écouter. Il s’est engagé à donner suite à la discussion.
Une rencontre efficace.

Échange de seringues en prison : vigilance

Mis en place sous forme de projet-pilote à l’été 2018, le programme cause de vives inquiétudes chez les membres du Syndicat des agentes et des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN), qui a multiplié les démarches au cours des derniers mois afin de trouver une solution.

Instauré par le Service correctionnel du Canada à la demande des libéraux de Justin Trudeau, le Programme d’échange de seringues en prison (PESP) permet la libre circulation de seringues non souillées à l’intérieur des pénitenciers fédéraux, et cela, même si l’usage de drogues y est formellement interdit. Pour l’instant, deux centres carcéraux fédéraux appliquent le programme sous forme de projet-pilote, soit l’établissement de Renous au Nouveau-Brunswick et l’établissement ontarien pour femmes Grand Valley.

Déjà implantés dans plusieurs pays d’Europe, ces programmes ont pour objectif de limiter le plus possible le partage de seringues souillées et ainsi réduire les cas de maladies infectieuses à l’intérieur des pénitenciers. Cette approche recommandée pour la première fois il y a plusieurs années par l’enquêteur correctionnel, chien de garde des prisons fédérales, a finalement été instaurée en juin. Le projet-pilote se termine en décembre et son implantation large est prévue pour janvier. Les membres d’UCCO-SACC-CSN exigent que l’étude complète des résultats des deux projets-pilotes soit terminée avant de prendre une décision concernant la suite du projet.

« Plusieurs aspects de ce programme nous inquiètent, explique le président national d’UCCO-SACC-CSN, Jason Godin. Plus il y a de seringues en circulation, plus il y a de risques que les détenus nous piquent avec des seringues infectées. Nos outils ne sont pas suffisamment adaptés pour faire face à cette nouvelle réalité. De plus, en permettant la libre circulation des seringues partout dans les établissements — en particulier dans les cellules —, on augmente les risques pour nous. Il s’agit d’un réel enjeu de santé et de sécurité pour les agents correctionnels parce que les assauts par des détenus sont fréquents. » Le syndicat s’explique mal cette mise en place précipitée, d’autant qu’au cours des 10 dernières années, entre 2007 et 2017, le taux de prévalence de l’hépatite C a décliné de 7,8 % pour se situer à 31,6 % et celui du VIH a diminué de 1,2 % et se situe maintenant sous la barre des 2 % dans l’ensemble des pénitenciers fédéraux. Toutefois, ces maladies demeurent largement plus répandues que dans la population générale.

L’expérience européenne
À la suite de l’annonce de la mise en œuvre prochaine du PESP, une délégation de trois représentants d’UCCO-SACC-CSN s’est déplacée en Europe afin de comprendre le fonctionnement de ce genre de programme. « Ce que nous avons découvert là-bas nous a outillés. Nous avons constaté que dans certains pays d’Europe, les programmes similaires ne permettent pas l’injection en cellule, mais uniquement en centres supervisés et seuls des professionnels de la santé manipulent les seringues », précise le président national.

En revenant au pays, les démarches politiques ont débuté. « Forts de ce que nous avons constaté en Europe, nous avons sollicité l’ensemble des politiciens fédéraux afin de les sensibiliser à nos craintes envers le PESP. Il faut dire que le Service correctionnel du Canada n’avait pas pris la peine de nous consulter en amont. Nous avons donc dû travailler très fort auprès du gouvernement et de ses représentants pour faire entendre notre voix dans ce débat », note Jason Godin.

Des dizaines de députés et de sénateurs issus de tous les partis ainsi que le personnel du bureau du premier ministre ont été rencontrés. Des interventions à la Chambre des communes ont été effectuées à la suite des démarches engagées par UCCO-SACC-CSN et des rencontres avec la Commissaire de Service correctionnel du Canada, Ann Kelly, ainsi qu’avec le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, se sont finalement tenues. Parallèlement, plusieurs actions de mobilisation ont été menées par les membres pour sensibiliser les médias et la population canadienne aux enjeux soulevés par ce genre de programme.

« Nos multiples échanges semblent porter leurs fruits. Nous tentons de faire comprendre au gouvernement qu’il existe d’autres options. Nous ne sommes pas en faveur du programme, mais en même temps, si le gouvernement décide d’aller de l’avant, nous souhaitons qu’il soit implanté de manière à ce que notre sécurité soit assurée », explique Jason Godin.


Système de paye Phénix
Parallèlement au Programme d’échange de seringues en prison, les agents correctionnels d’UCCO-SACC-CSN mènent toujours la bataille contre le fiasco de Phénix. Ils se sont rassemblés à la fin novembre pour dénoncer, une fois de plus, les ratés du système de paye. Réunis devant les bureaux du Service correctionnel du Canada à Laval, les agents ont rappelé que des milliers d’entre eux sont aux prises avec les ratés de ce système. À ce jour, uniquement pour le Québec, environ 1300 griefs sont toujours pendants.

Condition des saisonniers : il y a urgence!

Une coalition réunissant des groupes de chômeurs, des syndicats CSN, des élus municipaux et des employeurs de l’industrie saisonnière de la Péninsule Acadienne, de Charlevoix, de la Côte-Nord ainsi que du Bas-St-Laurent, a tenu une conférence de presse le 4 décembre 2018 au Foyer de la Chambre des Communes du Parlement d’Ottawa, afin de rappeler la condition des travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière et interpeler les pouvoirs politiques pour que des solutions réelles soient mises en marche. Les représentants et représentantes de cette coalition étaient entourés de nombreux parlementaires du NPD (Niki Ashton, Guy Caron et Brigitte Sansoucy), du Bloc québécois (Marilène Gill) et du Parti conservateur (Sylvie Boucher), venus soutenir les revendications des saisonniers.

Dans plusieurs régions du Québec et du Canada, des populations entières vivent et travaillent en fonction d’une économie saisonnière qui laisse de nombreuses personnes en situation de chômage. Ce sont des familles entières qui devront vivre très bientôt avec la réalité du « trou noir », c’est-à-dire se retrouver sans prestations de chômage, ni travail avant la reprise de la prochaine saison. Les difficultés sont réelles. Énormes. Et les dernières mesures du gouvernement, si elles ont représenté un pas dans la bonne direction en accordant 5 semaines de prestations supplémentaires aux saisonniers de 13 régions désignées au Canada, demeurent insuffisantes. Pour Line Sirois, d’Action-Chômage Côte-Nord, et Julie Brassard, du Mouvement Action-Chômage de Charlevoix, ainsi que Charles Breton, maire de Tadoussac, « il faut faire plus, il faut protéger nos régions, protéger l’industrie saisonnière, protéger notre monde ; l’hiver, il n’y a pas d’autres emplois disponibles ici, il faut s’assurer que les gens aient suffisamment de prestations de chômage jusqu’à la reprise de l’emploi. Ces 5 semaines de plus sont un bon début, mais ce sera insuffisant pour vraiment régler le problème. Des gens vont continuer à vivre le trou noir ».

Fernand Thibodeau, du Comité d’action sur l’assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick, souligne la proposition mise de l’avant par la Coalition Québec-Nouveau-Brunswick : « Nous voulons que les régions qui vivent avec une économie saisonnière soient déclarées régions protégées et que les saisonniers de ces régions bénéficient de mesures d’exception :

  • avec un critère d’admissibilité fixé à 420 heures
  • une période de prestations suffisante pour éviter le trou noir, avec un plancher de 35 semaines, et un diviseur fixé à 12 ».

La Coalition présente à Ottawa en ce 4 décembre, revendique en effet un statut de « régions protégées » auprès du ministre responsable du programme d’assurance-emploi, l’Honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.

Pour Marilène Gill, députée de Manicouagan, « le Bloc Québécois a été de toutes les luttes avec les travailleurs saisonniers et nous lutterons jusqu’à ce qu’ils aient gain de cause. Nous exigeons une solution permanente et cela passe nécessairement par une révision de la Loi. Le concept de zones protégées fait partie de la solution. »

Pour Niki Ashton, députée NPD de Churchill-Keewatinook Aski, ainsi que Sylvie Boucher, députée de Beauport-Côte-de-Beaupré-Ile d’Orléans-Charlevoix, du Parti conservateur, « la condition précaire des saisonniers et de leurs familles, c’est l’affaire de tous. C’est un enjeu économique majeur pour nos régions, d’où l’urgence d’y apporter une solution porteuse et permanente. Nous soutenons cette proposition de régions protégées avec des critères visant le monde du travail saisonnier. »

Guillaume Tremblay et Nancy Legendre, respectivement président et présidente du Conseil Central CSN Côte-Nord et du Conseil Central CSN du Bas-Saint-Laurent, rappellent d’ailleurs que « les deux tiers des saisonniers vivent dans l’Est du Canada, parce que l’industrie saisonnière, pour l’essentiel, se trouve dans l’Est du Canada, et principalement dans un certain nombre de régions, comme la Péninsule Acadienne, la Côte-Nord, Charlevoix, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et d’autres ».

Depuis l’année dernière, nous assistons à une véritable mobilisation des saisonniers de toutes ces régions, affectés par des protections insuffisantes en matière d’assurance-emploi et par une réalité dramatique qui s’appelle le trou noir. Les saisonniers sont fiers de leur emploi, fiers de leur appartenance régionale, mais se sentent abandonnés des pouvoirs politiques. Il faut de véritables solutions. On peut être certains qu’à un an des prochaines élections fédérales, la mobilisation va aller en augmentant!

 

Les agents correctionnels exigent la mise en place d’une mécanique globale pour régler les problèmes de paye.

Près de 300 agentes et agents correctionnels fédéraux ont manifesté ce midi devant les bureaux de Service correctionnel Canada pour exiger du gouvernement fédéral que les différents problèmes engendrés par Phénix soient traités de manière globale et en simultané, plutôt qu’à la pièce.

« En ce moment, si vous contactez l’Unité des services de paye (USP), elle va traiter un enjeu à la fois, même si sur votre paye, par exemple, vous avez des problèmes de primes non payées, de mauvais taux horaire ou d’imposition », a dénoncé Frédérick Lebeau, président de la région du Québec. « L’USP règle une seule problématique pendant un temps donné. Les membres doivent la contacter à nouveau lorsqu’elle est rendue à traiter un nouveau problème. C’est comme si j’appelais mon fournisseur de téléphonie et d’internet et que je me faisais répondre : en ce moment on résoud seulement les problèmes liés à l’internet. Rappelez-nous dans trois mois pour le téléphone » a expliqué Frédérick Lebeau.

En attendant la mise en place d’un système de paye fonctionnel, UCCO-SACC–CSN exige que le gouvernement mette sur pied, dans les meilleurs délais, cette nouvelle mécanique globale.

Des milliers de cas
Depuis plus de deux ans, des milliers d’agents correctionnels sont aux prises avec les ratés de ce système. « Nous avons des membres qui repoussent des congés parentaux ou des congés par étalement de revenu de peur que cela ne dérègle leur paye. Certains refusent même des promotions pour ces mêmes raisons, a dénoncé de son côté le président national d’UCCO-SACC–CSN, Jason Godin. Ces cas s’ajoutent aux dossiers de payes amputées ou au contraire trop payées qu’on observe depuis des années ».

À ce jour, uniquement pour le Québec, environ 1300 griefs sont toujours pendants.

Trudeau doit réparer ce désastre
De son côté, le président de la CSN Jacques Létourneau a interpellé le gouvernement de Justin Trudeau afin qu’il règle une fois pour toutes le fiasco de Phénix. « Ce sont les conservateurs qui ont été responsables de la mise sur pied du système. Toutefois, ce sont les libéraux qui sont au pouvoir depuis trois ans et ils se sont traîné les pieds. Nous serons en élection dans moins d’un an, les libéraux doivent réparer ce désastre ».

Le syndicat des agents correctionnels exige que le Programme d’échange de seringues soit suspendu

Plus d’une centaine d’agentes et d’agents correctionnels ont manifesté aujourd’hui devant les bureaux des ministres Ginette Petitpas Taylor (Moncton) et Ralph Goodale (Régina) pour que soit suspendue l’implantation du Programme d’échange de seringues en prison.

« Nous demandons au gouvernement de stopper l’implantation du PESP tant que les résultats des deux premiers projets, établis au Nouveau-Brunswick et en Ontario, ne soient dévoilés, a déclaré le président national d’UCCO-SACC-CSN, Jason Godin. Nous exigeons aussi d’être consultés en bonne et due forme, afin de faire entendre nos réticences face au programme. UCCO-SACC-CSN a dernièrement exprimé ses craintes aux responsables du Service correctionnel du Canada, mais le syndicat souhaite pouvoir poursuivre les discussions dans les meilleurs délais. »

Sécurité en jeu
Le PESP soulève plusieurs inquiétudes touchant notamment à la sécurité des agentes et agents correctionnels. « Permettre l’usage de seringues en cellule augmentera considérablement les risques pour nos membres, a pour sa part ajouté Jeff Wilkins, président de la région de l’Atlantique. La sécurité des détenus est aussi en jeu, tout comme celle du public. » Des programmes similaires implantés dans certains pays d’Europe ne permettent pas l’injection en cellule, mais uniquement en centres supervisés et seuls des professionnels de la santé manipulent les seringues.

Au cours des dernières semaines, UCCO-SACC-CSN a rencontré nombre de sénateurs et députés, dont des députés libéraux et des membres du personnel du bureau du premier ministre, afin de faire entendre ses craintes face au PESP. « Nous allons continuer à nous mobiliser pour nous assurer que le programme ne se réalise pas au détriment des agentes et agents correctionnels », a conclu Jason Godin.

La CSN salue l’implantation d’un programme fédéral visant à mettre fin aux discriminations salariales

La CSN salue l’annonce du gouvernement fédéral, qui a déposé hier un projet de loi visant à mettre un terme aux discriminations salariales basées sur le sexe dans les secteurs du travail de compétence fédérale.

« Nous le réclamions depuis tellement longtemps : un programme fédéral d’équité salariale basé sur ce que le mouvement syndical québécois est parvenu à obtenir pour les travailleuses que nous représentons, se réjouit Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. Nous sommes particulièrement satisfaits que le gouvernement fédéral impose non seulement que les entreprises privées et les organismes publics fédéraux implantent un programme d’équité, mais aussi qu’ils doivent travailler avec les organisations syndicales pour s’assurer que les nouvelles structures salariales respectent les principes de justice et d’objectivité propres à tout programme d’équité salariale. »

La CSN invite le gouvernement ainsi que l’ensemble des partis d’opposition à adopter le projet de loi rapidement afin de mettre un terme aux iniquités de traitement qui discriminent les travailleuses depuis trop longtemps.

Conclusion d’une négociation d’une rare complexité

Le 23 septembre dernier, les membres du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) ont accepté à 81 % une entente de principe intervenue avec leur employeur.

Rappelons d’abord qu’en juillet 2015, à la suite d’un vote supervisé par le Conseil canadien des relations industrielles, une fusion mariait les membres du Syndicat des techniciens et artisans du réseau français (STARF), ceux du SCFP 675 regroupant les employé-es administratifs et ceux du SCRC, qui rassemblait à l’époque presque tous les autres salarié-es responsables de la production et de la diffusion de la section française de Radio-Canada sur toutes ses plateformes, au Québec et à Moncton, à l’exception des réalisateurs.

Amorcée en février 2016, cette négociation s’est déroulée alors que les 3000 membres de ce nouveau syndicat venaient tout juste de vivre cette fusion forcée de trois accréditations, imposée par un employeur qui affichait ouvertement son désir de changer radicalement les bases des relations de travail à Radio-Canada.

En plus de demandes précises qui visaient à refuser tout recul réclamé par l’employeur, le comité de négociation syndical devait travailler à partir de trois conventions matures, très différentes, pour aboutir à une seule convention collective unifiée qui allait s’appliquer à différents secteurs, dans différentes régions et dans un environnement de travail constamment bouleversé par les changements technologiques.

Trente et un mois de négociation
Le projet déposé initialement par l’employeur demandait des reculs incroyables qui ramenaient les salarié-es à des années-lumière des protections incluses dans les trois conventions collectives en vigueur lors de la fusion.

Rappelons que ce même employeur, qui aurait bien voulu imposer un seul titre d’emploi pour toutes et tous, soit productrice et producteur de contenu, savait très bien que cette fusion allait marier trois secteurs d’emploi différents, dont les 3000 travailleurs devaient désormais travailler ensemble pour arriver à un contrat de travail satisfaisant.

Les enjeux de négociation étaient multiples et complexes : emplois temporaires et précaires depuis plusieurs années, reconnaissance différente de l’ancienneté, ce qui implique des listes d’appel et de rappel incompatibles, horaires également différents en jours, en heures et difficilement conciliables, monographies d’emploi à rédiger pour tous les types d’emplois, bref, les écueils étaient nombreux et la Société Radio-Canada le savait fort bien.

Un parcours semé d’embûches
Le 21 avril 2018, une première entente de principe est conclue entre les parties. Présentée en assemblée générale, elle est rejetée à 56 %.
Le 8 juin 2018, la partie patronale, qui a bon espoir que cette fois-ci les membres vont accepter sa proposition, présente une offre globale, alors que plusieurs points litigieux n’ont pas encore été abordés et réglés. À la suite d’une tournée d’assemblées générales, qui s’est tenue du 16 au 21 juin 2018, les membres du SCRC décident de rejeter cette offre de l’employeur à 78 %.

Après ce second rejet, les membres demandent au comité de négociation de se concentrer sur les questions en lien avec la sous-traitance, les horaires, les emplois précaires et les avantages sociaux pour les employé-es précaires et temporaires.

Une seconde entente de principe
La mouture de l’entente de principe intervenue le 19 septembre dernier avec Radio-Canada compte plusieurs nouvelles avancées qu’une forte majorité de membres ont jugé satisfaisantes.

Malgré les nombreux écueils et défis que présente la négociation d’une première convention collective unifiée, le SCRC réalise de nombreux gains par rapport aux anciennes conventions. Parmi ceux-ci, le SCRC obtient l’affichage de 176 postes permanents tout en réussissant à encadrer la sous-traitance dans certains secteurs. Les parties conviennent également d’une limite budgétaire pour les postes contractuels dont la masse salariale ne peut dépasser 20 % de celle des permanents. La nouvelle convention collective prévoit des augmentations de 1,5 % par année ainsi qu’une bonification de la couverture de leur plan dentaire.

À la signature de la convention, les horaires de travail seront limités à un maximum de sept jours consécutifs et, désormais, pour les temporaires, un jour travaillé devient un jour d’ancienneté. À la hausse des indemnités pour celles et ceux qui sont en avancement temporaire, l’entente acceptée ajoute une hausse des indemnités versées en cas de mises à pied liées à l’impartition.

Certains irritants importants demeurent cependant, notamment en ce qui concerne la mécanique des mises en disponibilité pour les temporaires, auxquels le syndicat et l’employeur devront trouver des solutions. Des rencontres régulières sont d’ailleurs prévues, les deux parties reconnaissant que des ajustements sont nécessaires.

Dans le contexte de fusion imposée par l’employeur, l’analyse et la position du comité de négociation, du bureau syndical, du conseil syndical et de l’assemblée générale ont été consensuelles : acceptons cette nouvelle convention avec les forces qu’elle comporte et les défis qu’elle pose. Du travail reste à réaliser, mais le syndicat et ses membres ont maintenant une solide base sur laquelle construire pour préparer la prochaine négociation.

Victoire en Cour supérieure

Le 6 juin dernier, une décision rendue par le juge Davis de la Cour supérieure est venue donner raison au Syndicat des agents correctionnels du Canada quant à l’inconstitutionnalité d’un paragraphe de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral qui interdisait aux agents négociateurs de la fonction publique fédérale de négocier en bonne et due forme le régime de retraite et la dotation.

Ce jugement représente une nouvelle victoire syndicale qui s’inscrit dans la lignée de plusieurs décisions importantes rendues par les plus hauts tribunaux du pays au cours des quinze dernières années en matière de liberté d’association et de droit à la négociation collective. Entre autres, l’arrêt Saskatchewan de 2015 stipule que le droit de grève est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés. Quant au jugement Davis, il confirme une fois de plus que les droits des travailleuses et des travailleurs ne peuvent être bafoués ni par des employeurs privés ni par le gouvernement, même s’il est à la fois employeur et législateur.

Pour Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN, cette victoire en est une d’importance pour les travailleuses et les travailleurs. « C’est un gain majeur pour les agentes et agents correctionnels fédéraux. Depuis 2002, nous exprimons la volonté des membres de négocier les retraites et la dotation avec le Conseil du Trésor lors du renouvellement de la convention collective. La décision du juge Davis vient confirmer ce que nous affirmons depuis de nombreuses années : ces enjeux sont essentiels et ils doivent être négociés, jamais imposés. »

Au cours de l’été, UCCO-SACC-CSN a été informé que le gouvernement a choisi de porter cette décision en appel. Le syndicat, appuyé par la CSN, défendra fermement la décision du juge Davis lors des auditions prévues au début de l’année 2019.

La Cour supérieure reconnaît aux agents correctionnels fédéraux le droit de négocier leur régime de retraite

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) accueille très favorablement la décision rendue par le juge Thomas M. Davis de la Cour supérieure dans la cause qui opposait le syndicat à la Procureure générale du Canada. Cette décision donne raison à UCCO-SACC-CSN quant à l’inconstitutionnalité d’un paragraphe de l’article 113 de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral (LRTPF) qui interdisait aux agents négociateurs de la fonction publique fédérale de négocier en bonne et due forme le régime de retraite et la dotation.

« C’est une victoire majeure pour les agentes et agents correctionnels fédéraux. Depuis 2002, nous exprimons la volonté des membres de négocier les retraites et la dotation lors du renouvellement de la convention collective avec le Conseil du Trésor », a lancé Jason Godin, président national d’UCCO-SACC-CSN.

Au fil des ans, la détermination du syndicat lui a permis d’obtenir certaines avancées sur ces deux matières, entre autres par la mise en place en 2005 d’un deuxième palier de négociation (entente globale) avec le Service correctionnel du Canada. « Malgré les gains réalisés à l’extérieur du cadre officiel de négociation, nous avons toujours maintenu que l’article de la LRTPF, qui nous empêchait de discuter avec le Conseil du Trésor de ces deux enjeux d’une grande importance pour nous, ne respectait pas l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés », a ajouté M. Godin. C’est d’ailleurs sur les motifs de garantie des droits et libertés et de protection du droit d’association comme prescrit par la charte que s’appuie la décision du juge Davis.

En rendant nul et sans effet un paragraphe d’un article d’une loi fédérale, le jugement Davis ouvre la porte à des recours qui pourront être intentés par tous les agents négociateurs du pays. « UCCO-SACC-CSN est fier d’avoir mené cette bataille pour faire tomber les entraves à la négociation. Ce ne sont pas seulement les agentes et agents correctionnels qui bénéficieront de cette victoire, mais bien l’ensemble des employé-es de la fonction publique fédérale. »

La CSN, à laquelle est affilié le Syndicat des agents correctionnels du Canada, a tenu à féliciter les membres d’UCCO-SACC-CSN pour leur ténacité et à souligner l’importance de cette décision. « Depuis deux décennies, les plus hauts tribunaux du pays ont rendu plusieurs décisions importantes en matière de liberté d’association et de droit à la négociation collective. Le jugement rendu mercredi confirme une fois de plus que les droits des travailleuses et des travailleurs ne peuvent être bafoués, ni par des employeurs privés ni par le gouvernement, même s’il est à la fois employeur et législateur », a conclu Jacques Létourneau, président de la CSN.

Après l’entente, le bilan

En décembre 2017, 42 mois après l’échéance de leur dernière convention collective, les membres du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) ont adopté les ententes de principes conclues avec le Conseil du Trésor et Service correctionnel Canada. Ces ententes, qui ont reçu l’aval de 87 % des membres, prévoient des augmentations de salaire rétroactives de 1,25 % par année pour 2014, 2015, 2016 et 2017, auxquelles s’ajoute un rajustement de 2,3 % en juin 2016. Les membres d’UCCO-SACC-CSN ont aussi obtenu l’intégration de l’indemnité d’agent correctionnel à leur salaire, ce qui signifie que cette indemnité entrera dorénavant dans le calcul de la pension de retraite et d’autres bénéfices.

À la suite de ces trois longues années et demie de négociation, le comité exécutif d’UCCO-SACC-CSN a décidé de déployer ressources et énergie pour mener une importante opération-bilan de la ronde de négociation 2014-2018. Dans un premier temps, un sondage en ligne a été envoyé aux membres qui ont répondu en grand nombre (plus de 1500 participations). À partir des réponses obtenues, le comité de mobilisation a développé une série d’ateliers et une quarantaine d’agentes et agents correctionnels de partout à travers le Canada ont été invités à prendre part à un forum, en février, à Montréal. Avec une quinzaine de recommandations adoptées par le comité exécutif, le syndicat considère que l’opération, dans son ensemble, a été très positive.

Le SCRC rejette l’entente de principe à 56 %

Aujourd’hui, lors d’une assemblée générale tenue à Montréal, à l’issue d’un vote tenu à scrutin secret, les membres du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) ont rejeté à 56 % l’entente de principe intervenue avec l’employeur le 12 avril dernier.

« Après une assemblée ayant duré plus d’une douzaine d’heures, après avoir répondu à toutes les questions qui nous ont été posées et après avoir débattu sainement du contenu de l’entente de principe que nous avons présentée, les membres ont décidé démocratiquement de la rejeter, de déclarer Johanne Hémond, présidente du SCRC. Dans les prochains jours, nous allons revenir sur tous les enjeux qui ont été soulevés durant notre rencontre et nous retournerons dès que possible à la table de négociation afin d’exposer ceux-ci à l’employeur. »

« Les membres du SCRC peuvent être assurés que la FNC–CSN et la CSN déploieront à nouveau toute leur énergie, à leurs côtés, et ce, jusqu’à l’obtention de leur nouvelle convention collective unifiée », de conclure d’une seule et unique voix Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN et Jacques Létourneau, président de la CSN.

Le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC–CSN) représente 3000 membres au Québec et à Moncton.

Les agentes et agents correctionnels rencontrent Carla Qualtrough, ministre responsable de Phénix

Ce matin, le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) rencontrait la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Carla Qualtrough, à propos du fiasco du système Phénix. Après avoir pris connaissance des mesures inscrites dans le dernier budget fédéral, UCCO-SACC-CSN tenait à s’assurer que les 431 millions $, qui s’ajoutent aux 500 millions $ déjà engloutis par le système de paye, viendraient régler, une fois pour toutes, les problèmes que vivent toujours des dizaines de milliers d’employé-es de la fonction publique fédérale, parmi lesquels de nombreux agents et agentes correctionnels.

Avec leurs horaires atypiques et les enjeux de rémunération spécifiques à leur emploi, les agentes et agents correctionnels ont été et sont toujours très affectés par les problèmes du système de paye actuel. « Depuis l’implantation de Phénix, nous sommes parmi les plus touchés par les ratés du système. En sachant qu’il y a des montants importants aujourd’hui disponibles, nous sommes venus réitérer nos demandes à la ministre Qualtrough », a déclaré Jason Godin, président du Syndicat des agents correctionnels du Canada.

Les demandes formulées par UCCO-SACC-CSN tournent principalement autour de l’ajout de ressources dédiées au Service correctionnel du Canada (SCC). « Nous le répétons encore une fois : nos membres doivent pouvoir expliquer leurs problèmes de vive voix à des fonctionnaires formés pour les résoudre », a ajouté Jason Godin. Les enjeux problématiques sur un même dossier étant souvent multiples, le syndicat demande aussi que toutes les facettes de la rémunération puissent être prises en charge par un seul et même intervenant. « Pour les agentes et agents correctionnels aux prises avec des problèmes de paye, le stress est immense. Il faut qu’en un seul appel, la personne victime des erreurs du système puisse passer à travers l’ensemble de son dossier et régler tout ce qu’il y a à régler ».

UCCO-SACC-CSN a aussi tenu à rappeler à la ministre que de nombreux agents et agentes correctionnels ont subi des préjudices importants en raison des problèmes de paye et qu’ils doivent être compensés en conséquence. « Certains de nos membres ont dû prendre des arrangements avec leurs institutions financières, que ce soit pour leur hypothèque ou pour divers prêts personnels. Le gouvernement doit proposer une entente de dommages-intérêts. Ça n’effacera pas l’angoisse vécue pas ces membres à chaque jour de paye, depuis deux ans, mais ça viendra tout de même réparer certaines injustices », a conclu Jason Godin.

À propos

Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) rassemble plus de 7400 membres, répartis dans cinq grandes régions du Canada : la Colombie-Britannique, les Prairies, l’Ontario, le Québec et l’Atlantique. UCCO-SACC-CSN représente les titres d’emploi de CX1 et CX2 dans 49 établissements fédéraux.