Une perte d’expertise régionale et un impact direct sur les soins

Le personnel des agences régionales de santé et de services sociaux affilié-es à la CSN a dénoncé aujourd’hui en conférence de presse les répercussions importantes sur les soins et les services rendus à la population qu’entraînera le projet de loi 10 du ministre Gaétan Barrette. Une perte d’expertise régionale et une concentration majeure des ressources autour des centres hospitaliers sont à prévoir.

Perte d’expertise locale

Le projet de loi 10, qui prévoit l’abolition des agences, engendrera l’effritement d’une expertise locale essentielle à la coordination des soins et des services des régions et des sous-régions. « C’est cette expertise, cette connaissance réelle du terrain, qui permet d’organiser les soins et les services en fonction des besoins des populations, explique Michel Tremblay, président de la FP-CSN. Avec la création des nouvelles structures mammouths que seront les CISSS, il sera extrêmement difficile pour le ministère de répondre aussi efficacement aux besoins. » Le ministre voudrait bien faire croire, de façon réductrice, que le travail effectué par le personnel d’agence n’est que bureaucratique et inutile. Mais c’est précisément ce travail administratif qui permet une coordination efficace et adaptée des politiques de santé et de services sociaux. « Ce ne sont pas des structures que nous défendons aujourd’hui, mais bien une expertise qui disparaîtra avec ce projet de loi », précise Michel Tremblay.

Une approche hospitalocentriste

Le projet de loi 10 imposera inévitablement une vision hospitalocentriste du réseau. Puisque tous les nouveaux CISSS regrouperont un ou plusieurs centres hospitaliers, une concentration majeure des ressources financières et humaines s’effectuera autour des hôpitaux. « Nous observons déjà ce phénomène dans les CSSS qui regroupent des hôpitaux. La création des CISSS ne viendra qu’accentuer le problème », croit pour sa part Étienne Blanchette de l’agence de l’Estrie et membre de la FSSS-CSN. « Quand c’est l’hôpital qui gobe la plus grande part du budget, ce sont les autres soins et autres services offerts qui en souffrent. À titre d’exemple, il se peut que dans le cadre de mon travail, je juge qu’il est important d’octroyer du financement aux cuisines populaires de la région afin d’aider les familles plus pauvres. Mais si tout l’argent est monopolisé par les hôpitaux, c’est exactement ce genre d’approche régionale qui disparaîtra. »

De nombreux dossiers négligés

Déjà aux prises avec des coupes majeures, le personnel d’agence déplore le fait que dans plusieurs régions, de nombreux dossiers ne sont plus pris efficacement en charge, ce que le projet de loi viendra amplifier. « Rappelons que des coupes de 5,1 % ont été imposées aux agences pour 2013-2014 et cela a déjà un impact sur notre travail », note pour sa part Louise Lemire de l’agence de Lanaudière. « Chez nous, plus personne n’est en mesure de s’occuper efficacement, faute de moyens, de prévention du jeu pathologique, de la santé et du bien-être des femmes, etc. Avec le projet de loi 10, d’autres dossiers sont à risque de devenir négligés, tels la dépendance, le maintien à domicile ou les aidants naturels », précise-t-elle. Même chose du côté de Montréal, où les dossiers négligés sont légions. « La déficience intellectuelle et les troubles envahissants du développement sont des dossiers pour lesquels le personnel d’agence ne peut remplir son rôle entièrement. Même chose pour les services spécialisés tels les soins de la vision ou l’endoscopie, explique Jennifer Dahak de l’agence de Montréal. Et il est évident pour nous que le projet de loi 10 viendra aggraver la situation et plombera cette nécessaire organisation régionale des soins et des services à offrir » conclut-elle.

Pouvoirs accrus du ministre

Les pouvoirs accrus du ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette inquiètent aussi le personnel d’agence qui y voit la perte d’une autonomie régionale essentielle. « Nous nous inquiétons de la perte des instances démocratiques en santé en raison de la disparition des rôles d’administrateur accessibles à la population civile pour chaque CSSS et à l’agence. Maintenant, le ministre aura la mainmise complète du système de santé en élisant tous les membres du CA des structures mammouths que seront les CISSS », dénonce pour sa part Kevin Coulombe de l’agence de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux.

Des effets ravageurs sur les services publics

« À chaque jour, le gouvernement libéral nous annonce de nouvelles compressions budgétaires, déplore Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. En s’arrogeant tous les pouvoirs en matière de contrôle des effectifs, le président du Conseil du trésor, sans aucune forme de consultation, nous convainc qu’il n’a aucune considération des besoins de la population. »

« Le ministre Coiteux nous annonce qu’il veut geler les effectifs à leur niveau de janvier 2014. Mais en affirmant que la seule croissance des besoins augmente le nombre d’employé-es des services publics de 6000 par année, est-il en train de nous informer d’une nouvelle vague de compressions ? »

La CSN craint également que ce projet de loi ouvre toute grande la porte à la sous-traitance dans les services de santé et d’éducation. « Le ministre Coiteux prétend que le projet de loi 15 encadre également les contrats de services. Soit. Mais lorsqu’on l’examine attentivement, son projet de loi prévoit toute la procédure pour octroyer à la sous-traitance des pans entiers de nos services publics. Qui plus est, le Conseil du trésor, par l’entremise des ministres responsables, pourrait obliger les organismes du secteur public à octroyer de tels contrats de services à la sous-traitance. » Il reviendra au président du Conseil du trésor d’autoriser la planification triennale des effectifs des organismes publics « visant à optimiser l’organisation du travail », indique le projet de loi. « Quelle est l’expertise du président du Conseil du trésor en matière d’organisation du travail dans les réseaux de la santé et de l’éducation? », questionne Francine Lévesque. De quelle façon les personnes salariées qui dispensent ces services et leurs organisations syndicales seront-elles consultées?

Encore une fois, le gouvernement libéral s’engouffre dans une logique strictement comptable de nos services publics, sans égard aux besoins de nos concitoyennes et de nos concitoyens. C’est un désaveu total des gestionnaires de nos réseaux publics – y compris des ministres de son propre cabinet! – qui n’auront plus la latitude nécessaire pour faire les choix éclairés afin de répondre adéquatement aux besoins de la population. » La CSN juge également extrêmement préoccupant le pouvoir discrétionnaire que s’accorde le président du Conseil du trésor. « Les organismes qui ne pourraient, pour une raison ou une autre, notamment par la croissance des besoins dans le réseau de la santé, respecter les directives de contrôle d’effectifs pourraient être mis sous tutelle. Une belle façon de museler toute forme de contestation de la part de ceux et celles qui sont responsables de l’organisation et la gestion de nos services publics. »

La CSN représente 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, et ce, tant dans les réseaux de la santé, des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur que des organismes gouvernementaux.

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

L’école publique : richesse collective menacée par l’austérité

En cette sixième édition de la Semaine pour l’école publique, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient à souligner le rôle déterminant de l’école publique, grâce à laquelle plus d’un million d’élèves québécois ont accès à une éducation de qualité. Cependant, celle-ci est plus que jamais menacée par l’idéologie prônée par le gouvernement de Philippe Couillard.

« Les gestes que nous posons aujourd’hui ont des répercussions importantes pour la suite des choses. Dans cette ère d’austérité imposée par le gouvernement Couillard, l’école publique est fragilisée par l’annonce de multiples compressions, alors qu’elle souffre depuis plusieurs années d’un sous-financement qui affecte directement les services aux élèves de même que les infrastructures dans lesquelles est prodiguée l’éducation », a exprimé d’emblée Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN et responsable du dossier de l’éducation. Les compressions annoncées affecteront de plein fouet les conditions d’apprentissage des élèves ainsi que les conditions de travail du personnel. « On a vu comment les coupes imposées récemment affectent l’aide aux devoirs, l’aide alimentaire, l’achat de livres, le soutien aux élèves en difficultés, etc. C’est un affront de prétendre que les services à la population ne sont pas touchés » dénonce Mme De Sève.

Qui plus est, le ministre Bolduc laisse planer une incertitude malsaine sur l’avenir du système d’éducation. « Le ministre Bolduc n’est en rien rassurant lorsqu’il affirme que “tout est sur la table”. Il semble maintenant vouloir remettre en cause l’existence même des commissions scolaires », de souligner madame De Sève

Le système éducatif forme un continuum : dès la petite enfance, les services de garde éducatifs en CPE et en milieu familial permettent de poser les premiers jalons vers la réussite scolaire. Par la suite, les écoles publiques doivent avoir les moyens nécessaires pour répondre aux élèves ayant des besoins spécifiques et permettre la réussite du plus grand nombre, afin de favoriser l’égalité des chances. Il importe également de mettre fin à la sélection des élèves en fonction de leurs résultats scolaires en ce qui concerne les projets éducatifs, et ce, tant dans les écoles privées que dans les écoles publiques.

« L’école publique est un acquis formidable et elle doit recevoir tout le soutien nécessaire de l’État. Couper dans l’éducation c’est faire des économies aberrantes » conclut Véronique de Sève.

À propos de la CSN, de la FNEEQ-CSN, de la FEESP-CSN et de la FP-CSN

La CSN est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. Elle regroupe trois fédérations du réseau de l’éducation, soit la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Une structure mastodonte et ingérable

La CSN estime que les nouveaux établissements régionaux de la réforme Barrette seront des structures « mammouths » loin de la population. Pour améliorer l’accès, il aurait été plus avisé de décentraliser, comme en Suède, plutôt que de regrouper plusieurs dizaines ou même des centaines d’établissements avec des missions très différentes sous un même chapeau administratif autour d’un hôpital.

Les nouveaux « centres intégrés de santé et de services sociaux », les CISSS, seront des mastodontes difficiles à gérer. L’exemple des CSSS il y a 11 ans, à l’initiative de Philippe Couillard, alors ministre de la Santé, ne permet pas de penser que fusionner encore plus permettra d’économiser, de diminuer le nombre de cadres et de donner un meilleur accès aux soins à la population. De fait, c’est l’inverse qui s’est produit depuis 10 ans.

Par ailleurs, l’économie sera sans doute minime si les cadres sont relocalisés. « Si le passé est garant de l’avenir, on s’éloignera des besoins de la population au profit d’un plus grand contrôle par les médecins et les hôpitaux », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

La transition vers cette nouvelle mégastructure risque de provoquer le chaos et de prendre du temps. Les missions de l’agence, dont la prévention, la santé publique, de même que celles des centres de réadaptation en santé mentale et physique, et des centres jeunesse seront transférées au CISSS. « En se centrant sur l’hôpital, on dénature des missions essentielles du réseau, un non-sens », de poursuivre le vice-président de la CSN. On peut se demander s’il ne s’agit pas d’un simple changement de nom accompagné d’abolitions de postes de cadres.

« C’est une réforme antidémocratique, puisque le ministre sera omnipotent avec de nombreux nouveaux pouvoirs, dont celui de nommer tous les conseils d’administration », ajoute Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Il n’y aura donc personne pour voir les changements d’un œil critique et attentif aux besoins des populations. En plus, cette réforme a été improvisée sans réelle consultation, comme la précédente, en 2003. « Il y aura une consultation bidon, mais les dés sont déjà pipés », ajoute Jeff Begley.

L’actuelle réforme de structure sera suivie d’une réforme tout aussi importante du financement qui va consacrer la notion d’argent qui suit le patient. « Je crains fort que le deal de Barrette permette aux médecins de facturer davantage au cours des prochaines années, puisque l’argent suivra les patients. Une baisse des services sociaux et de la prévention servira donc à financer une hausse des revenus des médecins », affirme Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. Elle agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

Fondée en 1921, la CSN regroupe 325 000 travailleuses et travailleurs, dont plus de 140 000 dans le réseau de la santé et des services sociaux, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Quand le dialogue promis devient monologue

La CSN, la Fédération de la Santé et des Services sociaux (FSSS-CSN) ainsi que la Fédération des Professionnèles (FP-CSN) ont appris avec étonnement, ce matin, le dépôt expéditif du projet de loi proposant l’abolition des Agences. La CSN, la FP et la FSSS sont choquées de l’attitude cavalière du gouvernement Couillard, alors qu’il s’était engagé à un dialogue ouvert sur la question.

Rappelons que les composantes du réseau de la santé et des services sociaux sont actuellement engagées dans une démarche visant à définir des solutions pour assurer la pérennité du réseau. Il est déplorable que le gouvernement propose de façon unilatérale d’en revoir les structures alors que le 2e Rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, qui aura lieu en décembre, permettra de déterminer des voies d’avenir. « La réforme des structures proposée par le gouvernement est loin d’être une réponse satisfaisante aux défis que rencontre le réseau. Ce que la population souhaite, c’est que l’on améliore les services de santé et non qu’on se lance dans une énième réforme des structures », explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Force est de constater que le gouvernement a choisi d’imposer sa décision unilatéralement, optant pour un monologue aux dépens du dialogue promis.

Les trois organisations déplorent d’autre part le fait que le MSSS ait imposé la loi du silence en exigeant la signature de clauses de confidentialités aux PDG d’agences lors d’une rencontre la semaine dernière. Ainsi, les travailleuses et les travailleurs œuvrant dans les Agences n’ont été ni consultés ni informés de ce qui les attendait, jusqu’à ce matin, où ils ont appris leur sort dans les médias.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs public et privé. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité, dont les Agences de la santé et des services sociaux.

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La révolution Barrette, une autre réforme improvisée

Le ministre Barrette a présenté les grandes lignes des changements de structures qu’il proposera pour le réseau de la santé et des services sociaux. Pour la CSN, cela revêt toutes les apparences d’une réforme improvisée qui viendra chambouler l’organisation du réseau, au détriment des services à la population.

Selon Radio-Canada, cette refonte complète du système prévoit l’abolition des agences régionales de la santé et la fusion de la majorité des centres de santé et de services sociaux (CSSS).

La réforme libérale qui a mené à la création des CSSS, il y a 10 ans, n’a rien donné de bon puisqu’on compte aujourd’hui 30 % de cadres de plus, une concentration des budgets dans les hôpitaux, toujours pas de première ligne efficace et pas d’organisation adéquate des soins à domicile. La nouvelle réforme semble pourtant poursuivre dans la même voie. Aucune véritable consultation n’avait été menée à l’époque avant de transformer de but en blanc le réseau.

« Pourquoi tout virer à l’envers sans aucune véritable consultation du public et des principaux maillons du réseau de la santé, alors que l’expérience récente montre que ces fusions répétées d’établissements ne donnent rien de bon », questionne Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Ce dernier rappelle par ailleurs que la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), l’Institut du Nouveau Monde (INM) et plusieurs autres partenaires du réseau ont déjà lancé une importante réflexion pour trouver des solutions pour assurer la pérennité du système public de santé et de services sociaux. « Nous invitons le ministre Gaétan Barrette à prendre acte de cet important effort de concertation du milieu qui pourra certainement donner des solutions plus viables et adaptées à la réalité », ajoute le vice-président de la CSN.

« Regrouper encore plus d’établissements avec des missions aussi variées sous un même chapeau représente un degré élevé de complexité et risque fort de provoquer des dérapages. Du haut de son ministère, le ministre Barrette veut pouvoir transmettre ses diktats aux régions. Ce sera une perte d’autonomie régionale. Nous n’y croyons plus lorsque le ministre dit qu’il ne touchera pas aux services », estime Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Cette réforme des structures administratives ne fait par ailleurs rien pour améliorer la première ligne, les services à la population ou les conditions de travail difficiles du personnel qui est déjà aux prises avec l’effet des compressions budgétaires répétées.

« On doit aussi se questionner sur l’économie réelle que représenterait le fait de remplacer une agence régionale par un méga CSSS qui devrait forcément prendre en charge les missions régionales de planification, de gestion et de prévention qui sont assurées par les agences en ce moment. Sans compter le cauchemar administratif que représenterait la gestion de ces CSSS mammouths » fait valoir Michel Tremblay, président de la Fédération des profesionnèles (FP-CSN).

Le modèle social québécois est menacé. Il est temps de réagir. La CSN lance un appel à la mobilisation à toute la population qui peut venir manifester son désaccord avec le projet de loi 3 et l’ensemble des mesures d’austérité que le gouvernement Couillard mijote en ce moment. Rendez-vous le 20 septembre à 11 h au parc La Fontaine à Montréal.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Des échanges « prévisibles et inquiétants » avec le Conseil du trésor

Au sortir de leur rencontre avec le président du Conseil du trésor, les représentants du Front commun ont qualifié de « prévisibles et inquiétants » les échanges qu’ils ont eus avec Martin Coiteux et les ministres Gaétan Barrette et Yves Bolduc.

« Nous n’avons rien appris de neuf quant à l’orientation économique du gouvernement, affirme Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous sommes inquiets quant aux cibles budgétaires, aux politiques d’austérité qu’il entend mettre en place et au refus de se doter des marges de manœuvre nécessaires. Mais nous nous entendons sur une chose : nous avons une obligation mutuelle de convenir de nouvelles conventions collectives pour les 530 000 employés de l’État. De notre côté, nous allons consacrer toutes nos énergies à cela au cours des prochains mois afin que les négociations se déroulent dans un climat constructif et de bonne foi. »

Les représentantes et les représentants du Front commun ont profité de la rencontre pour rappeler à M. Coiteux les problèmes criants que nous vivons dans le secteur public. En raison de la dégradation des conditions de travail et du retard salarial grandissant avec les autres employés québécois, le secteur public connaît de plus en plus de difficulté d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre. En effet, selon la dernière étude de l’Institut de la statistique du Québec publiée en novembre dernier, les salariés du secteur public québécois accusent un retard de 8,3 % de leur rémunération globale par rapport à l’ensemble des autres travailleuses et travailleurs québécois.

« Les employés du secteur public, à 75 % des femmes, font déjà l’impossible dans un contexte de compressions permanentes, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Pourquoi accepte-t-on qu’elles soient moins bien rémunérées que le reste de la population, alors qu’elles œuvrent au quotidien auprès de nos enfants, de nos aînés et des plus démunis de notre société? »

« Bien sûr que nous sommes conscients de la situation budgétaire du Québec, indique Carolle Dubé, porte-parole du SISP. Mais depuis quelques mois, le gouvernement de M. Couillard ne parle que d’une seule colonne du budget : celle des dépenses. Il est grand temps qu’on regarde celle des revenus! Depuis 20 ans, les nombreuses transformations du régime fiscal québécois ont fait en sorte que l’État se prive annuellement de plus de 4 milliards de dollars. Les organisations membres du Front commun entendent faire valoir, lors des travaux de la Commission sur la fiscalité, que le Québec a les moyens de financer des services publics accessibles et de qualité pour la population, et ce, sans hausser les impôts de la classe moyenne et des moins nantis de notre société. Et nous comptons également profiter de nos prochaines négociations pour nous attaquer aux multiples formes de gaspillage dans les services publics, que ce soit l’intrusion grandissante du secteur privé et la hausse importante du nombre de cadres qui minent l’autonomie professionnelle des membres que nous représentons. »

Rappelons qu’en mai dernier, le Front commun a lancé les consultations des assemblées générales en vue des demandes qui seront portées au gouvernement. Alors que les assemblées ont toujours cours, le Front commun entend déposer ses revendications au Conseil du trésor avant la fin de l’année.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec.

Les technologues spécialisés en radiologie ne régleront pas à rabais !

L’APTS, la FSSS-CSN et la FP-CSN dénoncent d’une même voix le manque d’ouverture de la partie patronale, dans le cadre des travaux du groupe paritaire de travail en radiologie. Une centaine de technologues en imagerie médicale et en radio-oncologie des trois organisations syndicales ont manifesté ce midi sous le thème « Pas de spécialité à rabais », devant les bureaux montréalais du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette. À l’aube de la fin des travaux prévue le 30 juin, le Conseil du trésor et le ministère de la Santé et des Services sociaux ne reconnaissent toujours pas le travail essentiel effectué par les technologues spécialisés en radiologie.

« Nous demandons au ministre de la Santé et des Services sociaux d’intervenir en faveur de ce groupe de travailleurs et de travailleuses. En tant que radiologiste, il connaît la valeur des technologues en radiologie. Il sait que le travail de certaines spécialités de la radiologie a beaucoup évolué au fil des ans. Leurs responsabilités se sont accrues, au plus grand bénéfice des patients. À la suite d’importantes consultations menées par l’APTS auprès de ses membres, nous estimons que plusieurs spécialités mériteraient d’être mieux reconnues. Le principe est simple : à responsabilités accrues, salaire accru », affirme la vice-présidente de l’APTS, Martine Robert.

À l’heure actuelle, l’écart demeure grand entre la partie patronale et les représentants des travailleurs. « Nos vis-à-vis démontrent très peu d’ouverture à nos évaluations et à nos propositions pourtant raisonnables et mesurées. La mise sur pied du groupe de travail en radiologie en 2013 nous apparaissait comme un signe positif de la part du secrétariat au Conseil du trésor pour en arriver à un règlement acceptable. Un an plus tard, force est de constater que nous ne sommes pas plus avancés. Le Conseil du Trésor reconnaît à ce jour qu’une seule spécialité. C’est totalement inacceptable ! », indique Luc Bastien, vice-président région Montréal-Laval et Grand Nord Québécois de la FSSS.

Les représentants de l’APTS, de la FSSS-CSN et de la FP-CSN rencontrent leurs vis-à-vis patronaux demain. « Le Conseil du trésor et le ministère de la Santé doivent saisir cette occasion de régler ce dossier qui traine en longueur. Notre dossier est solide et nos arguments sont appuyés. Nos vis-à-vis doivent comprendre que nous ne réglerons pas à rabais. Nos membres méritent des résultats concrets, le plus rapidement possible », de conclure Évelyne Crépeau, responsable politique à la FP.

Pour la CSN, il est temps d’entendre les composantes du réseau pour en assurer l’avenir

Au lendemain du dépôt du budget provincial, plusieurs syndicats de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se rassembleront ce soir devant l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal pour dénoncer les compressions budgétaires qui s’accumulent dans le réseau public. Celles-ci atteignent le niveau de services que reçoit la population, au moment où des exemples de mauvais financement continuent de faire les manchettes. Pour la CSN, il est temps que le gouvernement entende les préoccupations et les solutions des composantes du réseau.

Un budget qui poursuit l’attaque à l’intégrité du système public de santé et de services sociaux

Le budget provincial déposé le 4 juin dernier poursuit sur la voie des compressions budgétaires dans le réseau de la santé et des services sociaux. Depuis plusieurs années, les décideurs politiques imposent cette pression constante sur le dos des gestionnaires, des travailleuses et travailleurs et des usagers du réseau. Encore une fois cette année, en limitant la hausse des dépenses du réseau à 3 %, le gouvernement force les établissements et les Agences à procéder à une énième salve de compressions, ce qui empêche notamment de financer le virage vers les services à domicile et l’amélioration des services de prévention.

« Ces compressions touchent toutes les missions du réseau de la santé et des services sociaux, aussi bien au niveau local que régional. Pensons par exemple aux Agences régionales qui sont particulièrement atteintes. Nous avons été très vigilants dans les dernières années pour dénoncer les exemples d’atteinte aux services. Avec ces nouvelles compressions, on ne peut que s’inquiéter des impacts de ces nouvelles coupes », explique Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Quoi faire et ne pas faire pour assurer l’avenir du réseau

La CSN veut s’assurer que tous les moyens sont pris pour assurer l’avenir du système public de santé et de services sociaux. C’est pourquoi elle dénonce avec autant de force les exemples de mauvais financement de nos services publics. « Un des problèmes actuellement dans le réseau est qu’on procède à des coupes dans les établissements sans avoir de réflexion en amont sur les impacts de celles-ci et sur le réseau que l’on veut comme société. Pendant ce temps, on continue de payer beaucoup trop cher pour la sous-traitance et à avoir recours à des contrats privés alors que le personnel du secteur public pourrait faire le travail pour moins cher », déclare Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Les compressions budgétaires des dernières années finissent par réduire l’accessibilité aux services et la population en ressent de plus en plus les effets. « Plutôt que de s’attaquer à des sources réelles de mauvais financement du réseau de la santé, comme au prix des médicaments ou au recours au privé, on impose des projets d’optimisation qui augmentent sans cesse la pression sur les travailleuses et travailleurs sans pour autant améliorer les services à la population », poursuit Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Une occasion d’entendre les composantes du réseau

Pour la CSN, la pression mise sur le réseau public est une occasion de rassembler l’ensemble des composantes du réseau de la santé et des services sociaux pour établir les défis que celui-ci rencontre et faire des propositions. C’est pourquoi la CSN a lancé le Premier rendez-vous national sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux, qui aura lieu le 16 juin prochain à Laval. « Il est grand temps qu’on entende les composantes du réseau et que comme acteur de ce réseau nous apportions des solutions pour maintenir l’accès aux services et assurer l’avenir de ce joyau collectif », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

La CSN est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la santé et des services sociaux. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pas de sage-femme, faites-vous entendre !

Depuis la légalisation de la profession de sage-femme au Québec, le déploiement de nouvelles maisons de naissance est insuffisant et trop de femmes se voient encore refuser la possibilité d’être suivie par une sage-femme au moment de leur grossesse. C’est pourquoi Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) est heureux d’annoncer, en cette Journée internationale des sages-femmes, le lancement de sa campagne « Pas de sage-femme, faites-vous entendre ! » disponible sur son site internet au rsfq.qc.ca. Cette campagne permet aux femmes et aux familles d’exprimer leur déception directement aux différentes institutions du réseau de la santé concernées (CSSS, agences et ministère).

Promesses de développement

Alors qu’il était en campagne électorale, le chef du Parti libéral du Québec Philippe Couillard annonçait l’ouverture de sept nouvelles maisons de naissance et l’ajout de 125 nouveaux contrats de sages-femmes d’ici les cinq prochaines années, tel que prévu dans la politique de périnatalité 2008-2018 du ministère. Pour le RSFQ il s’agit d’une bonne nouvelle. « Nous nous réjouissons d’une telle annonce et demandons qu’elle se concrétise. Nous serons là pour la ramener à la mémoire des ministres, assure Claudia Faille. Le RSFQ rappelle aussi qu’une vingtaine de nouvelles sages-femmes seront diplômées dans les prochaines semaines. Il n’en tient qu’au ministre de la Santé et des Services sociaux de leur faire une place et de leur permettre d’offrir leurs services aux nombreuses femmes et familles qui demandent un suivi sage-femme », note la présidente du RSFQ.

Une pratique indispensable

En plus d’être la seule pratique professionnelle à offrir le choix du lieu d’accouchement, la pratique sage-femme permet une amélioration des indicateurs de santé, à court, moyen et long termes grâce, entre autres, à une diminution importante des interventions obstétricales. Ceci représente des économies substantielles pour le réseau de la santé. « Dans de nombreux pays à travers le monde, les sages-femmes représentent la porte d’entrée des soins de maternité de première ligne. Le Québec doit tendre vers cet objectif et permettre aux sages-femmes de jouer un rôle de premier plan à l’intérieur de notre réseau de santé et de services sociaux », note Claudia Faille, présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ), l’association professionnelle des quelques 160 sages-femmes de la province.

Travail exceptionnel

En cette journée internationale des sages-femmes, Le RSFQ tient à souligner avec fierté le travail exceptionnel de ces professionnelles de la santé au service des femmes et des familles du Québec. Depuis 1999, les sages-femmes du Québec se dévouent afin d’offrir aux femmes et familles d’ici non seulement des services de première ligne hors pair, mais aussi la possibilité de choisir le lieu d’accouchement, soit le domicile, la maison de naissance ou l’hôpital.

À propos

Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) est l’association professionnelle des sages-femmes. Il représente, depuis 1995, les sages-femmes qui œuvrent au Québec. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnèles de la CSN depuis 2009.

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Le « Faire plus avec moins » ne peut être sans conséquence sur la qualité des services!

« Le faire plus avec moins n’est pas sans conséquence sur la qualité des services, de même que sur la santé de nos membres », de déclarer Mélanie Dubé, présidente locale du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec STEPSSSQ (FP-CSN) (ci- après appelé STEPSQ).

La précarité d’emploi et le manque de techniciens-nes et de professionnels-les nécessaires au bon déploiement de l’ensemble de nos services, entraîne des problèmes de surcharge de travail et met en péril l’intégrité des services à la population. Lors de la tournée des secteurs, nous avons constaté qu’un vent d’essoufflement se fait sentir pour de nombreuses raisons, chez plusieurs de nos membres, tant à Mont-Joli qu’ailleurs au Québec. Le motif d’essoufflement le plus récurrent réside dans la question de la charge de travail. En voulant nous assurer que nos usagers reçoivent les meilleurs services possible, plusieurs d’entre nous se surmènent au travail. C’est notre propre santé physique et mentale qui en prend un coup. « La direction de l’établissement doit être plus ouverte.

Au STEPSQ, nous prônons une approche de collaboration, afin qu’ensemble nous trouvions des solutions pour le maintien et l’amélioration de la qualité des services à la population. Nous avons à cœur de préserver la santé des membres que nous représentons et nous tendons la main à l’employeur pour réaliser ces objectifs » de déclarer Nancy Corriveau, présidente du syndicat national du STEPSQ. « Ça fait 20 ans, à la Fédération des professionnèles-CSN (FP-CSN), que nous prônons une révision de l’organisation du travail au niveau local, afin d’améliorer à la fois la qualité des services et la qualité de vie au travail, qui est porteuse d’une amélioration des services directs à la population. J’ai personnellement remis à Philippe Couillard copie de nos clauses de conventions collectives qui encadrent cette réorganisation, il y a une dizaine d’années, alors qu’il était ministre de la Santé et des Services sociaux. Pourtant rien n’a été fait. Il n’est pas trop tard pour amorcer ce virage essentiel, alors que ce nouveau gouvernement développera ses nouvelles priorités » de déclarer Michel Tremblay, président de la FP-CSN. Une cinquantaine de membres du STEPSQ, de partout au Québec, étaient au rendez-vous à Mont-Joli pour venir témoigner leur appui et leur solidarité aux techniciens-nes et professionnels-les du CSSS de la Mitis.

À propos

Le STEPSQ représente 2 600 techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux œuvrant dans différentes missions : Centre hospitalier universitaire, CSSS, Centres de réadaptation et Agences de la santé et des services sociaux. Ses membres sont originaires de 13 établissements du réseau répartis dans 7 régions du Québec. La Fédération des professionnèles (FP-CSN)) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN, inquiète, exige une action immédiate de la part de l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal

Très inquiète des révélations de La Presse à propos des plaintes relatives à la présence de moisissures et d’une potentielle exposition à la poussière d’amiante, la CSN somme les autorités de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSS de Montréal) de prendre toutes les mesures et les précautions nécessaires pour protéger la santé des quelque 250 travailleuses et travailleurs qui oeuvrent dans le pavillon Lafontaine, sans compter celle des enfants et des travailleuses d’une garderie installée au premier étage. « L’état de désuétude des établissements publics est un scandale, on ne peut exiger des gens qu’ils travaillent et vivent quotidiennement dans de telles conditions » a déploré Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

« Est-ce qu’il y aura un plan d’action et une stratégie préventive à la suite des évènements révélés dans les rapports de la CSST, avec des solutions permanentes pour enfin assurer un milieu de travail sain et sécuritaire au pavillon Lafontaine ? », se questionne, exaspéré, Guy Laurion, vice-président santé sécurité au travail à la FSSS-CSN. Pour le leader syndical, il est essentiel que l’ASSS de Montréal fasse connaître ce plan et le mette en application sans plus tarder.

« Rappelons à l’employeur ses obligations légales : il doit informer par avis les personnes se trouvant dans les zones contaminées, doit donner une description des travaux prévus avec un échéancier et fournir les noms du responsable et de la compagnie », précise Michel Tremblay, le président de la FP-CSN.

Plus encore, les leaders syndicaux s’inquiètent et se demandent si des travailleurs n’ont pas vu leur santé déjà affectée par les conditions dans lesquelles ils ont dû exercer leur travail. Pour eux, les rapports de la CSST émis à propos de la problématique reliée aux moisissures et à la poussière d’amiante dénoncent un état de fait très préoccupant.

« À quelle hauteur le budget pour le suivi de la qualité de l’air s’élève ? », s’interrogent les leaders syndicaux. Ils rappellent qu’idéalement, des prises d’échantillons devraient être faites chaque saison et dans tous les bâtiments de la Direction de la santé publique, du moins dans ceux qui ont subi des dégâts d’eau. Un suivi sur plusieurs années devrait et aurait dû être fait.

Les trois leaders exigent donc que l’ASSS de Montréal convoque d’urgence une réunion dans les prochains jours avec l’ensemble des groupes concernés, incluant les syndicats représentants les travailleurs impliqués. Ils préviennent également l’agence qu’elle ne peut se cacher derrière le fait que la ville de Montréal est propriétaire de l’édifice du pavillon Lafontaine. Sur la question de la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, aucun compromis n’est acceptable.

À propos de la CSN, de la FSSS-CSN et de la FP-CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La Fédération de la santé et des services sociaux, la FSSS-CSN, représente près de 130 000 membres dans le secteur public et les secteurs privés de la santé et des services sociaux, provenant de toutes les catégories d’emplois. La Fédération des professionnèles, la FP-CSN représente environ 7 500 membres et regroupe des syndicats professionnels de professionnels et de techniciens dans le secteur de la santé et des services sociaux.

La Fédération des professionnèles s’implique dans le débat

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) tiendra aujourd’hui et demain à Gatineau, deux journées de réflexion sur l’avenir des agences régionales de la santé et des services sociaux. Dans un contexte où périodiquement les politiciens remettent en question ces agences, envisageant leur abolition ou leur fusion, la FP a l’intention de faire entendre sa voix dans ce nécessaire débat. « Sachant que 2014 sera certainement une année électorale où, dans tous les cas de figure, des coupes seront envisagées dans les services dits administratifs, nous prenons les devants et amorçons une réflexion qui se veut éclairante et constructive, explique Michel Tremblay, président de la FP. Nous souhaitons que les changements envisagés soient porteurs d’amélioration pour l’ensemble de la population, tant sur le plan des services offerts dans chaque région du Québec, que sur celui de leur organisation », note-t-il.

Matières à réflexion

En organisant ces deux journées de réflexion, la fédération, qui représente la majorité des professionnèles d’agences, s’est fixé deux objectifs principaux. Le premier vise à mieux connaître la structure locale en examinant l’organisation interne du travail et en la comparant d’une région à l’autre. Le but étant de bonifier les services et d’améliorer la qualité de vie au travail. Le second objectif consiste à préparer ses membres, dans chaque région du Québec, à débattre sur la gouverne régionale en santé publique et, plus largement, dans le secteur de la santé et des services sociaux. « Au premier jour, un bilan de la situation sera dressé, ainsi que les défis et les perspectives entrevus autant par des spécialistes du domaine, que par des employé-es œuvrant directement dans les agences. Le lendemain, nous leur suggérerons des approches constructives afin de mener efficacement, dans leurs équipes, le débat à propos de l’avenir des agences », précise Michel Tremblay.

À propos

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnèles, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité : santé et services sociaux, organismes gouvernementaux, éducation, secteur municipal, médecines alternatives, aide juridique, intégration à l’emploi, professionnèles autonomes, organismes communautaires, etc.

Le ministre Hébert s’obstine à privatiser les services à domicile, au détriment des personnes en perte d’autonomie

La CSN et ses fédérations œuvrant dans le domaine de la santé sont déçues du projet de loi sur l’assurance autonomie déposé vendredi par le ministre Hébert. Le projet de loi 67 ne tient aucunement compte des préoccupations exprimées en commission parlementaire par de nombreux groupes. « À quoi bon tenir une commission parlementaire si c’est pour déposer un projet de loi dont l’intention première est de plaire au Conseil du Trésor et non pas de développer les meilleurs services qui soient pour les personnes en perte d’autonomie ? », demande Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.

Le projet de loi bat en brèche par ailleurs le principe d’universalité en établissant l’allocation de soutien à l’autonomie en fonction des revenus. « Cela est inéquitable et inefficace. Cette proposition s’assimile à la règle de l’utilisateur-payeur, elle va à l’encontre des principes de solidarité, d’universalité, d’égalité d’accès et de gratuité qui fondent notre système de santé et de services sociaux », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Il y a par ailleurs lieu de s’inquiéter du contrôle public sur la qualité des services qui seront donnés par une multitude de prestataires privés. Cela minera le travail interdisciplinaire et privera le réseau public de l’information nécessaire au suivi de l’état des personnes en perte d’autonomie. « Les personnes âgées en perte d’autonomie qui font le choix de demeurer à domicile, peuvent être vulnérables. Il est impératif de leur assurer une continuité de services dispensés par une équipe interdisciplinaire d’intervenants du réseau public, à même de communiquer entre eux et de s’adapter rapidement à tout changement observé auprès de ces personnes. C’est le minimum qu’on doit leur offrir », assure Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles-CSN.

« Comment le ministre peut-il prétendre défendre le libre choix du prestataire par l’usager alors que le meilleur prestataire qui soit, le réseau public, sera laissé dans l’ombre ? Est-ce que les établissements du réseau public seront tenus d’offrir tous les services nécessaires pour répondre aux besoins ? Si le réseau public n’offre pas tous les services, comment alors parler d’un libre choix ? », demande Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Le projet de loi sur l’assurance autonomie aurait pu constituer un moment clé dans la consolidation des services publics de santé et de services sociaux. En s’obstinant à ouvrir la voie au privé, le ministre fait le choix d’une fragmentation et d’une privatisation accrue et inefficace des services de santé et de services sociaux. Nous continuerons de nous battre contre ce démantèlement tranquille du système public de santé », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une nouvelle convention collective à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

C’est avec satisfaction que les salarié-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont obtenu leur nouvelle convention collective, signée hier par l’employeur et le syndicat. Sans contrat de travail depuis mars 2010, les employé-es de la CDPDJ se réjouissent de cette entente qui s’appliquera pour la période allant du 1er avril 2010 au 31 mars 2015.

En plus des augmentations salariales, qui reprendront les paramètres de l’entente intervenue en 2010 entre les syndicats du secteur public et le gouvernement du Québec, la nouvelle convention comprend plusieurs modifications importantes.

Il a notamment été convenu avec l’employeur de prioriser les discussions relativement à la charge de travail et modifier la convention collective en ce sens. « Un comité paritaire sera également mis sur pied afin d’étudier et de discuter d’un éventuel projet pilote de télétravail », a déclaré Jean-Sébastien Imbeault, président du syndicat.

Le programme d’accès à l’égalité sera maintenant un chapitre de la convention collective plutôt qu’une lettre d’entente. Un processus volontaire de médiation en cas d’arbitrage et de griefs sera aussi mis en place.

« Nous saluons aussi la diminution des écarts entre les conditions de travail des salarié-es permanents et temporaires avec plus de possibilités pour les salarié-es temporaires de prendre des congés sans traitement, d’avoir accès à de la formation et une accessibilité pour tous les membres du personnel, quel que soit leur statut, à un horaire flexible », a continué Jean-Sébastien Imbeault.

Parité salariale avec les avocats de l’État

La nouvelle convention collective prévoit également un important rattrapage salarial pour les conseillers juridiques de la CDPDJ. « Nous demandions la parité salariale et nous l’avons obtenue. Cette convention collective permettra enfin aux conseillères et aux conseillers juridiques de la CDPDJ de bénéficier des mêmes conditions salariales que celles de l’ensemble des avocats au service de l’État », a poursuivi Jean-Sébastien Imbeault.

Affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, le syndicat de la CDPDJ représente environ 150 employé-es. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2 000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle, dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La Fédération des professionnèles fait place aux familles !

La Fédération des professionnèles (FP) lançait, le mercredi 13 novembre dernier, sa deuxième boîte à outil sur la conciliation famille-travail (CFT), lors d’un 5 à 7 tenu à Montréal.

Émanant du congrès 2009 de la FP, la démarche, ayant pour thème Place aux familles ! est pilotée par Nancy Corriveau, membre du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec (FP–CSN) et responsable du dossier. Elle est appuyée par les membres du comité exécutif de la fédération, dont Ginette Langlois, vice-présidente. « La conciliation famille-travail est une préoccupation de la FP, et ce, depuis de nombreuses années. Nous avons donc choisi d’en faire une priorité et d’outiller adéquatement nos syndicats afin de faire avancer concrètement la question », précise Ginette Langlois. La démarche se décline en trois étapes : la consultation, la négociation et l’évaluation.

Lancée il y a environ un an, la première boîte à outil avait pour but de susciter la réflexion des syndicats à propos de la CFT. « Dès le départ nous avons choisi d’innover et de ne pas aborder le thème sous l’angle unique du féminisme, ce qui se fait souvent. Nous savions que de plus en plus de pères se sentaient concernés par la question, et il était important pour nous qu’ils s’impliquent », explique Nancy Corriveau. Dans cette première phase de consultation, les syndicats ont été invités à échanger sur les thèmes de valeurs sociales, valeurs collectives et individuelles, solidarité entre générations, et bien d’autres. Cette deuxième boite à outil, lancée hier, vise à orienter les syndicats vers des façons simples et efficaces de faire un portrait de leur milieu, de connaître les besoins de celui-ci et, finalement, d’argumenter efficacement pour négocier avec l’employeur des clauses favorisant la CFT. « La conciliation famille-travail concerne tout le monde, car nous avons tous une famille. Que ce soit pour prendre soin de nos enfants ou de nos parents, les besoins des travailleurs et des travailleuses sont criants. Et pour les syndicats, c’est souvent un immense défi à relever que de s’attaquer à cette problématique. Nos boîtes à outil sont donc là pour leur faciliter la tâche », précise Nancy Corriveau, responsable du dossier.

Un lancement de la deuxième boîte est prévu à Québec le 21 janvier prochain. La troisième boîte à outil sera dévoilée prochainement. Cette ultime étape permettra d’évaluer l’efficacité de la démarche.

« Il faut penser en termes de petits pas. Place aux familles ! peut permettre de faire évoluer les mentalités, de briser les stéréotypes, de forger une solidarité intergénérationnelle, bref de faire en sorte que la société fasse une place plus grande aux familles. Il ne reste qu’à nous d’en faire bon usage », conclut Ginette Langlois vice-présidente de la Fédération des professionnèles.

Sages-femmes en colère

Les sages-femmes du Québec, accompagnées par des centaines de manifestants et de manifestantes, se sont réunies, ce midi, devant les bureaux la première ministre Pauline Marois. En colère, elles lui ont demandé de trouver une solution rapide et équitable à l’impasse qui perdure dans les négociations entre les sages-femmes et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Négociation qui traîne

Pour le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), il est inconcevable que cette négociation traîne toujours, malgré plus d’une trentaine de rencontres avec le MSSS. « Comment se fait-il que deux ans plus tard nous devions encore sortir dans la rue et manifester ? » a demandé la présidente du RSFQ, Claudia Faille. Les demandes des sages-femmes ne représentent qu’une infime portion du budget du gouvernement. « Nous ne sommes que 159; et la majorité des sages-femmes ont des horaires réduits. Tous les ministres à qui nous avons parlé nous ont assurées de la volonté du gouvernement de dénouer l’impasse. Pourtant cette volonté ne se reflète pas à la table de négociation, a précisé la présidente. Nous nous sommes pourtant rendues disponibles afin de négocier efficacement avec le MSSS. Et malgré des offres qui frôlaient l’insulte, nous n’avons jamais quitté la table de négociation. Aujourd’hui, les sages-femmes sont exaspérées, mais elles ne se contenteront pas du peu qui leur est présentement offert », a lancé Claudia Faille.

Corriger l’injustice

Le RSFQ, l’association professionnelle des sages-femmes, négocie depuis plus de deux ans l’entente qui le lie au MSSS. Celle-ci, qui a été signée en 2004 et n’a pas été renégociée depuis bientôt dix ans – elle a été prolongée par un décret en décembre 2005 -, nécessite un redressement majeur. Pour Claudia Faille, présidente du RSFQ, il est évident que l’entente qui est négociée actuellement devra corriger l’injustice que subissent les sages-femmes. « Nous sommes payées un dollar l’heure pour être de garde et nous ne recevons aucune prime pour horaires défavorables, contrairement à tous les autres professionnel-les de la santé. Nos demandes sont raisonnables et nous exigeons simplement un traitement équitable, rien de plus. » Le RSFQ en appelle donc au sens de la justice de la première ministre. « Nous lui demandons de redresser la situation et de permettre ainsi aux professionnelles que nous sommes d’être enfin traitées équitablement », a précisé Claudia Faille.

Appui des femmes

Au cours des dernières semaines, le RSFQ a reçu l’appui de près de 80 groupes issus des milieux féministes et communautaires ayant à cœur le sort des sages-femmes. « La Coalition pour la pratique sage-femme a sollicité le soutien de ses membres, dont la Fédération des femmes du Québec, ainsi que celui d’autres organisations. Elles nous ont appuyées sans réserve et plusieurs d’entre elles ont même contacté la première ministre afin de l’inviter à résoudre l’impasse, a déclaré Claudia Faille. Notre bataille est aussi celle des femmes qui sont nombreuses à choisir d’accoucher avec une sage-femme, en maison de naissance, à domicile ou en centre hospitalier. »

À propos

Le RSFQ est l’association professionnelle des sages-femmes depuis 1995. Il représente environ 150 sages-femmes qui œuvrent au Québec. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnèles de la CSN depuis 2009.

La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnel-les, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.

Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN demande un financement public exclusif

La CSN présentera ce soir à 19 h 30, à l’Assemblée nationale, un mémoire dans lequel elle réagit au livre blanc du ministre Réjean Hébert, L’autonomie pour tous. Celui-ci fait état de la création éventuelle d’une assurance autonomie qui permettrait d’offrir aux personnes dans le besoin des services de soutien à domicile. « Le projet serait intéressant en soi s’il était financé par des fonds publics exclusifs. Or le ministre ne semble pas emprunter cette voie », a souligné d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Pour visionner la présentation lors de la commission parlementaire, cliquer ici.

Fonctionnement de l’assurance autonomie

À l’heure actuelle, les individus en perte d’autonomie sont censés recevoir gratuitement des services d’hygiène dispensés par des auxiliaires familiales et sociales. Or, d’après le livre blanc, ces services reliés aux activités de la vie quotidienne (AVQ) seraient dorénavant prodigués par les entreprises d’économie sociale en aide domestique (EESAD) ou par des organismes privés (résidences privées pour aînés). Ce n’est qu’exceptionnellement que les CSSS dispenseraient ces services. « Une pression est exercée sur ces entreprises afin qu’elles offrent un plus large éventail de services. Le problème, c’est que ceux et celles qui y travaillent seront payés près du salaire minimum, et ce sont surtout des femmes ! » s’est aussi exclamé Jean Lacharité. En plus de réaliser des économies sur leur dos, ajoute le vice-président de la CSN, le projet compromet la qualité des services : difficulté à maintenir des suivis adéquats avec l’équipe du CSSS ; impossibilité de garantir la stabilité des soins ; manque de formation des travailleurs et des travailleuses. « Il est nécessaire de prendre un virage en faveur des soins à domicile, explique-t-il, mais jamais au détriment des services publics. Rien ne justifie que les AVQ soient ainsi sous-traitées. L’État cherche à se déresponsabiliser de ses obligations envers la population. C’est le dogme du déficit zéro qui teinte la réforme des soins à domicile proposée par le ministre», a-t-il ajouté.

Financement du régime

À court terme, le montant annuel consacré aux soins de longue durée serait composé d’un fonds protégé incluant les sommes allouées aux soins à domicile et des 500 millions promis par le gouvernement jusqu’en 2017-2018. Le ministre affirme qu’à partir de 2018, il faudra trouver les moyens de financer cette assurance. Par ailleurs, le régime serait aussi financé par une contribution personnelle fixée en fonction du revenu des personnes qui demanderaient de l’aide pour les activités de la vie quotidienne : l’allocation à l’autonomie (ASA) serait effectivement évaluée selon leurs besoins, leur environnement et les ressources dont elles disposent. « Qu’on soit bien clairs : la CSN n’appuiera pas la création d’une telle assurance si celle-ci est sous-financée, si elle viole les principes de solidarité et d’universalité qui régissent notre système de santé en obligeant l’usager à payer une contribution personnelle et si elle est adoptée dans une logique de privatisation et de marchandisation des services. Le gouvernement doit faire preuve de courage politique et profiter de la création de la caisse d’assurance autonomie pour aller chercher, sur la base d’une plus grande équité et progressivité du système fiscal, de nouveaux revenus pour financer le soutien à domicile », a conclu Jean Lacharité. Lors de la présentation du mémoire, ce soir, le vice-président de la CSN sera accompagné du vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), Guy Laurion, et de la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (CSN), Ginette Langlois.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Composée de près de 2000 syndicats, elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les personnes les plus vulnérables de notre société paient le prix de la privatisation en santé

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réagit au dépôt du rapport annuel de la Protectrice du citoyen en notant que ce sont les personnes les plus vulnérables de notre société qui subissent le plus durement les conséquences de la privatisation dans le réseau de la santé et des services sociaux. La CSN se questionne à savoir pourquoi le ministère s’entête à poursuivre sur cette voie, alors que le rapport démontre les impacts sur la qualité des services et qu’une récente étude de l’IRIS explique que l’avantage économique du recours au privé est inexistant.

Le rapport annuel de la Protectrice du citoyen cible plusieurs problématiques dans le réseau de la santé et des services sociaux. Elle se concentre particulièrement sur la question de l’accès aux services, de la qualité de ceux-ci et des problèmes d’inspection, aussi bien dans l’hébergement pour les personnes âgées que pour les personnes atteintes de déficience intellectuelle. Sur plusieurs de ces questions, nombre de recommandations de la Protectrice du citoyen restent lettre morte, année après année. « Quand la Protectrice du citoyen nous dit qu’en 2013, il n’y a toujours pas eu de visites d’appréciation dans les ressources privées, on ne peut faire autrement que de s’inquiéter. Lorsque l’on connaît les nombreux problèmes de qualité de services dans ces ressources, on se demande pourquoi le ministère ne met pas plus d’énergie à régler cette situation. Faut-il rappeler qu’il s’agit d’une des franges les plus vulnérables de notre société et que nous avons la responsabilité de s’assurer qu’ils reçoivent les meilleurs services possible? », explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Le temps est venu de faire le bilan du recours à l’achat de places dans le privé. « Pour la FSSS, il en va bien au-delà de la question de s’assurer d’augmenter le nombre de visites d’appréciation dans le privé. La porte a été grande ouverte pour le privé dans les dernières années. Et qu’est-ce qu’on remarque? Que les services qui y sont donnés se font loin des regards du réseau public, qui a pourtant la responsabilité de veiller à ce qu’ils soient adéquats. Comment s’assurer que les personnes reçoivent le niveau de services dont ils ont besoin pour maintenir leur autonomie ou pour se réadapter dans le cas des personnes atteintes de déficience intellectuelle? Pourtant, la solution la plus simple n’est jamais évoquée : si l’on veut assurer une continuité et une qualité des services, il faut miser sur les services publics », poursuit Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

Ce que la Protectrice du citoyen remarque de plus en plus, c’est l’écart grandissant entre les politiques du ministère et la réalité sur le terrain. « Ce n’est certainement pas les nouvelles compressions budgétaires qui vont améliorer la situation à ce niveau. On se rend compte qu’une part importante des problèmes dans le réseau sont dus au fait que le personnel n’a pas les moyens pour donner les meilleurs services qui soient », lance Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

L’ouverture au privé qui a été faite dans les dernières années n’a jamais été suivie d’un effort réel du ministère pour s’assurer que les services donnés dans le privé sont d’un bon niveau. « La récente étude de l’IRIS démontre que la hausse des coûts dans le privé augmente plus fortement que dans le public. S’il n’y a plus d’avantage économique et qu’on peine toujours à donner des services de qualité dans le privé, quel est l’avantage de poursuivre sur cette voie? Pour nous, les personnes les plus vulnérables de la société méritent plus que de faire les frais des compressions budgétaires et de la privatisation », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour la CSN, la gestion des contrats privés pose des questions majeures

Plusieurs révélations récentes soulèvent des questions quant à la manière dont les gestionnaires d’établissements du réseau de la santé et des services sociaux procèdent à l’octroi de contrats d’approvisionnement en biens et services à des firmes privées. Pour la CSN, il s’agit d’un enjeu majeur mettant en cause la saine gestion des ressources dans le réseau de la santé et services sociaux et ultimement la qualité des services.

On apprenait hier par La Presse qu’un système de ristournes serait au centre du processus d’octroi des contrats à des firmes privées de fournitures médicales. Ce procédé favoriserait les grosses firmes présentes dans le marché et limiterait la concurrence. Ce système semble avantager de gros joueurs comme la multinationale Cardinal Health, qui contrôle une bonne part de l’approvisionnement au Québec et qui est toujours sous enquête de l’AMF. « Depuis quelques mois, les révélations s’accumulent sur la question de l’octroi de contrats en santé et services sociaux. Dans le récent Rapport au ministre Hébert sur l’application des règles d’octroi des contrats à la firme Proaction, on apprenait notamment que la plupart des contrats d’optimisation obtenus par Proaction l’avaient été de gré à gré, sans qu’aucune raison ne puisse le justifier. D’autres pratiques étaient aussi pointées du doigt comme nuisibles à une saine concurrence entre les soumissionnaires. Puis, il y a eu le cas des contrats donnés de gré à gré à Cardinal Health par le CHUM. De son côté, le vérificateur général, dans son rapport du printemps 2013, exhortait les établissements à respecter la réglementation relative aux appels d’offres lorsqu’ils recourent à des firmes externes pour optimiser leurs processus. Cela fait beaucoup de cas où la manière dont les contrats ont été octroyés est très discutable », explique Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

« Si les CSSS n’ont pas respecté les règles pour l’octroi des contrats à Proaction, peut-on penser qu’il en va de même pour d’autres types de contrats ? Et s’il est vrai que le processus d’octroi de contrats de matériel médical semble biaisé par l’existence d’un système de ristournes, peut-on se demander qui en profite réellement et quels en sont les impacts? Certaines firmes disposées à verser des ristournes sont-elles favorisées au détriment de l’intérêt public? Comment sont comptabilisées ces ristournes ? Font-elles l’objet de mécanismes de vérification et de suivi rigoureux ou s’agit-il d’un système parallèle ? Qu’en est-il du financement de la recherche par des entreprises privées ? Puis, les fondations d’établissement jouent-elles un rôle dans ce système ? Les sommes en jeu sont considérables et il s’agit de la gestion de fonds publics », poursuit Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Pour la CSN, la question de l’octroi des contrats privés est donc une question prioritaire. Les ressources doivent être investies dans les services à la population », déclare Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Au moment où le réseau de la santé et des services sociaux subit des compressions budgétaires qui amènent des coupes de services partout au Québec, on doit se questionner sur la gestion du réseau. « Pendant que nos membres ont de moins en moins de moyens pour donner des services à la population, c’est à croire que c’est le bar ouvert pour nombre de firmes privées. Qu’est-ce que le gouvernement entend faire pour s’assurer que les fonds publics investis dans le réseau sont utilisés efficacement ? Comment le ministre entend-il donner réponse au rapport du vérificateur général et à celui sur Proaction ? Quand on connaît l’importance du budget de santé au Québec, on ne peut se permettre d’accepter que la mauvaise gestion nuise à la qualité des services », de conclure Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.