L’engagement des partis fédéraux envers un régime public et universel doit être clair

Lundi dernier, le chef du Parti libéral du Canada s’est engagé à mettre en place un régime national d’assurance médicaments. Affirmant s’inspirer du rapport Hoskins déposé en juin dernier, Justin Trudeau a néanmoins omis de préciser les détails d’un éventuel programme, se réfugiant derrière la complexité des relations fédérales-provinciales. Or, nos organisations ne peuvent se contenter d’un tel engagement, dont les paramètres sont des plus flous.

Les conclusions du Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance médicaments sont on ne peut plus claires : seul un régime entièrement public et universel pourrait régler les problèmes d’injustice, d’accessibilité et de coûts qui sévissent en ce moment au Canada.

La mosaïque de régimes au Canada — plus de 100 qui sont publics, pas moins de 100 000 privés — a entraîné de profondes iniquités en termes d’accès aux médicaments. Au Québec et dans le reste du Canada, environ 10 % de la population ne prend pas ses médicaments, faute de moyens financiers.

La comparaison du coût moyen par habitant démontre également l’absurdité de la situation. En 2016, les dépenses totales pour les produits pharmaceutiques (médicaments d’ordonnance et en vente libre) étaient de 1144 $ par personne au Québec. Dans le reste du Canada, la dépense s’élevait à 1043 $ alors que la médiane pour l’ensemble des pays de l’OCDE était de 719 $. Cette situation est des plus préoccupantes.

Rappelons que de tous les pays dotés d’un régime universel de soins de santé, seul le Canada n’assure pas une couverture publique et universelle des médicaments d’ordonnance.

Éviter l’erreur du Québec
Rappelons qu’au Québec, les citoyennes et les citoyens ayant accès à un régime d’assurance collective privé à leur travail doivent obligatoirement souscrire à une couverture pour les médicaments. Seuls les individus n’ayant pas accès à un régime d’assurance privé peuvent adhérer au régime public d’assurance médicaments.

Cette coexistence d’un régime public parmi plusieurs régimes privés nous prive d’un puissant levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Le même médicament générique peut coûter, au Canada, dix fois plus cher qu’en Nouvelle-Zélande. Les études démontrent que l’instauration d’un régime entièrement public et universel pourrait réduire le prix des médicaments de 20 % à 40 %. Seulement au Québec, on parle d’économies de l’ordre de 1 à 3 milliards de dollars par année.

Le prochain gouvernement fédéral devra viser un partenariat avec les provinces, afin de s’assurer du respect des compétences provinciales. Toutefois, les faits démontrent clairement que le régime hybride qui existe au Québec est loin de satisfaire les besoins de santé – et budgétaires – de la population. Dans ce contexte, la table doit être mise pour que les réformes améliorent le sort des Québécoises et des Québécois, et non pas seulement celui des citoyennes et citoyens des autres provinces au Canada. Un régime entièrement public et universel diminuerait les coûts tant pour les gouvernements, les travailleuses et les travailleurs que pour les employeurs. Le Québec et le reste du Canada ne peuvent se priver d’une telle opportunité. Voilà pourquoi nous demandons à tous les partis politiques fédéraux de se prononcer clairement sur cet enjeu.


Signataires

Jacques Létourneau, président de la CSN
Daniel Boyer, président de la FTQ
Sonia Éthier, présidente de la CSQ
Nancy Bédard, présidente de la FIQ
Carolle Dubé, présidente de l’APTS
Luc Vachon, président de la CSD
Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
François Décary-Gilardeau, président, Union des consommateurs
Anne Plourde, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé

Augmentations raisonnables ou grève générale illimitée chez Tshiuetin à Shefferville

Exaspérés par les propositions salariales inacceptables de l’employeur, les deux syndicats de transport ferroviaire de la compagnie Tshiuetin se préparent à déclencher la grève générale illimitée, vendredi à 00 h 01, si l’employeur ne fait aucune proposition satisfaisante durant la séance de négociation de demain.

Les membres refusent catégoriquement la proposition de l’employeur qui veut financer les augmentations de la majorité au détriment d’un petit groupe de travailleurs. Ces personnes doivent se montrer disponibles et prêtes à prendre les commandes du train durant 14 jours successifs pendant le mois. Or, leur travail dépend de la compagnie qui leur apporte le minerai. « Il se peut qu’il n’y ait aucune marchandise à transporter durant une journée et que ces employé-es n’aient pas à travailler; ils doivent tout de même rester en poste, dans le bois, et l’employeur voudrait réduire de moitié leur salaire durant cette période. Ça ne passe pas. », explique le président du Conseil central de la Côte-Nord, Guillaume Tremblay.

L’ensemble des demandes des travailleuses et travailleurs sont loin d’être excessives, estime le vice-président de la FEESP–CSN, Jean-Pierre Bourgault. Ceux-ci sont d’ailleurs prêts à mettre de l’eau dans leur vin, le temps que la compagnie procède à certaines restructurations dans la gestion. Mais ils tiennent à ce que leurs revendications soient prises en compte, car elles sont tout à fait légitimes. « Il ne faut pas oublier que les nombreux départs non remplacés de la dernière année les ont exposés à une surcharge de travail importante. Nous serons derrière eux pour les soutenir et pour qu’ils obtiennent ce qu’ils méritent », conclut-il.

 

 

Réforme du mode de scrutin : la CSN déçue du peu d’empressement de François Legault

Réunis en Conseil confédéral à Lévis, les délégué-es de la CSN se sont dit déçus aujourd’hui du peu d’empressement du premier ministre François Legault à réformer le mode de scrutin uninominal à un tour qui prévaut actuellement au Québec.

« L’an dernier, le premier ministre avait non seulement pris l’engagement de déposer un projet de loi pour une réforme de notre système électoral avant le 1er octobre, mais il avait aussi donné l’assurance qu’un nouveau mode de scrutin serait en vigueur dès les élections de 2022, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Or, en reléguant l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel mixte à un éventuel référendum, le premier ministre renie sa parole. Lorsqu’il affirme qu’il ne prendra pas position lors de cette consultation populaire, on est en droit de se questionner sur ses réelles volontés à ce sujet. »

La CSN déplore par ailleurs l’absence, dans le projet de loi, de contraintes réelles visant à atteindre la parité hommes femmes sur les listes de députation, celui-ci se contentant de demander à chaque parti politique de « transmettre au directeur général des élections un énoncé au sujet des objectifs qu’il se fixe en matière de parité » et de lui transmettre, avant le scrutin, un « rapport au sujet de l’atteinte de ces objectifs ».

La CSN, qui milite pour une réforme du mode de scrutin depuis 1970, tient à ce que la loi qui sera adoptée par l’Assemblée nationale respecte les principes suivants : la meilleure représentation du vote populaire, la conservation d’une assise territoriale forte à la députation, la promotion du pluralisme politique de la population ainsi que la représentation égalitaire des femmes à l’Assemblée nationale.

La CSN entend participer à une éventuelle commission parlementaire afin d’exposer plus en détails ses positions sur le projet de loi 39.

La CSN se réjouit de l’unanimité sur la consigne à la SAQ

La Confédération des syndicats nationaux se réjouit des conclusions du rapport de la Commission des transports et de l’environnement, chargée d’évaluer les enjeux de recyclage et de valorisation locale du verre, au sujet de la consigne à la Société des alcools du Québec.

« À la veille d’une des plus grandes mobilisations environnementales à l’échelle de la planète, nous ne pouvons que nous réjouir de cette unanimité exprimée par tous les partis politiques, qui nous permettra enfin de remédier au gaspillage insensé du verre au Québec », de souligner Pierre Party, trésorier de la CSN et responsable du dossier de l’environnement et du développement durable. « Nous revendiquions depuis longtemps cette consigne et nous voyons d’un très bon œil qu’une société d’état comme la SAQ doive désormais assumer cette responsabilité fondamentale ».

« Nous sommes heureux de constater que les conclusions du rapport tiennent compte des préoccupations que nous avions formulées en commission parlementaire. Pour nous, il va de soi que la SAQ devra jouer un rôle central dans le processus de consignation et que les centres de tri continueront de faire partie intégrante de l’équation. Nous saluons également l’intention de moderniser ces centres de tri et nous revendiquons toujours l’amélioration des conditions de travail au sein de ces installations, afin de favoriser l’attraction de la main-d’œuvre et la rétention de leur expertise », de renchérir Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Il va de soi qu’il s’agit d’une excellente nouvelle. Nous sommes toutefois préoccupés par l’absence totale de la question de la bouteille brune classique utilisée par les brasseurs au Québec. En janvier dernier, l’abandon des quotas qui obligeaient les brasseurs à limiter à 37,5 % leur mise en marché de contenants à remplissage unique (CRU) a, en quelque sorte, signé l’arrêt de mort des contenants à remplissages multiples (CRM) dont la bouteille brune fait partie », de déplorer David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN (FC–CSN). « Or, de tous les contenants consignés, ceux qui sont réutilisés jusqu’à une dizaine de fois demeurent plus respectueux pour l’environnement, tout en créant plus d’emplois au total ».

La CSN, partie prenante des travaux entourant le projet de loi 33

D’emblée, la CSN se réjouit du projet de loi, qui prévoit notamment l’abolition des seuils uniformes de services essentiels devant être maintenus en temps de grève dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux.

« Ce projet de loi est le résultat d’une longue bataille juridique menée par la CSN, rappelle son président, Jacques Létourneau. Depuis plusieurs années, nous déplorions le fait que les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux étaient assujettis à des pourcentages uniformes. Dans un centre hospitalier, par exemple, 90 % des services devaient être maintenus, et ce, sans égard à la fonction exercée par chacun des salarié-es. Il y avait ainsi plus de gens au travail lors d’une grève que pendant les fins de semaine ! En abolissant les seuils de services à être maintenus pour se recentrer sur la notion de santé et de sécurité de la population, le projet de loi 33 vient renforcer le droit de grève des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ce qui est une excellente nouvelle. »

À la suite d’une contestation de la CSN, le juge Pierre Flageole avait déclaré en 2017 que les modalités prévoyant des seuils uniformes étaient « constitutionnellement inopérantes » et avait forcé le gouvernement à revoir sa législation en matière de services essentiels. Le projet de loi 33 est l’aboutissement de ce recours juridique.

En accord avec la quasi-totalité du projet de loi, la CSN proposera néanmoins au gouvernement des améliorations à celui-ci. D’une part, la centrale syndicale ne juge ni utile ni pertinent de permettre à des « personnes intéressées » d’intervenir auprès du Tribunal administratif du travail dans un débat juridique alors qu’elles ne sont informées ni des services qui sont rendus en temps normal ni de ceux qui devraient être rendus en temps de grève.

D’autre part, afin de respecter l’arrêt Saskatchewan de la Cour suprême – jugement qui, pour la première fois, rendait constitutionnel le droit de grève –, la centrale syndicale suggère au gouvernement de prévoir explicitement que les cadres et les gestionnaires soient inclus dans la liste de personnes appelées à maintenir les services essentiels.

Enfin, la CSN demande au gouvernement d’abolir la répétition des délais d’avis de grève de sept jours ouvrables francs entre chaque exercice de grève. Pour la centrale

syndicale, l’avis de grève initial de sept jours est amplement suffisant et n’a pas à être répété après chaque journée de grève.

Le mémoire de la CSN peut être consulté ici : https://www.csn.qc.ca/20190913_memoire-csn_projet-de-loi-no-33/

Présente tant dans le secteur public que dans le secteur privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

La nécessaire consultation du personnel de soutien

L’intention du gouvernement d’abolir les élections scolaires et de transformer les commissions scolaires en centres de services suscite beaucoup de questionnements et d’inquiétudes, bien légitimes, chez le personnel de soutien dans les commissions scolaires. Au cœur du fonctionnement des commissions scolaires, ces travailleuses et travailleurs — qui œuvrent souvent dans l’ombre — connaissent tous les rouages qui assurent le déroulement des activités quotidiennes des écoles et des centres.

Le personnel de soutien (administratif, en adaptation scolaire, en service de garde, en entretien, les ouvriers, etc.) jongle chaque jour avec les multiples exigences du système actuellement en place. Certes, il y a matière à amélioration, mais nous appelons à la prudence avant d’implanter trop rapidement et trop radicalement une série de mesures qui pourrait mener à un bourbier administratif dans le cadre de son implantation. Premier au front, le personnel de soutien est à même de prévoir les effets des changements préconisés. À ce titre, nous réitérons au gouvernement notre demande de consulter les travailleuses et travailleurs qui sont « au cœur de la machine », car au bout du compte, ce sont les élèves qui subiraient les impacts de changements mal planifiés.

Surcharge de travail et dévalorisation de leur rôle sont trop souvent le lot du personnel de soutien dans les commissions scolaires. Inévitablement, les effets négatifs qui en découlent se répercutent chez les élèves et les parents.

 Démocratie scolaire

L’abolition des élections scolaires priverait la population, tant anglophone que francophone, d’un important palier démocratique. Bien que des lacunes soient identifiées, par exemple concernant le taux de participation aux élections, aucune réforme, aucun changement n’ont été tentés pour améliorer la situation.

Des acteurs nombreux et importants

Une réforme réussie passe par les personnes qui œuvrent sur le terrain, au quotidien. La FEESP–CSN représente la majorité des employés-es de soutien, soit plus de 30 000 travailleuses et travailleurs dans les commissions scolaires, et ce, partout au Québec. Leurs connaissances sont grandes, pertinentes, et les décisions qu’ils prennent mettent toujours en priorité le bien-être et les services aux élèves.

Grâce à elles et à eux, les enseignantes et enseignants peuvent enseigner et les enfants peuvent apprendre.

Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)

Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN

Syndicats unis pour une transition juste

Nous refusons de faire l’autruche. La crise climatique est bien réelle. Elle est la conséquence d’une inaction collective et des choix que nos élites économiques et politiques ont faits depuis des dizaines d’années. Nous, travailleuses et travailleurs du Québec, comme l’ensemble de la population, devons composer avec les conséquences de cette crise et exigeons aujourd’hui un plan structurant pour effectuer une transition énergétique et écologique juste !

C’est pourquoi, inspirés par la mobilisation citoyenne des derniers mois, nous lançons aujourd’hui le collectif La Planète s’invite au travail. Ce nouveau collectif, qui travaillera en étroite collaboration avec La Planète s’invite au Parlement, regroupe plus de 1,2 million de travailleuses et travailleurs de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec.

L’heure n’est plus aux promesses creuses. Selon plusieurs scientifiques, nous avons jusqu’à 2030 pour atténuer le pire des conséquences de la crise climatique. Relisez bien cette phrase. Nous ne pourrons pas renverser la tendance, nous ne pourrons pas empêcher la crise, seulement en atténuer les effets. Pourquoi ? Parce que nous n’avons rien fait. Au lieu d’agir, nos dirigeants ont décidé de pelleter par en avant. « On traversera la rivière lorsque nous serons rendus au pont », se sont-ils dit. Eh bien, nous y sommes à ce pont, emporté par la rivière qui déborde.

Vers une transition juste
Nous joignons notre voix à celle de millions d’autres de par le monde pour dire à nos dirigeants que nous ne subirons pas passivement cette crise. Pour sécuriser notre qualité de vie et réaliser l’indispensable transition vers une économie plus verte et plus sobre en émissions de carbone, il faut agir dès maintenant.

Investissons massivement dans des technologies et des secteurs moins polluants et générateurs d’emplois de qualité. Misons dès maintenant sur la formation continue et des programmes de requalification de la main-d’oeuvre. Bonifions notre filet de protection sociale et renforçons nos économies locales en les diversifiant et en soutenant davantage les initiatives allant dans le sens d’une économie plus circulaire et carboneutre !

Miser sur l’expertise d’ici
Le Québec est riche d’un réseau public de recherche bien enraciné partout sur son territoire. Un réseau au sein duquel il est possible de planifier et de soutenir la formation, la recherche et l’innovation. Un réseau qui peut contribuer à sensibiliser aux actions nécessaires et à élaborer les pistes de politiques publiques qui permettront de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre sans accentuer les inégalités sociales. Nous avons le savoir-faire pour affronter cette crise.

Le Québec compte aussi sur de nombreux organismes et entreprises qui développent, en ce moment même, des solutions innovantes pour faire face à la crise actuelle.

Le gouvernement doit miser sur cette expertise que nous avons collectivement développée au cours des dernières années. Tous doivent travailler en collaboration et en concertation !

La Planète s’invite au travail
La crise climatique s’invite dans nos milieux de travail. Que ce soit par l’accroissement des risques de santé et sécurité dus au réchauffement global ou par celui de la charge de travail de celles et ceux qui travaillent auprès des personnes plus vulnérables aux effets de la crise.

Nous voulons que le gouvernement mette en place une stratégie de décarbonisation de l’économie québécoise et des mesures pour assurer une transition juste, et nous ne resterons pas les bras croisés.

La Planète s’invite au travail n’est pas un slogan, c’est un cri de ralliement : nous agirons partout où nous le pourrons pour faire une différence ! Que ce soit par la mise en place de comités environnement, par des efforts de réduction des gaz à effet de serre dans nos entreprises, par l’instauration de politiques d’approvisionnement responsable ou par d’autres moyens, nous passerons à l’action. Travailleuses et travailleurs du Québec, unissons-nous pour un avenir véritablement viable !

Nancy Bédard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
Serge Cadieux, secrétaire général, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Christian Daigle, président général, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Carolle Dubé, présidente, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Sonia Éthier, présidente, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Line Lamarre, présidente, Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Jacques Létourneau, président, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Alain Marois, vice-président à la vie politique, Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Luc Vachon, président, Centrale des syndicats démocratiques (CSD)

La partie patronale refuse d’accélérer et d’améliorer le processus de négociation

Alors que les organisations syndicales se préparent à déposer leur projet de revendications pour la prochaine négociation du secteur public, les fédérations représentant les travailleuses et les travailleurs des services publics affiliés à la CSN ont demandé à leurs vis-à-vis patronaux de procéder à des dépôts de demandes simultanés. Elles s’expliquent mal le refus de la quasi-totalité des comités patronaux, d’autant plus que cette proposition de la CSN aurait permis de raccourcir le processus de négociation.

Actuellement, la partie patronale dispose de soixante jours pour étudier les demandes syndicales et formuler une réponse. Pour les fédérations de la CSN, ce délai ralentit inutilement la négociation. Elles estiment qu’après avoir subi de plein fouet les mesures d’austérité du gouvernement libéral, les travailleuses et les travailleurs des services publics doivent obtenir rapidement des améliorations à leurs conditions de travail.

Elles estiment aussi que ce délai crée une dynamique néfaste aux tables de négociation. Les demandes patronales constituent surtout des réponses aux propositions syndicales, plutôt qu’une présentation objective de solutions visant à améliorer les services publics.

La CSN procède actuellement à une consultation de ses membres sur ses revendications pour la prochaine négociation, l’objectif étant de déposer son cahier de demandes au gouvernement du Québec le 30 octobre prochain. Les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics arriveront à échéance le 31 mars 2020.

Citations :

« Les Québécoises et les Québécois sont bien conscients de la crise qui se vit dans les réseaux présentement. Pour reconstruire nos services publics après les mesures d’austérité du gouvernement libéral, nous croyons qu’il faut rapidement se mettre au travail », Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep, Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

« Nos conditions de travail ont été mises à mal, ce qui a eu un effet important sur les services à la population et sur la capacité de nos employeurs à attirer et à retenir le personnel. Nous devons rapidement régler les problèmes de surcharge de travail et de précarité pour améliorer nos services publics », Josée Marcotte, vice-présidente du secteur public, Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

« Nous l’avons vu lors de la dernière négociation, les dépôts des comités patronaux sont des réponses à nos demandes plutôt qu’une présentation des réelles intentions de ces derniers. Au lieu de mettre de l’avant des solutions pour améliorer nos services publics, on perd un temps fou à se répondre mutuellement. Il faut absolument instaurer de nouveaux modes de fonctionnement qui permettent vraiment un dialogue constructif avec nos vis-à-vis aux tables de négociation », Ginette Langlois, présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

« Nous demandons aux différents ministres responsables de se positionner sur cette question. Pourquoi refuser de procéder à des dépôts simultanés? Nous pensons que c’est dans l’intérêt de tout le monde de procéder de la sorte », Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Les travailleuses et travailleurs des Autobus Le Promeneur rejoignent les rangs de la CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus Le Promeneur–CSN a déposé une requête en accréditation afin de représenter tous les salarié-es des Autobus Le Promeneur à Mont-Tremblant. Les salarié-es sont dotés d’un syndicat CSN et peuvent maintenant espérer négocier une première convention collective à la hauteur de leurs attentes.

« Nous sommes très fiers d’accueillir ces travailleuses et travailleurs au sein du Conseil central des Laurentides et de les accompagner tout au long de leur vie syndicale. Beaucoup de travail reste à faire dans le milieu du transport scolaire afin d’améliorer les conditions de travail des conductrices et conducteurs », selon Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides.

Au Québec, plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Ce syndicat sera également affilié à la Fédération des employées et employés de services publics—CSN qui regroupe plus de 3000 travailleuses et travailleurs du transport scolaire. Ils se joignent ainsi à plus de 425 syndicats affiliés à cette fédération représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Financement des cégeps : un pas dans la bonne direction, malgré quelques inquiétudes

La CSN accueille favorablement la hausse de l’enveloppe liée aux activités pédagogiques pour les plus petits collèges qui doivent composer avec une baisse de l’effectif étudiant. La centrale syndicale s’inquiète toutefois que les modifications au mode de financement des cégeps annoncées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) se fassent au détriment des cégeps de grande taille, qui pourraient se voir imposer une diminution de leur financement. Les cégeps de taille moyenne, qui font aussi face à une baisse de l’effectif étudiant, particulièrement en région, n’ont droit, quant à eux, à aucun financement supplémentaire.

« Quelle que soit la taille de l’établissement, aucun cégep ne nage dans le luxe, surtout après plusieurs années de sous-financement. L’un des principes qui doivent guider le mode de financement est celui de ne pas contribuer à la concurrence entre les établissements, mais plutôt à la consolidation et à la cohérence du réseau collégial sur tout le territoire québécois. Cette préoccupation semble absente des choix politiques actuels », soutient Yves de Repentigny, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN).

La Fédération des employées et employés des services publics (FEESPCSN), qui représente la majorité des employé-es de soutien du réseau collégial, se réjouit d’une plus grande stabilisation du financement des cégeps en région. « Il s’agit effectivement d’un pas dans la bonne direction, particulièrement pour les cégeps de petite taille, affirme Martin Ménard, président du Secteur soutien cégeps de la FEESPCSN. Nous souhaitons toutefois que ce financement soit récurrent pour les années à venir afin d’assurer la pérennité des services aux étudiants, et ce, pour l’ensemble du réseau collégial, peu importe la taille des établissements. »

Enfin, la FNEEQCSN dénonce que le Ministère octroie à la Fédération des cégeps une somme de 1,9 M$ pour des bourses étudiantes permettant ainsi à cet organisme patronal de déterminer seul les moyens de favoriser la réussite ou les critères d’attribution d’une bourse. Pour Yves de Repentigny, ce travail doit se faire avec le concours incontournable de l’expertise enseignante.

Entente de principe entre les préposé-es au péage de l’autoroute 30 et leur employeur

Après une rencontre de conciliation qui s’est terminée tard hier soir, une entente de principe a été conclue entre les préposé-es au péage de l’autoroute 30 et leur employeur, A30 Express. Le contenu de l’entente ne sera pas divulgué avant que les membres ne puissent se prononcer à ce sujet en assemblée générale dans les prochaines semaines.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs demandaient un rattrapage salarial par rapport à ce qu’offrent des employeurs comparables ou à ce que gagnent d’autres employé-es de la même compagnie. Ils avaient tenu une première journée de grève le vendredi 19 juillet dernier et le déclenchement d’une grève générale illimitée était prévu aujourd’hui si rien ne bougeait. La convention collective était échue depuis le 1er juillet 2019.

 

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 se tiennent prêts pour la grève générale illimitée

Les travailleuses et les travailleurs de l’autoroute 30 se préparent à déclencher la grève générale illimitée ce vendredi si la rencontre de conciliation à laquelle le syndicat a été convié ne débouche sur aucune ouverture de la part de l’employeur.

Derniers développements
Mardi dernier, la conciliatrice a demandé au syndicat de lui transmettre une hypothèse de règlement, c’est-à-dire le portrait de ce qui pourrait s’avérer satisfaisant pour les préposé-es au péage. Le syndicat s’est prêté à l’exercice et lui a envoyé un document à cet effet. Par la suite, la conciliatrice l’a convoqué à une rencontre de négociation qui s’est tenue jeudi dernier. « En attendant cette rencontre dont l’issue aurait pu s’avérer positive, le syndicat a convenu de ne pas faire de vague sur le plan de la mobilisation, explique d’entrée de jeu le secrétaire-trésorier du Conseil central de Montérégie (CSN), Louis-André Boulay. Cependant, il était clair que si les propositions salariales n’étaient pas au rendez-vous, il poursuivrait de plus belle des moyens d’action envers l’employeur. »

Malheureusement, cette journée de négociation fut un échec. « L’employeur a refusé de bonifier son offre pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’être traités sur un pied d’égalité avec ses propres employé-es de l’administration, ou avec les préposé-es du Pont de la confédération, qui exercent un emploi comparable. Il veut même leur imposer des reculs! Jamais ils ne vont accepter ça », souligne pour sa part la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Nathalie Arguin.

Et maintenant
Devant cette impasse, et puisqu’aucune séance de négociation n’était au programme, il était clair pour le syndicat que les membres allaient reprendre des moyens de pression soutenus. Dans ce contexte, l’exécutif syndical a décidé qu’il se rencontrerait lundi matin pour planifier la suite des choses. Or, vendredi en fin de journée, la directrice par intérim de la médiation, de la conciliation et de la prévention a invité le syndicat à une nouvelle rencontre de conciliation prévue le jeudi 1er août de cette semaine.

« Soyons clairs : il s’agit ici de la rencontre de la dernière chance. Nous allons donc nous y rendre avec ouverture en espérant qu’il en ressortira les éléments qui nous permettront d’atteindre nos objectifs. S’il le faut, l’exécutif compte bien utiliser le mandat qui leur a été confié par les membres du syndicat pour accentuer la pression : ainsi, si le syndicat se heurte à nouveau à une fin de non-recevoir de l’employeur, dès vendredi, ce sera la grève générale illimitée », conclut le président du syndicat, Alain Courtemanche.

 

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 tiennent une première journée de grève aujourd’hui

Insatisfaits des offres salariales de l’employeur, A30 Express, les travailleuses et travailleurs représentés par le Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30-CSN ont décidé de tenir aujourd’hui, dès 9 h, une première journée de grève. « Nous sommes très déçus de voir que l’employeur a décidé de ne pas négocier hier, alors qu’il avait la possibilité de dénouer la situation et d’éviter le conflit », a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat CSN, Alain Courtemanche.

Rappelons qu’un vote de grève pouvant aller jusqu’à une grève générale illimitée a été adopté à l’unanimité mercredi le 17 juillet dernier. Les principaux points en litige concernent le rattrapage salarial et la question des horaires. « Depuis le début de la négociation, l’employeur est au courant que le syndicat est prêt à faire des concessions sur la difficile question des horaires en contrepartie d’un rattrapage salarial. Les conditions des membres sont extrêmement pénibles et, en plus, leur salaire est encore largement inéquitable quand on le compare à ce qu’offrent des employeurs comparables ou à ce que gagnent d’autres employé-es de la même compagnie. C’est inadmissible », a pour sa part indiqué le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, Jean-Pierre Bourgault. Les employé-es du service à la clientèle chez A30 Express, pour leur part, bénéficient d’un horaire fixe et d’un salaire d’entrée plus élevé que les préposé-es au péage. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes !

« Il manque de climatisation l’été, de chauffage l’hiver. Les bancs sont troués et souvent, il n’y a même pas de dossier. Il n’est pas rare que deux pouces d’eau se retrouvent dans les cabines et que les fenêtres peinent à s’ouvrir. Souvent, les employé-es ne parviennent même pas à voir le montant qui doit être payé ! Ils doivent aussi prendre des risques en courant sur les voies pour débloquer les systèmes de paiement complètement désuets. Et tout ça à un salaire aussi dérisoire ? Franchement, un peu de sérieux. Le vote de grève montre à quel point les membres sont déterminés à se faire respecter. Et ils vont avoir la CSN derrière eux pour les soutenir », a conclu la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.

 

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 votent à l’unanimité pour la grève

Dans le cadre de la négociation avec leur employeur, les 39 travailleuses et travailleurs du Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30–CSN ont adopté aujourd’hui à 100 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Si rien ne change à la table de négociation demain, ils pourraient tenir une première journée de débrayage ce vendredi.

Les principaux points en litige concernent la question des horaires et celle du rattrapage salarial. « Nous avons toujours reconnu que les horaires ne sont pas simples à gérer pour l’employeur. Il ne peut toutefois pas se surprendre qu’à force d’entretenir autant de précarité, les gens doivent cumuler plusieurs emplois, ce qui réduit leur disponibilité. Trente employé-es à temps partiel sur 39, c’est énorme ! », explique le président du syndicat, Alain Courtemanche.

Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), ajoute que les membres sont prêts à faire des concessions et des aménagements sur les horaires en donnant à l’employeur la souplesse qu’il demande. En contrepartie, ils souhaitent obtenir un rattrapage salarial par rapport à ce qui s’observe ailleurs au Québec et au sein même de l’entreprise. « Les employé-es du pont de la Confédération gagnent plus de 18 $ l’heure en commençant, alors que nos membres débutent à 14,25 $ l’heure et plafonnent à 15,25 $ », précise-t-il. Cet écart n’est pas justifié. »

Il enchaîne : « Les employé-es du service à la clientèle de l’autoroute 30 ont un horaire fixe et un salaire d’entrée plus élevé. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes ! Par souci d’équité, l’employeur doit accorder un traitement équivalent à ses préposé-es au péage comparativement à celui des autres employé-es au sein de son entreprise et des personnes qui exécutent le même travail ailleurs au Québec. »

Conditions extrêmes
La présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval, conclut avec ces mots éloquents : « Les conditions de travail des préposé-es au péage de l’autoroute 30 sont extrêmement difficiles. Ceux-ci font face à des automobilistes impatients et agressifs, qui n’hésitent pas à leur crier des noms lorsque c’est trop long à leur goût. Les installations manquent de climatisation l’été et de chauffage l’hiver, et il n’est pas rare que le système automatisé de péage fasse défaut ; le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie. Les membres demandent depuis des années à l’employeur d’améliorer ces points problématiques, et rien ne se fait. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre qu’ils souhaitent améliorer leur sort et obtenir une meilleure reconnaissance de leur travail. La CSN les soutiendra jusqu’au bout. »

 

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

Les centrales syndicales réclament des correctifs à la nouvelle structure salariale du secteur public

Depuis plusieurs mois, les centrales syndicales – CSN, CSQ et FTQ – sollicitent le Secrétariat du Conseil du trésor ainsi que les comités patronaux de négociation de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires et du collégial afin de résoudre la problématique de non-reconnaissance de l’expérience. Or, ceux-ci ont indiqué la semaine dernière qu’ils mettaient fin aux discussions sur cette problématique vécue par plusieurs dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics. Pour les organisations syndicales, cette attitude de fermeture est inacceptable.

« Le personnel des services publics s’engage chaque jour corps et âme afin d’accomplir sa mission. Chacun de ces jours travaillés compte pour le bien-être, l’apprentissage et l’épanouissement des personnes dont elles et ils s’occupent. Chacun de ces jours travaillés compte dans l’état de santé physique et psychologique des personnes salariées. Il n’est pas normal que chacun de ces jours ne compte pas dans le calcul de leur expérience! », explique la
vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville.

Rappelons que, le 2 avril dernier, les salariées et salariés des services publics ont été intégrés à une nouvelle structure salariale, à un échelon où le salaire est égal ou immédiatement supérieur. Cette règle d’intégration vient rompre le lien entre les années d’expérience accumulées et le classement dans les nouvelles échelles. Par exemple, tous les préposés aux bénéficiaires et les secrétaires en commissions scolaires d’expérience ont reculé d’un échelon et ne sont plus au sommet de leur échelle salariale. Dans certains cas, comme les appariteurs, les techniciens en orthèse-prothèse ou les surveillants en établissement, le recul a été de quatre ou cinq échelons. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience limite les augmentations salariales pour plusieurs titres d’emploi. La situation est d’autant plus frustrante qu’une nouvelle personne embauchée après le 2 avril verrait son expérience reconnue et pourrait dépasser les salariées et salariés plus anciens dans l’échelle.

« À la toute fin de la dernière négociation, alors que l’on constatait les impacts potentiels de l’intégration à la nouvelle structure salariale, nous avions convenu de mettre en place un comité pour trouver des solutions à ces situations. Or, la semaine dernière, le Conseil du trésor nous a claqué la porte au nez. C’est très irrespectueux et démotivant pour les dizaines de milliers de personnes salariées qui voient toutes leurs années d’engagement dans les services publics oubliées. On devrait pourtant valoriser l’expérience acquise! », lance la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Sonia Ethier.

Les centrales syndicales ont aussi tenu à mentionner que plusieurs employeurs locaux, notamment la Commission scolaire de Montréal (CSDM), ont interpelé directement les ministres responsables ou les comités patronaux de négociation afin de leur faire part de leurs inquiétudes quant aux impacts négatifs de cette problématique sur l’attraction et la rétention du personnel.

« On le sait, c’est déjà un grand défi actuellement pour les réseaux de combler leurs besoins de main-d’œuvre. Dans ce contexte, il est extrêmement contre-productif pour le Conseil du trésor d’adopter une posture rigide qui a pour effet de nier l’expérience acquise par les travailleuses et les travailleurs. Il faut que la partie patronale saisisse l’occasion de corriger ces problèmes. Nous sommes en mode solutions. Par ailleurs, contrairement à ce que prétend le Conseil du trésor, la reconnaissance de l’expérience des salariés dans ce dossier ne doit pas être un enjeu de la prochaine négociation dans le secteur public. », conclut le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Daniel Boyer.

Ensemble, les centrales syndicales représentent plus de 305 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois.

Services essentiels : la CSN se réjouit de la révision d’une législation déclarée constitutionnellement inopérante

La CSN se réjouit du dépôt ce matin du projet de loi 33 visant à modifier certaines dispositions du Code du travail relatives au maintien des services essentiels dans les secteurs public et parapublic. Il s’agit de l’aboutissement logique d’une bataille juridique menée par la CSN depuis plusieurs années.

Rappelons qu’à la suite d’une contestation déposée par la CSN devant le Tribunal administratif du travail, le juge Pierre Flageole avait déclaré « constitutionnellement inopérantes » les modalités prévues à l’article 111.10 du Code du travail qui déterminaient des pourcentages de services essentiels à maintenir en cas de grève dans le réseau de la santé et des services sociaux, et ce, sans égard à la fonction exercée par chacun des salarié-es sur la base du principe de la santé et de la sécurité de la population. Pour la CSN, ces dispositions allaient à l’encontre de la jurisprudence entraînée par l’arrêt Saskatchewan de 2015, dans lequel la Cour suprême avait, pour la première fois, reconnu le caractère constitutionnel du droit de grève.

« Il s’agit pour nous d’une très grande victoire, reconnait le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous avons toujours prétendu que l’imposition de pourcentages uniques pour l’ensemble des salarié-es d’un établissement, sans considération quant aux fonctions exercées par ceux-ci, constituait une entrave au droit de grève et à la libre négociation. Jamais nous ne contesterons la nécessité de maintenir des services essentiels. On s’entend, tous les salariés d’un établissement de santé et de services sociaux jouent un rôle essentiel. Mais il n’est pas vrai que l’arrêt de travail de tous les employés met la santé et la sécurité de la population en danger au même titre que leur collègue des soins intensifs. En abrogeant l’article 111.10 du Code du travail et en permettant la négociation entre les parties des services à être maintenus, sur la base du critère de santé et de sécurité de la population, le gouvernement reconnait aujourd’hui nos prétentions. »

La CSN prend acte de l’engagement du leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, de tenir des consultations particulières sur le projet de loi 33. La CSN entend étudier le projet de loi en détail et faire les représentations appropriées lors des travaux en commission parlementaire.

Rappelons également que, dans la foulée de la décision Flageole, la CSN avait déposé en Cour supérieure, le 12 juin 2018, une requête visant à faire invalider d’autres entraves juridiques au droit de grève dans le secteur public, notamment quant aux modalités répressives contenues dans la loi 160, toujours en vigueur, ainsi qu’aux limitations du droit de grève et à la libre négociation des dispositions locales des conventions collectives du réseau de la santé et des services sociaux.

La créativité des communications de la CSN mise à l’honneur par l’ACPS

La CSN et ses affiliés ont remporté cinq prix et deux mentions honorables lors de leur participation au gala annuel de l’Association canadienne pour la presse syndicale (ACPS), qui s’est tenu le 7 juin dernier, à Winnipeg.

En plus du travail du Service des communications de la CSN, l’ACPS a également reconnu la contribution militante de l’équipe du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec en Outaouais–CSN, le seul syndicat de la CSN à être membre de l’association.

Le comité exécutif de la CSN tient à féliciter le SCCC-UQO ainsi que les équipes de travail de la CSN et leurs collaboratrices et collaborateurs qui ont contribué à la réalisation de ces projets remarquables.


Meilleure illustration ou infographique

Une sourde menace : le bruit en milieu de travail | Rachel Desjardins, Designer graphique de la CSN
Très fort choix de couleurs et un bon équilibre entre le visuel et l’information présents dans le texte. Les images alimentent profondément le sens.Juge de l'ACPS

Prix Katie-FitzRandolph pour la meilleure publication

Le point syndical, no. 2 – Consulter le numéro ou télécharger le PDF, produit par le Service des communications de la CSN
Le journal de la Confédération des syndicats nationaux a su bien capter l’attention de son lectorat, par l’entremise d’une très belle mise en page et d’un contenu fort, accessible et stimulant pour les membres et non-membres de la CSN. À l’occasion de l’élection provinciale qui s’est déroulée au Québec, Le Point syndical a bien su établir un pont entre les enjeux politiques et les enjeux syndicaux, de manière claire, nette et précise, même pour le non-­adepte ou le profane en matière politique. Le journal sait également bien faire le portrait des enjeux des divers secteurs que la CSN représente, ce qui lui permet d’atteindre un plus large lectorat. Ceci étant dit, mon coup de coeur a été l’extrait intitulé Une militante mordue de syndicalisme. C’est un entretien avec Mme Audrey Benoit, dont il est dit que « mère d’une fillette de deux ans, âgée de 30 ans, elle est à la tête d’un syndicat de près de 600 membres, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de PJC Entrepôt-CSN. Elle est présidente depuis tout juste un an et son syndicat est composé à 90 % d’hommes». Quel entretien remarquable et inspirant, pour toutes les personnes souhaitant (ou non) s’impliquer au sein de son syndicat.Juge de l'ACPS

Meilleur article d’opinion, de nouvelles ou dossier thématiques

Des morceaux de notre histoire populaire – Louis-Serge Houle, ancien Directeur du Service des communications de la CSN
Si nous étions pour documenter tous les aspects pertinents des mouvements luttant pour la justice et l’équité, l’histoire aurait plusieurs figurants, actrices et acteurs différents. Malheureusement, ça n’a pas toujours été le cas, d’où l’importance de documenter les enjeux, luttes et victoires de ces mouvements par nos propres moyens. Cela explique ma fascination et admiration pour le récit Des morceaux de notre histoire populaire, écrit par Louis-Serge Houle. Houle suit l’évolution des médias utilisés par la CSN au fil du temps, dans l’optique de pouvoir bien rapporter la participation syndicale dans de grands enjeux qui ont, et qui continuent de marquer l’histoire québécoise et canadienne. En passant d’un journal mensuel à hebdomadaire, pour ensuite devenir un journal bimensuel, puis pour continuer sous forme de magazine publié quatre fois par année, pour finalement devenir un tabloïd de 16 pages publié cinq fois par année, Le Point Syndical tel qu’on le connaît aujourd’hui est passé par plusieurs changements, afin de rejoindre un lectorat plus large et de continuer sur sa lancée au fil de l’évolution technologique.Juge de l'ACPS

Meilleur article d’opinion, de nouvelles ou dossier thématiques

Contribution militante

Serons-nous radicaux ou conciliants ? le livre de Nicolas Harvey, Vice-président au communications du SCCC-UQO–CSN
Bravo à Nicolas Harvey d’offrir à ses lectrices et lecteurs un historique approfondi du mouvement syndical des chargé-es de cours de l’UQO, à l’aide d’entretiens de plusieurs chargé-es de cours y ayant participé au fil des ans (membres fondatrices et fondateurs, membres élu-es, etc.). Ces témoignages offrent aux lectrices et lecteurs un aperçu de la réalité, des enjeux et des défis affrontés; choses qui est toujours d’actualité, par ailleurs, pour plusieurs chargé-es de cours d’autres institutions postsecondaires. Ce qui m’a le plus intrigué a été la présentation, au chapitre 3, de la situation vécue à Hull, endroit où l’on compte peu d’activistes radicaux, mais qui a pourtant connu et marqué les débuts de la CSN. Alors que Nicolas Harvey nous présente les difficultés rencontrées, on y retrouve aussi un thème récurrent: l’importance de la mobilisation.Juge de l'ACPS

Meilleure courte vidéo pour diffusion télévisée ou en ligne

En route vers le respect, une campagne du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN
Éloquente et éclairante, cette publicité vulgarise très bien l’équité salariale, qui est parfois difficile à expliquer, en montrant une femme qui conduit un autobus scolaire, mais qui, au lieu d’aller chercher des enfants, collecte des sacs de déchets. C’est drôle, et l’auditeur comprend en même temps très bien la nécessité d’un salaire équitable.Juge de l'ACPS

Mention honorable – Meilleur article d’opinion, de nouvelles ou dossier thématiques

Tous dans le même bateau – Mathieu Murphy-Perron, conseiller syndical au Service des communications de la CSN

Mention honorable – Meilleure infographie ou illustration

Contribution militante

La fondation du SCCC-UQO–CSN – Illustrations de Réal Godbout

Assurance médicaments : les centrales syndicales québécoises se réjouissent des recommandations du comité consultatif

La FTQ, la CSN et la CSQ se réjouissent des recommandations déposées au gouvernement fédéral aujourd’hui par le Comité consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. Ce dernier recommande à Ottawa de mettre en place, d’ici le 1er janvier 2022, un régime public et universel d’assurance médicaments, et ce, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Les centrales syndicales demandent que les partis politiques fédéraux s’engagent, en prévision de la prochaine campagne électorale, à mettre en œuvre les recommandations du comité consultatif dans les meilleurs délais.

« Le rapport est très clair, indique le président de la FTQ, Daniel Boyer. La mosaïque de régimes particuliers présents au Canada — plus de 100 qui sont publics, pas moins de 100 000 privés — a entraîné de profondes iniquités en termes d’accès aux médicaments. Beaucoup trop de Canadiennes et de Canadiens ne prennent pas les médicaments dont ils ont besoin, faute de moyens ou encore en raison de la faible couverture de leur régime d’assurance privé. La recommandation principale va exactement dans le sens de nos revendications : seul un régime entièrement public et universel pourrait mettre un terme à ces injustices et répondre aux valeurs canadiennes en matière d’universalité d’accès aux soins de santé. »

Pour le président de la CSN, Jacques Létourneau, il était tout à fait approprié que le comité présidé par le docteur Eric Hoskins reconnaisse qu’il y a un vaste consensus dans ce dossier. « C’est l’ensemble de la société canadienne qui sortira gagnante d’un tel projet. Le rapport le mentionne explicitement : la multitude de régimes d’assurance médicaments nous fait perdre un extraordinaire levier de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques. Nous partageons l’esprit du rapport à l’effet que le modèle hybride québécois n’est pas la solution appropriée. Il n’est pas normal que le prix des médicaments au Canada soit l’un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE. Encore une fois, les conclusions auxquelles arrivent les membres du comité sont limpides : c’est l’ensemble de la société canadienne, que ce soit les travailleuses et les travailleurs, les entreprises et les différents paliers de gouvernements qui économiseront des milliards quand ce régime sera mis en place. »

La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, se réjouit que les travailleuses et les travailleurs puissent avoir un meilleur accès aux médicaments. « Les primes de nos assurances augmentent année après année, principalement en raison de l’explosion des coûts des médicaments, indique-t-elle. Le rapport reconnait ce que nos membres nous disent à tous les jours : à chaque renouvellement de leur plan d’assurance, constatant l’augmentation de leurs primes, ils cherchent tous les moyens pour amenuiser l’impact financier, parfois en devant réduire leur couverture. Au final, c’est l’accès aux médicaments qui écope, et donc l’état de santé des travailleuses et des travailleurs. De plus, en raison des coûts, environ 10 % de la population québécoise ne consomme pas les médicaments qu’on leur prescrit, faute de moyens. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique qui a un impact négatif sur l’ensemble de notre réseau de la santé. »

Alors que la campagne électorale prendra son envol au cours des prochaines semaines, les centrales syndicales du Québec exhortent les partis fédéraux à s’engager à mettre en œuvre les recommandations du rapport. Elles invitent également le gouvernement du Québec à mettre en place les conditions afin d’assurer une rapide mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments.

La FTQ, la CSN et la CSQ représentent plus d’un million de travailleuses et de travailleurs. Ensemble, elles mènent depuis septembre dernier la campagne La pièce manquante visant la mise en œuvre d’un régime public et universel d’assurance médicaments.