Transport scolaire : les conductrices et les conducteurs ne sont toujours pas rassurés

Malgré certaines mesures qui seront mises en place par les transporteurs scolaires, les conducteurs et les conductrices continuent à avoir des craintes, notamment celles et ceux qui ont atteint l’âge de 70 ans. La CSN demande que toutes les mesures de protection nécessaires soient prises, y compris des barrières physiques, pour rassurer le personnel.

« Certains de nos membres vont refuser de conduire les véhicules scolaires lundi parce que les mesures de prévention auront été instaurées de façon minimale par un trop grand nombre d’employeurs », affirme Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La CSN rappelle qu’une proportion importante de ses membres dans le secteur du transport scolaire ont 60 ans et plus. En 2015, 14 % des conducteurs et conductrices avaient déjà 65 ans et 48 % étaient âgés de plus de 60 ans.

Il n’y a pas de directives claires sur le sort de ceux et celles qui souhaitent ne pas retourner au travail parce qu’ils ont 70 ans et plus, qu’ils sont atteints de maladies chroniques, qu’ils sont immunosupprimés ou qu’ils habitent avec un proche dont la santé est vulnérable. « Est-ce que ces travailleuses et ces travailleurs seront rémunérés et est-ce qu’ils vont conserver leur lien d’emploi ? On ne peut pas se fier seulement à la bonne volonté de l’ensemble des transporteurs », estime Stephen P. Gauley.

Même si la vice-première ministre affirme que les personnes de 60 à 70 ans peuvent retourner au travail, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre tous les moyens nécessaires, comme l’installation de barrières, pour protéger la santé de ces travailleuses et de ces travailleurs qui sont plus à risque en raison de leur âge. Plusieurs conducteurs et conductrices sont très inquiets en raison des changements soudains dans les décisions du gouvernement.

Les barrières physiques sont permises et payées
Contrairement à ce que disent certaines entreprises du secteur du transport scolaire, il est possible d’installer une barrière physique transparente en lexan ou en vinyle pour protéger les conducteurs et conductrices. La SAAQ et le ministère des Transports ont autorisé ce type d’équipement. Un guide de la SAAQ a été produit sur le sujet. Des transporteurs comme Transdev ont d’ailleurs installé de telles barrières.

« Ce serait très rassurant psychologiquement d’installer ces barrières, surtout pour les conducteurs plus âgés. Si c’est pertinent dans les épiceries, ça devrait aussi l’être dans les véhicules scolaires qui sont des endroits beaucoup plus restreints », insiste Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN. Les barrières physiques sont par ailleurs financées par le ministère de l’Éducation et il n’y a donc pas de coût supplémentaire pour les transporteurs.

À l’occasion du 1er mai, les dirigeants des centrales syndicales rencontrent le premier ministre

C’est dans un contexte de crise de la COVID-19 et d’appréhensions reliées au plan de déconfinement annoncé cette semaine que les dirigeants des centrales syndicales ont tenu virtuellement, aujourd’hui, leur rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault, et avec le ministre du Travail, Jean Boulet, à l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

Pour le président de la FTQ, Daniel Boyer, la nécessaire relance économique du Québec doit plus que jamais s’appuyer sur les principes de la transition juste à l’endroit des travailleuses, des travailleurs et des communautés. Un immense effort de mobilisation est nécessaire pour redonner à l’économie du Québec l’élan dont elle est capable. Pour cela, il faut s’inspirer de l’élan de solidarité des dernières semaines. « Les politiques fiscales et budgétaires devront continuer à soutenir les ménages, les entreprises et l’économie. Clairement, l’austérité ne doit pas être au programme de cette relance. La crise que nous traversons actuellement nous offre l’occasion d’effectuer un virage à
180 degrés et d’adopter une stratégie en matière de développement économique. Cette stratégie doit être réfléchie, planifiée et mise en œuvre dès maintenant par tous les partenaires de la société québécoise et avec une réelle préoccupation pour les changements climatiques. Cette crise nous donne l’occasion de revoir nos modèles de production et de consommation pour se donner une société plus juste, plus durable, plus verte et plus autonome », déclare le président de la FTQ Daniel Boyer.

Du côté de la CSN, son président, Jacques Létourneau, a exhorté le premier ministre à tout mettre en œuvre pour assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs, et ce, dans tous les milieux de travail. « Nous avons réitéré cette exigence cruciale au bon déroulement du plan de déconfinement. Alors que nous apprenions cette semaine le décès de deux travailleuses du réseau de la santé, nous réitérons qu’il est de la responsabilité du gouvernement de fournir l’équipement de protection adéquat dans tous les réseaux publics, particulièrement en santé, en éducation et dans les services de garde. Le gouvernement doit également s’assurer, par l’entremise du renforcement des actions de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), que les mesures adéquates soient mises en place par tous les employeurs du Québec. Ceux-ci doivent à tout prix privilégier le dialogue avec les syndicats pour s’assurer de l’efficacité des mesures de protection afin de prévenir la contamination en milieu de travail », de déclarer Jacques Létourneau.

La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, a insisté sur le caractère essentiel des services publics qui a été mis en lumière par la crise du coronavirus. Elle a lancé un vibrant plaidoyer mettant en garde le premier ministre Legault en lui enjoignant de ne pas replonger le Québec dans l’austérité. « On sait que la pandémie aura des répercussions majeures sur les finances publiques, mais on a aussi vu les ravages du sous-investissement chronique des dernières années. L’investissement dans les services publics est toujours une bonne façon de relancer l’économie. Cela permettrait de faire d’une pierre deux coups : régler des problèmes sociaux et relancer l’économie ! », a lancé la présidente. Par ailleurs, Sonia Ethier a interpellé le premier ministre sur la conciliation travail-famille-études qui prendra plus de place que jamais dans les prochains mois. « La flexibilité offerte par les employeurs à leurs employé-es sera cruciale. Le télétravail génère un lot de stress important avec les enfants à la maison. Le gouvernement devra donc s’assurer de protéger les parents et instaurer des mesures favorisant cette nécessaire conciliation famille-travail-études pour les travailleuses et les travailleurs », a exprimé la présidente de la centrale.

Pour Luc Vachon, président de la CSD, il est important de tenir un dialogue social pour revoir l’avenir du travail. « S’il y a quelque chose que la crise de la Covid-19 nous a démontré, c’est que lorsque l’on assoit tout le monde autour de la table, on trouve rapidement des solutions efficaces, explique-t-il. Après la crise, nous allons devoir continuer à parler de santé et sécurité au travail, de transformations dans l’organisation du travail et de reprise économique. En ce sens, le dépôt du projet de loi sur la réforme de la santé et sécurité au travail va devenir urgent. Il faut que l’ensemble des acteurs concernés continuent d’être présents autour de la table pour réfléchir à l’avenir du travail, et que les syndicats soient perçus et reconnus comme des partenaires faisant partie de la solution. »

Salaire minimum à 15 $ l’heure : un impératif socioéconomique essentiel

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs qui marque également, au Québec, l’entrée en vigueur du nouveau taux horaire minimum à 13,10 $, les organisations membres de la campagne 5-10-15 interpellent à nouveau le gouvernement pour lui rappeler la nécessité d’augmenter ce taux à 15 $ l’heure. Le contexte de pandémie actuel démontre plus que jamais l’importance d’une rémunération adéquate pour les bas salarié-es dont la contribution essentielle, tout particulièrement en temps de crise, a été mise en lumière.

« La pandémie a révélé à quel point les travailleuses et les travailleurs au bas de l’échelle jouent un rôle primordial dans la société. Qu’il s’agisse des employé-es dans les épiceries, du personnel d’entretien ou des préposé-es aux bénéficiaires, pour ne nommer que ceux-là, nous remarquons que bon nombre de services essentiels sont assurés par des personnes à faible revenu, affirme Virginie Larivière, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 et porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Il est inacceptable que ces personnes n’arrivent pas à sortir de la pauvreté avec le salaire minimum actuel, même en travaillant à temps plein. Il est clair que ce ne sont pas des primes circonstancielles qui vont régler le problème à long terme. En ce sens, le gouvernement a le devoir impératif de corriger le tir. »

Au moment où s’amorce un débat public sur la relance économique, il faudra également tenir compte du fait qu’une hausse de la rémunération des ménages à faible revenu contribuerait activement à stimuler l’économie du Québec grâce, notamment, à un pouvoir d’achat bonifié. En 2018, une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a démontré qu’un salaire minimum à 15 $ l’heure aurait des retombées économiques au Québec se situant entre 2,2 et 3,4 milliards $ par année, sans compter les retombées indirectes et induites. Toujours selon cette étude, les retombées positives, expliquées par une hausse de la rémunération, seraient de neuf à onze fois plus importantes que les retombées négatives liées à d’éventuelles pertes d’emploi.

« Cela démontre tout l’impact qu’aurait une augmentation notable du salaire minimum sur l’économie du Québec et sur le quotidien des quelque 620 000 personnes qui travaillent sous les 15 $ l’heure, ajoute Mélanie Gauvin, co-porte-parole de la campagne 5-10-15 et coordonnatrice du Front de défense des non-syndiquéEs. De plus, si l’on souhaite favoriser et soutenir l’achat local, comme le recommande le premier ministre Legault, encore faut-il qu’il y ait suffisamment de consommateurs pouvant assurer une telle demande. En ce sens, l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure aurait pour effet d’accroître le revenu disponible des personnes à bas salaire et donc d’augmenter la consommation des biens et services auprès d’entreprises québécoises. »

« En cette période de crise exceptionnelle qui démontre plus que jamais la contribution indispensable des personnes à bas salaire, le gouvernement doit, une fois pour toutes, corriger cette situation déplorable et faire en sorte que salaire minimum ne rime plus jamais avec pauvreté », de conclure les deux porte-parole.

À propos de la campagne 5-10-15
La campagne 5-10-15 mise sur trois grandes revendications : connaître son horaire cinq jours à l’avance, avoir dix jours de congés payés en cas de maladie ou pour responsabilités familiales et un salaire minimum de 15 $ l’heure.

Les sept organisations membres de la campagne sont : le Collectif pour un Québec sans pauvreté, le Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

http://www.cinqdixquinze.org/

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs : solidaires plus que jamais !

À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Coalition du 1er mai met en lumière le travail de millions de femmes et d’hommes sous la thématique « Solidaires plus que jamais ! ».

Dans le contexte de crise du coronavirus qui a forcé l’annulation de la traditionnelle marche du 1er mai, la Coalition annonce que des activités de mobilisation se tiendront plutôt cette année par des moyens virtuels avec la tenue d’un webinaire et des actions de visibilité sur les médias sociaux.

En ce jour international des travailleuses et des travailleurs, la Coalition souhaitait reconnaître le travail exceptionnel des travailleuses et des travailleurs qui offrent des services essentiels à la population, tout en restant solidaire de celles et de ceux qui ont perdu leur emploi ou qui continuent de travailler à distance en respectant les directives de santé publique. Plus spécifiquement, la Coalition insiste sur le fait qu’il est plus que temps de faire attention à la santé physique et mentale des travailleuses et des travailleurs. La crise qui secoue le monde entier rappelle ainsi l’importance d’entretenir la solidarité et de garantir à chacune et à chacun un filet social mettant de l’avant l’humain avant le profit.

Webinaire
Dans le but d’interpeller la population quant aux enjeux touchant le monde du travail malgré le confinement, la Coalition du 1er mai annonce la tenue d’un webinaire qui abordera les stratégies de mobilisation en lien avec la santé et la sécurité du travail. Cette discussion en ligne, qui se déroulera aujourd’hui de 12 h 15 à 13 h, sera diffusée en direct sur la page Facebook du 1er mai.

Le webinaire sera animé par Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN. Les personnes suivantes y prendront la parole :

  • Félix Lapan, organisateur communautaire à l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)
  • Jacques Parenteau, secrétaire général de l’Association des professeurs de Ligneryet président du comité en santé et sécurité du travail de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Sophie Leclair, ancienne présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (SPSIC–CSN), représentante de la
    catégorie 1 à la FSSS–CSN
  • Roxane Larouche, responsable des communications au Bureau québécois des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC) affiliés à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Présence sur les médias sociaux
Pour souligner la journée du 1er mai, la Coalition invite également les travailleuses et les travailleurs à se prendre en photo avec le visuel du 1er mai en y inscrivant le nom d’une personne ou d’un métier afin de souligner leur solidarité. Ces photos seront relayées sur la page Facebook du 1er mai.

Rappel historique
La Journée internationale des travailleuses et des travailleurs est née à la suite d’un mouvement de grève lancé à Chicago le 1er mai 1886 par 300 000 travailleurs qui voulaient obtenir la journée de travail de huit heures. Une répression policière sanglante est alors survenue : des militantes et des militants syndicaux furent arrêtés et condamnés à mort. Quatre d’entre eux ont été pendus. Six ans plus tard, ils furent innocentés.

À propos de la Coalition du 1er mai
Les groupes organisateurs sont, par ordre alphabétique :

  • Organisations et centrales syndicales

APTS, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ

  • Organismes communautaires

Au bas de l’échelle, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)

https://www.facebook.com/1ermai

La santé-sécurité au travail doit devenir une priorité nationale : 190 décès en 2019

La CSN souligne la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail en invitant les gouvernements à faire de la santé-sécurité au travail une priorité nationale, particulièrement dans le contexte de pandémie liée à la COVID-19.

Des chiffres alarmants pour l’année 2019
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé les statistiques pour l’année 2019 : cette année encore, un nombre effarant de Québécoises et de Québécois ont péri au travail, soit un total de 190. De ce nombre, on compte 57 décès à la suite d’un accident et 133 à la suite d’une maladie professionnelle.

« Année après année, nous appréhendons ce triste bilan, car il illustre à quel point il y a urgence d’agir pour améliorer la protection des travailleuses et des travailleurs, quel que soit le secteur d’activités. Nous ne cesserons pas d’interpeller les gouvernements tant et aussi longtemps que les dispositions législatives et les mesures appropriées ne seront pas adoptées », affirme Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Des réformes urgentes
La CSN milite depuis des années afin de revoir l’application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Rappelons que les mécanismes de prévention prévus dans cette loi ne s’appliquent qu’à environ un cinquième des travailleuses et des travailleurs du Québec. « Les mécanismes de protection peuvent faire la différence, mais la loi actuelle n’oblige qu’à les appliquer à deux groupes prioritaires définis selon les secteurs économiques des années 70. Un non-sens pur et simple ! Nous espérons que la révision législative qui sera proposée par l’actuel gouvernement viendra corriger cet important retard, car avec chaque année qui passe, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui en font les frais », ajoute Jean Lacharité.

Dans cet ordre d’idées, il est également essentiel de préserver les dispositions de la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles. « Il importe que cette loi demeure entière afin de permettre aux travailleuses et aux travailleurs de toucher les indemnisations auxquelles ils ont droit. Pour y arriver, il est nécessaire de déjudiciariser le système, car actuellement, une tendance lourde est en train de s’installer selon laquelle certains travaillent fort pour se dégager de leurs responsabilités en matière d’indemnisation. C’est plutôt inquiétant », souligne aussi Jean Lacharité.

Selon le vice-président de la CSN, le contexte actuel doit favoriser une prise de conscience générale quant à l’importance de la santé et de la sécurité dans les milieux de travail. « Tout ce que nous traversons collectivement en ce moment illustre la pertinence d’adopter une législation assurant des mécanismes de protection à l’ensemble des milieux de travail. Aujourd’hui plus que jamais, cela doit devenir une priorité nationale, et c’est ce message que nous souhaitons envoyer aux autorités. Nous sommes disposés à travailler de pair afin d’atteindre cet objectif, mais il revient au gouvernement de proposer une réforme à la hauteur des défis », conclut Jean Lacharité. 

Respect des directives de la Santé publique
Enfin, la crise actuelle exige que tous les milieux de travail respectent les directives de la Santé publique et appliquent les mesures de prévention visant à protéger les travailleuses et les travailleurs.

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs : Solidaires plus que jamais !

Cette année, pour souligner la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Coalition du 1er mai vous propose de participer à une campagne participative d’affichage sur les réseaux sociaux qui aura pour thème Solidaires plus que jamais !

Pour participer à la campagne, il suffit d’écrire un message personnalisé sur le visuel du 1er mai et publier une photo de vous et de votre affiche sur la page Facebook de la Coalition du 1er mai.

Matériel visuel

Si vous avez une imprimante
Inscrivez le nom d’une personne, d’un groupe de travailleuses et de travailleurs ou d’un métier sur le visuel du 1er mai dans l’espace prévu à cette fin et publiez une photo de vous et de votre affiche sur la page Facebook du 1er mai et sur votre page personnelle !

Si vous n’avez pas d’imprimante
Inscrivez le nom d’une personne, d’un groupe de travailleuses et de travailleurs ou d’un métier sur le visuel du 1er mai. Ensuite, il faut convertir votre fichier PDF en format JPEG pour pouvoir partager en image votre affiche sur la page Facebook de la Coalition du 1er mai et sur votre page personnelle.

  • Si vous avez Adobe Acrobat, vous pouvez sauvegarder votre fichier PDF directement en format JPEG en choisissant « JPEG » après avoir cliqué sur « Enregistrer sous ».
  • Si vous n’avez pas Adobe Acrobat, vous pouvez convertir votre fichier PDF en JPEG via ce site Web : https://pdf2jpg.net/

Filtre (décor) de photo de profil Facebook disponible le 1er mai
En plus de cette campagne, un filtre (décor) de photo de profil Facebook aux couleurs du visuel du 1er mai sera également disponible ce vendredi, 1er mai. Nous vous encourageons à l’adopter massivement pour souligner cette journée et afficher votre solidarité envers les travailleuses et travailleurs du Québec.

Webinaire vendredi 1er mai – 12h à 13h15
En plus de la campagne participative, un webinaire qui abordera les stratégies de mobilisation en lien avec la santé et la sécurité du travail aura lieu vendredi le 1er mai de 12h à 13h15. Cette discussion en ligne sera diffusée en direct sur la page Facebook du 1er mai. Pour tous les détails concernant le webinaire : https://www.facebook.com/events/540939989907620/

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Les agents en services correctionnels exhortent le gouvernement à reconnaître les risques qu’ils encourent et à agir en conséquence

À la suite de l’apparition de cas de COVID-19 chez des agents et détenus de l’Établissement de détention de Montréal, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN), enjoint le gouvernement du Québec à prendre la situation au sérieux et à passer à l’action afin d’éviter qu’elle ne dégénère.

« Depuis le début de la crise, on travaille de concert avec le ministère de la Sécurité publique pour mettre en place des moyens d’éviter la propagation du coronavirus, souligne le président du syndicat, Mathieu Lavoie. Par contre, on réalise que ce n’est pas tout le monde au sein du gouvernement qui prend la situation au sérieux. C’était clair que la question n’était même pas sur le radar du premier ministre quand il s’est fait interpeller sur cet enjeu en point de presse. »

En plus des neuf agentes et agents qui ont été testés et qui ont reçu un résultat positif dans différents établissements au Québec, le syndicat indique que plusieurs autres ont été retirés de leur milieu de travail de manière préventive dans la dernière semaine après avoir eu des symptômes ou avoir été en contact avec des individus symptomatiques.

« Ça fait longtemps qu’on demande au gouvernement de permettre au personnel infirmier présent dans les prisons de pouvoir faire des tests de dépistage de la COVID-19, rappelle M. Lavoie. C’est important qu’on puisse dépister les malades rapidement et que le personnel ait accès au matériel de protection approprié pour qu’on puisse limiter les risques de contagion. »

« J’espère que le gouvernement va maintenant suivre la situation de près et prendre les moyens pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle. Bien que nous soyons dans l’ombre, les événements récents démontrent que nous courons des risques importants, notamment parce que notre travail s’exerce dans un milieu fermé où la proximité est difficile à éviter. »

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux depuis 2006. Il représente plus de 2 800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Énergir : assurer les services essentiels en temps de pandémie sans mises à pied

Lorsque les premières directives de santé publique ont été annoncées au Québec à la mi-mars en lien avec la pandémie de la COVID-19, tout le monde a été un peu pris de court. Pour André Léonard, président du syndicat des employé-es d’Énergir, la surprise a certes été grande, mais il n’a pas tardé à s’organiser, conjointement avec son exécutif et l’employeur, pour s’adapter à cette situation sans précédent.

« C’est sûr qu’au début, personne ne s’attendait à ça, avoue M. Léonard. Quand on annonce que le Québec se met sur pause pour plusieurs semaines, ça surprend ! Mais comme Énergir est une entreprise qui fournit des services essentiels à la population, il a fallu se revirer de bord très rapidement pour faire face à la nouvelle réalité et informer nos membres des impacts de cette crise sur leur quotidien ».

Comme pour la majorité des entreprises, confinement oblige, plusieurs personnes ont été appelées à faire du télétravail, notamment celles œuvrant au service à la clientèle. D’autres employé-es, comme les soudeurs, les plombiers et les électriciens, demeurent disponibles sur appel en cas d’urgence.

« C’est clair que s’il faut réparer une fuite sur une de nos conduites ou que des travaux d’excavation nécessitent de localiser nos infrastructures, nos équipes vont se rendre sur place sur-le-champ pour faire le travail, tout en respectant les consignes de distanciation sociale et en portant le matériel de protection nécessaire comme des gants et des masques, poursuit André Léonard. On a même des travailleurs qui assurent une veille dans leur camion dans des endroits stratégiques de manière à être prêts à se rendre rapidement sur les lieux en cas d’urgence ».

En plus d’assurer un suivi quotidien auprès de ses membres, le syndicat et sa conseillère de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) participent également aux réunions téléphoniques quotidiennes avec l’employeur qui permettent de faire le point sur la situation sur le terrain et de s’assurer que toutes les mesures de santé et de sécurité sont mises en place et surtout, respectées par les travailleuses et les travailleurs.

Mais en dépit de la crise qui continue de sévir, André Léonard garde le moral. « C’est certain que le quotidien de tout le monde a été affecté par cette situation hors du commun, mais le côté positif dans tout ça, c’est qu’il n’y a eu aucune mise à pied depuis le début de la crise et que tout le monde soit resté en santé. C’est l’essentiel pour nous », conclut-il.

Le personnel de soutien scolaire doit être consulté

Devant le dépôt éventuel de scénarios concernant la réouverture des écoles du Québec, le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP-CSN) tient à rappeler au gouvernement du Québec que tout le personnel de soutien des commissions scolaires doit être consulté pour préparer la réouverture des écoles.

À la suite de l’annonce du premier ministre du Québec, le 22 avril, le secteur scolaire FEESP-CSN s’est réservé toute réaction afin d’attendre que la position de rouvrir les écoles se confirme, ce qui a été fait ce midi.

« Nous interpellons le gouvernement afin que celui-ci consulte le personnel de soutien scolaire, dont la collaboration sera nécessaire pour une éventuelle réouverture des écoles. Nos membres ont une expertise réelle concernant l’administration scolaire, l’entretien, l’adaptation scolaire et les services de garde », souligne Nathalie Arguin, présidente de la FEESP-CSN.

Le secteur scolaire comprend que la réouverture des écoles doit se faire un jour ou l’autre. Bien qu’une grande partie du personnel de soutien ait assuré la continuité des services tout au long de la crise, notamment dans les services de garde d’urgence et les services administratifs, un retour graduel des élèves soulève des inquiétudes. Que l’on parle des défis liés au respect des règles de la santé publique ou de la pertinence de prévoir des ratios dans les services de garde, les classes et les aires communes, les directives devront être claires.

Il y aura nécessité de prévoir des mesures d’hygiène et de désinfection précises ainsi que du personnel d’entretien ménager suffisant pour les mettre en application. « Rappelons-nous qu’afin de pallier à la pénurie de matériel dans le réseau de la santé et des services sociaux, Québec a récupéré les équipements de protection individuels et le gel désinfectant d’une bonne partie de nos établissements. Il est donc impératif que le gouvernement s’assure d’approvisionner également le réseau de l’éducation pour la sécurité du personnel et des élèves » rajoute Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP-CSN.

Qui va conduire les enfants à l’école ?

Les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaires sont effrayés par le retour imminent à l’école; ils sont d’autant plus inquiets que les véhicules ne permettent pas la distanciation sociale et qu’au moins 14 % des gens du métier ont 65 ans et plus.

« La distanciation sociale entre les enfants et avec les conducteurs et conductrices de 60 ans et plus sera très difficile à faire respecter dans un véhicule scolaire, notamment quand les enfants entrent dans le véhicule. Les plus petits du primaire auront encore plus de difficulté à suivre les règles de façon constante », fait valoir Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et des employés de service public (FEESP–CSN). Ce dernier déplore l’absence de consultation du secteur du transport scolaire dans la planification du déconfinement des écoles. « Si rien n’est fait pour nous rassurer, le service ne pourra pas reprendre partout comme avant », met en garde le président.

Ce pourcentage voulant que 14 % des conducteurs d’autobus scolaires aient 65 ans et plus provient du Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport et date de 2015. La moyenne d’âge est fort probablement plus élevée cinq ans plus tard. En effet, en 2015, on comptait déjà 48 % de conducteurs de véhicules scolaires de 55 ans et plus. « Une partie de nos membres ne voudra pas prendre le risque de s’exposer à la
COVID–19, et nous étions déjà en pénurie de personnel avant la crise actuelle », explique Stephen P. Gauley selon lequel plusieurs collègues préféreront prendre leur retraite ou se trouver un nouvel emploi si des mesures concrètes ne sont pas mises en place pour assurer leur sécurité.

« Si les mesures de prévention convenues avec les transporteurs ne conviennent pas aux conductrices et aux conducteurs ou si elles sont irréalistes par rapport à leurs tâches, plusieurs d’entre eux ne voudront pas retourner au travail. Nous devons être inclus dans les discussions liées à la reprise du transport scolaire, sans quoi le service pourrait être en péril », insiste Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

Les services de garde d’urgence toujours en attente d’une reconnaissance du gouvernement

Plus d’un mois après le début de la crise du coronavirus au Québec, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) interpellent le gouvernement du Québec pour une meilleure reconnaissance du personnel de soutien scolaire et en petite enfance qui assure le maintien des services de garde d’urgence.

Alors que le gouvernement a instauré plusieurs primes pour le personnel déployé contre le virus, force est de constater qu’une part importante de personnes mobilisées au maintien des services essentiels ont été oubliées. Les centrales syndicales dénoncent que les services de garde d’urgence, qui réunissent des milliers de travailleuses et de travailleurs œuvrant dans les établissements scolaires, en CPE ou en milieu familial, ne fassent encore l’objet d’aucune forme de compensation financière pour l’exercice de leurs fonctions d’urgence. En effet, ces milliers de personnes sont, sur ordre du gouvernement, obligées d’être au poste et ne font actuellement l’objet d’aucune compensation financière supplémentaire. Chaque jour, ces personnes assument les responsabilités de leur emploi dans l’inquiétude et l’angoisse de contracter le dangereux virus et de contaminer par le fait même leurs proches ou leur famille. On rapporte également plusieurs cas confirmés de COVID-19 dans les services de garde d’urgence.

Depuis le début de cette crise sans précédent, le gouvernement Legault souligne à grands traits l’importance d’une mobilisation constante de celles et ceux qui assurent le maintien des services essentiels. Plusieurs compagnies privées (notamment des épiceries) ont d’ailleurs mis en place, dès les premiers instants de la crise, des primes salariales pour reconnaître l’implication de leur personnel. Les centrales syndicales croient également qu’il est impératif d’envoyer un message positif de reconnaissance à l’endroit de milliers de personnes qui mettent à risque leur santé pour notre bien à toutes et à tous. La FTQ, la CSN et la CSQ interpellent donc aujourd’hui le gouvernement du Québec afin de corriger ces injustices et ainsi reconnaître l’engagement du personnel au travers de cette crise. Aux yeux des représentants des centrales syndicales, il apparaît plus qu’essentiel que le gouvernement Legault envoie un message positif en accordant à ces milliers de travailleuses et de travailleurs une prime qui leur revient de plein droit pour l’exercice de leurs fonctions en situation d’urgence.

Citations
« Le gouvernement doit reconnaître l’apport du personnel des services de garde d’urgence à la lutte contre la COVID-19. Il est donc important d’agir sans tarder, elles et ils prennent soin des enfants des travailleuses et travailleurs qui sont sur la ligne de front. Leur travail est essentiel et contribue à faire en sorte que des femmes et des hommes puissent être au travail en sachant que leurs enfants sont entre bonnes mains. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Que ce soit dans les écoles, dans les CPE ou en milieu familial, des milliers de femmes, en grande majorité, sont au front contre la COVID-19 en permettant au personnel du réseau de la santé et des services sociaux de remplir leur rôle essentiel. La moindre des reconnaissances de la part du gouvernement serait de leur accorder la même compensation financière pour l’ensemble des risques qu’elles prennent au quotidien en se rendant au travail » – Jacques Létourneau, président de la CSN

« Le gouvernement a justifié l’octroi de ces compensations financières par les risques inhérents aux fonctions du personnel de la santé, particulièrement pour celles et ceux en contact direct avec les patients infectés. Doit-on rappeler qu’on rapporte déjà plusieurs cas de COVID-19 dans les services de garde d’urgence? Plus que de la reconnaissance, c’est une question d’équité et de dignité. » – Sonia Ethier, présidente de la CSQ

Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN (Valleyfield)

« Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exclusion des agents de sécurité, des assistants-directeurs et des directeurs à l’emploi de l’établissement. »

Les travailleuses et travailleurs de la succursale de Valleyfield ont choisi de rejoindre la CSN pour son expertise dans les sociétés d’État, sa combativité et pour la force du syndicat régional. Ce groupe constitue la 14e succursale de la SQDC qui opte pour la CSN, permettant de briser leur isolement, de discuter de leurs réalités et de partager l’information, augmentant ainsi leur rapport de force face à leur employeur.

Le Syndicat des employées et employés de la Société québécoise du cannabis – CSN est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics, au Conseil central du Montréal métropolitain et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Report du 66e Congrès de la CSN

Bonjour,

Comme vous le savez, la pandémie de COVID-19 amène son lot d’interdictions qui tiendront jusqu’à nouvel ordre.

Par conséquent, la session du 66e Congrès de la CSN, qui devait avoir lieu du 25 au 29 mai 2020, est annulée et reportée dans la semaine du 18 janvier 2021. Certes, ce n’est pas le dénouement que nous avions souhaité pour ce grand moment de notre vie démocratique à la veille du centenaire de la CSN. Toutefois, devant l’évolution de la situation et de l’ensemble de ses impacts, la décision s’impose d’elle-même.

Nous savons que la situation évolue et que les règles risquent de changer d’ici là. Tout en sachant très bien que nous ne sommes pas à l’abri d’une deuxième vague de contamination, nous vous aviserons le plus rapidement possible de tout changement éventuel.

Et n’oubliez pas que nous sommes là pour traverser cette crise avec vous.

Solidairement,

Le comité exécutif de la CSN

SQDC : La santé du public et du personnel à risque

Les deux syndicats représentant les employé-es des succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC), le SCFP–5454 et le SEE-SQDC–CSN, dénoncent le refus de la SQDC de maintenir le salaire des syndiqué-es qui présentent des symptômes de la COVID-19 ou qui doivent se mettre en isolement. Ils reprochent ainsi à la direction de la SQDC de ne pas se conformer à l’ensemble des directives du Conseil du trésor en lien avec la crise sanitaire. En tant que société d’État qui a comme mission la protection de la santé publique, la SQDC devrait être un employeur exemplaire, estiment-ils.

À moins de recevoir un diagnostic positif à la COVID-19, les employé-es se voient donc contraints d’épuiser leur banque de journées de maladie de l’année en cours et de l’année à venir, ce qui va à l’encontre de la convention collective. La directive crée beaucoup d’inquiétude chez les employé-es; elle est aussi clairement injuste, soulignent les deux syndicats, car elle n’est pas en vigueur dans d’autres sociétés d’État.

« Ces salarié-es travaillent au service du public dans des circonstances exceptionnelles. On interpelle directement le premier ministre, François Legault, pour que les directives gouvernementales soient respectées et que la situation se règle rapidement », explique David Clément, président du SCFP–5454.

« On ne veut pas que les employé-es se sentent forcés de se présenter au travail par peur d’amputer leurs congés de maladie de l’année prochaine ! » s’exclame la présidente du SEE-SQDC–CSN, Stéphanie Martel Gill. « En ne renvoyant pas automatiquement les gens à la maison, notre employeur se déleste de ses responsabilités. Ce traitement est injuste par rapport aux mesures prises par d’autres sociétés d’État, notamment par la SAQ, et frustre les travailleuses et les travailleurs dans les succursales.

Les deux organisations syndicales croient fermement que la prévention de la propagation du virus doit primer en ce moment, notamment dans les milieux où la distanciation physique entre salarié-es est difficile, voire impossible.

« Avec l’achalandage et la proximité des salarié-es en succursale, il m’apparaît irresponsable de voir l’employeur refuser de maintenir le salaire des personnes qui se croient atteintes de la COVID-19, durant l’attente de leurs résultats. De plus, le refus de l’employeur de maintenir le salaire normal des personnes qui ne sont pas malades, mais qui doivent s’isoler pendant 14 jours, est tout simplement contraire aux directives gouvernementales », ont rappelé les deux présidents syndicaux.

Tant le SEE-SQDC–CSN que le SCFP–5454 espèrent faire entendre raison à la SQDC afin de permettre aux employé-es qui présentent des symptômes, qui sont malades ou qui doivent s’isoler en vertu des directives de la Santé publique, de rester à la maison avec rémunération.

La CSN dénonce l’effondrement du financement des transporteurs scolaires

Les transporteurs scolaires privés ont décidé de mettre à pied leurs conductrices et conducteurs d’autobus, en date du 6 avril. Ces entreprises sont maintenant payées à 50 % par les commissions scolaires et ne peuvent plus payer leurs employé-es, puisque tous les contrats parascolaires sont également au point mort. Notons que les conducteurs directement à l’emploi des centres de services scolaires (commissions scolaires) continuent d’être payés jusqu’à la fin de l’année.

Cette décision du gouvernement risque fort d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre. Sans accès à un revenu stable, plusieurs conductrices et conducteurs qui ont l’âge de la retraite vont décider de la prendre et ne reviendront pas à l’automne. Chez certains employeurs, près de la moitié des conductrices et conducteurs ont l’âge requis pour prendre leur retraite. Quelque 520 000 enfants et leurs parents doivent pouvoir compter sur un service complet dès que l’école va reprendre.

« C’est très important de maintenir le lien d’emploi des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire. Nous étions déjà en pénurie de main-d’œuvre avant la crise de la COVID-19. Si rien n’est fait, plusieurs de nos membres n’auront pas le choix de partir à la retraite ou de se trouver un nouvel emploi », soutient Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et des employés de services publics (FEESP–CSN).

Plusieurs conductrices et conducteurs n’auront pas assez d’heures travaillées pour se requalifier à l’assurance-emploi l’année prochaine. Il s’agit d’une partie considérable de leur revenu annuel parce qu’ils travaillent seulement 40 semaines par année. « Plusieurs de nos membres se qualifient normalement avec justesse à l’assurance-emploi, en raison du faible nombre d’heures de travail hebdomadaire. Si la décision actuelle est maintenue, il est certain qu’ils seront sans revenu lors de la mise à pied habituelle du temps des Fêtes et de la période estivale. Cela aura un gros impact sur la décision qu’ils prendront de poursuivre la pratique de ce métier ou non », précise Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire à la FEESP–CSN. Ce dernier s’inquiète aussi du délai encore inconnu avant la reprise du service de transport scolaire en raison de la nécessaire distanciation sociale. Dans un autobus, il est très difficile de conserver un espace suffisant entre les enfants. Les conductrices et les conducteurs, particulièrement ceux de 60 ans et plus, seront également à risque puisque la distanciation de deux mètres n’est pas possible quand les enfants montent dans le véhicule.

 « Dans tous les scénarios possibles, nous souhaitons que les transporteurs fassent tous les efforts nécessaires pour maintenir leurs conductrices et conducteurs à l’emploi en utilisant les programmes disponibles pour aider les entreprises pendant la crise. Il faut éviter les mises à pied, car sans conducteurs lors de la rentrée scolaire, ils ne pourront s’acquitter des obligations de leur contrat avec les commissions scolaires », réitère Jean-Pierre Bourgault, vice-président de la FEESP–CSN.

Le personnel de soutien scolaire interpelle le gouvernement pour une reconnaissance de son apport aux services de garde d’urgence

Le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN interpelle le gouvernement du Québec face aux difficultés vécues par le personnel de soutien scolaire; il demande une reconnaissance à la hauteur du travail essentiel effectué par les travailleuses et les travailleurs des services de garde qui sont mis en place durant la crise de la COVID-19. « Depuis le début de la crise, nous entendons de la part de nos membres le stress qu’ils vivent au quotidien. En plus de devoir composer avec une toute nouvelle réalité de travail et des nouveaux enfants, dont certains avec des besoins particuliers, les travailleuses et les travailleurs vivent quotidiennement avec la peur d’être contaminés », souligne Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

Depuis l’établissement de ces services de garde d’urgence, le personnel de soutien dans les commissions scolaires dessert une nouvelle clientèle, et ce, dans des conditions difficiles. « Nous savons que des parents travaillant dans des milieux particulièrement à risque, notamment en santé et services sociaux, viennent porter leurs enfants au service de garde d’urgence. Nous sommes un service essentiel et nous méritons la même reconnaissance que le reste du réseau », ajoute Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

La FEESP–CSN invite le gouvernement à se pencher sur les mesures salariales et normatives mises en place dans d’autres milieux du secteur public et lui demande de reconnaître de la même manière l’apport essentiel du personnel de soutien en milieu scolaire.

Femmes au front !

Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible. Depuis que le gouvernement a déclaré l’état d’urgence sanitaire, l’ensemble du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) est sur le pied de guerre. On rappelle nos vétéranes et on conscrit les troupes en suspendant certains de leurs droits afin de pouvoir les déplacer aux endroits névralgiques d’un bout à l’autre d’une région, peu importe sa grandeur.

Contrairement aux guerres conventionnelles — économiques, politiques et/ou idéologiques —, celle-ci est menée en grande majorité par les femmes. De tout temps, les femmes sont allées au front lorsque des crises sanitaires ont frappé la population. Au Québec, les emplois dans les services publics sont occupés aux deux tiers par des femmes, et sur les quelque 275 000 salarié·e·s du RSSS, plus de 80 % sont des femmes. Ce sont elles les principales combattantes dans la guerre contre la COVID-19.

Mais notre armée ne se bat pas à armes égales. Depuis des années, le travail de l’ensemble des personnes salariées du réseau et l’importance du système public de santé et de services sociaux ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Les coupes budgétaires, la diminution de l’offre de services en période d’austérité et les nombreuses réformes, la dernière en particulier, ont complètement désorganisé et fragilisé le RSSS, entraînant une surcharge de travail insoutenable pour plusieurs d’entre elles. Le terrain était miné avant même le début de l’urgence sanitaire. Le nombre de personnes salariées dans le réseau qui ont recours à l’assurance salaire ou qui reçoivent des prestations d’invalidité de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a explosé au cours des dernières années.Avant la bataille, notre armée était déjà épuisée.

Pire encore, on envoie cette armée au front sans avoir suffisamment de matériel sanitaire et de protection. Combien de personnes, en très grande majorité des femmes, seront infectées par la COVID-19 avant que l’on ait mis en place les mesures de santé et de sécurité nécessaires? À la peur de contracter le virus s’ajoute celle de contaminer leurs proches et les personnes auxquelles elles prodiguent des services. Résultat : plutôt que de mettre toute notre énergie à les soutenir et à les protéger, nous devons négocier les mesures essentielles pour assurer leur sécurité.

Cette armée est sous-valorisée, sous-payée. Au Québec, le salaire des femmes et du personnel du secteur public, qui procurent des soins et des services de santé essentiels dans cette crise, accusait un retard de 6,25 % en 2019 comparé à celui des autres salarié·e·s, ce qui inclut le salaire, le régime de retraite et les autres avantages sociaux.

Cette pandémie met en lumière la valeur de notre système public de santé et de services sociaux et de celles qui en constituent sa force. Il faut arrêter de tenir pour acquis le dévouement de ces femmes qui, malgré les dangers et le manque d’équipement, se présentent chaque jour à leur poste, au front. Nous avons des troupes d’élite, traitons-les comme elles le méritent.

Signataires
Andrée Poirier, présidente, Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Caroline Senneville, vice-présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Sonia Éthier, présidente, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Nancy Bédard, présidente, Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
Sylvie Nelson, vice-présidente, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

 

La FTQ et la CSN pressent Québec d’intervenir auprès des municipalités

La FTQ et la CSN pressent le gouvernement de François Legault d’assouplir l’obligation imposée aux municipalités en matière d’équilibre budgétaire. Québec doit également intervenir auprès de celles-ci afin qu’elles évitent les mises à pied et continuent à verser les salaires de leurs employé-es. Pour les centrales syndicales, les municipalités du Québec doivent adopter une approche similaire à celle du gouvernement en gardant tous leurs effectifs, et ce, afin de ne pas aggraver les impacts sanitaires et économiques actuels.

Plusieurs municipalités ont déjà mis en place des mesures visant le redéploiement de leurs effectifs pour contrer les effets de la crise en privilégiant le télétravail, la réaffectation du personnel et le renforcement des services de proximité aux citoyens, font valoir la FTQ et la CSN. À l’autre opposé du spectre, certaines d’entre elles ont effectué un nombre important de mises à pied, invoquant l’obligation qu’elles ont de présenter un budget équilibré. Contrairement à d’autres paliers de gouvernement, la crise actuelle n’a pas eu d’effets catastrophiques sur les finances des municipalités, plaident les centrales syndicales.

« Le gouvernement doit envoyer aux municipalités un message sans équivoque afin qu’elles maintiennent un maximum de services de proximité aux citoyennes et aux citoyens, martèle le président de la FTQ, Daniel Boyer. Nous sommes en période de crise, nous vivons une situation exceptionnelle : le gouvernement doit offrir plus de flexibilité aux villes en les soutenant financièrement et en assouplissant, le cas échéant, l’obligation qu’ont les municipalités de présenter un budget équilibré. »

« Les syndicats du secteur municipal ont fait preuve de beaucoup de souplesse pour trouver des aménagements visant à tenir compte de la situation, fait remarquer le président de la CSN, Jacques Létourneau. On aimerait bien présumer de la bonne foi des villes, mais malheureusement, certaines d’entre elles ont décidé de procéder à des mises à pied massives sans autre formalité. Pourtant, les salaires des employé-es ont déjà été budgétés et les taxes municipales continueront d’être payées. »

« Nous demandons au gouvernement d’interpeller les municipalités afin qu’elles continuent de rémunérer leurs employés, comme il le fait lui-même de manière responsable à l’égard de tous les employé-es des services publics. Ces services sont indispensables pour soutenir la population en ces temps de crise », rappelle Marc Ranger, directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique au Québec (SCFP–FTQ).

« Les municipalités doivent agir comme des gouvernements de proximité, particulièrement en situation de crise. Ce n’est certainement pas le moment de faire des coupes dans les services. Avec la période d’inondation qui s’en vient, on a besoin de tout notre monde », rappelle pour sa part le secrétaire général de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESPCSN), André Lajoie.

Une prime insuffisante et inéquitable

« Pour le gouvernement, les travailleuses et les travailleurs du secteur public au front contre la COVID-19 n’ont pas toutes et tous la même valeur. C’est inacceptable. Ces femmes et ces hommes qui luttent pour nous méritent mieux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Après un premier arrêté ministériel en éducation, le 18 mars, qui venait suspendre certains droits des travailleuses et des travailleurs et un second le 21 mars, qui venait faire la même chose dans le secteur de la santé et des services sociaux, c’est à nouveau par une décision unilatérale que le gouvernement est venu fixer les modalités entourant la prime COVID-19, un geste fortement décrié par la CSN. « Les discussions avec le Conseil du trésor sur la prime COVID-19 étaient loin d’être terminées. Nous déplorons le manque d’écoute du gouvernement envers celles et ceux qu’il ne cesse d’appeler ses anges gardiens », ajoute Caroline Senneville.

Toutefois, au-delà de la façon de faire, la prime en elle-même est loin de satisfaire la CSN. Comme cela est libellé dans l’arrêté ministériel déposé hier, le Conseil du trésor choisit d’offrir à certains salariés du réseau de la santé et des services sociaux une prime de 8 %, et à d’autres, une prime de 4 %, alors que tous les salarié-es sont sous pression de façon continuelle durant cette crise. « La prime est nettement insuffisante; elle ignore complètement bon nombre de travailleuses et de travailleurs au front eux aussi, notamment le personnel des services de garde d’urgence et des services à domicile. »

Pour la CSN, il est clair que les iniquités qu’entraîne une prime exprimée en pourcentage sont injustifiables. « Que ce soit dans un établissement de santé, un centre de laboratoire, un domicile privé, un CHSLD ou une école, le danger est bien réel pour tout le monde et le travail de l’ensemble du personnel au front doit être reconnu et valorisé. Une prime en pourcentage, qui se traduit forcément par des montants plus bas pour les salaires les moins élevés, envoie le message aux travailleuses et aux travailleurs que de mettre sa vie en danger ne mérite pas la même reconnaissance pour toutes et tous », poursuit Caroline Senneville.

À l’instar de ce que le gouvernement a mis en place pour le secteur privé (prime de 4 $ l’heure en montant fixe et montant fixe de 100 $ par semaine), la CSN demande à nouveau au gouvernement d’établir la prime spéciale sous forme d’un montant fixe. Rappelons que la centrale syndicale a demandé, le 23 mars dernier, une série de mesures à mettre en place immédiatement pour passer à travers la crise, dont une prime de 3 $ à 4 $ l’heure pour le personnel du secteur public appelé à contribuer aux efforts des mesures d’urgence de lutte contre la COVID-19.

Depuis le début de la crise, la CSN se bat pour que la contribution de TOUS les anges gardiens soit reconnue à sa juste valeur et elle poursuivra les discussions en ce sens dans les prochains jours. « Dans le contexte actuel, le gouvernement doit faire mieux », conclut Caroline Senneville.

La Ville de Donnacona effectue des mises à pied massives

Prétextant une obligation de déficit zéro, la Ville de Donnacona effectue des mises à pied massives d’employé-es syndiqués permanents. Une avenue que très peu de municipalités au Québec ont choisi d’emprunter.

« Environ 60 % des employé-es syndiqués sont victimes de mises à pied à la suite du plan de contingence adopté par la Ville », dénonce Israël Leblanc, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs municipaux de la Ville de Donnacona – CSN.

« Nous sommes surpris et déçus de la décision de la Ville. Ils nous ont présenté ça comme une stricte question budgétaire », de dire le président du syndicat, « nous avons été placés devant le fait accompli, sans être consultés ». Le syndicat n’a pas été informé d’un tel plan de contingence touchant les membres de la direction et du personnel-cadre. « Il y a lieu de se demander si toutes les options ont été étudiées sérieusement », confie monsieur Leblanc.

Pour le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la municipalité n’agit pas en citoyen responsable en cette période de crise. « Ça n’aidera sûrement pas l’économie locale de rajouter des chômeurs alors que la ville, en tant qu’administration publique, a les moyens de faire autrement », croit Ann Gingras, présidente du conseil central, « nous nous serions attendus à plus de jugement et d’empathie ».

La présidente du conseil central souligne par ailleurs qu’il n’y a pas de mot d’ordre des instances municipales ou gouvernementales à l’effet de couper dans la masse salariale afin d’équilibrer les budgets. « En fait, ça va à l’encontre de l’essence du message des gouvernements qui demandent plutôt aux organisations de tout faire pour garder leurs salariés à l’emploi avec plusieurs mesures de soutien », souligne-t-elle.

« L’administration municipale ne doit pas oublier qu’il y aura un après-crise du coronavirus, conclut Israël Leblanc, le syndicat souhaite préserver un climat de travail sain et c’est pourquoi nous aurions souhaité que la ville discute au préalable avec nous afin de trouver des solutions plus humaines ».