Nouvelle convention collective au Centre hôtelier Deville

Réunis en assemblée générale cette semaine, les salarié-es du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Motel Deville – CSN, affiliés à la Fédération du commerce, ont adopté leur nouvelle convention collective à l’unanimité.

Leur nouveau contrat de travail, d’une durée de 4 ans et demi, prévoit des augmentations salariales totalisant 16,5 %. C’est une augmentation rétroactive de 4 % au 17 septembre 2017, ainsi qu’une seconde augmentation de 3 % au mois d’avril qui leur permettra d’atteindre un salaire minimum de 15,00$ de l’heure dès la première année, ce qui était l’une de leurs principales revendications.

Parmi les autres gains monétaires réalisés, notons la participation au REER Fondaction des salariés à temps partiel par l’employeur à la hauteur d’un ou deux pour cent par année, une augmentation des primes de soir et de nuit et un congé mobile par année pour tous les salariés réguliers à temps plein et à temps partiel. La semaine réduite de travail sera aussi possible après trois ans de service continu, une mesure à la fois favorable à la conciliation travail-famille et à la préretraite.

Finalement, une procédure d’enquête disciplinaire paritaire a été instaurée et une amélioration des clauses sur la semaine normale de travail et le cadre-horaire a été réalisée. « L’entente de principe présentée aux membres répond entièrement au mandat que ces derniers s’étaient fixé, contribuant ainsi à une nette amélioration de leurs conditions de travail et de vie », de déclarer Donald Rheault, président par intérim du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec (CSN).

À propos

La Fédération du commerce – CSN regroupe des femmes et des hommes partout au Québec, dans les secteurs du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme. La fédération compte près de 30 000 membres, regroupés au sein de 330 syndicats.

Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN) représente plus de 7 000 travailleuses et travailleurs dans plus de 70 syndicats affiliés à la CSN.

Une mauvaise solution à un vrai problème

Par Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (CSN), responsable politique du secteur Tourisme, diplômé de l’ITHQ

Sous prétexte de vouloir contrer l’actuelle rareté de main-d’œuvre qui touche la restauration, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) demande une modification à l’article 50 de la Loi sur les normes du travail touchant aux pourboires.

Leur demande est claire : ils souhaitent pouvoir partager les pourboires des serveuses et des serveurs avec les salariés travaillant aux cuisines afin de valoriser ces métiers. Pour nous, il s’agit d’une mauvaise solution à un problème réel.

À cet égard, nous avons été surpris de l’appui de Liza Frulla, directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, à la demande de l’ARQ. Plus surprenant encore, elle soutient que le travail actuel dans un restaurant se fait désormais en équipe, au lieu de reposer presque entièrement sur le serveur. Pour justifier son appui, elle fait référence à une époque révolue depuis fort longtemps où le travail se faisait au « guéridon », par le serveur, devant les clients, à la table.

Cette vision archaïque des enjeux touchant à la main-d’œuvre de la restauration révèle une faible connaissance de ce milieu.

Pour nous, le partage des pourboires n’est pas une solution puisque cette proposition risque de déplacer le problème de recrutement vers les serveuses et les serveurs.

La Loi sur les normes du travail actuelle est claire : le pourboire versé directement ou indirectement par un client appartient en propre au salarié qui a rendu le service au client. Puisque la dernière révision de cette loi date de 2002, nous sommes d’avis qu’elle répond bien à la réalité des salariés à pourboire.

VALORISER LES MÉTIERS DE LA CUISINE

Pour réellement valoriser le travail exigeant qui est accompli dans les cuisines en restauration, l’ITHQ pourrait, entre autres, faire connaître ce métier peu reconnu. Peu de gens savent qu’on y trouve de nombreux postes intéressants offrant une rémunération décente et une perspective de carrière. Prenons simplement l’exemple éloquent du secteur de l’hôtellerie.

Conscients de la piètre qualité des emplois dans le secteur de l’hôtellerie au milieu des années 80, des hommes et des femmes travaillant dans ce domaine se sont syndiqués et ont développé des stratégies communes de négociation. Au fil des ans, grâce à leur détermination, et surtout à leur solidarité, ils ont réussi à obtenir des conditions de travail décentes qui leur permettent maintenant de faire carrière dans l’industrie.

En fait, les salaires et les avantages sociaux versés dans certains restaurants d’hôtels du Québec sont si avantageux que ces salariés ont des revenus qui les placent dans la classe moyenne.

À ces taux horaires, il nous faut ajouter les avantages sociaux : des vacances bonifiées, des régimes de retraite, des assurances collectives et des clauses favorisant la conciliation famille-travail qui constituent un facteur additionnel d’attraction et de rétention à l’emploi dans ce secteur. Pour arriver à de telles conditions de travail, nous avons misé sur la valorisation de ces emplois. Les faits nous démontrent le succès de cette stratégie.

Une autre avenue qui permettrait de bonifier les conditions des plus bas salariés de la restauration consisterait à promouvoir les revendications de la campagne 5-10-15, soit d’être informés de l’horaire de travail au moins 5 jours à l’avance, de disposer de 10 jours de congés payés annuellement et de recevoir une rémunération minimale de 15 $ l’heure. Nous sommes d’avis que l’ensemble de ces mesures seraient bénéfiques pour les secteurs d’emploi où il y a une rareté de la main-d’œuvre.

Finalement, nous nous opposons à la modification de l’article 50 de la Loi sur les normes du travail parce que nous croyons fermement qu’on ne peut corriger les salaires d’un groupe moins bien payé sur le dos d’un autre groupe mieux payé. Seule une hausse des salaires et des avantages sociaux offerts aux gens de métiers des cuisines pourra répondre à cette rareté de main-d’œuvre.

Une mauvaise solution à un vrai problème

Sous prétexte de vouloir contrer l’actuelle rareté de main-d’œuvre qui touche la restauration, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) demande une modification à l’article 50 de la Loi sur les normes du travail touchant aux pourboires.

Leur demande est claire : ils souhaitent pouvoir partager les pourboires des serveuses et des serveurs avec les salariés travaillant aux cuisines afin de valoriser ces métiers. Pour nous, il s’agit d’une mauvaise solution à un problème réel.

À cet égard, nous avons été surpris de l’appui de Liza Frulla, directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, à la demande de l’ARQ. Plus surprenant encore, elle soutient que le travail actuel dans un restaurant se fait désormais en équipe, au lieu de reposer presque entièrement sur le serveur. Pour justifier son appui, elle fait référence à une époque révolue depuis fort longtemps où le travail se faisait au « guéridon », par le serveur, devant les clients, à la table.

Cette vision archaïque des enjeux touchant à la main-d’œuvre de la restauration révèle une faible connaissance de ce milieu.

Pour nous, le partage des pourboires n’est pas une solution puisque cette proposition risque de déplacer le problème de recrutement vers les serveuses et les serveurs.

La Loi sur les normes du travail actuelle est claire : le pourboire versé directement ou indirectement par un client appartient en propre au salarié qui a rendu le service au client. Puisque la dernière révision de cette loi date de 2002, nous sommes d’avis qu’elle répond bien à la réalité des salariés à pourboire.

VALORISER LES MÉTIERS DE LA CUISINE

Pour réellement valoriser le travail exigeant qui est accompli dans les cuisines en restauration, l’ITHQ pourrait, entre autres, faire connaître ce métier peu reconnu. Peu de gens savent qu’on y trouve de nombreux postes intéressants offrant une rémunération décente et une perspective de carrière. Prenons simplement l’exemple éloquent du secteur de l’hôtellerie.

Conscients de la piètre qualité des emplois dans le secteur de l’hôtellerie au milieu des années 80, des hommes et des femmes travaillant dans ce domaine se sont syndiqués et ont développé des stratégies communes de négociation. Au fil des ans, grâce à leur détermination, et surtout à leur solidarité, ils ont réussi à obtenir des conditions de travail décentes qui leur permettent maintenant de faire carrière dans l’industrie.

En fait, les salaires et les avantages sociaux versés dans certains restaurants d’hôtels du Québec sont si avantageux que ces salariés ont des revenus qui les placent dans la classe moyenne.

À ces taux horaires, il nous faut ajouter les avantages sociaux : des vacances bonifiées, des régimes de retraite, des assurances collectives et des clauses favorisant la conciliation famille-travail qui constituent un facteur additionnel d’attraction et de rétention à l’emploi dans ce secteur. Pour arriver à de telles conditions de travail, nous avons misé sur la valorisation de ces emplois. Les faits nous démontrent le succès de cette stratégie.

Une autre avenue qui permettrait de bonifier les conditions des plus bas salariés de la restauration consisterait à promouvoir les revendications de la campagne 5-10-15, soit d’être informés de l’horaire de travail au moins 5 jours à l’avance, de disposer de 10 jours de congés payés annuellement et de recevoir une rémunération minimale de 15 $ l’heure. Nous sommes d’avis que l’ensemble de ces mesures seraient bénéfiques pour les secteurs d’emploi où il y a une rareté de la main-d’œuvre.

Finalement, nous nous opposons à la modification de l’article 50 de la Loi sur les normes du travail parce que nous croyons fermement qu’on ne peut corriger les salaires d’un groupe moins bien payé sur le dos d’un autre groupe mieux payé. Seule une hausse des salaires et des avantages sociaux offerts aux gens de métiers des cuisines pourra répondre à cette rareté de main-d’œuvre.

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La CSN veillera au respect des droits des travailleuses et travailleurs de l’Hôtel des Seigneurs

La Fédération du commerce, affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (FC–CSN), se réjouit de la réouverture du nouveau Centre des congrès de Saint-Hyacinthe, tout comme de l’ouverture prochaine de l’Hôtel Sheraton en avril prochain. Elle souhaite toutefois que la direction de cet établissement interpelle rapidement le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’Hôtel des Seigneurs – CSN, qui représente ces travailleuses et travailleurs syndiqués, afin de mettre fin au conflit de travail qui les opposent, puis à convenir du renouvellement de la convention collective.

Rappelons qu’environ 270 employé-es, alors qu’ils étaient en grève depuis le 28 octobre 2012, ont été littéralement jetés à la rue par l’employeur, qui a décidé de fermer et de vendre l’Hôtel des Seigneurs en 2013. Plutôt que de rouvrir cet établissement en opération depuis 1974 au même endroit, le nouvel acquéreur, l’entreprise Centres d’achats Beauward, propriété de la famille Bibeau, a préféré tout démolir et reconstruire l’hôtel et le centre des congrès tout près, de l’autre côté de la rue.

Pour Michel Valiquette, trésorier de la FC–CSN et responsable du dossier des travailleuses et travailleurs de l’Hôtel des Seigneurs : « Ces salarié-es se sont tenus debout depuis 2012 avec l’appui de la Fédération du commerce, du Conseil central de la Montérégie et de la CSN. Aussi, nous allons continuer à veiller au grain pour que leurs droits soient respectés intégralement. Un mandat a d’ailleurs été confié à notre service juridique pour évaluer tous les recours possibles. Il n’est pas de notre intention ni de celle des salarié-es en conflit de rester les bras croisés. »

Pour Jacques Lanciault, président intérimaire du Conseil central de la Montérégie : « Nous avons été aux côtés de ces employé-es tout au long de ce dur conflit de travail. Ceux-ci se sont battus pour leur dignité et pour être respectés. Nous allons continuer à donner notre appui à ces travailleuses et travailleurs mis sauvagement à la rue, et ce, jusqu’à la toute fin de cette saga. »

Ce n’est pas la première fois que des travailleuses et des travailleurs voient leur droit au travail bafoué puis possiblement rétabli. L’entreprise Olymel de Saint-Simon l’a appris à ses dépens alors qu’elle avait littéralement jeté à la rue quelque 400 employé-es en 2007 sans respecter leur convention collective. Plusieurs jugements favorables et une entente hors cour intervenue en 2017 ont finalement permis de rétablir leurs droits ainsi que des compensations avoisinant les 9,4 millions de dollars, tout en contribuant à la réouverture récente de l’usine de la Montérégie.

À propos de la CSN

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’Hôtel des Seigneurs – CSN (STTHS) est affilié à la Fédération du commerce (CSN) qui rassemble environ 30 000 membres dans plus de 300 syndicats de différents secteurs d’activité. Elle compte 11 000 membres travaillant dans le secteur du tourisme, dont 6500 dans l’hôtellerie. Le STTHS est également affilié au Conseil central de la Montérégie qui compte quelque 30 000 membres. La CSN est composée de plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Une page qui se tourne enfin 

Les employé-es des trois marchés d’alimentation fermés il y a près de deux ans, peuvent enfin pousser un soupir de soulagement ; la CSN procède, aujourd’hui et demain, à la distribution des indemnités versées par l’employeur.

Les quelque 250 travailleuses et travailleurs du Maxi et du Loblaws de Rouyn-Noranda ainsi que ceux du Provigo de Témiscaming, pourront enfin passer à autre chose. « Ce sont trois ans de conflit qui prennent fin aujourd’hui. C’est un soulagement pour nous tous, avoue Chantal Duhaime, la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en alimentation de Place Rouanda-CSN. Comme dans toutes les fermetures d’usine ou de commerce, les pertes d’emploi ont eu d’importantes conséquences sur nos vies. C’est un peu comme un baume sur nos blessures », confie Mme Duhaime.

Pour le président du conseil central, Donald Rheault, l’appui inconditionnel fourni par le CCATNQ-CSN aura permis aux employé-es de trouver un peu de réconfort à travers ces nombreux mois. « Tout au long de cette bataille, notre mobilisation et notre solidarité régionale a soutenu les travailleuses et les travailleurs pour l’obtention d’une justice dans ce dossier. Pour nous, il n’a jamais été question d’abandonner. »

De son côté, la secrétaire générale de la Fédération du commerce, Diane David, se réjouit qu’enfin, l’employeur verse les sommes dues.  « Il faut rappeler que Provigo a tout tenté pour se désister de ses obligations dans ce dossier. Il a choisi de porter la cause en Cour supérieure, où heureusement, il a été débouté. C’est un message clair à toutes les entreprises qui croient qu’elles peuvent échapper aux lois du travail. »

Étonnement et déception

C’est avec étonnement et déception que les 70 employé-es syndiqués de l’usine Aliments Maple Leaf ont appris la fermeture de leur usine, prévue à l’été 2018. Rencontrés hier après-midi par l’employeur, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Maple-Leaf Saint-Anselme (CSN) s’expliquent mal les raisons qui ont poussé la direction à prendre une telle décision, d’autant que la production fonctionnait à pleine capacité. « Les lignes de productions roulaient actuellement à plein régime. On ne sentait pas de baisse de production. Au contraire, le travail ne manquait pas », explique le président du syndicat, Jean-François Renaud. L’usine, véritable institution dans la région de Bellechasse, aurait pu être réaménagée et modernisée, selon le syndicat. « Nous sommes déçus que l’employeur choisisse de transférer sa production à l’extérieur, plutôt que de procéder à une modernisation de notre usine. Ce sont des emplois qui ne reviendront jamais », a déploré le président du syndicat.

Maple Leaf doit tenir parole
La direction a annoncé que les premières mises à pied pourraient être effectuées au printemps 2018. D’ici là, elle s’est engagée à mettre en place des mesures atténuantes afin d’aider et d’accompagner les travailleuses et les travailleurs à se retrouver un emploi. « L’employeur s’est engagé à aider les gens qu’il mettra à pied. Il devra respecter cet engagement », a rappelé pour sa part David Bergeron-Cyr, président par intérim de la FC–CSN. « La Fédération du commerce sera présente pour ses membres jusqu’au bout. Nous nous assurerons que Maple Leaf traitera ses salariés avec respect. Dans l’immédiat, toutefois, elle doit rencontrer le syndicat afin de le tenir au fait des développements et entamer rapidement la transition. Notre conseiller au dossier a par ailleurs transmis ses disponibilités et attend le retour de l’employeur », a précisé M. Bergeron-Cyr.

Solidarité régionale
La présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, assure elle aussi aux employé-es touchés, le soutien indéfectible du conseil central. «La fermeture de l’usine est un coup dur pour ces femmes et ces hommes, particulièrement à l’aube du temps des fêtes. C’est aussi un choc pour la région, car cette usine, autrefois connue sous le nom Charcuterie Roy, est une institution dans le coin. Cependant, l’industrie de la transformation alimentaire est bien implantée dans Chaudière-Appalaches. Nous allons soutenir les travailleuses et les travailleurs d’Aliments Maple Leaf, afin que les effets de cette perte soient minimisés et qu’ils puissent retomber rapidement sur leurs pieds », a annoncé Ann Gingras. « Nous mettrons notre solidarité régionale à contribution dans l’objectif que ces gens puissent se retrouver un emploi », a conclu la présidente.

Des gains importants pour les travailleurs d’Olymel Sainte-Rosalie

Réunis en assemblée générale lundi, les travailleuses et travailleurs d’Olymel à Sainte-Rosalie se sont prononcés, à 90 % en faveur des termes de leur nouvelle convention collective. Il faut se rappeler que ceux-ci avaient adopté un mandat de grève la semaine précédente.

D’une durée de cinq ans, le contrat de travail de ces syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la Fédération du commerce (CSN), prévoit des augmentations de salaire de 10 % sur 5 ans. Également en ce qui a trait aux questions salariales, les travailleuses et travailleurs voient l’ensemble des primes bonifiées, une augmentation de la contribution de l’employeur au régime d’assurance ainsi que l’introduction d’une prime de formation. Le contrat de travail prévoit aussi une mobilité de la main-d’œuvre plus respectueuse de l’ancienneté et de l’intérêt au quotidien des travailleurs en fonction des tâches.

« À la hauteur de la détermination des membres du Syndicat des employé-es de l’usine de transformation de la volaille de Sainte-Rosalie, cette entente fait en sorte que les conditions de travail négociées à Sainte-Rosalie nous démarquent du secteur de la volaille et elle assure l’amélioration de nos conditions de travail et le maintien de notre pouvoir d’achat », clame André Ménard, président du syndicat.

Retour au travail graduel chez Olymel Saint-Simon

Cette semaine débutait le retour au travail pour les salariés d’Olymel Saint-Simon. Celui-ci a débuté lundi dernier et se déroulera au cours des prochaines semaines pour le premier groupe d’une dizaine de travailleurs.

« Le retour se fait graduellement et débute par une formation sur les nouveaux équipements. Il faut dire que nos installations sont désormais un centre d’exportation et nous ne faisons plus de découpe sur place. Nous devons donc remplir les congélateurs des produits qui seront exportés avant d’arriver à la pleine capacité de nos opérations. Il reste seulement à préciser avec l’employeur quand la seconde vague débutera, de souligner Michel Daigle, président du Syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN) et vice-président du Conseil central de la Montérégie pour la région de Saint-Hyacinthe. À la suite de cette longue saga, c’est avec un sentiment de fierté et de respect que les travailleurs ont retrouvé toute leur dignité. Ils remercient l’ensemble du mouvement de la CSN. »

Rappelons que le 7 mai dernier, les quelque 400 ex-travailleurs de l’usine d’Olymel, qui avait cessé illégalement ses activités en avril 2007, puis mis en lock-out une vingtaine d’employés en octobre suivant, avaient adopté à plus de 92 % l’entente de principe intervenue à la mi-avril dernier avec Olymel. L’entente, qui totalisait près de 9,5 millions de dollars, mettait un terme à une saga juridique de près de 10 ans opposant l’entreprise à ses salariés syndiqués et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), en réglant la nouvelle convention collective et tous les litiges entre les parties. En tout, le retour au travail touchera une vingtaine de travailleurs.

STT des stationnements de Montréal (FC–CSN), section bureau

Le 18 avril 2017, le Syndicat des travailleuses et travailleurs des stationnements de Montréal – CSN a été accrédité pour représenter « Toutes et tous les salarié(e)s de la centrale d’appel au sens du Code du travail» d’Indigo Parc Canada inc., une entreprise multinationale gérant un grand nombre de parcs de stationnement au pays.

Ce groupe de travailleuses et de travailleurs, composé d’agents de centrale d’appel, a fait le choix de la syndicalisation pour contribuer à mettre un terme à l’arbitraire et au manque de respect de la direction à son égard, et afin de revendiquer le respect de l’ancienneté. Ne voulant plus rester à la merci du bon vouloir de la direction de l’entreprise, ils se joignent à la CSN pour bénéficier de la protection, de l’entraide et de l’expertise dont bénéficient déjà leurs collègues regroupés au sein de la CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des stationnements – CSN est déjà détenteur d’une unité d’accréditation dans le stationnement Indigo de la Place Bonaventure. Il est affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Les employé-es de la Coop du Collège de Maisonneuve débrayent

Depuis le mercredi 30 août à midi, les 28 travailleuses et travailleurs de la Coopérative du Collège de Maisonneuve sont en grève pour une durée illimitée.

« Depuis l’arrivée à échéance de notre convention collective en décembre 2016, plusieurs séances de négociations ont eu lieu. Mais les reculs exigés par la partie patronale sont si importants, que nous n’avons d’autre choix que de manifester notre mécontentement sur le trottoir ce matin », a expliqué le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop du cégep Maisonneuve–CSN, Jean-Sébastien Provencher.

L’employeur prétend devoir réduire son budget de 20 000 $ par année, afin de se garder une marge de manœuvre pour un investissement futur, qui n’est pas encore confirmé. De plus, il souhaite abolir un poste syndiqué.

« Devant ces demandes, nous nous sommes dotés d’un mandat de moyens de pression et de grève le 17 août dernier. C’est la seule façon de lui faire entendre raison. Nous avons exercé des moyens de pression, mais il n’a pas bougé. Nous sommes donc passés à l’étape suivante, en espérant que tout cela aboutisse à une entente satisfaisante », a précisé le président.

Le syndicat déplore aussi que l’employeur recoure à des briseurs de grève. « Son attitude n’aide en rien au bon déroulement de notre négociation et démontre un total mépris à notre endroit », a dénoncé Jean-Sébastien Provencher.

Une soixantaine de salarié-es de Montréal forment leur syndicat CSN

Une soixantaine de salarié-es oeuvrant sur le bateau « Cavalier Maxim » de Croisières AML ainsi que sur les navettes maritimes reliant la Rive-Sud au Vieux-Port de Montréal ont choisi de joindre la CSN au cours des derniers jours.

 Le 8 août dernier, leur Syndicat des travailleuses et travailleurs des Croisières AML–CSN a ainsi déposé une requête en accréditation auprès du Tribunal administratif du travail (TAT) afin de représenter les serveurs, serveuses, barmen et commis offrant le service à la clientèle sur ces bateaux.

« Nous sommes fiers d’accueillir ces travailleuses et ces travailleurs qui sont au cœur du succès commercial de l’entreprise Croisières AML, explique le trésorier de la Fédération du commerce–CSN, Michel Valiquette. Ils savent bien que cette entreprise a, par le passé, été reconnue coupable d’avoir entravé les démarches de certains salarié-es pour se syndiquer mais ils ont rejeté l’intimidation. Ils ont fait valoir leur droit, un droit protégé par la constitution et ils pourront compter sur l’appui indéfectible de la CSN, à tous les niveaux, pour constituer leur syndicat, améliorer leurs conditions de travail et avoir plus d’emprise sur les relations de travail ».

 La Fédération du commerce (FC–CSN) regroupe quelque 30 000 travailleuses et travailleurs dont plus de 7000 oeuvrant dans le secteur dans l’hôtellerie, les loisirs et la restauration.

Maintien des conditions de travail au IGA Coop Unité Lavernière des Îles-de-la-Madeleine 

Les syndiqué-es du IGA Coop Unité des Îles-de-la-Madeleine ont adopté à l’unanimité l’entente de principe qui avait été conclue avec leur employeur, le 26 juillet dernier. « La mobilisation des membres a été essentielle pour en arriver à cette entente et pour leur permettre de conserver les bonnes conditions qu’ils ont réussi à négocier au fil du temps », souligne le président du Syndicat des employés de magasin Coop Lavernière (CSN), Jacquelin Cyr.

Selon lui, les désaccords entre les parties auraient contribué à précariser les conditions de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs s’ils n’avaient pas été réglés. Les parties ont donc convenu de favoriser des mécanismes pour l’utilisation accrue des personnes salariées à temps partiel, le maintien de la structure de postes à temps complet, le maintien intégral du régime de retraite ainsi que des ajustements mineurs dans la planification des horaires de travail.  Nos membres sont demeurés mobilisés et bien sûr, ça a pesé dans la balance ! », ajoute Jacquelin Cyr. Notons par ailleurs que les syndiqué-es ont obtenu un ajustement de salaire de 4,5 % sur trois ans.

«  En signant la nouvelle convention collective, ils ont réussi à conserver leurs acquis, souligne le trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette. On peut fièrement dire mission accomplie », conclut-il.

IGA Coop Unité Lavernière des Îles-de-la-Madeleine : entente de principe

C’est avec satisfaction que le comité de négociation du Syndicat des employés de magasin Coop Lavernière (CSN) a conclu une entente de principe avec la direction du IGA Coop Unité des Îles-de-la-Madeleine, en fin d’après-midi, le mardi 25 juillet. La grande mobilisation des membres, les moyens de pression exercés depuis la semaine dernière et la présence d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale ont, sans contredit, facilité la négociation.

En assemblée générale lundi prochain, après avoir pris connaissance du texte négocié, la quarantaine de membres du syndicat devront se prononcer sur l’entente de principe. D’ici là, le syndicat s’abstiendra de commenter le dossier. Conséquemment, les moyens de pression amorcés plus tôt la semaine dernière sont désormais suspendus.

Rappelons que la convention collective est échue depuis le 31 décembre 2016.

IGA Coop Lavernière des Îles-de-la-Madeleine : pour la grève générale illimitée

Réunis en assemblée générale spéciale jeudi dernier, les membres du Syndicat des employés de magasin Coop Lavernière (CSN) se sont prononcés par scrutin secret à 98 % pour la grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun. Plus tôt, ils avaient rejeté à l’unanimité les nombreuses demandes de la partie patronale.

Déjà, le 10 juillet dernier, la quarantaine de membres du syndicat avaient adopté des moyens de pression dans l’espoir de faire avancer la négociation avec l’employeur.

Jacquelin Cyr, président du Syndicat des employés de magasin Coop Lavernière (CSN) rappelle que la dernière grève remonte à plus de 25 ans. « Si nous en sommes rendus là, c’est parce que les offres déposées par l’employeur sont inacceptables, déraisonnables et représentent un net recul. S’il le faut, nous passerons à l’action rapidement afin de protéger nos acquis ».

Depuis six mois, les dirigeants de l’entreprise ont souvent évité de négocier en reportant les rencontres. Puis, dernièrement, le comité patronal a déposé un cahier comprenant plus de 200 demandes. Parmi les reculs, notons le retrait d’une semaine de vacances, l’abolition du plancher d’emploi qui assure un minimum de postes réguliers à temps complet, un bouleversement de l’échelle salariale qui pourrait imposer un gel et l’abolition du régime de retraite pour les nouveaux salarié-es.

Une épicerie en bonne santé

« Nous savons que la Coop l’Unité est l’épicerie la plus prospère des Îles-de-la-Madeleine et rien ne justifie que l’on veuille couper de façon draconienne dans les conditions des salarié-es, dont certains y travaillent depuis plus de 30 ans », soulève Jacquelin Cyr.

Le syndicat n’a déposé qu’une quinzaine de demandes normatives et une augmentation salariale de 8 % sur 3 ans. En guise de bonne foi, les négociateurs syndicaux ont aussi accepté un certain nombre de propositions patronales durant les rencontres qui se sont tenues la semaine dernière.

« Nous constatons une grande rigidité dans la manière de négocier de la partie patronale, déplore Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce (FC-CSN). IGA-Sobey’s est-elle davantage intéressée par la confrontation que par la négociation ? La bannière ne semble pas saisir les particularités régionales. » Dans le passé, les travailleuses et les travailleurs du magasin Coop Lavernière ont réussi à bien faire fonctionner le magasin tout en négociant des ententes satisfaisantes.

Les négociations entre les parties vont reprendre demain, le mardi 25 juillet, en présence d’un conciliateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Dès lors, les membres du syndicat espèrent constater des avancées considérables.

 

Une éclatante victoire

Le plus long conflit de travail de l’histoire du Québec, voire du Canada, s’est terminé le 7 mai dernier par une remarquable victoire pour quelque 400 travailleuses et travailleurs qui, grâce à l’appui du mouvement CSN, ont fait reculer leur employeur et fait respecter leurs droits.

Au cours de cette journée historique, les 350 syndiqué-es présents à l’assemblée générale ont voté à 92 % pour l’entente de principe intervenue avec Olymel de Saint-Simon, une usine de découpe de porc située en Montérégie. L’entreprise milliardaire, propriété de la Coop fédérée, a été tenue responsable par les tribunaux d’avoir congédié illégalement 407 salarié-es, en avril 2007. Cette entente, qui totalise 9,4 millions de dollars, n’effacera pourtant jamais les séquelles laissées dans le cœur de ces femmes et de ces hommes en raison d’un profond ressentiment à l’égard de cette entreprise qui a fait perdurer le conflit pendant près de dix années.

Pour Jacques Létourneau, président de la CSN : « Un conflit comme celui d’Olymel est la plus belle démonstration qu’il ne faut jamais lâcher. Les travailleurs ont tenu effectivement la minute de plus. Cette combativité est d’ailleurs un principe fondamental à la CSN. Les gens d’Olymel l’ont prouvé : c’est collectivement que nous sommes plus forts. En se tenant solidairement ensemble, avec l’appui de toutes les composantes de la CSN, ces travailleurs ont été capables de faire reculer cette multinationale québécoise. »

Un règlement en trois volets

L’entente comporte d’abord le versement de 8,2 millions de dollars aux travailleuses et travailleurs pour compenser la perte de revenus engendrée par leur mise à pied prématurée six mois avant la fin de la convention collective, prévue en octobre 2007. Malgré une décision arbitrale émise en 2006 lui ordonnant de maintenir ses activités, Olymel avait outrepassé ses droits.

Outre six mois de salaire, l’entente inclut les intérêts accumulés depuis les mises à pied forcées, conformément à une autre sentence arbitrale statuant que la fermeture de l’usine était illégale. Une décision confirmée par la Cour supérieure et, par la suite, par la Cour d’appel du Québec qui a refusé d’entendre la demande de révision d’Olymel. C’est d’ailleurs à la suite de ces échecs cuisants que l’entreprise s’est décidée à négocier un règlement avec le Syndicat des travailleurs d’Olympia, la Fédération du commerce et la CSN.

Par ailleurs, cette entente a permis de mettre fin au lock-out décrété par Olymel en octobre 2007 pour une vingtaine de travailleurs qui avaient été maintenus en poste après la fermeture illégale. Conséquemment, les parties ont signé une nouvelle convention collective qui permettra à une vingtaine de travailleurs de reprendre le travail à l’automne 2017, dans ce qui deviendra dans les prochains mois un mégacentre de distribution d’Olymel. La nouvelle convention sera en vigueur jusqu’en 2024.

Enfin, un dernier litige vieux de 2003 portant sur le paiement d’heures supplémentaires a aussi été résolu. Les travailleuses et travailleurs avaient alors contesté par voie de grief une pratique de l’employeur consistant à contourner une clause sur les heures supplémentaires par la création d’un quart de travail fictif. Cette portion de l’entente comprend un règlement de 1,2 million de dollars à être versés à environ 600 travailleurs à l’emploi d’Olymel à cette époque.

Michel Daigle, ex-travailleur d’Olymel embauché en 1975 et président du Syndicat des travailleurs d’Olympia de Saint-Simon (CSN), ne cache pas sa satisfaction à l’égard de l’entente : « On a vraiment le sentiment du devoir accompli, dit-il. Cette entente est comme un baume appliqué sur l’affront qu’Olymel nous a fait de ne pas avoir respecté la convention collective et d’avoir imposé un si long lock-out. Grâce à la CSN, on a réussi à obtenir ce règlement-là. La seule chose que je n’oublierai pas, par contre, c’est le fait que ç’a duré trop longtemps. Et je pense surtout aux membres qui n’ont pas pu bénéficier de ce règlement de leur vivant. » Quelque 25 travailleurs sont en effet décédés au cours du conflit, avant la conclusion de cette entente. Ce sont leurs ayants droit qui en bénéficieront.

La voix pleine d’émotion, Pierre Lepage, à l’emploi d’Olymel depuis 1985, résume pour sa part l’état d’esprit qui régnait lors de l’assemblée extraordinaire : « Ça fait dix ans que l’usine est fermée. Il y a encore 300 à 400 personnes ici aujourd’hui. On s’est tous battus pour la même affaire. On a gagné parce qu’on s’est tenus debout. Aujourd’hui, ceux qui sont ici, ce sont ceux qui ont fait face à une multinationale avec un chiffre d’affaires de quatre à sept milliards de dollars. On peut être fiers, on est encore debout !

Quelques gains syndicaux réalisés par la CSN
      • 2017 — 407 syndiqué-es CSN congédiés illégalement par Olymel, à Saint-Simon, de même que 25 travailleurs mis en lock-out dix ans plus tôt obtiennent 9,4 millions de dollars en compensations financières.
      • 2014 — 130 travailleuses et travailleurs injustement congédiés par le CRDITED de Montréal ont pu, pour la plupart, réintégrer leur emploi, en plus d’obtenir une compensation totalisant près de quatre millions de dollars.
      • 2013 — Après de nombreuses démarches, les ex-travailleurs de Celanese de Drummondville ont recouvré une somme de près de 8 millions de dollars que l’employeur avait détournés de leur caisse de retraite lors de la fermeture de l’usine en 2000.
      • 2009 — 65 travailleuses et travailleurs du magasin Zellers d’Alma, fermé illégalement en 1995, ont vu leurs droits rétablis après une lutte de près de 15 ans. Une entente comportant d’importantes compensations financières a finalement été conclue hors cour.
      • 1999 — Après une longue saga judiciaire, la CSN a obtenu la réintégration de près de 150 travailleurs de Métro-Richelieu congédiés illégalement des années auparavant, en plus d’obtenir des compensations totalisant plus de 25 millions de dollars.

La CSN revendique une véritable consultation

La Confédération des syndicats nationaux revendique une véritable consultation sur la réforme de la consigne touchant à tous les contenants, notamment ceux en verre.

« L’annonce d’hier du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, cible des priorités sur le recyclage des matières résiduelles issues des contenants de plastique à usage unique. Alors qu’elle devrait figurer au centre d’une politique audacieuse et durable, la consigne des contenants en verre demeure complètement absente des préoccupations du gouvernement et du comité qui doit se pencher sur la modernisation de cette politique », de souligner Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable politique du dossier environnement.

« Nous attendons une nouvelle politique depuis fort longtemps et nous déplorons le fait que le comité de partenaires consulté par le gouvernement ne rassemble pas tous les intervenants touchés par la réforme de la consigne. À l’heure actuelle, environ 75 % des contenants de verre vendus sur le marché se retrouvent au dépotoir du fait qu’ils sont mélangés à d’autres matières qui les rendent impropres à une seconde vie. À titre de partie intéressée, nous devons impérativement participer aux travaux de ce comité afin de faire valoir les arguments, autant environnementaux qu’économiques, qui serviront de base à cette nouvelle politique touchant à la consigne », de renchérir David-Bergeron Cyr, vice-président de la Fédération du commerce–CSN.

« Il nous faudra du leadership et de la créativité pour que cette politique intègre tous les enjeux environnementaux et tous les acteurs en lien avec la valorisation des contenants à usage unique. À titre d’exemple, nous revendiquons depuis trop longtemps une consigne sur tous les produits vendus par la Société des alcools du Québec, un des plus grands détaillants de la province dont les contenants de verre se retrouvent presque tous au dépotoir, de déplorer Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Il est clair que pour nous, l’exemple de la consigne sur les bouteilles de bière, qui assure un retour de 95 %, qui génère des emplois ainsi qu’une meilleure utilisation des ressources, devrait guider les politiques publiques en cette matière. »

Noyés dans le trou noir 

L’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent qui travaillent dans l’industrie de la crevette. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations d’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Il faut agir maintenant pour restaurer ce programme.

 

 

 

Une convention collective renouvelée

Réunis en assemblée générale le 26 mai dernier, les membres du Syndicat des employés de l’abattoir de Berthierville – CSN ont adopté à 88.5 % l’entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective de travail.

Rappelons que le 23 avril dernier l’assemblée générale avait voté à 95 % en faveur du déclenchement d’une grève au moment jugé opportun.

« On devait rendre compte à nos membres des demandes répétées de l’employeur qui constituaient des reculs importants. Les générations de membres qu’on représente se sont exprimées et nous les avons écoutées. On nous avait confié un mandat fort et on l’a respecté. Les membres voulaient que l’employeur reconnaisse son désengagement dans le paiement de la prime d’assurance collective en y contribuant beaucoup plus. On avait beaucoup de jeunes salariés qui avaient un statut précaire de salarié occasionnel et qui deviennent réguliers dès la signature du nouveau contrat. Nos salariés de la maintenance obtiennent la parité salariale avec leurs camarades d’Olymel. On a atteint nos objectifs. On a fait notre job et nos membres sont fiers de leur règlement. »  – souligne Richard Rocheleau, président du syndicat.

Depuis l’échéance de la convention collective le 31 décembre dernier, il aura fallu près d’une vingtaine de rencontres pour que les parties en arrivent à une entente.

Au chapitre des gains, les syndiqués obtiennent une augmentation considérable de la contribution de l’employeur au paiement de la prime d’assurances collectives. Pour une protection d’assurance familiale, l’employeur augmente sa part de 26 % de la facture de chacun des salariés à la signature, assumant dorénavant 42 % de la contribution totale. Par la suite, à chacune des années de la convention collective, l’employeur augmentera sa contribution de 8 % et s’engage également à maintenir le seuil minimal de sa contribution à 40 %.

De plus, les syndiqués obtiennent, lors d’absence maladie, une compensation salariale pour combler la différence entre ce qu’ils reçoivent normalement pour le paiement d’un congé férié et leur indemnité de revenu provenant d’un régime public, tel que l’assurance parentale québécoise, l’IVAC, la SAAQ ou l’assurance-emploi. Une bonification des primes de quart de travail de soir à la hauteur de 10 % et l’accès à la semaine de travail de 4 jours pour les salariés de 40 ans et plus qui ont au moins 20 ans de service.

Les salariés de l’équipe volante qui ont terminé leur période de probation et qui sont considérés comme des salariés occasionnels deviendront tous des salariés réguliers à la signature de la convention collective. Ceux-ci vont, dorénavant, bénéficier de tous les avantages de la convention collective. Ce qui se traduit, entre autres, par l’accès à l’assurance collective et un gain de 2.4 % pour le paiement de leurs congés fériés.

Une des demandes patronales initiales visant le déplacement des repas, des pauses et de la modification des horaires selon les aléas de la production, sera limitée exclusivement qu’aux pauses dans le cas unique de bris de machinerie ou d’une panne électrique rendant impossible toute production contrairement aux autres usines de Olymel où l’employeur peut modifier le moment de prise des pauses et repas.

À titre d’augmentation générale des salaires, les syndiqués obtiennent des augmentations annuelles moyennes de 1.7 % à la signature pour la production et de 2.1 % pour les salariés de la maintenance qui obtiennent un rattrapage salarial.

Même s’ils n’étaient pas favorables à cette avenue au départ, les syndiqués ont finalement concédé à l’employeur une convention collective de 7 ans. Habitué à des renouvellements de 5 ans, ce contrat de plus longue durée fut l’élément déclencheur pour obtenir une contribution plus significative de l’employeur à l’assurance collective, un enjeu crucial pour préserver les syndiqués d’une détérioration de leur rémunération globale.

« Nous avions déjà l’une des meilleures conventions collectives en Amérique du Nord pour une usine de découpe et d’abattage de poulet. Ce dernier renouvellement de contrat s’inscrit dans la continuité et c’est un bon gage pour l’avenir des conditions de travail pour les syndiqués CSN. Un règlement obtenu avec la solidarité des membres qui, grâce à leur combat, ont réussi à préserver leurs acquis et à améliorer leurs conditions de travail. Bien que nous n’ayons pas eu à exercer des arrêts de travail, il aura fallu néanmoins recourir à des moyens de pression sporadiques pour arriver à une entente très satisfaisante sans pour autant engendrer des pertes salariales pour notre monde » – ajoute Daniel Gaudet, vice-président du syndicat.

Le Syndicat des employés de l’abattoir de Berthierville – CSN représente plus de 350 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce de la CSN (FC) et au Conseil central de Lanaudière-CSN.

Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos doit trouver des solutions aux problèmes

Bien que les activités aient repris dans l’industrie de la transformation des crevettes en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent depuis le 21 mai dernier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) espère des actions concrètes du gouvernement fédéral pour éviter la répétition du drame économique qui a affecté les revenus de centaines de travailleuses et travailleurs. C’est le sens de son intervention faite lors d’une rencontre expresse avec Jean-Yves Duclos, député fédéral et ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, aussi responsable de l’assurance-emploi.

Étaient présents à cette rencontre du 26 mai dernier à Québec Jean Lacharité, vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce, et Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent. La rencontre leur a permis de sensibiliser le ministre aux difficultés vécues depuis des années dans l’industrie de la transformation des crevettes, dont le fait que plusieurs syndiqués et même des non-syndiqués n’ont pas accumulé assez de semaines de travail pour se qualifier à l’assurance-emploi tant cette année que l’an prochain.

Mais pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « le problème réside principalement dans le fait que l’ancien gouvernement fédéral de Stephen Harper a mis fin abruptement à un programme spécifique adapté aux travailleuses et travailleurs saisonniers du Québec, dont ceux de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent. Ce programme permettait de prolonger de cinq semaines leur période de prestations à l’assurance-emploi, tout en leur évitant de se retrouver dans le fameux « trou noir », soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail. Voilà pourquoi nous avons expressément demandé au ministre Jean-Yves Duclos de rétablir ce programme pour assurer aux salarié-es saisonniers un revenu en tout temps, contrairement à la situation actuelle où ils sont placés dans une pauvreté absolue en raison d’un manque de revenus. »

« Le gouvernement fédéral ne peut pas se permettre de ne rien faire », a fait valoir pour sa part David Bergeron-Cyr, vice-président de la Fédération du commerce de la CSN (FC–CSN), en parlant de la situation de ces travailleurs aux prises avec des bas salaires eu égard au coût de la vie dans ces régions, sans protection en cas de maladie et sans régime de retraite. « Et là, ils doivent vivre avec la menace quasi constante de ne pas travailler assez longtemps pour se qualifier et toucher leurs prestations d’assurance-emploi. Le gouvernement fédéral doit intervenir pour corriger la situation. »

Pour Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) : « C’est toute la fragilité des travailleuses et travailleurs saisonniers qui est en jeu ici en raison de la nature même du travail saisonnier. C’est déjà assez difficile de réussir à gagner sa vie décemment quand on travaille dans l’industrie de la pêche. En plus, ils doivent vivre la moitié de l’année avec des revenus amputés de 50 % que représentent les prestations de l’assurance-emploi. La même chose risque d’arriver avec les travailleurs de la sylviculture en raison des inondations récentes. C’est ce qu’on a expliqué au ministre. On espère être entendus. »

Sans prendre d’engagements, le ministre s’est dit sensible à la situation de ces employé-es et prêt à regarder différentes avenues qui pourraient être applicables à l’ensemble des emplois saisonniers tant en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent qu’ailleurs au Canada. Le ministre a aussi manifesté un intérêt à l’idée que soit créé un comité de concertation avec les acteurs socioéconomiques, dont les municipalités régionales de comté, les propriétaires d’usines et les syndicats, afin de dégager des solutions à moyen et long terme, notamment en cherchant à maintenir en emploi le plus longtemps possible ces salarié-es saisonniers.

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Travailleurs de la crevette au chômage forcé : Québec doit intervenir !

Insatisfaits des réponses d’Emploi-Québec à leur demande de soutien spécial, des travailleuses et des travailleurs de l’industrie de la crevette occupent aujourd’hui pacifiquement les bureaux de l’organisme à Gaspé et à Matane. Plus de 200 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la crevette attendent actuellement une reprise des activités alors que les entreprises et les pêcheurs ne se sont pas encore entendus quant au prix d’achat de la crevette. Plusieurs salarié-es n’ont par ailleurs plus droit à l’assurance-emploi depuis environ un mois.

Aide d’urgence
La Confédération des syndicats nationaux exhorte Québec à octroyer une aide d’urgence à ces travailleuses et travailleurs des usines de Matane et de Gaspé. « Lors de sa visite à Percé le 4 mai, nous en avons discuté avec le premier ministre Phillippe Couillard, rappelle le président par intérim du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN), Anatole Chiasson. Il nous a renvoyés à Emploi-Québec qui devait travailler sur une solution. Or, quand des travailleuses et des travailleurs se sont rendus dans leur centre local d’emploi, tout ce qu’on avait à leur offrir, c’est du soutien dans la recherche d’emploi… Mais ils ont un emploi ! Ce dont ils ont besoin, c’est d’un coup de pouce afin de pouvoir tenir jusqu’à la reprise des activités et pallier l’insuffisance de l’assurance-emploi. De toute façon, nous savons tous que l’industrie aura besoin de cette main-d’œuvre qualifiée et expérimentée dès la reprise. »

 Rappelons que la Fédération du commerce (FC–CSN) à laquelle les deux syndicats sont affiliés a interpellé la semaine dernière le ministre responsable de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, M. Sébastien Proulx, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais, ainsi que le ministre délégué aux Affaires maritimes et ministre de la région du Bas-Saint-Laurent, M. Jean D’Amours, afin qu’ils rendent disponible une enveloppe financière supplémentaire d’urgence pour soutenir les travailleurs qui auraient des besoins particuliers.

À propos 
Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 120 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au CCBSL–CSN et au CCGIM–CSN. La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.