Les syndicats d’Olymel feront front commun

En réaction à l’annonce d’Olymel à l’effet qu’elle cessera, le 22 juin prochain, le paiement de la prime de 2 $ l’heure qu’elle versait à ses salarié-es en raison de la pandémie de la COVID-19, les sept syndicats des usines et de l’entrepôt d’Olymel affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN) consulteront leur conseil syndical afin d’obtenir un mandat pour créer un front commun en opposition à cette décision.

« Plusieurs exemples, au Québec et ailleurs, ont démontré que les travailleuses et les travailleurs du secteur de la transformation de la viande sont parmi ceux qui sont le plus à risque durant la pandémie, rappelle le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. La prime devrait continuer d’être appliquée tant et aussi longtemps que le risque est présent. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 500 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, estime que la décision d’Olymel est d’autant plus injustifiée que les ventes de l’entreprise n’ont pas diminué de façon significative durant la crise.

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui risquent leur santé et doivent composer avec des mesures sanitaires et de l’équipement de protection qui rendent leur travail encore plus laborieux, explique M. Bergeron-Cyr. Pendant ce temps, Olymel continue de s’en mettre plein les poches. »

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

La ministre Lebouthillier incapable de rassurer les travailleuses et les travailleurs des usines de crevettes

Quelques jours après avoir interpellé la députée fédérale de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine et ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, au sujet de la situation précaire dans laquelle se trouvent les salarié-es des usines de transformation de crevettes, la Fédération du commerce (FC–CSN) et les Conseils centraux du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) et de la Gaspésie — Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) se montrent déçus de sa réponse et exhortent le gouvernement fédéral à assurer un revenu aux travailleuses et aux travailleurs.

« Le gouvernement fédéral doit offrir aux employé-es des usines les mêmes conditions qu’il a offertes aux pêcheurs en leur garantissant le même niveau de prestations d’assurance-emploi que ce à quoi ils ont eu droit l’année dernière, argue le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. Comme les pêcheurs, ces employé-es sont vulnérables aux aléas du même marché, il est donc naturel qu’ils bénéficient des mêmes protections. »

Rappelons que les activités de transformation de crevettes ont été paralysées pendant plus de deux mois, alors que les transformateurs ont décidé de ne pas ouvrir les usines parce qu’ils estimaient que le prix fixé par la Régie des marchés agricoles était trop élevé.

« Les employé-es arrivent ou sont déjà arrivés au bout de leurs prestations d’assurance-emploi. La prestation canadienne d’urgence (PCU) donne un répit à certains d’entre eux pendant un petit bout, mais ils se demandent ce qui va leur arriver après, puisqu’ils n’auront pas accumulé assez d’heures de travail pour accéder à l’assurance-emploi, explique Pauline Bélanger, présidente par intérim du CCBSL–CSN. À ce jour, la ministre Lebouthilier ne nous a fourni aucune réponse concrète à ce sujet. »

« Cette précarité n’est pas seulement difficile à vivre pour les salarié-es, renchérit Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN. Des villages entiers dépendent de l’industrie de la pêche. Si le gouvernement n’assure pas un revenu décent à ses travailleuses et à ses travailleurs, c’est la santé économique de toute la région qui sera en péril. »

Industrie touristique : les travailleuses et les travailleurs oubliés par les gouvernements

À la suite de l’annonce par le gouvernement fédéral de son plan de relance de l’industrie touristique, et alors que celui du gouvernement du Québec se fait toujours attendre, la Fédération du commerce (FC–CSN) exige que des mesures soient mises en place pour soutenir les travailleuses et les travailleurs du secteur.

« Les salarié-es de l’industrie touristique ont été parmi les premiers à être affectés par la crise de la COVID-19 et ils ont été durement touchés, rappelle Michel Valiquette, responsable politique du tourisme à la FC–CSN. Plusieurs d’entre eux sont sans travail depuis le mois de mars, ce qui veut dire qu’ils auront bientôt épuisé les 16 semaines de Prestation canadienne d’urgence (PCU) auxquelles ils avaient droit et qu’ils n’auront pas accumulé les heures de travail leur permettant de recevoir de l’assurance-emploi. Les gouvernements doivent absolument s’arranger pour éviter que ces travailleuses et ces travailleurs se retrouvent sans revenus. »

M. Valiquette a d’ailleurs fait publier une lettre ouverte la semaine dernière dans laquelle la FC–CSN mettait de l’avant plusieurs idées afin de venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs et à l’industrie dans son ensemble, notamment la prolongation de la PCU et du programme de subvention salariale.

« Si on veut que le secteur retrouve son effervescence des dernières années, il faut que tout le monde travaille ensemble. C’est pourquoi on a nous-mêmes proposé un programme d’incitatifs financiers pour aider les entreprises à rendre leurs établissements plus sécuritaires et écologiques, explique M. Valiquette, qui est également trésorier de la FC–CSN. Les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette industrie, qui était déjà aux prises avec un problème d’attraction et de rétention de main-d’œuvre. Ils doivent absolument être pris en compte dans tout plan de relance économique. »

Côte-Nord : Entre l’importance du tourisme et l’inquiétude d’une contamination

« On ne veut pas que le tourisme meure dans la région, car y on travaille depuis des années. » C’est en ces mots que Sébastien Lebreux, vice-président du Conseil Central Côte-Nord–CSN, explique l’importance de cette industrie. « En même temps, on sait que certains Nord-Côtiers ont des inquiétudes en ce qui a trait à la possibilité de voir des touristes contaminer la population d’ici. » Il faudra donc trouver une façon d’accueillir la centaine de milliers de touristes qui s’y rendent bon an mal an, même si on ne s’attend pas à en recevoir autant cette fois-ci.

« C’est sûr que l’immensité du territoire permet le respect de la distanciation. En même temps, ce sera difficile pour certaines industries, comme celle de l’observation des baleines, car les propriétaires devront remplir leurs Zodiacs à moitié pour respecter la distanciation. Les revenus seront moindres, mais les coûts seront les mêmes », explique Lebreux. Les mêmes défis se présenteront pour le camping, l’hôtellerie, la restauration, etc.

« On espère aussi que les Nord-Côtiers accepteront de jouer aux touristes chez eux et qu’ils visiteront un peu leur région cet été. » Mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra tout de même que des gens de l’extérieur s’y rendent. « Nous croyons qu’il y a moyen d’accueillir les visiteurs en s’assurant de respecter les mesures imposées par la Santé publique, et de leur faire vivre des vacances réussies. Ce que je peux affirmer, c’est que les touristes qui viendront nous voir seront accueillis impeccablement », soutient le vice-président du CCCN–CSN.

Une aide gouvernementale vitale

Pour Sébastien Lebreux, le gouvernement devra s’assurer de soutenir les différentes entreprises de la Côte-Nord, une fois la saison estivale passée. « Ce n’est pas tout le monde qui a les reins solides pour passer au travers d’un été difficile. » Le gouvernement devra surtout être présent à l’automne et à l’hiver, car c’est à ce moment qu’on sera réellement en mesure de constater les impacts de la pandémie sur l’économie de la Côte-Nord. « C’est là que l’aide sera vitale. »

La CSN se réjouit de la reprise imminente des bouteilles de bière brunes par les détaillants

La Fédération du Commerce (FC–CSN) et la CSN se réjouissent de l’annonce du gouvernement concernant la reprise des bouteilles brunes par les détaillants. « L’industrie brassicole tourne au ralenti depuis des mois à cause de la pénurie de bouteilles de bière brunes. Il était temps que les détaillants reprennent les contenants consignés », explique David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.   

 « Les détaillants n’ont plus le choix mentionne Jacques Létourneau. Ils doivent se montrer responsables et accepter de reprendre les bouteilles de bière brunes et ainsi préserver ce modèle qui fait ses preuves depuis des années », souligne le président de la CSN. Produites au Québec, les bouteilles brunes sont réutilisables de 15 à 20 fois, environ, avant d’être recyclées. De plus, elles représentent l’option la plus écologique par rapport aux autres contenants à remplissage unique. La consigne des bouteilles à des fins de réutilisation est reconnue pour être l’un des systèmes les plus performants et environnementaux qui soient. Celui du Québec, qui permet la récupération des bouteilles de bière à remplissage multiple, est l’un des meilleurs sur la planète.

Matériel de protection
En reprenant cette activité, les détaillants devront demeurer prudents afin d’éviter la contamination de leurs employé-es. « Tous les travailleurs et les travailleuses devront avoir à leur disposition de l’équipement de protection individuelle en quantité suffisante afin de ne pas tomber malades », note Bergeron-Cyr. « Nous nous réjouissons d’ailleurs que la reprise des activités soit repoussée pour la grande région de Montréal, qui est encore l’épicentre de la pandémie au Québec. »

Olymel soigne son image, mais se moque de ses employé-es

À la suite de l’annonce d’Olymel  confirmant qu’elle ouvrira ses usines les samedis 30 mai et 6 juin afin d’abattre plus de porcs et d’éviter « l’abattage humanitaire », la Fédération du commerce (FC – CSN) regrette que l’entreprise refuse toujours de payer ses salarié-es à taux double pour les heures supplémentaires qui devront être travaillées afin que cette initiative porte fruits.

« Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui s’exposent au risque en travaillant une journée de plus, affirme le président de la FC – CSN, David Bergeron-Cyr. Olymel pourrait redonner à la communauté en acceptant de payer ses salarié-es à taux double, d’autant plus que l’offre des producteurs fait en sorte que cela se ferait à coût nul pour la compagnie. C’est ça que les employé-es veulent, pas un billet de tirage pour un panier d’épicerie. »

La FC – CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, estime qu’Olymel est davantage préoccupée par son image que par le sort des travailleuses et des travailleurs .

« Évidemment, on veut aider les producteurs qui sont aux prises avec des porcs en surplus, mais cette initiative est davantage une opération de relations publiques qui a pour objectif d’aider Olymel à redorer son blason, renchérit le président de la fédération. Si Olymel voulait vraiment faire une différence, elle donnerait une bien plus grande portion des profits de la vente des porcs abattus pendant ces deux jours à des organismes de la région. »

La Fédération du commerce (FC – CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Fin de la grève générale illimitée : une nouvelle convention collective signée pour deux ans

Après près de 14 semaines de grève, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop du Collège de Maisonneuve (STTCCM–CSN) ont adopté à l’unanimité une entente de principe en assemblée générale qui a mené à la signature, le 8 mai dernier, d’une convention collective d’une durée de deux ans. Le vote sur cette entente, effectué en ligne le 30 avril, s’est tenu à scrutin secret.

« Ce règlement constitue un immense soulagement pour nous, après plus de trois mois de grève. Nous avons réussi à bloquer les demandes de recul que voulait nous imposer l’employeur, en plus d’avoir réalisé quelques gains, notamment en ce qui a trait aux salaires. Malgré le goût amer que nous laisse cette lutte menée pendant des semaines, nous sommes aujourd’hui satisfaits. Cela dit, ce long conflit a laissé des traces durables, dont la fermeture du café étudiant. Les ponts devront être rebâtis, tout comme le lien de confiance avec l’employeur », a affirmé Jean-Sébastien Provencher, président du STTCCM–CSN.

Un conflit pas comme les autres

Cette négociation, qui devait s’ouvrir sous le signe de la réconciliation après le dernier conflit en 2017, a plutôt débuté avec des demandes de recul de la part de l’employeur, en plus de se dérouler dans des circonstances exceptionnelles de crise sanitaire. « Entre le départ de la direction générale, le changement de porte-parole du côté de l’employeur, la fermeture du café étudiant, la pandémie et la fermeture du collège, nous pouvons dire que rien dans ce conflit de travail n’a été ordinaire. Mais la détermination et le courage dont ont fait preuve les membres du STTCCM–CSN ont eu raison de l’entêtement de l’employeur, ce qui constitue une victoire dans les circonstances », a déclaré Alexandre Giguère, vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Autre gain significatif dans ce contexte inédit : la solidarité qui s’est créée au sein de la communauté collégiale. « Ce qui est encourageant, malgré la durée du conflit, c’est de voir toute la solidarité qui s’est tissée au fil des mois avec, notamment, l’association étudiante du cégep et le Syndicat des professeures et professeurs du Collège de Maisonneuve. En période crise, on se rend compte plus que jamais à quel point la solidarité peut faire toute la différence. Aujourd’hui, je lève mon chapeau aux travailleuses et aux travailleurs de la Coop Maisonneuve qui se sont battus sans relâche pour se faire respecter et obtenir de meilleures conditions de travail. Votre fougue et votre ténacité sont tout à votre honneur ! », a ajouté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le syndicat invite enfin tous les étudiants et le personnel du cégep à préserver ce lien de solidarité qui sera précieux pour la suite des choses. « Nous aurons besoin de cette solidarité et de la vigilance de chacun dans les semaines et les mois qui viennent pour assurer une reprise saine des activités de la Coop. C’est en restant unis que nous pourrons y arriver », de conclure M. Provencher.

Rappelons qu’un mandat de 72 heures de grève avait été voté le 7 janvier 2020, un mois avant que ne soit déclenchée la grève générale illimitée à la suite du rejet d’une offre qualifiée de « finale » par l’employeur. Il s’agissait de la deuxième négociation en deux ans pour le STTCCM–CSN et le deuxième conflit de travail en autant de temps.

Pénurie de bouteilles de bière brunes : que les acteurs de l’industrie trouvent une solution

Devant la rareté de plus en plus criante de bouteilles de bière brunes, la Fédération du commerce (FC–CSN) invite les acteurs de l’industrie à trouver un dénouement rapide à la situation. « Les brasseurs, les détaillants et le gouvernement, qui sont actuellement en négociation à ce sujet, doivent développer des solutions afin d’éviter qu’on se retrouve devant une pénurie complète de bouteilles brunes », explique David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.

Une pratique responsable qui doit demeurer
L’industrie brassicole, incluant les micro-brasseries, se retrouvera bientôt devant l’impossibilité d’embouteiller ses produits dans ce contenant à remplissage multiple. Produites au Québec, les bouteilles brunes sont réutilisables de 15 à 20 fois, environ, avant d’être recyclées. De plus, elles représentent l’option la plus écologique par rapport aux autres contenants à remplissage unique. « Il ne faudrait surtout pas que l’interdiction de retourner ses bouteilles, entraînée par la COVID-19, vienne fragiliser cette pratique responsable. La consigne des bouteilles à des fins de réutilisation est reconnue pour être l’un des systèmes les plus performants et environnementaux qui soient. Celui du Québec, qui permet la récupération des bouteilles de bière à remplissage multiple, est l’un des meilleurs sur la planète. »

Pistes de solution
Alors que plusieurs détaillants s’opposent à un retour de l’ancienne pratique, du moins dans l’immédiat, une solution à court terme s’impose. « Il serait envisageable d’organiser des centres de dépôt à l’extérieur des commerces afin de minimiser les risques de contamination pour les travailleuses et les travailleurs. Cette solution temporaire permettrait d’alimenter les brasseurs et de maintenir la production, donc les emplois. »

Lorsqu’une solution temporaire sera mise en place, les différents acteurs bénéficieront du temps nécessaire pour concevoir le meilleur système afin de récupérer ce contenant. Toutefois, pour arriver à un consensus, il faudra que les discussions soient menées dans l’intérêt supérieur de tous.

Les abattoirs du Québec tiennent encore le coup

Contrairement à ce qui se passe chez nos voisins du sud où l’on craint une rupture d’approvisionnement en viande, les abattoirs du Québec continuent de tourner malgré un personnel réduit.

« La situation est stabilisée, des protections sont en place. On a empêché que la situation ne devienne comme celle des États-Unis », indique David Bergeron Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN). Celui-ci admet toutefois qu’il est primordial de demeurer vigilant, notamment quand on constate la fermeture d’un important abattoir de bœuf en Alberta qui a forcé la chaîne de restaurants McDonald à importer du bœuf pour son marché canadien. Ça ne va pas dans le sens de l’achat local souhaité…

« Il a fallu du temps pour convaincre notre employeur de mettre des mesures en place », explique Martin Maurice, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN, le plus important abattoir de porcs au Québec. Selon lui, 99 % des mesures de protection qui étaient nécessaires sont maintenant mises en place dans l’abattoir : deux agents de sécurité s’assurent du respect de la distanciation sur chaque quart de travail ; une surveillance se fait à l’entrée au travail pour savoir si les gens ont des symptômes qui s’apparentent à ceux de la COVID-19, et la prise de température se fait sur une base volontaire ; des cubicules de plexiglas ont été installés partout où c’était possible ; six roulottes ont été ajoutées pour permettre la prise de repas de façon plus distancée ; une désinfection constante est en cours ; une nouvelle procédure pour récupérer les outils désinfectés a été établie ; l’horaire est changé pour éviter que les employé-es de quarts de travail différents ne se croisent ; des visières et des lunettes ont été rendues disponibles pour tous les postes de travail qui ne peuvent pas être distancés correctement. À compter du 4 mai, tout le monde portera des masques.

Optimisme relatif malgré les cas de COVID
« Je demande quand même à l’employeur de se montrer plus sévère », affirme de son côté Sylvain Ménard, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses d’abattoir de volaille de Saint-Jean-Baptiste–CSN. Ce dernier constate lui aussi que plusieurs mesures ont été mises en place par l’employeur, mais que certains employé-es continuent de venir travailler à quatre par voiture ou relèvent fréquemment leur visière. Le nombre de cas de COVID à l’usine de Saint-Jean-Baptiste est passé de deux à huit cette semaine. Il manque près de 40 personnes sur 400 à l’usine en raison des retraits de 48 heures, du manque de personnes pour garder les enfants et des cas de COVID comme tels. La cadence de l’usine est d’ailleurs en baisse de plus de 10 %.

Sur les 19 personnes ayant contracté la COVID à l’abattoir de Vallée-Jonction, six sont revenues guéries. Une rencontre à 9 h 30 chaque jour entre le syndicat et l’employeur permet de corriger le tir lorsque c’est nécessaire. « On sait qu’on va avoir d’autres cas, mais on veut les minimiser le plus possible », précise Martin Maurice, qui souhaiterait plus de souplesse de l’employeur, notamment en ce qui a trait à la rémunération de ceux qui doivent attendre trois jours à la maison avant d’obtenir le résultat d’un test qu’ils ont dû subir après avoir été en contact avec une personne contaminée. Les périodes d’isolement ou les craintes de certains font en sorte qu’il manque environ
140 employé-es sur les 1200 habituellement au travail.

Malgré la situation relativement sous contrôle dans plusieurs abattoirs, le rythme de travail n’est pas exactement le même qu’à l’habitude en raison des absents et de la volonté de ne pas mélanger les quarts de travail. Quelque 100 000 porcs prêts pour l’abattage sont d’ailleurs en attente au Québec. Il faut dire aussi qu’une autre usine d’Olymel a été fermée pendant plusieurs jours, car une centaine de cas de COVID-19 parmi les employé-es a été déclarée. Elle est maintenant rouverte.

 Pendant ce temps au sud de la frontière
Aux États-Unis, plusieurs importants abattoirs ont été obligés de fermer leurs portes à cause de trop nombreux cas de COVID-19. Les représentants de l’industrie ont même payé une pleine page de publicité dans les journaux américains pour faire une mise en garde claire sur la rupture possible d’approvisionnement en viande. C’est un maillon de la filière agroalimentaire qui tombe et qui menace cet approvisionnement. Le président Trump est lui-même intervenu pour tenter de maintenir les abattoirs ouverts le plus possible. Le Québec évite cette situation pour le moment.

Les travailleurs oubliés des centres funéraires méritent aussi une prime de risque

Alors que le gouvernement a déjà consenti à mettre en place des primes pour les travailleuses et travailleurs de la santé, les paramédics et les préposé-es aux bénéficiaires, les personnes qui s’occupent des défunts et de leur famille sont malheureusement délaissées. Parce que la nature des opérations les expose considérablement à un risque de contagion – plusieurs études démontrent que le virus survit après le décès d’un individu – la FC–CSN exige une prime de risque de 3 $ l’heure pour tous les employé-es des centres funéraires. La FC–CSN exige aussi que des visières et des masques N95 en quantité suffisante soient mis à leur disposition.

Des craintes bien réelles
Malgré les mesures de protection fournies par les employeurs, la peur est omniprésente chez les travailleurs qui ont à manipuler les corps. Les craintes sont d’autant plus grandes qu’on sait que les personnes qui décèdent n’ont pas nécessairement été toutes testées pour la COVID-19. Cette situation représente une menace silencieuse de contamination pour les travailleurs chargés du transport des personnes décédées, pour les opérateurs de four crématoire et pour ceux qui ont à pratiquer des actes de thanatopraxie. « Si le diagnostic de COVID n’a pas été déclaré par le médecin qui a constaté le décès, il n’y a aucun moyen de savoir si le défunt était infecté et s’il représente un important risque de contamination. C’est dans ce contexte inquiétant que des centaines de travailleurs entrent au boulot chaque jour. Ces gens mettent leur santé en danger dans le but de rendre un service dont la société ne peut se passer », précise David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN.

Le personnel administratif ainsi que le personnel de soutien aux familles doivent aussi être considérés et reconnus pour leur apport aux services offerts. Ces derniers demeurent en contact avec la clientèle et travaillent aussi dans des conditions stressantes liées à la pandémie. L’organisation du travail est chamboulée par l’application des nouvelles règles de distanciation sociale.

Retenir le personnel
« L’industrie funéraire est un milieu de travail difficile et hautement émotif. Pour plusieurs, il peut sembler moins attrayant. Mais il ne faudrait pas non plus en arriver à manquer d’employé-es dans ce secteur essentiel en temps de pandémie, faute d’avoir reconnu à juste titre leur contribution. Les difficultés de recrutement étaient déjà présentes dans plusieurs régions », relate David Bergeron-Cyr.

L’ensemble de la société compte sur des services professionnels et surtout essentiels à la santé publique. Il est plus que justifié d’accorder une prime de 3 $ l’heure à ces travailleuses et travailleurs oubliés.

Protocole d’urgence dans les abattoirs : la Fédération du commerce-CSN demande davantage de protection pour les employé-es

À la suite de la publication par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de recommandations intérimaires concernant l’industrie des abattoirs, le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr,  a fait parvenir une lettre au premier ministre du Québec François Legault pour lui faire part des inquiétudes de la FC en ce qui a trait à la sécurité des travailleuses et travailleurs de l’industrie de la transformation de la viande.

Dans sa lettre, M. Bergeron-Cyr affirme être tout à fait conscient « des enjeux importants qu’occasionnent les ralentissements de l’abattage et de la transformation des viandes pour l’avenir de l’industrie. Toutefois, nous pensons qu’en maintenant les opérations à un niveau normal, cela facilitera la mise en place de meilleures mesures de sécurité et permettra d’éviter la propagation du virus et l’éventuelle fermeture complète d’autres établissements. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, déplore entre autres que le protocole demande aux employeurs de faire respecter une distance de deux mètres entre les personnes uniquement « dans la mesure du possible », ce qui leur donne trop de marge de manœuvre, selon M. Bergeron-Cyr.

« Il faut comprendre que souvent, pour que cette mesure puisse s’appliquer, l’entreprise doit diminuer la vitesse de la chaîne de production. Plusieurs employeurs seront donc tentés d’utiliser d’autres moyens de protection, moins efficace que la distanciation sociale, afin de ne pas ralentir leurs opérations », est-il expliqué dans le texte.

La lettre précise également que la fédération est « irritée au plus haut point » par le fait que, contrairement à OIymel – l’un des principaux employeurs de l’industrie – les organisations représentant les travailleuses et les travailleurs de la transformation de la viande n’ont pas été impliquées dans l’élaboration du protocole.

Dans le même ordre d’idées, le signataire dénonce également l’absence des organisations syndicales aux rencontres de la filière porcine organisées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et auxquelles sont invités à participer tous les autres intervenants de l’industrie.

Les travailleuses et les travailleurs de l’industrie de la transformation de la viande « sont fiers de jouer un rôle essentiel afin de permettre au peuple québécois de se nourrir et de passer à travers cette crise, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de leur propre santé et celle de leurs proches », conclut la lettre.

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Hôtels en transit

Depuis le début de la crise du coronavirus, le gouvernement a souvent mentionné la possibilité que certains hôtels soient mis à contribution, que ce soit pour servir d’hôpitaux de fortune qui accueilleraient des patients non atteints de la COVID-19 de façon à libérer des lits dans le système de santé, ou encore pour accueillir des voyageuses et des voyageurs qui doivent être mis en quarantaine pendant 14 jours à leur retour au pays.

C’est dans cette deuxième catégorie que se situe l’hôtel pour lequel travaille Annie*. Préposée à la réception et présidente de son syndicat, celle-ci dresse un portrait surréaliste du déroulement des activités à l’intérieur de cet hôtel de la grande région métropolitaine.

« Les personnes qu’on accueille ont été testées à leur retour et leur test était négatif, assure-t-elle. Mais puisqu’elles reviennent de voyage et qu’elles habitent avec d’autres individus, la Croix-Rouge les envoie dans notre hôtel pour qu’elles restent en quarantaine pendant 14 jours. »

L’hôtel continue quand même à accueillir des clients « normaux » pendant ce temps, mais il y en a évidemment très peu. Et même les clients en quarantaine sont moins nombreux qu’attendu, selon Annie.

« Même avec ces clients, le taux d’occupation reste en bas de 5 %. On parle d’une dizaine de chambres occupées sur une capacité de quelques centaines, précise-t-elle. Avant la crise, il y avait environ 85 employé-es à l’emploi et maintenant, c’est un maximum de cinq qui travaillent. »

Mesures de distanciation obligent, les services aux clients ont évidemment été réduits au minimum. Les chambres ne sont pas nettoyées durant leur séjour, et après leur départ, elles restent vacantes pendant 72 heures.

« Mise à part la préposée à la réception qui est à l’abri derrière un plexiglas, aucun employé-e n’entre en contact avec les clients entre leur arrivée et leur départ, explique Annie. Les clientes et clients qui sont en quarantaine ont été installés sur le même étage. Notre restaurant est fermé; la nourriture vient donc de l’extérieur. Les repas sont déposés sur un chariot à l’étage et les clients sont appelés au téléphone à tour de rôle pour qu’ils sortent de leur chambre et aillent chercher leur repas dans le corridor. »

Jusqu’à présent, l’expérience semble se dérouler correctement, en partie grâce aux bonnes relations entre le syndicat et l’employeur et à l’attitude compréhensive de la clientèle. Il n’en reste pas moins que toutes et tous espèrent un retour à la normale le plus rapidement possible.

* Pour des raisons de confidentialité, nous avons choisi de ne pas dévoiler son identité ni celle de son employeur.

La sécurité des travailleuses et travailleurs de la transformation de la viande sacrifiée pour maintenir la production

À la lumière des nombreux cas de COVID-19 qui ont récemment été déclarés dans différentes usines de transformation de la viande au Québec, la Fédération du commerce (FC–CSN) déplore le peu d’efforts mis de l’avant par les employeurs pour éviter la propagation et exige davantage de mesures pour protéger les travailleuses et les travailleurs.

« Une telle multiplication des cas de COVID-19 démontre clairement que les employeurs n’ont pas mis en place des mesures de protection suffisantes, affirme le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. Ils doivent absolument démontrer qu’ils prennent la situation au sérieux. En ce moment, tout ce qui semble compter pour eux, c’est de maintenir la cadence de production. »

La FC–CSN, qui représente plus de 4 000 salarié-es dans le secteur de la transformation de la viande, exige donc que les mesures suivantes soient instaurées immédiatement dans l’ensemble des usines du secteur :

  • Questionner les travailleuses et les travailleurs à leur entrée à l’usine afin de savoir s’ils ont des symptômes ou s’ils reviennent de voyage. 
  • Désinfecter complètement les aires de travail.
  • Faire respecter une distanciation de deux mètres entre chaque employé-e sur la ligne de production et installer des barrières physiques (ex : plexiglass) lorsque ces mesures de distanciation entre les travailleuses et les travailleurs sont totalement impossibles.
  • Organiser les changements de quarts de travail afin d’éviter le croisement de travailleuses et de travailleurs des différents quarts.
  • Implanter des mesures afin d’éviter tout regroupement (par exemple : attroupements au « punch », trop grande proximité lors des repas, etc.).
  • S’assurer de disposer de matériel de protection en quantité suffisante.

« À l’heure actuelle, la majorité des usines ne respectent même pas les directives émises par les autorités de la santé publique, puisque les employé-es travaillent régulièrement à moins de deux mètres les uns des autres sur les lignes de production, et ce, sans être séparés par des plexiglass ou toutes autres barrières physiques », renchérit M. Bergeron-Cyr.

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 330 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Syndicat des employé-es de la restauration – CSN | St-Hubert

À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 13 mars 2020, le Syndicat des employé-es de la restauration – CSN a été accrédité pour représenter :

« Toutes et tous les salariés au sens du Code du travail à l’exclusion du gérant et de l’assistant-gérant. »

Ce groupe de travailleurs, oeuvrant dans le domaine de la restauration rapide, a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN. La venue, entre autres, de Uber Eats inquiétait ce groupe.

Ce nouveau groupe joint ainsi le syndicat qui est déjà affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central du Montréal métropolitain et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

 

STT d’Indigo Parc Canada – CSN | Hôtel Pur

Le 3 mars 2020, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Indigo Parc Canada – CSN a été accrédité pour représenter :

« Tous les salariés et salariées au sens du Code du travail du Québec à l’exception du personnel de bureau ou d’administration travaillant dans les sites accrédités CSN situés à l’intérieur du territoire tel que défini aux établissements visés. »

Cette nouvelle accréditation permet aux travailleuses et travailleurs du stationnement de l’HÔTEL PUR d’unir leurs forces à un syndicat CSN déjà bien implanté.

L’ensemble des travailleuses et des travailleurs a choisi de joindre les rangs de la CSN pour un syndicat plus fort !

Ce syndicat reste affilié à la Fédération du commerce, au Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

 

Multi-Marques : mettre la main à la pâte

« Au début, les gars riaient sur le plancher en parlant des scènes de folie entourant le papier de toilette », lâche Stéphane Caissy, vice-président à la santé-sécurité du syndicat de Multi-Marques. « Mais le lendemain, quand on a vu que c’était les tablettes de pain qui étaient vides dans les épiceries… »

Située à Laval, l’entreprise produit du pain. Beaucoup de pain : il s’agit de la plus grosse usine du secteur au Québec, qui alimente le Québec en Villagio, en Bon Matin 14 céréales et autres POM Moelleux.

« Normalement, c’est la saison morte ces temps-ci », explique Stéphane. « On devrait produire autour de 250 000 pains par jour. Mais c’est rendu qu’on fait des journées de 870 000 pains. On dirait que c’est la fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste tous les jours ! »

Bien entendu, l’usine a dû s’ajuster en fonction de la crise qui sévit. Une réelle collaboration s’est rapidement installée entre l’employeur et le syndicat. « Les patrons, en haut, étaient autant dans l’inconnu que nous. Personne n’était prêt à gérer tout ça. »

« Nous avons été partie prenante de toutes les mesures mises en place. On s’est assuré que tous les travailleurs pouvaient respecter les distances minimales entre eux. Tout est nettoyé aux demi-heures : les rampes, les poignées, les abreuvoirs… Des gants sont distribués à tout le monde. Le Purell, il y en a partout, partout, partout. Il a aussi fallu modifier les entrées et les sorties, on a instauré des mesures de déplacements pour éviter que les gens se croisent de trop près. »

La crise actuelle a forcé l’entreprise à revoir sa production. « La fermeture des restaurants nous affecte, du moins en ce qui a trait à certains produits. On a donc décidé de concentrer notre production sur nos huit principaux produits. » L’employeur, souligne Stéphane au passage, a également consenti à verser aux employé-es une prime de 15 % sur le salaire gagné, tout au long de la crise. Et cette prime s’applique également aux heures supplémentaires effectuées.

Au nombre de 110, les membres du syndicat sont responsables de monter les commandes et de les charger dans les camions de livraison. En distribuant les pains dans différents points de service, les camionneurs constituent un risque de propagation du virus et le syndicat en est bien conscient.

« À compter de demain, nous aurons une firme qui sera responsable de contrôler les allées et venues à la guérite. Ils vont filtrer tous les gens qui entrent, notamment les distributeurs indépendants qui viennent chercher leur livraison : questionnaire santé, identification, prise de température, etc. »

Attendu en comité de relations de travail, Stéphane doit rompre la communication. « On doit discuter d’un paquet de trucs pour aider les gens à traverser la crise. C’est bien, parce que tout le monde met la main à la pâte. »

Un comité pandémie en mode solutions chez Jean Coutu

Pour répondre aux multiples ajustements nécessaires en temps de COVID-19, le Syndicat des travailleurs et des travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (STTPJC–CSN) a été en mesure de mettre en place une « équipe pandémie » de quatre personnes qui rencontre les représentants de l’employeur tous les jours pour trouver des façons d’appliquer les mesures de sécurité dans l’entrepôt de Jean Coutu. Il est bien entendu vital que cet entrepôt de 700 travailleuses et travailleurs de Varennes continue de fonctionner puisqu’il effectue la distribution d’une part importante de tous les médicaments consommés au Québec.

« C’est nous qui amenons les solutions 90 % du temps », affirme fièrement Shawn Vermette Tassoni, l’un des membres du fameux comité qui doit constamment « éteindre des feux » et qui est très sollicité par les membres du syndicat. Les libérations pour ce comité sont payées par l’employeur.

Ainsi, l’employeur a notamment accepté de mettre en place quatre lavabos mobiles dont le positionnement a été revu pour être le plus stratégique possible. Un lavabo sur deux a été fermé dans les toilettes afin de permettre la distanciation, une chaise sur deux a été retirée à la cafétéria et chaque quart de travail a été divisé en deux pour ce qui est de l’heure du repas. De plus, il est maintenant permis de poinçonner sa carte de temps un peu avant l’heure, sans perte de salaire, afin d’éviter la file.

« Parfois, des travailleurs sont récalcitrants en ce qui a trait aux mesures et ça crée des tensions », reconnaît Shawn Vermette Tassoni. Le comité permet de résoudre certaines de ces tensions et d’aller plus vite pour trouver des solutions plutôt que d’attendre les directives venues de Metro (qui est maintenant propriétaire de Jean Coutu).

Primes promises
Deux autres compensations ont été obtenues en ces temps de COVID-19. Il s’agit de la prime de 2 $ l’heure, sans limite de nombre d’heures, ainsi que de l’absence de perte d’ancienneté pour ceux et celles qui doivent s’isoler pour des raisons sanitaires. Le Groupe PJC a également annoncé qu’il verserait une aide aux employé-es qui doivent s’isoler, de façon à augmenter le montant versé par les programmes gouvernementaux et de faire en sorte qu’ils reçoivent 95 % de leur salaire habituel.

Le comité pandémie fait toutefois remarquer que ces primes n’avaient pas encore été versées en date du 26 mars. L’annonce de la prime de 2 $, rétroactive au 8 mars, a été faite le 21 mars dernier.

Notons par ailleurs que la négociation pour le renouvellement de la convention collective chez Jean Coutu est suspendue jusqu’au 13 avril et que la convention est échue depuis le 31 décembre 2019. Les vacances annuelles pourront être reportées.

Primes et protections additionnelles dans les quincailleries

Les travailleuses et les travailleurs des quincailleries Rona et Réno-Dépôt ont accueilli avec un certain soulagement l’annonce de Lowe’s Canada, qui s’engage à leur verser une prime salariale et à mettre en œuvre de nouvelles mesures de sécurité pour les protéger contre la COVID-19.

Même si les mesures annoncées sont somme toute modestes et que leur mise en place se fait toujours attendre, elles contribueront néanmoins à améliorer le moral et la sécurité des salarié-es. La mesure permettant le contrôle du nombre de clients présents de façon simultanée dans chaque magasin est particulièrement bienvenue.

Rappelons que les quincailleries font partie des services jugés essentiels par le gouvernement du Québec. Certains médias ont même fait état d’une augmentation importante, au cours des derniers jours, du nombre de travaux de rénovation résidentielle au Québec. Les travailleuses et les travailleurs de ce secteur invitent la population à faire preuve de patience et de tolérance à leur endroit — et, surtout, à se conformer aux directives de la santé publique.

Des primes pour les employé-es de la chaîne alimentaire

À la demande des autorités gouvernementales et de la santé publique, seules les entreprises jugées essentielles sont actuellement en opération. Parmi celles-ci, nombre d’entreprises issues de la chaîne alimentaire — en allant des serres jusqu’au comptoir d’épicerie.

Obligés de travailler, les employé-es de ces commerces ont dû exercer beaucoup de pression afin que des mesures de santé et de sécurité soient mises en place. Installation de plexiglas, gants et lavage de mains sont autant de moyens qui ont été instaurés par les employeurs pour aider à combattre la propagation du coronavirus.

Mais heureusement, ces mesures de prévention en matière de santé et de sécurité au travail ne sont pas les seuls moyens offerts aux travailleuses et aux travailleurs qui doivent nourrir et/ou servir les Québécoises et les Québécois.

À la demande de la Fédération du Commerce–CSN, plusieurs employeurs ont accepté d’offrir des compensations financières à leurs employé-es. Les grandes bannières du secteur de l’alimentation (Loblaws, Metro/PJC et Sobey’s) ont ouvert le bal en offrant des primes sur le salaire. Elles ont été suivies d’entreprises de transformation de la viande, notamment Olymel, Viandes du Breton, ainsi que d’autres telles Nutreco, Canada Bread et McKesson.

À ce jour, les compensations salariales obtenues pour les travailleuses et les travailleurs de ces entreprises vont de 2 $ l’heure à des bonis de 1000 $. D’autres syndicats de la FC–CSN entendent formuler le même type de revendication auprès de leur employeur au cours des prochains jours.

Les travailleuses et les travailleurs essentiels de la chaîne alimentaire ne devront pas être oubliés

Au lendemain de la décision gouvernementale d’ordonner la fermeture de toutes les entreprises et les commerces jugés non essentiels, la Fédération du commerce (FC–CSN) exige que les travailleuses et les travailleurs de la chaîne alimentaire ne soient pas oubliés. Ceux-ci devront bénéficier rapidement de trois avantages importants, soit l’accès à un service de garde gratuit, des mesures de santé et de sécurité encadrées par la CNESST et, finalement, une compensation financière offerte à tous.

Accès à un service de garde
Alors que la majorité des Québécoises et des Québécois sont invités à demeurer à la maison, les employé-es du secteur de l’alimentation – de la production à la distribution – doivent se rendre travailler. Or, ils ne bénéficient pas d’un accès à un service de garde comme les autres travailleuses et travailleurs des services essentiels, comme ceux des secteurs de la santé et de la sécurité publique. « Le gouvernement devra rapidement remédier à cette situation afin de leur permettre de se maintenir à l’emploi », insiste David Bergeron-Cyr, président de la FC–CSN qui représente des milliers de travailleurs de la chaîne alimentaire.

Des mesures de santé et de sécurité encadrées par la CNESST
De plus, afin d’assurer la santé de ces femmes et de ces hommes, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) devra s’assurer que des mesures en la matière soient appliquées de manière responsable et diligente dans les entreprises demeurées ouvertes. « Les mesures de santé et de sécurité dans tous les commerces et les entreprises de la chaîne alimentaire doivent être imposées par la CNESST, et ce, de façon urgente. En ce moment, les disparités sont immenses d’une entreprise à l’autre et cela met à risque nos travailleuses et nos travailleurs », soutient David Bergeron-Cyr.

Pour la FC–CSN, la CNESST doit s’assurer que tous les employeurs :

  • Permettent aux employé-es de respecter les mesures de distanciation de deux mètres ;
  • Mettent à la disposition tout matériel nécessaire à la désinfection des mains et des appareils utilisés fréquemment ;
  • S’assurent du nettoyage adéquat des surfaces de travail ;
  • Mettent en place des dispositions afin d’éviter les rassemblements dans les aires de repos et les cafétérias ;
  • Testent les travailleuses et les travailleurs dans certaines entreprises.

Compensation financière
Finalement, les travailleuses et les travailleurs de l’industrie devront se voir offrir une compensation financière afin de les maintenir à l’emploi, malgré les circonstances accablantes que l’on connaît. « Certains employeurs ont déjà annoncé des primes et d’autres compensations financières offertes à leurs employé-es afin de les retenir. Mais il faut s’assurer que toutes et tous puissent bénéficier de telles mesures, sinon ils ne resteront pas. Le gouvernement doit voir dès maintenant à ce qu’une telle formule soit mise en place », conclut David Bergeron-Cyr.