La CSN a tenu à se faire entendre, dans le cadre de la consultation en ligne du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale pour le quatrième plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La CSN a participé à la vaste mobilisation citoyenne qui a permis, en 2002, l’adoption unanime de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, d’abord en s’impliquant dans la marche Du pain et des roses, puis en concourant à la fondation du Collectif pour un Québec sans pauvreté. 20 ans plus tard, le Québec peut être fier d’avoir institué cette loi-cadre.
Pourtant, la performance québécoise est loin d’être reluisante. Malgré notre niveau élevé de richesse collective et un marché de l’emploi caractérisé par des taux de chômage et d’assistance sociale historiquement bas, la pauvreté reste un phénomène trop répandu. En 2002, l’objectif inscrit dans la Loi était d’amener « progressivement le Québec d’ici 2013 au nombre des nations industrialisées comptant le moins de personnes pauvres. » En 2019, cet objectif n’était toujours pas atteint. Une douzaine de pays comme la Finlande, la France, les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche et le Royaume-Uni avaient tous des taux de pauvreté plus faibles qu’au Québec, mesurés selon l’indicateur MFR-60. Pire encore, le Québec n’a pas réussi à faire reculer durablement la pauvreté depuis 2002. De plus, le pourcentage des ménages ayant un revenu insuffisant pour couvrir leurs besoins de base a peu baissé entre 2008 et 2018, selon la Mesure du panier de consommation (MPC). Vivre dignement, c’est un droit garanti par nos chartes; la situation actuelle est scandaleuse. Dans ce contexte, le quatrième plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale doit être audacieux et marquer un tournant majeur!
Enfin, la CSN tient à rappeler qu’au-delà du revenu, la pauvreté est une réalité multidimensionnelle. C’est pourquoi nous invitons le ministère à se préoccuper de plusieurs enjeux : les programmes d’assistance sociale, le salaire minimum, les services publics, les organismes communautaires, et l’intégration et l’inclusion des personnes immigrantes.